Forever poly(amorie)
J'entre dans le hall de ce grand hôtel Londonnien. L'air y est plus chaud qu'à l'extérieur. La première idée qui me vient en tête - Eviter de trop boire ! Un garçon au cheveux long à large sourire s'approche de moi et me souhaite la bienvenue. Il me demande mon nom. Son accent prononcé me fait écarquiller les yeux. J'ai néanmmoins bien compris ce qu'il m'a demandé, mais je marque une pose par reflexe. Le temps pour mon cerveau de s'adapter à la langue et de formuler une réponse qui ne me fasse pas passer pour la frenchie qui ne fait pas l'effort de parler anglais. Déjà que je ne me sens pas vraiment à ma place ici. Je lui souris :
- Ambre Acostino !
Il parcours du regard sa tablette son sourire toujours au lèvre. J'ai horreur de ces moments de solitude. Je n'ai plus l'habitude de ce filtre en soirée. Etre là à attendre bien sage que l'on nous donne la permission d'entrer. Je me sens comme une gamine qui a fait une bétise. En attendant, je parcours des yeux les luminaires du hall du grand hôtel. J'ai toujours trouvé ça impressionnant. Ces énormes lustres. D'ici, ils sont bien proportionné, mais je sais qu'en fait, ils doivent être énorme. Je m'émerveille devant ces décors travaillés. La tête relevé, j'abaisse doucement les yeux sur Monsieur sourire. Pour éviter que l'attente ne soit plus longue, je lui indique que ma soeur Eloïse Rivoire est avec moi. Cheveux long dents blanches lève les sourcils et attrape son stylet qu'il dirige vers son petit écrant en répétant nos noms. Soulagement ultime ! nous sommes bien sur la liste - la pensée est conne, je sais, mais je ne peux pas l'empêcher de traverser ma tête ! nous ne sommes pas arrivées là par hasard !. Il nous tends des sacs remplit de goodies - Génial, qu'est ce que je vais faire de ça maintenant ! Autant me donner un autocollant "fan de" à coller sur mon front. Quelle horreur !!!
Ma soeur est suréxcitée. Ces grands yeux bruns brillent comme si elle était sur le point de pleurer. Elle regarde mon sac, et gentiment transvase "mes" cadeaux dans son sac et tend à un serveur le sac vide. Interloqué il le prend ne sachant pas trop quoi faire avec :
- Je ne vais pas te faire subir ça quand même, je sais que tu t'en fou de la série. Franchement Ambre, merciiii. Maman n'aurait jamais accepté de me laisser partir si tu n'étais pas venu. Tu te rends compte !! Imagine qu'à l'époque tu aurais pu rencontrer tous les acteurs de ta série Beverly Hills ! T'aurai pas été surexcitée ?!!!!
Elle m'attrape les mains et les serres contre sa poitrine en laissant échapper des petits bruits au travers de ses dents serrées.
- Je te remercie pour la référence de Berverly Hills, déjà que je me sens vieille alors là! merci bien !
Elle sait que je plaisante. N'empêche qu'en regardant les nenettes autour de moi, j'ai l'impression que la mode Brenda et Brandon Walsh est plutôt de retour. Oh my God ! Je viens de voir une nana avec des Buffalo... la "paye ta claque". Si les buffalo sont Vintage, que suis je !! J'ai besoin d'un verre !
Je souffle discrétement à ma soeur :
- On ne va pas attendre tout le monde ? Se tenir la main et rentrer pour que personne ne se perde aussi ? C'est bon allez vient !
Un peu exaspérer par l'attente, et la fatigue de la semaine, je lui parle sur le ton du reproche. Mais je ne devrais pas. En fait à 37 ans, j'en ai un peu marre de me sentir en voyage scolaire depuis ma sortie de l'avion. Toujours accompagné de notre "G.O"...Grrrrrr J'ai à peine eu le temps de me poser, vérifier le wifi sur mon pc portable et répondre à deux petits mails pour la prochaine expo de la galerie. J'espère pouvoir m'esquive demain pour bosser un peu et qui sais ! faire un tour au musée, mais surtout éviter la séance dédicace au studio !
Ses yeux me regardent d'un air de desespérés :
- Non, je crois qu'il faut attendre !
Mon regard reste figé. Un peu sur les nerfs. Je devrais me détendre. 4 jours et 3 nuits sans mari et gosses. Je me dirige vers l'une des grandes baies du hall histoire de ne pas lui faire honte. Les mains dans les poches de mon jean, j'approche mon visage de la fenêtre espérant trouver quelque chose qui me distrait. Je fais la moue lorsque je m'aperçois que je ne vois que... mon reflet. De grands rideaux noirs épais sont tirés de l'autre côté de la vitre pour assurer la discrétion de la soirée. Je sens le parfum Flower de Kenzo de notre GO agresser mes narines. On ne lui a pas appris à doser le parfum ? . Ok. Je crois que c'est l'heure. Je me redresse en vérifiant mon allure dans la baie vitrée. Mon jean brut retroussé grossièrement sur mes bottines hautes noires à semelles rouges et ma chemise juste assez ouverte pour ne pas avoir l'air coincé recouverte par mon petit blazer bi-matière. En regardant les jeunes femmes qui m'entoure, je décide de dégrafer un autre bouton de mon chemisier, replace mon petit sac ceinture et donne un peu de volume à mes cheveux chataîns à boucles serrées d'un revers de la main. Un peu plus et je replaçais aussi mes seins ... mais qu'est ce que je fou !!
Miss G.O est tout sourire, comme son copain de l'entrée. Même si elle a un air un peu agaçant, elle est toute mignone. Elle essaie de faire son job - 1er job au vu de son âge - du mieux qu'elle peux et juste pour ça, la solidarité féminine prend le dessus. Mais pas question de rentrer à la queuleuleu. Faut pas pousser non plus !!
Les grandes portes qui nous coupaient de la fêtes s'ouvrent enfin.
Je me tourne vers ma soeur. Nous sommes dans son rêve. Etre avec les acteurs de sa série préférée grâce à un concours instagram. Gain : un court séjour tout frais payé pour Londres qui comprend en plus du parcours touristique raccourcis de base, une visite des studios, 1 soirée de gala et séances photos avec les acteurs. Je ne suis pas vraiment fan de la série. J'ai essayé pourtant. Promis ! Mais il fallait qu'elle tague quelqu'un pour participer au concours. Et comme elle est tout juste majeur et que ma mère n'allait certainement pas la laisser partir à l'aventure comme ça ! Ben c'est Bamby qui s'y colle. Bamby est mon surnom, mais ça c'est une autre histoire !. Les épisodes racontent la vie de jeunes adultes, tous plus beaux les uns que les autres, ce qui dans la vraie vie n'existe pas vraiment. Il y en a toujous un ou une avec un physique moyen voir complément original, mais passons.
