Chapitre 19 - Le choix des néophytes
Yerkes raccrocha.
Et tapota son téléphone pour atteindre un autre contact ; celui qu'il n'avait pas appelé depuis l'Apparition. Celui qui ne lui avait donné qu'une seule et unique directive. Depuis lors, le responsable des affaires internes avait suivi cette dernière tel un limier et sa piste odorante, sans se poser de questions.
La confiance absolue en cet homme qui l'avait guidé n'avait pas flanché.
Jusqu'à aujourd'hui. Oui, il doutait. Mais n'était-ce après tout que le fondement même de la foi ? On décrocha à l'autre bout du fil :
— J'espère que c'est important ; j'ai un cours sur le feu, là.
— Le plan s'est bien déroulé, mais il y a eu un accroc…
— Laissez-moi deviner : Ludwig Lénot a presque eu le Tranchecoeur entre ses mains ?
— Comment avez-vous…. ? (un silence éloquent se fit entendre) Je m'excuse, le doute…
—…est le cœur de la foi, oui, je sais. Je ne suis pas prof d'histoire pour rien ! (un bruit retentit dans le fond du téléphone) Karim, arrête de balancer des stylos sur ton camarade ! Ou je te balance un devoir sur la PGM, compris ? Ah ces gosses, j'vous jure…
— Je suis vraiment navré de vous déranger en plein exercice, monsieur.
— Tu sais que ton seul objectif était de provoquer cette guerre. Maintenant que le feu est lancé, tu dois profiter de la fumée pour t'emparer du Tranchecoeur.
— Je ferais mon travail.
— Bien sûr que tu vas le faire, c'est écrit. Ne me dérange plus.
Le supérieur de Yerkes lui raccrocha au nez, laissant le pauvre homme à la merci de l'angoisse d'une mission qui le dépassait. Mais la foi, ce brûlant moteur l'emmènerait au plus haut des paradis. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est profiter de la fumée.
* * *
Ça n'était pas le plus plaisant de se sentir aussi inutile, pensait Ludwig tandis qu'il remballait ses affaires dans son petit appartement de la SEA. Mais c'était plus plaisant que de risquer de perdre un bras, un œil ou la vie. Pourtant… Alors que se faire renvoyer abruptement lui était déjà arrivé – et il avait bien pris sur lui – cette fois, ça lui était douloureux. Il avait l'impression d'abandonner quelque chose d'important.
Pendant un instant, il eut peur d'être encore sous l'influence de ce fichu objet rouillé ; le « Tranchecoeur ». Le rêve était encore bien ancré dans sa tête, les mots de la vieille femme résonnant à ses oreilles. Il se frotta les yeux ; il était fatigué, ayant mal dormi à cause de ces jours un peu mouvementés.
— Tu es sûr que c'est la bonne décision ?
Il se retourna, et sourit malgré lui ; Laura, adossée à l'embrasure, avec un air désolé mais apaisant. Le jeune homme secoua sa tête.
— Non, mais je n'ai pas le droit de refuser ; j'ai beau être l'ambassadeur de Mourn, mon pouvoir s'arrête aux frontières des pays avec lesquels je discute.
Laura haussa des épaules, et s'approcha pour regarder ses affaires ; en grand enfant, Ludwig avait toujours ses vieilles consoles de jeux des années 2000, telles que sa 3DS avec Mario Kart ou encore les séries Pokémon et Zelda ; une petite photo de classe, celle de la TSB, coincée dans un petit cadre trop grand pour elle ; son livre préféré, Artemis Fowl, ainsi que quelques magazines sur des faits divers. Ajouté à cela vêtements, trousse de toilette et compagnie, et c'était une bien belle valise, du moins à son opinion.
— Je n'arriverais jamais à comprendre le besoin d'avoir autant d'affaires.
— Les souvenirs, principalement, répondit Ludwig. Mais je suis quelqu'un qui a toujours envie de faire quelque chose quelque soit le moment.
