Epilogue

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 Le Soleil commençait doucement à décliner sur Brêmes, et la lueur du crépuscule perçait avec douceur les fenêtres de la salle d’étude de Monsieur Anschaire. Ce dernier venait de passer sa journée à me raconter ses aventures au Danemark et semblait à présent fatigué. Il se tourna alors vers moi, et me dit :

"Peu après que ce jeune imbécile de Haubert eut prononcé ces mots, ce pauvre Harald reçut puis, dans un même temps, perdit sa nouvelle couronne et notre mission avorta, nous renvoyant à nos pénates. Le Normand continua sa carrière de poulain potentiel de la chrétienté sur des terres que l’Empereur lui donna en compensation de son échec, au-delà de l’Elbe. Quant à Haubert et moi, nous rentrâmes à Corvey, grandis par cette aventure. Voilà, Rimbert, vous connaissez toute l’histoire.
– Mais après toutes ces aventures, pourquoi être parti encore plus au Nord, à Birka ? Vous sembliez particulièrement motivé à l’idée de repartir chez les Normands, mais à vous écouter, ce premier voyage fut un véritable calvaire.
– Que voulez-vous, l’aventure en terre païenne a ce petit je-ne-sais-quoi d’excitant, mais cela est une autre histoire, que je me ferai plaisir de vous raconter une prochaine fois. Conclu l’archevêque en se levant difficilement, et en me tendant sa main. En parlant de cela, passez-moi donc vos notes, que j’y jette un coup d'œil.
– Mes notes ? Répondis-je, embarrassé. Je n’ai rien noté, monsieur, votre histoire m’a bien trop captivé.
– Vous fichez-vous de moi ?! Vous arriveriez à me pousser à blasphémer, tellement votre bêtise confine à l'absurde !"

 Le vieil homme, hors de lui, continua à m’insulter copieusement, mais toujours dans le respect des saintes écritures, pendant un bon quart d’heure, avant d’aller s’accouder, dos à moi, à la fenêtre. Un silence lourd tomba alors sur la pièce. Je me sentais terriblement gêné d’avoir énervé à ce point ce saint homme. Au bout de longues minutes d’un silence assourdissant, je décidais de prendre mon courage à deux mains et de dire :

"Vous savez, monsieur, j’ai une bonne mémoire. Je ferais une retranscription de cette aventure, un jour prochain, aussi fidèlement que possible. Je vous en fait le serment.
– Verba volant, scripta manent. Me répondit simplement Anschaire.
– Je le sais bien, monsieur. Si vous le voulez, je retranscrirai ce voyage pour demain…
– Rimbert ? Me coupa l’archevêque, sur un ton à la fois péremptoire et chargé d’un certain épuisement.
– Je vous écoute, monsieur ?
– On est pas prêt d’écrire sur vous, croyez en mon expérience…"

FIN

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