Histoires d'amour et pérépéties non variées au menu de chaque épisode. Je pense qu'au 'happy end' tout le monde aura couché avec tout le monde mais ce n'est que mon avis ! J'ai envie de dire "on ne change pas une équipe qui gagne" ... et je suis vraiment mal placée pour juger après avoir été fan de Beverly Hills ou autre Dawson ...
Quoi qu'il en soit je suis ici avec ma petite groupie préférée. Je suis ravie pour elle. La soirée est dédiée à l'ouverture de la saison 4 de la série. Elle marche tellement bien que des guests y seront présent dans la pochaine saison Apple TV. Ils ont mis le paquet. Une bonne partie du palace est privatisée. La série doit vraiment avoir du succès. Je ferai bien de jeter un oeil aux goodies avant de tout léguer officiellement à ma soeur !!
Nous arrivons dans ce qui semble être un premier salon. Les lourdes portes se referment gracieusement derrière nous. La salle, trés chic, est aussi longue que large. De longs lustres en formes de gouttes semblent être la colonne vertébrale de la salle et propose l'esquisse des espaces. Les lumières sont douces, justement dosés. Des fauteuils clubs en cuir marron sur ma gauche habillent hormonieusement des tables tantôt rectangulaires tantôt rondes. Sur ma droite, un renfoncement annonce le bar qui orne la quasi totalité du mur. Le coin a une allure plus virile mêmes si aucune bouteille d'alcool n'est disposée derrière les serveurs. Seuls des verres et carafes de toutes formes devant un miroir fumé qui donne de la profondeur au meuble rustique. Au fond de la salle, un DJ laisse échapper de ses paltines une musique electro d'ambiance - peut-être mon futur pote de la soirée, il semble avoir la trentaine bien tassée comme moi ! En explorant la pièce, je peux sentir la climatisation rafraichir l'espace ou se meut des visages que je crois reconnaitre. Je m'attarde sur les immenses toiles qui sont accrochées aux murs entre chaques grandes baies vitrées qui nous séparent d'une terrasse en arc de cercle richement meublé ou je peux apercevoir au loin les lumières du Tower bridge. J'aimerais m'attarder un peu plus sur ces peintures lorsque un des serveurs qui défilent me propose un petit four et à boire. J'attrape les deux en le remerciant poliement. Je me retourne vers ma soeur. J'ai l'impression qu'elle va faire un A.V.C :
- Ark ! qu'est ce c'est que ça, j'insite en goutant à nouveau à mon coktail, mais c'est sans alcool !!!!! Ok pour ne pas être pété mais quand même ! J'imaginais au moins passer le stade pompette ! la soirée va être longue !
Eloïse me montre du doigt les acteurs et me raconte les dernières péripéties de sa série. J'hoche la tête de manière théatrale en retroussant mes lèvres vers le bas d'un air entendu :
- Elo ! t'es au courant que dans la réalité, David et Charlotte ne sont pas ensemble ?
- Pas Charlotte, Sharon ! et oui je sais, mais c'est dingue de les voir là tous ! je-suis-en-soirée-avec-les-acteurs-de "Hate to love" ; frénétiquement elle sort son téléphone et commence une story insta.
C'est bon je l'ai perdu !. Elle commence sa story, me filme furtivement, et de la même manière furtive, je lui attrape sa main libre pour lui refiler mon verre et fuis sa vidéo.
Destination le bar pour commander une margaritha. Heureuse que le serveur ne rechigne pas et se mette à préparer mon breuvage. Deux hommes assez beaux gosses viennent se poser à côté de moi. En fait ils m'encadrent carrément, un de chaque côté ! Le serveur me serre et le plus jeune des mecs entame la conversation :
- Ambre ?! c'est toi
La margharita manque de ressortir par mes trous de nez, mais comme je maitrise, rien ne parrait. Je pose ma main sur le bout de mon nez et souris en avalant avec grande concentration mon brevage :
- Pardon ? On se connait ?
- Kurt ... Kurtis, le fils de Calvin Davies
Putain de bordel de merde, ce jeune à la beauté insolente est le fils de...mon premier patron ! et il se rappelle de moi, je me sens comme une momie !
- Kurt... je lui souris, mais je suis vraiment surprise qu'il m'est reconnu. Je suis ravie de te revoir, tu as grandi nul ne dis pas ces mots ; qu'est ce que tu fais là ? mieux !
Il me regarde ébaité :
- Ben je suis l'un des acteurs principal de la série !
Là je suis à deux doigts de faire un cul sec, ma soeur va m'égorger quand elle va le savoir, j'ai un mini black out !
- Et toi qu'est ce que tu fais là ? je suis super content de te voir. Je ne devrais pas te le dire, mais j'ai encore des poters de toi dans ma chambre d'enfant chez mon père.
Mon corp est là, mais à l'intérieur il n'y a plus personne. Cette époque de ma vie est tellement loin. Tellement d'eau a coulé sous les ponts depuis. La soirée commence bien ! hashtag bonjour nostalgie.
Mes yeux me piquent, je crois que je n'ai pas cligné des yeux depuis un petit moment. J'essaie de reprendre un peu de contenance sur le tabouret qui n'est plus si confortable que ça. En zappant l'épisode poster, j'ouvre enfin la bouche :
- Euuh ! Et bien j'accompagne ma soeur Eloïse, c'est une super fan de la série et elle a gagné un concours insta et tadaaaa me voilà à l'accompagner !
- Tu as une soeur !! mais ton père s'est remis avec ta mère !! vous vous connaissez du coup !?!
Oulaaahhh mais il est bien intéressé celui là !! j'étais censé prendre du bon temps sans mec et sans gosses !!
- Non ! enfin Eloïse est ma demi soeur, rien à voir avec mon géniteur, mais dis donc tu as une sacré mémoire !!
Voyant ma gêne, il change de sujet en commençant à me présenter son ami . Agréablement surprise par son comportement de gentleman, je pivote vers ce James, guest de la série de la future saison.
Pu-tain de merde ! James Franco ... là c'est moi la groupie ! j'ai déjà rencontré beaucoup de célébrités grâce à la galerie et le métier d'artiste de mon mari Valentin, mais jamais rencontré de fantasme en chair et en os ! Je suis remplie de gratittude lorsque je sens que mon sang froid ne se fait pas la malle ! une petite courbette à déesse margharita au passage aussi ! En parlant d'elle, j'entend Kurt passé commande et entend le nom de mon héroïne de la soirée ; il me sort de mon deuxième black out maitrisé. Quand je dis black out maitrisé, il s'agit d'un sourire élégant accompagné de questions sur pilote automatique pour lesquelles je n'ai absolument pas assimilé les réponses ! Kurt me taquine :
- Tu n'es pas fan de la série apparement puisque tu ne m'as pas reconnu dans la série, il ricane, mais tu le connais lui au moins !!
Si tu savais toutes les fois ou je me suis touchée en pensant à lui !!
- Oui, je vois bien, spiderman, la planète des singes... je parle comme si je connaissais à peine sa bio.
