29. Un réveil brûlant
Le lendemain, je fais connaissance avec Crok’dur. Il est ravi que je m’intéresse à lui et me fait une démonstration de sa puissance. Il maîtrise de nombreuses attaques, dont Cru’aile, Morsure, les 3 Crocs et Pouvoir antique. Comme Kyuu, il est dynamique voire il se précipite un peu parfois. Il est surtout impressionnant avec sa mâchoire puissante !
La reprise de l’entrainement se passe bien, si ce n’est qu’il se met à pleuvoir dans la journée.
La météo favorise les Pokémons eau, et un petit Loupio qui est très intéressé par ce qu’on fait vient nous rejoindre. Il s’amuse avec nos Evoli, et lance même quelques attaques. Alors qu’on allait rentrer, il sautille derrière nous, comme s’il voulait venir… Nous sommes bien embêtées, nos équipes étaient suffisamment complètes actuellement…
— « Heu, excusez-moi… » Une jeune fille s’est approchée timidement. « Bonjour ! » Elle s’incline pour nous saluer.
— « Salut ! » « Bonjour »
— « Je vous ai vu vous entrainer… Ce Loupio… Il n’est pas à vous ? »
— « Non. Il est venu jouer avec nous, et je crois qu’il a envie de rejoindre une équipe ! » Je l’encourage d’un signe de tête. La jeune fille sort sa Pokéball, et Loupio se laisse capturer avec plaisir.
Je propose un combat contre Kuna à Julie, pour tester la force de Loupio. Kuna entre bien dans la combat, réussissant deux attaques Implore. Loupio n’est pas en reste, paralysant mon Pokémon avec Cage-éclair, mais manquant ensuite Ecume et Ultrason. Kuna tente une attaque super efficace avec Tunnel, mais sa paralysie l’empêche de sortir au bon endroit, et il se blesse en voulant attaquer. Loupio en profite pour enchaîner les attaques Ecumes. Kuna fait de son mieux pour les éviter et riposter, mais la paralysie l’en empêche, et il perd finalement le match.
Je le rappelle et le rassure, les matchs Pokémons ne sont vraiment pas fait pour lui.
J’ai un peu de fièvre et la gorge qui gratte quand je me réveille le lendemain. Je préviens Lily que je reste au lit et que je la rejoins après manger.
Et en effet ça va mieux en début d’après-midi, je la retrouve sous un beau soleil pour poursuivre notre entraînement. Malgré mes efforts, j’ai tout de même du mal à me concentrer, Terreur le ressent et est perturbé.
Une sirène en fin d’après-midi nous sort de notre entraînement. Il s’agit d’une longue sirène, comme celle pour les incendies. On observe autour de nous, on ne voit pas de fumée ni de feu dans Cramois’île. Comme nous, les habitants sortent de leurs habitudes et cherchent d’où vient le problème. La police se met en branle et nous rassemble devant l’arène d’Auguste. Je rappelle Terreur, Kuna vient sur mon épaule et Kyuu me suit. Lily n’est pas loin derrière nous.
La population s’est amassée, les hommes essayent de comprendre, les femmes de rassurer les enfants. Auguste sort de l’arène, le visage grave.
— « Ce doit être sérieux » je souffle à mon amie, tant en me rapprochant des forces de l’ordre.
— « Chers habitants de Cramois’île, comme vous le savez nous vivons au pied d’un volcan. Parfois celui-ci se réveille et peut devenir incontrôlable. Nous avons appris à vivre avec ce risque et nous l’avons accepté. Vous n’êtes pas sans ignorer que nous surveillons attentivement les paramètres du Volcan qui surplombe Cramois’île. Ces derniers jours les recensements se sont modifiés et les indicateurs ne cessent de monter. Je ne vais pas vous cacher que la situation est précaire et inquiétante. Il se pourrait que nous subissions une éruption volcanique dans les jours à venir. Nous allons donc organiser une évacuation pour quelques jours. Des navettes partiront demain dès la première heure pour Bourg Palette. Merci de vous rendre au Centre Pokémon pour l’enregistrement et l’affectation aux bateaux en partance demain. »
Il sait parler aux foules, il a convaincu les habitants.
Je regarde vers le volcan, rien n’est visible. Je m’approche des policiers et je leur propose notre aide. Ils répondent avec dédain qu’ils n’ont pas besoin de petites filles, ça me donne encore plus envie d’aller voir ce qui se trame ! Auguste tient le même discours. On fait mine d’aller faire nos affaires, mais j’ai d’autres projets que de retourner à Bourg Palette demain !
Une fois sorties de l’agitation qu’il règne au centre Pokémon, on se réunit avec Lily et on réfléchit à ce qu’on veut faire.
