La Fable des Tours et des Vallées
Il était une fois, dans un royaume lointain, deux groupes de citoyens qui vivaient dans des mondes très différents. Les premiers habitaient dans des tours d'ivoire, hauts perchés sur des collines verdoyantes, où la paix et la prospérité régnaient depuis des générations. Les autres, quant à eux, vivaient dans les vallées en contrebas, où ils avaient connu la crise, les violences et les difficultés quotidiennes.
Un jour, un débat éclata entre les habitants des tours d'ivoire et ceux des vallées. Les gens des vallées, fatigués par l'injustice et l'insécurité, demandaient que quiconque commettait un crime, qu'il soit étranger ou natif, soit expulsé ou sévèrement puni. Ils ne faisaient aucune distinction, car pour eux, la justice devait être aveugle et impartiale.
Mais les habitants des tours d'ivoire, qui n'avaient jamais connu les tourments des vallées, voyaient ces demandes sous un autre jour. Ils accusaient les gens des vallées d'être injustes et intolérants, affirmant que leurs politiques étaient discriminatoires, surtout envers les étrangers.
Un sage hibou, respecté par tous pour sa sagesse et son impartialité, décida de convoquer une assemblée. Il réunit les représentants des tours d'ivoire et des vallées au cœur de la forêt, un lieu neutre où chacun pouvait s'exprimer librement.
"Écoutez," dit le hibou, "vous parlez de justice, mais comprenez-vous les perspectives de chacun ? Vous, des tours d'ivoire, avez-vous jamais marché dans les rues sombres des vallées après la tombée de la nuit ? Et vous, des vallées, avez-vous essayé de voir au-delà de vos souffrances immédiates, pour comprendre la peur de l'injustice que ressentent les autres ?"
Un représentant des vallées prit la parole : "Nous ne faisons que chercher à protéger notre communauté. Quand quelqu'un commet un crime, il doit être puni, qu'il soit d'ici ou d'ailleurs. C'est la seule façon d'assurer la sécurité pour tous."
Un habitant des tours d'ivoire répliqua : "Mais en insistant sur l'expulsion, ne risquez-vous pas de stigmatiser les étrangers, de les faire passer pour des boucs émissaires, même lorsque certains d'entre eux sont innocents ?"
Le hibou hocha la tête et dit : "La solution n'est ni dans l'extrême rigueur ni dans l'aveuglement aux réalités de chacun. Pour avancer, il faut comprendre et équilibrer les besoins de sécurité avec ceux de la justice équitable."
Ainsi, le hibou proposa un nouveau pacte : les crimes seraient jugés équitablement, avec des peines appropriées pour tous, mais les circonstances et les contextes seraient pris en compte pour éviter les injustices. Des programmes de réhabilitation seraient mis en place pour les coupables, qu'ils soient étrangers ou natifs, afin de leur donner une chance de se racheter.
Les habitants des tours d'ivoire et des vallées, après de longues discussions, acceptèrent ce pacte. Ils comprirent que la vraie justice était celle qui protégeait tous les citoyens, sans tomber dans les pièges de la peur ou de la discrimination.
Et ainsi, le royaume retrouva une nouvelle harmonie, où chacun pouvait marcher la tête haute, qu'il soit des tours d'ivoire ou des vallées, car ils avaient appris à voir au-delà de leurs différences et à travailler ensemble pour un avenir meilleur.
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