Chapitre 1

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Le don de guérir

"livre 2 tome 4"

2eme année avant Pâques 3ème partie : (01/134) (Paris) (Une drôle d'idée)

Nous regardons dans la direction qu’elle nous indique et en effet à une vingtaine de mètres, nous apercevons une grande maison avec un grand porche visiblement bien entretenue.

- Je vous remercie de votre gentillesse madame.

- De rien les garçons, c’était un plaisir de parler avec vous.

Nous la laissons reprendre son balayage en nous dirigeant vers la maison où habitent nos gaillards, qui je le sens bien vont très vite intégrer notre bande.

- (Thomas) Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

- Je n’en sais trop rien !! Déjà on sait où ils vivent et que ce sont bien des triplés.

- (Yuan) On a un peu tourné en rond !! En fait ils n’habitent pas loin de chez nous !!

- Ne vous arrêtez pas les gars, sinon les gens vont se demander ce qu’on fait là.

- (Thomas) On ne fait rien de mal !

- Je le sais bien mais ça pourrait attirer l’attention et si un des loustics nous voit, c’est cuit pour ce soir et j’ai bien l’intention de leur faire un chien de ma chienne.

- (Yuan) C’est quoi l’idée ?

- On pourrait leur prêter des paroles qu’ils ne nous ont pas dites par exemple, seulement pour ça il faut qu’on sache qui est qui.

- (Yuan) Pas évident ton affaire !!

- Pour le mien si car je suis sûr de le reconnaître.

- (Thomas) Oui, mais nous comment on fait ?

- Tu vas aller sonner à la porte !

- (Thomas) De quoi !!!

- Mais avant ça, il faut qu’on trouve un chien ou un chat pour la journée, à moins que « Yu » en veuille un pour lui ?

- (Yuan) Non ! Pas vraiment ! J’aime bien les vôtres mais ça ne me dit absolument rien d’avoir un animal à plein temps désolez.

- (Thomas) Un perroquet peut être ! Hi ! Hi ! Depuis tout môme je rêve d’en avoir un à moi ! Hi ! Hi !

Yuan avec un grand sourire.

- Là je ne dis pas non !! Moi aussi j’ai toujours voulu en avoir un !!

- Ce sera donc un perroquet ! Hi ! Hi ! Reste plus qu’à en trouver un à vendre.

Yuan avec les yeux brillant déjà de plaisir.

- Pour ça c’est facile, il y a un oiseleur à deux rues d'ici...

- Ne perdons pas plus de temps alors, allons-y !!

C’est marrant parce que nous y courons presque, l’idée semblant séduire tout le monde et surtout je pense grâce à des images de films de pirates que nous avons tous vus et qui nous ont fait rêver quand nous étions encore enfants.

***/***

« Ding ! Dong ! »

Nous entrons dans la boutique, les oreilles charmées par les pépiements des oiseaux dans les volières qui font une cacophonie à croire qu’ils s’essaient tous à dépasser le chant des autres.

Il y a également un grand choix de poissons exotiques qui ravit nos regards de leurs couleurs et de leurs formes bizarres pour certains, merveilleuses de beautés pour d’autres.

- Puis je vous être utile ?

- Bonjour monsieur, nous désirerions acheter un perroquet.

- Désolé messieurs mais je n’en vends pas, il n’y a pas suffisamment de demande pour que ce soit rentable.

L’homme voit la déception marquée nos visages et sourit.

- C’est de l’entretien vous savez et en plus ils sont très fragiles dans nos régions, je peux vous montrer d’autres oiseaux moins exotiques mais très agréables pour tenir compagnie.

- (Yuan) Comme quoi par exemple.

- J’ai un couple de mainates très bavards, vous pourriez même leur apprendre des trucs si vous avez la patience suffisante.

Il voit bien que nous ne marquons pas plus d’intérêt que ça à sa proposition, réfléchit un instant et retrouve son sourire.

- Maintenant je peux vous donner une adresse où ils vendent des perroquets mais je vous préviens, ce n’est pas donné.

- Où se trouve cette boutique ?

- Ce n’est pas à proprement parlé une boutique, c’est un couple d’amateurs qui font des concours et qui vendent occasionnellement les petits quand ils en ont, il me semble que c’est le cas en ce moment et je pourrais me renseigner si vous voulez ? Par contre ils vous poseront des questions et ce n’est pas certain du tout qu’ils acceptent de vous en vendre un.

- (Yuan) Pourquoi ?

- Ce sont des amoureux de cette espèce et ils voudront être sûrs qu’il sera bien traité, que vous en savez assez sur eux pour le faire.

- Ne vous inquiétez pas pour ça, mon copain est un spécialiste et il n’y aura aucuns problèmes.

- Dans ce cas attendez moi ici un instant, le temps que je les appelle.

Nous restons au milieu de la boutique pendant qu’il téléphone, apparemment ça ne se passe pas très bien et il ne semble pas pouvoir affirmer que nous sommes suffisamment matures pour répondre à leurs exigences.

Un fort bruit d’ailes me fait me retourner et j’aperçois dans un coin de la boutique le fameux couple de Mainate dont il nous avait parlé juste avant, une idée me vient soudainement et c’est avec un petit sourire en coin que je m’approche d’eux.

Les deux oiseaux penchent la tête en me voyant m’approcher et l’un d’eux m’accueille d’un joyeux et tonitruant.

- "Connnnarrrrd !!"

2eme année avant Pâques 3ème partie : (02/134) (Paris) (Une maison extraordinaire)

Le mot a été prononcé si fort et clair, qu’un énorme éclat de rires derrière mon dos me fait me retourner encore surpris de m’être fait interpeller de la sorte et de si belle façon.

Je vois mes deux copains éclater d’amusement les yeux brillants et le petit rictus de l’homme au téléphone qui devait bien s’y attendre.

Je reviens vers les oiseaux en tendant mes mains vers eux, personne bien sûr n’entend les sons inaudibles sauf pour eux qui sortent de ma gorge.

Les oiseaux quittent aussitôt leurs perchoirs et viennent se poser chacun sur un de mes bras tendus vers eux, je décroche leurs petites chaines qui les maintiennent attachés à la potence sur laquelle ils étaient installés et sitôt fait, je les pose sur mes épaules en sifflant comme pour appeler quelqu’un au loin.

Ils écoutent avec attention en se frottant la tête dans mon cou comme s’ils me connaissaient depuis toujours, jusqu’à ce que je leur parle.

- Ça c’est pour les filles, vous voulez essayer ?

« Coup de sifflet strident »

- Fiiiifiiit !!

- Cool !!

Thomas et Yuan s’approchent intrigués par ce qui arrive, les oiseaux sifflent alors ensemble.

Nouveau coup de sifflet.

- Fiiiifiiit !!

Je les gronde gentiment.

- Non !! Eux ce sont des garçons.

- Garrrçooon !!

- Vous avez compris ! Hi ! Hi !

J’observe en douce l’homme toujours au téléphone et qui semble en grande conversation à rapporter ce qu’il se passe en ce moment dans sa boutique et dont lui-même ne semble pas en revenir.

Je m’approche de l’entrée de la « dite » boutique avec toujours les deux bestiaux perchés sur mes épaules, une femme passe devant la vitrine sans faire la moindre attention à ce qui se trouve à l’intérieur.

- Vous pouvez y aller là !! C’est une fille !!

- Fiiiifiiit !!

La femme se retourne brusquement, d’abord surprise, puis elle sourit de toutes ses dents à Thomas, qui du coup se retrouve tout con et fait signe que ce n’est pas lui l’auteur du coup de sifflet appréciateur.

C’est légèrement vexé qu’elle s’éloigne en hochant des épaules, visiblement mécontente d’avoir raté une opportunité rare.

Le propriétaire de l’oisellerie raccroche et s’approche des garçons en observant avec beaucoup d’attention les deux volatiles qui ne cherchent absolument pas à s’échapper, malgré que rien ne les retienne plus.

- S’ils se sauvent, vous devrez me les payer vous savez ?

- (Thomas) Faudrait déjà qu’ils en aient envie.

- (Yuan) Florian a un truc avec les animaux, ils l’adorent.

- (L’homme) Je vois ça !! Mais je me sentirai plus rassurer si tu allais me les remettre à leur place mon garçon.

Chose que je m’empresse de faire et ce n’est qu’une fois leurs pattes rattachées à leurs petites chaines, que je reviens vers lui tout sourire.

- Vous avez pu parler avec ces gens qui élèvent des perroquets ?

- Oui bien sûr, au début ce n’était pas gagné pour vous mais avec ce qu’il vient de se passer ici, je pense que leur curiosité a été mise en exergue et ils sont d’accord pour vous recevoir, ce n’est pas très loin d’ici, tenez !! Je vous ai noté l’adresse.

Je lui prends la feuille des mains.

- Je vous remercie monsieur, c’est très gentil de votre part.

- Fiiiifiiit !!

Instinctivement nous levons les yeux vers la rue où un groupe de jeunes filles passent et s’arrêtent étonnées, en cherchant de qui provient cet appel pour le moins indélicat en pleine rue.

Nous faisons mine de rien en continuant à parler au boutiquier.

- Ils vont vous ramenez des clientes ! Hi ! Hi !

- (L’homme) Si seulement ça pouvait être vrai !!

Nous lui serrons la main et quittons sa boutique pour nous arrêter quelques mètres plus loin, je sors la feuille et y lis l’adresse indiquée qui comme il l’a si bien dit n’est pas très loin d’ici, dix minutes à pieds que nous entamons tout de suite pour ne pas perdre plus de temps.

En fait l’adresse nous mène à un porche assez haut cerné par deux immeubles Haussmanniens comme celui où habite Yuan, je sonne et après avoir donné la raison de notre visite, un déclic nous fait comprendre que le portail est déverrouillé et qu’il nous suffit de le pousser pour entrer.

Ce que nous faisons en refermant soigneusement derrière nous, nous traversons ensuite une espèce de couloir qui nous amène à un sas dont il est impossible d’ouvrir la deuxième porte tant que la première est ouverte.

La vision du jardin quand nous nous retrouvons de l’autre côté du sas nous coupe le souffle tellement il est magnifique, ce n’est qu’en levant haut la tête que nous nous apercevons que c’est en fait une immense verrière qui forme une serre ou poussent des essences paradisiaques aux senteurs délicates qui y croissent naturellement, donnant ce charme exotique qui nous fait penser aussitôt aux iles paradisiaques qui ont si souvent misent notre imaginaire à rude épreuve.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (03/134) (Paris) (Coco)

Nous comprenons mieux pourquoi le sas est aussi hermétique, en apercevant plusieurs espèces d’oiseaux multicolores qui nichent visiblement dans ce petit paradis.

Nous traversons l’allée, les yeux levés comme des enfants dans un conte de fées et nous butons quasiment dans le couple souriant, qui rattrapent in extrémis Yuan qui manque de tomber de surprise.

- Comment trouvez-vous notre petit paradis ?

- (Thomas) C’est merveilleux !! Je ne pensais vraiment pas trouver un tel lieu en plein Paris.

- (Yuan) Ça doit couter une fortune à entretenir !

- Pas tant que ça en fait mais c’est surtout un entretien de tous les jours pour en garder l’harmonie.

Jusque-là seule la femme avait parlé, l’homme se contentant de nous dévisager avec beaucoup de curiosité jusqu’à ce qu’un sourire lui vienne et qu’il prenne la parole, semblant avoir pris une décision à notre égard.

- Comme ça l’un d’entre vous voudrait acheter un de nos perroquets ?

- (Yuan) C’est moi monsieur, j’ai toujours voulu en avoir un et mon copain saura le dresser comme il faut pour que tout se passe bien.

- Savez-vous quelle race vous intéresse le plus ?

- (Yuan) Celui comme dans barbe noir le pirate !!

- (L’homme) Nous avons quelques « Ara chloroptera » ils sont magnifiques et multicolores.

- Et chiants aussi !!

L’homme se tourne vers moi le sourire épanoui.

- Comme toutes les belles choses !

Je regarde Thomas et Yuan en éclatant de rire.

- Pas toutes heureusement ! Hi ! Hi !

Redevenant sérieux.

- Je préfèrerais un « African Grey » si vous avez, ils sont particulièrement intelligents et beaucoup plus sociables.

- Nettement moins colorés mais tu as raison mon garçon, c’est certainement l’animal le plus intelligent qui soit.

- (Thomas) C’est Florian le spécialiste de toute façon !

Le couple se regarde, visiblement amusé par une pensée commune.

- (L’homme) Nous avons peut-être ce qu’il vous faut, si vous voulez bien nous suivre ?

Nous traversons donc l’immense verrière, jusqu’à nous retrouver devant un second sas qui nous permet d’entrer cette fois dans la maison qui ne dépare pas côté décoration.

La partie privée est vite traversée pour arriver enfin dans une autre zone de l’immense demeure où plusieurs pièces noires et visiblement capitonnés m’interpellent.

- Je vois que vous avez même créé des salles de sommeil !! Vos oiseaux doivent vraiment se plaire chez vous.

- (Yuan) Ça sert à quoi ?

- A y mettre les oiseaux au moins douze heures par jours, pour qu’ils se reposent tranquillement sans être gênés par les bruits de la civilisation.

- (L’homme) On dirait bien que tu en connais un rayon mon garçon !!

Thomas pas peu fier.

- Je vous l’ai dit monsieur, c’est Florian le spécialiste.

L’homme regarde sa femme en haussant les sourcils en guise de question muette, celle-ci hoche imperceptiblement la tête en guise de réponse.

- Très bien !! Vous nous avez convaincu !! J’ai quelques spécimens à vendre dont un qui est, disons… particulier… et je pense qu’il se plaira mieux dans une ambiance plus « jeune » que la nôtre.

- (La femme) Nous l’aimons beaucoup vous savez mais nous en avons déjà discuté souvent avec mon mari et c’est certain qu’il devrait mieux se plaire avec des gens qui acceptent plus facilement ses particularités.

- (L’homme) Nous faisons des concours dans le but de remporter des prix et disons que certains de ses .... Amusements, ne sont pas forcément du goût des juges, même si beaucoup en rient après s’y être fait prendre.

Nous entrons alors dans une immense volière où plusieurs dizaines de perroquets de toutes races s’en donnent à cœur joie dans une cacophonie assourdissante.

L’homme décroche quelques cache-oreilles qu’il leur tend après avoir mis le sien en place ainsi que sa femme.

- Pourquoi ne les faites-vous pas simplement taire ?

L’homme écarte son casque de son oreille.

- Comment !!! Tu disais ??

- Pourquoi ne pas les faire taire plutôt ?

- Impossible !! Pas quand ils sont tous ensemble !!

Je souris à cet homme si sûr de lui et d’une voix impérieuse mêlant les sons inaudibles à ceux audibles.

- SILENCE !!!

Le calme arrive si subitement qu’il nous laisse quelques secondes l’esprit vaseux à nous demander ce qu’ils nous arrivent, le couple écarte lentement les casques de leurs oreilles en n’y comprenant visiblement rien et leurs regards finissent par se tourner vers moi remplis d’une curiosité mêlée d’un effarement total.

- Comment tu as fait ça ??

- Je leur ai simplement demandé de se taire, ce n’est pas plus compliqué que ça.

- (Yuan) Ne vous en faites pas, il est toujours comme ça et nous n’y faisons même plus attention à force, je peux aller les caresser ?

L’homme en retrouvant la parole.

- Hein !! Heu !! Oui bien sûr !! Mais si tu en sens un nerveux, ne t’approche pas de lui et rappelle-toi surtout que ce sont eux qui doivent venir chercher les caresses, alors tu approches juste ta main et tu attends qu’ils t’acceptent, sinon tu risques un bon pincement de bec et crois-moi ce n’est pas ce que je te souhaite.

- Entendu je ferai attention !! Ils sont où les African machin chose ?

Je tends la main vers ce qu’il semble être une famille.

- Tiens !! Là-bas !! Ceux qui sont tout gris !!

Thomas est déjà parti en excursion dans la volière mais hésite quand même à trop s’approcher et je vais donc le rejoindre pour lui donner les noms des différentes espèces, en caressant quelques-uns au passage jusqu’à ce qu’un cri d’effroi de Yuan nous fasse sursauter.

- Mon dieu !! Il est mort !!!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (04/134) (Paris) (Un sacré Coco)

Nous nous précipitons vers lui et en effet un jeune mâle est allongé de tout son long sur le sol de sa cage, raide comme la justice.

- (Yuan) Je n’ai rien fait !! Juste une petite caresse sur sa tête !! Je vous jure !!

Pendant que Thomas réconforte Yuan, je regarde le couple qui ne semble pas plus démonté que ça à la mort d’un de leurs protégés et je vais pour leur en faire la réflexion, quand un petit mouvement me fait tourner la tête juste à temps pour voir l’œil de l’oiseau se refermer d’un coup sec et son corps rester toujours aussi immobile, je comprends alors cette particularité qui bien que très amusante ne doit pas être le top lors d’un concours.

- Il fait ça souvent ?

- Depuis que notre petit fils lui a appris quand il était encore très jeune, à jouer au cowboy avec lui et à faire le mort, mais tu remarqueras que ça marche à tous les coups ! Hi ! Hi !

Nous nous rapprochons de l’oiseau qui ne bouge toujours pas d’un poil, une idée me vient alors quand je passe ma main dans la cage restée ouverte.

- Ça tombe bien en fait !! Puisqu’il est mort je vais pouvoir récupérer ses plumes, celles de sa queue sont très belles et feront une jolie décoration sur mon bureau.

Je n’ai pas terminé ma phrase que son œil s’ouvre visiblement paniqué et capte direct mon regard qui s’étant rapproché au plus près ne peut manquer de lui montrer combien je me moque gentiment de lui.

Le couple comprend qu’il sera entre de bonnes mains si c’est lui qu’ils choisissent et que ses frasques lui seront très certainement retournées au coup pour coup, ce qui ne devrait pas lui déplaire vu comment il aime la plaisanterie.

Yuan et Thomas sont de toute évidence tombés sous son charme car leurs yeux brillent d’amusement devant ce qu’il se passe entre leur ami et le volatile.

Je vois à son regard qu’il va balancer une connerie.

- Je serais toi j’y réfléchirai à deux fois, les plumes ça repousse, même si tu auras l’air ridicule un moment avec le cul nu.

Le regard offusqué qu’il me jette alors m’éclate complètement, je savais que ses animaux là avaient une intelligence rare, égale parfois à celle d’un enfant de trois ans mais entre le savoir et le voir pour de vrai, c’est tout autre chose et je me dois de m’avouer que je n’envisagerai même pas de repartir sans lui quoi que cela m’en coûte.

- Je crois qu’on va bien s’entendre !!

- (L’homme) On dirait bien en effet, c’est la première fois qu’il se fait clouer le bec de la sorte et il a l’air d’apprécier en plus.

Yuan plus terre à terre.

- Vous en demandez combien ?

- (L’homme) Tu es sûr de ta décision parce qu’il ne comprendrait pas si tu te détachais de lui, ici il est avec ses frères mais une fois seul il réclamera beaucoup d’attention.

- (Yuan) Il ne devrait vraiment pas s’ennuyer avec nous, en plus Florian me donnera les conseils dont j’aurais besoin pour le nourrir et que tout se passe bien.

- (La femme) Dans ce cas, éloignons-nous un peu et toi va lui parler !! Voyons si un lien se crée entre vous deux.

Nous faisons tous comme elle dit et nous nous retrouvons à l’autre bout de la salle pendant que Yuan reste près de la cage.

- Tu veux venir chez moi ? Tu y seras bien tu verras et puis nous aimons aussi rigoler !!

Le perroquet lui tourne le dos, semblant ne même pas s’apercevoir que c’est à lui qu’on s’adresse.

- Si tu es d’accord je te dirais comment on surnomme Florian, il n’aime pas trop ça ! Mais je suis sûr que toi ça va beaucoup t’amuser.

Le perroquet tourne la tête et fixe Yuan de tel façon que le jeune asiatique a la nette impression qu’il jubile d’avance rien qu’à l’idée.

- Alors tu veux le savoir ou pas ? Je te le dirai si tu viens avec nous.

L’oiseau sort de la cage et vient se percher sur l’épaule droite de Yuan qui éprouve alors une joie enfantine d’avoir pu convaincre un tel animal.

Son bras gauche vient au niveau de son épaule droite et l’oiseau effectue le transfert en semblant comprendre parfaitement ce geste, leurs yeux se fixent un long moment jusqu’à ce qu’un petit coup de bec rappelle Yuan à l’ordre sur sa promesse.

Il lui glisse plusieurs fois à l’oreille le petit surnom de Florian, jusqu’à ce qu’il pense qu’il ait compris.

- Tu ne lui diras pas que c’est moi qui te l’ai dit ? Ok ?

2eme année avant Pâques 3ème partie : (05/134) (Paris) (Maurice)

"Plus tôt dans la matinée."

La salle de réunion se vide progressivement et les collaborateurs de Maurice repartent tous à leurs missions respectives, ne reste bientôt plus que son adjoint Alain Durieux et son chargé des basses œuvres Victor Novak.

- Bien !!! Il nous en reste donc encore cinq à trouver si mes comptes sont bons !!

- (Alain) Oui, nous avons réussi à retrouver des proches de ceux qui nous semblaient suspects et six d’entre eux ont été formellement reconnus comme n’étant pas les bonnes personnes.

- (Victor) Je pense qu’il sera très difficile de trouver les derniers, ceux-ci sont trop intégrés dans leurs rôles et il n’y a qu’en lâchant des informations que nous arriverons à les repérer.

- (Maurice) Tu penses qu’ils utiliseront eux aussi le même réseau que celui de Stanislas ?

- (Victor) Et pourquoi non ? Les fouilles nous ont prouvé que c’était aussi la méthode employée par ceux que nous avons découverts, par contre il faudrait faire vite avant qu’Igor ne change son organisation car après tout celle-ci date de son prédécesseur.

- (Alain) Ce n’est pas faux !!

- (Maurice) Oui mais si c’était le cas il préviendrait Stanislas, le croyant toujours vivant et dans ce cas nous en serions informés.

- (Alain) On fait quoi alors ?

- (Maurice) Vous leur donnez accès à la dernière invention de Florian, vous savez les masques ? De toute façon elle serait très vite copiée en cas de conflit, il suffira de changer une formule propre à chaque personne qui recevra l’information et nous verrons bien ce que ça donnera au final.

- (Victor) Vous tenez toujours à ce que nous n’arrêtions personne ?

- (Maurice) Pour quoi faire ? Pour qu’ils en envoient d’autres ? Je préfère que nous les tenions à l’œil, déjà qu’il devra remplacer ceux qu’il a perdu ces derniers mois et je pense que ce ne sera pas une sinécure à les débusquer ceux-là !!

- (Alain) Je me charge des cinq qui restent à trouver, je fais le nécessaire pour qu’ils aient accès à un lien informatique qui mettra un marqueur différent à chaque connexion non autorisée.

Maurice attend que son adjoint soit sorti, pour aussitôt poser la question qui lui amène un grand sourire avant l’heure.

- Alors !!

- Tout a bien marché jusque-là, ils ont réussi à se faire inviter chez l’ami de Florian en fin d’après-midi.

Maurice plisse les yeux.

- C’est qu’ils ne sont pas nés d’hier non plus mes trois loustics et ils risquent d’avoir déjà fait le rapprochement.

- Sûrement mais certainement pas en allant jusque-là dans leurs raisonnements !! Ils ont dû déjà en parler ensemble c’est certain mais ils ne s’attendent vraisemblablement pas à se retrouver en face de la même personne !! Ou du moins ce qui leur semblera être la même personne ! Hi ! Hi !

- Ça va être un sacré quiproquo quand ils vont faire entrer un de tes fils chez eux et que chacun va vouloir le présenter aux autres !!

(Victor) Juste un petit souci ou disons plutôt un imprévu !!

- (Maurice curieux) Quoi donc ?

- Un de mes fils est tombé amoureux de Florian et aux dires de ses frères, les deux autres risquent à leur tour de lui faire de l’effet.

- Et Florian ?

- Comment ça Florian ? Je ne comprends pas ta question !

- Ton fils amoureux a dit quoi de Florian ? Ça lui semblait réciproque ou pas ?

- D’après lui oui !! Puisque c’est Florian qui a insisté pour qu’ils se revoient et l’a invité chez son ami.

Maurice grimace avec amusement.

- Aïe !! J’ai bien peur alors que toute cette histoire tourne court et que la blague tombe à l’eau ou au pire se retourne contre tes gamins, Florian a un énième sens très développé et s’il a ressenti quelque chose pour ton fils, il ne se laissera pas prendre par la venue d’un autre et repérera la supercherie avant même qu’elle ne commence.

- (Victor) Bah !! Au pire ça leur fera de nouveaux amis et je pense que c’est bien parti pour parce que c’est la première fois que les triplés sont comme ça après une rencontre, je ne sais pas ce qu’ont ces garçons mais ils doivent avoir un petit quelque chose de spécial pour exciter autant la fratrie. Je ne leur connais que très peu d’amis pour ne pas dire quasiment aucuns et depuis avant-hier ils sont intenables, preuve que quelque chose dans ces garçons les perturbe et les rende fébrile.

Maurice sourit car il sait bien lui ce qu’ils ont de spécial.

- C’est vrai que tu ne les connais pas !!

Maurice emmène Victor jusqu’à son bureau, il sort un dossier photo et devant un Victor médusé, dépose devant lui quelques clichés de chacun des trois garçons pris par ses hommes pendant leurs surveillances.

- Voilà !! Et je peux t'assurer que la réalité est dix fois pire que les photos !! Tu comprends sans doute mieux maintenant ! Hi ! Hi ! Tu peux déjà te dire que ton fils est cuit avec ses trois-là s’ils flashent après lui et les deux autres ont intérêt à vraiment aimer les filles !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (06/134) (Paris) (Un sacré Coco)

(Fin)

Les transactions pour l’achat de « Coco » sont menées tambour battant et ils se souviendront longtemps de la tête du couple quand Yuan a dégainé sa carte gold pour payer rubis sur l’ongle les presque mille euros demandés.

C’est donc avec un « Coco » libre sur l’épaule de Yuan que nous ressortons de chez eux, chacun tenant un grand sac à la main contenant le nécessaire pour le bienêtre de l’animal en attendant que Yuan s’organise.

« Coco » lui, a l’air d’être plutôt content car il n’arrête pas d’aller d’une épaule à l’autre de nos trois amis en se frottant la joue contre la leur, non sans jeter des regards coquasses à Florian en y mêlant à la fois une certaine crainte à l’envie flagrante de lui balancer une connerie de son cru, mais se rappelant certainement d’une certaine menace encore trop présente pour ses plumes.

- (Thomas) Et maintenant on fait quoi ?

- Comment ça ?

- Eh bien oui quoi !! Si nous avons acheté « Coco », c’était au départ pour une idée à toi contre les triplés il me semble !

- On repasse à l’appartement avant, il faut que je lui explique ce que j’attends de lui.

- (Yuan) Et tu crois qu’il va tout comprendre toi ?

Je regarde l’oiseau qui me surveille d’un regard en coin l’air de rien, mais comprenant à coup sûr que c’est de lui que je parle.

- Ne t’inquiète pas pour ça !! Il comprend certainement mieux que tu ne le penses !! Pas vrai « Coco » ?

Le perroquet fait comme si de rien était et fixe un point droit devant lui par-dessus l’épaule de Yuan sur laquelle il est revenu se percher.

Je prends un air peiné.

- Je croyais qu’on était ami pourtant ? C’est tout !! Puisque c’est comme ça je ne lui parlerai plus !!

- (Thomas) Et pour les triplés on fait comment alors ?

- Je trouverai bien un gentil pigeon qui me rendra service, lui !! Tiens !! D’ailleurs en voilà justement un !!

Un son de gorge et l’oiseau vient se poser sur mon épaule en quelques battements d’ailes, je le caresse sous le bec ce qui visiblement lui plait beaucoup.

« Rrrou !! Rrrou !! »

- Oui mon beau, tu es un bel oiseau pas comme l’autre à côté qui ne m’aime pas ! C’est dommage parce que moi je l’aime bien quand même.

« Coco » a la tête qui fait un quart de tour et ses yeux me fixe avec intelligence, semblant avoir parfaitement compris mes paroles, son regard devient malicieux quand il se fixe un instant sur Yuan qui sourit.

Vas-y tu en meurs d’envie.

- "Rrouquuumoooutteeee !!!!"

Il a à peine terminé de prononcer son mot, qu’il fonce sur le pigeon qui s’envole de frayeur et prend sa place sur mon épaule, fier comme un paon.

- (Thomas) Bien !! Maintenant que les choses sont dites ! Hi ! Hi ! Zou !!! Direction l’appart et tu nous expliques ton plan.

Le chemin se fait rapidement, non sans toutefois qu’un certain nombre de curieux s’arrêtent et se retournent sur nous pour admirer « Coco » qui même en liberté reste sagement sur mon épaule, ce n’est qu’une fois dans le salon que je mets en place le plan qu’il m’était venu pour différencier à coup sûr les deux autres frères, Yuan et Thomas m’écoutant avec autant d’intérêt que d’amusement.

- (Yuan) Tu ne crois pas que tu lui en demandes un peu beaucoup, c’est vrai qu’il a l’air intelligent mais là tu exagères il me semble et ce n’est qu’un oiseau après tout.

- Après ce que je vais lui faire, il devrait y arriver sans problème.

Thomas est soudainement alarmé par les paroles de son ami.

- Tu vas lui faire quoi ?

- Développer son potentiel !! Rappelez-vous « Ludo » les gars, depuis son opération ce n’est plus le même et une goutte de salive là où il faut devrait démultiplier son intelligence ainsi que son sens du langage.

- (Yuan) Comment tu comptes t’y prendre ? Tu ne vas quand même pas lui ouvrir la tête ?

- Bien sûr que non !! Il faut juste que je lui enlève un peu de son duvet sur le crâne qui repoussera ensuite très vite, c’est ce duvet qui le protège des intempéries et qui régule sa chaleur corporelle, car dessous la peau et les os à cet endroit-là sont très fins, poreux et fragiles, ma salive devrait sans mal les traverser pour atteindre son cerveau.

Yuan voit le regard de « Coco » posé sur Florian pendant qu’il explique ce qu’il veut lui faire et l’oiseau n’est visiblement pas chaud pour tenter l’expérience.

- Il ne te reste plus qu’à le décider à te faire confiance et ce n’est pas gagné d’avance.

- Mais si tu vas voir !!

J’envoie un son apaisant qui monte dans les aigus jusqu’à devenir inaudible pour mes amis, je tends alors la main doucement vers l’oiseau qui est comme hypnotisé et se laisse attraper sans aucun signe de frayeur, je passe ensuite deux doigts sur sa tête et lui enlève quelques pincées du fin duvet qu’il a entre les plumes, jusqu’à apercevoir la chair rose sur laquelle j’envoie une forte dose de salive que je masse doucement pour bien la faire pénétrer.

Je recommence plusieurs fois l’opération jusqu’à ce que je sois satisfait et qu’une repousse du duvet arraché commence à se faire voir, celle-ci s’accélère ensuite jusqu’à ce que tout redevienne comme avant pour lui et je le recoiffe gentiment en l’embrassant sur le haut du crâne en humidifiant bien la zone, pour qu’il ne risque pas d’infection suite à ma petite intervention.

- Voilà le travail !! Vous voyez les gars, tout est comme neuf !!

« Coco » revient à lui et s’ébroue tout en regardant autrement les trois garçons assis

près de lui, son regard semble beaucoup plus vivant qu’il ne l’était jusqu’alors et c’est donc avec attention qu’il écoute les instructions simples que lui donne Florian.

- Je crois que c’est bon !! Tu n’as plus qu’à y aller avec « Coco » en espérant qu’ils seront chez eux, surtout il faut qu’ils croient que tu n’es là que par hasard et que tu ignorais où ils habitent.

- (Yuan) Je trouverai bien une excuse t’inquiète ! Tu viens « Coco » ? Nous allons faire une blague aux trois rouquemoutes ?

- "Rhaa !! C’est Floriaannn le Rrouquuumoooutteeee !!! Rhaa !!"

2eme année avant Pâques 3ème partie : (07/134) (Paris) (Les triplés)

« Chez les Novak »

Johan et ses deux frères sont dans leur chambre, il termine de se préparer pour partir d’ici deux petites heures à son triple rendez-vous et sourit d’avance de l’effet de surprise que son entrée va faire quand les trois garçons vont l’avoir en face d’eux.

- (Jordan) C’est sûr qu’ils ne vont plus rien y comprendre ! Hi ! Hi !

- (Jonas) Tu te rappelles bien de tout ?

- (Johan) Bien sûr que oui et puis ce n’est pas la première fois qu’on joue ce genre de tour ! Hi ! Hi !

- (Jordan) Ils vont croire qu’ils sont cinglés.

- (Johan) Surtout quand je soutiendrai mordicus que ce n’est pas le même jour que nous nous sommes rencontrés et que j’en rajouterai un max sur le fait que je ne m’attendais pas du tout à ce qu’ils se connaissent.

- (Jonas) Fais quand même attention avec Florian, il est très fin comme mec et il ne se laissera pas aussi facilement abuser.

- (Jordan) Tu dis ça parce que tu voudrais que ce soit toi qui y aille et revoir ton amoureux, ose dire le contraire ?

Jonas tout sourire.

- J’avoue que j’ai hâte de le revoir.

Johan regarde son frère avec inquiétude.

- Tu sais ce que nous a dit papa en rentrant ce midi ? Il est déjà en couple avec Thomas et pour ce que j’en ai retenu, ils sont très liés également avec Yuan et d’autres dans le sud de la France, c’est son patron qui l’a prévenu pour que tu ne te fasses pas trop d’illusions.

- (Jonas) Il nous a dit aussi qu’ils avaient une autre conception du couple et que quelques-uns de leurs amis étaient très intimes avec eux, alors pourquoi n’aurai-je pas ma chance ?

- (Jordan) C’est ça que tu veux ? Déjà il faudra qu’ils soient d’accord et je ne crois pas que tu y trouveras le bonheur que tu recherches avec ce genre de relation.

- (Johan) « Jo » a raison !! Cherche plutôt quelqu’un qui soit libre pour être heureux avec lui.

- (Jonas) Parce que vous croyez que c’est comme ça que ça se passe ? On voit bien que ça ne vous est encore pas arrivé !!

- (Jordan) Nous ferions mieux d’arrêter tout ça avant qu’un de nous en souffre !! Cette histoire ne m’amuse plus autant et d'ailleurs c'est moi qui m'y colle, Johan tu resteras avec Jonas.

Johan fixe Jonas dans les yeux curieux.

- Mais enfin qu'est-ce que tu lui trouves pour être aussi mordu ?

- Ses yeux !! Tu ne les as pas encore vus !! Ils sont magnifiques !! A la fois craquants et comiques, d'un vert extraordinaire !!

Ils en sont là dans leur conversation quand un coup de sifflet inhabituel les fait se diriger vers la fenêtre, un geste brusque de retrait de Jordan entraînant avec lui ses deux frères les surprennent.

- C’est Yuan !! Qu’est-ce qu’il vient faire par ici ?

Un deuxième coup de sifflet suivit de rires féminins le fait revenir seul vers la fenêtre.

- On dirait que c’est son perroquet qui siffle les gonzesses dans la rue ! Hi ! Hi !

- (Jonas) Laisse-moi voir ?

Jordan recule pour que son frère puisse se coller au carreau à son tour.

- Wouah !! Comment il est canon ce mec !!!

Jordan avec le sourire.

- Tu étais prévenu pourtant ! Hi ! Hi !

Johan tire Jonas en arrière pour regarder à son tour.

- Putain oui !! Ce n’est pas le même genre que Thomas mais il déchire grave aussi celui-là !! Merde !! Il m’a vu !! Qu’est-ce qu’on fait ?

- (Jordan) Fais lui signe de la main que tu descends, sinon il ne va pas comprendre !!

Johan fait comme son frère lui demande et quitte rapidement la fenêtre.

- Bon !! Et maintenant ?

- (Jordan) C’est moi qui le connait le mieux alors j’y vais, surtout n’approchez plus de la fenêtre c’est bien compris ?

***/***

« Dans la rue »

Yuan a bien vu qu’il avait été enfin repéré et fait signe à son tour qu’il attend qu’il descende, avec un grand sourire feignant la surprise aux lèvres.

- A toi de jouer « Coco » !! Tu te rappelles ce que t’a dit Florian ?

- "Rhaa !! Pas de panique !! Rhaa !!"

La porte de la maison s’ouvre et Jordan en sort, marquant très bien la surprise réelle cette fois de retrouver son nouvel ami devant chez lui.

Il n’a pas le temps de refermer la porte que le perroquet de Yuan entre dans la maison en sifflant.

- "Fiiiifiiit !! Bonjourrrr chez vous !! Fiiiifiiit !!"

2eme année avant Pâques 3ème partie : (08/134) (Paris) (Les triplés) (fin)

Yuan jouant bien son jeu.

- « Coco » !! Reviens ici tout de suite !! Excuse le Johan mais c’est la première fois qu’il me fait ça !!

- Il est à toi ?

- Oui !! « Coco » !! Reviens ici tu veux ?

- Il est toujours en liberté ?

- Toujours oui !! Je ne savais pas que tu habitais ici ? Tu parles d’une coïncidence !! J’allais lui chercher ses graines chez l’oiseleur un peu plus loin.

- Ah !! Ok !! Tu veux que j’aille le rechercher ?

- Si tu veux oui !! Mais il devrait revenir très vite, de toute façon il ne s’éloigne jamais longtemps et c’est bien la première fois qu’il rentre chez quelqu’un comme ça !!

- C’est toi qui lui apprends à parler ?

- J’essaie oui !! Mais c’est mon pote Florian qui lui a appris à siffler les filles et depuis il n’arrête plus ! Hi ! Hi ! Déjà que sans lui elles sont collantes, mais depuis qu’il fait ça c’est encore pire ! Hi ! Hi !

- (« Jordan ») Tu ne vas pas t’en plaindre quand même ?

- J’aurais été libre je ne dis pas, mais maintenant que j’ai quelqu’un c’est beaucoup moins drôle.

- Elle prend ça comment ta copine ?

- Ça l’a fait rire comme tu peux l’imaginer ! Hi ! Hi ! Bon !! Je crois que tu vas être bon pour aller le chercher.

***/***

« Dans la chambre »

- "Rhaa !! Bonjourrr les Rrouquuumoooutteeee !! Rhaa !!"

Jonas et Johan se retournent vivement, surpris et se retrouvent nez à nez avec un magnifique perroquet au plumage gris clair qui les regarde, perché sur la porte de la chambre restée ouverte.

- (Jonas) Regarde Johan ? C’est le perroquet de Yuan !!

- "Rhaa !! Johannn Rrouquuumoooutteeee !! Rhaa !!"

Jonas est mort de rire.

- Il apprend vite on dirait, moi c’est Jonas !! Répète !! Jonas !!

- "Rhaa !! Jonasss !! Rhaa !! Rrouquuumoooutteeee !!"

Johan mort de rire à son tour.

- Faut pas demander où il a appris ça ! Hi ! Hi ! Il ne connait sans doute que ça avec Florian !!

- "Rhaa !! Floriannn Rrouquuumoooutteeee !! Rhaa !! Pas Thoommasss".

- (Johan) Ça je le sais, c'est Thomas que j'ai rencontré ! Hi ! Hi !

- (Jonas) Et moi Florian !! Viens ici mon beau !! Il faut que tu retournes voir ton maître.

« Coco » voit la main tendue vers lui et vient s’y percher, visiblement pas effrayé par Jonas qui le caresse de son autre main.

Les deux garçons en sont là quand Jordan entre à son tour dans la chambre.

- Ah !! Vous l’avez attrapé !!

- (Jonas) Pas eu besoin de courir après, il est venu dès que je le lui ai demandé.

- (Johan) Il parle et il apprend vite, écoute !! Lui c’est Jordan !!

- "Rhaa !! Jordanne !! Rhaa !! Yuannn!! Rhaa."

- Tu as tout compris, oui c'est moi qui connait Yuan !! Mais justement son maître l'attend en bas et je dois lui ramener, déjà que je ne l’ai pas fait entrer alors autant aller vite !!

- (Jonas) Tends le bras et appelle-le !!

- (Jordan) Viens « Coco » !! Yuan t’attend en bas !!

- "Fiiiifiiit !! Beau meccc !! Fiiiifiiit !!"

Jonas rit aux éclats.

- Et bien… pour passer inaperçu avec lui faut se lever de bonne heure ! Hi ! Hi !

***/***

« Dans la rue »

Yuan entend les sifflets et sourit, il a comme l’idée que tout se passe pour le mieux et quand il voit « Jordan » revenir près de lui avec « Coco ».

- Ah !! Vous voilà enfin !! Il était où ?

- Dans ma chambre ! Hi ! Hi ! Pas farouche en tous les cas, dès qu’il m’a vu il est venu se percher sur mon épaule.

- Merci Johan !! Tu n’oublies pas notre rendez-vous j’espère ?

- Bien sûr que non !! J’étais justement en train de me préparer quand j’ai entendu « Coco » siffler dans la rue.

- Je fonce chercher ses graines, mes amis devraient être là d’ici une petite heure alors à tout à l’heure.

- Pas de soucis !

- Au fait !! Ta cheville va mieux je vois ?

- Ce n’était rien, le soir même je ne sentais déjà plus rien.

- Tant mieux alors, à toute pour l’apéro « Jo » !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (09/134) (Moscou)

Igor relit les derniers rapports qu’il a reçu de France et son visage s’assombrit, six de ses agents n’ont pas donné le bon mot de passe qui change à chaque vacation et le pire de tout est que Stanislas a lui aussi gardé son ancien code, faisant fi des ordres pourtant très clairs sur ce sujet.

Il renvoie donc une réponse en gardant lui aussi les mots clés précédents et attend maintenant que ses agents se manifestent pour lui en faire la remarque, ce qui lui permettra de vérifier si ces sources sont toujours sures ou s’il y a un coup de la DST derrière tout ça.

***/***

« Quelques heures plus tard »

Maintenant il en est certain, quelqu’un se fait passer pour ses agents infiltrés.

Quatorze réponses satisfaisantes s’enquérant du pourquoi de cette erreur de transmission alors que sept autres, Stanislas y compris ont donné les mêmes codes que précédemment sans paraître s’inquiéter du manquement au protocole.

Igor convoque alors plusieurs de ses adjoints pour faire un point sur cette anomalie, il en ressort la décision quasi unanime d’envoyer rapidement de nouveaux agents sur les lieux pour découvrir l’étendue du problème et surtout se rendre compte de ce qu’il en est de l’état de son réseau et de la confiance qu’il peut encore en avoir.

Toutes les dernières informations reçues seront prises avec beaucoup de recul afin d’y découvrir d’éventuels leurres ou fausses informations qui pourraient les induire en erreur, un recoupement et une analyse soigneuse auprès des scientifiques russes sera exigé de façon encore plus rigoureuse.

L’idée brillante d’Igor est d’envoyer des agents déjà en place depuis de nombreuses années dans d’autres pays Francophones et dont l’identité ne pourra être mise en doute, même après un examen minutieux des services concernés lors de leurs arrivées sur le territoire Français.

Le chef du FSB enrage dans son bureau une fois de nouveau seul, la perte de Stanislas sur qui il avait misé pour l’avenir lui porte un coup brutal et même s’il ne se fait pas d’illusion sur le sort du garçon, il espère encore un retournement qui lui fera en avoir des nouvelles rapidement.

Heureusement qu’il a encore quelques cartes de la même teneur dans sa manche, aussi froids et dépourvus de sentiments que Stanislas avec la même apparence de jeune premier à qui on donnerait le bon dieu sans confession.

Igor pense à une personne en particulier, ça le gêne légèrement de la déplacer alors qu’il réalise un travail admirable auprès des fanatiques tchétchènes en leur apprenant la résistance et les actes de terrorisme sur les armées qui aident l’état Afghan à se débarrasser des rebelles Islamistes totalitaires.

Sacha est de la trempe de Stanislas, en pire peut être si cela est possible et son jeune âge tout comme son compatriote avant lui fait de lui l’homme idéal pour Igor, le fait qu’il soit de mère Française et parle la langue sans accent, devient un élément fondamental qu’Igor ne peut ignorer.

***/***

« Afghanistan, quelque part dans les montagnes quelques semaines plus tôt »

Sacha accompagné d’un détachement Tchétchène armé jusqu’aux dents, fait l’inspection des quelques prisonniers américains surpris lors du dernier raid dans un petit village où ils se croyaient suffisamment en confiance pour s’être fait cueillir de toute beauté, perdant au passage les deux tiers de leur peloton.

Quatre hommes en uniforme assis par terre les mains sur la tête les regardent passer l’air craintif, sachant bien au final ce qui leur sera réservé comme d'autres avant eux après qu’ils seront passés entre les mains de ceux qui ne vont pas manquer de les interroger à leurs façons très rudimentaires mais au combien efficaces.

Un sergent d’une quarantaine d’année accompagné du reste de son peloton, deux soldats aguerris d’une trentaine d’années et un jeune soldat visiblement en dessous de la vingtaine et qui très certainement en est à ses premiers pas sur le terrain.

Sacha observe les quatre hommes de son regard perçant et voit tout de suite ceux qui ont quelque chose à lui apprendre et ceux comme le bleubite dont il n’y aura rien à tirer, il fait signe à deux de ses hommes en leurs montrant d’un signe de tête un des soldats aguerris qui tremble de tous ses membres.

- Abattez-le !!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (10/134) (Afghanistan, quelques semaines plus tôt) (suite)

Deux balles lui fracassent aussitôt le crâne sans que personne n’ait eu le temps de se rendre compte de rien, encore moins celui qui est étendu raide mort baignant dans son sang devant ses camarades qui ont alors un mouvement de recul horrifiés.

Sacha désigne le sergent et l’autre soldat le plus âgé.

- Emmenez ses deux là pour l’interrogatoire, séparez-les pour qu’ils ne se parlent pas !!

Un Tchétchène montre le plus jeune avec la pointe de son fusil d’assaut.

- Qu’est-ce qu’on fait de celui-là ?

Sacha regarde le jeune soldat dans les yeux, celui-ci le fixe sans les baisser et un étrange lien se fait entre eux pendant un temps très court, faisant ciller Sacha qui s’en trouve le premier étonné.

- Mettez-le dans la cage et nourrissez-le, je verrais quoi en faire plus tard !!

- Il coûterait moins cher en nourriture si on l’abattait maintenant !!

- Il peut encore m’être utile !!

- Très bien commandant !!

Un coup violent de crosse dans les reins du jeune soldat le fait grimacer de douleur.

- Allez !! Debout l’amerloque !!

Sacha les regarde partir sans quitter des yeux la silhouette du jeune GI qui se déplace en chancelant sur le sable du désert montagneux, un sentiment étrange qu’il cherche à comprendre lui nouant l’estomac comme jamais il n’en a connu jusqu’alors mais dont le regard spécial du jeune GI y est certainement pour quelque chose.

Malgré tout il finit par se secouer, en remettant à plus tard l’analyse de ce qu’il vient de ressentir et se dirige vers une des tentes où ont été emmenés les prisonniers, un sourire cruel illuminant son visage pourtant en temps normal d’une beauté exceptionnelle et le transfigurant en un instant tel un démon sorti de l’enfer.

***/***

« Une heure plus tard »

C’est couvert du sang de sa première victime qu’il sort de la tente avec un rictus de satisfaction évidente, ce qu’il a appris servira pour la suite de sa mission et il entre dans l’autre tente afin d’avoir confirmation des dernières paroles du soldat dont le trépas a sans doute été pour lui une libération après être passé entre ses mains.

Le sergent américain le voit apparaître en se figeant d’horreur, comprenant ce qu’il vient de se passer et qui corrobore les cris affreux qu’a poussés son compatriote, pendant cette longue heure où il est resté seul à l’entendre hurler sans pouvoir rien faire d’autre que prier pour son âme en tremblant pour sa propre vie.

Sacha le regarde froidement, il voit bien la terreur sourde qu’exprime le visage de sa prochaine victime et estime qu’il parlera plus facilement encore après l’avoir laissé mijoter une nuit complète à se demander quel sera son sort.

- Je me suis assez amusé pour aujourd’hui soldat, je m’occuperai de toi demain et tu auras toute la nuit pour réfléchir à tes réponses à mes questions, sache que tu ne m’enseigneras sans doute rien de plus que ce que je viens d’apprendre alors ce n’est pas la peine de jouer au héros et ta mort pourra être plus douce si tu me confirmes tout ce que ton compatriote m’a révélé.

- Vous êtes un monstre !!!

- C’est en effet ce qu’on dit de moi ! Ah ! Ah !

- Qu’est-ce que vous allez faire d’Antoine ? Il est jeune, à peine dix-neuf ans et il vient juste d’arriver !! En plus ce n’est pas un combattant mais un infirmier venu aider vos compatriotes.

Sacha intéressé.

- Il est Français ?

- D’origine oui !! Ses parents ont émigré chez nous très jeunes, laissez le tranquille et je vous dirais tout ce que je sais !

- De toute façon quoique je lui fasse, tu parleras sois en sûr ! Ah ! Ah !

Le sergent blêmit car il sait très bien qu’il vient d’entendre une vérité sans appel.

- Faites de moi ce que bon vous semble mais pitié pour lui !!

- Pitié ??? J’ignore ce que veut dire ce mot !! Je suis un combattant et mon rôle est de tous vous exterminer comme de la vermine, jusqu’à ce que vous ayez débarrassé ce pays de votre présence !!

- Ce n’est pas le vôtre non plus !!

- Ah ! Ah ! Comme si je ne le savais pas !!

- Pourquoi faites-vous ça alors ??

- Parce que mon pays me le demande, voilà pourquoi !! Il faut bien vendre nos armes et quoi de mieux que ces conflits pour le faire ?

- Pourquoi y mettre tant de haine ?

- Ce n’est pas de la haine !! Juste du plaisir ! Ah ! Ah !

Sacha sort son couteau de combat encore rouge de sang et le fait aller et venir sous ses yeux, visiblement avec un bonheur jouissif.

- Où ailleurs qu’ici pourrais-je en prendre autant et impunément ?? À toi qui va mourir je peux bien le dire, j’en éprouve un plaisir immense à tremper cette lame dans vos ventres et vous voir mourir les yeux emplis d’horreur !!

- Vous êtes fou !!

Sacha sort de la tente sans répondre, les yeux injectés de sang.

- Ah ! Ah ! Ah !

2eme année avant Pâques 3éme partie : (11/134) (Afghanistan, quelques semaines plus tôt) (fin)

« Quelques heures plus tard au milieu de la nuit »

Antoine tremble de tous ses membres n’arrivant pas à trouver le sommeil, il grelotte autant de froid que de peur.

Il ne se fait aucune illusion sur ce qui va lui arriver après ce qu’il a déjà pu voir de la mort de ses compagnons d’infortune, pourtant quand il est parti ce matin pour cette mission humanitaire rien ne laissait présager une telle horreur.

Il est infirmier et n’a été incorporé au peloton que pour donner des soins aux villageois qui en auraient eu besoin, personne ne s’attendait à cette embuscade meurtrière et lui encore moins que les autres, on lui avait pourtant assuré que la zone était parfaitement sécurisée.

Seulement voilà !! Il doit bien le reconnaitre, rien ne s’est passé comme prévu et le voilà prisonnier de ces hommes pour qui sa vie ne compte pas, un mort en sursis à leurs yeux comme ils le lui ont bien fait comprendre.

Tout en s’étonnant des ordres qui leur ont été donné à son sujet, ne comprenant pas à quoi il pourrait être utile à leur commandant qui pourtant a été très clair quand il a ordonné de le nourrir et de l’enfermer dans cette cage.

Antoine frissonne en revoyant le visage angélique de cet homme pour qui malgré qu’il n’en comprenne pas la raison, il n’éprouve aucune haine mais au contraire une attirance défiant toute logique.

Il a perçu dans son regard la flamme qui lui a transpercé le corps quand leurs yeux se sont rencontrés et qu’il est resté sans ciller à attendre il ne sait quoi au juste, peut être cet amnistie provisoire d’une mort certaine ? qui sait !!

En attendant il est toujours en vie, pour combien de temps il ne saurait le dire mais comme le lui a si souvent dit son père, tant qu’il y a de la vie il reste de l’espoir.

Un bruit de pas venant de derrière lui le fait se retourner et plisser les yeux pour tenter d’apercevoir dans la nuit qui est celui qui s’approche de sa prison, semblant faire en sorte de ne pas être entendu de ses gardiens.

Une lampe torche lui fait mettre vivement sa main devant ses yeux, Antoine se sent observer durant un long moment avant qu’elle ne s’éteigne et que l’inconnu reparte d’où il venait avec toujours autant de précautions pour ne pas se faire découvrir.

***/***

Sacha rentre sous sa tente et dépose sa torche avant de retourner s’allonger sur le lit de toile dans lequel il dort depuis qu’il est dans la région, il ne saurait dire ce qui l’a poussé en pleine nuit à aller vérifier que son prisonnier était en parfaite santé mais il s’est senti obligé d’aller le constater par lui-même et c’est avec un sourire rassuré qu’il ferme les yeux et se rendort.

***/***

« Le lendemain matin au lever du soleil »

L’homme armé se présente devant l’entrée de la tente du commandant conseiller militaire Russe, il reste un moment à observer ses traits en s’étonnant comme souvent depuis qu’il est parmi eux, de son extrême jeunesse à ce poste pourtant d’importance.

Il a vite compris comme ses compagnons que l’âge est trompeur et que derrière se cache une personnalité forte, le sens inné du commandement et la froideur à toute épreuve de ce garçon, amène le respect de ses hommes pour qui la guerre tout comme donner la mort est devenue une seconde nature.

Il sait très bien que sous ce visage et ce corps parfait voire pour certains désirable, se cache en réalité une âme noire, sans compassion ainsi qu’un corps aussi apte que le leur aux exercices les plus extrêmes.

Ses compagnons et lui-même ont appris à respecter cet homme qui les amène à la victoire depuis qu’il est arrivé parmi eux, ils l’ont jugé d’abord avec le sourire.

Puis très vite le respect a remplacé les moqueries des premiers instants, quand ils se sont aperçus qu’il était encore plus féroce qu’eux même le sont et qu’il était sans pitié envers leurs ennemis qui envahissent leur pays, pour soi-disant le pacifier.

Sacha ouvre les yeux en sentant bien le regard porté sur lui, il reconnait son lieutenant et sourit en s’étirant tel un chat.

- Youssef !!! Comment vas-tu camarade ?

- Très bien commandant !! Une nouvelle journée se lève sur notre jihad, qu’as-tu prévu contre nos ennemis ? Ils ne vont certainement pas rester les bras croisés après notre attaque d’hier !!

Sacha se lève tranquillement et s'étire.

- Nous levons le camp et changeons de secteur, celui-ci n’est plus assez sûr pour le moment. Les recherches de nos ennemis vont s’y intensifier et nous ne sommes pas assez nombreux pour les combattre de front.

- Et les prisonniers ?

- J’interrogerai le sergent après avoir pris une collation et nous emmenons l’autre avec nous.

- Commandant !!!

- Oui ?

- Pourquoi ne pas nous en débarrasser maintenant ?

D’une voix marquée d’une certaine colère.

- Parce comme je l’ai décidé, il peut nous être encore utile vivant !! Mettriez-vous en doute mes ordres ?

- Bien sûr que non commandant !!

- Comment vont nos blessés ?

- Deux d’entre eux demandent des soins urgents commandant !!

- Le prisonnier s’en occupera !! Rendez-lui son sac à dos, il ne contient que des médicaments de premier secours qui lui seront utile pour donner les premiers soins en attendant mieux.

- Il est bien jeune pour être médecin, commandant !!

- C’est un infirmier américain, il en sait assez pour leur venir en aide !! Trêve de bavardage, nous perdons un temps précieux !! Commence à faire replier le camp, nous devons avoir quitté cette zone très vite. Dès que j’en aurai fini avec le sergent nous devrons partir.

- A vos ordres commandant !!

Sacha le regarde s’éloigner, un étrange sourire orne ses lèvres et lui rend un bref instant son humanité.

Il est satisfait d’avoir trouvé l’excuse qu’il cherchait pour garder en vie encore un temps le jeune soldat américain, Sacha ne saurait encore dire pourquoi il ressent un tel plaisir mais il doit reconnaitre qu’à l’ évidence il en est heureux.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (12/134) (Paris) (Les triplés se dévoilent)

"Retour au présent"

« Ding dong !! »

Les trois copains se regardent en souriant.

- (Thomas) Que la fête commence ! Hi ! Hi !

Yuan se rend au vidéophone pour répondre, il reconnait tout de suite son visiteur et fait signe de la main à ses amis d’approcher, bien sûr la curiosité étant ce qu’elle est, il ne leur faut pas longtemps pour s’agglutiner eux aussi devant le petit écran.

- (Yuan) Maurice ?? Quelle surprise !!

Il appuie sur l’ouverture de la gâche.

- C’est au deuxième !!

Le vidéophone s’éteint, Thomas regarde son petit rouquin les yeux brillants de fierté.

- Tu avais deviné juste « Flo », c’est bien de lui que vient le coup !!

- Bah !! Qui voulais-tu d’autre ? Voyons voir maintenant ce qu’il nous a trouvé comme excuse pour venir un samedi à une heure pareille.

Justement Yuan ouvre la porte, quand Maurice apparait sortant de la cage d'escalier.

Yuan à voix basse.

- Nous allons le savoir très vite !! (Plus fort) Par ici !! Bonjour Maurice, qu’est ce qui t’amène ?

- Je passais dans le coin et j’avais envie de vous faire un petit coucou les jeunes, Florian et Thomas sont bien là ?

- Oui ! Entre !

Les traditionnelles embrassades et les voilà bientôt tous les quatre installés confortablement dans le salon, Maurice jauge l’appartement d’un œil professionnel et sourit en reportant son regard vers Yuan.

- Waouh !! C’est choucard ici !!

- (Yuan) C’est à mon père, il a acheté cet appartement il y a longtemps et il trouve enfin une réelle utilité depuis que je m’y suis installé.

- Tu es venu pour voir si ta blague débile va fonctionner ?

Trois paires d’yeux se tournent vers moi, interloqués par mes dernières paroles, l’un parce qu’il ne s’y attendait vraiment pas et les autres par la rapidité avec laquelle j’ai lâché le morceau alors qu’ils pensaient réellement faire durer la farce aux dépens de Maurice.

Celui-ci plisse les yeux et éclate de rire, semblant faire fi de mon affirmation, c’est avec un culot extrême qu’il me renvoie la balle tentant par la même occasion de voir si mon allusion fait état de la même chose que ce pour quoi il est venu.

- Une blague débile ? Qui ça ? Moi ? Je ne vois pas de quoi tu parles !!

- C’est ça !! Prends-moi pour une banane !! Les trois « Jo » ? Ça te parle ou il faut que je cite encore Victor Novak le gars qui travaille dans ton service et à qui tu as demandé de nous faire cette blague ?

Maurice voit bien qu’ils savent tout et qu’ils se moquent tous les trois gentiment de sa poire, un soupire d’exaspération avant qu’il ne reprenne la parole.

- Tu sais qu’il y aura toujours une place pour toi dans mon service ? Comment as-tu pu en apprendre autant aussi vite ?

- Ce n’était pas trop compliqué quand même, trois rencontres le même jour quasiment à la même heure dans des lieux différents avec le même gars !! En plus, qui s’arrange pour se faire inviter ici le même soir !! Faut pas être sortie de St Cyr pour comprendre qu’il y a embrouille.

- Comment tu es remonté jusqu’à moi ?

- Juste une question de logique, il n’y avait que toi qui nous connaissait tous les trois suffisamment pour monter un coup pareil et puis aussi je dois te l’avouer un sacré coup de chance que Yuan en ait vu deux se balader ensemble hier soir.

- (Yuan) Après ça une petite enquête rondement menée dans le quartier et une gentille vieille dame qui connaissait les affreux « Jojo » comme elle les appelle.

- (Thomas) Et le tour était déjoué en beauté, maintenant c’est à nous de nous amuser et nous ne devrions plus tarder à en voir un arriver ! Hi ! Hi !

Maurice avec un sourire en coin.

- Je peux rester pour voir ça ? C’est qu’ils m’ont bien eu eux aussi, c’est bluffant comment ils sont semblables ces trois-là !! Comment vous allez faire pour les différencier ? C’est quasiment impossible, même leurs parents ne s’en sortent pas.

- (Yuan) Nous avons notre arme secrète ! Hi ! Hi !

- (Maurice) A oui ?? Et c’est quoi ??

Thomas se lève et va directement vers la chambre d’ami qu’il ouvre doucement, passant la tête à l’intérieur de la pièce.

- Tu dors ?

- « Ouiii pourquoiii !!! »

- Très drôle !! Allez !! Viens qu’on te présente un ami.

- « Encorrre un rouquemmoutttee ??? »

- Pas cette fois ci !! Soit aimable avec lui c’est un homme important.

- « D’accorrd beau blonnnd !!! »

Maurice écoute visiblement interloqué par les paroles qui sortent de la chambre, il capte le sourire amusé des deux garçons restés près de lui et pousse un cri de surprise quand il voit arriver sur lui un perroquet qui se pose sur la table basse avec un grand bruit de battement d’ailes en le fixant d’un regard dénotant d’une extrême intelligence.

- « Bonjourrr monsieuurr !!! Ça Bouummm !!! »

2eme année avant Pâques 3ème partie : (13/134) (Afghanistan, quelques heures plus tôt en début de matinée)

« Campement tchétchène »

Youssef regarde Antoine sortir de la tente de Sacha le visage resplendissant et sourit devant la joie évidente du jeune homme qui leur est devenu à tous indispensable grâce aux soins qu’il prodigue et qui ont déjà permis de sauver quelques vies parmi les combattants du Jihad.

Les coups des premiers jours qu’ils lui donnaient par plaisir, se sont vite transformés en quolibets pour finir en petites attentions amicales au fil des jours quand ils se sont aperçus ce qu’était vraiment ce jeune garçon dépourvu de toute méchanceté et qui se contentait de baisser la tête sans jamais se plaindre, tout en les soignant du mieux qu’il le pouvait.

- (Youssef) Alors Antoine !! Tu as passé une bonne nuit ?

- (Antoine) Oui merci et toi ?

