La réalité comme l'inverse de l'Utopie
Comme je l’ai marqué plus haut, l’inverse de l’utopie est le monde réel ainsi que notre société. Celle-ci pourrait peut-être alors être appelée une entopie (le lieu ici). En effet, l’utopie peut être utilisée comme un objet critique de la société de l’auteur, comme un objet comparatif pour mettre en avant les défauts de celle-ci. Cela fait que l’inverse du non-lieu, le contre-non-lieu, est le lieu qui existe, celui qui ne relève aucunement de la fiction ; l’inverse de l’utopie, la contre-utopie, est le monde réel, celui imparfait, celui que l’on tente d’améliorer ; l’inverse de l’idéal est le monde tel qu’il est, et cela toute époque confondue, y compris le XVIIIème siècle, comme chez Swift dans Les Voyages de Gulliver (mais nous y reviendrons plus tard, lorsque nous aborderons l’œuvre) ainsi que chez Diderot qui, à la fin de son Supplément au voyage de Bougainville, fait dire à l’un de ses personnages par rapport au monde réel et à la société occidentale de l’époque : « Nous parlerons contre les lois insensées jusqu'à ce qu'on les réforme ; et, en attendant, nous nous y soumettrons ».
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