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J'ai lu une bd qui s'appelle Anaïs Nin. Ça parle d'une artiste écrivaine qui utilise les mots pour recoller les morceaux d'elle même, et qui se découvre une nouvelle facette à chaque amant. Je m'identifiait pas mal à elle jusqu'à la partie où elle baise avec son père. Je suppose que c'est une bonne façon de commencer un autoportrait. Mon prénom c'est Jay. Même ça je l'ai réécrit. La vérité, c'est que pour se présenter faut savoir qui on est. Moi je suis des morceaux. Je parle de moi avec les mots que les adultes utilisaient fièrement pour me définir. Sauf que ça colle plus. Je suis plus une fille, je suis plus timide, je suis plus travailleur.se. Moi c'est Jay. J'ai quatres meufs aux compteurs et j'en fais un flex pour me sentir puissant. Je m'invente une personnalité de beauf masculin et fort pour éviter de me retrouver face à moi même. Je gueule et prends de la place pour ne plus jamais être seul.e. Je bois pour gueuler plus fort et prendre plus de place. Et quand j'arrête de gueuler, de boire et de baiser je suis vide. Alors je reprends cette lame, et je refais le point avec moi même. Moi c'est Jay, j'ai aucun rêve, mais je verrai bien où ça me mène.
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