— Sinon quoi ?
— Je ne sais pas… (il prit un instant de réflexion) Je crois que je me sentirais vide. Pas toi ?
— Je me suis sentie vide trop longtemps pour l'être un instant de plus… (elle avait prit un ton douloureux, avant d'ajouter précipitamment) métaphoriquement.
Ludwig ne croyait pas le dernier mot. Pas plus qu'il pensait qu'il n'y avait aucun lien entre ce qu'elle venait de dire, et le parasite qu'il avait chassé de son « corps ». La seule chose qu'il fit, ce fut être direct, tout au plus honnête avec elle :
— Je ne vais pas te sortir l'habituel : « Tant que je serais à tes côtés, il ne t'arrivera rien », parce que je mentirais (Laura baissa la tête, ses cheveux dissimulant son visage ; pourtant, Ludwig sentait comme un odeur de sourire) Par contre, ce que je peux t'assurer, c'est qu'avec moi tu n'es pas seule ; je te soutiendrais du mieux que je peux…
...alors dis moi tout, termina Ludwig dans son regard.
— Je…
Une violente secousse les envoya brusquement au sol.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? s'écria Laura en tentant de se relever.
Pour réponse, une nouvelle secousse survint, plus violente encore, si bien que les murs se fissurèrent et laissèrent échapper des cascades de poussière. Soudain, une partie du plafond se détacha, sur Laura. Ludwig plongea pour la pousser, le souvenir de la tuile frappant son crâne revenant à la charge…
Elle fit un geste large de la main, et un drap de lumière les enveloppèrent ; la pierre la toucha, s'y dissolut en gouttes grises, tombant sur le sol en frétillant quelques instants. Laura attrapa le blond par le bras et l'entraîna hors de la chambre.
Dans le complexe de la SEA, c'était le chaos ; chaises et caisses étaient renversées, laissant voler les documents en un ballet alpestre et griffoné magnifique, tout comme les gens qui tentaient de les rattraper. Tous étaient pris de folie, leurs yeux exorbités tandis qu'ils se bousculaient et se piétinaient les uns les autres, si certains n'étaient pas déjà blessés ou morts à cause des chutes du plafond.
Mais la folie… Elle régnait en maîtresse malicieuse guettant le moindre signe de faiblesse. Ludwig sentait son influence dans l'air, une légère teinte de gaieté sans fondement.
— On doit sortir d'ici ! hurla Laura à travers le vacarme.
Ludwig acquiesça, et la suivit. Immédiatement, deux employés, un homme dans la vingtaine et une vieille bique se tournèrent vers eux ; ils avaient faim. Toutes dents et griffes dehors, un bond. Laura leur fit un sort, au propre comme au figuré, les enfouissant dans une masse gélatineuse qui suintaient des poutres sous l'effet de la magie.
Un autre, un baraqué avec un short jaune, prit la magicienne par surprise en lui mettant la main sur sa bouche et l'immobiliser d'une clé de bras. Ludwig vint le percuter de tout son poids, les renversant tous deux au passage. Cela permit à Laura d'incanter un nouveau sortilège, qui fit tourner de l’œil M. Short-Jaune.
Et ça s'enchaîna. Des gens qui n'avaient rien demandé se retrouvaient les membres tordus, les dents qui tombaient ou devenaient aveugles. L'air finit par empester la magie, cette odeur vibrante qui vous raclait le fond de gorge. En plus du sang et de la sueur, ça donnait l'impression d'être dans le métro parisien, vers la fin d'après midi en plein été.
La sortie, maintenant : elle était si proche, une simple porte d'ascenseur. Mais Ludwig se sentait déjà épuisé à force de bousculer et renverser les autres pour se frayer un chemin. Laura n'en menait pas large non plus, couverte de poussière collée par sa sueur, et quelques tâches rouges qui peignaient ce tableau sale.