Un photographe s'approche de nous et nous demande de nous approcher pour une photo, les deux messieurs s'éxécutent en se serrant contre moi, je prens mon sourire de façade, mais je n'ose imaginer ma tête à la sortie. J'espère que ma peau caramel relévera le niveau sur la photo. Parce que entouré de ces deux playboys, en vérité je n'en mêne pas bien large ! Après cette petite séance photo je me tourne vers Kurt :
- Et du coup tu es devenu acteur ! c'est super ça !
Il me tend mon nouveau verre d'alcool et tend un verre de wisky à Jaaaames Franco.
"Santé" est prononcé par Kurt en français. Il lève son verre avant d'en prendre une gorgé.
Je suis dans un tel état d'excitation que je ne me rend pas compte que je suis en train de fixer sa bouche charnue en me mordillant les lèvres. Et merde je crois qu'il m'a vu. Super pour alimenter ses fantasmes d'ado. Bon point Ambre ! Bravo !
Comme si de rien, je me tourne vers Jaaaaames et lève également mon verre avant d'en boire une fausse petite gorgé pour le style. Mais en fait j'aspire tout ce que je peux de ce liquide antistress !!! James boit à son tour une gorgé en me faisant un sourire qui laisse apparaitre ses fossettes sur son visage dessiné. Je suis littérallement à deux doigts de faire une flaque sur le tabouret !! et dire que je charriais ma soeur il n'y a même pas dix minutes ! Je me tourne face au bar et observe le miroir par reflexe. J'ai un râté lorsque je crois reconnaitre Jamie Dornan. Mais c'est quoi cette putain de série !!
James entame la conversation. Lorsqu'il me parle, j'ai même carrément l'impression qu'il pose pour une photo de magazine ! Il prend une seconde gorgée de son verre puis enchaine :
- Tu n'es pas fan de la série ?!
- J'ai bien regardé quelques épisodes, mais je n'ai pas trop accrochée. Un peu trop jeune pour moi !! Je préfère regarder des films ou je me retrouve dedans. Enfin plus proche de ma vie de trentenaire.
Putain je viens vraiment de lui donner mon âge !!!
Il sourit de nouveau. Mon regard est fixé sur ses lèvres. Obligée de les fixer pour être sure des mots qu'il prononce, entre la musique, les verres qui s'entrechoquent et les rires, mon cerveau à du mal. Et je ne m'en plaind pas. Après quelques phrases échangées, et un peu grâce à l'alcool, je me sens plus détendu dans mon for intérieur, mêmes si les hormones de désir qui mettent l'ambiance à cette soirée commencent à demander de mes nouvelles !
Kurt est super proche de moi comme si nous nous connaissions depuis des années. Il passe facilement la main autour de ma taille pour des photos, il y en a même une ou il a carrément posé sa tête sur mon épaule.
James quand à lui est juste super accessible, à mon grand regret, j'ai su qu'il n'avait pas de poster de moi dans sa chambre, mais lui aussi s'est permis plusieurs fois de mettre les bras autour de ma taille pour des photos.
Ce moment passé entre Kurt et James est aussi innatendu qu'agréable ! Finalement peut être que le DJ ne sera pas mon seul pote de la soirée ! A cause des photographes qui flashent de temps à autre vers le bar, troix bimbos, attirées par la parade ont commencé à tourner autour de nous. Avec insistance. En fait de manière complétement déplacée !! Mais les deux gentlemen restent concentrés sur moi :
- Et du coup ta soeur te laisse toute seule !?
- Non je pense qu'elle gravite autour de ses favoris. Sharon et David je crois. J'éclate de rire. Désolée, je ne connais pas les vrais noms de la série
-Oh ne t'excuse pas. Ce n'est pas grave. James incline son verre vers ses lèvres en me souriant avec un regard que je qualifierais de lubrique.
Kurt le regard d'un air mauvais. Déesse Margharita me conte une douce histoire ou je serai devenue le pari à gagner de ces deux messieurs !
- Te voilà !
Eloïse me sort de mon trip !
- Ben tiens, quand on parle du loup !
Je tends les bras de manière exagéré afin d'écarter les bimbos, qui se la jouent faussement discrète depuis tout à l'heure ! "Ils sont à moi" elle a dit Déesse Marguarita, foutez nous la paix ! Evidement tout se passe dans ma tête.
Sauf que en vrai, mon bras permet finalement l'ouverture à l'une d'entre elle. Les voilà qui se tapent l'incruste.
Non mais Ambre calme toi, c'est une soirée de promo de leur série... et arrête de boire, tu deviens débile !
Je reprend ma peau d'adulte responsable. C'est déjà inimaginable d'avoir rencontré Jaaaaames et du coup revu (?) Kurt ! Je lève mon verre en signe d'au revoir. Kurt lève son verre et le pointe du doigt. Je ne comprend pas bien puis finalement je dirige mes yeux vers mon gobelet de cristal ! Il est vide !! Un rire étonnament complice se fait entendre.
- Non mais attend, tu parlais avec Kurtis normal !
- Et le Monsieur à côté c'est juste James Franco !
- Qui ?
- Tu me désespères Elo !
- Depuis tout à l'heure je vous vois mais je n'osai pas venir, je pensais qu'ils passaient juste commande, puis j'ai vu que vous avez parlé ...et pendant un bon moment !! Du coup ça y'est je te laisse 5 minutes et tu fais partie de la jet !!
- Ben figure toi que Kurt me connais !
ça machoire est sur le point de se décrocher ! et trés vite ses yeux sont mélés entre incompréhension et trahison.
- Quoi !! tu le connais.... attend attend ! Développe avant que je t'assassine !! me chuchote-t-elle. L'un des personnages cultes de la série te connais genre !! vas y accouche !
Je souris la voyant en train de bagayer mentalement, elle arrive à sortir des phrases cohérente, mais je sais que son cerveau est en vrac devant cette nouvelle. J'ouvre la bouche pour commencer à parler lorsque le serveur m'appelle poliement et me présente un nouveau verre à pied plein. Immédiatement je me retourne vers les deux garçons. Kurt ! pourquoi c'est pas James ! je couine intérieurement.
Eloise me regarde avec des yeux ronds. Par elan de jalousie elle m'attrape le verre et en prend une gorgée. Je me lève du tabouret ou j'ai l'impression que l'empreinte de mes fesses y est maintenant gravé. Ouh merde, j'aurai du me lever plus tôt. Mes jambes sont un peu engourdies. Eloise prend ma place :
- Explique !!
Le DJ passe la musique des Dax riders, en mode old school ! J'adore ! je me déhanche un peu tout en me penchant vers ma soeur pour lui expliquer l'histoire.
- Je te la fait courte. Lors d'un voyage à Londres pour voir la mère de Val. Son ami photographe montant de l'époque a flashé sur moi et m'a proposé une séance photo pour une marque chez qui il avait un contrat à l'époque... bon la suite tu connais... j'ai plaqué cette possible carrière pour Val. Mais bref du coup Calvin, le photographe, est le père de Kurtis ! Je l'avais complétement oublié. Il devait avoir une dizaine d'année à l'époque je pense...
