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Sur une baie déserte, à deux heures du matin, une personne pointe son regard vers le fleuve.Il revit les dernières heures.

  Le cinéma projetait « Serial Mother ». Je suis entré par les toilettes. J’ai regardé un peu partout et finalement je l’ai vu. Il était seul et à côté de lui un strapontin était libre. Un sourire flottait sur ses lèvres et ses yeux pétillaient. Il avait vraiment l’air d’être bien. Ah ! S’il avait pu se douter…

  Comment ces crétins peuvent-ils vivre aussi aveuglément sans se rendre compte de la réalité des choses ? Il vivent tranquillement persuadés que rien ne peut leur arriver et qu’ils sont immortels. Pour s’en persuader d’autant plus ils croient en un dieu qui parait-il peut les sauver et leur offrant la vie éternelle. Mais le seul dieu qui existe et qui passe à l’acte, c’est moi ! Moi, le seul qui ait droit de vie et de mort sur mes créatures. Mais personne ne le reconnaît et ils n’osent pas me vénérer parce qu’ils me craignent. Oh ! Que c ‘est bon de se sentir craint ! Cela vous prend au ventre et vous donne envie de hurler de plaisir.


  Je me suis assis à ses côtés. Il ne m’a pas vu tout de suite, il ne m’a en fait aperçu qu’à deux fauteuils du sien. Ah ! Quel plaisir de voir son visage effrayé et incrédule. Je me suis assis et parallèlement, lui à chercher à fuir. Je l’ai retenu par le bras et l’ai forcé à se rasseoir. Il m’a alors dévisagé. Et, il a bien assisté à des meurtres, oui mais dans sa tête. Et ceux-là étaient beaucoup moins drôles.

  Ah oui ! Il l’a vu son film. Et il n’était pas fier le porte-flingue de Kronsberg. Il les a vus, les faux-pas qui l’ont fait changer de route. Gosse, avec ses vols à la tire et revente de ce qu’il trouvait dans les sacs. Puis le degré au-desssus pour pouvoir s’acheter un ticket pour un voyage de deux heures : le temps que la ligne fasse son effet. Puis toujours sous son emprise – âgé de vingt-deux ans – il refroidira six personnes âgées, deux enfants qui revenaient de l’école et une femme célibataire qui aura pris soin de violer. Ce qui lui a vraiment fait mal, c’est de s’être revu, le jour où il était reçu à l’Académie de Médecine, ramené chez lui par la police parce qu’il avait tabassé une femme pour lui voler son argent. Ils avaient tout préparé en son honneur et lui est arrivé encadré de deux gardes du corps à étoiles. Roué de coups par son père, il fut renvoyé de la maison et recueilli ensuite par Kronsberg.

Là ça n’a pas été dur d’atteindre la place qu’il a aujourd’hui. Pardon… Avait… Comme le temps passe.


  Bref ! Il a plongé dans ses souvenirs. Et comme il était à cours d’oxygène, il est remonté à la surface. Il a bien tenté de s’enfuir mais comme il étiat beaucoup moins fort que moi, il ne me fut pas difficile de le retenir.

  Je l’ai empoigné fermement par le bas de sa veste, puis par le col et j’ai tiré violemment. Il s’est rassi d’un coup. Il s’est alors mis à trembler. Paul Eluard, ce grand poète français surréaliste, utilise une périphrase dans un ses poèmes, Le Château Des Pauvres, pour parler de la transpiration : « Tu tends ton front, le Soleil y fond goutte à goutte. ». C’est joli… Mais si je devais l’appliquer à Addams le Soleil ne fondrait pas goutte à goutte, il serait immédiatement transformé en lac. Je n’ai jamais vu cela : en moins de trente secondes il était un peu pâle le toubib loupé – euphémisme -. Et il suait ! A lui seul, il aurait pu alimenter le Sahel. J’avoue m’être assez délecté de cette vision. Mais l’apogée de mon plaisir fut le paroxysme de sa peur lorsque je lui saisis ses cheveux… J’avais déjà lu des romans sur le Far-West avec les cow-boys et les Indiens. Je crois que c’étaient les Indiens du Nord qui scalpaient leurs victimes. J’ai toujours adoré ça. : « Le Couteau de Scalp » qui entaillait la peau au niveau du front et qui la décollait petit à petit me faisait toujours rigoler. Ce fut aussi drôle pour Frédéric. Je lui ai donc saisi les cheveux mais comme je ne possédai pas de couteau, il a bien fallu que je trouve une autre façon d’ouvrir. Je lui ai donc saisi sa chevelure en lui calant la tête sous mon bras – ce qui m’a en plus permis de le bâillonner avec ma main – et j’ai tout bêtement tiré. La peau a craqué plutôt rapidement. Bien sûr le sang a coulé – d’ailleurs il faudra que je détache mon imper – mais rien d’exceptionnel finalement. On aurait dit un bol de sang qui s’écoulait lentement sur le tapis. Il n’était pas déjà très rose au début, il était carrément cadavérique à l’arrivée. Oh ! Ce n’est pas hyperbolique, on voyait réellement sa boîte crânienne à l’arrivée. Après que cela a été fini, je l’ai simplement étranglé et je l’ai rassi dans une position plus courante sur son fauteuil. Après avoir installé ses cheveux sur mon crâne, je suis sorti sous les « Assis ! » des spectateurs.


  Quand la lumière est revenue, les gens ont découvert un homme blanc, transparent presque, qui avait épanché son sang sur les chaussures de la dame de derrière. Quant à moi… Qui peut voir ce qu’ils cherchent à oublier…

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