Ils l'atteignirent, cette satanée porte. Et la refermèrent sur des doigts trop vifs qui accompagnèrent un cri de douleur rauque, Laura empêchant ces derniers de la rouvrir tandis que Ludwig appuyait frénétiquement sur le bouton "0" même si c'était aussi inutile que de manger de l'air. L'ascenseur se mit en branle, et ils montèrent.
Après s'être adossés contre les parois, pantelants, ils se regardèrent un instant, toujours sous le choc.
— Alors ça leur sert à ça, le Tranchecoeur ? souffla Ludwig en essuyant la sueur de son front.
— Je n'ai senti aucun sortilège, rétorqua sur le même ton Laura.
— Une Nature, peut-être ?
Il était possible d'enfermer un de ces pouvoirs uniques dans un objet, à condition de savoir extraire les âmes ; un savoir qui s'était bien sûr perdu dans le fil des âges. Mais Laura secoua sa tête :
— Aucune trace non plus.
Ludwig aurait aimé lui demander comment elle le savait, mais les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, et ils découvrirent des gens paniqués qui courraient dans tous les sens, sautaient et plongeaient pour éviter des éclairs magiques partant de part et d'autre du grand hall de la SEA ; les magiciens étaient devenus complètement fous, et attaquaient à vue.
— Sauvez-vous ! cria un employé caché sous une table. Mon collègue a essayé de me transformer en barbecue !
— Est-ce que quelqu'un a activé les barrières zéphiro-thaumiques ? s'enquit Ludwig en prenant un ton autoritaire.
L'employé secoua sa tête, dépité ; il leur apprit que c'était justement son collègue qui faisait les réglages, et qu'il avait complètement détruit le système de saisie, rendant incertaine la possibilité d'utiliser le champ anti-magique.
— Je vais aller tenter ma chance, cria Ludwig à Laura par dessus le vacarme. Et je te conseille d'aller te cacher.
— Pas question ! Je viens avec toi !
Il sourit presque face à ce regard déterminé, et entreprit de se frayer un chemin parmi les myriades d'éclairs magiques et des meubles renversés. Une fois qu'il atteint l'accueil, il balança un, deux puis trois coups de pieds dans la porte pour la défoncer, et pénétra dans la pièce.
Là l'attendait un mage d'apparence banale et d'âge moyen… Hormis les veines monochromes qui parcouraient son corps et ses yeux qui pulsaient de magie sauvage. Le type s'était orbasisé, et sa dernière volonté avait sûrement été : « protège cet endroit coûte que coûte ».
L'orbasos se tourna vers Ludwig, et beugla en bondissant vers lui. Ses muscles modifiés déchirèrent ses habits, révélant des marques noires et profondes qui rongeaient son corps et provoquaient une douleur à faire perdre la raison. Ludwig se prit le mage fou de plein fouet, tout en lançant à Laura :
— Vas-y !
Elle hésita un instant, pendant lequel l'orbasos tentait d'arracher la gorge de Ludwig à coups de dents, tandis que ce dernier lui donnait des coups de genoux dans l'aine, sans effet. Il se battait non pas avec un raisonnant, mais une bête imprévisible et trop soûlée de douleur pour la ressentir normalement.
— BOUGE !!! hurla Ludwig, la gueule puante de nécrose de l'orbasos près de son visage.
Cette injonction brutale eut l'effet d'un coup de fouet qui propulsa Laura au panneau de contrôle. Elle plaqua sa main sur ce dernier et balança une décharge magique, qui frétilla sous ses doigts en cherchant à se disperser, jusqu'à trouver le chemin du réseau et l'activer.
Un whooom gonfla dans toute la salle, qui se colora en cyan léger tandis que les magiciens perdaient leurs pouvoirs. Sous l'effet anti-magique, l'orbasos perdit de sa superbe et s'effondra sans un bruit, retombant comme un sac sur Ludwig. Sans magie, il n'était qu'un cerveau malade et à peine conscient de son identité.