Je claque des doigts devant les yeux d'Eloise qui semble être dans un autre cosmos !! Elle se tourne vers le bar et reprend une gorgée de mon verre :
- Eh ! attention ! c'est mon verre !
Je fais un petit tour sur moi même, ce DJ est top, la musique fait echo avec tout mon être, c'est plus fort que moi, elle m'emporte sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. Un sourire à ma soeur que je vois songeuse :
- Il faut que je fasse un story ! attend c'est abusé ! tu te rends pas compte tu connais le père de Kurtis. C'est un truc de dingue !!
- Tu veux savoir ce qui est dingue ?
- Quoi encore ?
- Il a encore un poster de cette séance photo dans sa chambre d'ado !
C'en est trop pour Eloise, elle m'attrape par le bras et me sors sur la grande terrasse qui longe une partie de la salle. La porte parait lourdre, mais visiblement l'adrénaline que je viens de lui provoquer lui donne la force pour la pousser sans aucun effort !
Elle me traine jusqu'à une petite table cosy et pose ses avant bras dessus. Si il y avait eu une lampe à proximité et quelques cordes, je crois qu'elle m'aurait attaché au pied d'un des siège de velour en brandissant la lumière dans mes yeux pour me faire parler !!
- Je ne te crois pas !!
- Ma chérie, c'est lui qui m'a reconnu ! c'est assez flateur j'avoue.
- Je ne sais plus quoi dire. T'es mon modèle, mais là t'explose tous les compteurs !!
Pendant qu'Eloise reprend ses esprits, je profite de l'air frais et du paysage. La musique est maintenant un bruit sourd mais je reconnais les morceaux. Des titres qui entrainent les déhanchements. J'ai envie de danser, mais je me retiens. C'est une soirée de gala, pas un club !
- Tu sais quoi, je passe une super bonne soirée finalement. Pour ton info, James est pour moi le beau gosse de mon époque. Du coup je suis peut-être un peu moins excité que toi, mais ça m'a fait quelque chose de le voir en vrai ! comme un petite contraction reflexe au niveau de mon bas ventre par exemple ! Et ça m'a fait plaisir de revoir Kurt aussi. Même si je ne me rappelle pas trop de lui. ll est super sympa et c'et vrai qu'il est devenu super mignon... je comprend un peu mieux ton attirance pour cette série !!
- Je suis contente qu'on soit toutes les deux ici. Depuis le temps que je voulais qu'on se fasse un truc toutes les deux. Ce concours est juste l'occasion rêvée.
- Merci ma chérie, ça me coupe un peu de mon quotidien. Et puis de reparler de cette séance photo. Enfin ces séances, j'ai fait un bon de 20 ans en arrière. Comme si je ne me rappelais plus de cette époque. De qui j'étais.
- Ok t'es en train de virer bad là, tu désaoules ?
- Oh arrêtes il me faut plus que ça pour me mettre à terre ! C'est de la bonne nostalgie Elo. Vas y retourne t'amuser c'est ta soirée. Profite ! pendant que tu laisses ta vieille soeur repenser à sa jeunesse !!
- Un t'es pas vieille, Deux, ok j'y retourne mais avec toi. Ils vont servir à manger. T'as grignoté un peu ?
- Oui j'ai grignoté des petits fours, mais les petits paniers garnis à l'hôtel m'avait déjà un peu blindé. Sinon je n'aurai pas bu ...
Je lui souris de toutes mes dents en faisant l'idiote lorsque l'une des porte de la terrasse s'ouvre. C'est James !! Mon sourire idiot se transforme en sourire franc que ma soeur partage apercevant mon fantasme sur patte.
Avec une discrétion aussi prononcée que les bimbos de tout à l'heure, elle se penche vers moi pour me chuchoter, :
- Je crois qu'il est là pour toi !!
- J'avais cru comprendre vu qu'il se dirige vers nous !!
- Ok, je te laisse avec ton fantasme, profite ! Elle me fait un clin d'oeil avant de rejoindre la salle.
Il est aussi élégant que sur les pages de magazines. Costume parfaitement taillé, ses cheveux ont la longeur que j'aime, un peu long et wavy. Il porte une petite moustache tellement sexy. Il s'approche avec son charisme enivrant. Une main dans la poche de son pantalon, il balance un regard de côté pour admirer le panorama ... Sa machoire carrée semble me faire de l'oeil... non il le fait exprés c'est pas possible ! Le mec pose là ?! ou il défile je ne sais pas... Qui marche comme ça dans la vrai vie ?
- Je t'avais perdu !!
Quoi ! Mon étonnement se lit sur mon visage à tel point que je ne sais pas si j'ai exprimé à voix haute mon interrogation.
- Oui tu es partie sans trinquer avec nous, ce n'est pas poli ça !
- Et bien j'aurai l'occasion de me racheter au cours de la soirée je pense !
Oh mon Dieu ! qu'est ce que je viens de dire
-...Autour d'un nouveau verre je veux dire...
- Je l'espère bien !
Je souris grâcieusement, mais intérieurement, je pleure de joie comme une gamine !! Il tire un fauteuil et prend place en face de moi. Sa jambe vient heurter la mienne. Il ne s'excuse pas et reste ainsi, sa jambe caressant la mienne. La terrasse, aussi meublée que l'intérieur avec toutes ces lumières d'ambiance a un cachet trés intime. Le prolongement de la vue jusqu'à la baie lui donne même des airs de romance. Nous sommes au début l'automne. L'air y est frais, mais supportable ce soir. Il avance ses coudes sur ses cuisses tout en me fixant du regard. Je ne dis rien mais soutient son regard en y ajoutant un sourire réservé :
- Je te trouve très belle Ambre, et ton discret déhanché tout à l'heure m'a donné envie de te rejoindre ! Je t'ai vu tu sais ... il sourit
J'ai un râté, j'ai bien entendu ce que j'ai entendu ? Instinctivement, je regarde ma bague, et repense à moi il y a 20 ans. Qu'aurais je fait à ce moment là ?
- Tu aurais du ! j'adore danser, nous aurions passé un bon moment, un peu décalé par rapport à la soirée, mais trés agrable !!
Il attrape ma main gauche et embrasse le haut de ma main :
- Une bague ? Tu es marriée ?
J'ai envie de lui répondre non, c'est la bague de ma grand mère !! Au lieu de ça je reprend mon sérieux interne pour éviter cette blague de trés mauvais goût :
- En effet, je le suis
- Et où est l'heureux élu ?
- En France, avec les enfants...
Tant qu'on y est !! Foutu pour foutu !
- Non ! "les" enfants, quel âge ont ils ?
Je note qu'il n'a pas lâché ma main. 80% des hommes aurais déjà battu en retraite. Lui ne semble pas du tout perturbé.
