Avant le combat : faire grimper la tension

2 minutes de lecture

Death note

Seul sur Mars

Penny Dreadful


 Parfois, un bon combat doit se préparer en amont. Voici quelques astuces qui pourraient servir.

 Premièrement, vos protagonistes ont-ils un plan d'attaque ? Et « j'ai un plan : on attaque » n'est pas une réponse appropriée, pour ceux qui auront la référence.

 S'ils ont un plan, alors vous avez deux options : décrire le plan avant ou le laisser se dérouler, quitte à l'expliciter ensuite. La plupart du temps, un plan expliqué en amont échouera tandis qu'un plan que l'on n'explique pas réussit. C'est un moyen assez efficace de faire monter la tension, mais le risque est d'être prévisible. Regardez Death note en ayant conscience de cette règle, vous verrez !

 Ensuite, une technique qui ne me vient pas d'une bataille mais du roman Seul sur Mars, c'est d'intercaller un point de vue différent qui montre (ou laisse deviner) progressivement un danger. Dans le roman d'Andy Weir, l'astronaute Mark Watney se retrouve piégé seul sur Mars. D'où le nom du livre, donc. Alors que Mark mène sa petite vie tranquille de type le plus paumé du système solaire, un premier intermède décrit la fabrication du tissu de son habitat. D'autres suivent, et on passe de ces explications aux occupations de l'astronaute sans savoir ce que cela apporte. Progressivement, on comprends que le tissu en question se situe dans un sas ; le seul des trois qu'utilise Mark. Comme le lecteur du roman, vous commencez à deviner la suite : le sas va se déchirer.

 Vous pourriez faire de même pour un combat. Par exemple, Alfonse et sa troupe de guerriers creusent des tranchées et installent des pièges pour se défendre contre une armée quelconque. Vous pouvez décrire les soldats d'Alfonse tandis qu'ils travaillent ; puis l'armée ennemie qui marche ; puis les soldats d'Alfonse qui se rassemblent autour de la cantine ; puis l'armée ennemie qui les contourne pour éviter les pièges ; puis les soldats d'Alfonse qui se préparent au combat, face aux tranchées ; puis l'armée ennemie arrive discrètement dans leur camp ; puis Alfonse entends un bruit dans son dos et, oh, ils sont là !

 Comme l'a dit Larousse en commentaire du chapitre sur les enjeux, n'hésitez pas à introduire le plus tôt possible les adversaires et le fait qu'un affrontement est inévitable. Les lecteurs attendront ce combat et le prendront à cœur, ainsi que son issue. Bien sûr, cela s'applique surtout pour les combats les plus importants, entre le protagoniste et l'antagoniste.

 Vous pouvez également jouer avec les attentes de vos lecteurs. Par exemple, au début du premier épisode de Penny dreadful, on voit une femme et sa petite fille qui dorment enlacées dans un taudis. La mère se lève pour aller uriner. La mise en scène joue avec les attentes du genre horrifique, la musique et les bruitages subliment le tout : cette femme va mourir dans d'attroces souffrances. À partir de là, on attends. Elle entre dans une autre pièce, mais il ne se passe rien. Elle s'assoie sur un pot de chambre... Soudain, la fenêtre derrière elle se brise et elle est attirée dehors par quelque chose. La mort de cette femme était prévisible, mais elle a prit son temps pour arriver ; c'est ce qui la rends impactante. Ici, la tension naît de l'attente.

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