- Ça va merci !! Yassine s’est encore plaint de sa jambe cette nuit, tu crois toujours pouvoir la lui sauver ?

- Bien sûr oui !! L’infection a disparue, s’il a mal c’est juste parce que je n’ai rien à lui donné en attendant qu’il guérisse.

- Qu’est-ce qu’il te faudrait ?

- De la morphine ferait bien mon affaire.

Youssef réfléchit un instant.

- Nous avons du cannabis si ça peut t’aider ?

Antoine se dit que pourquoi pas, un bon pétard devrait le faire planer suffisamment pour qu’il en oublie la douleur.

- Ça pourrait faire l’affaire, tu lui en donnes quand il a une crise trop forte.

- Entendu !! Le chef est réveillé ?

- Oui !! J’allais justement lui chercher son café.

- Tu es une vraie mère poule avec lui ! Hi ! Hi !

Antoine ne répond pas mais fait un grand sourire à cet homme qu’il a appris à connaitre et à respecter comme un combattant exceptionnel, il serre la main des quelques hommes réunis autour du feu et va se servir un bol de boisson bouillante qu’il boit très vite avant de le remplir à nouveau pour l’amener à son « chéri ».

Il sait bien que sa situation est inhabituelle et qu’il ne devrait pas être libre comme il l’est, seulement une étrange confiance s’est instaurée entre lui et ses ravisseurs qui lui laissent une grande liberté de mouvement, le considérant quasiment comme l’un des leurs.

Il ne s’est passé que deux jours avant qu’enfin la troisième nuit, l’homme qui venait voir comment il allait ne se dévoile et qu’il l’emmène sous sa tente où ils ont fait l’amour comme des fous, Sacha s’est montré aimant et doux depuis lors et la vie d’Antoine s’est littéralement transformé en un rêve éveillé.

Ses vêtements militaires ont été brulé et c’est vêtu comme eux qu’il circule maintenant sous les regards amicaux de ces hommes rudes, qui quelques semaines plus tôt l’auraient égorgé sans aucun scrupule.

Il entre sous la tente qu’il partage maintenant avec Sacha, il dépose sur la table le bol de café fumant et l’écoute faire son rapport à ses chefs en Russie, recevant un bref sourire de son chéri en remerciement de ses attentions.

Sacha au micro de sa radio.

- Vous pouvez répéter les instructions ?

- Tu dois immédiatement te rendre en Ukraine pour prendre de nouveaux ordres concernant une mission en France, nous envoyons un remplaçant pour terminer ce que tu as si bien commencé ici et tu as les félicitations du grand patron pour tes actions réalisées avec succès.

- Je n’en avais plus que pour quelques semaines, cette nouvelle mission ne peut vraiment pas attendre ?

- Apparemment non !! Nous avons perdu beaucoup d’hommes ces derniers temps, tu dois aller te rendre compte de ce qu’il s’y passe réellement.

- Tu ne peux pas m’en dire plus ?

- Apparemment Stanislas s’est fait descendre !! Igor est furieux !! Il était sur une affaire concernant un jeune Français, un certain Florian de Bierne, c’est tout ce que j’en sais et aussi que tu dois reprendre les recherches de Stanislas sur ce garçon, la DST le protège de façon très efficace et le patron veut savoir pourquoi. En plus il déplace des agents parlant le français de divers pays pour remplacer ceux qui se sont fait arrêter, ça ne sent pas bon tout ça et tu devras faire attention à tes fesses.

- Quand dois-je partir ?

- Dès aujourd’hui et tu effaces toutes les traces de ton passage ici, ce sont les ordres d’en haut et ton remplaçant est déjà en route, il devrait arriver dans la journée.

Sacha grimace.

- Entendu !! Fin de la communication !!

- Bonne chance camarade !! Fin de la communication !!

Sacha prend son bol en réfléchissant, il en boit une longue gorgée et observe Antoine sans laisser apparaitre quoi que ce soit sur ses pensées du moment, restant froid comme de la pierre.

- Tu peux demander à Youssef de venir s’il te plait ?

Antoine détache son regard de celui de Sacha, une énorme impression de tristesse lui vient alors en comprenant que son ami va le quitter.

Sacha s’en rend compte, étonné quand même qu'il ait compris la conversation et tente de le réconforter avec un sourire pas très convaincant, conscient que son amant a tout saisi d’une conversation qui aurait dû rester secrète.

- Vas-y c’est urgent.

2eme année avant pâques 3ème partie : (14/134) (Afghanistan, quelques heures plus tôt en début de matinée) (fin)

Antoine sort rapidement et part à la recherche du lieutenant, qu’il trouve rapidement auprès de ses hommes à nettoyer ses armes avec eux.

- Sacha te demande !!

- Qu’est-ce qu’il me veut ?

- Il doit partir !! Un autre arrive pour le remplacer.

Youssef regarde ses hommes qui d’un seul coup perdent leurs bonnes humeurs, son regard se porte ensuite vers le jeune GI qui ne comprend pas la raison de ce changement d’attitude.

- Reste ici Antoine, occupe-toi de Yassine !!

- Entendu !! Je vais nettoyer sa blessure et lui refaire un pansement propre.

Youssef attend que le jeune garçon soit parti et s’adresse à ses hommes dans sa langue natale.

"Traduction"

- Vous savez ce que ça veut dire ?

Les quatre hommes acquiescent gravement.

- Nous en avons discuté et il fallait s’y attendre, attendez que je vous confirme les ordres et agissez comme prévu !!

- Bien chef !!

Youssef part alors retrouver Sacha qui l’attendait nerveusement sous sa tente en commençant déjà à replier ses affaires.

- Antoine m’a dit que tu partais ?

- Oui !! Je ne m’y attendais pas aussi tôt mais je viens d’en recevoir l’ordre, un nouveau conseiller militaire sera là dans la journée pour prendre ma place.

- Nous allons te regretter, tu nous as menés à la victoire contre l’ennemi capitaliste !!

- Je ne doute pas que mon remplaçant en fasse de même.

- Que faisons-nous du jeune américain ?

- Il faut le supprimer !!

- (Youssef) Mais je croyais que vous étiez amis ?

- C’est pour ça que je te demande de le faire à ma place, ce serait trop cruel même pour moi mais je ne dois pas laisser de preuves derrière moi et encore moins m’attacher, tu le comprends bien ? Et puis !! Ce n’est pas ce que tu voulais depuis le début ?

- Tu aurais dû le tuer dès le premier jour comme je te l’avais demandé !!

Sacha a alors un rictus cruel.

- J’avais besoin d’une échappatoire et il m’aura bien servi, maintenant débarrasse toi s’en rapidement !! Ne le fait pas souffrir inutilement. Allez !! Va !!

Youssef s’incline et sort de la tente, Sacha sourit satisfait pour une fois de ne pas avoir à le faire lui-même quoique ça aurait pu être intéressant de lui ôter la vie au moment d’une jouissance commune et il reprend le tri de ses affaires, quelques longues minutes se passent alors jusqu’à ce qu’il entende ce qui lui amène une nouvelle fois un sourire cruel dénuer cette fois ci de toute compassion.

- Mais qu’est-ce que vous faites ?? Nonnn !!! Sacha !!! Pitié !!! Arrhhh !!!

Le râle de détresse et d’agonie résonne dans tout le camp, Sacha termine de boucler ses valises et sort juste au moment où il aperçoit deux pieds trainés au sol à côté d’une mare de sang, disparaitre derrière une dune.

Le cadavre porté par deux hommes aux visages sévères, ne marquant aucuns sentiments envers l’acte barbare qu’ils viennent de commettre.

Sacha jette ses deux valises à l’arrière de la jeep et monte à la place du chauffeur, le moteur pétarade un bref instant et l'agent Russe quitte le camp sans se retourner, ses pensées déjà tournées vers sa nouvelle mission et ce Florian De Bierne dont il devra découvrir les secrets.

La cinquantaine d’hommes du groupe de rebelles le regardent partir, dans un silence que seul le bruit du moteur de la jeep s’éloignant à toute vitesse vient troubler.

Youssef donne alors ses ordres pour le repli du campement, ils quitteront les lieux dès que le remplaçant de Sacha sera arrivé et il souhaite que celui-là sera plus humain, car même pour lui qui n’hésite pas à tuer ses ennemis en y prenant un certain plaisir, le fait de faire abattre quelqu’un avec qui il y a eu autant de passions partagées reste quelque chose qu’il n’arrive pas à comprendre.

De toute évidence il n’y a pas que lui qui pense ainsi, car ses hommes regardent toujours dans la direction qu’a prise la jeep avec les yeux injectés de haines.

Il sera très difficile pour le nouvel arrivant de se faire accepter par ses combattants qui luttent pour leur foi et leurs libertés, même si elle n’est pas partagée par l’ensemble des nations civilisées.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (15/134) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)

La tête que fait Maurice éclate les trois copains, l’ahurissement de cet homme pourtant peu prodigue à dévoiler ses sentiments vaut largement le petit tour qu’ils viennent de lui jouer.

- (Yuan) Comment trouves-tu notre nouvel ami ?

Maurice redevient lui-même.

- C’est pour le moins surprenant !! Depuis quand l’avez-vous ?

- Depuis cet après-midi, c’est une idée de Florian pour démasquer les triplés.

- Je ne vois pas comment ?

- « Jonasss ! Johannn !! Jordannn !!! Rouquemouuutteee !! »

Thomas est éclaté devant la surprise de Maurice.

- « Coco » est très intelligent tu verras, il a déjà fait connaissance des triplés et lui saura les reconnaître si nous n’y arrivons pas.

- (Yuan) Surtout concernant Jordan et Johan !!

- Pourquoi pas l’autre ?

- Parce que je le reconnaîtrai, il y a eu entre nous deux disons comme une très forte attirance ! Hi ! Hi !

- Ce n’est rien de le dire mon garçon !! Son père m’a déjà raconté que Jonas était tombé amoureux de toi.

C’est moi qui cette fois marque la surprise sur ce coup-là.

- Tiens donc !! Il parle de ce genre de truc avec son père ?

- (Maurice) C’est qu’ils sont très fusionnels avec lui apparemment, c’est du moins la première impression que j’en ai eu à l’entendre en parler. Alors comme ça il y a eu un coup de foudre entre vous deux ?

- On le dirait bien oui !!

Maurice observe un instant Thomas et Yuan.

- Ça n’a pas l’air de vous choquer plus que ça vous deux ?

- (Yuan) Et pourquoi ? Ça le devrait ?

- (Maurice) Pffiou !!! Je n’arriverai décidément pas à vous cerner complètement, je croyais bien pourtant !!

- (Thomas) Je sais que ça doit paraître compliqué, mais c’est comme ça et nous n’y pouvons rien.

- « Floriann !! Cochonnn !!! »

Maurice éclate de rire.

- Voilà une synthèse qui me parait marquée par le bon sens ! Hi ! Hi !

- En fait je me rends bien compte que je ne vais pas dans l’ordre établi, mais c’est plus fort que moi et il y a sans aucun doute un rapport avec la chose qui est dans ma tête.

- (Maurice) Je veux bien l’admettre, juste que je trouve ahurissant que tes amis n’y voient rien à redire.

- (Thomas) Jusque maintenant je ne m’étais jamais réellement posé la question, vu que je ressentais la même chose que lui. Il n’y a que depuis que Florian nous a parlé de ce qu’il éprouve pour Jonas qu’elle se pose vraiment et j’avoue franchement que je ne sais quoi en penser.

- (Yuan) Pareil pour moi mais c’est sans doute parce que nous n’avons pas rencontré le même garçon, je suis convaincu que la question ne se posera plus quand nous aurons Jonas en face de nous.

- (Thomas) Tu crois vraiment ?

- (Yuan) Vraiment oui !! D’ailleurs nous ne serons pas longtemps avant de le savoir.

- (Maurice) Vous seriez prêt à accepter un nouveau petit ami ?

Thomas en rougissant.

- Nous ne sommes plus à ça prêt tu sais, quatre ou cinq où est la différence ? Une fois passée l’idée du couple un plus un !!

Maurice hoche la tête, visiblement dépassé par le contexte, il pointe un doigt sur le front de Florian avec amusement.

- Ils ne devaient pas s’ennuyer sur sa planète celui-là !! Hi ! Hi ! Vous imaginez s’ils étaient tous comme ça ?? Quel binz !!

- En attendant, moi ça me va bien et je n’en éprouve que des sentiments renforcés envers mes amis, il n’y a donc pas à en rougir et puis Thomas reste pour moi le plus important, je ne l’ai jamais caché à personne. C’est d’ailleurs pour ça que mes autres amis sont en couples, disons que c’est pour nous tous quelque chose qui nous lie fortement mais qui n’empêche pas le reste.

« Ding dong !! »

Le son du carillon les rappelle au présent, contre toute attente c’est « Coco » qui s’envole jusqu’à la table servant au téléphone fixe placée juste au-dessous du vidéophone qu’il enclenche d’un coup de son puissant bec en regardant l’écran s’allumer.

- « Ouiii !!! Qu’est-ce que saittt !! »

- Bonsoir, c’est Johan !!

Un deuxième coup de bec déclenche la gâche, laissant ébahi nos quatre amis qui regardent bouches béantes faire cet étrange animal plein de ressources et qui n’en a certainement pas fini de les surprendre.

- « Enttreee !! C’est ouverttt !! Deusièmmee étageeee !!! »

2eme année avant Pâques 3ème partie : (16/134) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)

Johan pousse la porte en se tournant vers ses deux frères qui étaient restés en arrière pour ne pas se montrer dans le champ de la caméra, la tête qu’il fait restera dans leur mémoire pour toujours et la vision de cet oiseau qui vient de lui parler ne devrait pas s’effacer non plus de la sienne.

Les triplés passent la porte et alors que deux d’entre eux s’arrêtent dans l’escalier et s’y assoient, le troisième continue sa marche jusqu’au couloir qui sépare les deux appartements.

Il n’a pas à chercher à laquelle des deux portes frapper, qu’une d’entre elles s’ouvre et que Yuan apparait souriant avec son perroquet sur l’épaule, celui-ci s’envole aussitôt quelques secondes sur Johan qui le regarde faire surpris et repart tout aussi rapidement dans l’appartement se percher sur l’épaule de Florian en lui glissant tout bas.

- « Jordannn !!! »

Je fais aussitôt signe à Yuan qui venait de tourner la tête vers nous que c’est le sien qui se présente devant nous en premier, le jeune asiatique sourit en nous faisant un clin d’œil.

- Par ici « Jo » !!

Il le fait entrer dans l’appartement et referme la porte, Yuan le prend ensuite par l’épaule en l’emmenant vers le petit groupe confortablement assis dans le salon et qui le regarde arriver avec de grands sourires.

- Viens que je te présente à mes amis. Les gars voici « Jo », vous savez le garçon que j’ai rencontré en revenant de la fac et qui s’était blessé à la cheville ? « Jo » !! Voici Florian, c’est le rouquin et Thomas, c’est le blond. Voici enfin Maurice un ami à nous qui est venu nous rendre une petite visite surprise.

« Jordan » ne sait plus sur quel pied danser, il croyait voir dans leurs regards la surprise d’être reconnu par les deux autres garçons, ce qui lui aurait permis de commencer à les faire tourner en bourrique.

Mais au lieu de ça, ils ne le reconnaissent de toute évidence pas et ça déstabilise le garçon qui n’y comprend plus rien, se demandant même si ses frères lui ont bien raconté la vérité quant à leurs hypothétiques rencontres avec eux.

Maurice pige tout de suite le stratagème et se renfonce confortablement dans son fauteuil en retenant de justesse le sourire amusé qui sinon n’aurait pas manqué d’interpeller le jeune rouquin qui visiblement n’en revient déjà pas lui-même, pris dans un jeu dont il ne s’est pas encore rendu compte qu’il s’était déjà retourné contre lui.

Ses frères se seraient-ils moqués de lui ? Voilà la question qu’il se pose en boucle alors qu’il est entrainé dans une conversation amicale qui le laisse de plus en plus perplexe, mais à laquelle il se sort plutôt bien étant donné la forte empathie qu’il éprouve pour ses trois garçons à la gentillesse et la beauté correspondant bien pourtant à la description que ses deux frères en ont faite, du moins pour les deux qu’il n’avait encore jamais rencontrés de visu.

Bien sûr nos trois amis s’en amusent et voient bien le trouble de ce magnifique garçon qui ne dépare pas physiquement avec ceux qui l’accueillent aussi chaleureusement et ils agissent avec lui comme s'il était un ami de longue date, ne serait-ce le quiproquo qu’ils laissent avec un plaisir certain s’instaurer entre eux et les fait s’amuser comme des fous devant les signaux d’incompréhensions que le visage de « Jordan » ne manque pas d’envoyer à tout vent.

- (Yuan) Tu resteras bien dîner avec nous ? Nous attendons deux autres personnes qui ont été invité par mes amis et qui ne devraient plus tarder.

- Ce serait volontiers mais j’ai déjà quelque chose de prévu !! Maintenant si vous voulez je pourrais revenir un peu plus tard dans la soirée.

Il regarde sa montre et fait celui qui va rater un rendez-vous important.

- D’ailleurs il faut que j’y aille si je ne veux pas faire attendre.

- (Yuan) On t’attend pour le café alors ? Vers vingt et une heure trente ça ira ?

- Impeccable !! Je passe devant chez vous pour rentrer de toute façon, donc c’est cool !!

« Jordan » se lève et profite que son regard croise celui de Maurice pour lui faire comprendre qu’il ne comprend rien à tout ce qui vient de se passer, Maurice rentre dans le jeu et lui rend son regard chargé lui aussi d’incompréhension, lui faisant ainsi ressentir sa grande perplexité sur tout ça.

Il est à peine sorti de l’appartement, qu’un éclat de rire général libère nos amis de s’être trop longtemps retenu.

- (Yuan) Vous avez vu sa tronche ! Hi ! Hi !

- (Thomas) Je serais à sa place, j’aurais un sérieux doute sur les dires de mes deux frangins !!

Maurice qui depuis que « Jordan » est sorti s’est placé devant la fenêtre, hausse imperceptiblement les sourcils et commence à trouver le temps long de ne pas le voir apparaitre dans la rue.

Il s’en fait la remarque quand une nouvelle fois le carillon de l’entrée retentit.

« Ding dong !! »

2eme année avant Pâques 3ème partie : (17/134) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)

Maurice commence à comprendre et va reprendre sa place dans le salon, prêt pour assister au deuxième round.

***/***

« Quelques minutes plus tôt dans l’escalier »

Jordan retrouve ses frères qui le regardent arriver avec curiosité, impatient de savoir comment leur farce a fonctionné.

- (Johan) Alors !!!

Jordan observe son frère en se demandant quel jeu il joue, il décide de ne rien dire pour le moment en sachant très bien qu’il aura tout son temps pour interroger Jonas pendant que Johan s’y collera à son tour.

- Vas-y et tu verras !! Mais je te préviens qu’il va falloir que tu la joues serré sur ce coup-là, c’est des malins les gaillards crois-moi !!

- Bah !! Pas autant que nous ! Hi ! Hi !

Jordan n’y comprend décidément plus rien, la réponse de son frère laisse imaginer qu’il est dans le jeu alors qu’il devrait lui avouer ne pas avoir rencontré Thomas comme il l’a pourtant prétendu.

- Si tu le dis !! Juste qu’il te faut savoir que je dois revenir vers vingt et une heure trente pour le café.

- (Johan) Comment ça ?? Ce n’était pas ce qui était prévu ??

- Tu comprendras très vite t’inquiète !!

Johan redescend donc pour appuyer sur l’interphone et remonte une minute plus tard en passant devant ses frères et en poursuivant sa montée vers le palier.

***/***

Comme pour « Jordan », Yuan l’accueil avec « Coco » sur les épaules qui lui aussi recommence son petit cinéma en se posant sur l’épaule de Johan et en retournant vite fait prévenir Florian.

- « Johannn !! »

Je pointe aussitôt Thomas du doigt, Yuan fait signe qu’il a compris et commence donc la farce qui maintenant commence à être bien rôder.

- Thomas !!! Je crois que c’est le garçon que tu attendais !!! Johan ? C’est bien ça ?

Johan interloqué.

- Heu !! Oui !! Mais je ne c…

Thomas lui coupe la parole en venant rapidement vers lui pour le prendre par l’épaule et le faire rentrer de la façon la plus amicale qui soit dans l’appartement.

- Entre « Jo » que je te présente à mes amis !! Celui qui t’as ouvert avec son perroquet sur l’épaule, c’est Yuan et voici Florian qui pourra t’aider pour ton stage.

Johan n’y comprend plus rien et reste un moment sans réaction, il serre néanmoins une poignée de main franche aux deux garçons.

- Enchanté de vous connaitre !!

- (Thomas) Voici Maurice, un ami à nous qui est venu également nous rendre visite.

Poignée de main en même temps qu’une œillade à Maurice, lui faisant comprendre son incrédulité à ce qu’il se passe et qui n’est pas et de loin ce dont à quoi il s’attendait.

- Enchanté monsieur !!

Thomas enchaîne rapidement pour ne pas lui laisser le temps de se reprendre.

- Tu n’as pas oublié de prendre ton CV avec toi cette fois ? Florian passera à la DBIFC pour le déposer et faire en sorte que ta candidature soit retenue, c’est le patron de la boite tu sais !!

Johan ignorant totalement ce « détail ».

- Ah bon !!!! Tu... heu pardon, vous me paraissez bien jeune ?

Je le regarde avec un air amusé, ce garçon tout comme son frère me plait beaucoup même si je ne ressens pas les mêmes émotions que pour celui que j’ai rencontré deux jours plus tôt et je comprends parfaitement le désarroi qu’il éprouve en ce moment devant notre petite mise en boite, dont il n’a pas encore apparemment compris qu’elle était montée contre lui et ses deux frères.

- Tu peux me tutoyer tu sais !! Si je suis propriétaire de cette entreprise, c’est juste à cause d'une histoire d’héritage mais comme te l’a si bien dit Thomas, je peux en effet faire en sorte que tu obtiennes ton stage.

Thomas tend la main.

- Alors ce CV ?

Johan encore en plein potage cherche dans sa poche de veste et se rappelle soudainement que c’est Jordan qui l’a sur lui car c’est lui qui devait le remettre normalement à Thomas.

- Oups !!! J’ai dû me tromper de veste en venant ici !!

Yuan avec une pointe d’ironie dans la voix.

- Ah !! C’est ballot !!

- Je n’habite pas loin, je vais aller le chercher et je vous le ramène un peu plus tard si vous voulez ?

- (Thomas) Hé !! Déstresse tu veux bien ? Je ne te sens pas à ton aise, il y a quelque chose qui ne va pas ? Mes amis qui t’intimident, peut-être ?

- Non au contraire !! Ils me paraissent super sympa, juste que je me mettrais des baffes d’avoir oublié de vérifier que j’avais bien le papier sur moi avant de partir.

- (Yuan) Ramène le dans la soirée, comme ça tu pourras passer un peu de temps avec nous et apprendre à nous connaitre, Thomas nous avait prévenus que tu étais hyper cool et je dois reconnaître que c’est vrai et que j’aimerais te revoir.

Je le fixe dans les yeux.

- Yuan a raison, c’est ce que je pense aussi !! J’attends un ami qui ne devrait plus tarder et Yuan a invité également un des siens à repasser un peu plus tard, nous en profiterons pour passer une bonne soirée entre potes si ça te dit ?

Johan est complètement dépassé par les événements qui ne se déroulent pas et c’est peu dire comme il s’y attendait, il n’arrive pas à réfléchir correctement trop pris dans sa contemplation de ces trois garçons magnifiques qui lui sourient sans arrêt, montrant par la même combien sa compagnie leur parait agréable.

S’il prenait un tant soit peu la peine de raisonner, il verrait toutes les incohérences de la situation et comprendrait rapidement qu’il se fait monter un bateau énorme dans lequel pourtant il rame sans réfléchir.

***/***

« Au même moment dans l’escalier, conversation entre Jordan et Jonas »

2eme année avant Pâques 3ème partie : (18/134) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)

Jordan regarde son frère atteindre le palier et s’assoit près de Jonas qui attend avec avidité ses explications sur ce qu’il vient de vivre dans l’appartement.

- (Jordan) C’est quoi cette connerie ?

Jonas est complètement à l’ouest.

- Hein !! Quelle connerie ? Je ne comprends pas !!

- Avoue que tu n’as pas rencontré Florian et que toute cette histoire de coup de foudre c’était pour te foutre de ma gueule avec « Jo ».

- Tu délires là !! A quoi tu joues ? Bien sûr que j’ai rencontré Florian !! Pourquoi tu prétends le contraire ?

- Pourquoi ??? Mais tout simplement parce qu’ils ne m’ont pas reconnu à part Yuan, mais lui c’est normal puisque je l’avais vraiment croisé il y a deux jours !!

Jonas éclate de rire.

- Papa nous avait pourtant prévenu qu’ils étaient malins ! Hi ! Hi ! Tu t’y es laissé prendre voilà tout !! Raconte-moi un peu, ça ne devait pas être triste ! Hi ! Hi ! Ils se sont bien foutu de ta poire on dirait !!!

Jordan regarde son frère, d’abord incrédule puis ses paroles font leur petit bonhomme de chemin dans sa tête et il comprend enfin que son frère a raison et qu’il s’est laissé avoir comme un débutant.

- Ah les salauds ! Hi ! Hi ! Pourtant Yuan est venu direct vers moi !! Comment a-t-il fait pour savoir ?

- Un coup de bol sans doute, tu sais bien qu’il n’est pas possible de nous reconnaître à coup sûr !!

- Pourtant je te jure qu’il n’a pas hésité une seconde.

- Raconte-moi tout ça, il y a surement quelque chose qui nous a échappé.

Jordan lui narre alors du mieux qu’il s’en souvient de ce qu’il s’est passé entre le moment où il a vu Yuan l’attendre devant la porte et celui où il est redescendu pour les rejoindre dans l’escalier, Jonas l’écoute en buvant ses paroles et en ricanant de temps en temps en imaginant la tête de son frère pris comme il l’a été dans cette farce qui s’est retourné contre lui.

- Et tu ne t’es aperçu de rien ? Pas même un sourire en coin qui aurait pu te mettre la puce à l’oreille ?

- Non je t’assure !! Je me suis surtout senti tout con et j’ai cru que c’était toi et « Jo » qui aviez monté le coup contre moi.

- Pfff !!! N’importe quoi !! Comme si nous avions l’habitude de nous faire des coups pareils !!

- Oui mais là je n’y comprenais vraiment plus rien !! Il y avait de quoi se poser la question !!

- Et Maurice ?

- Il m’a semblé qu’il était aussi surpris que moi, maintenant peut être était-il rentré dans leur jeu, il faut s’attendre à tout !!

- Tu crois que « Jo » va se laisser prendre lui aussi ?

- (Johan) Je ne pense pas non !! Il sait très bien que j’étais chez eux juste avant lui.

- Hum !! Peut-être qu’ils lui font la totale et qu’il n’y pense pas tellement c’est gros.

- Tu vas faire quoi toi ?

Jonas sourit et lui fait un clin d’œil plein de malice.

- J’ai ma petite idée là-dessus ! Hi ! Hi ! Attendons que « Jo » revienne.

***/***

« Dans l’appartement »

Johan s’apprête à repartir, il réussit malgré tout à garder son aplomb devant ses nouveaux amis et à ne rien dévoiler de ses questionnements sur le déroulement de cette rencontre complètement différente de ce à quoi il s’attendait.

Il promet de revenir un peu plus tard pour faire un peu mieux connaissance et surtout amener à Florian ses documents de candidature pour son stage école en entreprise, c’est donc l’esprit embrouillé qu’il les quitte et rejoint ses frères qui l’attendent avec un énorme sourire moqueur aux lèvres.

Pendant ce temps-là dans l’appartement c’est le délire total, tous ont bien vu combien le garçon s’était retrouvé déstabilisé devant leurs comportements et n’arrivait plus à suffisamment réfléchir pour percuter sur le plan pourtant énorme qu’ils lui ont monté.

- (Thomas) J’avoue que si « Coco » ne nous avait pas prévenus, j’aurais été incapable de faire la différence entre les deux !!

Yuan hoche la tête en signe d’accord avec les paroles de son ami.

- C’est bluffant !!

Thomas se tourne vers moi l’air interrogateur.

- Tu en penses quoi toi ?

- Jonas est un copier-coller de ses deux frères !! Il n’y aurait cette flamme dans ses yeux qui m’a remué comme je vous l’ai dit, je ne pourrais pas le différencier des deux autres c’est certain !!

- (Maurice) Vous comprenez comment je me suis fait avoir alors ? C’est encore plus troublant quand ils sont tous les trois ensembles vous verrez !!

- (Yuan) Le troisième ne va certainement pas tomber dans le panneau comme les deux autres.

- (Maurice) Surtout si comme je le pense ils sont là tous les trois depuis le début !!

- (Thomas) Comment ça ?

- (Maurice) J’ai surveillé le départ de Jordan tout à l’heure et il n’est pas sorti dans la rue comme je m’y attendais, alors de là à penser qu’ils sont arrivés ensemble et qu’il y en a deux qui attendent quelque part bien caché, il n’y a pas photo !!

- (Florian) Attendons-nous donc à un coup en retour de bâton de leurs parts ! Hi ! Hi !

- (Thomas) Tu crois quoi ? Que c’est un des deux qui sont déjà venus qui va refaire son apparition ?

- Possible oui !! Suffit qu’ils échangent leurs vêtements et le tour est joué.

- (Yuan) Mais « Coco » nous le dira et je ne crois pas qu’ils aient compris son rôle dans tout ça !!

Il voit la grimace que je fais et me regarde surpris.

- On dirait que quelque chose te gène « Flo » ?

- Un peu oui !!

- (Thomas) Je ne vois pas ce qui t’embête ?

- Juste que si c’est bien ce qu’ils préparent, je ne verrais pas Jonas.

- (Maurice) Tu n’auras qu’à aller le chercher toi-même, à mon avis il ne sera pas loin si mon idée s’avère juste.

Je retrouve le sourire.

- Yep !!! Tu as raison Hi ! Hi !

- (Yuan) Attendons de voir ce qu’ils manigancent cette fois, ça fait dix minutes déjà que Johan nous a quittés et c’est largement suffisant pour qu’ils aient eu le temps de nous préparer un chien de leur chienne.

- (Thomas) J’adore ce jeu ! Hi ! Hi ! Quelle soirée !!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (19/134) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (suite)

« Discussion dans l’escalier »

Johan comprend enfin qu’il s’est fait avoir comme son frère et rit de bon cœur.

- Et bien les gars !! C’est bien la première fois qu’on se prend un râteau pareil ! Hi ! Hi !

- (Jordan) Ils risquent le retour du boomerang avec l’idée de « Jo » ! Hi ! Hi !

Johan regarde son frère les yeux brillants.

- Tu vas vraiment le faire ?

- (Jonas) Si ce que papa nous a dit sur eux est exact, j’en connais deux qui vont faire la gueule le temps qu’ils comprennent la plaisanterie croyez-moi !!

- (Johan) Oui mais quand même, c’est chaud comme idée et ce serait con qu’ils le prennent mal !!

- (Jordan) D’un autre côté ils le méritent aussi ! Hi ! Hi ! Et puis ils finiront bien par comprendre qu’ils se sont bien fait avoir à leurs tours.

Jonas se lève.

- Bon !! C’est à mon tour de m’amuser à leurs dépens.

- (Jordan) Surtout qu’en plus ce ne sera pas sans te déplaire, fais quand même attention de ne pas te faire prendre à ton propre jeu !! Tu connais les risques pour toi « Jo » et nous n’aimerions vraiment pas te ramasser à la petite cuillère derrière ça.

- Ne t’inquiète donc pas pour moi !! Je sais jusqu’où je peux aller et comme tu l’as si bien dit, je vais sûrement y prendre du plaisir à le faire ! Hi ! Hi !

Jonas comme l’a fait son frère avant lui, redescend l’escalier pour aller sonner au porche d’entrée et remonte tout aussi rapidement pour passer devant eux en leur faisant un gros clin d’œil, fier de rattraper le coup pour la fratrie et être celui qui vengera la moquerie à l’encontre de ses deux jumeaux.

Jordan attend qu’il ait disparu de leur vue et se tourne soucieux vers Johan.

- Tu crois qu’il va vraiment oser le faire ? C’est chié quand même comme plan !!

- Je l’en crois capable oui, c’est d’ordinaire le plus fragile d’entre nous mais quand il est décidé tu sais bien que plus rien ne l’arrête et je pense que là, il est remonté à bloc.

- Faudrait pas non plus que ça se termine en dispute, ça ne serait pas cool pour eux et je t’avouerai que je les trouve tous vraiment sympa.

- Moi aussi qu’est-ce que tu crois et « Jo » ne laissera pas les choses déraper j’en suis sûr !!

Les deux frères se regardent longuement en souhaitant de tout cœur que ce qu’ils viennent de dire se réalise comme prévu et que rien ne viendra entacher cette soirée mémorable pour eux tant par la connaissance qu’ils viennent de faire de ces trois garçons formidables mais aussi pour eux et surtout le plus sensible d’entre eux, pour qui ils craignent toujours le pire quand il s’agit de son extrême émotivité.

***/***

« Devant la porte de chez Yuan »

« Coco » perché sur son épaule, Yuan ouvre la porte devant le troisième clone de la soirée qui le laisse quand même sidéré d’une telle ressemblance à moins que comme il a été suggéré un peu plus tôt, que ce ne soit qu’un retour d’un des deux premiers frères.

« Coco » comme pour Jordan et Johan, va se percher sur l’épaule du nouvel arrivant et contrairement à ses précédentes réactions, reste à se laisser caresser en frottant sa joue contre celle du garçon qui sourit aux anges d’une telle marque d’affection venant du volatile.

Yuan ressent lui aussi un trouble très fort devant le nouvel arrivant et comprend soudainement les paroles de Florian, en se retrouvant comme lui le cœur battant plus rapidement que la normale.

Je souris en voyant mon ami et le trouble manifeste qu’il dégage soudainement, le doute ne m’est pas permis sur les sentiments qui l’assaillent ainsi que sur l’identité de celui qui n’est pas encore apparu à mon regard, sachant très bien que cette fois ci c’est Jonas qui va entrer dans l’appartement.

Mon cœur s’affole à son tour rien qu’à l’idée de le revoir et je capte le regard de Thomas qui s’arrondit de stupeur en comprenant à la fois mon trouble mais aussi celui très nettement visible de son ami asiatique, qui lui amène une curiosité si forte que lui aussi s’empresse d’aller rejoindre Yuan pour accueillir le dernier de la fratrie et surtout voir ce qui le perturbe autant.

Pourtant le garçon qu’il découvre est exactement semblable aux deux autres, ne serait-ce cet aura de sensibilité et de sensualité que sa présence dégage et qui touche même « Coco » qui reste collé à lui les yeux en adoration, ne lâchant pas une seconde le visage souriant du jeune rouquin.

« Jonas » n’est pas en reste de sensations à la vue des deux garçons et une crispation de son estomac lui prouve à quel point il est sensible à leur beauté comme il l’est également aux rayonnements de douceur viril et de gentillesse qu’ils dégagent de façon naturelle.

C’est d’une voix tremblante marquée par son ressenti qu’il s’adresse à eux.

- Bonjour !! Est-ce que Florian habite bien ici ? Il m’a invité à passer le voir.

Un silence suit ses paroles, les deux compères avalant difficilement leurs salives avant de se reprendre suffisamment pour l’inviter à entrer.

Yuan d’une voix rauque.

- Oui il est là !! Entre donc, nous t’attendions.

Maurice observe avec effarement le changement qui vient brusquement de complètement chambouler l’ambiance de la maison, jusqu’alors ce n’était que rire, plaisanterie et plaisir d’entrer dans cette farce qui se retournait contre la fratrie, alors que brusquement l’émotion a pris le dessus d’une façon si subjective que même lui l’a ressenti dans le comportement de ses jeunes amis qui deviennent brusquement comme soumis sous l’effet d’il ne sait quelle attraction sensorielle.

L’entrée de « Jonas » dans le salon ne lui fait rien de plus que de s’émouvoir une nouvelle fois de la ressemblance extraordinaire qu’a le nouvel arrivant avec les précédents, ne serait-ce quand même cette douceur du visage qui le différencie quelque peu à condition d’en être particulièrement sensible ou comme lui d’y chercher la cause qui rend ses amis aussi soudainement différents.

« Jonas » aperçoit Florian qui se lève du canapé pour l’accueillir, son esprit reprend alors le dessus sur ses sentiments et un sourire amusé que le jeune rouquin en face de lui prend pour une preuve de plaisir à le revoir, illumine le visage de « Jonas » qui s’élance vers lui jusqu’à ce qu’il se retrouve dans ses bras qui se sont automatiquement refermés sur ses reins et lui roule une pelle d’enfer juste après avoir prononcé les quelques mots qui sidèrent les deux autres garçons ainsi que Maurice assistant à cet épanchement pour le moins surprenant.

- Mon chéri !! Tu m’as trop manqué !!!

2eme année avant Pâques 3ème année : (20/134) (Paris) (Les triplés se dévoilent) (fin)

L’instant est à marquer d’une pierre blanche et sera évidemment inoubliable, aussi bien pour ceux qui y assistent que pour celui qui le subit ou même celui qui en est l’instigateur et c’est Maurice qui le premier exprime son ressenti en explosant de rire devant la tête que fait Florian.

En effet celui-ci pris par surprise prend sa tête de grenouille, avec ses yeux ronds marquant un étonnement non feint, les bras ballants le long du corps comme ceux d’une poupée de chiffon.

Malgré tout, le geste de Jonas met à mal sa libido et d’être ainsi dans les bras de ce mec qu’il kiffait déjà suffisamment sans ça, commence à faire son « petit » effet.

Jonas s’en aperçoit bien malgré lui et il commence petit à petit à être pris à son propre jeu, il est maintenant piégé de sa propre plaisanterie et son cœur comme son corps s’abandonnent à ce baiser dont il a perdu toute mainmise.

Pour Thomas et Yuan après un début où le doute les a laissés avec une drôle d’impression, celle douloureuse d’avoir été trahi par leur ami, les réactions de celui-ci qui de toute évidence est aussi surpris qu’eux les rassurent très vite et ils comprennent alors le coup monté par le troisième de la fratrie, amusés maintenant d’assister au retournement de situation.

Un petit clin d’œil de Florian fait comprendre à ses deux amis ce qu’il attend d’eux et le sourire leur vient quand ils se rapprochent des deux rouquins pour prendre doucement le plus grand par les hanches et le caresser, sentant bien qu’il a déjà perdu pied de la réalité avec l’attirance certaine sur lui de leur copain, qui a repris le dessus et mène maintenant la danse à son plus grand dam.

Maurice commence à se sentir de trop et préfère se retirer plutôt que de jouer les voyeurs, même s’il comprend bien que ça restera dans la plaisanterie et que tout ce jeu n’est en fait qu’une légitime vengeance en retour de la blague de Jonas.

Malgré tout même s’il est très ouvert d’esprit, ce genre de rapprochement entre garçons n’est pas vraiment sa tasse de thé et c’est donc avec beaucoup de discrétion qu’il quitte l’appartement, tombant sur les deux autres énergumènes qui dès qu’ils le voient ne peuvent s’empêcher de lui tomber dessus pour en savoir plus.

- (Johan) Comment ça se passe avec « Jo » ?

Savourant sa réponse par avance comme un retour de bons procédés suite à la façon dont lui aussi s’est fait mener en bateau par les trois garçons, Maurice prend un air mi horrifié, mi choqué quand il leur répond.

- J’espère qu’il a déjà connu ce qui se prépare pour lui, sinon ça risque d’être traumatisant pour la suite de sa vie sexuelle. C’est d’ailleurs pour ne pas faire de voyeurisme que j’ai préféré partir, sans doute je me trompe et que finalement votre frère va en éprouver du plaisir.

Jordan blanc comme un linge.

- Ils ne vont pas le violer quand même ?

- A la façon dont il a abordé Florian, ça aurait du mal à passer pour un viol et il devait s’attendre à ce que les deux autres s’y mettent aussi.

***/***

« Dans le salon »

Jonas ne sait plus quoi faire, d’un côté son esprit s’affole et voudrait prendre du champ pour réfléchir mais c’est sans compter sur toutes ces caresses qui le perturbent plus qu’il ne l’aurait cru, alors que d'un autre côté son corps se tend vers ces mains qui le palpent avec envies, ses lèvres toujours soudées à Florian qui maintenant mène le jeu en le faisant frémir d’un désir qui croit en lui de façon exponentielle.

Les attouchements de Thomas et de Yuan restent décents pourtant, leurs caresses ne se faisant que sur le haut du corps du jeune homme alors qu’ils sentent bien le trouble de celui-ci et l’état d’excitation que ne cachent pas ses vêtements.

C’est quand ses yeux commencent à briller et que quelques larmes s’écoulent sur ses joues que tout s’arrête et que Florian avec une dernière bise rapide sur ses lèvres le fait s’asseoir sur le canapé en s’asseyant près de lui, bientôt suivi de ses deux amis visiblement navrés de voir combien leur petite vengeance a marqué ce garçon magnifique dont la douceur et la fragilité émotive leur plaisent décidemment beaucoup.

- Qu’est ce qui t’a pris de faire ça ?

Jonas tourne la tête vers le petit rouquin qui encore une fois lui chamboule le cœur, il se rend compte alors qu’il a sans doute tout gâché avec lui et ses larmes redoublent alors sans qu’il puisse les retenir.

- Excuse-moi, c’était juste pour venger mes frères. Ce n’était pas malin de ma part.

Un petit sourire émerge néanmoins de son visage toujours en larmes.

- Maintenant j’en avais aussi envie !

La porte d’entrée s’ouvre à ce moment-là faisant apparaitre les deux frères dont l’inquiétude marque leurs traits, visiblement prêt à en découdre si quelque chose de mal était arrivé à Jonas.

Ils s’arrêtent net devant la scène se passant sous leurs yeux et démontrant tout autre chose que ce à quoi ils s’attendaient, les laissant un instant tout bête en ne sachant plus comment réagir.

Les avoir enfin tous les trois réunis près d’eux laissent ébahis nos amis qui restent sur le cul devant une telle ressemblance, ne serait-ce l’attirance inexplicable qu’ils éprouvent pour celui qu’ils entourent toujours en tentant de le réconforter, n’acceptant pas dans leur for intérieur de le voir dans une telle détresse émotionnelle alors qu’ils n’aimeraient que le câliner à l’envi.

C’est « Coco » qui détend l’atmosphère d’un tonitruant et inattendu.

- « Saluuutt Les Rouquemoutes !!! »

2eme année avant Pâques 3ème partie : (21/134) (Reims) (Chez les Viala)

« Dimanche en fin d’après-midi, dans le train menant à Reims »

Je regarde le paysage défiler avec un petit pincement au cœur, les au revoir d’avec mes amis étant comme à chaque fois des plus difficiles.

J’ai beau me dire que ce n’est que pour quelques semaines, pour Thomas tout du moins parce que Yuan a prévu de passer ses week-ends à Reims en se partageant équitablement entre Patricia et lui, gardant bien sûr ses nuits pour son amie.

Le départ des triplés le samedi soir n’a pas été sans la promesse de se revoir au plus tôt dès son retour, chacun appréciant ces trois garçons qui les ont marqués par leur intelligence et leur gentillesse, leur beauté étant pour lui un facteur dont il ne tient pas forcément compte même s’il doit reconnaitre que ses amis sont tous plutôt bien pourvus à ce niveau.

Maintenant il ne l’a pas fait exprès et c’est un pur hasard qu’il en soit ainsi, sans doute est-ce lié au fait qu’il préfère les garçons aux filles et que donc ses choix en amitié se portent en priorité sur des personnes en premier lieu attrayantes pour lui.

Il en est là dans ses pensées quand le train entre en gare et qu’il récupère ses valises pour attendre devant la porte du compartiment de pouvoir en sortir.

Une fois dehors, un sourire malicieux lui fait chercher du regard ceux qui ne doivent pas manquer de l’y attendre pour maintenir leurs surveillances sur lui.

Il reconnait rapidement le véhicule ainsi que les deux personnes qui le voient arriver vers eux et avec un sans gêne comique, ouvrir le coffre pour y déposer ses valises et venir ensuite s’installer à l’arrière.

- Salut les gars !! Vous pouvez me déposer chez les Viala ? ça m’évitera de faire le trajet à pieds ! Hi ! Hi !

***/***

« Chez les Viala »

Damien termine ses cours avec un soupir de satisfaction et range ses affaires dans son sac afin de ne rien oublier le lendemain pour se rendre au bahut, il sourit car son copain ne va plus tarder et qu’il commençait à lui manquer, tout autant qu’à ses frères et ses parents d’ailleurs qui étaient tous volubiles au déjeuner, signe certain de la hâte d’être au soir pour se retrouver enfin tous ensemble.

Guillaume entre dans sa chambre, il regarde le deuxième lit qui ce soir sera occupé par son ami et sourit lui aussi de satisfaction, ils ont tellement de choses à se raconter qu’il ne s’attend pas à dormir tôt ce soir surtout qu’il se doute bien à ce que Damien et Aurélien squattent ici eux aussi.

Frédéric travaille à ses cours de fac dans la pièce qui lui sert de bureau, cette semaine a été assez mouvementée car il lui a fallu en plus tout organiser pour les examens que doit passer Florian à partir de ce mercredi qui vient et dont on lui en a confié l'organisation.

Les enveloppes sous plis scellés sont parvenues au doyen dans la semaine et celui-ci les a tout de suite mises dans le coffre, dans l’attente des personnes désignées à la surveillance de Florian et qui seules seront habilités à les ouvrir au début de chaque session.

Ils seront ensuite envoyés sous plis scellés à l'académie de Paris qui devra alors les confier à des correcteurs désignés pour leurs compétences dans les domaines concernés, afin de les noter sans en connaitre l’auteur et de garder par là même une parfaite impartialité.

Frédéric a été impressionné par les matières choisies, il y a bien sûr les thèmes généraux que tout étudiant en dernière année devra passer pour valider son cursus et obtenir son diplôme généraliste, mais aussi toutes les spécialisations les plus poussées que seuls quelques-uns choisissent en connaissance de cause mais certainement pas dans leur intégralité comme ce sera le cas pour son protégé.

Jusqu’à ce jour, Frédéric n’a souvenir que de quelques rares personnes cumulant deux, voire trois doctorats, le fait est que la mono spécialisation est de mise partout dans le monde et une personne pratiquant la chirurgie cardiaque n’aura certainement pas l’envie ou même la faculté de pratiquer par exemple l’orthophonie ou quelques autres spécialités sauf si elles se rapprochent suffisamment de son choix premier pour être complémentaires.

Trois jours d’examens sont prévus pour Florian, avec la faculté de rendre ses copies avant la limite de temps octroyé pour chacune d’elles et de pouvoir ainsi à sa seule convenance en raccourcir la durée totale.

Annie comme chaque dimanche fait son repassage, ou du moins ceux des vêtements trop intimes qu’elle ne confie pas à la jeune femme qui s’en occupe habituellement et son regard se porte souvent vers l’extérieur pour surveiller l’arrivée de celui qu’elle considère comme son quatrième fils.

Un claquement de portière de voiture lui amène le sourire et lui fait éteindre son fer à repasser en se dirigeant toute guillerette vers la porte d’entrée non sans oublier de lisser sa robe pour lui donner meilleure apparence, coquetterie bien féminine mais qui prouve bien la joie d’accueillir l’enfant prodige qui commençait réellement à lui manquer.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (22/134) (Reims) (Chez les Viala)

(Suite)

« Dans la chambre après le dîner »

La fratrie écoute bouche bée la semaine que Florian a passé à Paris, leurs visages marquant les différentes anecdotes ou dangers qu’il a vécu et quand il termine enfin, un millier de questions l’assaillent auxquelles il répond du mieux qu’il peut.

L’histoire de Luka bien sûr est celle qui les a le plus marqués, c’est avec effroi qu’ils ont appris la fin brutale de celui qu’ils avaient connu au cirque et dont ils n’auraient jamais pensé qu’il puisse être aussi monstrueux, au point de faire subir ce qu’il a fait au collègue de Raymond.

Damien se tient le service trois pièces en frissonnant, faisant rire les autres devant sa façon de faire.

- (Guillaume) De quoi tu as peur « Dami » ? Il y aurait déjà fallu qu’il la trouve pour te la couper ! Hi ! Hi !

- (Aurélien) De toute façon pour ce qu’elle te sert ! Hi ! Hi !

Damien fusille son frère des yeux.

- Tu veux peut-être que je te montre ? Non mais !! Qu’est-ce que ça veut dire cette phrase pourrie !!

Aurélien voit que son benjamin démarre au quart, il en rajoute donc une couche juste pour le faire marronner.

- Juste que c’est Mathis qui fait l’homme pas vrai ?

- (Damien) D’où tu tiens ça toi ?

- J’ai mes sources !!

- (Guillaume) Tu ne vois donc pas qu’il te charrie ?

Trop tard pour raisonner Damien qui déjà a baissé son pantalon et mis son sexe sous le nez de son grand frère.

- Alors t’en dis quoi ?

- Que j’ai raison ! Hi ! Hi ! C’est quoi ce truc tout minus ?

- Montre la tienne, qu’on rigole cinq minutes ?

En disant ça, il se manipule la queue toujours sous le nez de son frère suffoqué d’un tel culot, petit à petit la bête se dévoile et prouve par la même qu’elle est plus que conséquente et qu’il n’a pas à en rougir bien au contraire.

- Alors !! Tu te dégonfles ??

Contre toute attente, Aurélien sourit et d’un mouvement inattendu pose un doigt sur l’arrière du sexe maintenant tendu à l’extrême de son frère, il le plie de force pour le lâcher et le voir claquer sur son ventre.

- Et bien mon cochon !! C’est moi qui te fais cet effet-là ?

- Bien sûr que non !! C’était juste pour te montrer !!

- (Guillaume) En tous les cas ça ne te fait pas reculer « Aurel » !! T’as le nez presque dessus ! Hi ! Hi !

Aurélien stoïque.

- C’est pour mieux la voir mon enfant !!

Je ris à mon tour.

- Tu dois être sacrément myope alors, parce que là on pourrait croire que tu vas lui faire une gâterie ! Hi ! Hi !

Aurélien avec un clin d’œil.

- Hum !! Ne me tente pas !!

Damien avec un mouvement de recul.

- Hé !! Mon frère qui devient PD, j’y crois pas !!

Guillaume surpris lui aussi.

- Qu’est ce qui te prend ?

Aurélien avec un grand sourire.

- Faudrait savoir ce que vous voulez les gars !! Qui c’est qui dit toujours qu’il ne faut pas mourir idiot ?

Guillaume sur le cul.

- Dis-moi que tu déconnes là ??

- (Aurélien) Bien sûr que je déconne !! Faudrait encore une fois savoir ce que vous voulez les mecs !! Vous vous êtes assez plaint que je ne participais jamais à vos petites joutes et à la moindre allusion vous m’envoyez bouler dans mon coin.

- (Guillaume) Ce n’est pas la même chose, il ne faut pas non plus tout mélanger !! Il y a une sacrée différence entre se faire une branlette entre nous et ce que tu laisses sous-entendre !!

- (Damien) Sors ta queue et montre-nous que tu serais ok pour participer à nos petits jeux alors ??

Je ne dis rien, trop éberlué par cette conversation qui sort des sentiers battus.

C’est vrai que jusque-là Aurélien n’a jamais voulu participer à nos jeux et même faisait en sorte de nous quitter vite fait dès qu’on y faisait allusion, de le voir aussi prêt à l’accepter me démontre que l’effet de manque de sa copine le travail plus que j’aurais cru ça possible et que lui aussi cherche un exutoire à sa libido de jeune mec en pleine possession de ses moyens.

Je capte son regard qui semble attendre une réaction de ma part et je me rends compte pour la première fois que c’est moi la cause de ce refus de participer depuis tout ce temps, sans doute de peur que je me fasse une fausse idée de lui et ne le respecte plus autant car il est vrai qu’il est pour moi un exemple que j’ai toujours voulu suivre et qui m’a permis de m’affirmer depuis que je suis venu vivre chez eux.

- C’est moi qui t’ai bloqué jusque-là ?

Ses yeux se baissent, avouant ainsi que j’ai vu juste.

- Oui !!

Je hoche la tête.

- Je comprends !! Mais c’est nul !! Tu crois que ça aurait changé quoique ce soit de l’estime que j’ai pour toi ? Ça voudrait dire que je n’en ai pas pour Guillaume et Damien alors ? C’est du grand n’importe quoi, tu t’en rends compte j’espère ?

Guillaume nous regarde complètement à l’ouest.

- Arrête de parler en code !! Allume les phares !! C’est quoi cette histoire ?

- Juste que ton frangin avait peur de baisser dans mon estime s’il participait à nos petites séances de branlettes.

- (Damien) C’est pour ça qu’il n’a jamais voulu rester ?

- Demande-lui !!

Nos regards sont tous fixés sur Aurélien qui relève enfin la tête et nous sourit d’un air gêné qui nous fait nous rapprocher de lui pour lui apporter toute notre affection.

- C’est moi l’aîné vous comprenez et j’avais trop honte !!

- (Damien) Pourtant tu savais que je regardais par le trou de la serrure quand tu te le faisais en solo ?

- J’avoue oui !! Mais ce n’est pas un scoop non plus.

- T’es qu’un vieux cochon comme nous alors ?

Qui ne répond … dit l’adage et Aurélien reste muet le visage empourpré par la gêne de s’être fait démasquer.

- Bon !! Ok !! Ça tombe bien en plus, j’en tiens une qui ne demande qu’à prendre son pied ! Hi ! Hi !

Damien va mettre un tour de clé à la porte de la chambre, le sexe toujours à l’air et avec la même raideur qui annonce ses intentions de profiter de cette conversation pour remplacer les paroles par la pratique, c’est d’une voix fortement chargée d’envie.

- Pas de tir sécurisé !! Prêt pour le lancement !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (23/134) (Reims) (Chez les Viala)

(Fin)

En prononçant ses paroles, son pantalon et son slip tombe au sol, vite suivit par son teeshirt pour se retrouver nu devant ses frères et prendre en main son sexe palpitant, déjà prêt à se donner du plaisir.

Aurélien a le regard fixé sur son jeune frère en se mordillant les lèvres, n’osant encore faire comme lui et ce n’est que quand il voit les deux autres se mettre nus à leur tour et entamer côte à côte une branlette frénétique sans faire attention à lui, ou du moins sans le faire voir, qu’il soupire un grand coup et dégrafe son pantalon pour se mettre à son tour à poil, le sexe tendu à outrance faisant sourire subrepticement les trois compères qui ont enfin la preuve qu’il ne demandait que ça lui aussi.

***/***

Chacun de nous se met alors dans la position qui lui convient le mieux, je m’allonge sur mon lit vite rejoint par Guillaume qui me sourit.

Damien va s’allonger sur l’autre lit en regardant son grand frère, qui soupire et le rejoint à son tour, les quelques minutes qui suivent ne sont plus troublées que par les frottements humides de nos manipulations.

Le fait qu’Aurélien soit avec nous m’amène un plaisir autre que sexuel, mais plutôt celui d’une grande connivence entre nous qui nous permet d’assouvir ensemble et sans honte, ce que beaucoup se donnent seuls dans les endroits les plus insolites.

Je vois bien que tous nos yeux convergent vers le sexe d’Aurélien, que nous n’avions jamais ou très rarement eu l’occasion de voir d’aussi près et surtout dans cette situation, il n’a pas à rougir de cette bite magnifique aux proportions honorables avec pendant au-dessous deux belles boules bien poilues.

***/***

« Quelques minutes plus tard »

Guillaume est allongé sur mon lit les mains derrière la tête.

- Wahou !! C’était chaud !!

Je m’allonge près de lui.

- Tu vois « Aurel » ? Il n’y avait pas de quoi en chier une pendule !!

Damien revenu près de son grand frère.

- C’est mieux qu’en solo pas vrai ?

Aurélien tourne sa tête vers lui, visiblement tout tabou sur le sujet disparu.

- C’est plus humide surtout !! Tu m’en as foutu partout espèce de sale pervers !!

- (Damien) Je n’ai pas pu me retenir !! C’était trop excitant !!

Guillaume en me regardant.

- Comment tu fais pour avoir autant de réserve toi ? Un peu plus tu te faisais un shampoing ! Hi ! Hi !

- Je dois être un peu exhibitionniste sur les bords ! Hi ! Hi ! Ça m’excite grave dès que je ne suis plus seul.

- Pourtant tu n’es pas encore en manque ?

- On dirait bien que si comme tu as pu le voir !!

- Ne me dis pas qu’avec « Thom » et « Yu » vous n’avez rien fait ce matin pour vous dire au revoir, je ne te croirai pas !!

- Ça me manque déjà apparemment et puis de vous voir aussi chaud, c’est quand même quelque chose !! Pourquoi vous n’invitez pas vos copines un weekend de temps en temps ? Avec le TGV c’est pourtant rapide !!

Guillaume fait alors une grimace des plus explicite.

- Oui mais ça revient cher !!

Je comprends subitement qu’ils n’ont pas les moyens suffisants et qu’ils ne veulent pas demander à leurs parents l’argent nécessaire pour qu’ils puissent se voir plus souvent.

Je prends alors mon téléphone sous leurs regards surpris et j’appelle mon blondinet d’amour, qui décroche dès la première sonnerie comme s’il couchait avec.

- C’est du rapide dis donc ! Hi ! Hi !

- ……………

- Oui, ça fait un moment déjà et toi bien rentré ?

- …………..

- Tu les embrasses de ma part !!

- ………….

- J’ai un service à te demander, demain tu peux passer à la gare et voir si c’est possible d’acheter trois abonnements à l’année pour des allers retours Aix-Reims ?

- ………..

- Bingo !! T’as tout compris beau blond ! Hi ! Hi ! J’ai les frangins qui ont les poils des balloches qui font velcro avec la moquette !!

- ……….

- Rigole pas c’est sérieux !!

- ……….

- Ok !! T’es un chef !! D’ailleurs ça me fait penser que tu pourrais aussi en prendre pour nos deux loulous !! J’aimerais bien les avoir en weekend avec nous quand nous sommes à Paris, « Yu » a de la place !!

- ………..

- Bah !! On verra !! De toute façon ça me permettra de les voir.

- ……….

- Bisous tout partout mon grand !!!

- …………..

- Oui !! Là aussi ! Hi ! Hi !

Je raccroche juste à temps pour mettre mes bras devant moi et recevoir mes trois copains sur le paletot, trop content par ce qu’ils ont compris que je faisais pour eux.

C’est Annie qui me sauve des chatouilles en tapant à la porte.

- C’est fini ce chahut oui !!! Quel âge vous avez donc !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (24/134) (Reims) (Lundi)

« CHU, début de matinée, dans le bureau du directeur »

- ………….

- Demande-lui de passer à mon bureau s’il te plait.

- ………….

Robert Mercier raccroche son téléphone et machinalement regarde l’heure à sa montre, il sourit en se demandant combien de temps cette fois encore il va falloir à Florian pour faire la centaine de mètres qui les sépare.

Il parie pour une demi-heure au moins étant donné le temps qu’il s’est passé depuis sa dernière apparition au centre hospitalier qui date déjà d'une grosse semaine, cette pensée lui amène une grimace de contrariété car il est conscient qu’ils n’auront certainement plus d’ici peu la chance de l’avoir avec eux.

Maintenant il se trompe peut-être car il se rappelle aussi que c’est Florian qui a choisi cet hôpital alors qu’il aurait pu déjà il y a quelques temps choisir un établissement beaucoup plus réputé, le fait qu’il soit aussi lié avec les Viala lui laisse une lueur d’espoir de pouvoir le garder encore quelques temps même si tout ce qu’il entend depuis plusieurs semaines lui laisse le doute là-dessus.

Un bref coup à sa porte qui s’ouvre dans la foulée, laisse apparaître le visage grêlé aux yeux si perturbant et Robert retrouve instantanément le sourire, étant incapable de résister à ce visage si particulier.

Le garçon comme à son habitude lui tombe dans les bras pour l’embrasser, Robert reste même avec le temps très sensible à cette petite attention qui fait que le lien entre eux soit si personnel.

- Tu voulais me voir ?

- Oui ! C’est au sujet de tes prochains examens !

- On a encore le temps d’ici juin, non ?

- Comment ça juin ?? Tu n’es donc pas au courant ?

- Mais de quoi tu parles à la fin ? Au courant de quoi ?

- C’est mercredi qui vient que tu les passes, ils auraient pu te prévenir quand même !!

- Bah !! Pas grave !!

- Comment ça pas grave ? Tu n’as que deux jours pour réviser !!

- Réviser quoi ??

- Et bien tes cours par exemple !! N’importe quel étudiant révise avant un examen, c’est pourtant bien connu !!

Je frappe mon front d’un doigt.

- Tout est déjà là-dedans tu sais ? Dis-moi plutôt où ça va se passer ?

- A la fac !! C’est quand même étonnant que Frédéric ne t’en ait pas parlé puisque c’est lui qui était chargé de tout organiser.

- Je suis rentré d’hier soir et on a beaucoup parlé, il a sans doute oublié et en plus il sait très bien que je n’ai pas besoin de revoir quoi que ce soit.

- Tu m’étonneras toujours !! Parlons d’autre chose, tu as vu André ce matin ?

- Non ! Pas encore pourquoi ?

- (Robert) Parce qu’il ne va pas te rater ! Hi ! Hi ! Il n’oubliera sûrement pas à qui il doit sa guérison, attends-toi à ce qu’il te tombe dessus dès qu’il apprendra que tu es là.

Amusé à l’idée.

- Beurk !!

- Tu n’y couperas pas alors reste zen !! Il t’aime beaucoup et il te doit également beaucoup, laisse le te remercier il y tient trop.

- Bon !! D’accord, de toute façon il faudra bien que j’y passe ! Hi ! Hi !

- Tu bosses avec René aujourd’hui ?

- Non !! En pédiatrie, parait qu’il y a deux minots qui ont des gros problèmes cardiaques et l’équipe prépare déjà le bloc.

- Comment Julien a-t-il pris sa mise à l’écart ?

- Pas trop mal je crois, il est conscient qu’il y arrivera mieux en restant sur une seule spécialité et Maxime l’a heureusement bien compris lui aussi.

- Tout va pour le mieux alors ? C’est bien ! J’aurais été contrarié si vous vous étiez disputé.