- 13 et 15.
- Wahou, se sont de grands enfants. Tu fais super jeune pour avoir de grand enfant comme ça.
Il lache ma main et s'enfonce dans son fauteuil. Game Over. Il a un sourire en coin et ses yeux se plissent. Par mimétisme, je prend exactement la même expression faciale que lui. Il regarde en l'air puis secoue la tête. Son index et son pouce maintiennent désormais sa tête de côté. Le silence devient génant je suis obligée de le briser :
- Tu vas m'observer comme un O.V.N.I encore longtemps ?
- Je peux t'assurer que dans mon esprit je ne te vois pas du tout comme un O.V.N.I ma chère Ambre.. Je ne t'observe pas, je t'admire, mais je ne sais pas si je dois continuer à...
- A quoi ?
- A flirter avec toi.
- Et bien peut-être que lorsque l'on rencontre une star de cinéma on a le droit d'utiliser un jocker. Non ? Ce n'est pas un épisode de "This is us" ça ?
Son large sourire détend enfin l'atmosphère de mon côté :
- Une star de cinéma, juste parce que je suis une star de cinéma ?
Comme si j'étais tout à coup magnétique, il se redresse, pose sa main sur la mienne en me demandant la permsission avec ses yeux. J'acquiesce fébrilement. Il la retourne et embrasse cette fois ma paume... qui est devenue, au contact de ses lèvres une zone érogène, c'est possible ça !
- Est ce que ton mari...
Il dépose la main choyée sur sa cuisse et attrape mon autre main pour lui réserver le même traitement
- Qu'est ce qu'il dirait de ton comportement ?
- Pour l'instant tu ne fais qu'embrasser mes mains, je ne crois pas qu'il se fache pour si peu ; je ment effrontement. Des scénarios cochon commencent à prendre possession de toutes mes pensées.
Il me regarde droit dans les yeux en arrêtant ses baisers envoutant. je le regarde sans sciller. Juste histoire de ne pas être la seule troublée dans l'histoire.
- Tu sais qu'il y a plusieurs façon d'avoir un rapport sexuel Ambre ?
Déjà complétement cotonneuse à cause de ces baisers, j'ai peur d'entendre la suite que je soupçonne déjà :
- La par exemple. Je te baise les mains...
Sa bouche vient à nouveau se presser sur mes paumes et à chaque mot qu'il prononce, je sens exagérement son souffle chaud à la naissance de mon poignet.
- Lorsque je te baise les mains, quel rapport penses tu qu'il y a entre nous Ambre ?
Sa voix est suave.
Oh mon Dieu ! si je lui répond, je rentre à pied joint dans son jeu. Avec une voix sexy que je n'attendais pas, je lui répond avant que l'ordre "stop" n'est atteind ma bouche :
- Au plaisir des sens...
Il fait une pause. Sa lèvre remonte en coin, puis sa langue commence à caresser les lignes de ma main en remontant délicatement et sensuellement sur mon majeur finissant sa course en pressant ses lèvres sur la phalange la plus haute de mon doigt. Il termine son parcours en finissant sa phrase avec sa voix chaude :
-... Nous avons en ce moment même un rapport sexuel Ambre.
Ma bouche s'entrouve lascivement lorsqu'il finit de prononcer ces mots. Son visage se relève il me regarde fixement. J'ai une main sur sa cuisse, et mon autre main est posé comme un bijoux entre ses doigts. Assise, cette position me fait légerment cambrer le bas du dos. Je me sens féline , une sensation presque oubliée. Un indispensable ranimé que je ne pensais plus cotoyer. Cet état me rappelle soudainement et douloureusement que dans l'équation de ma vie, il y a bien trop longtemps que je suis l'inconnue.
Je me redresse en ramenant mes bras vers moi avec une douceur infinie et un sourire enjôleur, à voix basse et les yeux baissés. Une partie de moi se reveille d'un long sommeil et s'étire reprenant ces esprits : :
- Il fut un temps ou mon mari n'aurait pas été dérangé de mon comportement pour être franche. L'art de pratiquer l'amour n'est ce pas ? L'effervesence diffuse. Ce coktail explosif de désir et d'adrénaline. Sans incertitude. Sans insécurité - je relève mon regard pour me plonger dans le siens - Adepte de l'hédonisme James ? Oui je suis d'accord. Il y a bien des façons d'avoir des rapports sexuels.
A ces derniers mots, mes yeux se dirige à nouveau, comme un réflexe, vers ma bague qui jusqu'à aujoud'hui ne m'avait jamais posée problème. Je ne comprend plus sa signification. Sa main se pose sur mon visage pour le relever. Un climat érotique plane autour de nous malgré ma mélancolie. Comme un bouclié je lui demande :
- Et toi James, es tu marié ?
Il me montre ses doigts, rien. Son attitude est douce et confiante. J'ai carrément l'impression qu'il cligne des yeux au ralenti tellement il semble assuré.
- Relation ouverte, me répond-il avec un sourire licencieux, mais nous avons des règles.
- Oh ! est ce que je peux te demander lesquelles ?
- Seulement si nous avons vraiment un coup de coeur. Pas de coup d'un soir.
Merde Merde Merde
Kurt arrive comme un sauveur à ce moment là. Il déboule comme si on lui avait volé quelque chose :
- Mais qu'est ce que vous faite là ! je vous cherche de partout. James, Carla t'attends pour les places. Ambre, j'ai pris la liberté de demander qu'on t'installe avec ta soeur à ma table ! pas question que je te laisse à une simple table d'invité de fan.
Son ton autoritaire a le mérite de casser l'ambiance ! Je l'écoute quelque peu abassourdie par son comportement. Il continue ignorant mon air :
- Mon père ne me le pardonnerait pas ! ajoute il pour se justifier.
James se lève en replaçant la veste de son costume de beau gosse en me fixant intensément. La discussion n'est pas close. Je baisse les yeux... la tout de suite, j'ai besoin d'appeler Valentin. Tout ça me dépasse.
Kurt debout à côté de moi remarque l'attitude de James et le fusille du regard mais ne lui dit rien.
- Je vous rejoins, il faut que je passe un coup de fil urgent avant. Est ce que vous pouvez envoyer quelqu'un chercher ma soeur ? Eloïse Delma ? j'arrive dans moins de 10 minutes.
Kurt me regarde avec insitance comme pour me sonder :
- Est ce que ça va ?
- Pas de problème, je devais appeler mon mari avant le repas.
Rassuré, il rejoint finalement James qui lui ne me sonde pas mais m'envisage ! Les deux garçons prennent congés de moi. Lorsqu'ils atteignent les portes de la salle, je sors mon téléphone de mon sac. Impossible de manger sans vider mon sac.
- Val ?
La vache il a répondu super vite !
- ça va ma chérie ! tu t'ennuies déjà ?
- Quoi non ! euh oui ça va, tout se passe super bien ! les enfants ?
