J11 - disco - retour
Un florilège de lumières multicolores danse sur la piste, où se déhanche une tripotée de silhouettes rendues indistinctes par la pénombre de la discothèque.
La musique trop forte fait vibrer l’air, alors que les clients font sortir toute l’énergie dont ils sont remplis, comme s’ils avaient besoin d’un puissant exutoire.
Cependant, moi je reste en retrait dans un coin, parvenant à faire abstraction de l’agitation généralisée, mon regard rivé sur la crinière rebelle de mon amie qui, pour sa part, se laisse complètement aller à la joyeuse frénésie des lieux !
Elle me rejoint, me tirant sur le bras pour que je vienne danser avec elle, mais je résiste.
« Bouge, Frank ! Tu me fais de la peine à rester dans ton coin ! » me cri-t-elle pour se faire entendre par-dessus la musique.
Je secoue la tête par la négative.
« Je ne suis pas très sorti normalement, tu le sais ! Je suis venu uniquement pour te faire plaisir ! »
Elle gonfle les joues de frustrations, celles-ci rougi par un peu trop d’alcool.
« Tu devrais te poser, tu ne tiens déjà plus bien debout ! » je glisse, prévenant.
En réponse, elle m’arrache mon verre, dont elle avale la fin !
Là-dessus, avec un clin d’œil frondeur à mon intention, elle retourne sur la piste où elle se déchaîne d’autant plus.
Je croise les bras, sans m’arrêter pour autant de la surveiller.
Comme prévu, au fil des minutes qui s’écoulent, elle commence à montrer des signes de fatigue alors qu’elle atteint sa limite.
Quand je sens qu’elle ne va plus tenir bien longtemps, je quitte mon coin et la rejoins, la ramenant doucement, mais fermement, vers la sortie.
Nous passons sans problème devant le vigile, qui nous adresse un marmonnement s’apparentant à un « bonsoir ».
Avec mon amie qui pèse contre moi, j’ai du mal à marcher, mais heureusement l’arrêt de bus n’est pas loin et, en plus, ledit bus ne tarde pas trop à arriver !
Nous sommes seuls dans le véhicule, un homme en costar aux cernes prononcés et une fille avec un casque vissé aux oreilles mis à part.
Wendy s’est assoupie sur mon épaule, un filet de bave coulant sur mon gilet.
Je soupire profondément. Comment puis-je lui faire une farce pour ma vengeance, si elle persiste à être aussi mignonne quand elle baisse sa garde ?
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