- Il n’y a pas de raisons, c’est purement professionnel et ça ne change rien à notre amitié.

Robert va pour répondre que son téléphone retentit et l’en empêche.

- Oui allô !!

- ……

- Il est là oui !! Pourquoi ?

- ……..

- Entendu je lui dis qu’il vous rejoigne tout de suite !!

Robert raccroche, visiblement contrarié.

- On t’attend au bloc !! Un des nouveaux nés vient de faire un arrêt cardiaque !!

- Et merde !!!

Je prends mes jambes à mon coup en criant « chaud devant » dès que je croise une personne dans le couloir, qui aussitôt se plaque le long du mur en me regardant avec étonnement courir comme un dératé.

J’arrive quelques secondes plus tard au bloc, Patricia est penchée sur le bébé et lui fait un massage cardiaque, deux doigts appuyant en rythme sur sa poitrine pendant que Maxime lui applique un masque à oxygène.

Elle me voit arriver et d’une voix marquée par l’inquiétude.

- On est en train de le perdre !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (25/134) (Reims) (Lundi) (suite)

J’analyse quelques secondes l’état de l’enfant et ma décision se prend dans la foulée, comprenant qu’il n’y a plus que cette solution pour le rattraper.

- Emilie un scalpel vite !!! Julien !! Une perf de "O" neg" vite !!

Patricia comprend mon intention et son visage exprime toute la tristesse d’en arriver à cette extrémité mais comprend très bien que c’est le dernier espoir de sauver le nourrisson.

J’incise précisément la poitrine du bébé et y place deux écarteurs, le petit cœur apparaît alors que je le prends entre mes doigts pour le masser doucement.

- Branchez-le sur un respirateur !! De toute façon il fallait qu’on l’opère.

Les minutes sont précieuses et chacun en est conscient, malgré le stress tous restent très professionnels et gardent un calme que beaucoup leur envieraient au vu de la situation.

Heureusement que j’avais eu le temps de prendre connaissance de son dossier médical avant d’être convoqué chez Robert, ça me permet de trouver tout de suite la valvule malformée qui bouche l’entrée au ventricule droit et qui de ce fait, a fini par occasionner cet arrêt cardiaque.

Je compte les secondes dans ma tête en y adaptant l’acte chirurgical pour ne pas dépasser le temps maximum qui permettra de refaire repartir le cœur sans trop de dommages collatéraux.

Ma dernière suture se termine quand mon décompte arrive à dix secondes et j’envoie un courant à cœur ouvert pour le faire repartir en surveillant d’un œil le moniteur toujours plat.

J’augmente légèrement le voltage et envoie une deuxième décharge, toujours rien et je sens l’ambiance autour de moi qui devient fataliste, s’attendant à la triste finalité de notre action désespérée.

Ce n’est pas dans ma nature de baisser les bras, je masse à nouveau le minuscule organe en priant pour qu’il reparte.

- « Pat » envoie le jus !! Ne t’occupe pas de mes mains !!

Patricia replace rapidement les électrodes et remet en route le stimulateur, je ressens le picotement du courant mais aussi la pulsation du muscle qui reprend son rythme aidé par mes doigts qui le massent toujours.

- (Julien) C’est bon !! Ça repart !!

- (Maxime) Nous avons été le rechercher loin celui-là !!

Je regarde Patricia qui me fait un grand sourire.

- Tu le refermes ? Surveille bien ses constantes, garde le sous oxygène et met le sous couveuse, il faut que son organisme se renforce avant de le débrancher. Emilie !! Tu surveilles son état infectieux, manquerait plus qu’une de ses saloperies se développe en profitant de sa faiblesse actuelle.

Je sors du bloc pour changer de vêtements et me désinfecter les mains, Maxime me rejoint avec un regard qui en dit long sur ce qu’il pense de tout ça.

- On a eu chaud cette fois ci pas vraie ?

- (Maxime) Ce n’est rien de le dire, j’ai bien cru qu’il ne reviendrait pas !

- Comme quoi il ne faut jamais baisser les bras, j’ai bien senti tout à l’heure que vous étiez prêt à le faire. Tu aurais toi aussi pu être un bon médecin « Max », mais n’oublie jamais qu’il faut toujours y croire.

- Je m’en souviendrai !! J’ai un bon professeur !!

- Ah oui ?? Je le connais ??

Maxime se demande un instant s’il plaisante, mais l’air sérieux de son ami lui démontre que ce n’est pas le cas et il en reste un instant sans voix.

- Mais enfin « Flo » !! C’est de toi que je parlais !!

- Ah !! Et tu disais quoi ??

Maxime n’étant pas autant habitué que d’autres aux sautes d’esprit de son ami, le regarde avec stupeur en se demandant bien ce qu’il lui arrive.

- Tu te sens bien ??

2eme année avant Pâques 3ème partie : (26/134) (Reims) (Lundi) (suite)

Sa question, mais surtout le ton avec lequel il l’a posée me fait revenir à la réalité.

- Oui c’est bon !! Juste que j’étais perdu dans mes pensées.

- Ça t’arrive souvent ? C’est assez tripant comme truc !! Tu devrais consulter un psy !!

- Ça fait quatorze ans que j’en vois un tu sais ?

- Et il en dit quoi ?

- Il cherche toujours à comprendre je crois bien ! Hi ! Hi !

Julien arrive à son tour, il voit bien l’air inquiet de Maxime ainsi que l’amusement de Florian.

- Un souci ?

Maxime me fixe un petit moment avant de lui répondre.

- Non !! J’ai juste eu peur pour le bébé et Florian trouve ça marrant.

- Je vais prendre un jus les gars, préparez le bloc pour le deuxième !!

Maxime attend que son ami ait tourné à l’angle du couloir pour attraper Julien par le bras.

- Florian m’inquiète tu sais !!

- Comment ça ?

- Tout à l’heure il était comme absent, je lui parlais et il répondait à côté.

- J’ai déjà été confronté à ça une ou deux fois, il n’y a pas de quoi en faire un plat !! Juste qu’il faut toujours que son cerveau travaille sur quelque chose et des fois c’est comme s’il était dans une autre réalité, mais ça ne dure jamais bien longtemps.

- Ça m’a fait bizarre, tu ne peux pas imaginer !!

- Moi aussi la première fois et Thomas m’a raconté qu’il l’a toujours connu comme ça et que souvent quand ils étaient plus jeunes, il passait des après-midi complètes enfermé dans ses pensées. Viens plutôt m’aider à préparer le bloc, je n’aimerai pas que l’autre nourrisson nous fasse le même coup que tout à l’heure.

***/***

« Salle de pause »

- Ah !! Je te tiens enfin toi !!

Je me retourne brusquement, surpris par cette voix qui me fait renverser une bonne dose de mon gobelet sur le sol.

- Oups !! Ça te prend souvent de surprendre les gens comme ça ?

André ne se démonte pas et vient prendre le jeune rouquin dans ses bras, le gobelet termine sa course sur le sol mais il n’en a cure et embrasse avec effusion les joues de Florian à qui il doit tant.

- Merci pour tout mon garçon, je sais que tu n’aimes pas forcément qu’on vienne te remercier mais j’avais trop envie de te serrer dans mes bras.

Je louche sur les dégâts au sol.

- Regarde le résultat ! Hi ! Hi ! Tu es quitte pour me repayer un café !!

- Autant que tu voudras, tu te rends compte que sans toi ma vie était foutue ?

- Tout va bien maintenant pas vrai ?

- Grace à toi, oui ! Je t’en serai éternellement reconnaissant tu sais ?

- Surtout n’arrête pas tes médicaments, je t’en préparerai d’autres cette semaine. Suffisamment pour que tu tiennes jusqu’à ce qu’il soit commercialisé, mais n’en parle à personne pour l’instant surtout !!

- Pour qui tu me prends ? Bien sûr que je n’en parlerai pas !! Cette découverte que tu as faite va marquer les esprits encore plus que ce qui a été trouvé ses dernières années.

- Même les petites pilules bleues ! Hi ! Hi !

- Même ça oui !! Quoique à nos âges cela pourrait devenir utile ! Hi ! Hi !

- Tu parles pour toi là, heureusement pour moi de ce côté-là ça va plutôt bien. Bon !! Tu me le payes ce café ? J’ai encore du taf ce matin moi !!

***/***

« Quelques minutes plus tard »

Je sors de la salle de pause songeur, un sourire aux lèvres à l’idée de la petite farce que je vais lui faire suite à notre petite conversation et c’est avec amusement que je retourne au bloc en me promettant de me mettre au travail cet après-midi même.

Le deuxième bébé ne posa aucun problème et son opération se déroula en deux temps trois mouvements, laissant encore une fois la rumeur augmenter une réputation qui n’a plus rien à prouver.

***/***

« Début d’après-midi au laboratoire de préparation pharmaceutique du CHU »

Les deux pharmaciens préparateurs du centre sont surpris de voir entrer dans leur labo le petit rouquin avec son éternel sourire, ils lui cèdent volontiers les lieux sur sa demande et malgré la forte envie qu’ils ont d’assister à ses recherches fondamentales, ils rentrent chez eux profitant de cette liberté pour récupérer quelques heures sur leur quota conséquent de repos compensateurs.

Je vérifie qu’il ne me manque rien et satisfait de mon inventaire, je commence à mettre en culture rapide les molécules nécessaires à la conception de ma bithérapie.

Pour aller plus vite, je change quelque peu la posologie pour en faire des sachets de poudre buvable plutôt que la plus longue fabrication des comprimés qui me prendraient vraiment trop de temps.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (27/134) (Reims) (Lundi) (suite)

J’y rajoute avec une moue amusée une légère dose de sildénafil que j’ai auparavant décoloré pour ne pas mettre la puce à l’oreille d’André qui comprendrait rapidement sinon la cause de certaines raideurs inhabituelles à son âge, du moins dans leurs fréquences.

L’ensachage se fait avec un amusement qui m’éclate régulièrement de rire au point d’en avoir les larmes aux yeux, rien qu’à la pensée des retrouvailles que ça va certainement occasionner à un couple uni depuis de nombreuses années.

J’ai calculé large car je ne sais pas quand la mise sur le marché se fera à quelques mois près et c’est donc un paquet assez impressionnant de l’ordre de la boite à chaussure, que je transporte jusqu’à son bureau en fin de journée.

André me voit entrer avec ma boite sous le bras, il comprend aussitôt ce qu’elle contient et marque l’étonnement que j’ai pu en faire autant aussi vite.

- Et bien !! Tu n’as pas chômé on dirait !!

- J’avais du temps cet après-midi alors autant m’y mettre.

J’ouvre le carton et lui montre les petits sachets qu’elle contient.

- Surtout ne te trompe pas, je les ai marqués A et B et tu dois en prendre un de chaque tous les vingt-quatre heures, tu les verses dans un peu d’eau et tu le bois tout de suite surtout, les molécules qu’ils contiennent s’autodétruisent rapidement une fois en contact.

André est impressionné par le nombre conséquent de sachet dans la boite.

- Comment tu as pu en faire autant en si peu de temps ?

- Il en faut très peu pour être efficace, en fait il y a quatre-vingt pour cent d’adjuvants pour que ce soit buvable. Avec ça tu devrais en avoir assez pour attendre le médicament officiel, au pire je t’en referai le moment venu, pense juste à me prévenir une semaine ou deux avant au cas où.

- Je me ferais une petite réserve pour ne pas oublier.

- Sinon ceux que tu as déjà ne te posent pas de problèmes gastriques ?

- Non pourquoi ?

- Parce qu’un des deux médicaments n’est pas vraiment prévu pour cette posologie et il contient des molécules assez agressives, je serais toi j’arrêterais de les prendre maintenant que tu as les bons.

- Entendu !! Ah oui au fait avant que j’oublie ! Hi ! Hi ! Ma femme tient à te connaitre et t’invite à dîner quand tu voudras.

- Ce serait plus facile si c’est vous qui veniez, j’ai un emploi du temps qui ne me laisse pas vraiment beaucoup de liberté. Venez vendredi soir chez Frédéric si vous voulez !! Après ça nous irons finir la soirée en musique, je fais partie d’un groupe avec des copains.

- Frédéric m’en a jeté deux mots, il parait que vous vous débrouillez comme des chefs !!

- Tu verras ça par toi-même.

- Je pourrai emmener mon petit fils ? Seulement je te préviens, il est autiste mais très gentil.

- Bien sûr !! Son handicap n’est absolument pas un problème !! En plus j’aime beaucoup les gosses.

André sourit mais préfère ne rien dire pour lui faire la surprise, la particularité dans sa famille est d’avoir des enfants très tôt et son petit-fils n’est pas loin d’avoir l’âge de Florian, le fait qu’il soit autiste n’empêche pas qu’il soit la coqueluche de ses grands-parents qui s’en occupent régulièrement depuis sa naissance pour soulager ses parents.

- J’en parle à ma femme ce soir et je te donnerai ma réponse demain, mais je ne pense pas qu’il y ait de problèmes.

- Cool !! J’en parlerai avec Frédéric et Annie, je suis sûr qu’ils seront heureux de vous recevoir.

Ils discutent encore de choses et d’autres pendant quelques minutes puis l’heure commençant à être bien avancée, ils se quittent avec les embrassades marquées encore cette fois par l’énorme affectif d’André.

***/***

« Chez les Viala »

La « famille » est encore à table ce soir-là, heureuse comme à chaque fois qu’elle est au complet et c’est un papotage incessant marqué très souvent de rires joyeux qui s’échappent de la salle à manger, montrant combien adolescents et adultes partagent la même joie d’être réunis.

C’est une phrase sortant du téléviseur qu’ils laissent allumé dans le salon le temps du repas, qui les fait dresser l’oreille et s’y précipiter avec curiosité.

***/***

« PPDA annonce les sujets de la soirée. »

Un flash spécial nous ramène une fois encore vers ce mystérieux chercheur dont l’identité échappe encore à nos journalistes enquêteurs, il semblerait qu’une OPA soit en cours actuellement contre une firme américaine réputée. En effet depuis plusieurs jours des rachats boursiers en grands nombres ont pu être constatés depuis la France, la Chine et l’Arabie Saoudite. Les laboratoires Bohringer puisque c’est d’eux qu’il s’agirait, viennent de passer sous le contrôle d’un consortium nouvellement créé. Le ministre de la santé est actuellement en conférence de presse à ce sujet, voici les paroles de monsieur le ministre en différé de Matignon, enregistrés il n’y a que quelques dizaines de minutes à peine.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (28/134) (Reims) (Lundi) (suite)

L’image montre alors la salle de presse où plusieurs dizaines de journalistes tendent leurs micros vers le ministre de la santé, qui monte les marches menant à l'estrade d'une démarche assurée.

- (Un journaliste) Les rumeurs d’OPA sont-elles fondées monsieur le ministre ?

- Elles le sont oui et notre gouvernement a validé cette opération boursière qui sera capitale pour l’avenir de la recherche médicale de notre pays.

- Est-il vrai également que celui qui en est l’instigateur serait la même personne que celle qui aurait trouvé le remède contre la maladie d’Alzheimer ?

- Encore une fois vos informations sont exactes, c’est d’ailleurs dans le but de mettre au plus vite sur le marché le médicament contre cette maladie qui a été l’élément déclencheur pour cette opération boursière. Nos concitoyens pressent le gouvernement à agir rapidement depuis l’annonce de cette découverte.

- Mais pourquoi ce rachat ? N’y avait-il pas d’autres moyens ?

- Vous comprendrez qu’il nous était difficile voire impossible de mettre une telle découverte dans le giron d’une entreprise étrangère, notre pays avec la crise économique actuelle se doit de garder ses brevets et les exploiter sur son sol.

- Pourquoi ne pas les confier à une entreprise Française dans ce cas ?

- Parce que tout simplement c’est le choix du dépositaire du brevet qui veut en exploiter lui-même la fabrication et la commercialisation.

- Ce n’est donc encore une fois que pour une raison purement mercantile et capitaliste ?

- On pourrait le penser et c’est pourquoi notre président a eu une longue discussion avec cette personne, il en est ressorti que tout au contraire ses raisons n’étaient qu’humanitaire.

- Pourriez-vous nous en dire plus ?

- Tout ce que je peux vous révéler à l’heure où je vous parle, c’est qu’un vaste projet est en cours d’étude pour soulager les maux de populations du tiers monde et que cet argent ne servira uniquement que pour financer les sommes énormes qu’il faudra pour le pérenniser.

- L’état va aussi y trouver son compte !!

- C’est une évidence !!! Nos finances ne s’en porteront que mieux et les recettes en TVA, vignettes à l'export spécifiques et taxes diverses nous permettrons de nous libérer d’une partie de la dette qui nous empêche à l’heure actuelle d’avoir une relance économique satisfaisante, nous n’allons pas nous en plaindre !!

- Que pouvez-vous nous révéler sur ce mystérieux chercheur ? Pourquoi un tel mystère sur cette personne ?

- Je ne suis pas habilité à vous en dire plus, je m’en vois désolé.

- Y aurait-il un rapport avec un jeune médecin qui défraie actuellement les chroniques des journaux médicaux officiels ?

- Je ne vois pas de qui vous voulez parler.

- Un certain Fl…….

L’image se coupe brusquement et le présentateur du vingt heures réapparait, apparemment surpris lui aussi de l’interruption brutale de l’interview.

- Excusez-nous mesdames et messieurs mais la transmission avec notre régie a été coupée, je vous demande un instant de patience.

PPDA écoute visiblement quelqu’un qui lui parle dans son oreillette, son visage devient grave quand il reprend la parole.

- Il semblerait que nous ne puissions récupérer la transmission, vous m’en voyez désolé. Nous passerons donc au sujet suivant de notre journal……

***/***

Chez les Viala un long moment de silence succède au frisson d’angoisse qui les a tous parcourus quand le journaliste allait citer le nom de Florian.

Frédéric regarde sa femme devenue toute pâle et lui sourit sans chaleur, trop troublé lui aussi par ce qui a failli arriver et qui aurait très certainement changé leurs vies à tous du jour au lendemain.

Tout ce que je retiens de cette information, c’est que nous avons pris le contrôle de l’entreprise américaine plus vite que prévu et que nous allons pouvoir mettre très prochainement en place notre rachat en propre des laboratoires situés en France, ce n’est d’ailleurs plus qu’une histoire de signatures car personne dorénavant ne peut plus s’y opposer.

Je suis conscient que mon anonymat ne restera plus très longtemps à l’ordre du jour et qu’il va me falloir passer à la vitesse supérieure bien avant la date prévue, ça me gêne beaucoup ne serait-ce que pour mes amis qui sont encore loin d’avoir terminé leurs études.

Je ne serais pas étonné plus que ça d’avoir à les laisser quelques années alors qu’il me faudra certainement partir, sous peine de mettre à mal leurs tranquillités actuelles.

Cette option ne m’enchante pas du tout et je vais devoir trouver un subterfuge qui garantira ma propre tranquillité sans pour autant m’éloigner trop d’eux car je sais bien qu’il me sera impossible de vivre sereinement dans ces conditions, étant trop attaché à eux pour ça.

J’estime avoir encore quelques mois pour y parvenir et je soupire en regardant autour de moi, surpris des regards fixés sur ma personne.

- Qu’est ce qui se passe ? J’ai un cheveu blanc ou quoi ?

2eme année avant Pâques 3ème partie : (29/134) (Reims) (Lundi) (fin)

Frédéric sourit à mes paroles.

- Tu étais parti loin de nous il me semble ? Ça t’arrive de plus en plus souvent.

- Je réfléchissais à tout ce qui vient d’être dit et surtout des conséquences sur notre tranquillité, parce qu’il ne faut pas trop se faire d’illusions maintenant que les loups sont lâchés.

- (Aurélien) Remarque tu pourrais garder ton air Gogol et comme ça ils te lâcheraient vite les baskets.

- (Guillaume) Ce n’est pas con comme idée, j’ai vu le « huitième jour » et le héros était trisomique ou autiste je ne sais plus exactement mais en tous les cas super intelligent niveau maths mentales, je me rappelle qu’il arrivait à compter les cartes au casino.

- (Aurélien) C’est ce que je voulais dire tout à l’heure et en plus « Flo » n’aura pas vraiment à se forcer ! Hi ! Hi !

Je prends l’air le plus bête possible en louchant très fort.

- Je ne comprends pas tes allusions ??

Éclats de rire général qui fait du bien à tout le monde, Annie court rapidement jusqu’aux toilettes pour soulager sa vessie qui sinon va exploser.

- (Frédéric) Plus le secret de ton identité tardera et plus les gens y feront attention, Aurélien avait raison l’autre jour quand il en parlait et je commence à penser sincèrement qu’il vaudrait mieux que tu te découvres une bonne fois pour toute pour que les curieux passent à autre chose.

- Pourtant Maurice est contre cette idée !!

- Oui, mais lui il a ses ordres et doit s’y tenir.

- De toute façon ça arrivera bien assez tôt, les journaux cités par le journaliste vont aiguiser la curiosité des gens et avec internet il est très facile d’y avoir accès.

- (Annie) Vous dramatisez sûrement la situation, Florian est déjà connu de beaucoup de monde et encore personne jusque-là n’est venu nous déranger, peut être que quelque chose en lui le protège sans que nous nous en rendions compte qui sait ?

- (Frédéric) Tu as sans doute raison ma chérie, je m’en aperçois tous les jours que ce soit à la fac ou au CHU. Les gens qu’ils soient enseignants, élèves, malades ou faisant partie des services de l’hôpital, adorent Florian sans en aucune façon venir l’embêter et se contentent pour la plupart d’un petit geste de la main ou d’un sourire quand il passe près d’eux, alors qu’ils pourraient lui pourrir la vie sans même s’en rendre compte.

- Donc vous croyez que ça continuerait si mon nom venait à être dévoilé aux médias ?

- (Frédéric) Ah !! Parce que tu crois qu’aucun d’eux ne le connait ? Je ne te savais pas aussi naïf mon garçon !! Mais ton identité est un secret de polichinelle, juste qu’une censure du gouvernement les empêche de le publier. La preuve en est encore ce soir, tu y crois toi à cette histoire de régie qui ce serait mise en rideau juste à ce moment précis ? Et pourquoi du différé d’après toi alors que d’habitude ils n’hésitent pas à stopper un programme en cours, surtout quand il s’agit d’un flash spécial concernant la prise de parole d’un homme politique.

- Maurice serait là-dessous tu crois ?

- Et pas que lui !! Un homme seul même avec toute la puissance qu’il a ne pourrait arriver à un tel résultat s’il n’y avait pas derrière lui toute la machine politique du pays.

- Ouah !!! Je suis aussi important que ça pour eux ?? J’y crois pas !!!

- Tu es un ingénu mon garçon, ton petit monde te suffit et tu ne t’intéresses à rien d’autre sauf quand ça concerne quelqu’un de tes proches et à ce moment-là tu es capable des plus grandes choses qui soient, André en est la preuve flagrante !! Pouvoir sortir en une nuit un médicament efficace alors que des milliers de gens travaillaient dessus depuis des lustres en s’y cassant les dents en est une preuve flagrante.

- Ils doivent avoir de bons dentistes ! Hi ! Hi !

- Tu vois, tu recommences !!! On dirait que ton cerveau ne veut pas reconnaître ce que tu es réellement et tu t’en sors toujours par une pirouette pour prendre les choses au second degré.

- Je n’ai jamais demandé à être autrement que les autres et j’ai toujours fait en sorte de rester au niveau de ceux que je fréquente, je ne veux pas devenir une bête curieuse que l’on montrerait du doigt dès qu’on le verrait.

- Alors reste toi-même et montre-toi au monde comme tu es !! Un garçon honnête et amitieux qui ne souhaite que le bien de tous, tu verras alors que tout se passera bien.

- Et si tu te trompes du tout au tout ?

Frédéric sourit tendrement.

- Ça m’étonnerait beaucoup sais-tu ?

- (Aurélien) Montre en premier le Florian comique et gaffeur qui nous éclate de rire et tu verras que le reste n’aura plus autant d’importance ensuite, nous sommes tous bien placés pour savoir que ça fonctionne à merveille.

- (Damien) Rappelle-toi de la première fois qu’on t’a vu ? Nous nous demandions ce que pouvait bien être ce mec surdoué qui allait vivre chez nous et puis patatras !!! Voilà le lit qui s’effondre et nous montre un gamin pas si doué que ça au final ! Hi ! Hi !

- (Annie) Sauf qu’il l’a fait exprès justement pour que votre première rencontre se passe bien !!

Guillaume médusé.

- C’est vrai ???

- Ben oui !! Fallait bien détendre l’atmosphère !! Mettez-vous à ma place aussi, j’arrivais comme un cheveu sur la soupe dans la vie de trois garçons inconnus !! Fallait bien que je trouve une astuce pour briser la glace !!

- (Damien) Le reste aussi ?

- De quoi tu parles ?

- La présentation de Babar en live au petit déj par exemple ?

Je sens le feu me monter aux joues.

- Quand même pas, non !

Frédéric éclate de rire.

- Tu me rassures Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (30/134) (Mardi) (Afrique)

Taha se lève pour soulager une envie pressante, ça fait plusieurs nuits qu’il passe sans vraiment trouver le sommeil et il en connait bien la raison, le départ de la tribu de son meilleur ami après qu’il lui en ait donné la raison le perturbe plus qu’il ne le voudrait.

Il s’en veut beaucoup d’avoir délaissé Naomé depuis son retour de France, même si ses raisons étaient compréhensibles et qu’il voulait rattraper le temps perdu avec son frère aîné, seulement voilà, le départ de son ami crée un vide affectif que Taha n’aurait pas même imaginé avant d’y être confronté.

Dans son for intérieur, il était conscient des sentiments amoureux de Naomé et ça depuis le début de leurs expériences sexuelles, quand il n’acceptait que Taha comme partenaire en ignorant complètement les autres garçons de la tribu qui s’adonnaient alors aux mêmes jeux de découverte de leurs corps.

Okoumé observe son fils depuis qu’il est sorti de la case, le visage fatigué de Taha l’a tout d’abord inquiété, pensant qu’il avait attrapé une des maladies des blancs et ce n’est qu’avec son bon sens légendaire, qu’il a finalement compris l’absurdité de cette idée vu la façon dont les dieux lui ont soigné le pied.

Leurs yeux se croisent enfin, Taha vient saluer son père.

- Bonjour père !

- Bonjour mon fils, voudrais-tu me parler et me dire ce qui te préoccupe tellement que tu en perds le sommeil ?

- Naomé me manque père !

- C’est donc ça !! Il n’est pas loin et tu peux lui rendre visite quand tu en as envie, tu le sais bien pourtant.

- C’est plus compliqué que ça père ! Mon cœur saigne de son absence !

Okoumé fixe son fils visiblement troublé par ses dernières paroles.

- Éprouverais-tu des sentiments pour lui ?

- C’est mon meilleur ami père !

- Tu sais bien que ce n’est pas le sens de ma question fils !

- J’aime les filles père !

- Mais ??

- Je ne supporte pas de le savoir seul loin de nous… loin de moi.

- Vous étiez très proches toutes ses dernières années.

- C’était avant d’être un homme père !

- Je sais mon fils, seulement ces années t’ont marqué plus que tu ne veux te l’avouer et ce qu’a toujours éprouvé pour toi Naomé doit y être pour beaucoup, l’amour est toujours ressenti comme un don des dieux et nos cœurs n’en ressortent jamais sans blessure.

- Que dois-je faire père ?

- Un de tes amis blancs ne connait-il pas cette situation ?

- (Taha) Yuan n’est pas blanc père !

- La couleur de la peau importe peu, ce qu’il se tient et bat à l’intérieur est le même pour tout le monde.

- Crois-tu que je sois comme lui ?

- Seul ton cœur peut te répondre mon fils, as-tu déjà envisagé cette possibilité ?

- Bien sûr que non père ! Ce n’est pas dans les coutumes de la tribu.

- Les coutumes sont une chose mon fils, nous changeons tous et cela malgré elles, le monde qui nous entoure évolue en bien comme en mal et seul notre esprit nous guide dans ce qui nous semble juste.

- Je me sens perdu père !

- Je le vois bien mon fils, pourquoi crois-tu que nous ayons cette discussion ? Parfois parler aide à comprendre, crois-tu que Naomé passe de bonnes nuits depuis qu’il est parti ? Crois-tu qu’il ne pense pas à toi lui aussi à chaque instant ? Crois-tu qu’il a quitté la tribu juste pour son bien ou pour que tu l’oublies et vives ta vie sans avoir son regard malheureux porté sur toi ?

- Pourquoi d’autre père ?

- C’est à toi mon fils de chercher les réponses, je me contente de te guider dans tes réflexions comme mon père l’a fait avant moi.

- Toi aussi père, tu…

- Non mon fils, je n’ai jamais eu d’amitiés aussi fortes avec un garçon mais j’avais d’autres préoccupations comme tout jeune homme qui se cherche et mon père était là lui aussi pour m’aider à trouver ma voie, sans me juger mais avec l’écoute et l’envie que je trouve mon chemin.

- Et tu l’as trouvé père ?

- (Okoumé) Oui et je lui en serais toujours reconnaissant !

- Ce n’est pas mal tu sais ? Avant mon voyage je voyais les choses différemment mais depuis j’ai connu des personnes bien qui m’ont fait comprendre certaines choses. Le bien et le mal ne sont que des mots utilisés pour juger, ils ne sont que le ressenti de ceux qui les prononcent et le reflet de leurs éducations ainsi que de leurs façons de vivre.

- Je sais mon fils, la clairière des pierres m’a donné l’occasion de revenir sur beaucoup d’idées préconçues. Nous ne trouvons pas mal de laisser mourir un des nôtres ou de tuer un ennemi si nous le jugeons nécessaire, d’autres ailleurs ne trouvent pas ça bien et seraient prêts à nous punir s’ils l’apprenaient, alors tu vois que rien n’est simple et que surtout nous évoluons différemment de nos pères.

Taha prend son père dans ses bras en le serrant fortement.

- Je t’aime père !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (31/134) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris)

« Dix heures du matin »

- Monsieur !! Un renseignement peut-être ??

- L’ambassadeur a demandé à me rencontrer !!

Le soldat de faction jauge l’homme imposant qui se trouve devant lui, il prend la main courante posée sur le petit bureau de sa guérite.

- Monsieur Désmaré ?

- Lui-même !

- Puis je vérifier vos papiers s’il vous plait ?

- Bien entendu ! Tenez les voilà !

Le soldat vérifie scrupuleusement la pièce d’identité et la rend à Maurice qui la range dans son portefeuille en souriant.

- Vous êtes attendu ! Veuillez-vous rendre à l’accueil de l’ambassade s’il vous plait, une hôtesse vous guidera jusqu’au bureau de monsieur l’ambassadeur.

- Merci beaucoup, bonne journée !

- A vous aussi monsieur !

Maurice traverse la cour bitumée jusqu’à l’entrée principale où deux soldats le saluent brièvement en lui ouvrant la porte, il arrive alors dans un vaste hall carrelé qu’il traverse de son pas assuré jusqu’à un bureau où une femme entre deux âges le reçoit avec un sourire charmant qu’il ne peut s’empêcher de rendre.

- Monsieur ?

- Désmaré ! Maurice Désmaré ! Je suis attendu.

La femme fait signe à deux hommes, qui s’approchent alors d’eux l’air sévère.

- Nous allons vous conduire chez monsieur l’ambassadeur mais vous comprendrez qu’il nous faut vérifier avant que vous ne portiez pas sur vous une arme quelconque ?

- Bien sûr ! C’est tout à fait normal, je vous suis messieurs !

Maurice connait bien la procédure aussi a-t-il pris soin de ne rien porter sur lui qui demanderait explication, la fouille au corps se passe donc sans anicroche et avec rapidité, il se retrouve donc quelques minutes plus tard devant la même femme qui se lève en le voyant s’approcher d’elle.

- Monsieur l’ambassadeur vous attend, veuillez me suivre s’il vous plait.

Deux escaliers et plusieurs couloirs plus tard, ils se retrouvent devant une porte imposante qu’un soldat ouvre en les saluant.

La femme en entrant en premier.

- Monsieur l’ambassadeur !! Voici monsieur Désmaré, directeur de la DST.

L’homme avec un fort accent.

- Laissez-nous merci !! Mais entrez donc monsieur Désmaré !! Je vous remercie d’avoir accepté ma demande aussi rapidement, asseyez-vous donc !! Prendrez-vous une tasse de café ?

- Volontiers oui !!

Pendant qu’ils boivent leur café, les deux hommes se jaugent du regard, l’ambassadeur visiblement impressionné par la carrure tout en muscle de cet homme pourtant plus si jeune et Maurice découvrant lui aussi pour la première fois cet homme au charisme certain qui représente la grandeur américaine.

L’ambassadeur pose sa tasse et s’enfonce plus confortablement dans son fauteuil, attendant que son invité en fasse autant.

- Bien !! Connaissez-vous un dénommé Sacha Voltok ?

- Je ne crois pas avoir jamais entendu ce nom !!

- Nous non plus avant cette nuit figurez-vous !! Du moins pas sous son vrai nom !! Cet homme est entre autres un conseiller militaire russe d’une rare cruauté et il vient de quitter l’Afghanistan où il commandait à un important groupe de rebelles tchétchènes pour une étrange mission dans votre pays et nous tenions à vous en informer.

Maurice vivement intéressé.

- Le but de cette mission ?

- Nous en savons très peu, juste quelques bribes de phrases entendues quelques minutes avant son départ précipité mais qui avaient l’air d’avoir leurs importances.

- Voilà qui a l’air bien mystérieux en effet, je me dois de vous avouer que nous avons quelques différends en ce moment avec le FSB et que donc vos paroles ne m’étonnent qu’à moitié.

- Sans doute comprendrez-vous mieux alors ce que ces paroles impliquent pour votre pays.

- Si nous en venions aux faits monsieur l’ambassadeur ?

- J’y arrive !! Sachez qu'il y a une condition à l'aide que nous vous apportons, cet homme doit être jugé chez nous. Il a à son actif le meurtre d'un nombre impressionnant de nos hommes, c'est un malade qui prend plaisir à torturer ses victimes. Sommes-nous d'accord monsieur Désmaré ?

- Nous le sommes oui !! Du moins temps qu'il n'agit pas de la même façon sur un de nos ressortissants.

- Bien !! Je vois que nous nous comprenons !! Mais il serait peut-être préférable que ce soit la personne qui nous en a averti qui vous fasse son rapport.

Il appuie alors sur un bouton et un soldat entre quasiment immédiatement dans le bureau, l’ambassadeur prend alors sa langue natale pour s’adressé à lui.

- "Do entered the soldier Massery please!!”

2eme année avant Pâques 3ème partie : (32/134) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (suite)

Les deux hommes attendent en silence jusqu’au moment où la porte du bureau s’ouvre à nouveau en laissant entrer un militaire semblant assez jeune, voire même très jeune qui se raidit devant eux dans un salut exemplaire.

L’ambassadeur avec son accent à couper au couteau.

- Repos soldat !! Vous parlez Français il me semble ?

- Oui monsieur !! Mes parents le sont.

Maurice est agréablement surpris par cette voix sans accent, il observe de plus près le garçon qui lui réveille quelque chose dans sa mémoire qu’il n’arrive pas à retrouver et qui finit par l’agacer suffisamment pour qu’il en soupire de frustration.

L’ambassadeur s’en rend compte et lui pose la question.

- Quelque chose qui ne va pas monsieur Désmaré ?

- Non !! Rassurez-vous, juste une impression de déjà vu et dont je n’arrive pas à dénouer le fil.

- (L’ambassadeur) Je connais, c’est frustrant !!

- (Maurice) Mais ça va me revenir !! Il me semble connaitre ce jeune soldat c’est pour ça, avez-vous déjà séjourné dans notre pays jeune homme ?

- Non monsieur, c’est la première fois !

- (L’ambassadeur) Racontez à monsieur Désmaré l’histoire incroyable qu’il vous est arrivé soldat !!

- Bien monsieur !! Je m’appelle Antoine Massery et je suis affecté au corps médical de mon régiment comme infirmier, nous étions en intervention humanitaire dans un village Afghan quand nous avons connu un feu nourri et que la plupart des nôtres ont perdu la vie…….

Antoine raconte alors dans le détail les quelques semaines qu’il a passé au milieu des rebelles, il ne passe rien sous silence même si certains passages le font de toute évidence rougir de gêne à les raconter.

Il termine par les derniers instants avant que Sacha ne le congédie.

- Je suis sorti de la tente le cœur serré de son départ, j’étais tombé amoureux de cet homme vous comprenez ? Youssef est sorti peu de temps après moi et je n’ai rien vu venir ensuite, je me suis senti empoigner par plusieurs de ses hommes et j’ai eu alors la peur de ma vie quand j’ai compris que Sacha venait de lui donner l’ordre de me tuer. J’ai crié, hurlé même, je l’ai appelé en lui implorant pitié et j’ai vu venir ma mort quand j’ai senti le couteau de combat passer durement le long de ma gorge. J’ai alors poussé un cri de pure terreur en me croyant égorgé, une main s’est alors plaquée sur ma bouche et quand mes yeux se sont enfin ouverts, j’ai vu Youssef me faire signe de me taire. Ils m’ont ensuite trainé derrière une dune après avoir déversé sur le sable ainsi que sur mes vêtements, un seau de sang que j’ai appris peu de temps après être celui d’une chèvre égorgée tout exprès juste avant.

Maurice a écouté son histoire jusqu’au bout sans rien dire, il comprend les affres qu’a connues le garçon et digère avec difficulté l’ordre barbare qu’a donné son amant.

- Et bien on peut dire que tu reviens de loin mon gars !! T’ont-ils expliqué pourquoi ils ont monté tout ça alors qu’il aurait été plus simple pour eux d’exécuter leurs ordres ?

- Youssef m’a dit qu’ils m’étaient redevable des soins que je leur ai prodigués pendant tout le temps de mon emprisonnement et qu’ils ne pouvaient ôter la vie à celui qu’ils considéraient un peu comme un frère, ayant appris à apprécier ma joie de vivre et ma gentillesse envers eux. J’avoue que j’ai été fortement surpris d’entendre ça de sa bouche alors qu’au tout début il insistait pour qu’on se débarrasse de moi.

- Et ensuite ?

- Deux hommes m’ont emmené jusque près d’un camp retranché de notre armée et j’ai pu rejoindre les miens qui m’ont vu arriver comme si j’étais un fantôme, ayant déjà prévenu au pays que j’avais certainement péri lors de l’accrochage. Ensuite j’ai pu faire mon rapport devant un officier du renseignement et je me suis retrouvé très vite dans un avion, je suis arrivé ici à l’ambassade au cours de la nuit.

L’ambassadeur qui lui aussi a écouté l’histoire du jeune militaire sans l’interrompre, reste visiblement affecté par son récit qu’il n’avait pas entendu avec autant de précision lors de leur premier entretien tôt ce matin-là.

- Nous avons fait transférer ce jeune homme ici pour qu’il puisse témoigner devant vous, il sera ensuite renvoyé auprès de ses parents le temps qu’il se remette de tout ça et puisse reprendre son service dans notre armée.

Maurice fronce les sourcils.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de le faire repartir maintenant, lui seul connait ce Sacha et la description qu’il nous en a fait est insuffisante pour le retrouver à coup sûr !!

- Que suggérez-vous alors ?

- Qu’il nous soit affecté le temps de nos recherches, si bien sûr il est d’accord pour attendre le temps qu’il faudra avant de retrouver sa famille !! Qu’en pensez-vous mon garçon ?

Antoine est blanc comme un linge.

- Je ferai tout ce que vous me demanderez pour retrouver ce salop !!

- (L’ambassadeur) Je dois en avertir qui de droit et je vous donnerai la réponse de mon gouvernement, je ne pense pas qu’il y ait un blocage de notre part mais vous comprendrez que cette histoire suscite beaucoup de remous dans notre pays également. Les familles des soldats qui ont perdus la vie à cause de cet homme réclament vengeance.

- J’attendrais donc le feu vert de votre administration, puis je disposer d’un endroit d’où je pourrai contacter mes services en attendant votre décision ?

- Bien sûr !! Je crois comprendre à votre impatience que cette affaire est certainement beaucoup plus sérieuse qu’elle ne le semble au premier abord ? Ce Florian De Bierne semble quelqu’un d’une importance capitale pour que vous vous soyez déplacé aussi rapidement.

Maurice feint l’amusement.

- Ce n’est qu’une chèvre attachée à un arbre pour attirer les loups, rien de plus.

- Une chèvre ?? Je ne comprends pas cette expression ??

- Un appât si vous préférez !! Un quiproquo a attiré l’attention des russes sur sa personne et nous a permis de remonter assez loin dans leur organisation implantée sur notre territoire, rien de plus.

- (L’ambassadeur) Allons monsieur Désmaré !! Nous croyez-vous aussi stupide ?

- Je ne comprends pas excellence ??

- Disons que nous aussi nous avons nos sources.

L’ambassadeur se lève.

- Mais je comprends très bien que vous ayez vos « secrets », suivez-moi !! Je vous mène à un bureau où vous pourrez travailler tranquillement le temps que je vous donne la réponse de mon gouvernement à votre requête.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (33/134) (Mardi) (Ambassade américaine à Paris) (fin)

Maurice s’installe dans le local qui a été mis à sa disposition, il récupère son téléphone et contacte aussitôt son adjoint en lui donnant des instructions précises.

- Quelque chose a cloché dans notre plan, ils se sont aperçus qu’il était arrivé quelque chose à Stanislas. Je ne sais pas jusqu’où ils sont remontés au juste mais nous ne pouvons prendre aucun risque, tu fais arrêter immédiatement tous leurs espions déjà découverts.

- ……..

- Tu m’as très bien entendu j’ai dit, tous !! Tu fais surveiller les frontières et tout spécialement l’arrivée en France de chercheurs connus pour leurs travaux dans d’autres pays qui parlent notre langue.

- …….

- Victor va avoir de quoi faire mais nous n’avons plus le choix !! Fais surveiller également les gares et les aéroports, cherchez une personne voyageant seul, sexe masculin, un mètre quatre-vingt, soixante-quinze kilos, yeux verts et entre vingt et vingt-cinq ans, parait qu’il ne fait pas son âge alors que nos hommes soient sur leurs gardes !!

- ……….

- Il pourrait les avoir teints alors ça ne sert à rien que je te donne cette information.

- ……..

- Sacha Voltok !! Regarde si tu trouves des renseignements à son sujet !! Il semble de la même trempe que Stanislas alors faites attention, il est extrêmement dangereux !!

- …………

- Je n’ai que ça pour l’instant mais quelqu’un le connait personnellement et je suis en cours de négociation avec les américains pour qu’il nous affecte ce garçon le temps de notre enquête. Trouve aussi tous les renseignements possibles sur ce garçon au cas où !

- ………..

- Je te raconterai ça plus en détail plus tard, pour l’instant contente toi de te renseigner sur son passé.

- …….

- Antoine Massery !! C’est un américain de parents Français qui ont émigré avant sa naissance, vérifie également s’il n’a pas la binationalité. A moins que ses parents n’en aient pas fait la demande ! Je veux connaitre tout ce qu’il y a à savoir sur ce garçon !!

- ……….

- Non !! Il a l’air sincère, c’est juste que son visage me dit quelque chose et que je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.

- ……..

- Sûr que ça m’énerve ! Hi ! Hi ! Tu me connais bien je vois !!

- …….

- Préviens nos hommes chargés de sa surveillance ainsi que Gérôme et Dorian, manquerait plus qu’il lui arrive quelque chose !!

- ……..

- J’attends ton rapport sur le jeune Antoine !!

Maurice raccroche et arpente la pièce nerveusement, l’arrivée de ce Sacha ne lui dit rien qui vaille et il cherche ce qui a bien pu merder pour que le FSB découvre aussi rapidement le pot aux roses, pourtant il était sûr de ses sources et répondaient à chaque vacations radios avec les bons codes de reconnaissance.

- Putain de merde !! Et s’ils les changeaient à chaque fois !! Quel imbécile je fais de ne pas y avoir pensé !! Il doit bien se foutre de ma gueule le gros Igor !! Mais quel con je vous jure !!

Son téléphone retentit, il le sort de sa poche en le plaquant rageusement à son oreille.

- Oui !

- ……..

- Non excuse-moi, juste que je viens de réaliser qu’ils devaient changer de code à chaque vacation !!!

- ……..

- Nos plans devront prendre la vitesse supérieure c’est tout !!

- …….

- Ah !! Au moins quelque chose qui fonctionne !! Qu’est-ce que tu peux me dire sur lui ?

- …….

Maurice est tellement étonné par ce qu’il apprend, qu’il se laisse tomber sur son siège la bouche grande ouverte d’ahurissement.

- Tu es certain de tes sources ?

- ……..

- Je comprends mieux maintenant ce qui me turlupinait en voyant ce garçon !! Tu parles d’un scoop !! Maintenant que tu me le dis, ça me revient. Je me disais aussi que ce nom ne m’était pas inconnu et maintenant je comprends mieux ce que je trouvais bizarre en le regardant !! C’était ses yeux !! J’en connais un qui va faire une drôle de trombine crois-moi ! Hi ! Hi ! Enfin quand je dis un, je ferais mieux de dire trois ! Hi ! Hi ! Comme le monde est petit quand même, c’est incroyable !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (34/134) (Mardi après-midi)

(Bureau du directeur de la DST)

« Milieu d’après-midi »

Maurice entre dans son bureau, accompagné d’Antoine avec son paquetage sur le dos.

- Pose tes affaires dans un coin mon garçon, il va falloir qu’on s’occupe à t’habiller en civil sinon tu vas vite te faire repérer.

- C’est que je n’ai pas beaucoup d’argent, j’aide mes parents avec ma solde et je ne garde que le minimum pour mes besoins personnels.

Maurice sourit en se disant que le bon cœur et l’altruisme doit tenir de famille.

- N’aie pas d’inquiétude là-dessus, c’est mon service qui prendra tout à sa charge le temps où tu seras avec nous.

Antoine sourit, visiblement rassuré.

- Merci !!

- Tes parents sont français m’as-tu dit ? Tu dois avoir de la famille quelque part alors ?

- Apparemment non !! Mon père a perdu ses parents deux ans après avoir émigré aux Etats-Unis et ma mère est issue de …. Comment c’est déjà ?? Ah oui !! La D-D-A-S-S je crois.

- Ah !! Désolé je ne savais pas pour ta mère.

- Il n’y a pas de quoi vous savez, elle est très heureuse avec mon père. Ils se sont connus très jeune, mon père n’avait pas vingt ans quand il a quitté ses parents.

- Il prenait bien de leurs nouvelles quand même ?

- Pour tout vous dire s’il est parti c’est justement à cause d’eux, une dispute je crois. Il n’en parle pas trop parce qu’il regrette cette époque et quand il a été mis au courant pour l’accident, il ne s’est jamais vraiment pardonné de les avoir laissés seuls sans donner signe de vie.

- Connaissait-il l’existence de sa sœur ?

Antoine fait des yeux ronds qui font sourire Maurice malgré le contexte qui n’est pas des plus approprié, mais rien n’y fait et ce regard est tellement semblable à celui de Florian qu’il ne peut s’en empêcher bien malgré lui.

Heureusement Antoine n’y prend pas garde et s’exclame d’une voix visiblement incrédule.

- Une sœur ? Quelle sœur ?

- Hélène Massery épouse De Bierne !! Décédée quelques mois après avoir donné naissance à un fils, Florian De Bierne !!

- Le garçon que Sacha est venu espionner ?

- Lui-même et arrête de faire ses yeux là s’il te plait ! Hi ! Hi ! Tu lui ressembles trop quand tu fais ça !!

- Comment est-ce possible ?

- Que tu aies les mêmes yeux de crapauds ?? Hi ! Hi !

- (Antoine) Non !! Que j’aie eu une tante sans le savoir.

- C’est parce qu’elle est arrivée sur le tard, comme toi apparemment d’ailleurs et comme ton père ne parlait plus à ses parents, il ne l’a jamais su !!

- Ça devait être un bébé quand mes grands-parents sont morts ?

- Oui hélas !! C’est une des particularités malheureuses de ta famille on dirait bien.

- Elle aussi s’est retrouvée à la D-D-A-S-S ?

- Comme ta mère, oui !!

- Florian est donc mon cousin au premier degré ?

- Chez nous on dit cousin germain, il sera aussi étonné que toi de l’apprendre.

- Il est orphelin lui aussi ?

- Hélas oui, ses parents sont morts d’un accident d’avion quand il n’avait que quelques mois.

- Il a aussi été à la D-D-A-S-S ?

- Heureusement non ! Il a toujours ses grands-parents qui l’ont pris en charge à la mort de leur fils.

- Quel âge il a ?

- A peu près comme toi, il va sur dix-huit ans.

- Moi j’ai eu dix-neuf ans il y a deux mois !! Il me ressemble ?

Maurice éclate de rire.

- Pas vraiment non ! Hi ! Hi ! À part vos yeux, vous n’avez pas grand-chose en commun !! Physiquement je veux dire, parce que si j’ai bien compris tu es attiré toi aussi par les garçons ?

Antoine rougit brusquement.

- Oui !! Personne n’était au courant jusque maintenant, je ne sais pas comment les gens et surtout mes supérieurs vont réagir maintenant que j’ai dû le dire !! Je suis dans l’armée je vous rappelle !!

- Tu pourras toujours la quitter si les choses s’enveniment pour toi.

- Pour faire quoi ? Je n’ai pas encore terminé ma formation d’infirmier et si je perds mon job, j’ai bien peur de ne jamais avoir mon diplôme.

- S’il y a une chose que je peux t’affirmer sans risque d’erreur, c’est que tu n’auras plus à t’inquiéter de ton avenir ni d’avoir à aider tes parents.

- Et pourquoi donc ?

- Parce que ton cousin ne le permettra pas !!

- Pfff !!! Rien ne dit qu’on s’entendra et qu’il en aura quelque chose à faire de savoir que j’existe !!

- Et toi tu en penses quoi ? Qu’est-ce que ça te fait de savoir que tu as un cousin de ton âge ?

- (Antoine) J’ai trop envie de le connaitre !! Je n’ai que mes parents comme famille !!

- Florian n’a que ses grands-parents, alors comment crois-tu qu’il réagira ? Comme toi certainement, je le connais bien et je suis sûr de ses réactions, attends-toi à avoir un pot de colle aux pattes mon garçon parce qu’il ne te lâchera pas comme ça, crois-moi ! Hi ! Hi !

- C’est terrible d’être seul vous savez !! J’ai des amis heureusement et s’il n’en a pas, je serai là pour lui vous pouvez en être certain.

- Heu !! Il a heureusement « quelques » amis lui aussi, tu auras l’occasion de faire leur connaissance puisque certains d’entre eux vivent à Paris.

Un instant de silence où chacun fait le point de ce qu’il vient d’apprendre, Antoine d’avoir un garçon de son âge comme cousin et Maurice de mettre en place son séjour parmi eux le temps nécessaire à l’enquête en cours.

Plusieurs choix s’offrent à lui dont un qui lui irait bien et qui ferait d’une pierre deux coups, en protégeant également le jeune homme d’une rencontre fortuite d’avec son ancien amant.

- Tu vas passer ton séjour dans un hôpital militaire pas loin d’ici, Florian y passe une semaine par mois comme interne aspirant et mon fils y est actuellement affecté, tu pourras ainsi si tu le désires poursuivre tes études d’infirmiers pendant le temps où tu seras parmi nous. Je t’avouerai que cette solution me semble la meilleure pour ta sécurité parce que si Sacha débarque à Paris comme ça semble être le but de sa mission, il ne risque pas de te tomber dessus par hasard.

Antoine sourit, reconnaissant que cet homme aussi important s’inquiète autant de sa sécurité.

- Ça me semble une bonne solution en effet et je ne serai pas dépaysé, une caserne en vaut bien une autre.

- L’ambiance de celle-là risque de te surprendre depuis que ton cousin y a mis sa patte ! Hi ! Hi !

Antoine commence sérieusement à se poser des questions sur son mystérieux cousin et n’a plus qu’une hâte, celle de le rencontrer pour voir enfin de quoi il a l’air.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (35/134) (Mercredi) (Fac)

« Bureau du doyen »

Les cinq hommes désignés par l’académie pour veiller au bon déroulement des examens que va passer Florian, écoutent le doyen de la faculté avec un intérêt manifeste.

Ils sont arrivés la veille de la capitale où ils exercent leur métier d’enseignant et ont été les premiers surpris d’apprendre qu’ils avaient été désignés pour la surveillance d’un seul élève et ce bien avant la date officielle.

Le secret a bien été tenu jusqu’au bout et c’est donc avec un ahurissement total qu’ils apprennent l’identité de cet étudiant, le connaissant de nom depuis que certains de leurs collègues s’étaient déplacés l’année précédente pour lui donner des cours particuliers.

Le doyen comprend qu’ils n’en savent pas plus sur Florian et apprécie à sa juste valeur le choix de l’académie, la parfaite impartialité de ses hommes étant de ce fait assurée.

Il explique donc que ce ne sont en fait que des épreuves de rattrapage que l’étudiant doit passer suite à un arrêt involontaire de ses études pour cause familiale, mais aussi qu’il a insisté fortement au vu des capacités exceptionnelles que démontraient cet étudiant jusqu’alors et qu’il aurait été dommage de lui voir s’arrêter là une carrière qui s’annonçait prometteuse.

Apparemment l’histoire passe et ne serait-ce que la question qui les tarabuste du pourquoi les avoir fait venir eux, surtout de si loin, alors que certainement des professeurs en place auraient très certainement suffit et à laquelle il répond par une excuse de son cru.

- Les professeurs de cette faculté n’auraient pas été entièrement impartiaux en connaissant l’histoire de ce garçon.

Un des hommes demande avec étonnement.

- Nous n’avons qu’une mission de surveillance et non de correction pourtant ? Je ne vois pas ce que vient faire cette histoire d’impartialité.

- Vous comprendrez de quoi je veux parler quand vous serez seul avec lui dans la salle d’examens, je ne vous en dis pas plus !! Chacun de vous a eu ses horaires ? Oui ? Rappelez-vous que dès qu’il signalera l’exercice terminé, vous devrez prévenir celui de vos collègues qui lui fera passer le suivant et ce afin de limiter la durée de l’ensemble de la session.

***/***

« Neuf heures à l’ouverture des portes »

Les premiers étudiants entrant dans le campus pour leurs premiers cours de la journée sourient en apercevant la chevelure rousse qui déboule à toute allure dans la cour principale, son sac à dos presque aussi grand que lui et le faisant toujours ressembler à un lycéen perdu dans une école qui n’est pas la sienne.

Seulement voilà !! Ils connaissent tous cette silhouette atypique qu’ils ont appris à apprécier et qui fait depuis presque deux ans la fierté de cet établissement, le sourire qui illumine leur visage est autant marqué par l’amusement que par l’extrême tendresse qu’ils éprouvent pour ce garçon jovial à l’intelligence hors normes.

***/***

J’arrive à moitié essoufflé dans la salle où je dois me rendre, heureusement je suis le premier arrivant et je peux donc reprendre ma respiration tranquillement en prenant place à une table et en déballant les quelques affaires dont j’aurais besoin pour cette première journée d’examens.

Un homme d’une quarantaine d’année avec un début d’embonpoint entre à son tour et reste un instant immobile en apercevant la crevette rousse qui pose sur lui un regard rieur complètement à l’opposé de ce à quoi il s’attendait en entrant dans la salle.

La jeunesse apparente et sans doute réelle du gamin l’étonne et occasionne cet effet de bug qui fait encore plus sourire le jeune rouquin, visiblement amusé de faire autant d’effet.

- Vous êtes bien Florian De Bierne ?

- Oui monsieur !

- Très bien !! Nous allons donc pouvoir commencer.

L’homme ouvre son cartable et en sort une enveloppe scellée, il l’ouvre et en extrait une dizaine de folios sur lesquels il jette rapidement un coup d’œil, plus par curiosité qu’autre chose et constate avec un ahurissement manifeste que le questionnaire qu’il a sous les yeux est de l’ordre de ceux qui sont donnés en fin d’études à des étudiants de dernière année.

Son regard se reporte sur le garçon qui ne lui semble vraiment pas avoir la maturité nécessaire à ce genre de tests, encore moins devant les grimaces qu’il fait, semblant se moquer gentiment de son trouble.

- Si un point échappe à votre compréhension monsieur, n’hésitez pas à m’en parler ! Hi !

Hi !

- Très drôle vraiment !! Nous verrons d’ici les deux heures qui vous sont allouées, si vous aurez toujours le même sourire aux lèvres.

- Je ne parlais pas de ce qu’il y a sur ses feuilles monsieur, excusez-moi si vous avez pensé que je me moquais de vous mais c’était surtout sur l’expression d’incompréhension que vous exprimiez à l’instant en en lisant le contenu.

L’homme retrouve le sourire en acceptant de croire à la véracité des paroles du garçon.

- C’est juste que je suis fortement étonné de ton sujet d’examen qui me parait ne pas correspondre à tes années d’études.

- Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis parfaitement au courant du fait.

- Bien !!

Il s’avance et dépose les feuillets sur la table, regarde l’heure à sa montre.

- Tu as donc deux heures à compter de maintenant.

L’homme va s’asseoir à une table et sort un journal qu’il commence à feuilleter, jetant de temps à autre un coup d’œil vers celui qu’il prend toujours pour un gamin.

La lecture du journal devient vite la dernière chose auquel il s’intéresse, la mine souriante du garçon qui aligne les lignes d’écriture à une vitesse folle sans paraitre hésiter un seul instant commence à l’interpeller et il ne peut s’empêcher de se lever pour aller constater de visu ce qu’il peut bien écrire avec autant d’assurance.

Ce n’est qu’en s’approchant suffisamment du garçon qu’il entend la chanson que celui-ci interprète en sourdine tout en écrivant, il se retient de rire et écoute subjugué cette voix manquant horriblement de justesse mais démontrant mieux que quoique ce soit d’autre la décontraction naturelle avec laquelle il aborde cet examen pourtant des plus ardus.

D’une voix presque imperceptible.

- J’aime ! J’aime ! J’aime ! J’aime tes genoux !! Le reste je m’en fous !!

Il s’éloigne alors pour ne plus entendre cette voix qui sinon va l’écrouler de rire et lui faire perdre toute la rigueur de sa fonction.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (36/134) (Mercredi) (Fac) (fin)

Il replonge alors dans son journal, plus pour garder une apparence sérieuse que par la véritable envie de le parcourir car son sourire ne parvient pas à quitter son visage durant les longues minutes qui suivent.

Ce n’est qu’après un temps qui lui parait très court que la voix du garçon lui fait lever les yeux sur lui et qu’il le voit les mains posées sagement sur son bureau.

- J’ai terminé monsieur !

Le surveillant regarde sa montre et a un sursaut de surprise.

- Tu es sûr ?? Il te reste encore plus d’une heure !!

- Oui c’est bon !! Je pense avoir suffisamment développé les sujets, en rajouter ne ferait qu’alourdir les réponses et n’amènerait rien de plus.

L’homme reprend son cartable pour en sortir une grande enveloppe où il note le temps de remise des feuillets qu’il prend alors de sur le bureau du garçon et les glisse à l’intérieur pour enfin refermer l’enveloppe et la remettre dans son cartable, non sans jeter un nouveau coup d’œil au gamin qui ne se dépare pas de son sourire.

***/***

« Fin d’après-midi, salle d’examens »

Les cinq hommes rient aux éclats les yeux fixés sur ce garçon qui avec une désinvolture incroyable, couche ses réponses sur le papier tout en faisant des clowneries dignes du meilleur burlesque qu’ils n’ont jamais vu.

Depuis la première heure de la matinée jusqu’au moment où le cinquième des surveillants est entré dans la salle, montrant l’étonnement d’y voir ses collègues et surtout de comprendre qu’ils n’ont pas l’intention de quitter la pièce, les yeux rougis par les larmes.

Ce ne sont que des fous rires indescriptibles qui les prennent au ventre, aussi bien dus à cette voix de fausset qui maintenant entonne les chansons issues de répertoires les plus surprenant allant du « Félicie aussi » de Fernandel à « Ne te mets pas les doigts dans le nez Aglaé » d’ils ne savent plus qui, qu’aux trémoussements irrésistibles du corps de cet énergumène au visage lunaire et rieur.

Alain Dupré le doyen ainsi qu’un certain nombre de professeurs sont dans le même état, à écouter depuis un bon moment déjà dans le couloir les frasques et surtout les fous rires communicatifs des surveillants, qui apparemment ont perdu toutes superbes et se lâchent sans retenue.

***/***

« Dans le bureau du doyen, remise des enveloppes en attente de correction »

Alain observe attentivement les cinq hommes qui à l’évidence gardent encore en mémoires certains passages croustillants de la journée, étant donné l’extrême amusement que leurs visages expriment encore même après que Florian soit reparti depuis maintenant plus d’une heure.

- (Alain) Vous comprenez maintenant mes paroles de ce matin ! Hi ! Hi !

- Ce gamin est incroyable !!

Un autre surveillant.

- C’est un comique né !!

- (Alain) Mine de rien il a quand même gagné presque une journée sur les trois prévues !!

- J’ai lu quelques passages de ses réponses et croyez-moi c’est quelque chose !!! Il tient son sujet aussi bien que le meilleur que je connaisse et quand je dis aussi bien, c’est juste pour ne pas vexer celui auquel je fais mention.

- (Alain) Vous n’aviez vraiment jamais entendu parler de lui ?

- Jamais, non !!

- (Alain) Pourtant dans notre milieu, beaucoup en font des gorges chaudes et pas qu’au niveau des connaissances théoriques, en pratique il a déjà sa petite notoriété sachez-le !!

Le premier surveillant ahuri.

- Ne me dite pas que ce garçon opère déjà à son âge ?

- Non seulement je vous le dis, mais en plus c’est le meilleur chirurgien que je n’ai jamais vu !! Allez donc faire un tour par curiosité au CHU de cette ville et vous comprendrez !!

Les cinq Parisiens se regardent visiblement interloqués des paroles de cet homme qui ne prêtent pourtant pas à la plaisanterie, ils prennent congé au vu de l’heure tardive en se promettant d’être plus attentifs le lendemain, lors des derniers examens du jeune Florian et surtout à ses réponses sur les sujets de pointes qu’il lui reste encore à développer.

***/***

« Ce soir-là chez les Viala »

Annie voit rentrer Florian et s’enquiert aussitôt du déroulement de sa journée.