- Soirée pyj avec leurs potes dans leurs chambres comme prévu. Moi je suis à l'atelier, je finis de laver mes pinceaux et je vais aller me prendre une douche. La routine.
- Ok, ben nous, 1er soirée de gala et je t'avoue que je suis assez surprise, c'est une grosse production, en fait c'est Apple TV !! je n'avais jamais fait gaffe, c'est vraiment un beau truc qu'elle a gagné Elo. Il y a plein de célébrités que je ne connais pas, et il y a Kurt Stevenson, tu te souviens ? le fils de Calvin !
Je m'égard sur Kurt, je ne sais pas trop comment aborder le sujet "James". Je me lance dans un pseudo sujet sur lui en expliquant que je ne l'avais pas reconnu et lui parle du début de soirée... hors terrasse :
- Comment ça se fait que tu ne te rappelles pas lui ! A chaque fois qu'on passait voir ma mère, comme par hasard Calvin passait un moment dans le week end avec lui... le jeune aux yeux bleus verts.
Il insiste sur le sujet alors que là tout de suite je m'en fou :
- ... t'avais bloqué sur ses yeux même, tu croyais qu'ils étaient gris...
- Effectivement, je me rappelle de ce débat autour d'une bière. Oui maintenant que tu me le dis je m'en rappelle bien ! Ok pas étonnant qu'il se sente aussi proche de moi, punez je l'avais complétement zappé !
- Ma mère m'avait dit que le môme te trouvait belle. Tu lui avais tapé dans l'oeil au merdeux ! T'avais un vrai fan !! et du coup il est devenu la star de la série c'est ça ?
- Oui oui, l'un des premiers rôle je crois. Du coup, il y a plein de célébrité en guest dans la saison 4 ils sont tous là. J'ai bu un verre avec James Franco, tu vois c'est qui ? l'amant de Julia Roberts dans "Mange, prie, aime "
- Euh ouai peut être ?
- Le pote de spiderman, les premiers...
- Ah oui !! sérieux ! ben putain, y'a qui encore ?
- En fait, j'ai pas vraiment fait le tour de la salle.
- et Elo ?
- Elle fait des story elle en peut plus !
Il rigole.
- Et tu fais quoi là ? vous avez mangé ?
- Non on va y aller, en fait je t'appelle parce que James m'a fait du rentre dedans.
J'ai balancé ça d'un trait, marre de tourner autour du pot. Son air joyeux c'est envolé, ça se sens à travers les ondes. Il prend une inspiration :
- Et t'as fait quoi ?
- Ben je t'appelles.
- T'as envie de lui ?
- Si je t'appelles je suppose que oui. Ecoute Val. Depuis la naissance des enfants, et même depuis notre mariage, je n'ai jamais éprouvé ce besoin que nous avions de superposer nos relations chacun de notre côté. Je sais que la base de nous ça a toujours été ce deal. Nous ensemble pour toujours, et les autres autant que de besoin du moment qu'il s'agissait d'une vrai romance. Mais tu es d'accord que depuis les gosses, je veux dire notre vie de famille, les choses ont basculés ? Nous avons juste intérrompu nos relations secondaires sans jamais en reparler et tout c'est enchainé...
Il soupir l'air embarassé mais acquiese briévement. Sa respiration m'indique une montée de stress chez lui, je poursuis :
- Ce soir, je crois que c'est la première fois que je me retrouve seul, je veux dire sans toi ou les enfants, et le fait de revoir Kurt qui m'a rappelé de vieux souvenir et James qui a délibérement flirter avec moi, je t'avoue que je suis troublée. Tu es toujours là ?
- Oui oui, je comprend ce que tu veux dire. Nous n'avons jamais été clair sur le sujet et tu t'es donné à fond pour nous sur tout les fronts, je m'attendais à ce que ce jour arrive. Je ne t'en veux pas, mais j'ai quelque chose à te dire Ambre. Ne m'en veux pas, je t'en prie.
- Qu'est ce qu'il y a ?
Sa voix est grave et hésitante. Déterminé à aller au bout de sa déclaration, il parle lentement en prenant soin de choisir chacun de ses mots, je le connais par coeur. Debout faisant les cents pas entre son tableau tout juste achevé et la fenêtre encore ouverte de l'atelier :
- Tu l'as toi même dit... nous n'avons jamais été clair sur le sujet après nos ruptures. Mais... J'ai fréquenté Jenna après la naissance d'Evan. J'ai essayé de t'en parler à plusieurs reprises, mais tu étais tellement occupé avec Evan... tu ne m'écoutais pas. Tes hormones avaient pris le dessus, on se parlait à peine.
Le souffle coupé, j'ai besoin de quelque instant avant de répondre. Pertinnement, je sais que je ne devrais pas lui en vouloir. Après l'accouchement, je ne voyais plus qu'Evan, je dormais peu et question sensualité, j'étais plus à la recherche de confort et soutien gorge d'allaitement à coussinets amovibles ! Il passait clairement après le bébé. Mais mon égo prend le dessus. Je renâcle et poursuis méthodiquement :
- Tu es en train de me dire que tu m'as fait cocu ? après l'accouchement ? Parce qu'on est d'accord que là on est plus dans le principe du respect mutuel. Quoi qu'est été nos relations multiples, tu n'avais pas le droit Valentin. Pas le droit de me tromper. Pas avec elle et surtout tu aurais du venir me parler. Je sais que j'étais obsédée par mon nouveau rôle de mère, mais non, tu n'aurais pas du.
- On ne se parlait plus, je ne pouvais même plus toucher tes seins parce que tu allaitais, et on ne pouvais pas baiser parce que t'avais peur d'avoir mal
Ses excuses sont les plus bidons que j'ai entendu. Espèce de lâche.
C'est la deuxième fois que mon coeur tape aussi fort dans ma poitrine ce soir, mais pas pour les mêmes raisons. Je marche à vive allure jusqu'au fond de la terrasse et me pose debout face au Tower Bridge illuminé qui semble me murmurer "calme toi".
Je pince le haut de mon nez, j'ai chaud, la fraicheur de l'automne ne suffit plus à me tempérer. Je ferme les yeux fort, j'entend la musique qui vient de la salle accompagner de rire et d'applaudissement. Je me retourne, devant les sièges et les tables parfaitement ordonnés et ornés de coussins en tous genres que j'ai envie d'exploiser. J'ai la tête qui bourdonne.
- T'es encore là ?
- Oui je suis encore là, tu veux que je sois où. Comme une conne je t'appelais parce que MOI, j'ai le sens du respect tu vois... j'ai eu peur de ce qu'il m'arrivait car... tu sais quoi, va te faire foutre, c'est quoi cette putain de réaction que tu as eu. Tu n'as pas pu me parler ? parce que j'étais remplis d'hormone, c'est ça ton excuse ?... merde on parle de moi là, on parle de nous !! .