Le chaos était passé, du moins pour l'instant ; en ressortant de la petite pièce, Ludwig intima aux personnes valides de s'occuper des blessés, leur mettant des claques si nécessaire. Malgré leur perte kirrotique momentanée, les mages ne lésinèrent pas et se débrouillèrent du mieux qu'ils purent ; ils ont honte d'avoir perdu le contrôle, ce que je peux comprendre, constata le blond en observant un vieux mage croulant prendre le pouls d'un jeune terrien.
— Chef !
Il se retourna ; c'était Amaya, accompagnée des deux autres lascars, ou du moins ce qu'il en restait ; Corinne claudiquait et Anthony avait le visage tuméfié. Eux aussi avaient vécu le désastre.
— Ne m'appelez plus chef, annonça ce dernier quand ses anciens employés s'approchaient. J'ai été démis de mes fonctions.
— On fou refpecte pluf pour fos idéaux que pour fo médailles, zozoto Anthony.
Les deux autres acquiescèrent, et Ludwig soupira ; si ces derniers continuaient de le suivre, ils finiraient par mal tourner.
— Je déteste les idéaux, vous savez ; c'est le genre de choses qui mène toujours à l'extrémisme.
— Pas grave, on vous aime quand même, pouffa Corinne en donnant au blond un coup de poing dans l'épaule.
Il la lorgna un instant, lui faisant comprendre que son geste était assez déplacé… avant de sourire en la voyant se tendre comme une perche.
— Bien, si vous me considérez toujours comme votre supérieur… (il désigna du pouce les blessés) Nous devons nous occuper des civils en premier lieu.
Ils passèrent leur après-midi à appeler les secours, attendre en faisant de leur mieux pour soulager les douleurs, aider les services santé et expliquer à la police l'origine de ce désastre. Les policiers n'en tinrent pas compte quand ils arrêtèrent sommairement tous les magiciens de la SEA, pourtant protégés par un Pacte Magique.
— Qui vous autorise à faire ça ? s'offusqua Ludwig.
— La loi, sir, répliqua le policier sur le même ton, sûrement pour l'agacer.
Les instincts anarchistes de l'ambassadeur faillirent ressurgir pour frapper l'agent de la paix au visage, mais il se retint ; il n'était plus protégé par son statut d'ambassadeur et devait donc se tenir à carreau.
— Vous avez eu le bon réflexe pour les blessés, mais votre rôle s'arrête là. Rentrez chez vous !
Ludwig ne se fit pas prier, avant de se rendre compte qu'il n'avait plus de « chez lui » pour le moment. Vexé, il téléphona à la seule personne qui pouvait l'aider à se loger à Oxford, et qui était encore présente :
— Béryl, il te reste de la place ?
* * *
— Tu me fais sortir de l'hôpital juste pour squatter ? Franchement, t'es vraiment une sous-race…
— Tais-toi et regardes la route.
Béryl, au volant de sa voiture, conduisait Ludwig, Laura et Saulia à travers la rue Walton St envahie ; il y avait des militaires qui patrouillaient et arrêtaient les voitures pour demander les cartes d'identité, ou vérifier à l'aide d'une machine à ondes Zêta la présence de kirrosi, et donc de magiciens. Bien entendu, les objets magiques dégageaient de la magie, et donc des innocents acheteurs allaient forcément se faire arrêter.
— L'histoire se répète, murmura Béryl.
— De quoi veut-elle parler ? s'enquit Laura envers Saulia.
— Un simple écho d'une période très sombre qui s'est déroulée avant nous, la Seconde Guerre Mondiale. À l'époque, il y avait des Allemands dits « fascistes » et se considéraient comme étant une race supérieure, ce qui les poussèrent à trouver un bouc émissaire, les juifs – dont Saulia expliqua rapidement la religion – qu'ils massacrèrent dans des camps de concentration.