- Alors ?? Pas trop stressé de ta journée ?

- Pas du tout au contraire, c’était assez marrant ! Hi ! Hi !

Annie sourit tendrement.

- Venant de toi ça ne m’étonne pas vraiment !! Je me rappelle quand c’était moi et je n’avais pas cette mine réjouie que je vois sur ton visage crois-moi.

- Tu sais bien que pour moi tout cela est trop facile, il faudrait que ce soit moi qui écrive les questions pour que j’y trouve un semblant de piquant.

- Quel effet ça fait d’être bientôt appelé docteur ? Tu dois être fier de toi ?

- Pour ce que ça va changer !! Juste que maintenant j’aurai droit à signer mes ordonnances ! Hi ! Hi !

- C’est surtout que ça va te libérer du temps, la fac ne t’apportait pas grand-chose reconnais le !

- Et bien si justement, détrompe-toi !! C’était un moment privilégié pour moi de pouvoir profiter de mes amis tranquillement et aussi d’être en contact avec d’autres jeunes, l’ambiance va me manquer sois en sure.

- Pourquoi ne postules-tu pas pour un poste de professeur alors ? Frédéric a beaucoup changé depuis qu’il a repris ses cours.

- Ça me tenterait bien si je n’avais pas autant de choses à faire, d’ailleurs j’ai pris une décision à laquelle je vais me tenir. Celle d’avoir mes weekends pour moi et mes amis et tant pis si ça ne plait pas à tout le monde. Le dimanche ne me laisse pas suffisamment de temps pour vraiment faire ce que j’ai envie, que ce soit un long déplacement ou même une sortie un peu plus tardive.

- C’est une bonne décision mon chéri, profite de ta jeunesse pendant que tu en as l’occasion et je pense que cette décision devrait faire énormément plaisir à tous ceux qui ne demandent que ça de t’avoir plus avec eux.

- En parlant de ça, ils sont où les Daltons ?

- Guillaume avec Damien sont chez Anthony et Aurélien est parti voir Julien, ils semblent vraiment beaucoup s’apprécier ces deux-là.

- J’avais déjà remarqué et c’est cool !! « Ju » est un garçon très bien tu sais ? Aurélien a été très affecté quand il a eu son accident avec « Maxou ».

- Les amitiés que vous avez nouées sont formidables, j’aurais bien aimé moi aussi avoir de tels amis.

- Tiens oui au fait !! Je ne t’ai jamais vu inviter quelqu’un ?

- Mon travail me prend beaucoup de temps et puis il y a vous tous, sans compter le temps que nous avons passé à Paris. J’ai sans doute délaissé un peu trop mes anciennes copines et maintenant j’ai perdu tous contacts avec elles, c’est le lot de beaucoup de personnes en prenant de l’âge.

- Tu comprends alors pourquoi je tiens trop à mes amis pour que ça m’arrive ?

- Ne serait-ce pas la raison réelle de ce projet ?

Je souris car quelque part je sais qu’elle a raison.

- Tu dois être très forte dans ton métier !! Tu as raison, imagine la vie que se sera là-bas !! Nous serons tous réunis pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin tout en étant ensemble, un rêve quoi !!

Annie prend le garçon dans ses bras et le câline un long moment, appréciant que celui-ci se love contre elle toujours quémandeur malgré son âge de ces instants intenses en émotions affectives.

Elle l’embrasse sur le front, deux larmes mouillant ses yeux.

- Ne change surtout pas mon chéri !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (37/134) (Jeudi) (Aix)

« Huit heures du matin, chez les De Bierne »

Maryse entend amusée les pas qui dévalent l’escalier et qui lui en rappellent d’autres à une époque encore pas si éloignée, elle s’écarte juste à temps de la porte de la cuisine quand celle-ci s’ouvre et qu’un Raphaël encore en boxer l’attrape par la taille pour lui faire faire un tour sur lui-même en l’embrassant.

- Bonjour mamie !!

- Bonjour mon grand, mais pose moi à terre s’il te plait !! Tu me donnes le tournis !! Assieds-toi plutôt que je te serve ton petit-déjeuner ! Hi ! Hi !

- Papy dort encore ?

- Bien sûr que non, il est déjà dans sa resserre à bricoler.

- Tu es au courant de la dernière idée de Florian ?

- Thomas m’en a parlé hier quand il repartait pour la gare.

- Il est fou de faire ça !!

- Mais non au contraire !! Si nous y avions pensé, ce serait déjà fait, à quoi sert l’argent si c’est pour ne pas s’en servir, tu veux bien me le dire ?

- Oui mais c’est le sien, il n’était pas obligé de le dépenser pour nous.

- Vous êtes ses amis et même beaucoup plus pour quelques un dont tu fais partie il me semble ?

- C’est vrai !!

- Alors profite de cette aubaine qui vous permettra de vous retrouver plus souvent, tu manques beaucoup à mon petit-fils tu sais Raphaël ?

Raphaël lève les yeux vers elle en posant son bol.

- C’est lui qui te l’a dit ? Quand ça ?

- C’est Thomas qui m’en a parlé hier, Florian le lui aurait avoué à un moment où il ne se sentait pas très bien. Ce sont les paroles de Thomas qui était même surpris que ce soit aussi fort, apparemment Florian t’aime beaucoup plus qu’il n’y parait.

Raphaël sourit.

- Normal aussi mamie !!

Maryse sourit à son tour.

- Ah oui ?

Le jeune rouquin se lève et se plante devant la grand-mère toujours souriante.

- T’as vu la bête !!

- Elle ferait bien d’aller s’habiller la bête ! Hi ! Hi ! Sinon elle va finir par se mettre en retard pour la fac la bête !!

Maryse regarde Raphaël remonter dans sa chambre aussi vite qu’il en était descendu, elle admire malgré elle le physique tout en muscle de ce beau garçon qu’elle a pris en affection dès la première minute où il lui est apparu et comprend très bien l’attachement qu’a pour lui son petit-fils.

Elle range la table des restes du petit-déjeuner, n’aimant pas que les choses trainent, quand le téléphone retentit dans l’entrée.

- Allô !

- …..

- Ah ! C’est vous Maurice ?

- ……

- Là !! Maintenant ??

- ……

- Bien sûr nous serons là, mais qu’est ce qui peut être assez urgent pour vous faire faire un si long trajet en pleine semaine ? Il n’est rien arrivé à Florian quand même ??

- ……

- Vous ? Qui ça vous ?

- ……

- Vous êtes bien secret d’un seul coup !! Qu’est-ce que c’est cette fois ci ?

- …….

- Je peux lui demander de venir, Philippe sera de toute façon heureux de vous voir mais vous mettez ma curiosité à rude épreuve là !! Dites-moi ce qui vous amène sinon je vais m’inquiéter en vous attendant.

- …..

- Si vous le dites !! Vous comptez arriver vers quelle heure ?

- ……

- Déjà ? Entendu nous déjeunerons tous ensemble comme ça.

- ……

- Vous n’arrivez pas seul ? C’est ce que j’avais cru comprendre !! Ce n’est pas un problème dès l’instant que je suis au courant, à tout à l’heure donc ! Faites bonne route.

- ……

Maryse raccroche la mine soucieuse, cet appel de Maurice même s’il lui a dit de ne pas s’inquiéter n’est quand même pas dans ses habitudes et cette nouvelle qu’il préfère leur donner de vive voix l’interpelle quand même.

Elle appelle donc Philippe pour lui demander de venir partager le repas de midi, en lui expliquant que c’est une demande de Maurice sans qu’elle n’en sache plus et ensuite va rejoindre son mari pour l’en avertir à son tour.

Raphaël a entendu la fin de la conversation de Maryse avec Philippe et prévient Thomas par texto en prenant le bus qui l’emmène chaque jour à la fac.

***/***

« Texto »

Maurice vient chez papy à midi et demande à Philippe d’être présent, je n’ai pas trop compris mais ça m’inquiète un peu.

Bisous

***/***

Thomas entend le bip d’arrivée du texto, il s’excuse auprès de ses collègues et prend un peu de recul pour le lire, il fronce les sourcils et répond à son ami.

***/***

« Réponse »

Je vais me libérer ce midi pour voir ce qu’il en est, je te tiens au courant.

Bisous

***/***

« Onze heures quarante-cinq devant chez les De Bierne »

Une porte de voiture claque devant leur pavillon et Michel traverse rapidement le jardin pour accueillir ses visiteurs, il serre la main à Maurice tout en observant avec curiosité le jeune homme qui l’accompagne.

Antoine sourit timidement au vieil homme, ému de rencontrer un membre même éloigné d’une famille qu’il ne pensait plus avoir.

Michel répond à ce sourire et son regard se fixe sur celui du garçon, quelque chose le trouble qu’il n’arrive pourtant pas à comprendre.

Maurice de toute évidence s’en amuse beaucoup et prend la parole en souriant à son tour.

- Michel laisse-moi te présenter ton petit neveu Antoine Massery !! Antoine je te présente ton grand-oncle Michel De Bierne.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (38/134) (Jeudi) (Aix) (suite)

Antoine d’une voix émue.

- Bonjour mon oncle, heureux de faire votre connaissance.

Michel fixe Maurice ébahi.

- Comment est-ce possible ??

- (Maurice) Peut être serions-nous mieux à l’intérieur pour parler de tout ça ?

- Bien sûr suis-je bête !! Si vous voulez bien me suivre ?

Michel entre chez lui et sourit à sa femme qui les regarde entrer avec curiosité, l’air bizarre de son mari dont le regard reste le plus souvent fixé sur le jeune garçon accompagnant Maurice lui pose plein de questions sur qui il peut bien être et c’est encore une fois ce même Maurice qui prend la parole, trop amusé par la situation pour laisser Michel le faire avant lui.

- Antoine voici ta grand-tante Maryse De Bierne.

Maryse est tellement surprise qu’elle en perd la parole, Antoine toujours souriant s’approche d’elle et l’embrasse chaleureusement.

- Bonjour ma tante !! Je suis tout autant surpris que vous semblez l’être vous savez ? J’ignorais tout de cette branche de ma famille venant du côté de mon père, d’ailleurs pour être complètement honnête, j’ignorais avoir une quelconque famille à part mes parents.

- (Michel) Ton père s’appelle comment ?

- Adrien Massery mon oncle !

Devant l’incompréhension qu’il lit sur les visages du vieux couple, Maurice sort une petite liasse de papiers qui ne sont pas moins que des copies d’actes de naissance qui prouvent la filiation du jeune Antoine et surtout font état de la naissance d’Hélène Massery comme deuxième enfant du couple Massery décédé très peu de temps après sa naissance.

- Prenez le temps de lire ces documents, ils répondront je pense à déjà pas mal de questions que vous vous posez en ce moment.

Maryse et Michel s’assoient donc en prenant connaissance du petit dossier préparer par Maurice, la porte d’entrée s’ouvre en faisant apparaitre Thomas accompagné de Philippe qui arrivait au même moment.

Antoine détache son regard du vieux couple, il relève la tête et se tourne vers les nouveaux arrivants, la vue de Thomas lui fait un tel effet que ses yeux s’arrondissent d’une façon si comique qu’elle amène un éclat de rire du beau blond qui détaille le nouvel arrivant avec curiosité.

Philippe observe toute la scène se déroulant sous ses yeux, son esprit d’analyse tourne à fond et surtout deux choses en particulier, les papiers posés sur la table qu’il reconnait pour ce qu’ils sont et la face de têtard ébloui du jeune garçon qui visiblement est tombé comme tant d’autres sous le charme de Thomas, mais surtout ressemblant en tout point à un autre regard tout aussi comique mais venant d’une personne que Philippe ne connait que trop bien.

- Il ne reniera pas sa famille celui-là ! Hi ! Hi !

Un silence total suit ces paroles et à part le sourire convenu de Maurice, les visages des quatre autres personnes dans la pièce se tournent vers Philippe avec une expression de surprise qui lui amène un nouvel éclat de rire.

- Je ne savais pas que « Flo » avait un garçon de son âge dans sa famille, mais le sait-il seulement ? À voir vos têtes il me semble que c’est également une découverte pour vous tous !

Maurice fait un clin d’œil à Philippe, le fait de l’avoir fait venir était justement pour connaitre le ressenti de cet homme sur le jeune Antoine et il ne l’a pas déçu car dès le premier contact, il a déjà deviné qu’un lien filial très proche existe entre son protégé et la famille De Bierne.

- Les yeux ??

- (Philippe) C’est évident une fois qu’on le sait !! Mais c’était flagrant quand comme tout à l’heure ce jeune homme a eu la « têtard attitude » devant Thomas.

Pendant toute la durée des explications de Maurice sur ce qu’il lui a fait connaitre Antoine et le but de sa venue en France, jusqu’à comprendre qui il était ainsi que l’étonnante coïncidence qui en fait un parent de celui dont il était justement venu pour avertir qu’il courait un danger ; Thomas le détaille de la tête aux pieds, cherchant d’autres points communs physiques avec Florian et n’en trouvant pas d’aussi flagrant que ce regard perçant d’un vert tout aussi troublant, pouvant aussi s’écarquiller de cette façon si spéciale et comique au moment d’un étonnement intense.

Antoine surprend plusieurs fois les regards portés sur lui par cet apollon blond qui lui amènent les frissons dans tout le corps, il lui sourit timidement n’étant pas encore à son aise en présence de tous ces inconnus.

- (Thomas) J’en connais un qui va choper ton air de grenouille attardé quand il va savoir que tu existes ! Hi ! Hi !

Antoine troublé.

- Et toi tu es qui ?

- Excuse de ne pas m’être présenté !! Je suis Thomas l’ami de Florian.

- Un ami tu veux dire ?

- Aussi oui mais surtout « l’ami » avec un grand « A ».

Petite grimace de déception.

- Il en a de la chance !!

Antoine regrette aussitôt ses paroles qui lui ont échappé et rougit violemment.

- Excuse-moi, ça m’a échappé !!

Thomas sourit en comprenant qu’Antoine tout comme son cousin ne sera pas celui qui mettra au monde la prochaine génération d’une famille déjà si peu nombreuse qu’elle risque même de disparaitre faute d’héritiers.

- Il n’y a pas de mal ! Hi ! Hi ! Je prends ça pour un compliment mais sache que celui qui a le plus de chance c’est moi.

Antoine se sent bien avec ce garçon sympathique et il envoie alors une petite pique amicale.

- Serait-ce possible qu’il soit aussi beau que moi ??

- On ne peut pas dire que vous ayez grand-chose en commun à part vos yeux tu sais ?? Mais je reconnais volontiers que tu ne manques pas d’attraits toi non plus, maintenant attends de rencontrer Florian et tu comprendras mieux de quoi je parle.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (39/134) (Jeudi) (Aix) (suite)

« Quelques temps plus tard pendant le repas »

Il est déjà presque treize heures quand ils se mettent tous à table, les explications tout comme les questions sur la vie du jeune Antoine leur ayant fait oublier complètement l’heure du repas.

Michel et Maryse sont visiblement ravis de recevoir et de découvrir un garçon qui leur semble charmant, la surprise d’apprendre que leur Hélène qu’ils croyaient tout comme elle d’ailleurs orpheline, avait en fait un frère d’une vingtaine d’année plus vieux qu’elle et dont personne ne leur avait fait mention.

Les dernières questions plus personnelles cette fois se font pendant le repas et Antoine essaie d’y répondre du mieux qu’il peut, n’en sachant finalement pas beaucoup plus qu’eux.

- (Michel) Ton père n’est donc pas venu à l’enterrement de ses parents ?

- (Antoine) Tout ce que mes parents m’ont raconté de cette période de leur vie, c’est qu’ils tiraient la chandelle par les deux bouts et que leurs moyens ne leurs permettaient pas un tel voyage.

- (Michel) Je veux bien l’admettre mais ils ont dû recevoir une demande de tutorat pour le bébé survivant ?

- (Antoine) Je suis certain que s’ils avaient reçu un tel document, mes parents auraient fait le nécessaire même démunis comme ils l’étaient. C’est une période assez sombre pour eux, j’ai même la conviction qu’ils ne devaient pas avoir de quoi se payer un logement et qu’ils squattaient çà et là en changeant souvent de région.

- (Maryse) Mon pauvre enfant !! Ça ne devait pas être une vie pour toi ?

- (Antoine) Je n’ai pas connu cette époque ma tante, c’est peut-être pour ça que je suis arrivé très tard dans leur vie. J’ai eu une enfance comme tout le monde et heureuse rassurez-vous !

- (Maurice) Je suis peut-être trop curieux de choses qui ne me regardent pas mais je me demande quand même pourquoi le plus gros de ta solde va pour les aider ? C’est toi qui me l’a dit rappelle-toi !

- La retraite de mon père n’est pas suffisante, en plus il est atteint depuis quelques années d’une maladie qui ne lui permet plus de trouver un travail d’appoint, je les aide du mieux que je peux et c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai dû arrêter mes études et entrer dans l’armée.

- (Michel) Tes parents doivent être fiers d’avoir un fils tel que toi !!

- (Antoine) C’est moi qui suis fier d’avoir de tels parents mon oncle.

Thomas ému.

- Il souffre de quoi ton père ?

Les yeux d’Antoine s’embuent et font aussitôt regretter à Thomas d’avoir été aussi curieux.

- Si c’est trop dur tu n’es pas obligé de répondre, excuse-moi d’avoir été aussi curieux.

- Mon père a longtemps été alcoolique, c’est d’ailleurs ce qui a occasionné la brouille d’avec ses parents et maintenant il en paie les conséquences, son foie ne fonctionne plus correctement et le temps d’attente pour une greffe est très long.

Un silence gêné plonge chaque convive dans son assiette, Antoine essuie ses yeux mais la tristesse voire la détresse se lit à livre ouvert sur son visage.

- (Michel) Pouvons-nous l’aider ? A-t-il besoin d’argent ?

Antoine fixe le vieil homme les yeux rougis.

- Seul un miracle pourrait l’aider, les médecins nous ont prévenus que même une greffe arriverait sûrement trop tard. Il est très fatigué et l’opération si elle a lieu serait très lourde pour son âge.

- (Maryse) Peut être devrait-il venir en France ?

- (Antoine) Vos médecins ne sont pas meilleurs que chez nous vous savez !!

- (Michel) Justement c’est là où tu te trompes mon garçon, nous connaissons quelqu’un qui fait des miracles et qui remettra ton père sur pied en un rien de temps.

Antoine avec une lueur d’espoir.

- Pourquoi ferait-il ça ? Nous ne sommes pas riches et je ne suis pas certain que notre mutuelle prendrait en charge une intervention faite à l’étranger.

Michel regarde Maurice l’œil interrogatif, attendant qu’il donne son feu vert à ce qu’il compte dire à son petit neveu et sourit quand il le voit acquiescer brièvement.

- C’est de ton cousin Florian que nous parlons et je ne pense pas qu’il refuserait de venir en aide à son oncle, déjà que quand il va apprendre qu’il existe ainsi que toi et sa tante, ça va pas être facile de le tenir ! Hi ! Hi !

- (Antoine) C’est quoi cette histoire ?

Michel avec tendresse.

- Monte dans la chambre de Florian avec Thomas, il t’expliquera ce que tu veux savoir et pendant ce temps-là nous verrons avec Maurice comment nous pouvons agir sans mettre à mal l’enquête en cours.

Thomas se lève en faisant signe à Antoine de le suivre, ils montent l’escalier jusqu’à la chambre où vit maintenant Raphaël et s’enferment à l’intérieur, Antoine regarde l’agencement de la pièce en souriant.

- C’est une chambre d’ados ?

- Ton cousin reste un grand ado tu verras ! Hi ! Hi ! Et celui qui habite cette chambre en ce moment n’est pas mieux que lui.

- Quelqu’un de sa famille ?

- Florian n’a pas de famille à part ses grands-parents, Raphaël est l’ami de Florian et s’il vit ici c’est parce qu’il est en fac à Aix.

Antoine sursaute.

- Un ami tu veux dire cette fois ??

- (Thomas) Aussi oui mais Raphaël est plus que ça, disons qu’il est également notre petit ami.

Antoine sur le cul.

- Wouff !!! Vous en avez encore beaucoup des comme ça ?

Thomas amusé de son trouble.

- Deux autres oui !! Peut-être même bientôt trois ! Hi ! Hi !

- Eh bien !! Vous ne devez pas vous ennuyer, parole !! Je ne savais pas les Français avoir des mœurs aussi … « débridés ».

- C’est un reproche ?

- Non, juste une constatation !! Maintenant je ne suis pas sûr que ça tienne longtemps ce genre d’affaire, déjà à deux ce n’est pas facile et je suis bien placé pour en parler !!

- Tu étais vraiment amoureux de ce Sacha alors ?

Antoine se raidit.

- Oui !! Mais c’est terminé maintenant, il a donné l’ordre de m’abattre sans remords alors que le soir même nous avions fait l’amour comme des fous.

Thomas livide.

- Il t’a sûrement menti tout du long, ce n’est pas possible autrement ! Quand on aime quelqu’un, on ne le condamne pas à mort comme ça.

- C’est pourtant ce qu’il a fait !! Je le hais maintenant et j’espère pouvoir le lui dire en face.

- Je te comprends, mais ce n’est pas parce que tu as connu ça qu’il ne faut plus croire en l’amour. Tu émettais un doute tout à l’heure sur ce que nous éprouvons mes amis et moi et crois-moi sur parole, ça n’a rien à voir !! J’aime Florian plus que tout et ce que nous partageons avec nos autres amis n’est pas loin d’être aussi fort, tu t’en rendras compte par toi-même avec le temps.

- Je suis américain rappelle-toi et sitôt cette mission terminée je devrais retourner chez moi, alors le temps n’est pas ce dont je dispose le plus.

Thomas le prend par l’épaule, les deux garçons se fixent dans les yeux un long moment.

- Attends de connaitre Florian et nous reparlerons ensuite de ton envie de retourner chez toi.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (40 / 134) (Jeudi) (Aix) (fin)

Antoine en a les yeux qui s’arrondissent d’étonnement aux paroles visiblement sérieuses de ce grand blond au contact de qui il se sent tout bizarre, il connait cette impression et c’est avec un réel effort de volonté, qu’il se détache de lui en reculant de quelques pas afin de prendre suffisamment de distance pour retrouver un semblant de maitrise de lui.

Thomas bien sûr s’en aperçoit et comprend le manque affectif de ce jeune gars ainsi que la gêne que ça lui occasionne auprès du petit ami de son cousin, il décide alors d’en revenir au but de leur présence dans la chambre.

- Florian peut vraiment soigner ton père, c’est un médecin réputé chez nous qui n’a encore jamais connu de ratés dans tous les actes, pourtant pas facile qu’il a pratiqué depuis qu’il exerce.

- Tu sais bien que c’est impossible !! Il est plus jeune que moi et il ne devrait même pas être autorisé à pratiquer.

- Justement Antoine !! Pose-toi alors la bonne question du pourquoi on le laisse faire !! Maintenant si tu me donnes ta parole que rien de notre conversation ne sortira d’ici, je vais te révéler un secret sur ton cousin. Un secret tellement incroyable que tu comprendras ensuite mieux la raison de la présence d’un homme aussi important que Maurice dans sa vie.

- Maurice m’a déjà tout révélé sur cette raison.

- (Thomas) Ah oui !! Vraiment ??

- Mon cousin n’est qu’un leurre qu’il met sous le nez des russes pour démanteler leur organisation voilà tout.

- Et tu y as cru ?? Crois-tu vraiment que les Ruscofs sont aussi débiles pour tomber dans un piège aussi gros ? Ils ont déjà perdu pas mal d’hommes depuis quelques mois et certains de nos amis ont même failli se faire enlever parce qu’ils étaient proches de « Flo », si Raphaël était là il pourrait te raconter ce qui a failli lui arriver et sans l’intervention de ton cousin ainsi que de quelques-uns de ses « amis », il ne serait sans doute plus là mais emballer dans un drap au fond de l’océan.

Antoine reste figer en écoutant Thomas qui y met tellement de cœur dans son récit, qu’il commence à se poser sérieusement la question sur la véracité de toute cette histoire.

- Et c’est quoi son secret ?

- Florian a un « don » !! Il peut rendre la santé à n’importe qui quel que soit ce dont il souffre, je sais que dit comme ça c’est difficile à croire mais tu dois me faire confiance et si on nous a demandé de monter dans la chambre pour que je te parle, ce n’est certainement pas pour que tu entendes des conneries.

Antoine troublé fixe Thomas avec une lueur d’espoir.

- Il pourrait soigner mon père alors ?

Thomas d’une voix grave.

- Pas le soigner non, mais le guérir très certainement !!

Ils en sont là dans la compréhension de ce qu’est réellement ce cousin qu’Antoine découvre par ouï-dire avec effarement, quand des pas rapides se font entendre dans l’escalier et que deux garçons apparaissent à la vue du jeune américain qui encore une fois éprouve un trouble certain devant leur physique craquant qui lui amène une fois de plus cette expression comique qui ne manque pas d’interpeller Raphaël et Éric, découvrant pour la première fois le jeune homme au visage si expressif qu’ils en éclatent de rires.

- (Raphaël) Voilà donc le dernier crapaud de la famille ! Hi ! Hi !

Éric sur le même ton.

- Pour « Flo » on dit la grenouille mais vu ta carrure ! Hi ! Hi !

- (Thomas) Antoine je te présente Éric et Raphaël, ce sont deux des amis auxquels je t’ai parlé tout à l’heure, comment vous avez deviné qui il est vous deux ?

- (Raphaël) Facile puisque c’est papy qui vient de nous le dire !!

Éric qui détaille Antoine avec le sourire.

- Hum !! Il est à croquer le cousin, pas vrai « Raphi » ?

- Je n’aurais pas dit mieux !! Mais laisse le tranquille, tu vois bien que ça le gêne.

Thomas observe Antoine qui est devenu rouge vif et qui a baissé la tête de confusion, il se dit que la remarque d’Éric n’est pas dénuée de vérité et que le jeune gars devant lui a un certain charme pour ne pas dire un charme certain, même s’il n’éprouve rien de plus pour lui qu’un début de forte sympathie qui s’annonce plutôt bien pour la suite.

- (Éric) Vous faisiez quoi dans la chambre ?

Thomas avec un clin d’œil.

- Je testais son goût pour les blonds figure toi ! Hi ! Hi !

- Sans Florian ?? Raconte-moi s’en une autre blondinet !! Celle-là est trop grosse pour que j’y crois une seconde.

Raphaël en s’approchant de Thomas.

- A moins que notre « Kent » ait changé d’avis et qu’il veuille bien qu’on s’amuse sans la crevette ! Hi ! Hi !

Thomas se sent pris par la taille, il laisse Raphaël y croire quelques secondes en lui caressant doucement le dos, faisant vibrer le jeune rouquin jusqu’au moment où sa main descend et vient lui pincer assez fortement une fesse.

- Aïe !!!

- Dans tes rêves ma poule ! Hi ! Hi Tu n’y a pas cru quand même !! Rassure-moi ! Hi ! Hi !

Cette petite joute sous le regard des deux autres, amène un éclat de rire d’Antoine qui n’en peut plus de la tête outrée que fait Raphaël en se massant sa fesse douloureuse.

- ! Hi ! Hi ! Vous êtes complètement déjantés les gars !!

- (Éric) T’inquiète !! Ils aiment bien se chercher mais tant que « Flo » n’est pas avec nous ça en reste là.

- (Raphaël) Attends qu’il soit là blondinet et gare aux tiennes de fesses.

- (Thomas) Hum !! Des promesses ? Je ne manquerais pas de te le rappeler le moment venu sale gosse.

Antoine que cette incartade surprend.

- J’avais cru comprendre que vous étiez amoureux les uns les autres ?? J’avoue que là je n’y pige plus rien !!

Éric avec un clin d’œil amusé.

- T’inquiète beau brun !! On va t’expliquer !! Et arrête de faire ces yeux en billes de loto s’il te plait ! Hi ! Hi ! Tu ressembles trop au Gnome quand tu fais ça !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (41/134) (Paris) (Vendredi) (Yuan)

« Au réveil »

- Rhaa !! Debout Feignasse Rhaa !!

Yuan sursaute comme chaque matin depuis qu’il n’a plus besoin de réveil pour lui rappeler qu’il est temps de se lever.

- On est vendredi !! Je ne commence qu’à dix heures !!

- Rhaa !! Et comment je pouvais le savoir Rhaa !!

Le jeune asiatique se rappelle soudainement à qui il parle et se redresse sur son lit en écarquillant les yeux de surprise, le vocabulaire de « Coco » s’étoffe de jour en jour au point que comme il l’a fait à l’instant encore à moitié dans le sommeil, Yuan a bien pensé parler avec un de ses amis.

Le fameux « Coco » se tient au pied du lit, sur un des montants en bois et fixe Yuan avec son air éternellement moqueur.

Yuan reconnait volontiers que cette semaine a passé beaucoup plus rapidement que les autres, sans doute du fait qu’il n’arrête pas de discuter avec son perroquet et se sent donc moins seul dans l’appartement, ce qui explique sans doute le vocabulaire de plus en plus fourni de l’oiseau dont l’intelligence n’est plus à démontrer.

Pour répondre à sa question.

- Il y a mon emploi du temps affiché sur la porte du frigo !

- Rhaa !! Qu’il est drôle Rhaa !! »

Yuan maintenant bien réveillé décide qu’il vaut mieux pour lui de se lever, il envoie voler la couette et c’est nu qu’il met les pieds par terre.

- Rhaa !!! Rhaa !! »

- Qu’est ce qui te fait rire encore ?

- Rhaa !! Petite bite Rhaa !!

Un oreiller passe tout près de l’oiseau qui préfère s’éloigner et quitte la chambre en quelques battements d’ailes, sous l’œil amusé de Yuan qui décidément ne pourrait plus se passer de son compagnon à plumes.

C’est une bonne demi-heure plus tard qu’il sort de la douche et regarde enfin l’heure qu’il est, appréciant malgré tout de pouvoir glander tranquillement en prenant son petit déjeuner.

Il repense alors au coup de fil de Thomas hier soir quand il lui a appris pour le cousin de Florian, Yuan content pour son copain de cette nouvelle inattendue a promis de garder le secret, non sans avoir posé tout un tas de questions à Thomas sur la tête qu’il a.

Thomas a décrit Antoine brièvement tout en précisant qu’il lui plairait certainement, comme il leur a plu à eux et lui a raconté sa particularité de regard qu’il partage avec « Flo » et qui les a bien fait rire.

Le temps d’aller à ses cours arrive, il enferme « Coco » dans la chambre d’ami qui reste maintenant les volets fermés et les doubles rideaux tirés pour qu’il puisse y être tranquille et se reposer comme on le lui a appris à le faire.

***/***

« Chez Yuan, treize heures »

La porte s’ouvre et un petit homme en blouson de motard avec une casquette en cuir sur la tête, entre et referme derrière lui, Ming jette un regard satisfait sur l’appartement bien rangé et se dirige vers la cuisine pour se servir un verre, il sait bien que son fils ne rentrera qu’en fin d’après-midi mais ce n’est pas le but de sa présence en France même s’il est content de lui faire un petit coucou en passant.

En effet le but de sa visite est toute professionnel et il est mandaté par Florian et Hassan pour mettre en place la scission des laboratoires dont ils viennent d’acquérir la majorité décisionnelle.

Il a rencontré la direction des trois unités de recherches et de productions pour leur présenter la vente de leurs établissements au nouveau consortium dont il détiendra tout comme Hassan vingt-cinq pour cent des parts, les cinquante autres pour cent revenant à Florian qui de ce fait en sera le président directeur général avec plein pouvoir décisionnel.

L’acte de vente est déjà déposé devant notaire, ne manque plus que la signature de Florian qui est une des autres raisons de son déplacement.

Ensuite il est prévu qu’ils cèdent rapidement leurs actions en bourse de l’entité mère séparer de ses filiales françaises, pour récupérer le plus gros de leurs mises qui s’élève quand même à presque deux milliards et demi de dollars.

Ming en est là dans ses pensées quand une voix venant de son ancienne chambre le fait sursauter.

- Rhaa !! Qui est là Rhaa !!

- C’est toi Yuan ??

- Rhaa !! Non Rhaa !!

Intrigué, Ming se dirige vers la chambre qu’il ouvre en grand et constatant que celle-ci est dans le noir, il actionne l’interrupteur et reste un moment ahuri par ce qu’il voit, une grande cage la porte ouverte dans laquelle un magnifique perroquet ne le lâche pas des yeux.

- Rhaa !! Change pas pépère Rhaa !! T’as un look d’enfer !! Rhaa !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (42/134) (Paris) (Sacha)

La semi-remorque s’arrête sur une aire de parking en proche banlieue Parisienne, le chauffeur se tourne vers le jeune homme qu’il a pris en stop depuis la frontière espagnole en souriant devant son air avenant et sympathique.

- Te voilà arrivé mon gars !!

Sacha sourit en attrapant son sac sur la couchette arrière.

- Merci beaucoup pour m’avoir transporté jusqu’ici.

- Bah !! De rien, c’était avec plaisir et puis c’est toujours mieux de faire la route avec de la compagnie.

- Bonne continuation !!

- A toi aussi mon gars !!

Sacha descend et claque la portière pour la refermer, il fait signe de la main en guise d’adieu et regarde la semi repartir, un sourire de satisfaction sur le visage.

Son voyage pour Paris aura mis plus de temps que par les transports plus conventionnels, mais lui aura permis d’arriver jusqu’ici dans le plus parfait incognito et c’est ce qu’il recherchait car il se doute bien que la DST doit être sur les dents avec l’épuration qu’ils ont mis en œuvre avec autant d’efficacité.

Prendre un francilien pour rejoindre le centre de la capitale est pour lui un jeu d’enfants, une visite à une certaine consigne lui permet de récupérer quelques liasses de billets ainsi qu’une paire de clés avec l’adresse d’un appartement où il se rend sans tarder.

Le vaste deux pièces dans lequel il pénètre pue le renfermé et son premier geste est d’ouvrir les fenêtres en grand pour aérer, les draps qui protègent les meubles sont vite repliés et le frigo rebranché après y avoir enlevé la cale qui gardait la porte ouverte.

Un inventaire rapide lui donne la liste de ses premiers achats indispensables et c’est avec le sourire qu’il repart faire ses courses, tout en observant attentivement la faune humaine qui mène sa vie au quotidien sans se préoccuper le moins du monde de lui.

Il repère malgré tout quelques jeunes hommes intéressants ainsi que quelques coups d’œil portés sur lui, qui amène un sourire de sa part en retour en attendant mieux.

Sacha a une brève pensée pour Antoine, pourquoi a-t-il fallu qu’il soit présent lors de l’appel et de plus qu'il en comprenne les grandes lignes ? Peut-être lui aurait-il laissé la vie sauve sinon, parce qu'il doit bien reconnaître que ce magnifique garçon aux yeux si prenant, correspondait exactement à ses fantasmes les plus fous et que les quelques semaines qu’ils ont passées ensemble, ont certainement été les plus belles de sa vie.

Il ne doute pas d’ici les prochains jours de trouver quelqu’un qui partagera de temps en temps son grand lit froid, mais il craint n’y prendre que beaucoup moins de plaisir maintenant qu’il aura toujours en comparaison le jeune et doux Antoine et les sentiments très fort qu’il éprouvait pour son geôlier.

Ce n’est qu’une fois de retour dans l’intimité de son appartement, qu’il se laisse aller à la colère sourde qu’il ressent contre lui et sa propension à tuer même ceux envers qui il éprouve des sentiments, ses parents ont été les premiers à subir son goût du meurtre alors qu’il n’avait que treize ans et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été recruté dans cet établissement d’état où il a été formé à ce métier dont il excelle maintenant.

C’est aussi dans cette « école » spéciale qu’il a connu Stanislas, plus jeune d’un an que lui et qu’ils se sont pris d’amitié ainsi qu’avec quelques autres garçons et filles d’infortunes, devenus pour la plupart depuis lors des personnes à la formation pointue qu’Igor a placé comme des pions sur un jeu d’échec en attente du moment où il serait à la tête de l’organisation.

Maintenant qu’il y est parvenu, ses pions commencent à bouger et la perte de Stanislas a sans doute été pour Igor un soufflet qu’il n’est pas près de pardonner, la preuve en est sa présence aujourd’hui à reprendre sa mission.

Sacha fini par se calmer, il fixe le plancher de la pièce à vivre, à la recherche d’un joint bien précis entre deux lames. Il finit par l’apercevoir et le soulève avec le dos d’une fourchette, un morceau s’ouvre comme un couvercle qu’il dépose près de lui.

Une petite cavité apparaît d’où il sort un paquet emballé dans un chiffon, il attrape ensuite l’enveloppe qui était placé dessous et referme la trappe avec soin.

Une fois assis à table, il déballe le chiffon contenant un pistolet automatique et plusieurs chargeurs couverts de graisse, l’heure qui suit passe au nettoyage minutieux de l’arme qu’il range ensuite dans un des tiroirs du meuble placé près de lui.

L’enveloppe contient quelques noms, adresses et recommandations, qu’il apprend par cœur avant de détruire les documents.

Un sourire lui est venu en lisant un des noms de la liste, qui se trouve être justement un de ses anciens compagnons de l’école d’espionnage où il est resté jusqu’à sa majorité.

Ne lui reste plus qu’à acheter un téléphone pour pouvoir le contacter et le prévenir qu’il sera pour un temps sous ses ordres, ce qui ne devrait pas poser de problèmes bien au contraire étant donné l’amitié sincère qui les lie.

C’est donc avec un moral revenu au beau fixe que Sacha quitte une nouvelle fois l’appartement, il arrive devant un centre commercial après quelques minutes de marche et se rend directement vers le rayon téléphonie où il achète un kit rechargeable que le vendeur met en service après en avoir rempli les déclarations obligatoires.

Sitôt sorti du centre commercial, Sacha compose le numéro et attend que son correspondant décroche, tout excité de la surprise qu’il va faire à son copain.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (43/134) (Vendredi) (Paris) (Sacha) (fin)

« Commissariat Paris dix »

- Lecœur !!! Chez le commissaire, il te demande !

- Ok !! Tu sais ce qu’il me veut ?

- Aucune idée, juste que ça urge !!

- Ah !! D’accord !!

Maxence Lecœur, brigadier de police au commissariat du dixième arrondissement se lève de son bureau et monte l’escalier jusqu’à celui du commissaire, en se demandant bien ce qu’il lui veut encore cette fois ci.

« Toc ! Toc ! »

- Oui, entrez !! Ah !! C’est vous brigadier !! Entrez et fermez la porte derrière vous !!

- Vous m’avez fait demander commissaire ?

- Oui !! C’est au sujet de votre équipier, il a demandé à ne plus faire équipe avec vous et ce n’est pas le premier avec qui ça arrive !! Qu’est-ce qu’il se passe donc avec vous ?

- Comment le saurais-je monsieur ?

- Vous n’en avez pas une petite idée ?

- Non !! Je ne vois vraiment pas !! Que dit-il lui pour justifier sa demande ?

- Justement il ne veut rien dire !! Juste qu’il souhaiterait ne plus faire équipe avec vous !!

- Maintenant il y a certains bruits qui circulent sur vous brigadier et je vous avouerai qu’ils ne me plaisent pas beaucoup, pour ne pas dire pas du tout et s’il s’avérait qu’ils soient confirmés, je vous mettrais à pied séance tenante.

- Je ne comprends pas monsieur, de quels bruits s’agit-il ?

- De votre brutalité en premier lieu, ainsi qu’à des attouchements d’ordres sexuels sur certaines personnes pendant le service.

- Vous voulez parler des fouilles au corps lors de nos interventions dans certains quartiers chauds ? Ils ne sont absolument pas d’ordres sexuels mais simplement pour rechercher la drogue que cachent dans les endroits les moins avouables ses jeunes dealeurs, quand à ma brutalité, vous devez bien vous douter que ce n’est pas avec de la douceur que nous les ferons se tenir tranquille et obéir à nos injonctions de se rendre !!

- Hum !! C’est en raison justement de ce doute et de vos bons résultats que je vous laisse poursuivre, Je ne sais plus qui mettre avec vous du fait que tous vos collègues sont unanimes et ne veulent plus entendre parler de travailler avec le brigadier Lecœur.

- Vous savez bien qu’il n’est pas possible d’aller seul dans ses quartiers commissaire ?

- Je vais voir ce que je peux faire, essayez de mettre un peu d’eau dans votre vin et en attendant vous garderez votre équipier actuel, le temps que je lui trouve un remplaçant. Mais attention !! Je ne veux pas de brimades à son encontre, c’est bien compris ?

- Tout cela n’est qu’un désagréable malentendu monsieur !!

- J’espère que vous dites vrai !! Vous pouvez disposer brigadier, je vous ferais rappeler dès que j’aurai trouvé quelqu’un qui accepte de faire équipe avec vous. Mais en attendant vous suspendez vos enquêtes de nuit c’est compris ?

- Entendu monsieur, mes respects !!

- C’est bon !! Disposez !!

Maxence sort calmement du bureau tandis que son visage change du tout au tout une fois seul dans le couloir, une fureur noire lui tire les traits qu’il tente de modérer en frappant rageusement le mur du couloir.

- Encore un de ses enfoirés qui a été se plaindre !! Bordel !!

Le son de sa voix le fait sursauter et lui fait comprendre qu’il doit rapidement retrouver son calme, il utilise une méthode apprise à cet effet qui aussitôt le détend et c’est un Maxence souriant qui se représente à son bureau, devant le regard de ses collègues qui connaissent bien la raison de sa convocation et cherchent à discerner sur son visage des traces de son engueulade.

Ils en sont pour leurs frais car Maxence est redevenu lisse, rien ne pouvant démontrer une quelconque contrariété et ses collègues après quelques œillades de surprises, reprennent leur travail sans plus faire attention à lui.

Au bout de quelques minutes et devant l’ambiance pesante du bureau, Maxence quitte son poste et sort dans la rue pour s’aérer la tête, c’est à ce moment précis que son portable sonne et qu’il décroche.

- Allô !!

- …….

- Lui-même !!

- …….

- Non !! Je n’y crois pas !! Tu es où là ?

- ……..

- Je connais oui !! Il y a longtemps que tu es arrivé ?

- ……

- Je peux passer après mon service si tu veux ?

- ……

- Je me doute bien ! Hi ! Hi ! Depuis le temps.

- ……….

- Entendu, disons d’ici deux bonnes heures chez toi ? Ça te va ?

- ………

- Je suis trop content d’avoir de tes nouvelles tu sais ? Ça fait combien ? Six ans ?

- ……..

- Nous aurons le temps de reparler de cette époque ! Hi ! Hi !

- ……..

- Ok !! A tout à l’heure mec !!

Maxence raccroche, un sourire jusqu’aux oreilles car cet appel lui a soudainement ôté tout le stress de la convocation avec le commissaire et lui remet du baume au cœur tout en lui faisant bien comprendre qu’il allait reprendre du service, ce qui d’ailleurs est loin de lui déplaire ayant été formé pour ça à l’origine.

Il revoit l’image de Sacha et ce dit que si lui est considéré comme brutal, il ne vaudrait mieux pas qu’ils fassent la connaissance de son ami !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (44/134) (Vendredi) (Afrique)

« Neuf heures du matin, dispensaire »

Le père Antoine est déjà très occupé ce matin avec une famille venue de loin faire soigner leur petite dernière atteinte de la gale, le vieil homme se désespère qu’une telle maladie soit encore si présente sur ce continent alors que partout ailleurs ou presque, elle n’est plus qu’un ancien souvenir.

Naomé arrive avec la bassine d’eau bouillante que lui a demandé de préparer le vieux père, il est comme depuis qu’il est arrivé au dispensaire, accompagné par « Kinou » qui la journée ne le lâche quasiment pas d’une semelle (s’il en avait) et le réconforte dès qu’il le sent triste d’être loin de son ami.

Le père Antoine sourit en le voyant porter bravement son lourd fardeau et lui montre où le poser pour qu’ensuite il puisse y baigner la fillette terrorisée tout comme ses parents et ses frères et sœurs par la vue de la panthère.

- Ne craignez rien, il ne vous fera aucun mal ! Merci Naomé, va rejoindre sœur Odile s’il te plait, elle aura besoin d’aide pour le potager.

- Entendu mon père !

Il regarde s’éloigner le jeune homme avec tendresse, ce garçon qu’il ne connaissait que pour l’avoir vu de rares fois au village ne lui amène que de la joie et le vieil homme prie pour que sa tristesse finisse par disparaitre avec l’oubli, comprenant bien que ce sera la seule façon pour lui de se reconstruire.

Sœur Odile le voit arriver avec plaisir, son aide est pour elle précieuse car ses vieux os n’arrivent plus comme avant à se baisser de longues heures pour ôter toutes ses mauvaises herbes qui étouffent ses légumes.

La gentillesse de ce garçon a très vite conquis la petite congrégation de sœurs, ses airs presque féminins ne faisant aucun doute pour ses braves femmes sur la raison de sa présence auprès d’elles et les sœurs le chouchoutent toutes comme le feraient des grands-mères pour un petit fils.

Naomé le ressent bien et se sent heureux auprès d’elles, il peut tout à sa guise laisser sa vraie nature prendre le pas et ne s’en prive pas même si parfois il voit bien les petits sourires légèrement moqueurs qui s’échappent de leurs lèvres devant ses petits cris effarouchés à la moindre difficulté qu’il rencontre.

Naomé est dans le potager depuis un moment déjà quand une silhouette apparait au loin venant de la jungle, « Kinou » pousse un feulement de plaisir et se précipite pour accueillir son ami.

Le cœur du jeune Massaï s’accélère quand il comprend que c’est celui qu’il aime le plus au monde qui vient leur rendre visite, son estomac se noue également par l’appréhension et sans en connaitre véritablement la raison, il se baisse encore plus pour désherber le rang de tomates comme s’il souhaitait ne pas être vu par Taha.

Taha n’est pas dupe du manège de son ami car il a bien vu son regard porter dans sa direction, il comprend l’appréhension que peut avoir Naomé de ses retrouvailles après ce fameux soir où il lui a fait ses aveux avant de quitter la tribu.

Les cernes sur le visage de Taha ne déparent pas de ceux sur celui de son ami et prouve que les deux garçons vivent difficilement cet éloignement, sœur Odile regarde leur manège avec émotion mais aussi un fort trouble en apercevant les traits tirés du nouvel arrivant.

Elle observe attentivement Naomé qui s’acharne avec ses mauvaises herbes, les yeux humides du chagrin qui une fois encore le reprend et voyant la direction que prend Taha, préfère retourner au dispensaire pour les laisser seuls.

Naomé respire bruyamment, haletant en appréhendant presque de se retrouver face à son ami, il sent son corps frémir et un long frisson le prendre quand deux mains douces l’attrapent par la taille et s’efforcent de le relever, ce qu’il fait en se retournant le visage en pleurs vers celui qui hante ses pensées jours et nuits.

***/***

Taha durant toute la durée du trajet a tenté d’anticiper cette minute en se demandant ce qu’allait être exactement sa réaction face à son meilleur ami, toutes sortes d’idées lui sont passées par la tête, des plus dures à entendre aux plus raisonnées mais certainement pas celle qu’il a alors en découvrant toute la détresse de Naomé.

Ses lèvres viennent se poser tendrement sur les siennes et un long baiser s’en suit qui les rend tout tremblant de ce qu’il signifie, pour un n’osant croire à son bonheur et pour l’autre ne revenant pas d’une telle attitude de sa part, allant à l’encontre de toutes ses décisions précédentes.

Taha se retrouve hébété après s’être séparé de quelques centimètres du visage de son ami qui le fixe d’un regard brillant d’espoir.

- Tu me manques trop Naomé !! Je n’en dors plus !!

- Toi aussi tu me manques Taha !! Tu ne peux t’imaginer à quel point !!

- Ce que nous faisons est une folie !

- C’est tellement bon alors d’être fou !

- Tu m’aimes vraiment alors ?

- Et comment que je t’aime !! Tu le sais très bien sinon tu ne serais pas là, mais toi ? Tu m’aimerais donc un peu toi aussi ?

- J’aime les filles « Nao » !! Tu dois l’accepter !!

Taha voit le visage de son ami s’assombrir.

- Mais je t’aime aussi et je ne veux pas te perdre.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (45/134) (Vendredi) (Afrique) (fin)

Naomé la gorge sèche soudainement, attend que Taha poursuive en ne quittant pas ses yeux qui le fixent également avec avidité.

Un sourire tout en tendresse commence à transformer le visage de Taha qui ressoude ses lèvres sur celles de Naomé qui se laisse aller, son esprit baignant soudainement dans un nuage de félicité.

Taha lui caresse doucement les hanches en y retrouvant cette douceur qui lui a amené tant de moment de plaisirs, sous l’effet de cette caresse lancinante les deux étuis péniens se redressent et se heurtent comme dans un combat moyenâgeux, amenant le rire aux deux garçons qui les transfigure et montre bien l’attachement qu’ils ont l’un pour l’autre.

Taha sait que pour Naomé il a toujours été le seul, que son ami a toujours depuis le début de leurs jeux alors purement éducatifs, refusé tout contact avec les autres garçons pourtant attirés par sa féminité déjà à cette époque-là à fleur de peau.

Lui en a connu d’autres pendant ses années, mais jamais il n’a été aussi loin avec eux qu’avec son ami qui était le seul à le recevoir en lui en gémissant d’un plaisir intense qui le faisait vibrer plus qu’avec tout autre et l’amenait à chaque fois à un orgasme qui le laissait exsangue, serré tremblant contre son corps à la douceur incomparable.

- Tu sais que nous devrons toujours nous cacher ? Es-tu prêt à accepter cela ?

- Pour te garder je suis prêt à tout Taha, tu es depuis toujours celui que j’aime de tout mon cœur et toi ? Ne te lasseras-tu pas de moi quand tu auras pris une épouse ?

- J’y ai réfléchi depuis que tu es parti et c’est seulement maintenant que j’en ai la réponse, je veux te garder dans ma vie tout comme dans mon cœur Naomé et rien ne changera jamais cette promesse que je te fais aujourd’hui, que nos dieux en soient témoins.

- C’est ton voyage au pays des hommes blancs qui t’a autant changé ? Avant ton départ je suis sûr que tu n’aurais jamais dit tout ça et que tu n’y aurais même pas pensé, je le sentais bien au fond de mon ventre à ce moment-là.

- Tu as sans doute raison !! J’ai connu là-bas des garçons tolérants qui voyaient la vie autrement que nos coutumes nous l’enseignaient, mon père m’a aussi guidé pour que je fasse le choix qui serait pour moi le meilleur et ce sans me juger, en me faisant comprendre que les coutumes ne sont en fait pas aussi rigides qu’il n’y parait et qu’il est possible de les modifier si la vie évolue.

Les deux bambous creux enserrant leurs sexes sont toujours dressés vers le ciel et prouve que même toutes ses paroles n’ôtent en rien l’envie qu’ils ont de leurs corps respectifs.

Taha les regarde amusé.

- Nous voilà bien avec ça ! Hi ! Hi !

- Je connais un moyen pour qu’ils reprennent une position moins choquante pour les braves sœurs !!

- Ah oui ? Et tu proposes quoi ?

- Suis-moi et tu verras bien !!

Taha se laisse emmener par son ami qui lui a pris la main et se dirige vers une hutte où est rangé le bois de chauffage pour les nuits plus fraiches de l’hiver, celle-ci en ce mois de janvier est quasiment vide et leur laissera la place nécessaire pour assouvir leurs envies de se câliner.

Sa vision est obnubilée par la belle paire de fesses musclés remuants de si belle façon sous la marche nerveuse de Naomé, Taha sent l’humidité à l’intérieur de son étui qui s’écoule le long de sa hampe dressée et ses lèvres se mordillent d’envies, comprenant que son sexe a lui déjà commencé à préparer sa conquête en douceur de ce qui se cache encore entre les deux globes imberbes de Naomé.

La liane ceinturant leurs reins et qui maintient l’étui en place est vite dénouée, Naomé s’agenouillant le dos tourné vers son ami et se cambrant d’envie en attente de ressentir ce qu’il n’aurait plus imaginé un jour recevoir au plus profond de son intimité et que déjà il attend avec fièvre.

Taha se positionne derrière son ami, ses mains jouent un long moment avec ses muscles dorsaux avant de passer sur sa poitrine en tremblant d’excitation et de la lui caresser en pinçant doucement les tétons qu’il sait particulièrement sensible de son ami.

Trois fois ils feront l’amour et à chaque fois avec une position différente, quand ils sortent enfin de la hutte c’est avec les étuis péniens claquant sur leurs cuisses et pas prêt avant un long moment à réitérer leurs envies de contempler le ciel.

Le père Antoine les voit entrer dans le dispensaire, leurs visages soulagés d’un grand poids et il comprend que ces deux garçons qu’il a appris à aimer se sont enfin retrouvés.

- Il est l’heure du repas mes enfants, je ne crois pas me tromper en pensant que vous devez avoir une faim de loup.

- (Taha) En effet mon père et après ça je pense dormir jusqu’au soir.

Naomé le regard perdu sur son ami.

- Moi aussi mon père.

- C’est parfait alors, mangeons et profitons de ce repas que dieu nous donne. Asseyez-vous mes enfants, vous me semblez particulièrement épuisés.

- (Taha) J’ai retrouvé mon ami mon père, je tenais à ce que vous en soyez averti.

- Je m’en étais bien rendu compte mon garçon et j’en suis heureux pour vous deux même si cela doit rester entre nous.

- Mon père en sera lui aussi averti père Antoine, je ne pourrais lui cacher un tel bonheur.

- Je sais qu’il comprendra Taha, ton père est un homme de bien.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (46/134) (Vendredi) (Romain) (Paris)

« Six heures du matin, chez Jean Baptiste »

Romain ouvre un œil, dérangé par le bruit et la lumière du jour entrant dans la chambre, sa première vision lui amène un rictus d’amusement en voyant Jean Baptiste juste vêtu d’un caleçon, qui repasse son uniforme.

- En voilà une tenue dans la chambre d’un jeune garçon innocent !!

Jean Baptiste tourne la tête et sourit à son ami.

- Excuse-moi de t’avoir réveillé si tôt mais c’est cette chambre qui me sert d’habitude de lingerie et je n’avais plus d’uniformes d’avance pour me mettre sur le dos.

- Ce n’est pas grave, de toute façon il est bientôt l’heure pour moi aussi et puis ce n’est pas tous les matins que j’ai la chance de voir un si beau caleçon à fleurs ! Hi ! Hi !

- C’est ça moque toi !! J’avoue que ce n’est pas très sexy, mais bon !! Je ne m’exhibe pas non plus avec devant tout le monde, le principal c’est que je me sente bien dedans.

- Vu comment il est large, tu serais à poils ce serait pareil pour toi, non ?

Jean Baptiste tourne la tête une seconde fois en faisant un clin d’œil à son ami.

- C’est pour ça justement que je suis bien dedans, le drap de l’uniforme est trop rêche pour que je ne porte pas de sous-vêtements, j’ai déjà essayé mais ça me fait bander sans arrêt et ce n’est pas le top pour me balader dans la rue.

Romain ne répond pas, trop hypnotiser par la vision de cette chute de rein cambrée naturellement et qui met en valeur deux belles fesses bombées qui commencent à lui faire un effet certain.

Jean Baptiste qui a repris son repassage ne s’aperçoit évidemment de rien et continue sa discussion comme si de rien n’était.

- Et toi ? Plutôt slip ou caleçon ?

- Slip ou boxer !! Je n’aime pas avoir les baloches qui vont dans tous les sens quand je marche.

Jean Baptiste ricane, ce qui bien sur interpelle Romain.

- Quoi encore ?? Qu’est-ce que j’ai dit d’aussi drôle ?

- Rien juste que je me disais que c’était surtout pour ne pas qu’elles trainent par terre ! Hi ! Hi !

- C’est ça !! Moque-toi de ma petite taille !!

Jean Baptiste ne répond pas mais son ami voit bien qu’il se marre encore comme une baleine aux soubresauts de ses épaules.

- C’est pour ça que je ne t’intéresse pas ? Je suis trop petit pour toi ?

Jean Baptiste se fige soudainement.

- Qu’est-ce que tu viens de dire ??

- Tu m’as très bien entendu !!

- D’où tu sors une connerie pareille ?

- Ce n’est pas pour cette raison alors ?

- Bien sûr que non !!

- Pourquoi alors ?

- Mais enfin « Rom » ?? Qu’est ce qui te prend ce matin ?

- Je suis gay « JB » !!

- Tu crois être le seul peut être ?

- Mais non !! Tu ne comprends vraiment rien ou tu le fais exprès ?

Jean Baptiste depuis quelques secondes, sent son cœur qui bat à cent à l’heure et un sourire mêlant le plaisir et l’émotion illumine son visage, il reste dos tourné à Romain pour qu’il ne s’aperçoive de rien.

Il ne pense juste pas à un truc que Romain de son côté ne manque pas de remarquer, Jean Baptiste a le sexe qui se tend d’une magnifique érection et fait bouger son caleçon qui vu de l’arrière remonte sur ses cuisses en s’insérant légèrement dans ses fesses.

- Je t’ai posé une question « JB » ?

- J’ai entendu !! Je cherche juste à comprendre où tu veux en venir avec cette histoire ?

Romain se glisse sans bruit jusqu’au bord du lit et tend lentement la main qui passe subrepticement entre une cuisse et le tissu du sous vêtement.

- Ça peut être pratique d’être petit tu sais !

Il attrape alors la hampe toute dure qui lui amène un sourire de victoire et fait sursauter son ami qui ne cherche pourtant en aucune façon à échapper à cette prise en main.

- Je peux me glisser partout par surprise et constater in manu quand on essaie de me raconter des craques, alors comme ça tu ne comprends pas où je veux en venir sale menteur !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (47/134) (Vendredi) (Romain) (Paris) (fin)

Jean Baptiste frémit au contact de cette main menue qui lui caresse maintenant le sexe, bientôt rejointe par sa sœur jumelle qui passe par l’autre jambe pour lui peloter outrageusement les burnes.

Il pose son fer à repasser et s’accoude sur la table, il se cambre en écartant bien les jambes pour faciliter les manipulations de son ami qui ne se prive pas devant sa réaction de lui prodigué avec envie ces caresses sur ce sexe tout chaud et palpitant de désir.

Le caleçon à un effet aphrodisiaque pour Romain qui en mouille son slip d’excitation, le fait de farfouiller à l’intérieur de celui-ci dans l’intimité de son ami déclenche en lui une forte libido qui le rend encore plus fébrile dans son besoin d’exploration.

Il sent Jean Baptiste trembler de tout son corps et accélère ses caresses.

Le résultat est à la hauteur de ses espérances quand il sent le membre prendre soudainement plus de volume et sa hampe s’arquer en libérant l’orgasme de son ami, qui lâche tout dans son caleçon en mettant un grand coup de rein en arrière pour mieux sentir encore le doigt inquisiteur toujours en pleine exploration.

Jean Baptiste sort rapidement de la chambre sans rien dire, encore troublé par ce qu’il vient de lui arriver et Romain entend l’eau de la douche en se demandant ce que signifie ce départ aussi rapide que silencieux.

Il espère ne pas avoir choqué son ami et que celui-ci ne lui en veuille pas d’avoir été aussi entreprenant, le plaisir qu’il a pris rassure quelque peu le jeune homme qui attend son retour avec quand même une légère boule de stress à l’estomac.

Jean Baptiste revient quelques minutes plus tard avec le corps ceint d’une serviette de bain, il fixe d’un regard acéré le petit gars au visage si mignon avec son nez en trompette et ses oreilles décollées et découvre à son tour en cachant son amusement, le stress de Romain à ses gestes inconsidérés qui lui ont pourtant amené beaucoup de plaisir.

Il récupère les vêtements de son ami en prenant soin de n’en oublier aucun, le visage de Romain se crispe de déception devant son geste qui pour le jeune homme, ne prête à aucun sous-entendu quand à ce qu’il va s’en suivre.

Il souhaiterait revenir une demi-heure en arrière et n’avoir pas eu ses attouchements sur son ami, mais comprend bien sûr que c’est impossible et qu’il ne doit s’en prendre qu’à lui de se faire jeter dehors.

- Excuse-moi Jean Baptiste, je ne sais pas ce qu’il m’a pris de faire ça !!

Jean Baptiste jubile et profite qu’il se soit levé pour lui mettre ses vêtements dans ses bras, il prend Romain par une épaule et le pousse doucement mais avec fermeté en dehors de la chambre.

- Ton geste aura eu au moins le mérite de redonner à cette chambre l’utilité qu’elle a toujours eue pour moi.

Il pousse Romain dans le couloir en matant sans s’en priver son corps fin et ciseler, aux petites fesses divinement arrondies parfaitement mises en valeur dans son petit slip blanc et ouvre la pièce juste en face en le poussant toujours avec une extrême douceur à l’intérieur.

Romain ne comprend plus rien à ce qu’il lui arrive quand il se sent pousser dans la chambre de Jean Baptiste, jusqu’à ce que celui-ci lui en donne l’explication d’une voix marquée d’amusement de s’être joué de lui et de son stress.

- Celle-ci par contre est toute indiquée pour que tu y mettes tes petites fesses quand tu viendras coucher chez et dorénavant avec moi ! Hi ! Hi !

Sa dernière phrase s’est dite en même temps que les mains de Jean Baptiste s’emparent des deux globes rebondis, qu’il malaxe avec une évidente envie de les découvrir plus dans le détail et sa serviette de bain s’éveille sur le devant sous la remontée spectaculaire d’une envie loin d’être rassasiée et qui il le sent bien ne va pas les mettre en avance pour leurs boulots.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (48/134) (Vendredi) (Paris) (Yuan) (fin)

« Fin d’après-midi »

Yuan rentre de la fac et dépose ses affaires dans sa chambre avant d’aller ouvrir à son perroquet, il s’arrête net dans le couloir entre les deux chambres quand il aperçoit l’attaché-case de son père rangé dans un coin près du meuble à chaussures.

- P’pa !!! T’es là ???

Personne ne répond, Yuan pense alors tout naturellement que son père est sorti et qu’il rentrera plus tard dans l’après-midi, il ouvre la porte de la chambre d’ami et reste un instant figé en la découvrant vide de toute présence.

- « Coco » !!! Arrête de jouer, t’es pas marrant !!!

