Chapitre 7 - la Fête du Printemps
Le retour fût rapide. L’oiseau filait comme le vent, ébouriffant les cheveux de Tom et lui rosissant les joues. Il n’avait jamais volé et trouva l’expérience éblouissante. Il voyait tout en bas les minuscules arbres qui se balançaient doucement et les animaux à la taille de figurines.
Quand enfin l’oiseau le posa à terre, devant sa maison, Tom en fut presque déçu, malgré ses jambes tremblotantes. Il le remercia de mille courbettes et Pépite, qui les avait accompagnés, niché dans les plumes du cou de sa maman, lui donna un dernier coup de bec amical.
Tom entra chez lui, déposa ses maigres bagages et s’assit sur son lit. Précautionneusement, il lissa les pétales orangés avant de les insérer sur le collier. Voilà, il avait complété sa quête, le bijou était terminé. Tom se sentit presque abandonné à cette pensée. Cette aventure avait tellement rempli sa vie ces derniers jours, qu’il ressentait maintenant une sorte de vide.
Pensivement, il sorti de sa hutte. Dehors, on préparait la Fête du Printemps. Ses voisins se précipitaient en tous sens, l’un préparant du pain, un autre roulant les tonneaux de jus de pomme et un dernier accrochant des guirlandes. Un enfant faillit le renverser en courant après un cerf-volant. Tom sourit. Finalement, ce n’était pas si mal d’être de retour.
Le soir venu, après s’être reposé et baigné, le petit homme sortit tout pimpant de sa maison. Il avait préparé un grand bol de noisettes au miel qu’il alla déposer sur la grande table, dressée au milieu du village pour que chacun y apporte un met à partager.
Il se mit ensuite en quête de Lisbeth, le collier emballé dans une jolie boite dans une poche de son costume. Les gens se pressaient en tous sens, bavardant, mangeant et riant. La musique emplissait l’air de notes joyeuses et les jeunes gens dansaient un peu plus loin sur une piste de danse.
Plusieurs voisins lui firent signe de se joindre à eux mais il continua de se frayer un chemin à travers la foule. Soudain, il la vit. Ses cheveux dorés encadrant son beau visage aux joues rosies par le rire, elle se tenait à quelques pas de lui, entourées de plusieurs autres jeunes filles.
Tom se sentit tout tremblant. Il fit un pas en avant, hésita, recula, avança de nouveau. C’est alors que Lisbeth se retourna.
« Tom ! »
Sa voix était douce et chaleureuse. Elle le regardait droit dans les yeux en souriant. Le rouge aux joues, Tom se ressaisit et murmura, lui tendant une main :
« Lisbeth, veux-tu m’accompagner pour une danse ? »
Ils dansèrent des heures, virevoltant comme des papillons. Les cheveux de Lisbeth sentaient bon le soleil, et son rire ponctuait chaque pirouette, qui faisait voler sa robe bleue. Que Tom se sentait heureux !
Lorsque finalement, fatigués, ils sortirent de la piste de danse, Lisbeth le tenait toujours par la main. A bout de souffle, ils s’assirent par terre un peu plus loin.
« Que je me suis amusée ! ». Son sourire illuminait son beau visage.
Il le lui rendit puis sortit la petite boite de sa poche. Sa main tremblait.
« Tiens, c’est pour toi ». Il avait préparé tout un discours, mais c’est là les seuls mots qu’il parvint à prononcer.
Lisbeth écarquilla les yeux en découvrant le collier. Elle l’effleura des doigts.
« Oh Tom, il est magnifique. Où as-tu trouvé de si beaux pétales ? ».
Lorsqu’elle leva les yeux vers lui, ils étaient tout humides. Puis ses lèvres effleurèrent sa joue, aussi légèrement qu’une aile papillon.
« Merci », murmura-t-elle.
Alors elle se leva, attacha le collier à son cou et lui tendit sa petite main blanche.
« On va manger ? »
Après qu’il se fut relevé, Lisbeth ne lui lâcha pas la main.
Fin
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