Sa voix est complétement paniquée :
- Je sais, j'ai été un vrai connard, et je n'ai plus jamais recommencé, j'ai voulu t'en parler, mais tu étais tellement fatiguée. Je n'ai pas su comment faire, tu pleurais pour un rien, ta dernière relation datée de plus de deux ans et moi aussi, je ne savais pas comment tu allais le prendre. Il n'y avait pas d'amour, juste besoin d'affection c'est tout. Mais j'ai arrêté car je n'arrivais plus à te regarder en face. Je te jure bébé, je n'ai jamais voulu te faire de mal, j'étais perdu. Je ne savais pas si c'était un vrai besoin, ou un manque temporaire à combler. Dès que j'ai compris que ce n'était rien j'ai arrêté.
Sur ce dernier point difficile de lui en vouloir, c'est exactement ce que je ressens en ce moment.
- Ok, là je suis perdue. Notre amitié, notre promesse, notre mariage, tout notre parcours... Je ne sais même pas si je dois t'en vouloir. Je lève ma main au ciel et la laisse retomber contre moi, comme un signe de défaite. "L'amitié c'est encore plus fort que l'amour. Les amours ça se cassent". Et malgré tous nos efforts, Val, on a quand même réussi à se casser. Est ce que c'est une fatalité pour tous les ménages ? La coupe est pleine. Je vais raccrocher et laisser passer la nuit. On se rappelle demain.
- Ambre, je te demande pardon. J'ai été un vrai lâche. Pardonne moi s'il te plait. Tu es la femme de ma vie, ma reine. La première, la mère de mes enfants, ma meilleure amie, ma meilleure amante et mon épouse. Je t'aime, je ne voulais pas te blaisser. Nous avons tant appris ensemble avec nos autres relations. J'ai été un vrai connard de réagir comme ça. Mais quelque chose avait changé entre toi et moi... Quoi qu'il en soit. Quelque soit ta décision avec James. On applique nos anciennes règles okay ?
- Val, je. Je n'ai plus vraiment la tête à ça là ...
- S'il te plait, juste, ne le suce pas. Nous aurons à en reparler, peut-être même revoir nos règles. Peut-être même reparler de nous, de nos bases. De tout. Je sais que la tout de suite la dernière chose que tu veuilles s'est me sécuriser, mais s'il te plais pas ça okay ?
- Ok.
- Je t'aime
- Moi aussi, mais tu fais chié Val.
- A demain, je t'aime bébé
- A demain.
Je m'effondre sur l'un des canapés de la terrasse en basculant ma tête en arrière afin d'essayer de profiter d'un petit air qui vient de se lever. Je sens du froid sur mes joues. Je ne m'étais pas aperçue que je pleurais. Avant qu'Eloïse ne débarque, je décide d'entrer rapidement dans la salle pour accéder aux toilettes incognito et réparer les éventuels dégâts à défaut de pouvoir prendre une douche froide.
Putain de bordel de merde, comment je vais finir la soirée.
J'arrive dans un grand couloir luxueux jonché de grands tapis au sol. Les murs beiges sobres simplement habillés d'appliques me semblent familiers. Ces couleurs neutres me réconfortent toujours.
La porte des toilettes indique le mytique "ladies" sur une sorte de gros camée. J'entre dans le petit salon des dames.
Personne. Je pourrais même m'assoir sur un fauteuil et pleurer toutes les larmes de mon corps... mais impossible. Pas ce soir, pas ici ! Les immenses miroir me flattent. C'est moins pire que ce que j'imaginais. Un petit mouchoirs et un peu d'eau froide m'apportent les retouches nécessaires à une bonne mine. Avec les lumières douces de la gande salle, ça devrait le faire.
Toc Toc Toc !
Merde ! c'est qui ? qui frappe aux toilettes des dames !!!
Timidement je répond, presque comme aux hasard car la situation parait assez hallucinante :
- Oui...c'est qui ? je lève les yeux au ciel pour exprimer le grand n'importe quoi de la scène
- Je peux rentrer, c'est James !
Le reflet du miroir cette fois n'est plus du tout flatteur, mes pupilles sont ultra dilatées, en panique totale :
- Euh oui
Mais pourquoi t'as dit oui !!!
Je jette précipitemment les mouchoirs à la poubelle et me retourne d'un air "décontracté". Punaise il est encore plus beau en pleine lumière.
- ça va ? ...il s'approche dangereusement de moi d'un air un peu paniqué
- eeeh Ambre est ce que ça va ? ...
J'ai une si mauvaise tronche que ça, pourtant j'ai cru que ça allait !!
- Tu as pleuré !
Etonnée par son esprit d'analyse, je recule un peu :
- Euuh oui, enfin... Bref, ce n'est pas trés grave, retournons à la soirée.
- Tu as dit que tu allais appeler ton mari, c'est à cause de lui que tu es dans cet état ?
Et ben punaise ! me retrouver dans les toilettes avec James Franco pour parler de mes problèmes de couple, Ambre, t'es au top !
- Oui, nous avons eu une discussion trés étonnante et instructive.
- C'est à cause de ce qui s'est passé ? tu lui as parlé c'est ça. Son ton est sérieux. Il parait même anxieux.
- Non pas vraiment, enfin si un peu, mais la discussion nous a mené dans un endroit auquel je ne m'attendais pas.
- Comment ça, enfin si ce n'est pas trop indiscret, je ne veux pas être impoli
- Tu n'es pas impoli mais question discrétion peu mieux faire.
Nous nous sourions. ça présence me calme. Je l'observe en silence. Debout devant moi les mains dans les poches de son pantalon noir qui le moule comme il faut. Sa cravate fine sur sa chemise blanche. Le style discrétement ciré de son costume certainement sur mesure me change un peu les idées. Sa tête se penche sur le côté. Il me fait ses yeux mi interrogateur mi coquin. Ce regard que j'ai toujours vu dans les films tellement caractéristique de ses personnages. Je n'arrive pas à croire que je suis là devant lui pendant que ma tête bouillonne contre Valentin.
- Est ce que je t'ai mis mal à l'aise tout à l'heure ?
- Non, non. J'ai apprécié l'échange. Je lui souris poliment
- Apprécié ! il rigole ironiquement puis cale ses mains de part et d'autre de mes hanches sur le plan vasque sur lequel je suis appuyée.
- J'ai également apprécié. Mais si ça doit te mettre dans ces états, j'en suis désolé. Moi de mon côté je sais ou je peux aller, et je suis clair avec ça. Mais toi, tu sembles courroucé ? Alors peut-être que je devrais te laisser tranquille ?
- Je ne suis pas courroucé. Notre relation est un peu hors norme. Un peu comme la tienne si je peux dire. Sauf que ça fait longtemps que nous avons arrêtés enfin... je ne veux pas rentrer dans les détails... j'ai juste envie de profiter de ma soirée, on verra demain. La nuit porte conseil.
- Tu veux venir t'installer à table avec nous, ou rester un peu ici ?
