Chapitre 18
Ecrit en écoutant notamment : N-Vitral - Alpha [Hardcore]
Tout est allé très vite depuis quelques jours. Je sens aujourd’hui une confiance en moi bien supérieure à celle que j’ai toujours pu connaître. Nous en avons fini avec nos examens, et nous comptons bien profiter ensemble de notre jeudi soir, avant que nous rentrions chacun chez nous pour une semaine de vacances bien méritée. J’ai fait du mieux que j’ai pu pour lui proposer un repas de qualité, malgré la diversité plus que limitée de mon placard, mais heureusement, j’ai bien compris que l’effort comptait bien plus que le résultat.
Nous nous sommes ensuite installés sur mon lit, et j’ai cherché sur mon ordinateur un film qui nous convient à tous les deux. Rapidement, comme dans un songe – d’une nuit d’automne cette fois-ci –, je pose ma tête avec volupté sur son épaule, et lui enserre la taille. Ce soir, je compte pourtant bien lui réserver quelques surprises, un peu plus sauvages que notre étreinte actuelle. Mais ça ne fait jamais de mal de commencer par là… Je m’enivre des douces formes de son corps, que je commence à connaître de mieux en mieux, et ne tarde pas à aller chercher quelques baisers humides ravissant mes sens.
Nous nous déshabillons hardiment, et je me mets à parcourir son corps de la pointe de ma langue, à la manière d’un aquarelliste déposant finement ses pigments sur le papier. Je ne me lasse pas d’observer sous toutes les coutures cette sublime œuvre de la nature, étant à la limite de verser quelques larmes d’émotion en me rappelant de la chance que j’ai.
C’est maintenant au tour de mon pantalon de rejoindre nos vêtements au sol, et après un clin d’œil complice, je m’allonge sur le dos, ferme les yeux, et l’autorise à faire glisser mon boxer. Ses doigts agiles et apparemment plutôt expérimentés me feraient presque vaincre la gravité et décoller du matelas. Je saisis ses épaules et vais me perdre dans ses yeux d’un bleu aussi pur que l’est la brillante noirceur de ses cheveux. Mes bras puissants – enfin plus ou moins – viennent enserrer son dos et je sens alors ses seins s’écraser sur le haut de mon torse. Hmmm…
*
**
Comme la veille, je retrouve Renan et les trois comparses du Nightfader à midi pour aller manger. Renan se montre cette fois-ci un peu plus discret, me faisant simplement la bise sur la joue, même s'il arbore un sourire toujours aussi amoureux.
Depuis la file, j’aperçois Laszlo, qui semble un peu chercher son chemin. Nos regards se croisent à quelques dizaines de mètres de distance, et je secoue la tête de désapprobation, pour lui signifier que ce n’est pas encore aujourd’hui que je souhaite qu’on se reparle. Il fait alors demi-tour vers la sortie du bâtiment, se traînant d’un pas lent, et je regrette alors à moitié mon attitude à l’instant même. En même temps, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure solution pour lui de rester seul en ce moment, mais il faut croire que, malgré sa stature imposante, sa relation avortée l’affecte sérieusement…
Je le chasse alors de mon esprit, et vais plutôt choisir mon repas de ce midi. Alors que nous nous installons à une table, la vision de Mila en train de se recoiffer après avoir ôté son manteau provoque un flash dans ma mémoire. Sans cet élément déclencheur, je crois que je ne me serais jamais rappelé de ce rêve ! Malgré ma stupéfaction qui grandit au fur et à mesure que je me rappelle des détails de celui-ci, je tente de conserver l’attitude la plus normale possible, et passe ma main dans le dos de Renan, comme pour me rassurer. Surpris de cette marque d’affection impromptue, il se tourne vers moi, et me chuchote un « je t’aime ! » à l’oreille. Par respect, Lucas et Samuel évitent cette fois de nous chambrer et se contentent d’un petit sourire.
Je commence néanmoins à me sentir coupable envers Renan, même si j’essaye de me convaincre que les rêves ne reflètent pas forcément toujours nos envies. Il faudra vraiment que je lui montre que je l’aime par-dessus tout, et j’ai ma petite idée là-dessus. En particulier pour ce que je lui réserverai pour jeudi prochain, une fois que nous aurons (réellement) terminé nos examens.
Puis me viens une idée à première vue assez incongrue, mais qui finit par le devenir de moins en moins plus j’y réfléchis. Comme au fond de moi, je commence à avoir un peu pitié de Laszlo, je me demande s’il ne serait pas judicieux d’essayer d’organiser un rapprochement entre lui et Mila. Avec l’avantage que je n’aurais du coup pas spécialement envie de lui piquer sa nouvelle conquête...
Bon, j'attendrai lundi, ou mardi, pour mettre mon plan à exécution, mais je sais que ce ne sera pas aisé de le convaincre de me reparler, et encore plus de l’inviter à nous rejoindre une fois un midi afin que je lui présente la belle Mila.
Finalement, je change d’avis, et pendant l’après-midi, je me décide à déjà lui envoyer un message :
« J’en ai marre qu’on reste fâché comme ça… »
Reste à voir ce que ça va donner, parce que si on ne se parle plus, c’est quand même surtout de sa faute; ce n’est pas moi qui ai choisi d’aimer ce beau mec, et cela, même si notre relation a débuté de manière relativement chaotique. Au début, je consulte mon téléphone toutes les deux minutes, en vain. Ce n’est que le soir, dans mon train pour rentrer chez moi, afin de rendre visite à mes parents après un bon mois, que je reçois enfin une réponse. Il est assez peu loquace, puisque sa réponse tient en trois mots :
« C’est vrai. »
Je pousse cependant un soupir de soulagement, car ça aurait pu être largement pire… Phase 1 réussie, le contact est rétabli.
Ayant marre de réviser mes cours, je ferme les yeux et tente de me reposer un peu dans ce TGV bringuebalant. Je souris béatement en pensant à Renan… ce week-end loin l'un de l'autre, finalement, c’est un mal pour un bien, parce que d’une part, il faut quand même que je révise sérieusement, et puis je ne serai que plus excité de pouvoir goûter à nouveau à son corps dans quelques jours…
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