Force lui est de constater que tout comme son père, le perroquet n’est pas dans l’appartement et Yuan se demande bien où ils sont passés tous les deux.

Il prend son mal en patience et profite d’être seul pour préparer le dîner en attendant leur retour, car il ne fait aucun doute pour lui qu’ils sont partis il ne sait où ensemble.

Yuan sourit malgré tout en imaginant la scène de la rencontre entre son père et l’oiseau particulièrement bavard, il regrette juste de ne pas avoir été là pour y assister et soupire en se disant qu’il en aura très certainement le récit dès leur retour.

Il termine de mettre les épluchures à la poubelle quand il entend des voix dans le couloir, voix qu’il reconnait aux intonations et qui lui amène déjà un fou rire par anticipation, comprenant au peu qu’il en entend que son père a droit à une mise en boite de la part du volatile.

- Rhaa !!! Respire pépère !! On est arrivé !! Rhaa !!!

- Oui bon !! C’est facile de se moquer quand on se fait porter pendant tout le trajet !!

- Rhaa !! T’es trop lourd !! Rhaa !!!

- Vas-y !! Dis que je suis gros !!

- Rhaa !! C’est toi qui l’as dit !!! Rhaa !!

Yuan entend la clé entrer dans la serrure et quelques secondes plus tard il ouvre les yeux en grand d’étonnement, en voyant son père en costume trois pièces d’une élégance certaine dont il ne l’a certainement pas habitué à avoir.

- P’pa !!! Qu’est ce qui t’es arrivé ??

Ming sourit jusqu’aux oreilles.

- Tu en penses quoi mon fils ? J’en jette un max, non ??

- Depuis le temps !! Tu t’es enfin aperçu de ton look ridicule ! Hi ! Hi ! Qu’est ce qui t’as décidé enfin à t’habiller plus classe ??

- Tu demanderas ça à ton piaf !! C’est quand il s’est foutu de ma poire que j’ai compris qu’il y avait un problème.

- Tu y auras mis le temps p’pa !!

« Coco » s’envole jusque sur l’épaule de Yuan pour y chercher sa caresse, il regarde Ming l’air vexé et le brave homme éclate de rire.

- Il est vexé regarde le ! Hi ! Hi ! Pas vrai le piaf ??

- Rhaa !! Gros pépère Rhaa !!

- Piaf !!

- Rhaa !! Gros pépère Rhaa !!

Yuan est mort de rire.

- Mais c’est fini vous deux, oui !!! On croirait des gosses de maternelle ! Hi ! Hi !

Ming plisse les yeux d’amusement.

- Ou as-tu trouvé un coco pareil ??

- Nous l’avons acheté avec Thomas et « Flo » !! Comme tu as pu t’en rendre compte, « Coco » est très intelligent et Florian a utilisé son « don » pour la développer encore plus, voilà le travail maintenant ! Hi ! Hi !

- Rhaa !!! Florian rouquemoutte !! Rhaa !!

- (Ming) Tu ne dois pas t’ennuyer avec lui ?

- C’est pas rien de le dire p’pa, mais toi ? Tu aurais pu me prévenir de ta visite ? Je serais rentré plus tôt, tu restes longtemps en France ?

- Hélas non fiston, j’ai beaucoup de travail en ce moment et je dois encore faire signer quelques papiers à Florian avant de repartir.

- Tu n’as qu’à venir avec moi à Reims ? Mon train part dans deux heures, juste le temps de manger et de prendre une douche.

- Et ton oiseau ?

- J’ai des nouveaux copains, des frangins qui n’habitent pas loin et qui vont le prendre chez eux, faut juste le déposer en partant.

- Pourquoi ne le prends tu pas avec toi ?

- Ça le dépayserait trop et puis il adore être avec « Jo ».

- Je comprends !! Tu passes le weekend chez les Viala ?

- En fait je couche chez « Pat » mais nous allons à la répète du vendredi et je passe mes journées avec « Flo ».

- Je pourrai venir à la répétition ?

- Bien sûr quelle question, « Antho » et la bande seront contents de ta visite.

- De toute façon il fallait que je voie Florian, nous prendrons la limousine.

- Si tu veux, le dîner va être prêt !! Tu n’as qu’à nous servir l’apéro dans le salon en attendant.

Chacun part donc dans son coin, Yuan à la cuisine et son père se servir un verre ainsi qu’à son fils, « Coco » se perche sur un dossier du canapé près de Ming qui machinalement tend sa main libre pour le caresser.

Yuan entend le cri que pousse son père et sourit en comprenant qu’encore une fois « Coco » a réussit son petit effet.

- Yuan !! Viens vite !! C’est ton perroquet !! je crois qu’Il... est... mort !!

Depuis la cuisine.

- Pas grave p’pa !! La poubelle est près du placard tu n’as qu’à le mettre dedans, nous la descendrons en partant !!

Yuan éclaté de rire, imagine la tête de son père et en effet le brave homme horrifié en a les yeux qui lui sortent des orbites en entendant les paroles totalement indifférentes de son fils, alors que la pauvre bête est étendue près de lui sans vie.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (49/134) (Vendredi) (Chez les Viala) (L’invitation)

« Aux environs de dix-neuf heures »

Annie vérifie qu’il ne manque rien sur la table qu’elle a dressée spécialement pour ses invités, elle ne connait André que par ce qu’elle en a entendu de lui par son mari et Florian, elle se sent un peu stresser de recevoir des inconnus chez elle.

Ne connaissant pas l’âge exact du petit fils de celui-ci, elle part du principe qu’il est assez grand pour se tenir tout seul à table et que de toute façon il sera toujours temps de voir au cas où.

Il ne manque plus qu’eux, la fratrie comme à son habitude s’est installé dans le salon devant un jeu vidéo qui déchaîne les passions guerrières des garçons.

Les cris qu’ils poussent en sont la preuve flagrante, aussi Annie s’amuse beaucoup à les observer s’escrimer à réaliser les meilleurs scores.

Aurélien n’étant pas à son plus grand étonnement, le dernier à se faire entendre.

Frédéric sort de son bureau visiblement satisfait d’avoir tout son petit monde à la maison, il vient prendre sa femme par la taille et comme elle, s’amuse de l’ambiance passionnée du salon.

« Tic » et « Tac » sont aux pieds de leur maître depuis qu’il est rentré, leurs yeux perçant fixé intensément sur lui visiblement heureux également de l’avoir enfin retrouvé et de pouvoir passer du temps près de lui, même si ce n’est comme en ce moment que pour rester figés à le dévorer du regard.

« Ding ! Dong ! »

- (Frédéric) Je crois que ce sont nos invités qui arrivent !! Arrêtez votre jeu les garçons, nous ne tarderons pas à nous mettre à table si nous sortons ensuite pour aller écouter Anthony.

Annie ouvre la porte, elle se retrouve devant un couple souriant quelque peu plus âgés qu’elle et son mari, accompagné d’un adolescent châtain blond tout frisé comme un caniche, au regard étrangement absent.

- Bonjour !! Je suis Annie l’épouse de Frédéric, vous avez trouvé facilement ?

- Bonjour, enchanté de faire enfin votre connaissance !! Frédéric nous parle beaucoup de sa charmante épouse et je suis heureux de constater que vous êtes encore plus belle qu’il vous a décrit.

Annie est charmée et se retourne vers son mari.

- Dis chéri !! Tu ne m’avais pas dit que ton ami savait si bien parler aux femmes ??

Frédéric arrive à son tour amusé.

- Si j’avais su je ne l’aurais pas invité ! Hi ! Hi ! Comment tu te sens « Dédé » ?

André prend sa femme à témoin.

- Comme un jeune homme, pas vrai ma chérie ?

Frédéric voit bien les joues de la femme d’André rosir brusquement, se demandant bien pourquoi mais ne voulant pas la mettre mal à l’aise il les prie d’entrer et les débarrasse de leur manteau.

André fait les présentations.

- Carole mon épouse et Gauthier mon petit-fils !

Annie présente à son tour ses garçons.

- Et le dernier il n’y a pas besoin de vous dire qui c’est ! Hi ! Hi !

Carole avec un grand sourire.

- Le fameux Florian à qui nous devons tant je présume ?

- Enchantez madame !!

André sourit de l’étonnement de sa femme quand Florian au contraire des trois autres garçons ne lui serre pas la main mais vient l’embrasser sur les deux joues, ensuite suit un enchaînement de faits qui le fige tout comme sa femme dans un étonnement proche de l’ahurissement.

Florian tout naturellement s’est tourné vers le jeune Gauthier et lui fait la bise, il plaque ensuite son front sur celui du garçon en plongeant ses yeux dans ceux de l’adolescent, restant ainsi de longues secondes où plus un bruit ne raisonne dans l’appartement, chacun retenant son souffle en attente du pourquoi de son geste.

***/***

Je vois une étrange flamme loin tout au fond de son regard et je m’y accroche en tentant de la faire remonter à la surface, elle semble lentement se rapprocher en me faisant comprendre qu’une forte intelligence quoique semblant différente émane de ce garçon.

Son monde est à la marge du notre, n’y retenant que le strict minimum pour survivre alors que sans doute pour lui tout ce qui pour nous est la vie normale, doit lui paraître incompréhensible et probablement effrayant, malgré tout la flamme dans ses yeux s’avive à mon contact.

Quelque chose se passe que je ne comprends pas sur le coup, cette chose semble l’attirer comme s’il entendait des paroles qui lui expliqueraient comment se connecter à la réalité.

Cela me revient d’un coup comme un boomerang, j’entends alors dans ma tête d’abord un son diffus et confus qui prend soudainement un sens et dont les paroles me deviennent soudainement compréhensibles.

***/***

« Conversation mentale »

- Enfin !! Après toutes ces années, nous pouvons "enfin" communiquer !!

2eme année avant Pâques 3éme partie : (50/134) (Vendredi) (Chez les Viala) (L’invitation) (suite)

- Qui est tu ??

- Te sens-tu prêt à recevoir cette information ?

- Oui !!

- Alors voilà ce que je suis !!

***/***

J’ai l’impression soudaine que ma tête va exploser, des milliers d’images et de sons compressés entrent dans mon cerveau en quelques nanosecondes, c’est comme une lumière où toutes les couleurs s’entremêleraient dans un arc en ciel aveuglant.

Un mouvement de recul décolle mon front de celui du garçon qui tout comme moi très certainement, se retrouve hébéter par ce qui vient de nous arriver.

La douleur dans mon crâne disparaît aussi rapidement qu’elle est venue, je ne ressens rien de plus qu’avant le contact et je n’en connais pas plus sur l’entité en moi, sûrement que mon mouvement de recul a interrompu la communication avant qu’elle ne soit terminée.

Carole se précipite affolée vers Gauthier pour le prendre dans ses bras, Le garçon se laisse aller contre elle les jambes flageolantes.

- Mon dieu !! Que lui arrive-t-il ? Mon chéri !! Tu m’entends mon chéri ??

- Tout va bien grand-mère !!

André me regarde le visage livide, ses yeux se tournent ensuite vers sa femme et son petit-fils.

- Il t’a répondu !!!! Comment est-ce possible ??

Il se précipite sur eux et prend son petit-fils par les épaules en le regardant dans les yeux.

- Tu te rappelles qui je suis mon chéri ?

- Oui grand père !

Frédéric me prend par un bras et m’attire un peu plus loin.

- Qu’est-ce qu’il se passe enfin ??

- Gauthier est autiste, tu ne le savais pas ?

- Et comment j’aurais su ça moi !! C’est la première fois que je le vois et que j’en entends parler !! Qu’est-ce que tu lui as fait ?

- Moi rien !! Mais apparemment la…. « Chose » …. Qui est dans ma tête s’est réveillée, je pense que ce jeune garçon va petit à petit remettre les pieds sur terre et ça grâce à un extraterrestre ! Hi ! Hi ! Je trouve ça plutôt fort !! Pas toi ?

Frédéric ne sait quoi répondre, tenter de sourire à la plaisanterie alors qu’en même temps l’émotion d’André et de Carole lui amène les larmes aux yeux.

- (Annie) Si nous passions à table ? Je pense qu’il faut laisser du temps à votre petit-fils pour que lui-même comprenne ce qu’il lui arrive, de plus ce n’est peut-être qu’un effet temporaire du contact avec Florian alors gardez espoir mais ne vous emballez pas et attendez d’autres signes s’il y en a, avant d’en espérer trop de cet instant qui quoique troublant n’est peut-être rien de plus qu’un moment de lucidité propre à cette maladie. Gauthier est bien autiste n’est-ce pas ?

Carole en serrant contre elle encore plus fort le garçon.

- Oui !! Physiquement il parait normal mais mentalement il est dans son monde, très loin de nous le plus souvent.

- (André) Il nous surprend souvent, par exemple il adore la musique et il est capable d’écrire des pages et des pages de notes qui pour nous ne veulent rien dire.

- (Frédéric) Il faudra nous montrer ça !! Les amis de mes fils sont musiciens, ils comprendront certainement ce qu’il couche sur le papier et vous diront ce qu’ils en pensent.

Annie est semble-t-il particulièrement bien renseignée sur le sujet.

- C’est le propre de l’autisme d’être très fort sur une matière, pour beaucoup ce sont l’observation ou les mathématiques, alors pourquoi pas la musique !! Mais mettons-nous à table sinon ça va finir par carboniser en cuisine ! Hi ! Hi ! Quand à ce qu’il en est de la musique, nous verrons bien comment Gauthier réagira ce soir en écoutant nos amis.

Chacun s’installe donc à table, l’apéritif et ensuite l’entrée, permet à toute la tablée de mieux faire connaissance et les rires commencent à fuser à droite à gauche en instaurant une ambiance amicale que tous apprécient.

Gauthier ne dit plus rien depuis les deux phrases répondant aux questions de ses grands-parents, il semble ailleurs et sa tête dodeline, jusqu’au moment où ses yeux fixent le petit rouquin en face de lui et que des paroles inintelligibles ne ressemblant à rien de ce qui se parle sur terre, raisonnent dans la pièce.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (51/134) (Vendredi) (Chez les

Viala) (L’invitation) (fin)

***/***

« Traduction »

- Mon esprit s’est échappé dans ce corps.

- Pourquoi ?

- Parce que c’était l’unique occasion, que tu es prêt et que je n’ai plus rien à t’apprendre, ton esprit tout comme ton corps sont arrivés au point où nous en étions avant l’ascension et tu connais maintenant toutes les raisons qui ont fini par détruire notre monde, protège le tien de cette folie.

- Je ne me sens pas autrement qu’avant ce soir pourtant ?

- Ah oui, le crois-tu vraiment ? Où as-tu appris notre langue alors ? Il n’y a ni livres, ni films sur cette planète où tu aurais pu l’apprendre tu le sais bien. Ton esprit trouvera ce qu’il a besoin de savoir au moment où il en aura besoin, ce serait trop brutal de t’éveiller à toutes ces informations d’un seul coup.

- Pourquoi m’as-tu quitté ? Ai-je fait quelque chose de mal ?

- Bien sûr que non jeune humain !! Juste que tu étais prêt et que le temps était venu pour moi de retrouver les miens pour préparer ta venue.

- Tu sais donc ??

- Depuis le commencement oui !! C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis entré dans ce corps qui est aussi devenu le tien.

- Qu’arrivera-t-il après ?

- Je ne peux te révéler ce qui sera !! Je peux juste t’affirmer qu’il sera nécessaire d’en passer par là et tu sais très bien pourquoi !

- Combien reste-t-il ?

- Seul toi peut connaitre la réponse à cette question, nous avons juste été là au bon moment pour que tout ceci puisse être.

- Tu ne peux vraiment pas m’en dire plus sur ce qu’il adviendra ensuite ?

- Je pourrai en effet mais cela ne t’aidera pas dans l’immédiat, sache seulement que les réalités sont multiples et qu’un peu de toi se trouve dans chacune d’elle pour l’instant.

- Je tacherai de m’en souvenir !! Qu’en sera-t-il de ce garçon dont tu occupes maintenant l’esprit ? En feras-tu comme tu as fait pour moi ?

- Tu sais bien que c’est impossible, il est trop ancré dans sa réalité et ma présence en lui n’a pu se faire que grâce ou à cause de son manque de résistance, mais ce ne sera que temporaire et tu devras m’aider à ce que je retrouve la partie de mon peuple qui m’attend afin que nous puissions être assez puissants pour préparer ton retour après que tout ce qui doit être fait sera terminer.

- Veux-tu que je fasse revenir la pierre qui te sert d’enveloppe corporelle ?

- Non !! Il y a trop longtemps même pour moi que je l’ai quitté et il me faudra l’aide des miens, fais emmener le garçon dans la clairière.

- Pourras-tu rendre à ce garçon le sens des choses avant de le quitter ?

- Le veux-tu ?

- Bien sûr que oui !! Ses grands-parents le méritent, ils ont donné tout leur amour et leur temps pour lui.

- Alors comment pourrait-il en être autrement !! Sache que cet humain n’est pas malheureux et qu’il vit une vie intérieure très riche, un peu comme toi tu le fais d’une certaine façon.

- Merci !!

- C’est à moi de te dire merci jeune humain !! J’ai retrouvé grâce à toi un sentiment et des sensations que j’avais fini par oublier avec le temps.

- Et tu m’en as fait découvrir d’autres assurément !!

- Je t’aime jeune Florian ! Sache-le ! Maintenant je comprends ce que tu es et surtout ce que tu as été.

- Je suis « un » et je suis « tous » ! Quelle étrange impression de posséder tout se savoir et d’en ignorer le but final.

***/***

Les convives écoutent ses paroles dénuées pour eux du moindre sens, le fait que Florian parle le même langage rassure ses proches et laissent les grands-parents du jeune Gauthier dans une expectative totale où l’ahurissement est et de loin, l’expression la plus visible sur leurs traits.

Le jeune autiste déconnecte visiblement une nouvelle fois de la réalité, son regard étrangement révulsé à nouveau perdu dans son moi intérieur.

Guillaume en prenant nerveusement la main de Florian assis à côté de lui.

- C’était quoi ce langage ?

- Celui d’un passé très reculé ou encore d’un avenir très éloigné, qui sait !!

- Comment ce peut-il que Gauthier le connaisse ?

Ne voulant pas trop en dire.

- Transfert !!

Aurélien marque l’extrême surprise à cette révélation.

- Tu veux dire ?

Il montre sa tête puis la mienne d’une main rapide.

- Pffttt !!! Comme ça !!

- Exactement !

- (Guillaume) Il n’est plus avec toi ?

- On dirait bien oui !

- (Guillaume) Que vas-tu faire maintenant ?

- Gauthier doit se rendre dans la clairière pour qu’il retrouve les…

Je me reprends devant ses grands-parents qui ne doivent pas comprendre grand-chose à toute cette conversation pleine de sous-entendus.

- …Ses esprits !!

- (Damien) Comment sais-tu tout ça ?

- Parce que nous venons d’avoir une conversation ensemble je te rappelle !

Damien comprend enfin de quoi il retourne.

- Tu as parlé avec E-T ??? Qu’est-ce qu’il te disait ?

Je souris d’un air moqueur mais la poitrine oppressée d’une grande appréhension intérieure en lui mettant mon index d’abord sous les yeux, puis en le pointant vers le ciel.

- Rentrer ! Maison ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (52/134) (Vendredi) (Paris) (Sacha)

Sacha entend les pas et ouvre la porte à la volée avant que son ami n’ait eu le temps de frapper, ils se regardent quelques secondes et avec un grand sourire, se jettent dans les bras l’un de l’autre.

Sacha après l’avoir fait entrer.

- Toujours aussi beau gosse « Max »

- J’allais te faire la même remarque figure toi !!

- (Sacha) Tu te rappelles l’école ??

- Comment oublier six ans de ma vie ?

- Cinq pour moi, je te revois ce jour-là quand tu es venu vers moi en me disant que je te plaisais et que si je voulais être ton copain, je n’avais qu’à te suivre pour partager ta chambre.

- (Maxence amusé) Ce que tu as fait sans hésiter si je me souviens bien !

- J’avais trop peur de tout ce qu’il m’arrivait alors et tu as été comme une bouée à laquelle je me suis accroché pour ne pas sombrer dans la dépression.

- Hum !! Juste pour ça ?

- J’avoue que non ! Hi ! Hi ! J’ai aussi flashé sur ce beau petit blond qui est devenu un de mes meilleurs amis, la preuve que déjà à cette époque-là je t’avais bien jugé !!

- Nous formions un sacré groupe !! Il n’était pas bon venir nous chercher des noises !!

- As-tu des nouvelles des autres ?

- Non jamais !! Mais tu sais très bien pourquoi !! Je devais me réinventer une vie pour pouvoir un jour reprendre du service et toi ?

- Pareil sauf que moi du service, je n’en ai pas manqué depuis la sortie de l’école !!

- Tu étais le meilleur avec « Stan ».

Maxence voit le regard de son ami s’assombrir.

- Il lui est arrivé quelque chose ?

- Il est très certainement mort et c’est la raison de ma présence ici, as-tu déjà entendu parler d’un certain Florian De Bierne ?

- Non !! C’est lui qui a eu « Stan » ?

- Je ne le pense pas, en fait c’était cet homme la mission de Stanislas, il devait découvrir ce qu’il était réellement et pourquoi la DST le protège.

- Je peux me renseigner ?

- Ok mais soit prudent !! Je n’ai pas eu l’ordre de te « réveiller » et beaucoup des nôtres se sont déjà fait prendre à vouloir trop s’approcher de ce gars, surtout n’utilise pas l’informatique !! C’est la première chose que je ferai surveiller à leur place.

- Comment tu vas faire alors ?

- J’ai la liste des agents en sommeil dans la région, comme pour toi je leur demanderai juste d’ouvrir l’œil mais de ne surtout pas montrer qu’ils s’intéressent un tant soit peu à cet homme. Par contre il me faudrait une couverture, je dois pouvoir répondre à une éventuelle demande d’identification, je me rappelle que c’était ta spécialité.

- Ça l’est toujours et en plus tiens-toi bien !! Je suis flic !! Alors je devrais pouvoir te trouver ça assez facilement, il faut juste me laisser un peu de temps pour réunir les documents et les falsifier.

- Combien de temps ?

- Minimum une semaine quand même !! Il me faudra juste quelques photos d’identité.

- Ok, je te ferai ça demain, j’ai vu une cabine au centre commercial.

Maxence grimace.

- Je préfère les faire moi-même, ce sera plus facile à retoucher. Tu as donc oublié nos cours là-dessus ?

- Ce n’était pas ceux que je préférais !!

- Sinon !! Comment se sont passés ses six dernières années depuis qu’on ne s’est pas vu ?

Sacha déroule les grandes lignes des différentes missions essentiellement en Europe de l’est, où il a pu assouvir son besoin d’affirmer son autorité mais aussi son appétit pour d’autres activités dont il préfère adoucir la réalité pour ne pas choquer son copain qu’il se rappelle beaucoup moins sujet à la cruauté que lui.

Maxence l’écoute avec envie, combien il aurait aimé vivre une vie aussi trépidante que celle de son ami.

Alors que lui est resté ici à Paris depuis sa sortie, sans jamais avoir été appelé une seule fois.

Se demandant même s’ils ne l’auraient pas oublié, ce qui visiblement n’est pas le cas puisqu’il se trouvait dans la liste que détient son ami.

- Et tes amours dans tout ça ?

- Je viens de prendre une claque !

- Raconte ?

- J’ai juste failli oublier que dans notre métier il ne faut pas s’attacher plus que nécessaire.

- Tu es tombé amoureux ?

Sacha fronce les sourcils un bref instant.

- Oui !! Enfin je crois !! Mais je me suis repris à temps heureusement, et toi ? Les amours ?

- Bof !! Je profite un peu de l’uniforme pour me taper quelques jeunes zonards pris en flag, mais ça craint avec mes coéquipiers.

- Toujours ton besoin de prendre de force pour éprouver du plaisir ?

- Tu sais comment je suis !! En plus c’est plus fort que moi, j’aime trop les voir se soumettre et se forcer à tout accepter, alors qu’ils sont de toutes évidences de pures hétéros.

- Chacun ses secrets cachés.

- Tu aimais bien ça pourtant à l’époque, rappelle-toi ?

- Peut-être oui !

- Sauf que toi il fallait les faire vraiment souffrir et ça n’avait plus rien à voir avec le cul !!

- Le principal était qu’on y trouvait chacun notre compte.

- Exact, c’était le bon temps, on se vidait les couilles plusieurs fois par jour à cette époque et de parler de ça, ça me donne une idée qui pourrait remettre notre petite équipe comme au bon vieux temps et te permettre en plus d’avoir ta couverture.

Sacha sourit, l’œil brillant.

- Joindre l’utile à l’agréable ? Hum ... oui !! Pourquoi pas !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (53/134) (Vendredi) (Paris) (Antoine)

« Vingt-trois heures »

C’est arrivé aux portes de Paris après avoir passé la nuit et une partie de la journée avec sa nouvelle famille, qu’Antoine surpris regarde le compteur de la voiture.

Celui-ci indique deux cent vingt kilomètres heures, il reporte son regard vers Maurice qui fixe la route en écoutant la radio.

- Il n’y a donc pas des limitations de vitesse comme chez nous en France ?

- Bien sûr que si !!

- C’est normal de rouler aussi vite alors ?

- Je suis pressé figure toi et il va falloir que je te trouve un endroit pour passer la nuit, c’est trop tard pour t’emmener à Begin et chez moi il y a déjà un invité.

- Je peux dormir à l’hôtel ?

- On va essayer d’éviter si tu veux bien !! Je préfèrerais que tu restes sous surveillance, on ne sait jamais !!

- Ah !! Je comprends !!

Maurice installe son portable sur l’adaptateur main libre et cherche dans son agenda à qui il pourrait demander ce service, un sourire lui vient quand il lit le nom de Victor et sa décision est vite prise, il se tourne alors vers le jeune homme en souriant.

- Je vais te présenter à des tous nouveaux amis de ton cousin, tu verras, ils sont assez spéciaux pour que tu t’intéresses à eux.

- Ah oui ? Qu’est-ce qu’ils ont de spéciaux ?

- Tu t’en rendras vite compte mon garçon ! Hi ! Hi !

Antoine marque la surprise devant l’air soudainement enjoué de cet homme qui jusqu’à présent lui semblait plutôt coincé du cul, quoique très sympathique au demeurant et il le regarde envoyer l’appel, puis attendre que quelqu’un réponde.

"A la troisième sonnerie."

- Allô !!

- Victor ? C’est Maurice !!

- Un problème patron ??

- Plutôt un service, j’ai avec moi un jeune homme qui nous sera très utile dans notre enquête !! Il connait de vue celui qui remplace Stanislas, seulement le gars en question le croit mort alors je ne voudrais pas prendre de risques inutiles et dès demain il ira à Begin, je t’expliquerai ça plus en détail une fois chez toi si tu es d’accord pour l’héberger cette nuit.

- Pas de problèmes patron, les garçons lui feront de la place !!

- C’est aussi ce que je m’étais dit !! En plus c’est le cousin de Florian, alors je ne pense pas qu’ils feront la grimace quand tu leurs diras.

- Sacrée coïncidence ça patron !! Vous arrivez quand ?

- Un petit quart d’heure, ça roule bien à cette heure !!

- Entendu !! On vous attend patron

- (Une voix) Rhaa !!! Salut Patron !!! Rhaa !!!

Maurice éclate de rire.

- Tiens !! Il est là celui-là ?? Qu’est-ce qu’il fait chez vous ? Hi ! Hi !

- (Victor) C’est toujours mieux que dans une poubelle !!

Maurice entre dans Paris et diminue sa vitesse, plus attentif au trafic.

- Tu me raconteras ça tout à l’heure, je ne doute pas que ça doit être passionnant !!

Il raccroche et jette un coup d’œil amusé vers Antoine qui bien sûr se demande bien de qui peut bien provenir une telle voix si spéciale.

- C’était qui l’autre gars ?

- Un autre copain de ton cousin ! Hi ! Hi !

- Il en a encore beaucoup ?

- Certainement encore plus que tu ne l’imagines, Florian est un garçon très attachant et de ce fait il a beaucoup d’amis.

- Comme ceux d’où nous venons ?

- De la même trempe oui !! Comment as-tu trouvé Thomas et ses copains au fait ? Je ne t’ai pas demandé !!

Antoine rougit, ce qui ne manque pas d’amuser encore plus Maurice qui connait maintenant les penchants du jeune homme.

- Ça doit te laisser rêveur pas vrai ?

- C’est le moins qu’on puisse dire d’eux !! Les autres sont tous comme ça ?

- Niveau physique je te répondrai oui, ton cousin a aussi le « don » de choisir ses amis dans les magazines people comme dirait mon fils ! Hi ! Hi ! Par contre ils sont tous en couples, certains comme Florian avec Thomas et d’autres de façons plus conventionnelles.

- Je n’ai pas de chance alors !!

- Je ne dirais pas ça si j’étais toi.

- Et pourquoi donc ? Ce sera bien moi le seul célibataire si je comprends bien ?

- Ils l’étaient tous aussi au début et crois-moi ça n’a pas duré longtemps, ton cousin encore une fois doit y être pour beaucoup dans tous ces rapprochements.

- Encore un « don » ?

- Tu ne crois pas si bien dire !! Thomas a dû t’en toucher deux mots, je ne sais pas jusqu’où il t’a révélé ce qu’est ton cousin mais tu t’en feras très vite une idée dès que vous vous connaitrez.

- Je le rencontrerai quand ?

- Hum !! Le connaissant je dirai très bientôt, Thomas ne tardera pas à lui parler de toi et connaissant le loustic, je ne serai pas étonné de le voir débouler d’ici peu et même peut être dès ce weekend, qui sait ?

- C’est un vrai pigeon voyageur ce mec ?

- Il ne tient pas beaucoup en place je te l’accorde !! Ah !! Nous arrivons chez Victor, il ne reste plus qu’à trouver une place pour garer la voiture et vu le quartier, ça ne va pas encore être de la tarte !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (54/134) (Paris) (Vendredi) (Romain)

« Début de soirée »

C’est en transportant un énorme baluchon presque aussi grand que lui, que Romain arrive devant l’appartement de Jean-Baptiste et qu’il sort fièrement le trousseau de clés que lui a donné son nouveau et premier petit copain, il entre en se débarrassant aussitôt de son fardeau en soupirant de soulagement.

Il ne leur a pas fallu bien longtemps après les ébats et découvertes de ce matin, pour que la décision de son emménagement soit prise et mise en œuvre dans la foulée, Romain ouvre la porte de la chambre et sourit en la refermant, pour se tourner vers l’autre chambre qu’il partagera dorénavant avec Jean-Baptiste.

Il est seul dans l’appartement car son copain l’a averti qu’il terminait son service plus tard que lui, Romain en profite donc pour ranger ses affaires dans l’armoire maintenant commune et il est agréablement surpris de constater qu’une moitié a été libéré spécialement pour lui.

Il sourit d’amusement en voyant ses uniformes à lui disposés maintenant près de ceux différents de son ami, autant par la coupe que par la taille et se rappelle quand le fourrier l’a vu entrer dans la pièce pour y prendre son paquetage lors de son incorporation.

Il est reparti ce jour-là avec à peine le quart de ce qu’il aurait dû recevoir, sa taille n’étant pas et de loin, celle qui était tenue en réserve et il lui a fallu attendre plusieurs semaines pour toucher enfin ce qui lui revenait, passant cette période en civil sous le regard moqueur mais aussi amusé des autres militaires qui voyaient arriver vers eux cette crevette aux allures de clown.

Il s’imagine Florian à sa place et éclate tout seul de rire rien qu’à l’image qui lui passe par la tête, imaginant son ami et les réflexions que lui ne se serait pas privé de faire pour leur rabattre leurs caquets, ce que lui-même bien sûr n’a pas osé car beaucoup trop intimider à l’époque pour ça.

Romain profite qu’il soit seul pour visiter de fond en comble l’appartement, s’imprégnant d’où sont rangés les choses pour qu’elles lui viennent naturellement dans les mains quand il en aura besoin.

« Toc ! Toc ! »

Romain sursaute car il ne sait comment réagir, ne voulant pas mettre son ami en porte à faux avec le ou la visiteuse qui se demanderait ce qu’il peut bien faire seul chez Jean-Baptiste.

« Toc ! Toc ! »

- « JB » ? C’est « Lis » !! Tu es là ??

Romain recule et bute sur un tabouret de la cuisine.

- Ouvre « JB » !! Je t’ai entendu !! Je sais que tu es là !!

Romain soupire et pense à juste titre qu’elle va avoir une drôle de surprise en le voyant, il décide alors d’aller lui ouvrir pour ne pas qu’elle s’imagine autre chose et commence à alerter les voisins.

Il se retrouve en face d’une grande jeune femme, mais pour lui elles sont beaucoup comme dans son cas à sembler grandes.

Lisbeth sourit de façon espiègle en baissant les yeux sur lui, elle se doute bien de qui est ce garçon mais par contre elle est agréablement surprise et pour le coup questions surprises elle est servi, quand elle le regarde en détail de la tête aux pieds.

Elle ne peut que constater que tout ce qu’elle voit lui plait, que ce soit le corps fin mais pas maigre du jeune homme ou encore sa bouille craquante qui la regarde, visiblement gêner d’être découvert seul dans l’appartement de son frère.

- Bonjour !! Tu dois être Romain je présume ?

- Heu ! Oui ! Jean-Baptiste vous a parlé de moi alors ?

- Mon frère n’a jamais eu de secret pour moi et tu n’as pas à t’inquiéter, je suis parfaitement au courant pour vous deux.

- (Romain) Depuis quand ?

- Quelques jours !!

- Impossible, puisque nous nous sommes déclarés que depuis ce matin !!

- Peut-être pourrions-nous avoir cette discussion ailleurs que sur le palier ?

- Oups !! Excusez-moi !!

Lisbeth entre et referme derrière elle.

- Je savais que « JB » était retombé amoureux mais il n’était pas sûr de la réciproque, je crois comprendre que maintenant il ne se pose plus ce genre de questions !!

- Comment ça retomber amoureux ?

- (Lisbeth) Il ne t’a pas dit pour Nicolas ?

- C’est qui celui-là ?

- C’était devrais tu plutôt dire, Nicolas est mort d’un accident il y a deux ans et mon frère en a été longtemps très affecté, jusqu’à il y a quelques jours je dirais. Je pense que tu y es pour beaucoup, maintenant c’est à lui et non à moi de te parler de Nicolas, il le fera certainement quand il se sentira prêt. Parlons plutôt de toi !! Comment trouves-tu mon petit frère ?

Romain a les yeux qui brillent de malice quand il répond.

- Grand !!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (55/134) (Paris) (Vendredi soir)

(Chez les Novak)

Après avoir raccrocher d’avec son patron, Victor entre dans la chambre des triplés.

- Faites de la place les garçons !! Vous allez avoir un invité pour cette nuit !!

Jordan avec une moue de contrariété.

- C’est quoi encore cette embrouille p’pa ??

- Il n’y a pas d’embrouille, c’est de la faute à qui si nous n’avons plus de chambre d’ami ? À trois gamins qui trouvaient leur chambre commune trop petite il me semble et qui n’ont pas voulu se séparer !! Vous n’avez à vous en prendre qu’à vous s’il n’y plus un seul endroit dans cette maison pour accueillir un invité.

- (Johan) Oui mais il n’y a pas de place ici non plus ?

- (Victor) Il y a trois grands lits, vous n’aurez qu’à vous organiser et en plus ce n’est que pour le reste de la nuit et vu l’heure !!!

- (Jonas) C’est qui p’pa ?

Victor retient un rictus de moquerie.

- Un homme qui est sous surveillance de nos services, mon patron m’a demandé ça comme un service et je ne pouvais pas le lui refuser vous comprenez bien !!

Jordan dégoûté.

- Un vieux en plus !! Manquait plus que ça !!

- (Johan) Bah !! Il aura qu’à coucher avec Jonas, depuis le temps qu’il rêve d’un homme dans son lit ! Hi ! Hi !

- (Jonas) Ça va pas la tête, non mais !! Tu me prends pour qui ?

Johan en riant.

- Pour un gros PD ma poule ! Hi ! Hi !

- (Victor) Débrouillez-vous entre vous !! Ils seront là dans cinq minutes !!

Les trois frangins attendent que leur père soit sorti pour donner leurs impressions.

Jordan toujours furax.

- C’est quand même un comble !! Pourquoi les parents ne le prennent-ils pas dans leur chambre ? Après tout c’est pour faire plaisir à son patron !!

- (Johan) Ce n’est pas une cata non plus !! Nous rapprochons deux lits et nous dormirons tous les trois, en plus ce ne sera pas la première fois.

- (Jonas) Sauf que demain matin nous ne pourrons pas faire nos exercices de tir !

- (Johan) Ça y est !! Le pervers qui se réveille ! Hi ! Hi ! On se rattrapera dès qu’il sera reparti, demain c’est samedi rappelez-vous !

« Ding ! Dong ! »

- (Johan) Tiens justement, les voilà qui arrive !! Ne bougez pas, je vais jeter un œil pour voir la tronche du vieux !

***/***

Victor va ouvrir la porte et fait entrer son patron avec le jeune homme qui l’accompagne, un sourire lui vient aux lèvres quand il le voit distinctement.

Le garçon visiblement intimidé n’est guère plus âgé que ses fils, légèrement plus petit que les triplés, c’est un beau garçon bien découplé aux cheveux bruns à la coupe militaire et au regard d’un vert si intense, que c’est la première chose que l’on remarque en sa présence.

Victor sourit quand il voit les yeux du garçon marquer l’étonnement d’une façon si comique, il tourne la tête pour voir ce qui l’a transformé aussi soudainement et il aperçoit un de ses fils qui lui aussi a un moment de bug, quand il comprend qu’ils se sont fait encore une fois jouer par leur père.

Maurice bien sûr ne rate rien du manège et attend la suite en se doutant bien que s’il n’y a qu’un des triplés qui est apparu, c’est qu’ils vont encore tenter de faire tourner en bourrique le nouvel arrivant surtout qu’il n’a pas prévenu Antoine justement pour cette raison.

Une fois que son patron lui a présenté Antoine, Victor à son tour présente sa femme et les fait asseoir dans le salon avant d’entamer la conversation.

Il s’adresse à son fils.

- La chambre pour notre invité est prête « Jo » ?

- Presque p’pa !! Justement c’était pour prendre des draps propres que je suis venu.

Catherine sa mère.

- Tu sais où ils sont et tu ne me mets pas les sales en vrac par terre comme à ton habitude.

- Oui m’man !! Je vais déjà emmener les sales avant comme ça ce sera fait.

Johan n’attend pas la réponse et file dans la chambre, il démonte alors vite fait les draps d’un des lits devant ses deux frères qui se demandent bien ce qu’il lui arrive.

Jordan perçoit quand même le petit clin d’œil que lui fait son frère en montrant Jonas de la tête et n’est donc pas surpris de recevoir les draps à la figure.

- (Johan) Tiens !! Emmène-les à la buanderie en passant par le salon surtout, comme ça tu verras le papy qui va pieuter avec nous.

- (Jordan) Ok j’y go !!

***/***

Antoine revient à peine de sa surprise d’avoir vu ce grand rouquin magnifique aux cheveux dressés à l’Iroquoise, que ses yeux une nouvelle fois prennent cet air d’étonnement qui doit lui venir de son père vu qu’apparemment aux dires des personnes qui le connaissent, son cousin aurait le même.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (56/134) (Paris) (Vendredi soir)

(Chez les Novak) (suite)

Il voit donc revenir à peine une minute plus tard le jeune beau mec qui avait déjà attiré son attention, seulement en plus de le voir ce qui lui semble normal puisqu’il était parti pour, réapparaître en tenant la brassée de draps, il se montre également avec une tenue de nuit entièrement différente et c’est ce qui lui a amené cette expression incrédule.

Jordan tout comme son frère avant lui bug un bref instant, il comprend alors pourquoi ce clin d’œil de Johan et sourit à son tour.

- Je vais prendre les propres m’man !!

Catherine cache difficilement son amusement car elle a bien compris que c’est un autre de ses fils qui vient d’apparaître dans le salon et que le jeune Antoine va avoir la surprise de sa vie quand il comprendra la supercherie.

Les adultes se taisent le temps que Jordan fasse l’aller-retour à la buanderie et retourne dans sa chambre, non sans jeter encore une fois un regard en passant à celui qui va passer la nuit avec eux.

***/***

Les deux frangins le voient arriver les bras chargés, Johan claque gentiment une cuisse de Jonas.

- A ton tour !!

- Je dis quoi moi ?

- N’importe quoi !! Qu’il manque un oreiller par exemple, dépêche-toi pour qu’il comprenne bien que tu n’as pas eu le temps de te changer.

***/***

Antoine cette fois encore a les yeux qui s’exorbitent de surprises, le rouquin à peine rentré dans la chambre en ressort avec encore une fois une tenue de nuit entièrement différente des deux premières, ce qui lui semble impossible vu le peu de temps où il l’a quitté des yeux.

Jonas qui bien sûr le cherchait du regard, ou tout du moins le vieil homme annoncé par Johan, en reste bouche bée quand il aperçoit à son tour qu’il s’est fait avoir en beauté.

Mais ce n’est rien par rapport à l’énorme bouffée de chaleur qui lui remonte des reins, en plongeant ses yeux dans ceux du jeune homme qui parait tout autant étonné et troublé que lui.

Antoine lui aussi à la gorge qui s’assèche brusquement, il reconnait le symptôme qui ressemble en tout point à celui éprouvé lors de sa première rencontre avec Sacha et reste interloqué de ne le ressentir qu’au troisième passage du jeune rouquin.

Victor remarque aussitôt la différence d’avec ses deux autres fils et comprend tout de suite que quelque chose se passe entre les deux garçons, qui restent immobiles visiblement troublés par la vision qu’ils ont l'un de l’autre.

- Qu’est ce qui te manque cette fois ci ?

- ….

- Hou ! Hou ! Mon fils !! C’est à toi que je parle !!

- Hein !! Quoi ?? À oui !! Il manque un oreiller !!

Jonas se force à détourner son regard du jeune invité et part aussitôt en direction de la buanderie chercher ce pour quoi il était censé être venu, Antoine sourit alors en comprenant d’un seul coup le subterfuge.

- Ce sont des jumeaux pas vrais ?

- (Maurice) Qu’est ce qui te fait dire ça mon garçon ?

- Déjà le changement de vêtements éclair, je me disais bien que ce n’était pas possible de le faire aussi vite et j’imagine qu’ils l’ont fait exprès pour s’amuser à mes dépens ?

Victor avec le sourire.

- C’est leur jeu favori, tu les as très vite percés à jour !! Bravo petit !!

- (Maurice) Et ensuite ? La deuxième chose qui t’a mis la puce à l’oreille ?

Antoine devient subitement rouge vif, ce qui fait sourire les deux hommes qui se sont aperçus de l’échange sans équivoque de regard entre les deux garçons.

- C’est… disons… heu !! Une impression !!

- (Catherine) Quelle impression ? Moi je n’arrive toujours pas à les reconnaître alors j’aimerais que tu m'expliques.

Victor voit bien la gêne du jeune homme et lui vient à l’aide en répondant à sa place.

- Mon petit doigt me dit que notre « Jo » et ce jeune homme vont très vite devenir des amis très proches.

Catherine d’abord surprise remarque alors le visage en feu du jeune Antoine, elle comprend alors ce que son mari veut dire par là et son visage s’illumine d’un grand sourire, ayant déjà inconsciemment apprécié ce beau brun au regard si troublant.

- Et bien !! Vous m’en direz tant !! Si je m’attendais à celle-là !!!

Deux garçons restés planqués dans un coin du couloir ont assisté eux aussi à la scène entre leur frère et le jeune invité, ils repartent en catimini vers leur chambre et referme silencieusement la porte derrière eux, ils se regardent alors avec un ahurissement non feint.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (57/134) (Paris) (Vendredi soir)

(Chez les Novak) (fin)

- (Johan) Nous voilà bien maintenant !! Il ne manquait plus que ça !!

Jordan hoche la tête en signe d’accord avec son frère.

- Va falloir surveiller notre « Jo » s’il commence à tomber amoureux de tous les mecs pas trop mal qui lui passe devant les yeux !

- (Johan) C’est sûr !! Maintenant ce gars me rappelle quelqu’un, pas à toi ?

Jordan réfléchit un bref instant.

- Moi aussi en fait mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, c’est sûrement en rapport avec son visage ou plus exactement ses yeux.

Johan tilte d’un coup.

- Florian !!! Ils ont la même expression quand ils sont surpris ! Hi ! Hi !

- Tu crois qu’ils seraient apparentés ?

- Et pourquoi non !! Maurice surveille Florian il me semble, une affaire d’espionnage si j’ai bien tout compris alors pourquoi pas !!

- Tu crois que ce gars a un rapport avec cette histoire ?

- Ça se pourrait mais ça n’a peut-être aussi rien à voir et rien ne dit en plus que nous avons vu juste, si ça tombe il n’y a aucun rapport entre eux et c’est simplement une ressemblance, reconnait qu’à part ses yeux il n’a rien en commun avec la crevette.

- Bah !! Nous verrons bien !! C’est Jonas qui m’inquiète le plus pour l’instant.

- Et pourquoi donc ?? Il a plutôt l’air sympa Antoine ?

- Peut-être, mais je croyais que « Jo » était amoureux de « Flo » !!

- (Johan) Ce n’est pas toi qui lui as dit qu’il vaudrait mieux qu’il se trouve quelqu’un d’autre ? Tu sais très bien que Florian est déjà plus que pris !!

- (Jordan) Je n’en sais plus rien !! Je t’avouerai que ces histoires de mecs me dépassent un peu et puis je ne voudrais pas qu’elles nous séparent de notre frère.

- Pourtant nous ne pourrons rien y faire ! (Johan sourit) À moins de devenir comme lui et qu’on se tape le même pour nous trois ! Hi ! Hi !

Jordan sourit à son tour.

- Merci ! Très peu pour moi, beurk !! Je n’ai rien contre ça mais je ne me vois pas sucer une queue et encore moins me faire trouer le cul !

Des bruits arrivent dans leur direction et les font cesser la discussion.

- (Johan) Planque toi dans la salle de bain, les voilà !! Je pense qu’il doit bien se douter qu’il y a anguille sous roche, laissons-lui croire que nous sommes des jumeaux avant de lui porter l’estocade ! Hi ! Hi !

***/***

« Juste avant, dans le salon »

Antoine sent son cœur faire un bond dans sa poitrine quand le jeune rouquin réapparaît à sa vue, il n’a pas le temps de s’en remettre qu’un autre personnage arrive et le laisse dans un état d’ahurissement total qui déclenche un fou rire général, fou rire dont Jonas n’est pas le dernier malgré que pour lui aussi le cœur bat à tout rompre.

- Rhaa !!! Bonsoir tout le monde !!! Rhaa !!!

C’est « Coco » qui jusque-là était resté tranquillement dans la cuisine à décortiquer ses graines et qui une fois son repas terminé, vient voir ce qu’il se passe dans le salon en se posant sur l’épaule de Jonas.

Il fixe Maurice avec une nette expression de foutage de gueule que celui-ci ne manque pas de remarquer.

- Rhaa !!! Ça va patrrron !!! Rhaa !!!

Maurice mort de rire.

- Te voilà toi ? Ton maître en a eu si marre que ça de t’entendre donc ? Qu’il t’a laissé en pension ici !!

« Coco » le regarde bizarrement.

- Rhaa !!! Non misssssié !! Bwouana Yuan trèèèès triste laissssssé moi misssssié !!! Rhaa !!!

L’étonnement dans le salon est à son comble d’entendre non seulement l’animal prononcer les paroles aussi clairement mais aussi et surtout de comprendre aussi bien ce qu’on lui dit pour répondre du tac au tac aux piques de Maurice avec un tel humour.

Antoine est bien sûr et ça se comprend, le plus étonné de tous, n’ayant encore jamais eu l’occasion d’être en la présence de « Coco » et une nouvelle fois son visage prend cet aspect comique du plus bel effet, que même l’oiseau remarque et ne se prive pas de s’en moquer.

- Rhaa !! Faiiis pas cette tête laaa !! Rhaa !! On croirrrraiiiit le rouquemoute !! Rhaa !!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (58/134) (Paris) (Vendredi) (Romain) (fin)

Lisbeth apprécie l’humour de celui qui très certainement deviendra rapidement et officiellement son beau-frère, il est l’antithèse de Nicolas aussi bien physiquement que mentalement elle s’en rend bien compte mais c’est sans doute ce qu’il fallait à son frère pour pouvoir envisager un jour comme cela vient de se produire, une nouvelle relation durable et sincère en tournant définitivement la page sur le passé.

Le fait qu’il ne puisse jamais trouver une quelconque similitude d’avec son ancien amour devrait l’aider à vivre de nouveau et à profiter enfin de sa jeunesse avec ce petit gars qui ne manque pas de charme lui aussi, même si elle ne se sent pas attirée comme elle l’était pour Nicolas.

C’est tant mieux pense-t-elle, car ça a été difficile pour Lisbeth quand elle a fini par comprendre qu’elle n’avait jamais eu aucune chance et que leur ami d’enfance avait toujours préféré son frère à elle qu’il considérait à juste titre comme une sœur.

Comme à chaque fois que Lisbeth repense à ce grand blond magnifique trop vite disparu de leur vie, la jeune femme en a les yeux qui se voilent d’une immense tristesse et Romain comprend qu’un terrible malheur dont ils ne se sont toujours pas remis les a frappés durement et qu’ils n’en ont encore pas fait le deuil.

- Il devait être exceptionnel ce garçon ?

Lisbeth sourit tristement en essuyant les quelques larmes qui se sont échappés bien malgré elle de ses yeux.

- Exceptionnel est un bien petit mot pour définir « Nico », il ne méritait pas de nous quitter aussi vite. La vie est souvent injuste et frappe ceux qui l’aimaient le plus, Nicolas la dévorait à pleines dents, toujours souriant et je ne retrouverais jamais quelqu’un comme lui. Jean Baptiste a de la chance lui, il t’a trouvé toi !!

- Ça t’arrivera aussi tu verras, il te faut juste être patiente. Il n’y a pas de raisons que tu n’aies pas toi aussi une deuxième chance de trouver le garçon qui fera de nouveau battre ton cœur, tu le rencontreras un jour sans que tu t’y attendes et ce jour-là tu sauras que c’est lui. Nicolas sourira de là où il est j’en suis certain, il s’effacera alors pour te laisser la place de ne plus penser qu’à l’autre.

Lisbeth fixe Romain, étonnée d’autant de compréhension et de gentillesse venant d’une personne qu’il y a encore quelques minutes, ne la connaissait pas.

- J’espère que « JB » se rend compte de la chance qu’il a de t’avoir !

- C’est réciproque tu sais ?

Lisbeth regarde sa montre et soupire.

- Je vais devoir partir, tu lui diras que je suis passée ?

- Bien sûr !! (Il l’embrasse) Reviens vite nous voir !

Lisbeth a la main sur la clenche de la porte, quand elle se tourne une nouvelle fois vers Romain.

- Ne lui parle pas de « Nico », attends que ça vienne de lui. Mon frère s’est éloigné de quasiment tout le monde depuis deux ans, j’espère qu’il reprendra contact avec nos parents maintenant que tu es là.

- Pourquoi ? Il leurs reprochait quelque chose ?

Lisbeth hésite un bref instant.

- Il y a une chose que je ne t’ai pas dite !! Nicolas a perdu ses parents quand il n’avait que quelques mois et ce sont nos parents qui l’ont adopté, ils ont aussi perdu un fils quand j’ai perdu un frère et « JB » son amour. Depuis Jean-Baptiste a coupé les ponts, pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée !! Sans doute a-t-il toujours eu peur des reproches qu’ils auraient pu lui faire, l’accident a eu lieu le jour même où ils sont partis pour vivre ensemble alors que nos parents voulaient qu’ils restent encore quelque temps chez eux. Ils les trouvaient trop jeunes tu comprends ? Sans doute aussi ne voulaient-ils pas se retrouver seuls du jour au lendemain.

- Ils lui en veulent ?

- Bien sûr que non ! Mais Jean Baptiste en est sûrement persuadé et du coup ils ont perdu leurs deux fils, en deux ans mon père en a pris dix et ma mère ne parle presque plus, elle s’est renfermé sur elle-même. L’ambiance à la maison n’est plus ce qu’elle a été et j’avoue que moi aussi j’ai de plus en plus de mal à m’y rendre.

Romain l’écoute sans rien dire, cette famille brisée l’attriste au plus haut point et lui aussi sent les larmes monter, prêtes à sortir devant un tel désastre familial.

- Dis-leurs que nous viendrons bientôt leurs rendre visite et que plus jamais ils ne seront laissés aussi longtemps seuls et sans nouvelles.

Lisbeth entend toute la sincérité dans les paroles de Romain et le prend dans ses bras en laissant cette fois s’échapper les larmes qu’elle retenait vaille que vaille avec plus ou moins de succès.

Un long moment passe ainsi avant qu’elle ne desserre son étreinte et quitte cette fois ce garçon que déjà elle apprécie de tout son cœur.

***/***

« Quelques heures plus tard »

Un bruit de clé prévient Romain du retour de son copain, il attrape son manteau et ne lui laisse qu’à peine le temps d’entrer dans l’appartement, que déjà il le prend par la manche et le repousse en dehors, Jean-Baptiste regarde son « petit » petit ami stupéfait de son geste visiblement décidé.

- Hé !! Mais qu’est-ce qu’il te prend ??

- Désolé mon pote mais nous sortons !!

- Où on va ??

- Là, c’est toi qui va me le dire !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (59/134) (Reims) (Vendredi soir)

(Musique)

***/***

« Vingt-trois heures, au hangar »

La musique bat son plein, le groupe étant particulièrement déchaîné ce soir-là et Gauthier qui depuis le début du concert ne quitte pas des yeux la scène, ceux-ci semblant émerveillés par les lumières et les déhanchements bien souvent clownesques du bassiste qui en l’occurrence n’est autre que Florian, déjà trempé de sueur tel la même crevette du groupe ACDC.

Les grands-parents du jeune autiste n’en reviennent pas du spectacle se passant à la fois sur l’estrade, mais surtout près d’eux de leur petit fils qu’ils voient pour la première fois rester attentif plus que quelques secondes à la vie qui l’entoure.

Anthony sourit en s’approchant du micro, il s’apprête à débuter son tour de chant et ressent dans tout son corps le changement autour de lui des personnes qui déjà et même avant de l’entendre chanter, sont dans l’émotion de ce qui va suivre pour encore une fois ravir leurs oreilles.

Seuls André, son petit-fils et son épouse, ne réagissent pas et pour cause comme les autres spectateurs, ils ressentent néanmoins que quelque chose se prépare et se tournent étonnés vers leurs amis, surpris d’un tel changement de comportement subite.

***/***

« Dehors derrière une des fenêtres du hangar »

L’homme tape sur l’épaule de son comparse qui arme aussitôt sa caméra, pendant que lui oriente le micro extrêmement sensible via ses écouteurs camouflant entièrement ses oreilles.

La musique redémarre, ils mettent alors en marche leur matériel de professionnel, en s’efforçant d’en obtenir le son le plus pur et l’image la plus nette qui soit et ça sans se laisser prendre eux-mêmes par la mélodie, mais surtout par la voix qui leur déclenche une chair de poule sur tout le corps.

***/***

« Dans la salle »

Florian de dos à son public se démène comme un forcené, ne se rendant de toute évidence pas compte de la vision qu’il donne et qui leur amène les larmes aux yeux d’un fou rire incontrôlable.

Plié en deux, les fesses en arrière dans son pantacourt poils de carotte tout comme sa chevelure folle et tortillant du derrière tel Donald dans les meilleurs Disney, tout en arrivant à sortir des sons d’une force et d’une pureté exceptionnelle de sa guitare électrique.

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« Derrière la vitre »

Le cameraman n’arrive pas tout comme son ingénieur du son à détacher son regard de ce garçon qui à lui seul monopolise toute l’attention et les soubresauts du matériel montre à quel point ils sont eux aussi pris dans une hilarité irrésistible.

***/***

« Dans la salle »

Yuan et Ming se tordent sur leurs chaises, pris d’une envie pressante ne demandant qu’à s’extérioriser et d’un geste commun se lèvent pour sortir se soulager dans la cour, les toilettes leur semblant bien trop loin pour y arriver à temps.

Ils se soulagent l’un près de l’autre, riant encore des pitreries somme toute involontaires mais au combien burlesques de Florian, quand ils aperçoivent les deux hommes grimpés sur l’appui de fenêtre.

Yuan en remballant vite fait son matos.

- Hé !! Vous là-bas !! Qu’est-ce que vous faites ici !!! C’est une propriété privée !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (60/134) (Reims) (Vendredi soir) (Musique) (suite)

Il n’a pas le temps d’en dire plus, que les deux curieux sautent déjà à terre et s’enfuient à toutes jambes en direction des champs, Yuan s’apprête à leur courir après quand son père le retient fermement par un bras.

- Ne fais pas ça !! Ça peut être dangereux, nous ne savons pas qui sont ces gars et surtout pour quelles raisons ils ont fait ça !!

Yuan comprend que son père a raison et se contente alors de passer un appel à Dorian pour le prévenir de ce qu’il vient de se passer.

***/***

« Quelques minutes plus tard »

Les deux hommes comprennent vite qu’ils ne sont pas poursuivis et s’arrêtent déjà essoufflés de leur course imprévue quand plusieurs torches les aveuglent brusquement, les obligeant à mettre leurs bras devant leurs yeux pour soulager leurs rétines mises à mal par la lumière crue.

Quatre hommes armés s’approchent alors d’eux, l’un d’entre eux d’une voix puissante.

- Police !! Posez votre matériel au sol et levez les mains bien en vue !!

Comprenant au son de la voix que ce n’est pas une plaisanterie, ils s’exécutent non sans protester vivement.

- Nous sommes journalistes !! Vous n’avez pas le droit d’entraver notre travail !!

- Rien ne vous autorise à entrer dans une propriété privée ! Suivez-nous jusqu’au poste et contrôlez vos paroles !!

Deux des agents les prennent assez brusquement par la manche et les entrainent vers deux véhicules garés un peu plus loin le long de la route, pendant que les deux autres retournent à leur poste d’observation en prévenant leur supérieur des derniers événements.

***/***

« Poste de police »

Gérôme écoute avec attention le rapport d’intervention de son équipe, il n’est pas vraiment surpris de ce qu’il entend car il s’y attendait depuis un moment déjà.

Depuis le bug sur les réseaux sociaux d’internet pour tout dire, s’étonnant même qu’ils aient mis aussi longtemps avant de découvrir d’où provenait cette bande sonore qu’on mit Damien et Guillaume sur « You Tube ».

- Effacez toutes les traces de l’enregistrement et rendez-leur leurs matériels !!

- …..

- Gardez-les ce weekend histoire de les faire réfléchir au fait qu’ils ne peuvent pas tout se permettre impunément, je préviens qui de droit et il enverra très certainement quelqu’un pour leur faire la leçon.

- ….

- Entendu !! Je vous envoie une équipe pour remplacer vos collègues !

- …..

- Prévenez Yuan et Ming que nous avons pris les choses en mains et qu’ils n’ont pas à s’inquiéter !

- …..

- Bon travail les gars !

- …..

Gérôme raccroche et se tourne vers Dorian avec un petit sourire qui en dit long sur l’inquiétude qu’il ressent.

- Les hyènes ont flairé leur proie !! Ils ne vont plus vouloir la lâcher maintenant !

- Ils sont là pour qui d’après toi ? Florian ou Anthony ?

- Peut-être les deux, qui sait !!

- Quelle poisse !!!

- De toute façon il fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre, laissons Maurice gérer ça à sa façon !! Il ne s’en est pas trop mal tiré jusque-là, non ?

- Ce n’est pas tant pour Florian que je m’inquiète, il nous a déjà prouvé qu’il avait des ressources pour s’en sortir. C’est plutôt pour « Antho » que je me fais du souci, tu sais comment il est ?

- C’est sûr !! Lui qui veut rester dans l’anonymat, il est servi !!

***/***

« Dans la salle »

Le concert se termine sans qu’apparemment personne à par Yuan et son père ne se soit aperçu de quelque chose, André est surpris quand son petit-fils lui tend quelques folios remplis de son écriture rapide, il jette un œil vite fait dessus et se lève brusquement pour les tendre à Florian.

- Qu’est-ce que c’est ?

- A toi de me le dire !! Gauthier vient juste de me les confier, je suis quasiment certain qu’il vient d’écrire cette musique tout en vous écoutant.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (61/134) (Reims) (Vendredi soir) (Musique) (fin)

Le groupe curieux s’approche derrière eux.

- (Stéphane) ça m’a l’air plutôt bon à première vue !!

- (Dylan) Je dirai que c’est plus pour du violon ! T’en pense quoi Alice ?

La jeune fille lit la première page en hochant la tête avec intérêt, celle-ci battant la mesure de cette mélodie qui déjà semble lui plaire quoiqu’elle en ressente fortement toute la tristesse et l’émotion qu’elle dégage.

Je peux essayer si vous voulez, seulement il serait bien il me semble que quelqu’un m’accompagne au piano mais le hic c’est qu’il n’y a seulement qu’une partition et c’est dommage.

Je vais m’asseoir derrière le synthé en le réglant sur piano à corde.

- Vas-y ma grande !! J’ai la partoche dans la tête !!

Alice sourit et pose les folios sur le chevalet près d’elle, quelques accords pour se mettre au diapason avec la mélodie et la voilà qui se lance, aussitôt accompagnée par son ami tout souriant comme de coutume et ne semblant pas chercher ses notes mais au contraire laissant ses doigts pianoter avec légèreté sur le clavier avec maestria et douceur.

Carole sent la pression de la main de Gauthier dans la sienne, elle se tourne vers lui avec le visage marquant toute l’affection qu’elle a pour son petit-fils différent que des parents trop jeunes leur ont très souvent confié, les larmes lui viennent alors quand elle voit celles du jeune autiste qui marque une fois de plus et ce dans la même soirée, qu’il est devenu conscient des choses qui l’entourent.

Les yeux brillants du jeune garçon fixent avec avidité le couple de musiciens qui joue sa composition exactement comme elle lui était venue en l’écrivant, les larmes qui coulent maintenant sur ses joues dénotent de l’émotion intense qu’il ressent en cet instant précis et son visage devient pour un temps comme celui d’un jeune garçon tout à fait normal, simplement ému par une musique qui le touche profondément.