Tout en disant cela, il approche son visage du mien comme si il me lançait un défi. Sa fine moustache se relève d'un côté et je me rend compte que j'ai les yeux fixé sur sa bouche. Il l'a remarqué. Son étreinte se resserre et je peux sentir son odeur et son souffle. L'instant est critique. Soit je craque là tout de suite, soit nous repartons de suite dans la salle. La deuxième option me fend plus le coeur que la première. Epuisée du contrôle que je m'inflige depuis toutes ces années et achevées par la dernière discussion avec Valentin, je décide de lâcher prise. L'adrénaline de ce début de soirée se transforme en une energie sexuelle que j'ai envie de partager avec lui. En ne répondant pas à sa question, je laisse échapper ma divine sentence. Il frôle à présent mes lèvres avec les siennes. Par réflexe, je lève une jambe pour prendre appui sur le plan vasque en pierre tout en l'invitant à continuer de se rapprocher de moi. Dans un geste naturel et continue il me soulève pour m'y assoir. Il est entre mes cuisses, et nos baisers commencent tendrement. Nous faisons connaissance. Il goutte à mon desespoir qui se meut vers son désir que je découvre. Il s'interrompt, comme si il avait entendu mes pensées :
- Tu es sur que tu es en état ? me dit il en me regardant de côté
- Je suis sûre de le regretter si nous repartons tout de suite de ces toilettes. Oui. J'en suis sure.
D'un signe de la tête, je lui montre la porte du petit salon des dames et lui fais signe avec mes doigts d'aller fermer le verrou.
- Tu sais que j'ai envie de toi. Tu m'as fait bander dès que j'ai posé le regard sur toi. Mais tu viens d'avoir une dispute avec ton mari. Crois tu que s'est le bon moment. Je suis prêt à t'attendre. Je suis ici pour quelques temps tu sais ?
- Mais pas moi. Et oui j'en ai envie, j'ai envie d'avoir un second rapport sexuel avec toi.
Ni une ni deux, il verrouille la porte et reviens tel un fauve sur sa proie. Je - vais - baiser - avec - James Franco.
Ma fureur s'est transformée en un feu de passion. J'ai besoin de le sentir fort en moi. Ce fantasme devient réalité. Jamais je n'aurai pu l'imaginer. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens libre. Comme si un poid au niveau de ma poitrine avait disparu. Je ne l'explique pas encore. Peut-être que je ne l'expliquerai jamais. Tout de suite c'est sa langue qui me donne le change. Elle investie ma bouche avec une telle ardeur que nos dents s'entrechoquent. On dirait deux ados en rut, comme si nous attendions cela depuis des lustres. Notre appétit pour l'un et l'autre est explosif.
Le petit salon est meublé de banquette de tissu formant un rond inversé. Au milieu de se rond trone une énorme colonne de miroir. Je suis assise sur le plan vasque en pierre eux même surplombés de miroir haut. Je vois James de dos et lui dois également voir ma silouhette de dos. Avec un peu d'habilité, je pense que nous pourrons également nous admirer de manière opposée. Il a vu que je l'observais de dos. Il semble avoir déjà remarqué les petites options que présente ce petit espace. Avec un sourire viscieux, il s'attaque à la fermeture éclair de mes bottes avant de commencer à déboutonner mon jean. Il retire l'ensemble avec une habilité inquiétante. Il revient à la hauteur de mon visage. Captivé par lui, je sens ma culotte s'enrouler sur mes cuisses. Tout en continuant à me fixer, il s'agenouille et salut mes Miss Nymphes. Trés sérieusement et poliment :
- Bonjour madame - un baiser - je me présente - un deuxième baiser - James votre dévoué pour ce soir - un coup de langue - Respire Ambre, je veux te sentir et t'entendre respirer.
Sa bouche m'honore complétement, alternant baiser tendre et coup de langue, il continue en me suçant et ose insérer un doigt. Je sens ses doigts dans la chair de mon ventre chercher habilement le point qui m'ouvrira entièrement à lui. La combinaison de sa langue titillant le point visible de mon clitoris et le massage de mon bouton miracle commencent à chauffer mon bassin. Toute cette energie sexuelle est prête à s'épanouir en moi :
- Respire Ambre, concentre toi sur ce que je suis en train de te faire et respire fort, j'arrive.
Je m'exécute en me concentrant. L'oxygène parcours mes poumons pour se réfugier mentalement sur mon sexe. Tout mes membres ont été encensés par cette sève sensuelle. Ma tête se penche en arrière et je cale ma langue derrière mes incisives. Il s'arrête, mais je ne panique pas, la suite sera bien plus intense. Je connais cette méthode.
Il sort de sa veste un préservatif :
- Tu veux le mettre ?
D'un signe de tête j'acquiesce. je déchire le petit paquet. Il est déjà prêt. Empoignant sa hampe, je le regarde dans les yeux :
- Respire James !
J'enfile le préservatif pendant qu'il déboutonne ma chemise et entame une opération de reconnaissance buccale sur mes seins. Dans cette position, j'ai difficilement accès à son sexe, alors je m'abandonne à sa bouche pour son plus grand plaisir. Poitrine dégagée, mes mains me soutiennent. Je sens la chaleur de sa bite près de ma fleur humide. Il fait glisser ses lèvres jusque dans mon coue, sur mon menton et s'accroche à ma lèvre inférieure. Son regard est intense, d'un coup il me pénétre violemment. Nous éméttons tous les deux un râle de plaisir, comme une délivrance. Il ressort presque entièrement et re rentre aussi fort. Blottit, sans bouger, emboiter l'un dans l'autre, nos corps se tordent de plaisir. Cette fois ci, il ressort un peu moins et devient plus doux dans ses va et viens. Je sens la pression monter, je n'ai plus aucune notion du temps. Il attrape mon genou qu'il remonte jusqu'à ses côtes pour me serrer plus fort. Mes fesses rebondissent sur le plan face à ces coups de butoir qui prennent un rythme de plus en plus intense. Mes yeux croisent les siens dans le miroir. Il me mord l'épaule, cette image me rend dingue. Je me sens atteindre le nirvana :
- Je crois que j'arrive James
- Viens...
Sa main attrape ma nuque et m'attire contre lui. Comme si il voulait entrer entièrement en moi. Nous sommes sur la dernière ligne droite, ces coups deviennent de moins en moins précis mais tout aussi bon. Il se livre à moi par saccade tandis que la vague orgasmique s'empare de moi. Essouflés nous échangeons, encore tremblant de plaisir, de doux baisers réconfortant.
.....
*** La suite des aventures d'Ambre son dans un livre que je suis en train d'écrire. Le titre (peut-être temporaire) est poly(amory) a ne pas confondre avec polygamie ! ***
*** Merci pour cette exercice qui fait echo avec mes inspirations du moment. C'est le 1er texte que je publie, et j'ai vraiment le trac !! merci pour vos retours :) ***
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