— « Tu… tu penses qu’on devrait aller voir ? »
— « Oui ! Je sais que ça peut être un peu dangereux… Mais on n’a pas senti de tremblements de terre et il n’y a pas de lave… C’est étrange ! »
— « Alors allons-y ensemble, Aria. » Mon amie, bien qu’inquiète, est décidée à m’accompagner.
— « Oui, quand la nuit sera tombée, on ira discrètement au pied du volcan. Et en cas de problème, Kyuu nous protégera avec Abri ! »
— « Caillou nous aidera aussi. »
A la nuit tombée, nous nous éclipsons du centre, accompagnées de Kyuu et Caillou. La situation a évolué, il y a maintenant un gros nuage de fumée noire qui s’échappe du volcan et qui commence un former un gros nuage, cachant les étoiles. Un point lumineux apparait parfois au sommet, fugace. Qu’est-ce que ça peut bien être ?
Nous faisons de notre mieux pour passer inaperçu, mais à peine quelques dizaines de mètre après l’arène, un policier qui faisait un ronde aperçoit Caillou et Kyuu. Nous voilà pris en défaut !
L’agent, mécontent, nous raccompagne d’un œil sévère au centre, répétant que c’est trop dangereux d’aller voir. Il nous confie à l’infirmière, qui promet à l’agent de veiller au grain.
Vexées mais pas vaincues, on ne se couche pas. On observe un peu la situation, et quand l’infirmière est occupée ailleurs, on retente notre chance. Cette fois accompagnée de Terreur et Envy, plus discrets. Terreur nous téléporte à la sortie de la ville, derrière le barrage des forces de l’ordre.
On retente notre chance 1 heure plus tard, avec Envy sur les épaules de Lily et Terreur qui nous téléporte à la sortie de la ville, derrière le barrage des forces de l’ordre. On est passés sans encombre et on s’engage sur un petit chemin sombre, menant au volcan.
Après quelques minutes, nous arrivons au pied de la montagne de feu. On doit lever la tête haut pour apercevoir le sommet, quasiment invisible derrière l’épais écran de fumée noire. Après une rapide évaluation de la situation, on ne trouve pas de grotte, il faut donc grimper.
On fait les poids sur nos affaires et nos Pokémons. Je propose à Lily qu’on s’attache ensemble à la taille avec ma corde. Lily propose que Terreur nous assure et piqueux un pieu improvisé au-dessus de nous. En observant Envy, une idée me vient.
— « Lily, et si on demandait à Envy et Kuna d’utiliser Coup d’main sur nous ? Peut-être que ça décuplera un peu nos forces aussi ! »
— « Tu crois ? Qu’en penses-tu Envy ? » Evoli regarde sa dresseuse. Elle s’illumine et touche Lily du bout du patte.
— « ça va Lily ? Alors ? »
— « Oui… ça va. C’est.. assez étrange. »
J’appelle Kuna, qui me transmet un peu force. En effet, au contact de Kuna, je me sens un peu électrisée et plus costaud. On remercie nous Evoli et on s’attaque au flanc du volcan !
Malgré l’aide de nos amis, on progresse lentement. Je ressens encore ma fatigue de ce matin, et après un temps qui me parut long, on décide de poser nos tentes à flan de montagne, à l’abri des regards. Alors qu’on allait s’installer, Lily trouve un petit sac, qu’un dresseur a dû perdre là il y a un moment vu son état. Il reste un antidote qu’elle prend, et un superbonbon qu’elle me donne et que j’offre dans la foulée à Terreur pour ses efforts.
Nos rêves un peu agités sont veillés par Shaku et Yoru qui sont encore en forme.
Lorsque j’émerge quelques heures plus tard, je tousse un peu. ça sent un peu le souffre, et quand je sors je constate que la fumée noire s’est étendue. On ne voit plus du tout le ciel.
On se lève, on mange un repas fait de barre protéinée et de thé, on se décrasse un peu avec des lingettes, et on ré-attaque notre ascension. Nos Evoli nous donne à nouveau un Coup d’main. On soutient mieux le rythme, Lily et moi sommes mieux synchronisées dans nos mouvements. Terreur anticipe bien nos position et nous sécurise.
Sur une petite plateforme, où tombe nez à nez avec un Feunard, visiblement en colère qu’on vienne sur son territoire. Il se met face à nous et émet une sorte de grondement, toutes ses queues se déployant. Comprenant qu’on doit se battre, on appelle Kyuu et Poli.