Carole reporte son regard sur le jeune pianiste qui par sa seule présence a permis d’occasionner tout ce changement, elle comprend mieux alors les paroles de son mari qui depuis presque maintenant deux ans, n’arrêtait pas de lui vanter des qualités qui lui semblaient alors disproportionnées et dont elle n’était pas loin de penser alors qu’elles étaient très certainement exagérées, dues sans doute à quelques actes réussis malgré son jeune âge.

Maintenant elle commence seulement à percevoir ce qu’est en réalité ce petit rouquin qu’elle n’a découvert que ce soir pour la première fois et qui lui a fait une si forte impression, tant au repas en parlant cette langue étrange avec Gauthier, qu’au cours de cette soirée où il a joué si magnifiquement de la guitare et maintenant du piano, comme l'aurait fait le meilleur des professionnels.

Anthony écoute lui aussi cette musique sortie d’un esprit différent des autres, elle lui amène des paroles qui lui prennent les tripes et lui font s’écouler les larmes de ses yeux éteints, trop tristes pour ce garçon ayant connu un grand malheur affectif dans la perte brutal de celui qui était et restera toute sa vie dans son cœur.

Il entonne alors d’une voix vibrante chargée de l’émotion la plus pure les paroles qui s’échappent involontairement de ses lèvres, Baptiste et Rémi restés près de lui les entendent, leurs yeux à leurs tours s’humectent de larmes.

« Chant »

Toi celui qui trop vite nous as quittés

Je pense à toi hiver comme été

Mon cœur jamais ne saurait t’oublier Mon père que toujours j’ai aimé !

Je te rejoindrai un jour pour l’éternité

Sans que plus jamais rien ne nous fasse nous quitter………

2eme année avant Pâques 3ème partie : (62/134) (Dans la région de Meaux) (Vendredi soir)

***/***

« Une petite maison en proche banlieue »

Le téléviseur est allumé et le couple le regarde plus par habitude que par plaisir, l’homme aux cheveux gris n’est pourtant âgé que de quarante-six ans mais en parait beaucoup plus et sa femme fixe l’écran, les yeux dénotant d'une terrible affliction.

Lisbeth est à l’étage, debout au milieu d’une chambre où tout est resté figer depuis plus de deux ans et malgré qu’elle se dise à chaque fois qu’elle ne devrait pas le faire, c’est plus fort qu’elle et elle ne peut s’empêcher d’y entrer le regard triste à contempler les posters, ainsi que l’agencement tout masculin de la pièce.

C’est dans cette chambre que vivaient Nicolas et Jean-Baptiste depuis qu’ils avaient avoué leur amour à leurs parents, cinq ans de bonheur qu’elle n’oubliera jamais même si elle aussi avait espéré partager sa chambre avec ce magnifique garçon plein de gentillesse qu’avaient recueilli ses parents alors qu'il n'était encore qu'un bébé.

Un cadre datant déjà de quelques années, montre les deux garçons alors encore adolescents, mais déjà avec ce regard qui ne trompe pas sur ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre et le visage enjoué du grand blond ne dépareillait pas de celui rêveur du beau brun qu’était devenu son frère après une période post-adolescente moins en harmonie avec son apparence actuelle.

Pourtant déjà à cette époque, Nicolas n’avait d’yeux que pour Jean-Baptiste et ce malgré son acné récurrente, tout comme son corps poussant sans s’occuper des proportions et lui donnant cet aspect de culbuto qui lui a valu à l’époque tant de moqueries.

Il s’est bien rattrapé depuis reconnait-elle en souriant, sauf que Nicolas n’est plus là pour en profiter tout comme ses parents qui depuis l’accident n’ont plus eu de nouvelles de leur fils.

Lisbeth soupire en s’essuyant les yeux des larmes que cette chambre lui amène à chacun de ses passages, elle va pour redescendre rejoindre la tristesse ambiante du salon occuper par ses parents qui depuis ne se parlent quasiment plus, quand quelque chose la pousse à se diriger vers la fenêtre.

Ce qu’elle voit alors lui amène un sourire resplendissant, lui faisant oublier toutes ses pensées moroses qui la prennent à chacune de ses visites depuis quelques temps.

Un grand jeune homme brun qui se laisse visiblement entrainer, pour ne pas dire trainer par un petit gars au visage inspirant la sympathie et dont elle vient de faire récemment pour son plus grand plaisir la connaissance.

Lisbeth dévale alors l’escalier à leur rencontre, elle arrive à la porte d’entrée et l’ouvre à la volée avant qu’ils n’appuient sur la sonnette, sautant dans les bras de son frère avec un tel plaisir qu’il en manque de s’étaler par terre de surprise.

Les effusions ne durent que quelques secondes, elle leurs prend la main pour les faire entrer dans le pavillon en glissant juste à l’oreille de Romain.

- Merci !!

Une voix manquant d’entrain demande.

- Il y a quelqu’un ? Lisbeth !! C’est toi qui as ouvert la porte d’entrée ?

- Oui maman !!

- Si c’est un représentant, nous avons tout ce qu’il nous faut !!

- T’inquiète maman, je gère !!

Jean-Baptiste n’est de toute évidence pas des plus rassuré de se retrouver là ce soir, il a très vite compris où voulait l’emmener Romain et a tenté de protester sans que celui-ci ne veuille rien entendre, il a fini par se laisser entrainer et n’a pas desserré les lèvres de tout le trajet sans que ça perturbe plus que ça son ami, bien décider lui à le ramener ici pour qu’il se réconcilie d’avec sa famille.

Les deux adultes tournent la tête vers l’entrée du salon et voient apparaitre un jeune garçon inconnu, suivit rapidement par leur fille souriante, Jean-Baptiste étant resté hors de leurs vues pour l’instant et hésitant encore à faire les quelques pas qui le feraient se découvrir à eux.

- (Lisbeth) Papa ! Maman ! Je vous présente Romain ! Romain, voici Jean-Charles et Sophie mes parents !

Jean Charles esquisse un bref sourire.

- (Romain) Bonsoir !

- Enchanté jeune homme !

- Moi de même monsieur ! Madame !!

Sophie est visiblement surprise par l’aspect adolescent du garçon.

- Qui est ce jeune homme ? Ton petit copain ?

- (Lisbeth amusée) Pas du tout ! Hi ! Hi !

Un silence palpable qui dure un moment gagne le salon, jusqu’à ce qu’une voix grave et viril les fasse sursauter et leurs yeux s’écarquiller de surprise devant celui qui apparait alors à leur vue.

Jean Baptiste prend tendrement Romain par les épaules.

- C’est le mien !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (63/134) (Paris) (Samedi matin)

(Chez les Novak)

« Dans la chambre des triplés »

Antoine se réveille le premier, il tourne aussitôt la tête vers les deux grands lits accolés où dorment encore les trois garçons tellement semblables qu’il n’en revient toujours pas.

Seul le haut de leurs visages sort des couettes, les chevelures rousses en crête de coq et les fronts d’un blanc laiteux mouchetés de taches de rousseur minuscules qu’il admire avec un réel plaisir, sentant déjà qu’une amitié très forte le pousse vers eux.

Tout du moins pour deux d’entre eux car pour le troisième il en va tout autrement, il repère tout de suite Jonas au milieu de ses frères qui l’enserrent chacun d’un bras protecteur autour de sa poitrine.

Il ne saurait dire ce qui lui fait le reconnaître sans doute d’erreur car la ressemblance est vraiment frappante, il sent pourtant que c’est lui aux tiraillements de son cœur quand il le fixe plus particulièrement.

Les yeux fermés, ils ressemblent à des anges et Antoine ne se lasse pas de les contempler, un mouvement du plus éloigné de lui fait glisser la couette et offre à sa vue le corps du plus proche, son slip déformé par une érection matinale du plus bel effet qui le fait sourire en sentant bien qu’il tient lui aussi la même forme olympique depuis qu’il a ouvert les yeux.

Johan qui est à l’autre bout ouvre les yeux à son tour, il remarque plusieurs choses qui lui amènent un sourire caché heureusement par le drap qui lui recouvre toujours partiellement le visage.

La première c’est leur nouveau copain qui a le regard braqué sur Jordan, la deuxième est l’excroissance qui ne prête à aucun doute sur ce qu’il se passe dans son caleçon et enfin la dernière va vers où est fixé l’attention d’Antoine, la bandaison de Jordan étant sans équivoque tout comme la sienne et certainement celle de Jonas d’ailleurs.

Johan repense à cette fin de soirée où ils ont discuté longtemps pour apprendre à mieux se connaitre et où lui est apparu clairement le rapprochement entre les deux garçons, rapprochement empreint d’hésitations et de timidités qui l’a fait sourire tout comme Jordan qui lui faisait des petits clins d’œil comiques à la moindre occasion.

Johan apprécie déjà beaucoup Antoine, son caractère, sa gentillesse évidente mais aussi il doit bien le reconnaître même si pour lui à l’encontre de Jonas cela ne lui fait aucun effet, son physique agréable ainsi que son visage d’une beauté certaine aux airs de ressemblance du moins pour la partie supérieure avec celui dont ils ont appris avec surprise qu’ils étaient apparentés et dont il le considère déjà comme un ami voir même encore plus fort que ça.

Maintenant l’idée lui plait bien qu’entre son frère et le jeune américain quelque chose de sérieux se développe petit à petit, il ne voyait pas d’un bon œil que Jonas tombe amoureux de Florian qui déjà a tout ce qu’il faut et ne doit pas être en manque d’affection avec Thomas qui il doit également le reconnaître est un garçon d’une rare beauté, pour ne pas dire qu’il en reste scotché quand il se retrouve près de lui.

Un mouvement près de lui attire son attention, son regard croise alors celui de Jonas qui ouvre lentement les yeux et lui sourit comme à chaque fois qu’il se réveille avec ses frères près de lui.

Un petit clin d’œil de connivence avec un léger mouvement de tête vers l’autre lit alerte Jonas qui regarde discrètement dans la direction que lui indique son frère et remarque immédiatement les yeux d’Antoine rivés sur les parties intimes en plein émoi de Jordan.

Antoine est tellement obnubilé par cette vision qu’il ne s’aperçoit pas que les deux autres frères sont réveillés, sa main libre, l’autre étant coincé sous son corps, masse depuis quelques temps déjà la raideur se trouvant à l’étroit dans son boxer et dont l’excitation imbibe le sous-vêtement, dévoilant une tâche de plus en plus large sur le devant du boxer blanc.

Jordan finit lui aussi par se réveiller mais contrairement à ses frères, s’étend de tout son corps en souriant, faisant encore plus saillir son membre viril à la vue de leur invité.

- Waouh !! J’en tiens encore une bonne ! Hi ! Hi !

Il fixe l’entrejambe d’Antoine qui vient d’ôter rapidement sa main.

- Houlà !! Toi aussi on dirait !!

Le visage d’Antoine devient rouge vif, Jordan comprend alors qu’il le matait depuis un moment et se tourne vers ses deux frères parfaitement éveillés eux aussi.

- Il y a eu du matage de queue on dirait ! Hi ! Hi ! Bande de cochons !! Pas un pour rattraper l’autre !

Il fait voler les deux couettes en même temps et sourit en constatant qu’il avait vu juste.

- Ne dites surtout pas que c’est des conneries, vous mouillez tous les trois du calbute comme des gonzesses ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (64/134) (Paris) (Samedi matin) (Chez les Novak) (fin)

Jonas a les yeux étincelant d’excitation.

- Je crois qu’on avait tort hier en disant que ce matin il n’y aurait pas d’exercices de tir, pas vrai les gars ?

- (Johan) Notre invité en a très certainement envie tout autant que nous et comme ce n’est pas et de loin le papy qu’on croyait, il n’y a qu’à le faire participer ! Hi ! Hi !

Jonas dévore Antoine du regard.

- Allez !! Ne reste pas dans ton coin, viens nous rejoindre, je vois bien que tu en crèves d’envie !

Johan pince doucement le flan de son frère.

- Ne va pas me faire croire qu’il n’y a que lui !!

Antoine sent la chaleur de ses joues tout comme venant de son front et ne se fait pas d’illusion quant à ce que ça se remarque, il est déstabilisé par la façon qu’ont les triplés à aborder ce sujet pour lui des plus intimes et ce n’est qu’en voyant bien qu’ils le regardent tous les trois de façon amicale, qu’il se décide à les rejoindre sans plus craindre qu’ils lui aient fait cette proposition uniquement pour se moquer de lui s’il entrait dans leur jeu.

Johan et Jonas se poussent un peu pour lui faire de la place, Antoine se lève d’un bond pour se glisser dans la zone libérée en passant au-dessus de Jordan et en venant se lover tout contre Jonas qui en frémit au contact du corps chaud de celui qu’il voit déjà comme beaucoup plus qu’un éventuel ami.

Ça fait tout bizarre à Antoine de se retrouver aussi intimement près des triplés, il a l’impression de voir le même garçon dans un jeu de glace et son trouble augmente encore plus quand son corps entre en contact avec eux, même au toucher ils sont semblables avec une peau douce et chaude que le fait frissonner.

Jonas n’en peut plus, il se débarrasse d’un geste souple et fluide de son slip, très vite suivit de ses deux frères qui observent alors avec curiosité les réactions d’Antoine.

Celui-ci sent son sexe pulser et craint le pire, il respire plusieurs fois à pleins poumons pour retrouver la maîtrise de son corps et se débarrasse à son tour de son boxer dans le devant entièrement tâché commençait à lui être inconfortable.

Pour les triplés l’impression est tout autre, c’est la première fois qu’ils se retrouvent nus avec un autre garçon et la vue de celui-ci leur fait un drôle d’effet, habitués qu’ils le sont à avoir sous les yeux des anatomies entièrement identiques.

Le fait d’avoir une autre vision du corps d’un garçon les trouble, chacun à sa façon regarde ou touche ce corps différent du leur et si pour Johan et Jordan c’est purement par jeu et par curiosité, pour Jonas par contre il en va tout autrement et le jeune garçon commence à souffler fortement d’une indescriptible excitation dont il perd subitement le contrôle.

Un premier jet fuse sous les regards surpris de ses frères et d’Antoine, qui sous la vision de cette éjaculation inattendue part à son tour sans ne plus pouvoir rien contrôler.

Plusieurs jets d’un blanc crémeux s’échappent alors de ces deux sexes tendus sous le regard à la fois surpris, amusé et moqueur des deux frères moins avancés qu’eux et c’est normal, dans cette petite partie matinale.

- (Johan) Incident de tir !!

- (Jordan) Inspection des armes !!

Les deux frères en riant attrapent chacun le sexe de celui qui est près de lui et le palpent sur toute la longueur sous le regard amusé de Jonas mais surtout celui couvert de honte d’Antoine.

- (Johan) Un petit problème de réglage du percuteur je crois bien ! Hi ! Hi ! Voyons voir ça !!

Jordan en pinçant doucement le gland d’Antoine entre deux doigts qui malgré toute la gêne qu’il éprouve n’en débande pas et reste raide comme un bout de bois.

- C’est réparé on dirait ! Hi ! Hi !

Il montre à tous ses doigts poisseux.

- Mal nettoyé ! Juste un excès de graisse ! Hi ! Hi !

Malgré tout, les deux frères préfèrent se lever et laisser seuls les deux rapides de la gâchette, ils s’enferment dans la salle de bains pour se finir comme ils en ont l’habitude, c’est après quelques minutes de silence que Jonas et Antoine entendent alors.

- Feu à volonté !!

- Hé !! Fais gaffe où tu vises quand même !! J’ai reçu une balle dans le pied !!

- Oups !!! Désolé ! Hi ! Hi ! Je pensais que le chargeur était vide !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (65/134) (Afrique)

« Quelques jours plus tard »

Aomé, Taha et quelques autres garçons de leurs âges reviennent de la chasse, celle-ci a été visiblement très bonne car c’est pliant sous le poids de leurs charges qu’ils rentrent au village, sous les yeux ravis des femmes et des quelques vieillards qui les voient rentrer.

Okoumé et ses chasseurs rentrent à leur tour manifestement beaucoup moins chanceux, ne ramenant que deux antilopes d’une journée d’absence pourtant longue.

Ils ont droit alors à la moquerie des plus jeunes mais ne s’en offusquent pas, le principal étant qu’il y ait de quoi nourrir la tribu.

Okoumé voit Taha nouer un jeune phacochère derrière son dos et se dirige vers lui en souriant.

- C’est pour le dispensaire ?

- Oui père ! Ça les changera un peu de leur ordinaire.

- Tu as vu Naomé ? Il rend visite à ses parents, tu pourrais repartir avec lui.

- Naomé est ici !!!

- Oui ! Il est arrivé ce matin juste avant que nous quittions le village pour la chasse.

- Dans ce cas je vais voir s’il veut bien repartir avec moi, la jungle est plus sûre à deux.

Okoumé a un petit sourire en coin.

- Attends-le hors du village, je vais le prévenir moi-même.

- Père !! Il faut que je te parle !!

- Qu’as-tu à me dire mon fils ?

- C’est au sujet de Naomé père !

- Vous êtes toujours amis ?

- Bien sûr !!

- C’est bien alors !! Je t’écoute mon fils.

- Te rappelles-tu de notre dernière conversation à son sujet père ?

- Comme si c’était hier et d’ailleurs cela ne date pas de si longtemps que ça.

- Et bien j’ai réfléchi depuis à tes paroles et j’ai été chez le père Antoine il y a quelques jours, j’y ai rencontré « Nao » et je voulais mettre vraiment les choses au point avec lui, qu’il ne se fasse pas de fausses idées si je continuais à le voir tu comprends ?

- Que lui as-tu dit ?

- Que j’aimais les femmes et que je n’étais pas comme lui.

- Comment a-t-il réagi ?

- Il a commencé à pleurer père et je ne l’ai pas supporté, j’aime vraiment les femmes père !

- Mais ? Car il y a un mais n’est-ce pas ?

- C’est là où je n’y comprends plus rien père, quand je l’ai vu pleurer, je ne l’ai pas supporté et je l’ai pris dans mes bras pour l’embrasser.

Okoumé fixe son fils intensément.

- Aimes-tu aussi les garçons ?

- Non père ! De cela je suis certain ! Mais j’aime Naomé et lui seul.

- As-tu …… !!!

- Oui père !! Avec lui je suis bien et il est prévenu que je prendrai un jour une épouse, crois-tu que je pourrai faire un bon époux si je reste aussi avec « Nao » ?

- Là mon fils, seul toi peut répondre à cette question ! Naomé ne vois et j’en suis convaincu n’a toujours vu que toi, pour lui c’est plus simple même si ça lui a fait quitter le village. Toi par contre, les questions que tu te poses prouvent bien que ton esprit est troublé et ta vie en sera fortement marquée. C’est possible oui d’avoir une épouse en aimant également une autre personne, que ce soit un garçon ne change rien ou si peu. Quelques hommes dans notre tribu, je le sais aiment plusieurs femmes et je vois bien tout ce que ça leur occasionne comme tourments. Rien que le fait de garder ce secret les mine et leur vie en est affecté, ils ne sont pas forcément heureux d’avoir à toujours se cacher. Le secret quand il est découvert gâche leur vie pour toujours et ils sont montrés du doigt comme un exemple à ne pas suivre, leurs enfants les renient souvent. Voudrais-tu qu’il en soit ainsi pour toi mon fils ?

- Tu ne me renies pas toi ?

- Parce que je fais partie de ceux qui comprennent.

- Que me conseilles-tu alors ?

- Quoique je te dise, un jour tu me le reprocheras. C’est à toi de mener ta vie comme il te semble juste, le seul conseil que je peux te donner est d’en parler franchement avec celle qui sera la mère de tes enfants, qu’elle ne le découvre pas par hasard.

- Elle ne voudra jamais de moi c’est sûr !!

- C’est qu’elle ne t’aimera pas vraiment alors et cela t’évitera de passer ta vie avec une personne dont il n’y aura pas d’amour dans son cœur.

- Tu crois que mère l’aurait accepté ?

- (Okoumé) J’en suis convaincu mon fils, ta mère et moi sommes ensemble depuis notre plus jeune âge.

Il voit l’air surpris de son fils.

- Hé oui !! Moi aussi j’ai transgressé les coutumes mon fils.

- Toi père ??

- Ta mère ment sur son âge depuis la naissance d’Aomé, sinon les chiffres démontreraient qu’elle l’a eu bien avant celui requis par nos sages.

Taha tombe des nues.

- C’est pour ça qu’elle m’a toujours paru si jeune alors ?

Okoumé acquiesce.

- Ta mère n’avait que treize étés quand ton frère est né, sa famille bien sûr est au courant et garde également notre secret, ta mère a quitté sa tribu juste avant que ce ne soit trop visible. Beaucoup font comme s’ils ne le savaient pas, notre amour les a touchés car il a toujours été sincère. Vous mes enfants en êtes les fruits et nous vous aimons, rien ne saurait faire et que nos dieux en soient témoins, qu’il en soit autrement.

Taha enlace son père, touché au fond du cœur par ses paroles, Okoumé au bout d’un long moment le repousse tendrement.

- Va attendre Naomé à la sortie du village, je vais l’avertir que tu l’y attends.

- Je pourrai très bien le faire moi-même père, ce n’est pas la peine de te déranger pour ça.

Okoumé avec un ton légèrement ironique.

- Vois-tu mon fils, un bambou mort ne pointe jamais fièrement vers le ciel.

- (Taha) De quoi parles tu donc ?

Il voit alors le rictus amusé de son père en posant les yeux sur son étui pénien et comprend alors où il veut en venir, son teint change alors de confusion.

- Oh !!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (66/134) (Aix en Provence)

Thomas revient de chez Chloé et arrive devant chez son oncle en claquant la portière de la voiture, Nathalie sa tante l’a vu arriver et lui ouvre la porte, ravie de sa visite mais étonnée également qu’il soit venu en voiture.

Après les embrassades.

- Depuis quand tu as le permis ?

- Depuis hier après-midi, je voulais vous faire la surprise.

- Et bien tu as réussi !! C’est ta voiture alors ?

- Pas encore, en fait le garage me la fait essayer et je dois la ramener avant ce soir.

- Elle est belle, tu vas l’acheter ?

- (Thomas) Il y a des chances, en plus je peux l’avoir à un super prix et avec une garantie d’un an.

- (Nathalie) Pourquoi ça ? Elle n’est pas neuve ?

- Bien sûr que non ! Elle est bien entretenue c’est tout, les cousins sont là ?

- Ils ne devraient plus tarder, Mathis est à son match de foot et Léa est partie voir une copine, tu peux les attendre et dîner avec nous si tu veux.

- Une autre fois ma tante, je dois encore passer montrer l'auto à Éric et « Raphi » pour qu’ils me disent ce qu’ils en pensent, ensuite il faudra que je la ramène au garage.

Il sort une enveloppe qu’il lui tend.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Un cadeau de Florian pour les cousins.

Il sourit en voyant sa tante soupeser l’enveloppe avec curiosité.

- Ce sont des abonnements de TGV pour qu’ils puissent aller à Reims quand ils le souhaitent.

- Non !! Rien que ça !! Ça ne doit pas être donné, il est fou !!

- Je viens d’en apporter un également à Chloé et j’ai aussi ceux pour mes deux zigotos, j’ai hâte de voir la tête qu’ils vont faire ! Hi ! Hi !

- Et toi ?

- (Thomas) Quoi moi ?

- Tu n’en as pas pris un pour toi aussi ?

Thomas regarde sa tante avec étonnement.

- Je t’avouerais ne pas y avoir pensé !

- Et je suis sûre que Florian non plus, pas vrai ?

- C’est vrai !

- Vous pourriez quand même penser à vous de temps en temps.

- Ne t’inquiète pas ma tante, si j’ai envie de prendre le train j’ai ce qu’il faut pour et Florian le sait très bien puisque nous avons des comptes communs.

- Tu l’as mis au courant pour ton permis ?

- Il aura la surprise ! Hi ! Hi ! Bon ! Ce n’est pas que je m’ennuie mais le temps passe vite et j’ai encore pas mal de truc à faire aujourd’hui, tu feras la bise de ma part aux cousins.

***/***

« Dans la chambre d’Éric, quelques minutes plus tard »

Un coup de Klaxon appuyé fait se lever les deux garçons, qui vont droit à la fenêtre pour voir qui fait autant de boucan un soir en semaine devant chez eux.

Ils arrivent juste au moment où Thomas sort d’une Mégane coupé noire, ils le voient lever la tête vers eux en souriant et claquer la portière pour se diriger tout droit dans leurs directions.

- (Raphaël) Tu parles d’un cachotier !! Je ne savais même pas qu’il passait le permis !

- (Éric) C’est un grand garçon tu sais.

- Tu insinues quoi là ?

- Que tu devrais aussi y penser.

- C’est juste le porte-monnaie qui bloque, tu le sais aussi bien que moi et puis j’ai déjà un chauffeur.

La porte s’ouvre à la volée et Thomas entre dans la chambre, il reste figer un instant avant d’éclater de rire.

- Quelle vue les mecs !! Hi ! Hi !

Éric et Raphaël se regardent, d’abord surpris puis comprennent ce qui amuse leur copain.

Ils se retournent vers lui sans pudeur, n’ayant pas pensé à passer un sous-vêtement en se levant pour regarder à la fenêtre et se retrouvant nus devant Thomas ravi qui n’en perd pas une miette.

Raphaël s’approche de lui comme il le fait avec Florian quand il veut l’exciter, sa démarche féline fait assurément le même effet à Thomas qui devient rouge vif en comprenant son manège, sans pour autant pouvoir détourner son regard de son corps musclé à la toison rousse flamboyante.

- Alors beau blond !! Tu te rinces l’œil on dirait ?

- (Éric) Laisse le tranquille « Raph » !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (67/134) (Aix en Provence) (fin)

Le regard de Thomas se porte sur Éric avec reconnaissance et revient se fixer dans celui de Raphaël, qui frémit sous l’intensité brûlante des magnifiques yeux bleus de son ami.

- C’est déjà assez dur comme ça, alors n’en rajoute pas tu veux bien ?

Raphaël comprend le trouble de Thomas et devient soudainement honteux de l’avoir aguiché de la sorte, même s’il ne pensait pas réellement à le pousser plus loin dans ses retranchements.

- Excuse-moi Thomas ! Mais c’est dur aussi pour nous tu sais ?

Éric attrape son boxer qu’il enfile rapidement et lance le sien à Raphaël qui le prend en pleine poire.

- Alors arrête de déballer le matos sous son nez !! Elle est à toi la caisse garée en bas ?

Thomas regarde Raphaël enfiler son boxer en soupirant de frustration, si seulement « Flo » était là pense-t-il alors et il se tourne vers Éric pour lui répondre.

- Pas encore mais je pense que je vais la garder.

- Cool !! Tu vas pouvoir toi aussi balader ton rouquin, je suis sûr qu’il aimera ça ! Hi ! Hi !

- (Raphaël) Tu penses qu’il viendra nous voir avant pâques ? Ça fait trois semaines que nous ne l’avons pas vu et je t’avouerais qu’il nous manque, pas vrai Éric ?

- C’est sûr !! Vivement que tout ça soit terminer et qu’on se retrouve enfin tous ensemble pour de bon !

Thomas hoche la tête en guise d’accord, il sourit soudainement en sortant une enveloppe de sa poche qu’il tend à ses amis.

- Vous nous manquez aussi et en voilà la preuve.

- (Raphaël) C’est ce que je pense ?

- Ouvre et tu verras bien !

Raphaël jette un coup d’œil à Éric qui lui fait signe de la main de ne pas perdre plus de temps, il déchire alors l’enveloppe et en sort les deux Pass SNCF qu’il tend vers son chéri, la main tremblante.

Thomas voit bien leurs troubles et s’en retrouve tout ému à son tour.

- Vous croyez donc qu’il n’y a que vous qui trouvez le temps long ? J’espère que vous viendrez à Paris d’ici quinze jours pour nous y rejoindre chez « Yu ».

Les deux garçons lui tombent dessus les yeux brillants, le sentiment très fort qui les unit alors les laisse sans voix un long moment et c’est Raphaël qui le premier pose la question qui doit aussi tarabuster Éric.

- Et « Yu » ? Il est d’accord ?

- Bien sûr, quelle question !!

- Je voulais dire qu’il ne vous aura plus pour lui tout seul.

- J’avais bien compris !!

- (Éric) Tu crois qu’il accepterait de… Enfin… tu vois quoi ?

- Je vous retourne la question ?

- (Raphaël) Nous avons revu notre position à son sujet tu sais ? Pas vrai Éric ?

- Oui mais il faudrait qu’il en ait fait autant de son côté.

- (Thomas) Les dernières vacances vous ont rapproché de lui on dirait et je suis convaincu qu’il en va de même pour Yuan, quand Florian a eu son coup de blues en pensant à toi, il a tout de suite proposé à ce que vous veniez nous rejoindre quand vous voulez.

Éric pâlit subitement.

- C’est quoi cette histoire de coup de blues ?

Thomas se rapproche d’Éric pour le prendre par la taille, voulant ainsi minimisé au maximum l’impact sur son copain de ses prochaines paroles et surtout qu’il ne se croit pas exclu alors que ce n’est pas du tout, mais alors vraiment pas du tout le cas.

- Allons Éric ouvre les yeux s’il te plait !! Tu n’as donc pas encore compris que « Flo » a un gros faible pour « Raph » !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (68/134) (Paris) (Bureau de presse de la chaine TF1)

Les deux hommes attendent dans le couloir en tenant à la main leur matériel de prise de vue qu’ils ont pu récupérer, le rédacteur en chef les a convoqués suite à leur arrestation du weekend pour entendre ce qu’ils ont à lui dire sur ce qu’ils ont découvert.

Un étrange sourire sur leurs visages laisse à penser qu’ils vont le surprendre et les petits pas nerveux qu’ils font dans le couloir, prouvent qu’ils ont hâte de lui en faire la révélation.

La porte s’ouvre enfin, plusieurs collègues à eux en sortent et ils se saluent cordialement en se croisant, leur patron passe la tête hors de son bureau et leur fait signe d’entrer, ce qu’ils s’empressent de faire en se bousculant presque en passant la porte.

Une fois dans le bureau, ils prennent place sur des sièges que leur montre du doigt l’homme grisonnant ayant déjà repris sa place sur son fauteuil et attendent que ce soit lui qui entame la conversation.

- Expliquez-moi ce que vous foutiez en tôle ? Et d’abord qu’est-ce que vous foutiez tout court dans une propriété privée !!

- On vérifiait une de nos sources patron !

- Sur quel sujet ?

- Le bug d’internet de l’autre jour, vous savez le gars qui prend aux tripes quand il chante ?

Le rédacteur en chef se lève d’un bond.

- Ne me dites pas qu’il vit en France ??

- Et bien si justement !! Nous étions planqués à l’écouter quand nous nous sommes fait repérer et les flics nous ont cueillis presque aussitôt, comme s’ils étaient déjà là !! Plutôt bizarre non ?

- Peut-être un pur hasard !

- Hum !!! En pleine campagne ? Alors que c’est plutôt du ressort de la gendarmerie ? Désolé patron mais je trouve ça gros quand même, pour moi il y a anguille sous roche.

- Et je présume qu’ils vous ont confisqué les bandes ?

- C’est évident patron, sauf qu’ils ne sont apparemment pas au fait de ce nouveau matériel et que j’ai eu le temps d’en faire une copie sur le disque dur intégré avant qu’ils ne me la confisquent, c’est un nouveau procédé qui sert de sauvegarde à la caméra.

L’homme ouvre un placard où se trouve un écran plat.

- Montrez-moi ça !!!

***/***

« Un petit quart d’heure à peine plus tard »

L’homme s’essuie les yeux en éteignant l’écran, il se tourne vers les deux journalistes avec le visage encore marqué par le fou rire qui l’a pris en visionnant le film.

- Mais qu’est-ce que c’est que ce gugus à la guitare ??

- Un clown peut être, sûrement même !! Mais qui joue drôlement bien en douce !!

- Au point que vous n’avez jamais même une seconde pointé votre caméra sur celui qui chantait, alors que c’était sur lui que portait votre recherche d’informations !!

- Nous ne pensions pas nous faire repérer aussi vite patron et c’était tellement drôle que je ne pouvais pas détacher mon regard de ce gamin déchainé !

- De ses fesses plutôt, parce que pour le reste on ne voit pas grand-chose à part que c’est un rouquin !

- La prochaine fois nous ferons plus attention patron.

L’homme les regarde soudainement avec sérieux.

- Il n’y aura pas de prochaine fois !!

- Pardon !!

- Vous m’avez très bien entendu et je ne me répéterai pas !!

- Mais enfin patron ! Pourquoi ?

- Secret défense !! Vous savez aussi bien que moi ce que ça signifie je pense !!

Le journaliste incrédule.

- ???? Pour un groupe de jeune dans un hangar ??

- Un élément du groupe en particulier apparemment !! Ne vous approchez plus de ses jeunes gens vous m’avez bien compris ? Le patron a été très clair et à la façon dont il nous en a parlé, c'est qu'il a du bien se faire remonter les bretelles par un type du gouvernement suite à vos exploits non commandités.

- Et la liberté de la presse dans tout ça ?

- Elle ne doit pas enfreindre les règles et vous n’aviez pas à vous trouver en cet endroit sans l’autorisation de son propriétaire.

- Alors la prochaine fois nous pourrions attendre qu’ils sortent et les suivre pour en savoir plus ?

Le rédacteur en chef se relève brusquement et frappe du poing sur la table.

- Ne vous entêtez pas à vouloir mettre le doigt ou ça vous fera mal, c’est un conseil d’ami et je vous saurai gré pour votre bien à tous les deux de le suivre à la lettre. Bon dieu !! N’avez-vous pas encore compris de qui on parle depuis que vous êtes entrés ? Ma parole ce n’est pas possible d’être aussi con !! Je ne tiens pas encore à voir les cadors de la DST ou des SG déboulés comme ils l’ont déjà fait à la régie pour stopper l’émission en plein journal télévisé et ensuite tout confisquer en bousillant la moitié du matériel !! Bien sûr que nous pourrions nous retrancher derrière le droit d’expression, et ensuite y avez-vous seulement pensé ? Qu’arrivera-t-il quand vous vous retrouverez sans-emploi avec vos noms écrits en rouge partout où vous vous présenterez ?

Le journaliste livide.

- Un de ses jeunes serait donc ce Florian De Bierne ?

- Ah !! Quand même !! Je commençais vraiment à désespérer !!

L’autre journaliste qui jusque-là n’a pas encore pris la parole.

- Patron !! Vous ne pensez pas que ce pourrait être le gosse à la guitare quand même ?

Le rédacteur en chef sourit en repensant à ce qu’il vient de visionner.

- Manquerait plus que ça ! Hi ! Hi ! Soyons sérieux allons !! Je pense plutôt à une des personnes qui les écoutaient jouer.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (69/134) (Thillois)

Mélanie déboule toute heureuse dans la cuisine et se jette dans les bras de sa mère qui la regarde faire en souriant.

- Qu’est ce qui te rend si joyeuse ?

- « Ludo » vient ce weekend maman !! Il m’a dit qu’il passerait me voir.

Fabienne regarde sa fille d’un œil attendri.

- Ah !! Je comprends mieux pourquoi tu es dans tous tes états, le beau Ludovic vient voir ma petite fille chérie.

- Maman !!!

- Qu’est-ce que j’ai dit ? Il n’est pas tout mignon ton « Ludo » ?

- Bien sûr que si mais c’est ta façon de le dire !!

- Qu’est-ce qu’elle a ma façon ? Et puis tu sais ma chérie, je commence à y être habitué aux beaux blonds aux yeux bleus qui entrent dans cette maison. D’ailleurs j’y pense, tu n’as pas vu les garçons ?

- Ils sont dans leur chambre, j’ai entendu Sébastien qui faisait de drôles de bruits et Sylvain qui faisait sa grosse voix.

Fabienne lève les yeux au plafond.

- Ce n’est pas la discrétion qui les étouffe ses deux-là !

- Qu’est-ce qu’ils font toujours enfermer là-haut maman ?

Fabienne gênée cherche ses mots.

- Tu comprendras quand tu seras plus grande, quand tu en feras autant avec ton « Ludo ».

- (Mélanie) Oh !! Maman !!!

- (Fabienne) Allez, file !! J’ai encore le dîner à préparer et il ne se fera pas tout seul !

***/***

« A l’étage au-dessus, dans la chambre des garçons »

Sylvain sent le sexe de Sébastien qui pulse et arrête aussitôt ses caresses pour retourner à ses révisions en reprenant sa place devant son bureau.

Sébastien se trémousse sur le lit, pieds et mains attachés au montant de celui-ci, il subit les attouchements de son ami depuis déjà plus d’une heure et l’excitation dans ses reins est à son comble.

L’amusement du jour de Sylvain quand ils sont revenus du bahut, a été de le faire mettre nu et de l’attacher pour ensuite lui faire subir la pire des tortures, celle de le caresser jusqu’à la limite de la jouissance et de le laisser ensuite de longues minutes en plan pour reprendre ses révisions de cours.

Plus le temps passe et plus le beau blond étendu nu sur le lit n’en peut plus, son corps tendu n’attendant plus que la libération de ses sens par de bons coups de poignet salvateurs que son copain se garde bien de lui administrer.

- Salaud !!

Sylvain se tourne vers lui avec un sourire amusé.

- Qui ça ? Moi ?

- Finis-moi s’il te plait !

- Allons ! Tu vois bien que j’ai du travail !

- Fais pas le vache !

Sylvain soupire en faisant semblant d’être excédé, lui aussi bien sûr est nu le sexe bandé à outrance avec l’envie de libérer son chéri pour lui faire l’amour.

Seulement il ne l’a pas encore poussé à bout, du moins pas suffisamment pour qu’il devienne la chienne en chaleur qui il le sait bien leur amènera à tous les deux un orgasme qu’il savoure déjà rien qu’à l’idée et il prend le temps de l’y amener pour ensuite se laisser aller dans ses bras qui alors seront enfiévrés par son envie de jouir.

Il se lève enfin après plusieurs minutes à l'entendre le supplier et vient s’agenouiller entre ses jambes.

Sébastien se tend encore plus dans l’attente d’un supplément de caresse, qu’il reçoit comme un doux supplice car lui aussi sait jusqu’où ça va le mener ensuite.

Le nez de Sylvain vient se frotter dans l’entrejambe aux poils blond à l’odeur sans pareil, sa langue ne reste pas inactive et lèche le corps de Sébastien avec une savante lenteur.

Il réitère l’opération plusieurs fois jusqu’à ce que lui-même n’en puisse plus, sentant son corps prêt à exploser aussi bien grâce au contact de la peau de son chéri qu’à ses cris de plaisirs ainsi qu’aux caresses lancinantes qu’il lui prodigue en faisant attention surtout à ne pas l’emmener au point de non-retour.

D’un geste sûr dû à l’habitude, il dénoue les deux cordelettes qui liaient Sébastien au pied du lit et tout en l’embrassant et le caressant, il remonte le long de son corps en profitant de la saveur et de la douceur musclé de celui-ci, jusqu’à arriver au creux de son cou qu’il suçote avidement en appréciant son grain de peau granuleux tout en lui déliant cette fois-ci les mains.

Sébastien se lance alors sur lui tel un animal en rut qui précède de peu l’explosion de ses reins dans une chaleur insoutenable qui le fait trembler de tout son corps et le délivre enfin de son envie de jouir qui jaillit sur le torse de Sylvain, lui-même étant dans la même osmose que son compagnon et se vidant à son tour dans un grondement d’orgasme si pourvoyeuses de sensations divines.

Sébastien s’étale sur le corps de son ami, leurs lèvres se cherchent et se trouvent pour un long baiser de reconnaissance et d’amour partagé, qui les laisse un long moment exsangue et sans force.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (70/134) (Reims) (Mardi fin d’après-midi)

« Ding ! Dong ! »

Emilie se redresse, étonnée d’avoir de la visite à une heure pareille, elle claque gentiment les fesses des deux garçons nus allongés près d’elle dans le sofa.

- Allez-vous habillez !! Nous avons de la visite !!

Grégory bougon.

- Encore un enquiquineur de représentant, tu n’as qu’à pas répondre !

Julien sourit à sa copine.

- « Greg » a raison, laisse tomber et viens te rallonger près de nous ma puce.

Emilie se tâte quelques secondes, quand la sonnette retentit de nouveau.

« Ding ! Dong ! »

La jeune femme soupire alors en enfilant vite fait un peignoir de bain.

- Filez, vous deux !! Je vais l’expédier et lui faire passer l’envie d’emmerder le monde à celui-là !!

Emilie attend quelques secondes que les garçons disparaissent en courant dans la chambre, elle va ensuite ouvrir la porte prête à mordre l’insolent qui insiste aussi lourdement quand elle reste toute bête en reconnaissant son visiteur.

- Florian !!!

Je me retourne pour voir s’il y a quelqu’un d’autre, amusé par la tête qu’elle fait.

- Heu !! Non c’est le surfeur d’argent !! Hi ! Hi !

- Faut plus qu’il se baigne alors !!

- Tes deux mâles sont présentables ? Je peux entrer ou tu vas me fermer la porte au nez ?

- (Émilie) Qu’est ce qui te dit qu’ils étaient à poils d’abord ?

- On voit tes nibards, alors j’imagine que j’arrive au mauvais moment ! Hi ! Hi !

Emilie referme d’un coup sec son peignoir.

- Oh !! Sale voyeur !!

- J’en ai vu d’autres tu sais et des sûrement moins bien gaulées que les tiens ! Hi ! Hi !

- Entre plutôt que de raconter tes conneries ! Qu’est ce qui t’amène ? Tu ne nous as pas habitués à nous rendre visite sans prévenir, surtout en semaine !

Les deux garçons sortent de la chambre avec un grand sourire aux lèvres de voir leur ami, qu’ils n’ont pourtant quitté que quelques heures plus tôt.

- (Grégory) Il y a un problème « Flo » ?

- Mais non enfin !! Je n’ai pas le droit de venir voir mes amis sans raison ?

- (Julien) Bien sûr que si !!

- Pour être honnête avec vous, j’ai eu un coup de cafard et je n’avais pas envie de me montrer comme ça devant Annie, alors je suis venu vous faire un coucou pour me changer les idées.

- (Émilie) C’est Thomas qui te manque ?

Je hoche les épaules.

- Qui veux-tu d’autre !! En plus je n'ai eu aucune nouvelle du weekend, ce n'est pas dans ses habitudes pourtant !

Grégory prend son copain par les épaules en le secouant doucement.

- Tu as essayé chez ses parents ? Son boulot ?

- Je n’ai pas osé en fait !!

- Qu’est-ce que c’est encore cette histoire ?

- Je ne voulais pas l’inquiéter tu comprends ? Lui aussi doit trouver le temps long et si je lui montre que c’est pareil pour moi, il ne va plus fermer l’œil de la nuit, je le connais tu sais ?

Julien attrape le téléphone qui sort de la poche de son copain et après avoir vérifié, le lui met sous le nez l’air moqueur.

- Tu aurais déjà pu vérifier que le tien était allumé !! Il y a des moments où je me demande si tu es sur la même planète que nous mon pote !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (71/134) (Reims) (Mardi fin d’après-midi) (fin)

Il l’allume, il ne faut ensuite que quelques secondes pour qu’un nombre impressionnant de bips ne retentissent dans le salon, montrant qu’à l’instar de Florian qui croyait que personne n’avait cherché à le joindre, c’est en fait tout le contraire qui s’était produit.

- Houlà !! Pour le coup c’est Thomas qui doit s’inquiéter !! Il cherche à te joindre depuis hier !! Regarde-moi tous les textos qu’il t’a envoyés ?

Je lui prends fébrilement l’appareil des mains et constate qu’en effet, il n’y a presque que le numéro de mon « Thom-Thom » et de la messagerie qui apparaissent dans la liste.

Mon moral remonte alors à toute vitesse, c’est avec le sourire que je m’installe tranquillement dans un fauteuil et que je parcoure mes messages un à un, montrant à mes amis mon étonnement le plus complet à ce que je lis et qui m’amène rapidement une larme à l’œil d’émotion.

Emilie vient s’asseoir près de moi et me serre dans un de ses bras, inquiète d’un coup de me voir dans un tel état.

- J’espère qu’il n’y a rien de grave ?

Je m’essuie les yeux en souriant.

- Non au contraire, Maurice a retrouvé quelqu’un de ma famille qu’il a emmené chez mes grands-parents.

Julien est des trois le plus au fait de la vie de son ami.

- Ça a dû leur faire un choc !! C’est qui ?

- Un cousin du côté de ma mère.

- (Grégory) Je croyais qu’elle était orpheline ?

Je relis le long texto de Thomas, ayant du mal moi-même à y croire.

- Apparemment non !! Elle aurait eu un frère qui vit en Amérique et mon oncle a eu un fils qui est actuellement à Paris sous la protection de Maurice.

- (Grégory) Le monde est petit, tu te rends compte un peu ? Pourquoi est-il sous sa protection ? À cause de toi ou pour une autre affaire ? Quel âge il a ? Et toi ? Qu’est-ce que tu vas faire ?

Je souris à mon ami qui est devenu d’un coup fébrile, m’envoyant les questions comme un tir de mitrailleuse.

- Je n’en sais pas plus que toi.

- Appelle Thomas alors !! C’est dingue cette histoire !!

Julien regarde Grégory en se moquant visiblement de lui.

- Arrête « Greg » !! On croirait que c’est ton cousin à toi qui vient d’apparaitre dans ta vie ! Hi ! Hi !

- Je me mets à la place de « Flo » !! Tu imagines un peu le scoop ? Tu te crois seul au monde et d’un coup tu apprends que tu as une vraie famille !! C’est dingue, non ?

J’écoute d’une oreille en appelant mon chéri qui décroche à la deuxième sonnerie, en m’engueulant presque tellement il était inquiet de ne pas pouvoir me joindre depuis hier.

Notre conversation dure un bon moment avant qu’il ne m’ait tout expliqué de ce qu’il en sait de cette histoire et que je raccroche enfin en me levant pour prendre congé de mes amis.

Émilie en m’embrassant.

- Tu vas faire quoi ?

- Je file à Begin !! Je préviendrais Yuan en route que je passerai la nuit chez lui.

- (Julien) A cette heure-là ? Tu ne peux pas attendre demain ?

- Pour faire la crêpe toute la nuit dans mon lit ? Hors de questions !!

***/***

« Vingt-deux heures ce soir-là, hôpital militaire de Begin »

- Qui va là !!

Une lumière aveuglante me fait fermer vivement les yeux, mes mains toujours tenant fermement la grille close que je m’étais mis à secouer pour attirer l’attention du planton enfermé dans sa guitoune.

- Florian ??? Qu’est-ce que tu viens faire ici à cette heure ?

- Ouvre !! Je dois voir quelqu’un, c’est urgent !!

La lampe torche s’éteint à mon plus grand soulagement, des pas rapides s’approchent alors et le planton déverrouille la grille qui s’ouvre alors dans un grincement étrange dans la nuit redevenue presque noire, simplement éclairée par un réverbère au loin et la lumière de la guérite à quelques mètres de là.

Je fais signe aux deux hommes qui m’ont conduit jusqu’ici sans poser de questions, malgré l’aspect inhabituel de ma demande.

- Merci les gars !!

- De rien Florian, tu comptes ressortir avant demain ?

- Oui ! Je vais chez « Yu » après.

- D’accord !! On t’attend dans la voiture alors !!

- Allez plutôt casser la croute, j’en ai au moins pour deux heures !!

- D’accord !! On prévient le service avant pour qu’ils envoient des renforts, on sera de retour vers minuit !!

- Entendu et encore merci, je vous revaudrai ça !!

Je les regarde s’éloigner et me tourne ensuite vers le soldat qui est resté figé près de moi.

- Tu ne saurais pas par hasard où loge le garçon américain qui est arrivé dernièrement ?

- Il a pris la chambre du maréchal des logis Duval je crois.

- Ok merci !!

***/***

« Casernement de l’hôpital Begin. »

Je marche le long du couloir silencieux, je vais pour frapper à la porte de la petite chambre qu’occupait Romain avant d’emménager chez Jean Baptiste quand je me sens ceinturer et soulever brusquement du sol, mon bonnet que j’avais rabattu sur mes oreilles à cause du froid vient heurter durement le menton du colosse qui me bloque les membres.

- Aïe !! Mais lâchez-moi enfin !! Grande brute !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (72/134) (Begin) (Le nouveau don)

Je me sens reposer au sol, j’entends alors un rire grave que je reconnais de suite et qui me rassure malgré que je ne pense pas risquer grand-chose au sein de l’établissement.

- « Titi » !! Qu’est ce qui t’a pris de me faire une trouille pareille ?

- Oups !! Hi ! Hi ! J’ai cru voir un « ro » minet !! Hi ! Hi !

- Très drôle !! Si tu m’expliquais plutôt ce que tu faisais planquer dans le couloir ?

- Je suis de garde figure toi !! Le garçon que tu viens apparemment voir est sous surveillance.

- Ici !! Dans la caserne ??

- Ce sont les ordres !! Personne ne doit entrer dans cette chambre sans montrer pattes blanches.

- Je comprends pourquoi tu restes dans le couloir alors ! Hi ! Hi !

Je lui mets les miennes sous le nez.

- Tiens, regarde !! Elles le sont assez pour toi ?

- (Stephan) Faut voir ! Hi ! Hi ! Qu’est-ce que tu lui veux à ce gars, à une heure pareille ?

- Juste faire sa connaissance, c’est mon cousin !

Stephan sourit en plissant les yeux d’amusement.

- Je me disais aussi qu’il avait un petit quelque chose qui me rappelait quelqu’un et maintenant que tu me le dis, ça ne m’étonne plus du tout que vous soyez de la même famille.

- Il doit être plutôt genre beau gosse alors ! Hi ! Hi !

- Ça ira les chevilles !!

Je lui tire la langue.

- Dis plutôt que tu es jaloux de mon physique de rêve, gringalet !!

Une main attrape la ceinture de mon pantalon et me soulève sans effort apparent, amenant mes yeux en face des siens rieurs.

- Alors terreur ?

Je le fixe intensément dans les yeux, quelque chose se passe alors qui me surprend au plus haut point.

Mon esprit entre en lui et je peux y lire comme dans un livre ouvert, y découvrant l’énorme sympathie que je lui inspire ainsi que ce qu’il serait capable de faire à toute personne qui me voudrait du mal.

Cette sensation étrange m’amène un long frisson et me fait détourner le regard, ne voulant pas continuer plus longtemps ce qui pour moi est ressenti comme une atteinte manifeste à son intimité.

Stephan doit avoir lui aussi éprouvé quelque chose de pas naturelle car son visage exprime alors une expression d’intense surprise.

Il me repose alors au sol en se reculant d’un pas.

- Qu’est-ce que tu viens de faire ?

J’essaie de garder un air le plus naturel possible pour répondre.

- Comment ça ?

- J’ai eu l’impression que tu étais dans ma tête !

- Tu sais bien que c’est impossible !!

- Alors dis-moi pourquoi tu as eu cette expression et que tu as détourné les yeux ?

- Mais non je t’assure !! Juste que je me suis senti soudainement gêner de te fixer comme ça !!

Stephan me regarde longuement, cherchant à comprendre ce qu’il vient de ressentir comme une intrusion dans son esprit et qui lui a fait poser cette question, maintenant il n’est sûr de rien et est prêt à penser que ce n’était qu’une impression sans réelle fondement.

- Tu es un garçon étrange Florian, je préfère être du bon côté de la barrière avec toi crois moi et je plains ceux qui auraient de mauvaises intentions à ton égard, je ne sais pas d’où me vient cette impression mais je suis certain que quelque chose de pas habituelle émane de toi.

- Ne dis pas de bêtises allons !! C’est juste le contexte de se retrouver ici en pleine nuit qui t’amène ces réflexions et rien d’autre.

- Tu as sans doute raison !! Allez !! Va faire connaissance avec ton cousin, je suis sûr qu’il sera aussi curieux que toi de te connaitre enfin.

Stephan repart alors dans l’angle du couloir où il se rassoit sur la chaise qu’il a mise là pour prendre son tour de garde discrètement.

Je reste un instant planté sans ne plus rien faire que réfléchir intensément sur ce qu’il vient de m’arriver, je me concentre alors sur la seule personne qui compte plus pour moi que ma propre vie et je sens mon esprit partir loin d’ici et se connecter au sien.

***/***

« Aix en Provence, chambre de Thomas »

Thomas se redresse soudainement, une voix bien connue résonne dans sa tête nette et claire, comme si la personne était près de lui et lui susurrait ses paroles à l’oreille.

- Thomas ? C’est « Flo » !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (73/134) (Begin) (Mon cousin/ma famille)

L’étonnement de Thomas est à son comble quand il comprend après l’avoir cherché partout du regard, que son ami n’est pas à ses côtés dans sa chambre.

- Florian ? Mais où es-tu ?

- A Paris !!

Le grand blond toujours dans un ahurissement des plus comiques, attrape son portable posé près de lui sur sa table de chevet et le met à son oreille.

- Hi ! Hi !

- Allô !!!

- Ne soit pas ridicule « Thom », tu vois bien qu’il est éteint !!

- Mais !!! … Comment !!! …

- Tu as déjà entendu parler de la télépathie quand même ?

Thomas croit comprendre.

- J’ai une de ses choses dans la tête comme Taha et son frère ?

- Non t’inquiète !! C’est juste moi qui fait ça en me concentrant sur toi !! Par contre je ne vais pas pouvoir continuer longtemps, ça me pompe toute mon énergie.

- Encore un de tes « dons » qui se réveille ?

- On dirait bien oui ! Je dois couper la com sinon la facture va être salée, je t’aime !! Bisous mon Thomas !!

Mon esprit revient brusquement et me laisse avec une énorme impression de fatigue qui m’oblige à me retenir au mur du couloir.

***/***

« Afrique, clairière des arbres torturés. »

Une brume opaque se répand sur les pierres, démontrant que celles-ci ressentent et communiquent entre-elles.

- Son esprit s’est libéré !! L’enfant humain a trouvé son potentiel, il ne lui reste plus qu’à le développer.

- Il est comme nous avant l’ascension maintenant.

- Oui !! Il ne lui reste plus qu’à comprendre.

- De son inconscient viendra le savoir !

- Il le faut s’il veut vivre cette existence.

- Il n’aura bientôt plus le choix, son corps le ramènera vers ce qui doit être.

- Nous l’aiderons à revenir, il est celui que nous attendions et qui empêchera ce monde de sombrer comme le nôtre l’a fait à cause de notre ignorance d’alors, il y a si longtemps.

- Voilà donc la raison qui a poussé notre frère à entrer en lui, c’était pour le sauver mais aussi pour le former, il avait déjà senti en ce jeune carboné à peine né qu’il était habité par cet esprit pur.

- Pourquoi ne nous l’a-t-il pas dit ?

- L’aurions-nous cru ?

- Non !! Les chances que ce soit lui étaient trop infimes et pourtant !!!

***/***

« Retour à Begin »

Je prends sur moi pour ne pas que mon immobilisme fasse revenir « Titi » en se demandant ce que je peux bien attendre à rester planter là devant cette porte depuis si longtemps, une grande bolée d’air m‘aide à combattre l’impression de lassitude et c’est maintenant d’une main redevenue ferme que je frappe à la porte, pour découvrir enfin celui dont l’existence m’étais encore il y a quelques heures complètement inconnues.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

Un bruit de lit qui grince me prouve que quelqu’un est bien dans la chambre, j’attends alors avec impatience qu’apparaisse à ma vue ce garçon qui est de mon sang et dont j’avais toujours rêvé avoir auprès de moi, rien que pour pouvoir être comme tout le monde avec une vraie famille.

Apparemment les coups frappés à sa porte n’ont pas été suffisant, je recommence alors un peu plus fort cette fois.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

Une voix jeune et ensommeillée questionne alors.

- Oui ???

- Ouvre cousin !! C’est Florian !!

Je n’ai pas terminé ma phrase qu’une énorme boule d’émotion me remonte dans la gorge, ce simple mot de cousin que je viens de prononcer m’émeut plus que je n’y aurais pensé de prime abord et c’est avec une fébrilité manifeste que j’attends derrière cette porte que la personne vienne ouvrir et que je découvre enfin celui qui va sans aucun doute apporter un énorme changement dans ma vie.

Antoine n’est guère mieux dans l’instant présent que celui qui vient de s’annoncer à une heure si tardive, son cœur bat la chamade et ses mains tremblent de la même émotivité que celle qu’il a ressenti dans cette voix juvénile.

C’est donc dans cet état de trouble manifeste qu’il ouvre la porte et se présente devant celui qui pour lui également est sa seule famille.

Les deux garçons restent un long moment les yeux dans les yeux sans pouvoir ni bouger, ni prononcer la moindre parole.

Leurs regards étrangement semblables se fixent avec intensité, une lueur les allume alors de la joie intense qu’ils éprouvent de cette rencontre et qui sera, ils n’en doutent ni l’un ni l’autre, un tournant essentiel dans leur vie future.

Une personne qui assisterait à cette première rencontre, verrait tout de suite à quel point le courant passe entre ses deux grands adolescents quasiment du même âge, ne serait-ce déjà dans ce sourire marquant leurs visages et prouvant sans contexte l’attirance qu’ils éprouvent déjà l’un pour l’autre.

Leurs yeux d’un vert éclatant presque magnétique, brillent d’émotions et c’est le jeune rouquin d’un naturel plus expressif que le grand brun, qui se jette le premier dans ses bras, fondant littéralement en larmes trop longtemps retenues d’une émotivité dont il n’est et n’a jamais été maître.

Antoine lui aussi se laisse aller dans les bras semblant frêles mais non dénués de force de ce jeune homme qui l’attire déjà au premier contact et ses mains d’abord hésitantes, serrent à leurs tours les reins souples à la chaleur apaisante pour l’amener encore plus contre lui dans une étreinte toute amicale et déjà ils le sentent bien tous les deux, fraternelle.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (74/134) (Paris) (Sacha)

« Au même moment en proche banlieue »

Les deux hommes restent à épier les faits et gestes des trois zonards qui deals dans la nuit sombre et glauque de ce quartier à la réputation qui n’est plus à faire.

- Qu’est-ce qu’on attend ?

- Il faut les prendre en flag sinon ils ne se priveront pas d’aller porter plainte !

- Bah !! Qu’elles sont les risques qu’ils nous dénoncent ?

- Minime je te l’accorde mais il vaut mieux rester un minimum dans la légalité, rappelle-toi que nous ne sommes là ce soir que pour te montrer la procédure au cas où ils te mettraient avec un autre équipier.

- (Sacha) Avec ce que tu m’as raconté, ce serait quand même étonnant pas vrai ?

- On ne sait jamais !! Tiens ! Voilà un client ! Attendons que la transaction se fasse avant d’intervenir.

Un jeune gars tout juste sorti de l’adolescence s’avance en rasant les murs vers les trois autres personnes, cherchant assurément à rester le plus discret possible.

Les trois lascars semblent le connaitre car ils arrivent directement vers lui en l’entourant avec le sourire aux lèvres, une poignée de mains et Maxence repère par habitude les petits sachets et les billets de banque qu’ils s’échangent subrepticement, en profitant de cette soi-disant étreinte amicale.

- C’est bon !! On peut y aller, reste derrière moi et n’oublie pas que tu n’es pas encore assermenté, alors pas de vagues.

Sacha moqueur.

- Oui chef !

Le jeune camé se prépare à repartir d’où il était venu quand il voit les deux ombres s’avancer vers eux et pousse un cri d’alerte.

- Vingt-deux les gars !! C’est les poulets !!

Les quatre jeunes se dispersent alors dans toutes les directions, Maxence a repéré celui qui l’intéresse dans le tas et qui a déjà eu droit plusieurs fois de se faire interpeller par lui, il s’exclame alors.

- Halte police !! Occupe-toi du client, je prends l’autre là-bas !!

La poursuite ne dure pas très longtemps, les deux hommes trop habitués aux sports extrêmes pour se laisser semer par des débutants et quelques minutes à peine plus tard, ils se retrouvent dans un coin tranquille avec les deux jeunes menottés qui n’en mènent pas large.

Disons plutôt que c’est celui qui a porté le pet qui tremble de s’être fait coincer, car pour l’autre c’est le sourire en coin qu’il se laisse emmener dans ce recoin sombre où il sait très bien ce qui l’attend.

- (Maxence) Main derrière la tête face au mur !! Reculez et écartez les jambes !! Allez plus vite !!

Maintenant les deux jeunes se retrouvent en équilibre précaire, le moindre mouvement les faisant chuter s’ils leur prenaient envie de vouloir s’échapper.

- Fouille celui-là, il connait le manège et saura fermer sa gueule, moi je prends l’autre !!

Sacha commence à palper le jeune loubard qui se contente de ricaner, il lui sort des poches quelques sachets de came et une liasse déjà conséquente de billets qu’il glisse dans sa poche, voyant ça le mec commence à protester.

- Hé !! Le fric est à moi !!

Il reçoit alors une mandale qui lui fait voir trente-six chandelles, son visage change alors du tout au tout en comprenant que cette fois ci il va y avoir du changement et que les deux flics sont du même acabit, ce qui n’est pas pour le rassurer.

D’ordinaire il ferme sa gueule à la fouille plus que poussée qu’il subit et se laisse ensuite emmener au poste où il en ressort le lendemain matin non sans avoir eu droit au préalable à un pelotage en règle du flic PD qui lui doigte le cul et lui pelote outrageusement la queue en faisant attention que son collègue ne s’en aperçoive pas.

Ça ne va jamais plus loin et le deal lui va bien puisqu’il ne perd que quelques grammes vite remplacés, seulement il sent bien que la donne vient de changer avec le ton et la baffe en pleine tronche que l’autre tâche vient de lui asséner sans retenir son coup.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (75/134) (Paris) (Sacha) (suite)

Maxence termine sa fouille des vêtements de l’autre jeune en lui soutirant la coke qu’il venait de s’acheter, il n’avait encore jamais eu à faire à ce gars et il doit reconnaître qu’il le fait déjà bien bander, la peur du jeune type est flagrante car il le sent trembler de tout son corps.

- Voyons voir si tu n’en cache pas ailleurs !!

- Je vous jure que non monsieur !!

- Ta gueule, bâtard !! Sinon tu vas en recevoir une comme ton pote.

