IX - Mercredi 02 janvier, 09h30.
" C’est l’heure Nathalie. À Maisonrouge tu ne seras plus séparée des autres pensionnaires, tu seras mieux là-bas.
- Oui. D’accord. Je veux pas.
- Je sais, c’est un gros changement pour toi. Tu pourras te faire des amies…
- Des folles, comme moi.
- C’est toujours mieux qu’un vieux menacé par la retraite."
Avant que ses collègues ne puissent réagir, elle se jeta sur lui, passant ses poignets entravés derrière sa tête, l’enserrant très fort. Ils en restèrent interdits.
" Nathalie, c’est gentil de faire un câlin, mais tu serres un peu là.
- Oui Robert, chuchota-t'elle.
- Tu sais que je viens avec toi dans l’ambulance, je fais juste l'aller-retour. Et la semaine prochaine on se revoit..."
Il fit signe aux collègues que tout allait bien.
" Quand, dit elle dans un souffle ?
- Lundi. Dans moins d’une semaine.
- Lundi, demanda-t'elle doucement à son oreille ?
- Sans faute.
- Oui... Je dois te dire. Je sais pourquoi je suis ici, sussura-t'elle.
- Pourquoi, parce que tu es dangereuse ?
- Oui. Non. Tu le sais Robert... que... je te... cherchais."
Elle relâcha son étreinte et se laissa emmener en le fixant jusque dans l'ambulance.
Il resta un moment sans réaction, pas vraiment certain d'avoir bien entendu. Il avait une impression dérangeante d'avoir - comment expliquer ? - ressenti ces derniers mots.
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