— C'était pareil sur Mourn dans la Mine avec les Verts, ajouta Ludwig. On les prenaient pour des moins que rien.
— Ce que je voulais dire, c'est simplement qu'on est en train de tomber lentement, mais sûrement, dans un gouvernement discriminatoire et extrémiste, conclut Béryl.
Ils furent contrôlés trois fois – Heureusement, Laura était capable de dissimuler sa nature magique, chose rare chez les mages mais commun chez les sorcières ; il y eut une fois, où le policier regarda un peu trop longuement la tenue de Laura, l'air méfiant, avant que Saulia n'intervienne en lui parlant « des goûts et les couleurs »… – avant d'arriver à la maison de Béryl.
Les autres (Horebea & Cie, ainsi que Bartavius) se logeaient chez Anthony, Corinne et Amaya. Kara, Yannis et Lorkan se trouvaient dans un village à côté d'Oxford, et pouvaient rejoindre Ludwig d'un coup de portail. Bref, il y avait assez de place dans le logis de Béryl : Ludwig dormirait dans le salon, Laura et Saulia dans la chambre d'amis.
— Je commande des pizzas, annonça Béryl quand tous furent installés.
— « Pizza » ?
— Je prends une végé, demanda le blond.
— Deux, fit la rousse.
Béryl commanda une reine pour elle et une margarita pour Laura – le bon choix des néophytes – et ils passèrent la fin de l'après-midi à regarder les infos qui passaient à la télé. Il y avait de tout : attentats à l'aéroport, irruption des métros et zizanie des magiciens qui s'étaient si bien intégrés parmi le monde.
— La folie ne touche que les mages, remarqua Ludwig. Mais je ne comprends pas pourquoi des terriens ont été atteints…
— Sûrement des demi-mourmons, ou des descendants, hypothétisa Saulia, son ombre-chat baillant sur ses genoux.
— L'orbasification a l'air de n'atteindre que les natifs, fit Béryl, qui se tourna ensuite vers Laura : Pourquoi tu n'es pas touchée ?
—…
— Si tu ne dis rien, tu t'en mordras les doigts, assura Ludwig en sirotant sa bière sans alcool.
Il lança un regard entendu à Laura, mais sans lui mettre la pression ; de toute manière, il n'aimait pas pousser les gens à dévoiler leurs sentiments. Edward était bien plus doué dans ce domaine où lui n'excellait vraiment pas.
— Ananko pense que tu nous cache quelque chose d'important, proposa Saulia.
— Tu vas arrêter de parler au nom de cette chose ? grogna Ludwig, tandis que le « chat » feulait vers lui.
— Il est sage, et a des infos d'une source sûre.
— Donc Laura n'est pas la seule qui ne nous dit pas tout…
— Laissez-la parler, au lieu de vous chamailler ! leur houspilla Béryl
Ils se turent, laissant la fille aux yeux d'améthyste et à la cascade argent regarder par la fenêtre le ciel gris et morne, reflet des décrépitudes terrestres. Un reflet, une senteur de regret que Ludwig perçut. Il commençait de plus en plus souvent à sentir les émotions, que ce soit en couleurs ou en odeurs.
— C'est moi l'inverse.
Ces mots étaient des cristaux qui se brisèrent avec éclat dans le calme froid de la pièce. Au dehors, l'orage gronda et fit tomber la fine pluie des plaines de la Grande Bretagne.
— Pardon ? répondit Ludwig.
— C'est moi l'inverse. Le négatif. L'Autre. Le côté pile de la pièce. L'absence.
Laura se leva, et croisa le regard de Ludwig. Il y vit une couleur infâme, horrible, décalée. Quelque chose qui n'avait pas sa place ici. C'était insoutenable, imbuvable. Pourtant, il fit tous les efforts pour garder les yeux ouverts, tels deux phares plongeant dans le brouillard de nuit.
Laura la magicienne n'était plus.
Laura la nihilienne était revenue.
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