Il lui remonte son tee-shirt, faisant apparaître son ventre mat de jeune rebeu et ses mains lui détachent son ceinturon pour ensuite lui baisser le pantalon et le slip jusqu’aux chevilles.

- Qu’est-ce que vous faites !!

- J’ai dit ta gueule !! Cambre bien ton cul que je regarde si tu ne planques rien à l’intérieur !!

Une énorme claque résonne dans la nuit, marquant la fesse gauche du jeune gars qui s’exécute alors en comprenant qu’il ne lui sert à rien de résister, si ce n’est de se faire défoncer la tête en plus du reste.

Maxence a le regard qui s’allume de plaisir à regarder sa victime qui a enfin compris qu’il valait mieux se laisser faire et ses mains prennent les deux fesses encore imberbes qu’elles écartent pour lui dévoiler l’anus plissé qui lui met le sexe en ébullition.

Sacha fait exactement comme son copain, sauf que lui en est déjà à le doigter en profondeur et sa victime serre les dents en n’osant pas protester, ayant déjà compris ce qu’il lui arriverait s’il s’y essayait.

Maxence entre à son tour son majeur dans le fondement du jeune arabe qui pousse un cri de douleur, le doigt étant entré sans aucune préparation et lui occasionnant une atroce brûlure.

- Aïe !!!

Maxence d’une voix excitée.

- J’ai dit ta gueule !! Je vais te mettre ma queue bien profonde et tu n’as pas intérêt à la ramener si tu ne veux pas te retrouver aux urgences.

- Pitié non !! Pas ça !!

- Alors ferme ta gueule !! Tu m’excites alors ça ira vite et après je te laisserais repartir sans t’amener au poste, à moins que tu préfères cette solution ?

Le jeune ne dit rien et Maxence a un sourire de prédateur en comprenant qu’il a encore gagné et que ce jeune gars doit toujours vivre chez ses parents, préférant le subir plutôt à ce qu’ils connaissent ses propensions à se droguer.

Maxence jette un œil sur Sacha qui déjà pointe sa queue au bord du trou de l’autre mec qui serre les dents dans l’attente de la douleur qui ne saurait tarder à arriver.

- Mets une capote !! Ne va pas prendre de risques avec ce genre de mecs !

Il en sort une de sa poche qu’il lui envoie, Sacha déchire l’emballage et met le préservatif en un temps record, il enfile alors direct le jeune mec qui serre les dents sous la violence du geste.

- Mmmm !!!

Son doigt toujours planté dans l’anus de son jeune arabe, Maxence regarde son copain se déchaîner sur l’autre type et le défoncer avec ardeur tout en lui serrant fortement la gorge de sa main droite.

Il sourit en reconnaissant bien là la brutalité innée de Sacha et reporte son attention sur celui qu’il a sous la main, celui-ci ne bronche pas en observant ce qu’il se passe à côté de lui et ses yeux se couvrent de larmes en comprenant ce qui l’attend, il tourne son visage suppliant vers Maxence qui ricane alors en comprenant bien ses appréhensions.

- T’es puceau pas vrai ?

- Oui monsieur ! Pitié !!

- Tant mieux alors, ça va me faire faire des économies et en plus je préfère sans !!

Moins cruel que son copain, Maxence crache dans sa main et enduit son sexe de sa salive avant de pénétrer sa victime qui se cabre sous la douleur violente qu’il ressent sur l’instant où le sexe lui semblant énorme écarte ses chairs pour le transpercer jusqu’à la garde.

- T’inquiète !! C’était le plus dur, maintenant tu vas prendre ton pied gamin !!

Les minutes qui suivent ne sont troublées que par les ahanements des deux hommes qui pourfendent avec un plaisir manifeste leurs deux victimes qui sont au bord de l’évanouissement tout du moins pour l’une d’elle, sous les coups de boutoirs qui leur transpercent les intestins avec une excitation et une fureur sans commune mesure avec le plaisir qu’ils devraient normalement prendre avec un partenaire choisi et consentant.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (76/134) (Paris) (Sacha) (fin)

Sacha en sueur est prêt à jouir.

- Putain que c’est bon !! Quel cul de salope !!

Il passe sa main devant le gars et lui attrape la queue molle qu’il serre fortement, lui faisant pousser un râle de douleur supplémentaire.

- Arrrrhhhh !!!

- Il ne bande même pas le connard !! Elle ne te plait pas ma queue ? Puisque c’est comme ça tu vas bouffer mon jus salope !!

Il se désemmanche avec brusquerie, lui arrachant une nouvelle fois une douleur terrible, ôte la capote et attrape le gars tremblant de terreur sourde pour le faire se retourner et s’agenouiller devant lui.

- Ouvre la bouche de bâtard et ne t’avise pas à jouer au con si tu veux garder intacte ta petite gueule de zonard !!

Le gars obéit, préférant certainement ça à la sodomie précédente qui lui brûle toujours atrocement le ventre et prend en bouche avec écœurement le sexe suintant de sperme qui n’attendait que ça pour la pénétrer avec brusquerie jusqu’en fond de gorge afin de se finir et d’y lâcher sa jouissance en jets épais qui manque d’étouffer le jeune dealer qui en vomit ses tripes dès que Sacha le libère enfin, une fois son plaisir assouvi.

Maxence pourtant pas un tendre n’en revient pas d’une telle brutalité, il saillit son petit rebeu avec beaucoup moins de violence et constate même avec amusement que celui-ci, souvent vient au-devant des coups de reins qu’il lui porte avec vigueur pour son plus grand plaisir.

Un étrange sourire vient alors à Maxence qui passe à son tour la main devant le jeune garçon et constate qu’au contraire de l’autre, celui-là bande comme un poney et semble maintenant apprécié ce qui au début était un viol manifeste mais qui maintenant ressemble plutôt à un jeu de domination soumission que Maxence apprécie à sa juste valeur.

Il approche ses lèvres de l’oreille du jeune arabe et lui dit à voix basse pour que Sacha ne l’entende pas.

- On dirait que ça te plait dis donc ?

- Humm !!

- On pourrait remettre ça une autre fois si tu veux ? Je te kiffe bien et t’as un bon cul de salope, je suis au commissariat du dixième si tu veux reprendre ta dose ! Pour un puceau ça a l’air de te mettre dans tous tes états d’avoir un bon mâle qui s’occupe de ton cul de lope.

- Humm !!

Le jeune en entendant ses paroles prend de l’assurance et c’est lui maintenant qui mène visiblement la danse en tortillant son cul pour bien exciter ce flic dont les paroles crues et sa façon possessive de profiter de lui, lui plaise de plus en plus.

La main de Maxence n’a pas quitté le sexe bandé du jeune gars, il sent soudainement au gonflement brusque de celui-ci qu’il ne va pas tarder à cracher son jus et accélère alors ses coups de rein jusqu’à la jouissance, se déversant alors en lui dans un orgasme rare en même temps qu’il le sent prendre son pied à son tour.

Sacha n’a rien remarqué de ce changement de comportement de son ami et de sa « victime », qui manifestement n’en est plus vraiment une et il s’acharne sur la sienne qu’il savate maintenant avec un sourire cruel, le dealer est plié en deux en tentant par tous les moyens d’arrêter les coups portés à son abdomen et qui finissent par avoir raison de sa résistance, le faisant s’évanouir de douleurs.

Maxence s’en aperçoit, il remonte son pantalon et détache son jeune arabe en le poussant pour qu’il se sauve et n’ait droit à son tour au même traitement, il prend alors une voix rageuse en s’adressant à sa silhouette qui s’éloigne dans la nuit.

- Et ne t’avise pas à retomber dans mes pattes connard !!

Ceci étant fait, il revient vers Sacha et le prend par le bras pour le tirer en arrière afin qu’il cesse de savater le gars inanimé, visiblement dans les vaps.

Il aperçoit malgré le manque de lumière, le filet de sang qui s’échappe de son anus et la grimace qui lui vient prouve à quel point il désapprouve autant de férocité gratuite.

- Laisse-le sinon tu vas finir par le tuer !!

- Il n’aurait que ce qu’il mérite !!

- Tu oublies où tu es Sacha !! Ils remonteraient vite à toi si les flics le trouvaient et alors adieu ton anonymat, ce n’est pas ce que tu veux, pas vrai ?

Sacha reste un instant sans répondre, il fixe son ami et un sourire de contentement apparaît alors sur son visage jusque-là aux traits défigurés par l’envie de meurtre.

- Tu as raison !! Putain ça fait quand même du bien !! J’adore ton plan et j’ai hâte de remettre ça, ça nous rappelle notre jeunesse, pas vrai ?

Maxence ne voulant pas le heurter en lui répondant qu’il faudra qu’à l’avenir il apprenne à se contrôler, hoche la tête en lui rendant son sourire.

- Allez viens avant que quelqu’un finisse par passer par ici !! Rends-lui son fric qu’il puisse aller se soigner !!

Sacha sort la liasse et la glisse dans le slip baissé de sa victime.

- Tiens espèce de pute !! Voilà ton petit cadeau ! Ah ! Ah ! Ne viens surtout plus te mettre dans mes pattes, ce serait une fois de trop !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (77/134) (Begin) (Mon cousin/ma famille) (fin)

« Au même moment, dans un contexte bien différend »

Antoine se sépare de l’étreinte d’avec Florian, il lui prend la main et l’emmène dans sa chambre en refermant la porte derrière eux.

Stephan sourit en redressant la tête dont les yeux observaient à l’angle du couloir la rencontre des deux cousins, il se rassoit confortablement cette fois et soupire en se disant qu’ils ont de la chance de s’être trouver et lentement laisse le sommeil prendre le pas sur sa vigilance, sachant très bien qu’ils ne risquent rien et que cette garde maintenant que Florian est là, ne ressemble plus à grand-chose.

Ce n’est que deux heures plus tard environ que la porte s’ouvre à nouveau et que les deux garçons en sortent en faisant le moins de bruits possibles.

Sur la petite table de travail, une feuille de papier griffonner à la va-vite explique qu’Antoine sera de retour pour le début de la matinée et qu’il n’y a aucune crainte à avoir puisqu’il est entre de bonnes mains.

***/***

Le planton sourit en les voyant arriver vers lui, il se reprend très vite en se souvenant des instructions précises qui lui ont été données lors de sa prise de garde.

- Désolez les gars mais il n’y a que Florian qui peut sortir !!

Je le regarde, surpris.

- Ah oui ! Et de qui viennent ses ordres ?

- Du général lui-même !!

- Dans ce cas laisse tomber tes instructions, je verrai ça avec lui demain et tu n’auras qu’à dire que c’est moi qui ai insisté.

Voyant qu’il hésite.

- En plus regarde !! Tu vois les gars-là bas à côté du réverbère ? Ce sont des hommes de la DST qui veillent sur moi, alors tu vois bien qu’Antoine ne risque rien.

- Dites-moi au moins où vous allez, si on me le demande !!

- Chez Yuan Tsu un ami à moi, il doit d’ailleurs toujours m’attendre et se demander quoi vu l’heure.

- Bon d’accord !! Mais si je me retrouve au trou par ta faute ?

- Je t’y rejoindrai et crois-moi ça fera un sacré ramdam ! Hi ! Hi !

Le planton soupire en se sachant vaincu d’avance et part récupérer les clés dans la guérite, puis revient avec sa lampe torche pour nous faire sortir.

Une fois dans l’avenue, nous marchons tout droit vers mes cerbères qui en nous voyant remontent illico dans leur voiture, attendant que nous nous y installions avant de démarrer et de me demander la destination.

- On te dépose où « Flo » ?

Chez « Yu » comme prévu les gars !!

Le trajet à cette heure se fait très rapidement et nous nous retrouvons très vite devant le porche de la résidence, je sors mes clés et compose les six chiffres, ce n’est qu’une fois dans l’escalier qu’Antoine m’arrête en me retenant par la manche.

- Ton ami sait que tu amènes quelqu’un ?

- Déjà je n’amène pas quelqu’un mais mon cousin et d’une, et de deux ne t’inquiète donc pas pour ça, il y a de la place et Yuan doit mourir d’envie de te connaitre si comme je n’en doute pas Thomas lui a déjà parlé de toi.

- Il est super beau gosse !

- Qui ça ? Yuan ?

- Non !! Thomas !

- Qu’est-ce que tu crois ! Hi ! Hi ! Je sais choisir mes petits amis moi monsieur !!

- Tu dis ça à cause de Sacha ?

- Je ne pensais même pas à ce type !! C’était juste une boutade, relaxe !!

- Je peux te poser une question indiscrète « Flo » ?

- Bien sûr !! Je n’ai rien à cacher, surtout à mon tout nouveau et si charmant cousin.

Antoine rougit d’un coup sous le compliment, ce qui ne manque pas d’amener un sourire amical aux lèvres de Florian.

- Thomas est comme toi quand on lui fait des compliments, c’est trop marrant ! Hi ! Hi ! Allez, pose ta question !

- Tu connais les triplés, qu’est-ce que tu en penses ?

- Ils sont cools, je les aime beaucoup mais je ne savais pas que tu les connaissais ?

- J’ai passé une nuit à Paris chez eux après qu'on soit revenu de chez tes grands parents, il était trop tard pour que Maurice m’amène à Begin ce jour-là et j'avais débarrassé la chambre où je pieutais à l'ambassade pour me mettre à son service.

- Et ?

- Ils ont essayé de m’avoir avec leurs ressemblances ! Hi ! Hi !

- Essayez ?

- Bon d’accord !! Ils m’ont eu !!

- Et ?

Antoine regarde son cousin avec amusement.

- Tu ne devineras jamais ?

- Ah tu crois ça ? Il n’y en aurait pas un par hasard qui t’a fait te sentir comme un loukoum au soleil ?

- (Antoine) Tu es devin ou quoi ?

- Disons plutôt que je me suis senti comme toi !!

- ????????? What !!!

- Un loukoum ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (78/134) (Rencontre avec un bel asiatique)

Antoine incrédule regarde son cousin avec des yeux en billes de loto, qui éclatent alors Florian dans un énorme fou rire.

- Qu’est-ce qu’il te prend ?

- C’est ta tête ! Hi ! Hi ! Je comprends mieux cet air de famille qui amuse tant Thomas.

Antoine a alors un sourire resplendissant qui trouble son cousin, le trouvant d’un coup super mignon, alors que jusqu’à présent il n’avait pas fait attention à ce détail physique, trop pris par le besoin de faire connaissance et d’en savoir plus sur sa vie.

- (Antoine) Toi il t’appelle la grenouille et moi le crapaud, tu le savais ?

- Pfffff !!! Tu sais les surnoms que mes amis me donnent sont nombreux, j’ai droit a à peu près tout de leurs parts, ça va du « rouquemoutte » à la crevette et j’en passe. Par contre des crapauds comme toi j’en fais mon quotidien sans problème ! Hi ! Hi !

- Ils m’ont prévenu que tu étais un sacré queutard et j’ai déjà rencontré trois de tes petits amis !!

Antoine d’un coup comprend les derniers mots qu’a prononcés son cousin, il le regarde soudainement bizarrement.

- Tu n’aurais pas des vues sur moi par hasard ?

Je le fixe intensément.

- Pourquoi tu en as toi ?

- Bien sûr que non !!

- Alors tu as ta réponse.

- Oui, mais pour Jonas ?

- Ah !! Nous y voilà !! Le beau « Jojo » !! Et bien quoi Jonas ?

- Il me plait beaucoup et je pense que c’est réciproque.

- Tiens donc ?? En voilà une nouvelle qu’elle est bonne !! Serais tu comme tous les américains, un peu coincé du cul ?

- Pourquoi tu me dis ça ?

- A cause de Jonas pardi !! S’il voulait rester avec nous deux, enfin disons plutôt avec nous trois en comptant Thomas, tu en penserais quoi ?

Antoine réfléchit visiblement troublé par la question, question dont il ne s’attendait de toute évidence pas et qui le laisse sans en trouver la réponse.

- Alors ?

- Je t’avouerai que je n’en sais absolument rien, à première vue ça me semble difficilement envisageable mais je t’avouerai que je n’y connais pas grand-chose dans vos coutumes, chez nous ça n’existe pas ou du moins pas à ma connaissance, surtout de la façon dont tu vois les choses. Quand ça arrive, c’est purement sexuel alors que je sens bien que pour toi ce n’est pas du tout dans cette idée que tu m’as posé la question.

- Le sexe joue un grand rôle aussi rassure toi mais c’est vrai que ma vision des choses est complètement différente, te l’expliquer en quelques minutes dans une cage d’escalier n’est certainement pas le lieu ni le moment adéquat.

- Mais tu me l’expliqueras ?

- Il le faudra bien si tu veux comprendre ma façon de voir ce genre de relations.

- Ce n’est pas sûr que j’y adhère tu sais ?

- Ce n’est pas ce que je te demande, laissons aller les choses à leurs rythmes et si elles se font alors il sera temps de reprendre cette conversation.

- Tu tiens vraiment à lui ?

- Oui !

- Ah !!

Je vois bien à la tête qu’il fait subitement, que ça ne l’enchante pas vraiment de se savoir en compétition avec moi.

- (Antoine) Si je te disais la même chose sur un ou plusieurs de tes petits amis, tu réagirais comment ?

- A part Thomas ? Bien, rassure-toi !! Ils sont libres et d’ailleurs ils sont tous déjà sérieusement avec quelqu’un.

- Et si c’était Thomas ?

- Alors là tu devrais aussi m’accepter ! Hi ! Hi ! Parce que je peux te répondre sans risque de faire erreur, Thomas n’ira avec personne sans moi et idem pour ma part.

- Jonas devra aussi accepter Thomas s’il veut être avec toi ?

- Tu as tout compris mon cousin ! Hi ! Hi !

- Pfff !!! Et bien !! On n’est pas sorti le cul des ronces !! Hi ! Hi !

Je souris d’amusement à son expression qui venant d’un gars n’ayant jamais mis les pieds en France, dénote d’une certaine culture qui ne peut lui venir que de ses parents.

- Nous on dit qu’on n’est pas dans la merde !!

- Nous c’est quand on part chier à l’aveugle ! Hi ! Hi !

- Honnêtement, je vais te dire ce que j’en pense si tu veux !

Antoine subitement intéressé.

- Vas-y !! Je t’écoute !!

- Vous feriez mieux de semer de la pelouse ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (79/134) (Rencontre avec un bel asiatique) (fin)

Le rire des deux cousins résonne suffisamment pour que Yuan l’entende et s’empresse d’aller ouvrir, juste au moment où ceux-ci se présentent devant la porte.

Il reçoit aussi sec son copain dans ses bras qui l’embrasse rapidement sur les lèvres, puis entre dans l’appartement en y entraînant l’autre garçon qui le fixe les yeux brillants de surprises.

Yuan reçoit le regard intense en plein visage et celui-ci marque à son tour le trouble du jeune asiatique devant un tel magnétisme.

Il comprend alors qui est ce jeune homme et lui sourit en refermant la porte derrière lui.

- Je constate que tu as appris pour ton cousin et que tu n’as pas eu la patience d’attendre qu’il fasse jour !

- J’avais trop envie de voir sa tête ! Hi ! Hi ! Antoine je te présente mon ami Yuan.

Antoine serre une main franche à son hôte.

- Le dernier de tes petits amis si je ne me trompe ?

- Pour l’instant oui ! Hi ! Hi ! Alors ? Tu le trouves comment ?

Antoine cherche ses mots pour définir le magnifique garçon qui attend en souriant sa réponse.

- Il ne dépareille pas des trois autres c’est certain !! Si j’ai bien tout compris, toi aussi tu es en couple ?

- Exact !

Antoine jette un œil rapide vers les fauteuils du salon.

- Il n’est pas là ?

- (Yuan) Elle tu veux dire ?

- Ah !! Parce que c’est une fille ?

- On dirait que ça t’étonne ?

- Un peu oui !! Maintenant je ne le devrais sans doute pas, avec tout ce que j’ai appris sur Florian et ses amitiés depuis que je suis en France. Ta copine aussi fait partie de votre petit groupe d’amoureux ?

Yuan lui fait un clin d’œil.

- Je la garde pour moi celle-là, comme « Flo » et « Thom » le font avec Raphaël et Éric.

Je m’assoie sur le canapé en leurs faisant signe de m’y rejoindre.

- Oui !! Mais pour encore combien de temps ?

- (Yuan) C’est bizarre, Patricia ne m’en a pas parlé ??

- Je ne pensais pas à elle ! Hi ! Hi !

Devant l’incompréhension évidente de mon ami, je crois bon de préciser.

- Ils vont venir bientôt nous voir ici et si mon instinct ne me trompe pas, ils sont dans une toute autre disposition vis-à-vis de toi depuis nos dernières vacances.

- Tu veux dire que….

Je hoche la tête en signe d’affirmation.

- Si tu en as envie toi aussi ça va de soi !!

Antoine écoute visiblement interloqué cette conversation des plus intimes et se pose la question qu’il prononce sans s’en rendre compte à voix haute.

- Et Jonas dans tout ça ?

Les yeux de Yuan se reportent vers lui manifestement surprit.

- Quoi Jonas ? Qu’est-ce qu’il vient faire dans cette histoire ?

Je crois bon de préciser à mon ami qui visiblement n’a pas suivi le même chemin de pensée que mon cousin.

- Antoine est amoureux de « Jo »

Yuan les regarde à tour de rôle et finit par éclater de rires.

- Vous n’êtes pas cousins pour rien vous deux ! Hi ! Hi ! Alors comme ça il y aurait déjà de la rivalité entre vous et notre « Jo » en serait l’enjeu ? Je n’y crois pas ! Hi ! Hi ! Remarquez les gars, je vous comprends aussi, il est super beau gosse notre nouveau copain et s’il me disait oui, je ne dirais pas non moi non plus.

Je reste un moment sans voix à comprendre l’implication des paroles de Yuan.

- Et bien dis donc !! Quel renversement de position !! Ce n’est pas toi qui disais ne pas aimer les garçons à part Thomas et moi ?

Yuan avec un grand sourire qui fait frémir Antoine.

- Et ce n’est pas toi qui viens juste de me proposer la botte avec « Raph » et Éric ? Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et j’ai appris à apprécier la beauté chez certains garçons, maintenant ça reste quand même dans le cadre de nos amis communs que j’aime aussi très fort et ne va pas croire que je vais changer au point de draguer des mecs dans la rue, ce n’est pas du tout le sens de mes paroles, ne t’y trompe surtout pas « Flo » !! Juste qu’à force d’être avec des mecs aussi sympas et craquant, je finis par ne plus savoir quoi en penser.

- Je ne te reproche rien bien au contraire !! Juste qu’il faudra que tu aies également cette conversation avec « Pat » si cela doit se faire.

Antoine est soufflé pour le compte.

- Et Bien on n’est pas sorti…

Je termine sa phrase en riant.

- Le cul des ronces ?? Je viens de m’en rendre compte figure toi !! !! En tous les cas à t’entendre, ils ne sont pas constipés en Amérique ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (80/134) (Paris) (Préparation au congrès de Kyoto)

« Une semaine plus tard, un lundi matin très tôt. »

- Ça ne sert à rien de stresser comme tu le fais Florian, il n’y a aucun risque je t’assure !!

- Tu iras dire ça à mes parents !!

- C’était un accident, tu le sais aussi bien que moi et il y a beaucoup moins de dangers à prendre l’avion qu’à faire un trajet en voiture ou même de traverser une rue à pied.

- Je n’y peux rien si j’ai la trouille !!

Émile quitte un instant la route des yeux pour regarder son jeune ami, il sourit amicalement devant le visage blême de celui-ci malgré qu’il s’efforce depuis leur départ de Reims à le mettre en confiance et à lui faire entendre raison.

Ils sont sur l’A4 depuis un moment déjà, Émile sent bien pourtant que plus ils se rapprochent de l’aéroport et plus Florian se crispe d’appréhension, il comprend parfaitement ses raisons quoiqu’il les trouve disproportionnées étant donné qu’il n’en a aucun souvenir, étant bien trop jeune alors pour que ça l’ait marqué à un tel point.

***/***

Le service de sécurité du président est déjà depuis plusieurs heures sur les dents et filtre une à une les personnalités prenant place dans l’avion, Joseph déjà installé parmi les premiers les regarde faire d’un œil appréciateur tout professionnel.

Le staff qui va accompagner le président se compose d’une quarantaine de personnes, sans compter bien sûr le service d’ordre et il les dévisage tous un par un avec curiosité, cherchant à mettre une photo devant chaque nom de la liste qu’il a appris la veille par cœur.

Des dizaines de journalistes font les cent pas près de l’appareil et viennent interviewer les grands patrons ou hommes politiques connus qui feront partie du voyage.

Interprètes et secrétaires n’ayant pas droit eux à cette attention journalistique, ils montent dans l’appareil dans un complet anonymat en regardant impressionnés toute cette effervescence autour d’eux.

Le véhicule présidentiel arrive alors, les journalistes abandonnent aussitôt les sommités qui restent dépitées de ce désintéressement soudain sur leurs personnes pour s’agglutiner autour du véhicule qui vient de s’arrêter à quelques mètres du terminal.

***/***

Le président soupire devant cette cohorte qui flashe à tout va en lui bloquant la sortie.

- Voilà les vautours !!

- Ils ne font que leur travail, vous devriez sourire pour votre image.

- Je ne fais que ça qu’est que vous croyez !! Vous avez des nouvelles du jeune De Bierne ?

- Il ne devrait plus tarder !! Est-ce une bonne idée de le mettre aussi tôt en avant de la scène ?

- Allons Maurice !! Vous n’allez pas encore une fois me faire votre discours alarmiste sur le bien-fondé de sa présence ! Vous savez aussi bien que moi que son anonymat ne tient quasiment plus et qu’il nous est de plus en plus difficile de museler la presse à son sujet.

- C’est qu’il est encore si jeune !!

- Assez âgé pour être à la tête de deux entreprises et d’obtenir un nombre impressionnant de doctorats, les résultats de ses derniers examens viennent d’être publiés et vous connaissez aussi bien que moi la bombe que ça va faire dans les journaux officiels, alors ne me parlez plus d’anonymat s’il vous plait !! Le temps en est passé et il va bien falloir que notre jeune ami se montre enfin au grand jour, alors pourquoi ne pas commencer dès maintenant ? En plus je suis persuadé que sa présence sera bénéfique pour le congrès.

Le président observe un moment le visage crispé de son directeur des services secrets.

- Donnez-moi plutôt les vraies raisons qui vous perturbent à ce point !!

- Je crains pour sa sécurité monsieur !

Le président sarcastique.

- Ah oui !! Et pas pour la mienne ?

- Vous m’avez très bien compris !!

- Vous vous inquiétez pour rien Maurice !! Rappelez-vous que j’ai beaucoup d’amis là où nous allons et je leur ai fait la demande expresse d’une sécurité personnelle sur le jeune Florian.

- Vous avez parlé de Florian au gouvernement Japonais ?

- Il le fallait bien que croyez-vous donc !! Ils se seraient vite aperçus de ses « qualités » intellectuelles vous ne pensez pas ?

Le président pose sa main amicale sur la manche de Maurice.

- Essayez d’imaginer un instant les réactions des gens qui vont se retrouver en sa présence !!

Maurice sourit bien malgré lui à cette idée.

- Ils vont penser au premier abord que la France dont vous êtes le président est brusquement tombée sur la tête en emmenant un tel énergumène ! Hi ! Hi !

Le président sourit.

- Au premier abord très certainement, mais au deuxième y avez-vous seulement pensé ?

2eme année avant Pâques 3ème partie : (81/134) (Paris) (Préparation au congrès de Kyoto) (suite)

« Dernier péage avant Paris, lundi matin tôt. »

Emile voit son jeune passager se trémousser sur son siège et s’en inquiète.

- Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu as des puces ??

- Je me demande comment il fait pour tenir dans des vêtements pareils !!

- Qui ça ?

- Thomas pardi !! Je n’arrête pas de me moquer de lui et maintenant c’est moi qui suis habillé en pingouin !!

- (Émile) Ça fait plus sérieux comme ça ! Hi ! Hi !

- Pfff !!! Ça me démange de partout surtout et cette saloperie de cravate qui me sert le kiki !! Qui a bien pu inventer des instruments de tortures pareils !!

- Les personnes importantes la mettent comme une marque de reconnaissance.

- Ils auraient pu choisir un autre truc !! Je ne sais pas moi !! Un truc plus confortable !! Et puis c’est bien connu que la cravate c’est un peu comme la queue des vaches !!

- (Émile) Comment ça ?

- Ça cache le trou du cul qu’il y a derrière !!! Alors question reconnaissance, avoue que ce n'est pas le top !!

Une embardée du véhicule prouve à quel point la comparaison a pris Émile au dépourvu, il tourne son visage vers Florian resté d’un sérieux olympien en prononçant ces dernières paroles.

- Décidément ne change pas mon garçon ! Hi ! Hi !

Je me tourne à mon tour vers lui en lui faisant un énorme clin d’œil.

- Je n’en ai pas l’intention, rassure-toi.

***/***

L’hôtesse, une très belle jeune femme de type asiatique, parcourt l’appareil en cochant les présents sur sa liste, elle retourne ensuite jusqu’au cockpit où le commandant et son second de nationalités asiatiques eux aussi, la regardent d’un œil interrogateur.

- Il manque encore deux personnes commandant !

- Qui donc ?

- Un député et un chef d’entreprise !

Le pilote regarde sa montre en soupirant.

- Le temps se couvre, je n’aime pas ça !!

- (Le copilote) Le président doit s’impatienter !! Demandez-lui s’il veut attendre les retardataires, mademoiselle !!

- Tout de suite commandant !

L’hôtesse sort alors pour se rendre directement en première classe, elle passe devant deux fauteuils vides à proximité de ceux où se trouvent le président et son chef de cabinet.

Celui-ci l’aperçoit et lui pose la question.

- Nous décollons bientôt mademoiselle ?

- Dès que les deux dernières personnes auront pris place monsieur !

Le chef de cabinet visiblement agacé.

- De qui s’agit-il ?

- Du député Durieux et de monsieur De Bierne, le PDG de la DBIFC monsieur.

- Dites au commandant que nous patientons encore cinq minutes et qu’après ça que ces deux personnes soient là ou pas, il devra décoller sans plus attendre.

- Certainement pas !!!

- Président ??

- Vous m’avez bien entendu !! J’ai dit, certainement pas !! Nous ne décollerons que quand ces deux personnes seront dans l’avion, suis-je clair ?

Le chef de cabinet surpris du ton employé regarde avec effarement l’hôtesse qui préfère ne pas faire de commentaires, un véhicule traversant le tarmac encadré par quatre gendarmes en motos lui apparaît alors depuis le hublot.

- Je pense que ce sont eux qui arrivent !

Les deux hommes regardent par le hublot dans la direction que leur indique l’hôtesse, ils voient un adulte et un jeune adolescent descendre rapidement du véhicule et le président ne peut s’empêcher de rire devant le spectacle qu’il découvre d’un Florian visiblement mal à l’aise, deux doigts cherchant désespérément à écarter la cravate de son cou et qui regarde avec effroi l’avion dans lequel il va devoir prendre place.

- Prévenez le commandant que nous allons pouvoir décoller mademoiselle, voilà nos deux retardataires ! Hi ! Hi !

Reprenant son sérieux devant l’air surpris de ceux qui l’ont entendu rire.

- Excusez-moi !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (82/134) (Dans les airs) (Destination Kyoto)

« Quelques heures plus tard »

Bizarrement beaucoup de monde apparemment, éprouvent le besoin d’aller aux toilettes et passent devant le fauteuil où un jeune garçon sans conteste mal à l’aise, évite de regarder du côté des hublots.

Une réelle envie d’assouvir un besoin naturel ou une extrême curiosité à venir observer ce jeune garçon roux, qui dépare manifestement des autres passagers ?

Émile n’est pas loin de penser que c’est sans doute la deuxième des solutions lui venant à l’esprit la bonne et s’en amuse fortement, sachant très bien que très peu connaissent l’importance de ce garçon tout du moins pour l’instant mais qu’au retour il en sera sans aucun doute tout autrement.

Il s’attend au pire et déjà un film se déroule dans sa tête où son jeune ami se livre à ses pitreries dans les endroits les moins enclins à les recevoir et c’est pour cette raison qu’un sourire s’affiche en permanence sur ses lèvres et ce quasiment depuis le décollage de l’appareil.

Chacun cherche à percer le mystère de ce petit rouquin en costume si mignon et les bavardages vont bon train parmi les personnalités, qu’ils soient du monde politique ou privé et seuls les quelques hauts spécialistes de la recherche fondamentale ne semblent pas participer à ses commérages, sachant très bien ce que représente ce garçon pour avoir assisté à cette réunion extraordinaire quelques semaines plus tôt.

Réunion où il leur a donné un cours magistral, mais aussi et surtout après avoir été informé de la prochaine « une » des journaux officiels reconnaissant au sus dit Florian De Bierne, les deux douzaines de doctorats tous avec mention excellence.

Mentions qu’il vient d’obtenir si brillamment, avec une désinvolture hallucinante qui a déjà fait le tour de la profession.

***/***

Joseph regarde et écoute avec attention, cherchant parmi les passagers celui ou celle qui ne serait pas ce qu’il ou elle voudrait paraître.

Il se trouve en première classe avec le staff des personnalités les plus importantes, un collègue que lui a présenté Maurice se chargeant des deuxièmes classes où se trouvent les secrétaires, les journalistes officiels ainsi que les hommes des services spéciaux rattachés à la protection des personnalités et c’est sans compter les interprètes qui seront utiles lors des différentes cessions.

Cet homme mur au corps d’athlète et au visage dur a tout de suite convaincu Joseph de son professionnalisme et du bon choix de Maurice pour cette personne, y trouvant même un plaisir évident dès leur première rencontre à lui serrer la main.

Joseph sait reconnaître un « nettoyeur » quand il en voit un et d’ordinaire il n’apprécie pas plus que ça leur présence dans les parages où lui se trouve, mais ce Victor derrière ses apparences et sans aucun doute ses compétences en la matière lui inspirent confiance, satisfait de l’avoir à ses côtés en cas de coups durs.

Il regarde sa montre, c’est l’heure d’inverser les places et pour lui de se rendre en deuxième classe pour y faire les mêmes introspections, alors que son collègue va prendre la sienne pour les mêmes raisons.

***/***

Victor aperçoit Joseph du fait que sa peau d’un noir de nuit ne peut échapper à son regard, prouvant combien cet homme encore jeune doit être d’une descendance miraculeusement non atteinte par les brassages et les métissages des siècles passés.

Il se lève à son tour en lui cédant sa place le plus discrètement possible pour rejoindre l’autre partie de l’appareil, il aperçoit celui qui sans contexte ne peut être que Florian et sourit en comprenant maintenant mieux l’attirance de ses fils pour ce jeune garçon.

Il sort une photo de sa poche tandis qu’il s’arrête devant le petit rouquin qui ouvre les yeux en sentant sa présence et lui sourit amicalement alors qu’il ne le connait même pas, Victor lui tend la photo en lui rendant son sourire qui change du tout au tout l’expression de son visage

- Tiens mon garçon !! C’est de la part de mes fils !!

Je lui prends le cliché des mains d’abord surpris par son geste, j’y reconnais de suite mes affreux « Jojo » encadrant en l’enlaçant affectueusement et en souriant jusqu'aux oreilles l’homme debout devant moi, je lis amusé le petit coucou écrit de leurs mains.

***/***

“Prends soin de notre papa « Flo », nous y tenons beaucoup !!”

***/***

Je reporte mon attention sur cet homme, ce que je ressens alors est un mélange de sympathie et d’une certaine réserve dont je n’arrive pas en comprendre la raison, sentant bien dans cet homme une double personnalité.

Maintenant je sais aussi qu’il travaille pour Maurice et que celui-ci lui fait toute confiance, aussi c’est avec un grand sourire que je lui réponds.

- C’est vous Victor ?

- Exact, à entendre mes fils parler de toi, j’avais hâte de te connaitre enfin.

- C’est marrant comme ils ne vous ressemblent pas !!

- Encore heureux !! C’est pour le coup que ma femme tournerait en bourrique ! Hi ! Hi ! Pour tout te dire, ils ressemblent à leur grand père du côté de leur mère. Demande-leur un jour de te montrer une photo et tu comprendras de quoi je parle, le voyage se passe bien sinon ?

- J’essaye de ne pas trop y penser, j’ai une sainte horreur de l’avion.

- Nous avons fait la moitié du chemin, prends ton mal avec patience.

Je le regarde avec un sourire amusé.

- Ça le changera ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (83/134) (Destination Kyoto) (suite)

Victor comprend différemment les paroles du garçon et lui conseille de s’occuper plutôt que de rester dans ses pensées, il quitte ensuite Florian pour aller s’asseoir à la place que Joseph a laissée vacante.

Je réfléchis un instant et je décide de suivre son conseil, je me lève alors sous l’œil curieux d’Émile.

- Les toilettes sont à l’arrière, tu te sens bien « Flo » ?

- Ça va aller !! Juste que j’ai envie de me changer les idées, je vais voir s’il m’est possible de visiter le cockpit.

- Hum !! Je ne pense pas que ce soit permis pendant le vol.

- Je peux toujours essayer !

- Je serais toi, j’irais demander la permission au président avant !! Sinon tu risques de te créer des problèmes avec la sécurité ou avec l’équipage.

- Bonne idée !!

Je n’ai que quelques pas à faire pour me retrouver devant lui et ses yeux me fixent avec amusement, sans doute occasionné par mon accoutrement dans lequel je n’arrive décidément pas à être à l’aise.

- Un souci mon garçon ?

- Tu crois que je peux aller voir le commandant de bord ?

Le chef de cabinet sursaute devant le tutoiement utilisé, il tourne la tête vers le jeune rouquin en ayant visiblement l’intention de le reprendre ouvertement.

Il n’en a pas le temps que déjà son patron lui pose une main sur le bras, stoppant ainsi ses velléités envers Florian.

- C’est sa façon d’être, il n’y a pas à s’en offusquer !!

Il cherche des yeux l’hôtesse en lui faisant ensuite signe d’approcher, celle-ci s’empresse d’accéder à sa demande avec un sourire ravissant.

- Que puis-je faire pour vous monsieur le président ?

- Notre jeune ami voudrait visiter la cabine de pilotage, vous seriez bien aimable d’aller en demander la permission au commandant de bord mademoiselle.

La jeune femme pose son regard aux yeux délicieusement bridés sur le petit rouquin souriant.

- Je ne pense pas que ce soit un problème, si tu veux bien me suivre ?

Je ne me le fais pas dire deux fois et nous nous retrouvons très rapidement en tête de l’appareil, devant une porte métallique fermée près de laquelle se trouve un interphone qu’elle utilise en pressant le bouton d’appel.

- Oui !! Qu’y a-t-il ?

- Le président demande si un de ses invités peut venir vous voir commandant !! Il semble curieux de visiter le poste de pilotage.

- これは、まだですが本編のみ ! (Qu’est-ce c’est encore que cette histoire !!)

- これに伴う司令官は、赤毛の子供彼はそれはすべてちょうど好奇心 が強いです ! (C’est le gamin rouquin qui les accompagne commandant, il est juste curieux c’est tout !!)

- 彼は養樹園ここであることを教えて !とにかくそれは何も含まれていますのビューの場合は照明

! (Dites-lui que ce n’est pas une nurserie ici !! De toute façon il n’y comprendrait rien et si c’est pour la vue il n'a qu'à coller son nez aux hublots !!)

L’hôtesse se tourne vers moi visiblement désolée.

- Le commandant ne donne pas sa permission je suis navrée.

- まだ彼に感謝し、私はもはや赤ちゃん彼が考えているようだし、私 は彼と同じくらい確かに、デザインとこのアプライアンスの使用を 知っているにもかかわらず、彼を教えてください。

(Remerciez le quand même et dites-lui bien, que je ne suis plus un bébé comme il semble le penser et que j’en connais certainement autant que lui sur la conception et l’utilisation de cet appareil.)

L’hôtesse me regarde avec des yeux devenus subitement ronds d’ahurissement et de surprise, l’interphone devait être resté enclenché car une voix en sort visiblement troublée.

- アクセス許可を付与 ! (Permission accordée !!)

Un déclic prouve que la porte vient de se déverrouiller, la jeune femme l’ouvre alors en me faisant signe que je peux entrer.

A l’intérieur, deux hommes se tournent vers nous et semblent étonner par mon apparence, un sourire amusé leurs vient alors quand ils voient mon visage semblant s’émerveiller par l’instrumentation complexe qui les entoure.

- Alors comme ça tu as ton brevet de pilote ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (84/134) (Destination Kyoto) (fin)

- Je n’ai jamais prétendu une telle chose commandant ! Juste que je connais parfaitement la conception de cet avion, maintenant si je reste suffisamment longtemps à vous observer, je pense qu’il me sera très facile d’en comprendre le maniement.

Le copilote moqueur.

- C’est quoi pour toi suffisamment longtemps ? Cinq ans ? Dix ?

- Une petite heure devrait suffire monsieur, je connais déjà la fonction de chacun de ces instruments.

L’homme se tourne vers son équipier.

- There is no shortage of air the minot!! (Il ne manque pas d’air le minot !!)

- It has leveling in all cases!! (Il a de l’aplomb en tous les cas !!)

- You believe that I am a liar? (Vous croyez que je suis un menteur ?)

Les deux hommes se regardent incrédules.

Le commandant de bord.

- Tu parles combien de langues comme ça ?

- Quelques-unes pourquoi ?

- Pour rien, juste par curiosité !! Tu dois être un des traducteurs je parie ?

- Pas du tout monsieur, je suis un des chefs d’entreprises convié au congrès.

Le copilote surpris.

- Rien que ça ?

- Non en fait ! J’ai aussi mes diplômes de médecine et j’aide également à la recherche fondamentale à temps perdu, pour la médecine et l’armée.

Le commandant de bord.

- Tu m’en diras tant !! Tu ne te moquerais pas plutôt de nous par hasard ?

- Bien sûr que non !! Pourquoi ferais-je une chose pareille !!

- C’est justement la question que je me posais à l’instant ! Bon ! Admettons !! Tu voulais voir le cockpit et bien tu y es et je serais curieux de connaitre tes impressions ?

- Vous devriez remonter l’assiette d’un degré commandant, sinon vous allez droit vers cette perturbation là-bas et ça risque de secouer grave !!

Les deux hommes portent leurs regards vers ce que mon doigt leur montre, ils réagissent rapidement et pendant que l’un d'eux désactive le pilote automatique, l’autre remonte légèrement le manche pour passer au-dessus de la forte dépression que nous allions certainement traverser si je ne les avais pas avertis à temps.

Ils restent attentifs le temps nécessaire à l’éviter et quand c’est chose faite, ils remettent l’appareil en automatique et se tournent de nouveau vers moi avec cette fois ci une toute autre expression du visage.

- Comment savais-tu ce qu’il fallait faire aussi précisément ?

- A une époque j’étais très intéressé par l’aviation et j’ai beaucoup lu sur ce sujet.

- Et bien tu m’en diras tant !! Et c’était quand ?

- Il y a cinq ou six ans, mes parents sont décédés à cause d’un accident d’avion et je voulais comprendre ce qui avait bien pu leur arriver.

- Mais enfin !! Quel âge as-tu ?

- Dix-sept ans monsieur !

Il ne leur est pas difficile de faire la soustraction et c’est cette fois les traits marqués par un ahurissement extrême qu’ils reportent leur attention sur moi.

- Incroyable !!

- Pardon ?

- Je disais que c’est incroyable !! Comment un garçon si jeune peut-il être tout ce que tu prétends être ? Et d’ailleurs comment peut-on l’être peu importe l’âge ?

- Vous ne me croyez toujours pas ?

- Et bien si pourtant !! C’est justement ça qui me semble ahurissant !! Peux-tu me dire ce que tu ne sais pas faire ?

Je les regarde amusé.

- Chanter ! Hi ! Hi ! C’est tout du moins ce que prétendent mes amis alors que moi je soutiens le contraire, vous voulez que je vous fasse une démonstration ? Comme ça j’aurais votre avis !

Je n’attends pas de réponses de leur part et c’est en mimant un micro avec mon poing fermé devant ma bouche que j’entonne de bon cœur.

- Quoi ma gueule !! Qu’est-ce qu’elle a ma gueule !! Quelque chose qui ne va pas !! Qui ne te revient pas !!...

***/***

A l’intérieur de l’avion côté passager, ils entendent alors un énorme fou rire venant du poste de pilotage et se demandent tous ou presque, dans quelle galère ils sont avec aux commandes des pilotes aussi enclins à la rigolade.

Seules quelques rares personnes dont Émile rient de bons cœurs, sachant très bien ce qui a déclenché cette brusque crise d’hilarité.

Le député en a les yeux qui pleurent, quand il voit le président dans le même état que lui et qu’il lui dit.

- Et ce n’est que le début !! Rendez-vous compte que nous n’avons même pas encore mis les pieds au Japon ! Hi ! Hi ! Non !! Décidément, je n'aurais manqué ce voyage pour rien au monde !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (85/134) (Les autres nations)

« Russie, Quelques heures plus tôt »

L’avion est prêt à décoller, n’attendant plus que Vladimir dont l’arrivée imminente vient d’être annoncé et le reste de la délégation termine de s’installer en cherchant du coin de l’œil qui parmi eux n’est pas ce qu’il semble être.

Igor termine son rapport pendant que le véhicule arrive près de l’aéroport.

- Je vous assure qu’il y a une tromperie manifeste dans tout ce que nous avons appris récemment, maintenant reste à savoir laquelle.

- (Vladimir) Un rapport avec le garçon ?

- (Igor) Très certainement excellence !

- (Vladimir) Serait-il réellement ce que nous pensions de lui au début ?

- (Igor) Déjà j’aimerai savoir ce qui vous a poussé à vous intéresser à lui en particulier ? Rappelez-vous que je ne m’occupais pas de ce dossier à cette époque.

Vladimir sourit, ironique.

- Vous n’êtes pas très curieux pour mon chef des renseignements ! Enfin bon !! Je veux bien croire que vous avez été très occupé dernièrement !! Pour répondre à votre ignorance, sachez que tout commence par un accident et un décès. La mort précipité lors de son arrestation du directeur des renseignements généraux dont plusieurs de nos sources nous avaient remonté l’information qu’il s’intéressait tout spécialement à un très jeune garçon surdoué, ensuite et c’est ce qui m’a décidé à l’époque à envoyer votre prédécesseur en France, plusieurs clichés sur deux jeunes adultes victimes d’un très grave accident de voiture et dont plus aucunes traces n’apparaissaient quelques jours à peine après que ce même jeune garçon s’en soit occupé. Le reste vous le connaissez et voilà que le doute revient sur ce qu’il est réellement.

- (Igor) Nous l’apprendrons très vite !! J’ai mis en place un de nos meilleurs agents actuel sur cette mission !!

Vladimir cette fois sarcastique.

- J’ai déjà entendu ce refrain avec votre soi-disant fameux Stanislas !! Et où est-il maintenant ?

Igor devient subitement blême.

- Je crains qu’il n’ait été découvert !!

Vladimir menaçant.

- Faites-en sorte que cela ne se reproduise pas une nouvelle fois mon cher Igor !! Cette faute ne vous serait pas pardonnée et vous en connaissez parfaitement les retombées, si ma confiance en vous venait à ne plus être ce qu’elle est encore.

Igor comprend la menace.

- Cette fois ci nous avons pris toutes les précautions pour que tout se passe comme prévu monsieur.

Vladimir toujours menaçant.

- A mon retour j’espère en savoir plus sur cette affaire !! Déjà parce que je vais rencontrer ce Florian De Bierne et ensuite parce que vous me rendrez un rapport qui cette fois ci reflétera l’exact réalité de cette partie que nous jouons avec la DST Française. Nous prendrons ensuite les décisions pour clore ou non ce dossier une bonne fois pour toute, me suis-je bien fait comprendre ?

- Oui excellence.

- Très bien alors !! Nos hommes sur place sont-ils avertis ?

- Bien sûr excellence !! Ils seront à vos ordres au cas où vous prendriez une décision rapide et ont les instructions de suivre pas à pas les faits et gestes de ce garçon.

Vladimir semblant satisfait cette fois.

- Très bien !! J’espère simplement que d’autres gouvernements n’aient des vues sur lui et réussissent là où pour l’instant nous nous sommes lamentablement cassés les dents.

Le silence s’instaure alors, chacun des deux hommes dans des pensées pas si éloignées que ça et c’est avec un léger sursaut d’étonnement, qu’ils reviennent au réel en constatant l’arrêt du véhicule à quelques pas du terminal.

***/***

« En vol »

Vladimir observe les passagers de l’avion, il reconnait quelques personnages important du parti, quelques industriels nouvellement arrivés depuis la privatisation des entreprises d'état mais aussi plusieurs savants qui devront répondre sur l’aspect écologique du congrès.

Aspect dont Vladimir reconnait qu’il n’en a rien à faire, sa présence à Kyoto ne servant qu’à conforter des alliances militaires ou stratégiques avec certains pays contre un veto de sa part sur les résolutions qui pourraient leur être néfastes ou coûteuses pour leur économie.

Il finit par fermer les yeux pour revenir à des pensées beaucoup plus pressantes rien que pour assouvir sa curiosité, comme celle d’imaginer ce que peut être ce jeune homme dont l’intérêt qu’il a pour lui a déjà coûté très cher, tant en hommes qu’en retombées économiques.

Vladimir a un rictus en imaginant le face à face avec ce Florian, il ne doute pas un instant de l’impressionner suffisamment pour lui faire craindre d’aller contre sa volonté et d’accepter ses propositions d’entrer au service de son pays et donc au sien par la même occasion, s’il s’avère exacte qu’il recèle un réel potentiel.

***/***

« Pékin, réunion des dirigeants du parti unique »

- Notre président aurait dû vous envoyez là-bas maître Tsu !!

- (Ming) Il doit avoir ses raisons pour avoir décidé d’y aller lui-même.

- Les connaîtriez-vous ?

2eme année avant Pâques 3ème partie : (86/134) (Les autres nations) (suite)

- S’il ne vous en a pas parlé, ce n’est certainement pas à moi de le faire !

- Est-ce en rapport avec vos dernières acquisitions ?

- Ça se pourrait oui, j’ai eu une longue conversation avec notre président à ce sujet.

- Mais enfin maître Tsu !! Pourquoi toutes ses cachotteries ? Ne sommes-nous pas vos égaux dans ce gouvernement ?

Ming se lève et s’apprête à les quitter, il se retourne néanmoins vers eux pour une dernière mise au point.

- Xi vous en dira plus à son retour, il voulait s’assurer par lui-même de l’exactitude de mes déclarations.

***/***

« A bord de l’avion emmenant les représentants de la république de Chine au congrès de Kyoto »

Xi Jinping ressasse encore une fois l’entretien qu’il a eu avec son ami Ming, celui-ci lui ayant demandé expressément à le rencontrer avant son départ pour Kyoto.

***/***

« Deux jours plus tôt, dans le bureau du président Xi à Pékin »

- Alors Ming !! Pourquoi tant d’empressement à vouloir me rencontrer sitôt ton retour d’Europe ?

- Je tenais à te parler avant que tu ne désignes lequel d’entre nous assistera au congrès de Kyoto.

- Te porterais-tu volontaire mon ami ?

- Je pense qu’une fois que tu m’auras entendu, il ne sera plus question qu’un autre que toi y aille personnellement.

- Tiens donc !! Voilà des paroles curieuses venant de ta part, qu’as-tu donc à me dire qui me pousserait à perdre mon temps là-bas ? Tu connais aussi bien que moi notre position quant aux décisions fort peu efficaces qui y seront encore prises cette fois ci.

- Écoute donc ce que j’ai à te dire avant d’être aussi sûr que ce congrès sera aussi improductif que ceux qui l’ont précédé.

- Et bien je t’écoute mon ami !

Ming va s’asseoir sur un des fauteuils du bureau et invite son interlocuteur à en faire de même.

- Installe-toi confortablement alors parce que ça risque d’être long.

***/***

« Deux heures plus tard »

- (Xi) En as-tu terminé de toutes ces révélations somme toute incroyables ?

- Mais vrai tu peux m’en croire !!

- Tu sais que je ne mets pas en doute tes paroles mon ami, mais reconnait qu’elles sont pour le moins extraordinaires !!

- C’est pour cette raison que j’ai longuement hésité à t’en parler.

- Que craignais tu donc ? Que je m’en prenne moi aussi à ce garçon auquel tu sembles tenir beaucoup ?

- J’avoue y avoir pensé oui !!

- Qu’est-ce donc qui t’as fait changer d’avis alors ?

- Peut-être le fait que je te considère comme un ami et aussi sans doute pour le bienêtre de notre population, te rends-tu compte de l’impact de ces découvertes ?

- Bien sûr que crois-tu donc ? Je réalise aussi la puissance que va retrouver ce minuscule pays qui déjà dans l’état actuel où il se trouve, se prend pour le nombril du monde avec sa population totale qui ne dépasse pas celle de notre capitale.

- Ils sont fiers je te l’accorde volontiers, mais ils sont aussi pacifistes et je les connais bien pour y avoir longuement vécu, Florian est un garçon que je décrirais comme humain dans le sens le plus fort du terme. Il se voue aux autres sans jamais rien en demander en retour pour lui-même, pour lui les frontières n’existent pas et son intelligence est tel qu’il pourrait bien réussir là où jusque maintenant tous ont échoué.

- Précise ta pensée mon ami !

- Faire de l’homme la priorité sur tout le reste et surtout en faire prendre conscience aux plus récalcitrants.

- Dois-je me sentir viser par tes paroles ?

- Comme nous tous je pense, il m’a fait comprendre que rien ne compte plus que les rapports entre les hommes et la nature qui nous entoure, il est comme… investi d’une mission, celle de nous sauver de nous-même tu comprends ?

***/***

« En vol pour le Japon »

Xi Jinping sourit en se laissant aller sur son siège, Ming lui est apparu à l’occasion de cet entretien ce jour-là sous un nouveau jour et a su lui insuffler sa vision d’un monde pouvant retrouver un nouveau souffle.

Comme l’avait prévu son ami, il ne pouvait pas ne pas se rendre au congrès et son impatience de rencontrer ce jeune garçon lui a fait annuler toutes ses obligations pour les dix prochains jours afin d’y assister en personne.

***/***

Cette annonce aux organisateurs du congrès a fait l’effet d’une bombe, ceux-ci ne comprenant pas l’intérêt soudain de tous ses hauts personnages à y assister en personnes et renforcent les moyens de sécurités déjà mis en œuvre, craignant à juste titre des actes terroristes quand cet état de fait sera à la connaissance des médias du monde entier.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (87/134) (Les autres nations) (suite)

« États-Unis, a l’intérieur d’air force one en vol vers Kyoto »

Le président Bush entre en vidéo conférence avec son ambassadeur se trouvant en France, le visage de l’homme apparaît alors sur l’écran et lui fait pousser un soupir de satisfaction d’avoir pu avoir la communication, malgré le temps qui ne se prête pas aux liaisons satellites.

- Alors ?? Avez-vous la confirmation qu’il sera présent ?

- A l’instant monsieur !! Nos agents l’ont vu monter dans l’avion accompagné d’un autre homme.

- Donc nos informations étaient bonnes ?

- Il semblerait monsieur !

- Avez-vous pu en apprendre plus sur ce garçon ?

- Très peu monsieur, il semblerait toutefois qu’il aurait été reconnu comme docteur en médecine par ses pairs.

- Dans quelle discipline ?

- Toutes, monsieur !!

- Comment !!!

- Vous m’avez très bien entendu, je fais actuellement vérifier cette information qui m’a paru impossible à prime abord, mais il semblerait qu’elle soit exacte et j’en attends la confirmation de notre agent en place.

- Et Poutine dans tout ça ?

- Il semble avoir cessé de vouloir s’en emparer, son organisation en France est complètement démantelée à l’heure où je vous parle.

- Hum !! Cette histoire de leurre est peut-être la réalité en fait.

- C’est ce qu’avait l’air de prétendre monsieur Désmaré lors de notre entretien, mais ça me semble vraiment gros après ce que nous avons appris sur le garçon.

- Un surdoué parmi d’autres !

- Je pense que c’est beaucoup plus que ça monsieur, nos agents rapportent qu’un nombre important de leurs homologues Français ont interrompu depuis quelques temps leurs missions en cours pour la sécurité exclusive du jeune De Bierne.

- Vous avez fait du bon travail ambassadeur !

- Merci monsieur.

- Et pour le soldat Massery où en sommes-nous ?

- Il a été mis à la disposition des services Français comme convenu monsieur, nous n’avons aucune nouvelle de lui depuis.

- N’hésitez pas à me contacter directement si vous apprenez quelque chose de nouveau surtout !

- Je n’y manquerai pas monsieur.

- Fin de la communication !!

Le président Bush éteint sa liaison vidéo et se renfonce dans son fauteuil le visage mi-figue mi-raisin, les nouvelles n’étant pas vraiment celles qu’il attendait.

Ça fait quelques mois maintenant qu’il a entendu parler pour la première fois de ce chirurgien d’exception, un pur hasard qu’une toute jeune fille et son père, américains en vacances chez des parents éloignés, aient eu à faire à lui au sortir d’un grave accident de moto.

C’est lors de la rééducation de cette enfant une fois retournée au pays, qu’un rapport médical est parvenu jusqu’à ses services et qu’un de ses conseillers y a prêté suffisamment attention pour lui en parler lors d’une conversation des plus banales.

La méthode opératoire spectaculaire qui a rendu presque à cent pour cent la mobilité de la main tranchée de la fillette ayant suscité suffisamment de curiosité pour qu’il y prête attention et qu’il donne les instructions nécessaires à son service de renseignement pour en savoir plus sur le praticien ayant réalisé l’opération.

Jusque-là rien d’exceptionnel en soi, l’idée étant d’en connaitre suffisamment sur son identité pour le cas où il serait opportun d’avoir recours à ses services pour des personnes d’importance capitale.

Ce n’est que dernièrement quand il a eu en mains le rapport du jeune soldat retrouvé par miracle alors que tous le croyaient perdu, que ce nom de De Bierne lui a tout de suite sauté à la figure et qu’il en a fait le rapprochement.

S’en est suivi ensuite des recherches qui ont mené à une autre affaire où ce nom est de nouveau apparu comme le principal récipiendaire du rachat d’une importante entreprise pharmaceutique ayant pignon sur rue et qui est passée brusquement sous la coupe d’un consortium jusque-là inconnu, créer de toute pièce de toute évidence par ce même De Bierne déjà possesseur d’une importante société multinationale n’ayant aucun rapport avec la médecine cette fois ci.

Le dernier coup porté à une curiosité déjà bien en exergue, fut quand le nom de Massery apparu lors des recherches sur cette société comme celui de l’épouse légitime de Pierre De Bierne fondateur de ladite entreprise et le rapprochement immédiat qui a été fait avec le jeune Massery que Maurice Désmaré a tenu à garder près de lui, alors qu’une visioconférence ou même des clichés photos auraient largement suffit pour lui faire reconnaître ce Sacha Voltok.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (88/134) (Les autres nations) (fin)

« Japon, palais du gouvernement. »

- Les premiers congressistes ne vont plus tarder à arriver, tout est-il prêt pour les recevoir ?

- Oui votre excellence ! Chaque pays se verra attribuer un hôtel différend pour ne pas craindre une nouvelle fois les esclandres de la dernière réunion.

Jun'ichirō Koizumi, élu premier ministre du Japon depuis peu émet un soupir d’exaspération en se rappelant les débuts de scandales dus à quelques remarques aigres douces entre plusieurs représentants de nations hostiles et qu’il a fallu étouffer dans l’œuf avant qu’elles ne prennent une importance démesurée.

- Ce serait désobligeant que de telles impolitesses se renouvellent !! Ce sont les paroles de l’empereur lui-même et vous savez tout autant que moi combien les interventions d’Akihito sont suffisamment rares pour qu’elles nous mettent en garde. Le peuple ne comprendrait pas que nous n’y prêtions l’attention nécessaire.

- N’ayez crainte excellence, tout a été fait dans ce sens.

- Qu'en est-il de la demande officieuse du gouvernement Français ?

- Nous en avons tenu compte et le service de sécurité sera particulièrement attentif comme il nous l'a été suggéré, sur la personne concernée par cette requête.

- (Jun'ichirō) Vous connaissez l’affection particulière que nous portons à monsieur le président Chirac, faites-en sorte qu’il ne soit pas déçu et que son protégé passe son séjour sans souci. Maintenant que savons-nous de cette personne ?

- J’attends toujours de nos services un rapport le concernant, il apparaît déjà qu’il est très difficile pour nos agents d’obtenir quoi que ce soit le concernant votre excellence !! Nous avons même été avertis par le contre-espionnage Français, qu’ils ne voyaient pas d’un œil amical notre curiosité et que nous devions cesser immédiatement nos investigations.

- Surprenant vous ne trouvez pas ?

- En effet votre excellence !! Un autre point toutefois qui a retenu l’attention de nos spécialistes et qui amène encore plus de questionnements, il a été remarqué que d’autres que nous mènent ou ont mené les mêmes recherches.

Jun'ichirō plisse les yeux, visiblement intéressé.

- Qui donc ?

- En premier lieu les Russes, les Saoudiens et les Américains, mais nous soupçonnons également l’Inde, l’Australie et dernièrement la Chine, de faire ou d’avoir fait des recherches similaires aux nôtres.

Jun'ichirō donne congé d’un geste au directeur du Naisho (service secret Japonais), toute cette histoire commence à attiser sa curiosité et il se doute bien qu’il doit y avoir cause à effet, l’importance de cet homme dont il n’avait jamais entendu parler avant cette demande de protection officieuse étant suffisamment importante pour que les plus puissantes nations s’y intéressent.

Il retourne d’un pas nerveux vers son bureau et convoque dans la foulée son secrétaire particulier, celui-ci apparaît quelques minutes plus tard le visage marqué par le ton inhabituel de Jun'ichirō et c’est après force courbettes en guise de marques de respect, qu’il s’enquière alors des besoins du premier ministre.

- Votre excellence ?

- Annulez immédiatement tous mes rendez-vous pour les dix prochains jours et faites-moi affréter un transport rapide pour Kyoto, j’assisterais en personne au congrès pendant toute sa durée et non comme prévu pour la journée de clôture.

- Bien excellence !! Si je peux me permettre excellence ?

- Oui !! Qu’y a-t-il ?

