La conclusion
Nous avons pu voir, à travers tout cela, l’utilisation de la contre-utopie et de la dystopie lors du Siècle des Lumières après avoir défini leurs principales caractéristiques. Les œuvres abordées, toutefois, jouèrent avec ses codes. Ainsi la fable de Mandeville est une vision cynique de la société où le vice reçoit des éloges et où la vertu est critiquée, car toute vertu est le produit artificiel des sociétés pour assouvir l’homme et ses pulsions égoïstes, ce qui sera grandement commenté par Rousseau dans son Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes. Jonathan Swift, lui, utilisa la contre-utopie et la dystopie pour offrir plusieurs aventures ainsi qu’un miroir satirique de sa société avec plus ou moins de véhémences, avec plus ou moins de ressemblances. Enfin, le Marquis de Sade, avec Butua et l’École du libertinage, laissa la réalité rentrer dans la fiction pour dénoncer toute la noirceur et l’horreur du monde réel ainsi que les mœurs de son temps.
Ainsi ces genres évolueront par la suite, nous donnant des récits post-apocalyptiques (dont le premier, Le dernier homme sur Terre, fut écrit par Mary Shelley), devenant aussi des dystopies chronologiques (comme avec La Machine à voyager dans le Temps de H.G. Wells), sans compter l’explosion des dystopies lors du XXème siècle, nous laissant plusieurs chef-d’œuvres de la littérature comme Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley et 1984 de George Orwell (pour n’en citer que deux parmi tant d’autres).
Nous pouvons toutefois voir une caractéristique commune à tout ceci :
Toute dystopie et toute contre-utopie est liée à son contexte d’écriture, son auteur et à ses peurs et ses rêves, ses idées politiques, à son expérience, à sa langue...
Toute dystopie et toute contre-utopie, en effet, est liée et indissociable à son temps.
Annotations
Versions