Chapitre 3
Ecrit en écoutant notamment : Crypton - Move Bitch [Frenchcore] https://www.youtube.com/watch?v=2PpPUcBmv0A
Je suis de retour chez moi vers sept heures du matin, et vais confortablement me recoucher pour quelques heures. Je m’octroie d’abord quelques caresses en pensant à Mila, et le niveau d’excitation qui m’anime alors me rassure encore un peu plus sur ma capacité à faire abstraction de mon côté anormal.
Quand j’ouvre à nouveau les yeux à dix heures passées, j’ai le plaisir de constater que j’ai reçu un message m’informant que la première soirée de rencontre du Nightfader se déroulera jeudi prochain. En attendant l’après-midi et les inscriptions aux différents clubs sportifs de l’école cette fois-ci, je lance mon ordinateur et entreprends de télécharger mes morceaux, puis de les copier sur une clé comme me l’a indiqué Mila. Niveau musique, mon style, c’est la techno, avec ça j’espère pouvoir mettre de l’ambiance en fin de soirée !
Vu l’état dans lequel se trouvait Laszlo quand il m’a envoyé une photo de lui au milieu de la nuit, je préfère le laisser tranquille et vais plutôt rejoindre quelques autres mecs du lycée dans lequel j’ai fait ma prépa, mais que je connaissais moins car ils étaient dans d’autres classes. J’en profite pour naviguer à travers les différents blocs de résidences des élèves afin de bien tout repérer.
Mon regard est soudain accroché par un drapeau arc-en-ciel de bien deux mètres sur un qui s’agite négligemment au vent, accroché à la fenêtre d’une chambre du troisième étage d’un des bâtiments. Non mais sérieusement, ça va de s’afficher comme ça ? Je reprends mon chemin en secouant quelques fois la tête de gauche à droite, et passe ensuite mes deux heures suivantes à faire plus ample connaissance avec les trois mecs en question.
L’après-midi, comme prévu, je passe voir les différents clubs sportifs, et choisis définitivement de m’inscrire à celui d’athlétisme : je n’ai jamais beaucoup apprécié les sports collectifs, mais surtout, depuis quelques années, je préfère ne pas devoir prendre de douche en commun avec d’autres mecs, au risque que cela me donne des mauvaises idées. Aux alentours de quatre heures de l’après-midi, alors que je retournais chez moi, Laszlo m’intercepte dans le couloir de notre étage :
— Ah tiens, te voilà, j’allais frapper chez toi, t’as vu que les élèves de deuxième année ont envoyé un fichier pour les places dans les bus qui nous amèneront au week-end d’intégration ? Je nous ai mis ensemble !
— Ah super, je n’avais pas encore vu passer ça !
*
**
C’est bon, je crois que je n’ai rien oublié d’important ! Il est dix heures et demie du soir, et nous partons pour notre week-end dans une petite heure. J’ai hâte ! Même si mon objectif principal reste de draguer Mila, je ne vais pas rechigner si une occasion se présente ce week-end. Il me semble que c’est bien connu que les soirées d’intégration sont propices à ce genre de rapprochements !
Tôt le lendemain, nous parvenons enfin à destination dans un camping en Provence. Par chance, Laszlo et moi pouvons occuper le même bungalow, en cohabitation avec deux inconnus qui semblent déjà également se connaître. Pendant toute la journée, nous profitons avec enthousiasme de toutes les activités organisées par nos camarades de la promotion antérieure, mais décidons néanmoins de profiter d’une petite retraite tactique, communément appelée une sieste, pour être en forme en vue de la grande soirée qui sera organisée en plein air sous un chapiteau installé en périphérie des bungalows.
À partir de vingt et une heures, après avoir rejoint quelques personnes avec lesquelles nous avons fait connaissance pendant la journée, nous commençons à sillonner les nombreux befores organisés dans les différentes habitations. Nous ne tardons pas à être légèrement éméchés, et vers minuit, nous nous dirigeons enfin vers le chapiteau qui abrite la soirée. Je désigne les élèves de deuxième année, dont Mila, qui œuvrent aux platines et hurle à Laszlo :
— Tu verras, bientôt, ça sera moi qui serai là !
— Ouais, j’ai hâte de t’y voir ! Bon maintenant, on part à la chasse ! me lance-t-il avec un regard aussi malicieux que carnassier. Le premier à embrasser une fille se fera offrir un pack de bière par l’autre !
— Entendu ! réponds-je en lui serrant la main pour sceller notre pari.
Je sais bien qu’à ce genre de jeu, c’est lui qui possède l’avantage, mais ça va m’obliger à me dépasser, au moins ! Rapidement, je repère une fille plutôt correcte, qui a l’air d’avoir déjà bien bu, ce qui devrait me faciliter la tâche. Je m’approche, danse à ses côtés pendant quelques minutes, puis tente un premier contact qui se prétend seulement mi-volontaire. Elle se tourne vers moi, avec un sourire qui me fait dire que je vais sûrement remporter le défi ! Je tourne la tête un instant, et distingue Laszlo non loin, toujours en train d’arpenter la piste de danse, et n’ayant pas encore beaucoup avancé. Soudain, je sens une retentissante gifle s’abattre sur mon visage, et à moitié sonné, je comprends quelques secondes plus tard en voyant le regard acrimonieux du mec en face de moi, que c’était visiblement le copain de la fille en question. À la fois confus et refroidi, je m’éloigne la queue entre les jambes, et vais m’asseoir au fond du chapiteau.
À peine deux minutes plus tard, je vois Laszlo, qui au bout de moins d'une minute de drague, se met déjà à embrasser langoureusement une jolie brune. Ça m’énerve ! Je suis timide, et pour une fois que je prends mon courage à deux mains, je n’ai pas de chance ! Merde ! En plus, je vais sûrement me taper un sacré œil au beurre noir, ce qui n’est pas un trait des plus avenants… Je me rappelle soudain que j’ai sûrement trop bu, et que mes réactions sont donc très exagérées, et mon comportement probablement pas super correct. Las, je quitte donc la soirée sans mon ami, et vais flâner dans la nuit pendant une bonne demi-heure. Lorsque je reviens au bungalow, espérant pouvoir dormir tranquillement pendant que mon ami continue à vadrouiller et draguer à la soirée, mon regard vire au noir lorsque je le vois en réalité torse nu, accompagné de sa pouffiasse de tout à l’heure, en train de l'embrasser et la caresser d’une manière aussi insolente que passionnée sur LE lit que je suis censé partager avec lui pour le week-end. Il a seulement le temps d’ouvrir grand la bouche et d’écarquiller les yeux avant de me voir disparaître. Mais pour qui se prend-il, ce con !
Annotations
Versions