Feunard est rapide et touche Poli avec ses Feu follet. Kyuu en profite pour touche l’adversaire avec Vibraqua, tandis que Poli manque sa cible. Lily l’encourage à ne pas se laisser distraire par sa brûlure et de se concentrer sur l’attaque.
Feunard tente une attaque Extrasenseur impressionnante, mais nos Pokémons sautent chacun d’un côté et lancent leur attaque eau. Feunard est souple et esquive le Vibraqua de Kyuu. Mais Poli avec anticipé ce mouvement et lui assène une attaque Bulles d’O violente.
Feunard va s’écraser contre la paroi rocheuse. Après quelques secondes de latence où il est au sol, il se relève, salue brièvement et s’en va.
Qu’il est beau !
On félicite nos amis, Lily tend un Total soi à Poli et on reprend l’ascension du volcan.
En milieu d’après-midi, je tousse de plus en plus souvent. On avance de nouveau difficilement, Terreur fatigue aussi. Je n’ai pas envie de faire demi-tour…
— « Aria, reposons-nous. »
— « Déjà ? On pourrait essayer encore un peu. » Elle me regarde, rougit un peu et me dit finalement
— « Ce… ce n’est pas prudent ! » Je suis surprise par le ton catégorique. « Tu tousses beaucoup, et tu étais malade hier. Et regarde Terreur… il est fatigué. » Ma terreur se téléporte à côté de moi, et pose une de ses mains sur mon épaule. Je sens une vague de repos m’envahir.
— « Vous avez raison. Merci les amis, reposons-nous jusque demain. » Je force sans doute trop.
On passe la fin de journée à soigner nos égratignures et à repenser à nos différentes aventures. Et on fait des conjectures sur ce qui peut causer cette fumée. Activité volcanique ? Expérience étrange ? Pokémon en colère ? Qui sait.
Au milieu de la nuit, je rêve que nous sommes prises dans un incendie.
Kyuu qui montait la garde avec Yoru nous réveillent brutalement. Je vois et sent alors un puissant jet de flamme passer nous loin de notre campement.
— « Kyuu, Abri ! » Tortank avait anticipé mon ordre, il se concentre et érige une barrière protectrice bleutée devant lui. L’attaque s’écrase contre cette protection.
On sort en trombe de nos tentes… et on découvre un magnifique Pokémon oiseau de feu. Ses plumes orangés sont terminées pour certaines pour des flammes, chacun de ses battements d’ailes projettent plein de petites étincelles. Sulfura !
Il reprend son envole et continue son œuvre, il brûle tout ce qui se trouve devant lui.
Pendant qu’il reprend de l’altitude, on récupère rapidement nos affaires et on se positionne. Lily et moi derrière Kyuu, prêt à utiliser Abra, Terreur entre nous deux, prêt à nous téléporter loin au moindre signal. Je sens Lily trembler près de moi, les yeux rivés sur le légendaire Sulfura.
— « Essayons d’avancer encore un peu Lily, on comprendra peut-être pourquoi Sulfura fait ça. »
— « D’accord… »
On a à peine faire quelques mètres, que Sulfura envoie un puissant Lance-flamme nous barrer la route. On ne peut pas avancer, et tout autour de nuit n’est que roches brûlées.
— « J’ai peut-être une idée… » Lily prend la Pokéball de Poli et appelle sa fidèle Tartard. « Poli, utilise Lire-esprit sur Sulfura. » Poli s’avance un peu, fixe le Pokémon oiseau de feu et ne bouge plus… Après quelques secondes, elle revient vers nous et montre Terreur de son poing, ainsi que le bas du volcan.
— « Terreur ? Tu veux qu’on parte Poli ? » Lily semble comprendre ce que veut dire son Pokémon. « Aria… on devrait redescendre. » Je jette encore un œil sur Sulfura. Il est bien trop fort pour nous, et je ne vois pas ce qu’on pourrait faire de plus… Difficilement, je me résigne.
Pour la descente, nous faisons appel à Caillou. Elle nous aide bien, nous portant même parfois sur son dos quand elle est assez à l’aise avec le terrain. Là où il nous a fallu 2 jours pour monter, il nous fait une petite journée pour redescendre.
— « Aria, regarde ! » Au début de notre descente, alors que nous sommes perchées sur la tête de Caillou, Lily me montre l’horizon vers l’est. Un étrange nuage s’étend au-dessus de la mer. Il est gris, comme s’il neigeait… « Je crois que ce sont les îles Ecumes là-bas. »
— « Là on séjourne parfois Artikodin, l’oiseau de glace ? »
— « à ce qu’on dit oui… »
— « Difficile de penser que ce sont des coïncidences ! »
Sur ces réflexions, nous descendons et retournons à Cramois’île.
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