- Peut-être que son excellence voudra profiter du voyage impérial !! Sa majesté l’empereur s’y rendant également dans la soirée pour l’ouverture officielle du congrès qui aura lieu demain matin.

- Merci de m’y avoir fait penser, je solliciterai moi-même cet honneur à Akihito.

- Comme son excellence le voudra !! Je vais de ce pas réserver une résidence à son excellence pour la durée de son séjour.

Le secrétaire sort à reculons avec forces courbettes, buttant presque dans l’homme apparaissant à l’entrée du bureau sous l’œil mi amusé mi étonné de Jun'ichirō.

Le chef du Naisho semblant pressé d’apporter des nouvelles récentes au premier ministre, en oublie quasiment le protocole et entre en lui tendant une pochette.

- Oui ???

- Nous venons à l’instant de recevoir ces clichés excellence, j’ai cru bon de venir vous les apporter au plus vite !

Jun'ichirō lui prend le document des mains, ouvre la pochette et examine rapidement son contenu, son visage montre alors un véritable ahurissement quand son regard se reporte sur son interlocuteur.

- Qui est ce jeune garçon ?

- L’objet de nos recherches actuelles votre excellence !!

- Impossible voyons !!

- Je vous assure qu’il n’y a aucun doute d’erreurs excellence !! Ses clichés ont été pris juste avant sa montée dans l’avion de la délégation Française.

- Ne serait-ce pas plutôt l’homme près de lui ?

- Nos services sont formels, c’est bien ce garçon excellence !

Jun'ichirō reste un instant muet de stupeur.

- Mais… c’est un gosse !!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (89/134) (Atterrissage)

« Aéroport international de Kansai. »

Le régulateur de trafic pointe du doigt l’arrivée imminente de l’airbus de la compagnie Air France, il entre alors en contact avec le commandant de bord qui d’une façon très peu protocolaire lui demande.

- 着陸する許可を要求します。 (Demande autorisation d’atterrir !!)

- フライトのクリアランスを教えてください? (Veuillez nous donner vos autorisations de vol ?)

- それは私に知ってです !ちょっと、ちょっと ! 司令官 !フライトのクリアランスのだろうか、型

は何言って? (Qu’est-ce que j’en sais moi !! Hé !! Commandant !! Il y a un type qui me demande les autorisations de vol, je lui dis quoi ?)

***/***

Le commandant de bord rentre dans la cabine et regarde atterrer la place vide près du jeune rouquin.

- Mon copilote n’est pas là ?

- Il avait envie de prendre l’air ! Hi ! Hi !

- Sois sérieux Florian !! Tu vas nous faire avoir des ennuis si ça continue, il ne devait pas te quitter et d’abord qu’est-ce que tu as fait ? Ne me dis pas que tu as désactivé le pilote automatique !!

- Bah si !! Je commençais à m’ennuyer.

- Mais tu es fou ma parole !! Depuis quand as-tu fait ça ?

- Depuis un bon quart d’heure, reste zen commandant !! Je gère !!

***/***

- 私は繰り返す !ください私たちを飛行のクリアランスを与える ! (Je répète !! Veuillez nous donner vos autorisations de vol !!)

- あなたは私の大好きないが来る ! (T’énerve pas mon grand, ça vient !!)

- あなたの統率を拒否 ! (Déclinez votre identité commandant !)

- おっと !あなたを渡す 2 番目を待つ ! (Oups !! Attendez une seconde je vous le passe !)

***/***

- Mais veux-tu te taire enfin !!

- C’est l’autre gus qui me parle ! D’ailleurs vous feriez bien de lui répondre avant qu’il ne pète un plomb, il a l’air bien excité d’un seul coup.

Le commandant s’assoit à la place de son copilote, s’appareille et entre en relation avec la tour de contrôle, une longue conversation où les explications n’ont pas l’air de satisfaire entièrement le régulateur de trafic et il faut toute la finesse d’esprit du commandant pour le rassurer.

***/***

« En vue de l’aéroport »

J’écoute en me faisant le plus discret possible et j’applique à la lettre le plan de vol qui nous est transmis, ouvrant les volets libérant le train d'atterrissage au moment précis où j’entame la descente et commence la phase de décélération qui dirige tranquillement l’appareil en début de piste.

La visibilité est optimum, je redresse le nez de l’airbus pour qu’il garde son assiette et j’amène tranquillement l’avion vers sa destination, trouvant la manœuvre des plus facile à suivre.

***/***

Le commandant reste figé devant les cadrans et les diverses indications de l’ordinateur de bord où tout semble se passer pour le mieux, son regard incrédule se reporte sur le petit rouquin souriant jusqu’aux oreilles et paraissant parfaitement à son aise devant l’instrumentation pourtant complexe qu’il semble pourtant maîtriser parfaitement.

L’instant est tellement incroyable pour lui qu’il en oublie complètement de reprendre la main sur la manœuvre d’atterrissage en cours comme il devrait pourtant le faire, c’est le deuxième pilote en arrivant dans le cockpit qui le ramène à la réalité.

- Pourquoi tu ne m’as pas prévenu qu’on avait engagé les manœuvres d’approche ?

- Hein !! Comment ???

Le copilote s’aperçoit seulement alors que son collègue a les mains posées sur ses genoux, son regard fixe le manche juste au moment où il s’infléchit pour redresser l’appareil et que les roues avant atteignent le sol avec une douceur dont il n’aurait jamais imaginé l’avion capable vue sa masse.

Ses yeux se tournent alors exorbités vers l’autre siège où il se rend compte enfin de la personne qui pilote réellement l’avion.

Appareil qui termine son atterrissage en se posant comme une plume, les freins entrent rapidement en actions sans brusquerie et l’avion entame bientôt le virage nécessaire qui va l’amener devant l’ouverture du terminal où il s’arrête en douceur pile-poil devant la balise de repérage.

***/***

« Tour de contrôle »

- 司令官の完璧な作戦だな !ブラボー ! (Manœuvre parfaite commandant !! Bravo !!)

- うん !それはクールだった !こんにちは!こんにちは! (Yep !! C’était cool !! Hi ! Hi !)

2eme année avant Pâques 3ème partie : (90/134) (Reims) (Chez les Viala)

« Ding ! Dong ! »

Annie sort de sa cuisine pour aller ouvrir, étonnée d’avoir de la visite un jour en semaine en fin d’après-midi.

Elle ouvre la porte et elle reste surprise un bref instant devant sa visiteuse, avant de sourire en la reconnaissant.

- Béatrice ? Quelle surprise !! Mais entrez donc !!

- Je ne vous dérange pas ?

- Bien sûr que non, quelle idée !!

Annie laisse passer sa visiteuse et referme derrière elle, elle la conduit ensuite jusqu’au salon où elle la prie de s’asseoir.

- Puis je vous offrir quelque chose ?

- Non merci ça ira !

- Qu’est-ce qui vous amène ? Nous sommes pourtant voisines et nous n’avons pas eu jusque-là l’occasion de nous revoir depuis les fêtes de Noël, avouez que c’est quand même quelque chose !!

- Ce n’était pas l’envie qui me manquait, seulement mon travail me prend beaucoup de mon temps et ce n’est pas facile de vivre seule avec deux grands garçons encore en études vous comprenez ? En fait ça fait un moment que j’hésitais à vous rendre visite.

- (Annie) Comment ça… vous hésitiez !!

- (Béatrice) Florian est là ? C’est lui que je suis venue voir en fait.

Annie comprend immédiatement ses raisons de voir Florian pour avoir participé à plusieurs conversations avec son mari et son fils de cœur au sujet d’Anthony.

- Je suis désolée mais il est parti depuis très tôt ce matin, à l’heure où nous parlons il doit être arrivé au Japon.

- (Béatrice) Au Japon ??

- Anthony et Baptiste ne vous en ont pas parlé ?

- Je ne crois pas, non ! Mais mes fils parlent très peu de Florian quand ils sont à la maison.

- (Annie) Je pense connaitre le but de votre visite, mon mari ne devrait plus tarder de rentrer si vous voulez bien l’attendre. Je sais qu’il a beaucoup parlé avec « Flo » au sujet de la cécité d’Anthony, c’est bien pour ça que vous êtes venue n’est-ce pas ?

Béatrice lève les yeux pleins d’espoirs vers Annie.

- Vous croyez que c’est possible ? Qu’une opération pourrait permettre à mon fils d’être comme tout le monde ?

- Vous n’avez donc jamais consulté un spécialiste ?

- Bien sûr que si !! Plusieurs même et ça depuis son plus jeune âge, seulement ils ont tous eu le même diagnostic et surtout la même réponse qui pour eux est sans appel, Anthony a une malformation de naissance du nerf optique inopérable.

- Et qu’est-ce qui vous fait croire que ça pourrait être possible maintenant ?

- J’en ai apprise suffisamment sur Florian et je sais qu’il a demandé à Baptiste une copie des différents examens médicaux qu’a passés mon grand fils au cours de toutes ses années.

- Vous en avez parlé avec Florian ?

- J’ai essayé quand nous étions tous à Aix.

- Que vous a-t-il répondu ?

- Il a essayé de me faire croire que ce n’était juste que pour une thèse qu’il faisait en fac sur ce sujet, mais j’ai bien senti qu’il ne me disait pas tout et quand je le lui ai fait remarquer, il m’a juste promis qu’on en reparlerait.

- (Annie) Il ne vous a rien dit d’autre ?

- Juste que ce ne serait pas forcément une bonne chose pour Anthony, je n’ai pas vraiment compris ce qu’il voulait dire par là.

- Frédéric est plus au fait des raisons qui ont poussé Florian à vous tenir un tel propos, le mieux sera d’en parler avec lui.

***/***

« Une heure plus tard »

Frédéric rentre chez lui et s’étonne de voir les deux femmes en pleine discussion dans le salon, il remet tout de suite la mère de Baptiste et d’Anthony, comprenant que le moment qu’il redoutait venait d’arriver alors que Florian est malheureusement absent.

Il s’installe donc avec les deux femmes, Annie lui rapportant la raison de la présence chez eux de Béatrice et lui faisant un bref résumé de ce qu’elles se sont dites ainsi que les espoirs d’une mère de rendre à son fils ce qu’elle se reproche depuis toujours de ne pas lui avoir donné.

Frédéric sait que ses paroles vont faire mal et préfère que ce soit lui qui les prononce plutôt que Florian qui il en est sûr, en éprouverait un profond tourment affectif.

- Florian n’opérera pas votre fils j’en suis désolé pour vous, pas parce qu’il ne croit pas possible que cette opération réussisse, non ! Il est même persuadé du contraire et croyez-moi Béatrice, si « Flo » dit qu’il peut le faire c’est qu’il s’en sent capable.

- Mais alors pourquoi ne le veut-il pas ? Anthony est son ami il me semble !!

- C’est justement pour ça qu’il ne le fera pas, sauf si cela vient d’Anthony et qu’il lui en ait expliqué avant ses raisons pour ne pas le faire.

- Mais de quoi a-t-il peur enfin ??

- Tout simplement que le cerveau d’Anthony n’accepte pas d’intégrer quelque chose qu’il n’a jamais perçu et qu’il prenne ça pour une agression.

Frédéric voit bien que Béatrice ne comprend pas.

- Florian craint à juste raison et je suis de son avis, qu’Anthony sombre dans la folie !! Vous parliez à l’instant d’amitié et c’est justement parce que votre fils est pour lui un ami très cher, qu’il n’acceptera jamais de lui faire prendre ce risque.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (91/134) (Tarmac de Kansai, Japon)

La délégation Française une fois avoir quitté l’airbus après cette longue journée de vol, est visiblement réjoui de pouvoir se dégourdir les jambes, chacun à sa façon appréciant l’air pur ainsi que la fraîcheur du soir.

La sécurité nippone surveille toute cette agitation d’un œil blasé, n’attendant que le moment où toutes ses personnalités étrangères vont enfin monter dans la navette pour Kyoto où ils pourront passer leur première nuit d’hôtel.

Florian descend parmi les derniers passagers, non sans avoir promis de ne jamais révéler à quiconque pour ne pas que l’information se retourne contre l’équipage, qu’il a mené lui-même l’atterrissage de l’appareil.

Maintenant il doit bien reconnaître que ça lui a enlevé sa peur viscérale et il lorgne déjà en pensées sur le jet de sa société, se voyant à ses commandes emmenant toute la bande en vacances dans un lieu paradisiaque.

- (Émile) Où avais-tu disparu tout ce temps ?

- Dans la cabine de pilotage, pourquoi ?

- Comme ça !! Je pensais te voir revenir dare-dare, vu ce que tu m’as dit ce matin dans la voiture.

- Et bien non !! En fait c’est tout le contraire qui s’est passé et j’ai bien l’intention de passer rapidement mon brevet de pilote.

- Et bien !! Tu parles d’un revirement !! Mais c’est tant mieux pour toi, vu ce que j’en sais sur ton compte et tu en auras bien besoin avec tous ces voyages qui t’attendent.

- Je crois qu’on n’attend encore une fois plus que nous ! Hi ! Hi ! Rejoignons le reste du groupe, j’ai hâte que cette journée se termine et surtout d’un bon lit.

***/***

« Kyoto, hôtel réservé à la délégation Française »

L’accueil tout protocolaire ne manque pas également d’une certaine chaleur, due sans doute pour une bonne partie à l’amitié que ressentent les autochtones pour le président qui depuis son arrivée n’a de cesse de serrer des mains avec une jovialité manifeste.

Le hall se vide petit à petit quand les chambres sont attribuées et que les différentes personnalités sont conduites dans les étages.

Une suite constituée de deux chambres avec chacune une entrée individuelle et une porte de communication les séparant par un vaste salon confortable est attribuée au député Durieux et au sieur De Bierne qui aussitôt s’approprient chacun la leur et avec le même soupir de soulagement s’étendent sur le lit, vaincu par la fatigue du voyage.

***/***

« Premier jour, le matin tôt »

Emile ouvre les yeux et se lève, il passe une robe de chambre et rejoint le salon où le petit-déjeuner est déjà servi, montrant la discrétion du service d’étage.

Il s’installe donc à table en tendant l’oreille pour vérifier si Florian dort encore, la voix sans équivoque du jeune rouquin manque de lui faire recracher la première gorgée de thé qu’il venait de se servir.

- (Chant) Bien dormi… ! Toute la nuit… ! Il est huit heures… ! La bonne heure… ! Bien dormi… ! Envie de pipi… !

C’est le bruit sans équivoque qui suit les dernières syllabes qui a amené l’hilarité d’Émile, Florian ayant de toute évidence joint l’acte à la parole.

***/***

"Ouah !! Putain ça fait du bien !!"

Pensée du jeune homme en secouant la dernière goutte, une raideur persistante qui déjà l’a obligé à prendre une position des plus acrobatiques pour uriner, le fait sourire et lui donne l’idée d’inaugurer son arrivée à sa façon.

Il retourne donc s’allonger sur son lit après avoir ôté son caleçon et c’est avec un plaisir manifeste qu’il s’astique le mât de cocagne pour se donner le plaisir attendu.

***/***

« Sous-sol de l’hôtel, salle de surveillance »

- ちょうどそれを参照してください !ああ間違いなく、フランス語は必ず彼らの評判にこんにちは

!こんにちは! (Viens voir ça !! Ah décidément ces Français ne manquent pas à leur réputation ! Hi ! Hi !)

- 何それはどうですか? (Qu’est-ce qu’il se passe donc ?)

- これはあなたを手放すべきではない子供です !我々 は彼らのスイートで彼のカメラをインストー

ルするとき我々 はそれについて考えていなかった。 (C’est le gamin qu’on ne doit pas lâcher

de vue !! Nous n’avions pas pensé à ça quand nous avons installé ces caméras dans leur suite.)

Un jeune homme visiblement nouveau dans la fonction s’approche avec curiosité des écrans de surveillance et comprend aussitôt l’amusement de son collègue, il pique direct un énorme fard qu’heureusement l’autre homme ne perçoit pas, trop obnubilé par le petit plaisir solitaire que s’offre le jeune rouquin.

L’homme reprend ses commentaires, visiblement estomaqué par la virilité en pleine gloire du petit Français.

- 見て、ギアに彼は私がある ! Pfff ! (Regarde-moi l’engin qu’il trimballe !! Pfff !!)

2eme année avant Pâques 3ème partie : (92/134) (Kyoto) (Premier jour)

« Dans la chambre de Florian »

Je sens la jouissance proche et j’accélère mes coups de poignet jusqu’à la délivrance qui m’amène un plaisir certain, quoique bien inférieur niveau sensations de celui que j’ai avec mes amis quand nous nous astiquons ensemble.

Maintenant ça a au moins le mérite de faire redescendre ma « tension » et de pouvoir me permettre de m’habiller sereinement sans ne plus avoir ces envies qui titillaient ma libido.

Ce n’est qu’au moment de sortir de la chambre, que j’entends un léger bruit sûrement imperceptible pour tout un chacun et que je remarque enfin la minuscule caméra pointée sur moi, difficilement repérable vu la façon dont elle a été dissimulée au-dessus du lustre.

Seul le petit bruit du moteur m’a fait être suffisamment attentif pour la découvrir, je retiens un sourire en me disant qu’il y en a qui ont dû bien se rincer l’œil.

J’entre dans le salon où je repère immédiatement son homologue, cette surveillance ne m’étonne qu’à moitié et je me doute bien de la pression qu’un tel rassemblement de personnalités doit avoir sur les services concernés par leurs protections, mais je pense que le minimum aurait été de nous en informer.

Connaissant parfaitement la culture Japonaise ainsi que leur correction légendaire, je m’étonne quand même que ça n’ait pas été le cas et j’en fais part aussitôt à Émile toujours occupé à prendre son petit-déjeuner.

- Souris !! Nous sommes filmés !!

En lui disant ça, je pointe du doigt l’endroit où est implantée la caméra, Émile tourne la tête visiblement en colère et je crois bon de le tempérer avant qu’il ne déclenche un esclandre.

- D’un autre côté c’est plutôt rassurant !!

- Bonjour l’intimité car je présume qu’ils en ont mis également dans les chambres ?

- Exact !! Je m’en suis rendu compte un peu tard ! Hi ! Hi !

- (Émile) Comment ça un peu tard ?

- Ils m’ont pris en plein tournage ! Hi ! Hi ! Maintenant Rocco va passer pour un petit bras crois-moi.

- (Émile) Voilà ce que c’est de dormir tout nu.

- S’il n’y avait que ça !! Ils ont eu droit à une séance d’interrogatoire en règle.

- ????????

Je mêle alors l’acte en mimant la chose à la parole, en lui faisant comprendre sans risque d’erreurs de quoi je parle.

- Tu vas cracher dis !! Ou il faut que je continue à te secouer encore longtemps comme un prunier ?

La tête d’Émile vaut le coup d’œil quand il recrache une partie de son petit-déjeuner, il lui faut quelques secondes à tousser comme un malade avant de se reprendre.

- Et bien mon cochon ! Hi ! Hi ! Voilà un rapport d’activité qui n’a pas fini de faire parler de toi.

- Bah écoute !! Ils auraient pu prévenir aussi !!

- Parce que ça aurait changé quelque chose peut être ?

- Bah oui quand même !! Je ne me serais surement pas servi du drap pour m’essuyer.

Emile lève les yeux au plafond, la candeur des réponses montrant à quel point son jeune ami n’éprouve aucune honte à ses manipulations solitaires et qu’il en parle avec naturel comme n’importe quel autre sujet de conversation.

Quand il reporte son regard sur lui, Florian c’est déjà servi son café et visiblement ne fait déjà plus cas de ses dernières paroles, celles-ci clôturant pour lui le sujet.

- Tu es vraiment un drôle de spécimen !!

- C’est la nature, on ne va pas en faire un livre non plus !! Au fait !! Tu connais l’emploi du temps de la journée toi ?

- Pas plus que toi !! Juste que c’est l’empereur qui doit ouvrir la session ce matin et après ça je pense que nous en saurons un peu plus.

- J’ai hâte que ça commence.

- Pas avant demain je pense !! Les Japonais aiment bien mettre tout un protocole d’accueil en place avant d’aller au vif du sujet.

- C’est la journée courbette alors ?

- On peut dire ça comme ça oui !! Ils sont toujours régis par de fortes traditions ancestrales dans chacune de leurs réceptions officielles et nous n’y couperons pas encore cette fois-ci.

- Tu crois que je pourrais m’habiller comme eux ?

- (Émile) Quelle idée ??

- Ce sera toujours plus confortable qu’en costume et puis j’aimerais voir quel look je peux avoir en kimono ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (93/134) (Paris) (Commissariat du dixième arrondissement)

Maxence sort du bureau du commissaire, il retient avec difficulté le sourire de satisfaction à l’annonce qui vient de lui être faite et ce dit que décidemment la chance est pour lui et que cette semaine commence plutôt bien.

Il vient d’apprendre l’arrivée d’un nouveau dont la demande de mutation depuis le nord de la France a été accepté et que celui-ci devrait arriver dans la semaine, il a profité d’un moment d’inattention de son supérieur pour noter mentalement tout ce qu’il y a à savoir pour l’intercepter avant qu’il ne se présente pour sa prise de service.

L’aubaine est trop bonne pour ne pas la prendre au vol et il pense avoir trouvé là l’occasion qu’il cherchait pour la nouvelle identité de Sacha, reste plus pour eux à mettre au point une stratégie efficace pour s’en débarrasser sans laisser de traces.

Pouvoir mettre en pratique toutes ces années de formation lui amènent une joie difficile à dissimuler et c’est avec les yeux brillants d'excitations qu’il regagne son bureau sous les regards étonnés de ses collègues.

***/***

« Sortie du commissariat »

Abdel observe l’entrée du commissariat depuis l’autre côté de la rue, ça fait déjà plusieurs fois qu’il y vient et qu’il reste un moment dehors à attendre, finissant toujours par s’en aller, en n’ayant pas le courage nécessaire de faire le premier pas pour aborder le flic qui l’a fait triper comme il ne l’aurait jamais cru capable.

La drogue qu’il était venu chercher ce soir-là n’était pas pour lui mais pour son frère qui le charge depuis le début de le ravitailler, c’est pour cette raison qu’il était connu par les dealers et l’arrestation brutale qu’il a vécu l’a marqué plus qu’il ne l’aurait pensé.

La peur incontrôlable qu’il a ressenti, suivit par ce début de viol lui a déclenché finalement un plaisir intense qu’il n’a eu de cesse depuis d’analyser jusqu’à comprendre qu’en fait c’est son trip et que ce qu’il a vécu cette nuit-là n’était que la quintessence de toutes ses envies inconscientes.

La façon brutale qu’a eue le flic à se servir de lui comme s’il n’était rien d’autre qu’un trou à bites, ne s’étant élancé après lui que pour qu’il lui serve de femelle, l’a amené à un orgasme hors du commun.

Maintenant il aimerait revivre ces instants, devenir la chose de ce garçon qui malgré sa brutalité apparente ne lui a pas fait subir le même sort que l’autre gars et qui lui a fait comprendre qu’il apprécierait de le reprendre en mains, le laissant ensuite partir pour le protéger de son collègue visiblement déranger vu l’état d’acharnement qu’il a eu envers sa victime.

Abdel va pour faire demi-tour comme les fois précédentes, sachant bien qu’il n’aura pas encore cette fois ci le courage de l’aborder alors qu’il en rêve la nuit, quand il le voit sortir du commissariat et que leurs yeux se croisent, le laissant d’un coup tremblant d’appréhension de tous ses membres.

Maxence encore une fois se dit que c’est son jour de chance, quand il aperçoit et capte le regard fuyant du jeune rebeu si mignon, il ressent immédiatement une forte remontée de chaleur en comprenant qu’il sera dorénavant tout à lui quand il en éprouvera l’envie.

Le brigadier traverse rapidement la rue et le prend sèchement par le bras pour l’emmener un peu plus loin dans un coin sombre et tranquille.

- Tu es revenu parce que ça t’a plu sale racaille !! Tu as besoin de te faire dresser c’est ça ?

- ……….

Maxence lui envoie une baffe qui lui rougit la joue mais dont il a retenu le coup pour une raison qu’il ne s’explique pas encore.

- Réponds quand je te parle !!

- Oui monsieur !

Maxence aperçoit les larmes du jeune garçon, celles-ci le trouble et il comprend enfin pourquoi il a retenu son coup, c’est tout simplement parce que ce mec lui plait.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (94/134) (Paris) (Commissariat du dixième arrondissement) (fin)

Ça lui tombe dessus sans qu’il s’y attende et il lui prend le menton qu’il relève pour le fixer dans les yeux, le regard troublé du jeune Abdel n’est pas sans lui faire un drôle d’effet, aussi c’est d’une voix changée qu’il s’adresse à lui.

- Si j’accepte de te prendre en main, tu dois bien comprendre que tu devras m’obéir en tout !! Plus de drogue !!

- Je ne suis pas un drogué monsieur, la came n’était pas pour moi.

- Relève tes manches !!

Abdel s’exécute aussitôt et lui montre deux bras halés mais sans aucune marque de piqures, Maxence lui rabaisse alors les manches, visiblement satisfait.

- Bien !! C’est comment ton prénom ?

- Abdel monsieur !

- Alors écoute-moi bien Abdel !! Tu ne devras jamais me poser de questions et n’appartenir qu’à moi, j’aime particulièrement les petites lopes dans ton genre !! Tu devras être soumis sinon tu seras puni, disponible et prêt à assouvir toutes mes envies.

- Oui monsieur !

- Alors très bien !! Suis-moi que je te montre où tu vas vivre, parce que tu vas devoir très vite quitter tes parents !!

- Tout ce que vous voulez monsieur !

- Tu fais quoi dans la vie ?

- Je suis en fac monsieur !!

Maxence continue à le fixer dans les yeux, son cœur tape très fort dans sa poitrine et c’est le signe pour lui évident qu’il est tombé sous le charme de ce garçon, comprenant également qu’il devra dès lors lui assurer son avenir s’il veut continuer avec lui.

Les jeux sexuels qu’il compte avoir avec Abdel ne seront qu’une facette d’une relation que Maxence perçoit déjà comme exceptionnellement forte en sentiments.

- Tu devras travailler dur à la fac et ne pas me décevoir, je veux que tu réussisses ta vie tu comprends ? Montre-moi que sur ce point tu seras aussi obéissant.

- Promis monsieur.

- Tu as compris j’espère que tout ce qui nous arrive n’est plus un jeu ? Enfin que ce n’est pas que ça !!

- Pourquoi croyez-vous que je sois revenu si je ne l’avais pas compris monsieur.

- Peut être juste pour le sexe et les sensations ?

- Au début oui certainement monsieur !

- Et maintenant ?

Il voit bien le trouble que lui occasionne la question, ses yeux aux iris sombres deviennent éclatants et Maxence ne peut que ressentir les sentiments forts qui déjà marquent ce jeune homme prêt à le servir et à tout quitter pour lui.

- Parle enfin !! Et pour cette fois pas de monsieur !! Mon prénom c’est Maxence !!

Le jeune arabe avale sa salive, son visage d’ange sourit alors en le rendant encore plus désirable pour ce garçon dur, élevé dans des conditions telles que beaucoup qui en connaitraient ne serait-ce qu’une infime partie, ne pourraient qu’en être affecté et le plaindre de tout cœur.

La seule façon de survivre à cette enfance terrible, a été pour Maxence de se montrer encore plus cruel que les autres garçons de l’institut et d’y faire sa réputation pour qu’enfin on le craigne et qu’on le respecte.

Maintenant derrière cette couche de brutalité et d’indifférence qui est devenue au fil du temps pour lui sa façon d’être, se cache un reste d’enfant simple et bon, Abdel sans s’en rendre compte commence à faire craqueler cette carapace qu'il a mis tant de temps à se forger.

- Je me sens bien avec toi Maxence ! J’espère juste que je ne serai pas pour toi qu’un mec jetable parmi d’autres parce que je suis prêt à tout quitter pour toi. Je suis encore jeune je sais, mais je sais maintenant à quoi j’aspire et c’est avec un gars comme toi qui saura me diriger et faire de moi sa propriété, avec qui je veux vivre.

- Alors viens !!

- Et pour mes parents ?

- Ne t’inquiète pas pour ça pour le moment, nous trouverons bien comment faire pour qu’ils acceptent que tu viennes vivre avec moi. Pour l’instant j’ai envie de toi et si tu es venu, c’est aussi je pense pour ça !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (95/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

« Palais des congrès »

Il commence à y avoir foule devant la porte principale et le service de sécurité se met très vite en mode panique, terminant par se houspiller à haute voix sous les regards courroucés des différents représentants étrangers qui y assistent.

Heureusement que ce n’est encore pas l’heure d’arrivée des chefs d’états, mais simplement de leurs collaborateurs et autres secrétaires, qui sinon en auraient très certainement fait toute une histoire quant à l’organisation de la réunion.

Malgré tout, les choses finissent par se calmer et une fois que le plus grand nombre a obtenu son droit d’entrée ainsi que sa place dans l’hémicycle, le calme revient pour la plus grande satisfaction des organisateurs qui voyaient déjà les reproches déshonorants infligés à leur encontre par l’empereur en personne, chose qui bien sûr aurait été inacceptable pour eux.

***/***

- Tu crois que je peux me balader un peu ?

- (Émile) Je t’ai pourtant expliqué les instructions du président et de Maurice !! Je ne dois te quitter que le moins possible.

- Pendant le congrès certainement, mais là il n’est pas encore commencé !!

- Tu joues sur les mots Florian !! Tu sais bien que c’est ta sécurité qui est primordiale pour le président.

- S’t’eu plais !! Il ne m’arrivera rien promis !!

- Comment tu sais ça toi ??

- Juste parce que je ne n’ai pas encore été présenté et que pour l’instant tout le monde me prend pour un sous-fifre sans importance.

- Sauf s’il y en a un qui a eu l’occasion de voir une photo de toi auparavant !!

- Oui mais avoue que le risque est minime que ce soit le cas !

Émile pousse un soupir en disant long sur ce qu’il pense de tout ça.

- Pfff !!! De toute façon tu n’en feras qu’à ta tête comme toujours.

- Merci « Mimile » !! Je te revaudrai ça !!

Le député n’a pas le temps de lui signifier une nouvelle fois son désaccord que Florian est déjà filé loin de lui, Émile se retrouve alors déconcerter et cherche des yeux quelqu’un qui pourrait lui venir en aide, il aperçoit un des agents de la sécurité qui était avec eux dans l’avion et Émile se dirige précipitamment vers lui.

- Excusez-moi monsieur mais je viens de perdre de vue Florian, vous pourriez prévenir vos collègues pour qu’ils le retrouvent.

Joseph ne semble pas surpris.

- Nous savons exactement où il est, ne vous inquiétez pas pour ça.

- Mais !! Comment ??

- (Joseph) Nous savions pertinemment qu’il ne resterait pas en place et qu’il vous fausserait compagnie à la première occasion, maintenant qu’il se croit seul il sera plus facile à surveiller.

- Comment ça plus facile ? Je ne comprends pas !!

- Rendez-vous compte qu’en cas d’intervention rapide, nous devions prendre votre présence en considération afin qu’il ne vous arrive rien à vous non plus.

- Ha !!! Pourtant ce n’est pas le propos qui m’a été tenu par le président et monsieur Désmaré.

- (Joseph) Ils vous parlaient de ne pas quitter Florian lors des réceptions ou encore pendant les sessions, aux moments où le monde est suffisamment compact pour que quelqu’un puisse s’approcher de trop près et avoir des intentions malveillantes, pas comme en ce moment quand il y a suffisamment d’espace pour que nous puissions agir rapidement et efficacement, comprenez-vous ?

- Bien sûr, oui ! Je n’avais tout simplement pas compris de façon aussi explicite, vous me voyez désoler de vous avoir fait perdre votre temps.

Joseph d’un ton aimable.

- Ce n’est rien monsieur le député et ça prouve que vous vous inquiétez réellement pour la sécurité de notre petit monstre.

- (Émile) A vous entendre en parler, je pense que vous devez bien le connaitre, n’est-il pas ?

- C’est surtout qu’il m’a aidé à un moment où j’en avais bien besoin, saviez-vous que je ne travaille pas pour l’état Français ? Enfin pas vraiment !!

- Non !! Pour qui alors ??

- Pour son altesse l’émir Hassan qui est très attaché à notre ami commun, il a sauvé son unique héritier d’une mort quasi certaine et fait depuis tout ce qu’il est en son pouvoir pour qu’il ne lui arrive rien de fâcheux.

- C’est très bien alors !! Je vais vous laisser continuer votre mission, merci pour toutes ces explications.

Joseph le salue et s’éloigne en entrant en contact avec ses hommes via son oreillette, il écoute le rapport d’activité des deux agents qui sont en charge de suivre Florian et stoppe net, le visage figé par une expression de stupeur extrême.

- Vous pouvez répéter ???

- ……………

- Non, surtout pas !! Prévenez immédiatement la sécurité nippone, surtout ne vous approchez pas vous m’entendez !! Je ne veux pas d’incident diplomatique majeur dès le premier jour !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (96/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

« Palais des congrès un quart d’heure plus tôt »

- Wouah !! C’est magnifique !!

Je reste un moment ébahi par toute cette magnificence et c’est comme un enfant dans un parc forain, les yeux exorbités, que je m’avance et explore ce bâtiment tout aussi contemporain que grandiose.

A mon grand étonnement, personne ne semble faire attention à ma présence dans les lieux et pourtant je dois faire tâche au milieu de tous ces asiatiques en tenues folkloriques qui déparent bizarrement avec la modernité du palais.

Je sais très bien que ces vêtements ne seront portés qu’en l’honneur de l’empereur Akihito qui doit assister à l’ouverture de la session et qu’ensuite les costumes cravates reprendront leurs préséances.

Je parcours plusieurs couloirs, en ouvrant ici et là quelques portes par pure curiosité, juste pour voir ce qu’il peut bien s’y trouver de l’autre côté et souvent déçu de n’y apercevoir que des bureaux à l’agencement neutre, loin de l’harmonie et de la grandeur qu’offre la partie publique du bâtiment.

C’est le râle inquiétant d’un bébé qui me fait tendre l’oreille car en effet la quinte de toux rauque me permet de diagnostiquer sans trop de risque d’erreurs, la très forte bronchite dont est atteint le pauvre petit père.

Inquiet pour lui, j’ouvre la porte pour passer ma tête à l’intérieur de la pièce où se trouvent plusieurs personnes, toutes penchées sur ce qui ressemble à un de nos landaus en plus exotique et dans lequel doit certainement se trouver le bébé malade.

Une seconde quinte encore plus forte que la précédente amène la panique à ces personnes qui sont prises de court par les événements, très certainement inattendus pour eux.

C’est le sifflement s’échappant de ses poumons qui m’alerte sur l’importance d’une intervention immédiate, faute de quoi l’enfant risque de graves séquelles dues à l’étouffement voir même à y perdre la vie.

C’est donc ce qui me décide à entrer et à me diriger rapidement vers eux, pour ensuite les repousser sans brusquerie afin de prendre l’enfant dans mes bras.

Je lui plaque une main sur la poitrine pour le retourner et de mon autre main avec deux doigts, je lui tape sèchement dans le dos jusqu’à ce que plusieurs glaires s’échappent de sa bouche.

Je sens immédiatement ses poumons reprendre de l’oxygène, son visage perd quelque peu de ses rougeurs et ses petits yeux me fixent avec curiosité jusqu’à ce qu’une nouvelle quinte « le » ou plutôt « la » reprenne car c’est bien d’une petite fille qu’il s’agit.

Je reprends alors mes « claping », jusqu’à ce qu’une nouvelle série de glaires encore plus épais ne s’échappe une nouvelle fois de sa bouche.

***/***

Pendant que Florian s’occupe du bébé, les personnes qui jusque-là étaient restées sans réaction, trop sidéré par l’intervention du jeune garçon et surtout se rendant compte qu’il connait parfaitement les gestes qu’il faut faire, commencent à reprendre leurs esprits.

Un des hommes sort rapidement de la pièce, pendant qu’une des femmes tend les mains pour récupérer son enfant en souriant de reconnaissance.

***/***

Je vérifie avant de la lui rendre que la fillette ne risque plus de s’étouffer, satisfait de constater à l’air reposé de son visage que cela va mieux.

C’est en lui rendant son sourire, que je lui dépose le bébé dans les bras non sans lui avoir fait un gros bisou tout mouillé avant qu’elle ne la prenne et la serre affectueusement tout contre sa poitrine en la berçant doucement.

- あまりにもハードを押さないでくださいあり、病院はすぐに作られ た、あなたの子供彼の年齢を持 つ強力な気管支炎は肺炎に非常に迅 速に変えることができます。 (Ne la serrez pas trop fort et faite la hospitaliser rapidement, votre enfant fait une forte bronchite qui a son âge peut très vite tourner en pneumonie.)

La femme surprise de m’entendre parler dans sa langue.

- 若い男は誰ですか? (Qui êtes-vous donc jeune homme ?)

- 私は医師マダム、私はフランスの会衆の一部です。 (Je suis médecin madame, je fais partie de la délégation Française.)

Elle va pour répondre quand la porte s’ouvre de nouveau et que la salle se remplit d’hommes faisant visiblement parties de la sécurité, accompagnés par un vieillard qui semble avoir l’autorité sur eux.

Le vieil homme approche de la femme pour la tenir dans ses bras pendant que les agents de sécurité me font signe de sortir de la pièce immédiatement, ce que je trouve d’une incivilité manifeste mais je préfère obtempérer plutôt que de me faire remarquer plus que nécessaire, alors que je ne me trouve pas de toute évidence dans un lieu où je devrais être.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (97/134) (Paris) (Sacha)

Sacha rentre à son appartement le visage souriant alors qu’intérieurement il est dans une rage folle, ça fait déjà plusieurs jours qu’il vérifie les données qui lui ont été confié sur le réseau en place et il lui faut bien constater que celui-ci n’existe pour ainsi dire plus, il lui a même fallu mettre en sommeil la petite demi-douzaine d’agents qui répondent encore aux vacations.

Igor l’avait averti que ce serait sûrement le cas et qu’il ne fallait pas qu’il s’en fasse, qu’il avait mis un plan en œuvre pour rétablir rapidement de nouvelles cellules en y amenant des agents que personne cette fois ci ne pourrait soupçonner.

C’est justement à cause de cette assurance de son chef que Sacha pique une colère noire sitôt chez lui, ses agents insoupçonnables se faisant cueillir un par un à peine font ils leur entrée sur le territoire Français.

Sacha déballe le pc qu’il vient d’aller acheter, l’allume et y raccorde son téléphone portable pour obtenir une communication Ethernet, une fois chose faite ne lui reste plus qu’à créer un lien sécurisé et quelques minutes plus tard, le visage d’Igor apparait dans le coin de l’écran, visiblement chagriné et curieux de cette demande insolite de Sacha qui pourtant connait tous les dangers d’une telle liaison.

- J’espère que tes motifs sont sérieux !

- Ils le sont crois-moi !!

- Qu’as-tu de nouveau à m’apprendre qui ne puisse attendre une vacation habituelle ?

- Tu dois immédiatement cesser d’envoyer de nouveaux agents, ils se font arrêter sitôt entrés en France !!

Igor devient subitement tout pâle.

- Comment est-ce possible ?

- Qu’est-ce que j’en sais ? Sûrement quelqu’un a-t-il mis la DST au courant de tes plans !!

- Impossible !! Je peux compter sur les doigts d’une main ceux qui les connaissent et j’ai entière confiance en eux !!

- Alors tu dois certainement être sous écoute !

- (Igor) Me prends-tu pour un débutant ? Non, il y a autre chose !! Quelqu’un que tu aurais mis toi au courant ?

- Non !! Le seul qui aurait pu l’être n’est plus de ce monde, je l’ai fait supprimer à mon départ d’Afghanistan.

- T’en es-tu occupé toi-même ?

- Non ! Mais j’ai vu son corps avant de quitter le campement.

- Sacha tu me caches quelque chose ? Ce n’est pas dans tes habitudes de ne pas faire ce genre de travail par toi-même !! Stanislas s’est fait avoir justement à cause d’une personne qu’il croyait avoir tué, assure-toi que ce n’est pas de nouveau le cas !! En attendant je stoppe l’envoi d’agents, ils sont trop précieux pour prendre le risque d’en perdre davantage et je vais faire mener une enquête auprès de ton remplaçant là-bas, essaie d’en savoir plus de ton côté pendant que ton autre mission est en stand-by.

- Entendu patron !! J’aurais besoin de plus d’argent, il ne me reste presque plus rien de ce que j’ai trouvé à la consigne.

Igor fait la grimace et réfléchit un moment avant de reprendre la parole.

- Difficile maintenant que notre réseau n’existe plus, heureusement il y a une autre consigne où tu pourras trouver ce que tu demandes, elle ne date pas d’hier et elle était prévue au cas où il arriverait un coup tordu comme c’est le cas.

Igor note les coordonnées sur une feuille de papier qu’il plaque ensuite à l’écran pour que Sacha puisse le noter à son tour, une fois chose faite Igor fait un signe d’encouragement à Sacha et coupe la communication.

Sacha débranche le téléphone du pc et remet sa puce d’origine à l’intérieur, il détruit ensuite celle qui lui a servi pour la liaison Ethernet et ressort de l’appartement avec cette fois encore plus de questions en tête.

L’idée qu’Antoine serait encore en vie lui parait démente, il a bien vu son corps ensanglanté trainer sur le sable par deux des combattants Tchétchène.

Maintenant il se rappelle également la façon dont Antoine pouvait circuler quasiment librement au sein du campement, les blagues amicales que ses hommes rudes avaient pour le jeune américain au fur et à mesure des semaines et un énorme doute lui vient alors à l’esprit.

Youssef a-t-il réellement fait tuer Antoine ou a-t-il juste fait en sorte que lui puisse le penser ? Non !! Décidemment il ne peut le croire !! Le cri d’agonie était bien réel et ils n’auraient jamais eu le temps de monter toute cette cabale entre le moment où il a pris la décision de le faire abattre et celui où l’ordre a été exécuté.

***/***

Sacha arrive près de l’endroit où est caché l’argent qu’il vient chercher, il est encore tellement dans toutes cette affaire qu’il ne fait pas attention à ce qui pourtant aurait dû l’interpeller au premier regard et il enfourne les liasses de billets dans l’attaché-case qu’il a pris avec lui, refermant celle-ci une fois qu’il ne reste plus rien dans la cache.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (98/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

« Palais des congrès, début de la cérémonie officielle d’ouverture »

Heureusement que j’avais pris la peine de visualiser les plans du palais avant de quitter la France, du coup c’est très facilement que je retrouve la grande salle en évitant cette fois les lieux non autorisés et que je me retrouve derrière Émile sans que celui-ci ne m’entende arriver.

Je vais pour lui faire une farce quand une main ferme m’attrape par l’épaule et me fait sursauter.

- Hé !!

Je me tourne et me retrouve nez à poitrine avec Victor qui ne peut s’empêcher de ricaner devant mon air surpris.

- Relaxe garçon, ce n’est que moi !! Evite d’aller fourrer ton nez partout s’il te plait, ça ne se fait pas par ici et tu pourrais finir par t’attirer des ennuis.

Émile entend parler derrière lui et se retourne à son tour.

- Ah !! Tu es là !! Mais où étais tu donc passer ?

- Je voulais juste visiter un peu le palais, je ne faisais rien de mal !

- (Victor) La cérémonie commence !! Ne t’éloigne plus sans prévenir c’est bien compris ?

- Oui papa !!!

Victor le secoue doucement par l’épaule.

- Ce n’est pas un jeu Florian !!

- Excuse-moi !! Je te promets de rester avec Émile.

Victor dubitatif devant l’air innocent que le jeune rouquin vient de prendre pour lui répondre.

- Hum !! N’oublie pas que je t’ai à l’œil.

La main relâche son étreinte et Victor s’éloigne rapidement, devenant vite invisible dans la foule qui maintenant se presse pour être au plus près de l’immense estrade où l’empereur va les honorer de sa présence.

- (Émile) Tiens !! Mets ça dans ton oreille !! Je l’ai réglé sur Français.

Je regarde l’oreillette avec un certain amusement, la curiosité me fait la lui prendre et la mettre en place, trop curieux de connaitre les traductions qui seront faites lors des diverses prises de discussions.

Je sais que quelque part dans le palais, des traducteurs de chaque nationalité sont enfermés dans des petites salles individuelles et vont passer leurs journées à retransmettre les paroles dans la langue natale de chaque intervenant.

J’aperçois un emplacement plus près de l’estrade où il y a la place pour deux personnes si nous faisons vite, j’attrape la main d’Émile et l’oblige à me suivre jusqu’à ce que nous l’ayons atteinte.

- C’est mieux ici, non ?

- Si tu le dis ! Hi ! Hi !

Si Émile s’est mis à rire, c’est tout simplement parce qu'à peine j'ai terminé de prononcer mes dernières paroles, deux armoires à glace se sont mis juste devant moi et du coup je ne vois plus grand-chose, j’essaie sans résultat probant de les faire se décaler un peu et n’ai droit en retour qu’à un regard noir de leur part.

- Faut pas vous emmerdez les gars !!

- (Émile) Chut !!! Voilà l’empereur qui arrive.

Je vais pour protester quand une voix puissante sort des hauts parleurs.

- 太陽が昇るの天皇明仁のサジダ前面光ライト、菊の王位の 5 分の 1 100 20 皇帝。 (Prosternez-vous devant Akihito, empereur du soleil levant, lumière des lumières, cent-vingt-cinquième empereur du trône du chrysanthème.)

Dans l’oreillette.

- Prosternez-vous devant l’empereur !

Je ricane, surprit par la traduction des plus succincte.

- Hi ! Hi !

- (Émile) Quoi encore ?

- L’autre gus à l’autre bout du fil ne se casse pas trop le cul à traduire.

- Comment tu peux savoir ça toi ?

- Tout simplement parce que je comprends le Japonais.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (99/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

Emile ne dit rien mais à son air je vois bien qu’il n’en pense pas moins, ça m’énerve de ne rien voir et j’essaie de me mettre sur la pointe des pieds mais bernique.

Les deux molosses sont bien trop grands et de toute évidence pas décidés de s’écarter d’un iota pour me permettre de suivre ce qu’il se passe sur la scène.

Le seul angle de vision que j’en ai se trouve aux deux extrémités, c’est là que j’aperçois les femmes qui se trouvaient dans la pièce avec le bébé et que l’une d’entre elle croise mon regard au moment où je suis sur la pointe des pieds.

***/***

Elle est d’abord surprise, puis visiblement amusée de voir le jeune homme essayé vainement d’apercevoir ce qu’il se passe sur l’estrade, n’entendant que les voix de ceux qui un à un présentent leurs respects à l’empereur.

La jeune femme s’adresse alors en s’inclinant à sa voisine, celle-ci l’écoute et lève les yeux dans la direction que lui indique une main discrète, un léger sourire amusé lui vient également aux lèvres quand elle aperçoit le petit rouquin ainsi que les contorsions qu’il s’escrime à faire pour voir quelque chose, alors qu’il est noyé dans la masse de l’auditoire et elle fait un signe à un homme en uniforme qui s’approche d’elle avec un respect évident, la jeune femme lui parle à l’oreille en montrant à son tour la direction où de temps en temps apparaît une touffe de cheveux roux en bataille.

L’homme la quitte après maintes courbettes et disparaît de la scène, les deux femmes se regardant avec le même sourire complice.

***/***

Émile se retient de rire avec peine, les contorsions de son jeune ami lui faisant presque oublier le rituel des présentations officielles.

- Tu veux que je te porte ?

- Chiche !!

- Hé !! Je disais ça pour rire ! Hi ! Hi ! C’est toi qui a voulu venir aussi près, je suis sûr que tu aurais mieux vu d’où on était tout à l’heure.

- C’est eux aussi !! Pourquoi ils ne nous laissent pas passer devant ?

- Parce qu’ils sont comme nous, sauf qu’eux ils voient quelque chose et pas toi ! Hi ! Hi !

Je sais qu’il ne me sert à rien de répondre et je hausse les épaules en prenant finalement mon parti, me disant qu’il ne me reste plus qu’à attendre que tout soit terminé.

Les flashs des photographes crépitent dans tous les sens, allant jusqu’à couvrir la voix de celui qui continue à dérouler tous les noms de la dynastie du Chrysanthème et que notre traducteur toujours en économie de paroles, ne site que par leurs noms en faisant abstraction des titres qui vont avec.

***/***

Quatre policiers en tenues d’apparats fendent la foule depuis l’entrée principale, un autre les guide depuis un bureau vitré donnant une vision globale de la salle et les personnes se reculent, certaines curieuses alors que d’autres sont visiblement contrariés de cette bousculade.

Les derniers rangs s’écartent enfin, leur faisant découvrir le jeune garçon qui est le but de toute cette agitation.

Le plus âgé des quatre s’approche alors et tapote doucement sur l’épaule frêle du jeune rouquin qui dépare de par son extrême jeunesse dans cette foule d’adultes d’un âge certain.

***/***

Je sens la main me presser l’épaule et je me retourne prêt à envoyer bouler l’importun qui veut certainement passer devant moi, la surprise de me voir encadrer par des policiers doit avoir encore une fois un aspect des plus comiques car plusieurs éclats de rires se font entendre autour de moi.

- よく私たちに従ってくださいするか、彼の側で持っている彼女の王 女殿下雅子を希望) (Voulez-vous bien nous suivre, son altesse la princesse Masako désire vous avoir à ses côtés.)

- クール ! (Cool !!)

Emile assiste à ce qu’il prend pour une interpellation, son visage devient soudainement livide quand il demande.

- Qu’est-ce qu’il se passe Florian ? Qu’est-ce qu’ils te veulent ?

- Rien !! Parait qu’une princesse désire m’avoir à ses côtés.

- Qu’est-ce que tu racontes encore !!

- Je te jure que c’est vrai ! C’est sans doute en rapport avec le bébé malade que j’ai aidé tout à l’heure.

Je me tourne vers le policier.

- 私の友人がそれをすることができますもですか? (Mon ami peut-il venir également ?)

- 殿下は彼の存在になるに同意する場合は、私たちに従うこと、我々 が表示されます。 (Il peut nous suivre, nous verrons si son altesse accepte d’être mise en sa présence.)

Émile de plus en plus surpris.

- Tu parles vraiment le japonais ???

- C’est ce que je t’ai dit, non ? Allez !! Tu viens avec nous, ils sont d’accord !

- Qui ? Moi ? Devant la princesse ?

- Relaxe « Mimile » !! Elle est cool tu verras ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (100/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

Nous nous dirigeons donc vers une porte qui doit mener aux coulisses et cette fois les crépitements des photographes sont particulièrement axés sur nos personnes, sans doute espèrent-ils un scoop du genre « deux Français arrêtés lors de l’inauguration officielle du congrès » pour une raison qu’ils leur restent encore à découvrir.

Nous arrivons enfin au bout de notre périple, je comprends mieux le soulagement d’une vedette après un bain de foule sur ce coup-là et c’est avec un grand ouf de soulagement que nous nous retrouvons dans un couloir, plus que tous les six.

***/***

Émile l’air de rien ne détache pas son regard de Florian et reste confondu devant sa façon d’être, visiblement aussi à l’aise que s’il se rendait chez un de ses amis et c’est aussi avec un certain émerveillement qu’il l’écoute discuter avec le policier, la fluidité de ses paroles montrant à quel point il est féru de cette langue qui pour lui n’amène qu’une totale incompréhension.

Quelques pas de plus les amènent en vue de la scène, devant un épais rideau suffisamment ouvert pour qu’ils puissent cette fois bien voir tous les intervenants.

***/***

- Tiens !! Je le connais aussi celui-là !!

- Qui donc ?

- Le grand père en kimono devant le micro.

- Mais enfin Florian, tu dois faire erreur !! C’est Akihito l’empereur du Japon !!

- Ah oui !! Tu me diras, ça se tient puisque la femme qui nous demande de venir est sa belle-fille !!

Émile ne sait plus ce qu’il doit en penser.

- Tout ça en à peine une demi-heure où tu as disparu de ma vue !!

- Je dois être né sous une bonne étoile ! Hi ! Hi !

- C’est plus qu'une étoile là !! C’est une constellation !!

Le policier entre sur scène le plus discrètement possible, il s’incline devant le petit groupe de femmes puis doit certainement leur indiquer ma présence puisqu’elles se tournent aussitôt vers nous.

La mère de l’enfant prononce quelques paroles à voix basse et renvoie d’un geste l’homme qui s’incline à nouveau plusieurs fois en reculant.

Il s’adresse alors à ses subalternes avant de revenir vers nous.

- 殿下を待つをここに取った、彼女はあなたより良いこの場所でを参 照してくださいよ。快適な席を

作ってみましょう。 (Son altesse vous prie de l’attendre ici, elle dit que vous verrez mieux à cette place. Nous allons vous apportez des sièges pour plus de confort.)

- 非常にありがとう、それは彼の部分に非常に親切です。 (Merci beaucoup, c’est très aimable de sa part.)

- 天皇は彼のテーブルの名誉を受賞を受け入れることも願っています 。 (L’empereur souhaite également que vous acceptiez l’honneur d’honorer sa table.)

- 寿司 !

L’homme retient difficilement son envie de rire, Émile bien sûr s’en aperçoit et pose la question qui le démange.

- Tu pourrais traduire ?

- Ah oui !! Excuse-moi, l’empereur nous invite à sa table.

- Akihito ??

- Tu en connais un autre toi ?

- Non bien sûr mais ça me parait tellement incroyable toute cette histoire !!

- C’est un homme comme les autres, il veut juste me remercier je pense d’être intervenu au bon moment pour soulager le bébé.

- Et pourquoi il avait envie de se marrer ?

- Qui ça ?

- Le gars avec qui tu parlais.

- Qu’est-ce que j’en sais moi ?

- Allons Florian !! Tu as bien dû lui dire quelque chose pour qu’il reparte en se retenant de rire comme il vient de le faire ?

Je lui fais un clin d’œil amusé.

- C’est sans doute ma réponse quand il m’a demandé si j’acceptais l’honneur d’honorer la table de l’empereur.

- Et ?

- Quoi, et ?

- Tu lui as répondu quoi ?

- Qu’il n’y avait pas de "sushi" !! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (101/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

***/***

« Pendant ce temps-là, dans la salle des congrès »

Victor est avec Joseph près du président qui tout comme eux n’arrive pas à détacher les yeux de l’autre spectacle qui se passe juste en avant des coulisses.

Deux chaises où sont assis un jeune rouquin et un homme d’âge mur, quoiqu’encore jeune, semblant tous deux dans leurs éléments en y trouvant même à les voir, objet à plaisanter pendant que l’empereur ouvre officiellement les dix jours de réunions internationales sur l’écologie et des moyens à mettre en œuvre pour contrecarrer efficacement le réchauffement annoncé de la planète.

- Regardez-les s’ils s’embêtent ces deux-là !!

- (Joseph) Et vous n’avez encore rien vu !!

- (Le président) Comment ça ? Expliquez-vous ?

- (Joseph) Ces messieurs vont partager la table de l’empereur ce midi, nous venons d’en être informer officiellement.

Le président surpris.

- Qui ça nous ?

- (Victor) Joseph veut sans doute parler de nos services de sécurité qui travaillent mains dans la main avec le Naisho.

- (Le président) Qui a le nez chaud ?

Joseph jette un regard surpris à Victor qui met discrètement sa main en cornet devant son oreille pour lui signifier la mauvaise audition du président.

Joseph plus fort.

- Je parlais du Naisho monsieur !!

- Ah !! Oui bien sûr !! Mais pourquoi notre jeune ami est-il déjà aussi intime avec l’empereur ? Le connaîtrait il d’avant aujourd’hui ? Ce serait étonnant vous ne croyez pas ?

- (Victor) Peut être que Joseph a de quoi éclairer notre lanterne !

Joseph visiblement est au courant des dernières rumeurs.

- Il aurait donné les premiers secours à la princesse Aiko de Toshi, c’est la dernière-née des petites filles de l’empereur.

- (Le président) Et bien !! Vous m’en direz tant !!

***/***

Jun’ichirō est en plein questionnement depuis qu’il a appris la nouvelle, bien sûr il a tout de suite été mis au courant et a très vite fait le rapprochement dès qu’on lui a parlé d’un jeune Français aux cheveux roux retrouvé en compagnie de son altesse impériale Masako dans une pièce privée du bâtiment, avec ce même garçon au sujet duquel une demande de protection spéciale lui était parvenu quelques jours plus tôt.

Qui est exactement ce jeune homme et surtout comment en si peu de temps a-t-il réussi là où beaucoup pour ne pas dire tous se sont cassés les dents toutes leurs vies, d’être mis en présence intime avec la famille impériale.

Les renseignements qu’il a reçus jusque-là n’allant que dans le sens de ses paroles quand il a prétendu être médecin et le dernier rapport venant de France va même plus loin en précisant qu’il était détenteur d’un nombre si impressionnant de diplômes en la matière, qu’il a demandé comme d’autres avant lui mais de ça il l’ignore, que soit fait au plus vite une recherche plus poussée pour éviter tout risques d’erreurs dans les informations déjà en sa possession.

Jun’ichirō se lève non sans avoir donné auparavant des ordres stricts pour renforcer encore la surveillance du jeune garçon, sachant très bien que ce qui n’était au départ qu’une demande personnelle d’un chef d’état apprécié est devenue depuis un impératif impérial.

Son honneur étant maintenant l’enjeu de la sécurité sans faille sur ce garçon et qu’il ne saurait y manquer sans qu’il lui en coûte à lui et sa famille.

***/***

La fin du discours impérial donne droit à une ovation respectueuse, comme seul la préséance et la tradition toujours aussi fortement ancré dans les mœurs de cette population intransigeante sur les codes de la vie en société, peut en occasionner.

La princesse Masako rejoint alors en souriant le jeune garçon et son ami toujours assis, elle est suivie par ce qui doit être l’équivalent dans ce pays de dames de compagnie ou d’amies confidentes.

C’est en Français qu’elle s’adresse alors à eux, avec un fort accent qui fait sourire le petit rouquin et la trouble fortement de son regard vert et perçant comme elle n’en avait encore jamais vu jusque-là.

- Excusez mon beau père, mais il n’a jamais su faire court dans ses discours en public.

- T’inquiète ton altesse !! J’avais le cul bien calé, pas comme ceux qui ne doivent plus sentir leurs guiboles à l’heure qu’il est ! Hi ! Hi !

Émile a les yeux ronds de honte.

- Allons Florian !! Contrôle ton langage !! Tu n’es pas avec tes copains là !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (102/134) (Australie) (Agence de la DBIFC)

« Dans le bureau de la direction »

- Nous resterons longtemps ici ?

- (Franck) Nous venons à peine d’arriver Thomas !! J’avais prévu que nous resterions au minima la semaine, les dernières coupes pour Ming vont se terminer et il y a des démarches commerciales en cours assez importantes qui requièrent ma présence. De plus nous devons mettre en route notre nouvelle stratégie d’achat de terrains et où mieux qu’ici trouverons-nous autant d’espaces boisés à acquérir !!

- Ah !!

Franck observe le grand blond qui maintenant est devenu plus qu’un ami, presque un fils qu’il n’a jamais eu et comprend subitement pourquoi il n’a pas l’air heureux d’être là.

- Oh toi !! Tu t’inquiètes pour Florian, ose dire le contraire ?

Thomas esquisse un faible sourire.

- Je n’aime pas le savoir seul si loin de tous ses amis.

- Et de toi !!

- Aussi oui !!

- Hum !! Et tu comptes encore faire cette trombine pendant les deux prochaines semaines si je te comprends bien ?

- Je n’y peux rien si je m’inquiète pour « Flo ».

Franck s’assoit à son bureau, l’air de chien battu de Thomas l’affecte plus qu’il ne veut bien le montrer et une idée germe rapidement, lui ramenant très vite le sourire.

- Cette semaine je voulais que tu développes tes connaissances sur les négociations de nouveaux contrats, te sens-tu capable de prospecter seul afin de démarcher de nouveaux clients potentiels ?

- C’est en forgeant qu’on devient forgeron, pas vrai ?

- Exact mon garçon, l’adage est un peu éculé mais l’idée reste bonne.

Franck déplie une carte du monde, prend un feutre et encercle de vastes zones d’un trait fort, d’autres en pointillés et enfin, visiblement satisfait de lui s’adresse de nouveau à Thomas.

- Très bien !! Les zones que j’ai cerclées sont celles où nous avons déjà des comptes, celles en pointillés sont les nouvelles zones que nous sommes venues renforcer par des contrats d’achat de matières premières ainsi que de ventes de coupes à de futurs clients potentiels mais déjà en de bonnes voies d’aboutir, suite aux fréquentes visites de nos représentants.

- Qu’attends-tu de moi ?

- J’aimerais que tu choisisses une des zones libres et que tu t’essaies aux premières démarches commerciales que tu mèneras seul, il y a de grandes chances que ça ne rapporte rien et même que tu te plantes lamentablement, mais ça aura au moins le mérite de te faire les dents. Nous ferons ensuite le point de ce qui a cloché pour que ça te serve d’expérience par la suite.

- Tu me demande d’aller seul dans un pays où nous n’aurions pas déjà un comptoir ?

- Wouah !! Fais gaffe mon gars sinon tu vas virer au brun ! Hi ! Hi !

Thomas sourit à cette pique amicale.

- Mon dieu qu’il est drôle !!

Le grand blond se penche sur la carte, son cœur s’accélère brusquement quand il comprend enfin la portée des paroles de son patron et que devant lui se tient un chapelet d’iles qu’il connait bien pour y avoir passé plusieurs heures sur internet, rien que pour savoir où se trouve en ce moment son chéri.

Il prend à son tour le feutre et d’un geste sûr de lui rature la zone tout en surveillant du coin de l’œil son patron, son sourire enjoué lui fait alors comprendre que c’était bien là le but de toute cette histoire.

Thomas se retourne vers Franck avec les yeux brillants d’une joie dévastatrice pour celui qui prend sans s’y être préparé ce regard de pleine face, Franck sent un long frisson lui remonter l’échine devant les iris d’un bleu si pur, presque irréelle de ce garçon dont la joie avive encore plus la beauté de son visage aux traits parfaits.

- Merci !! Merci ! Merci ! Merci ! Mille fois merci !!

- Et bien que de bonheur tout d’un coup ? Je retrouve le Thomas que je connais et je préfère de loin celui-là à celui de tout à l’heure.

- Je fais comment pour y aller ?

- Tu te débrouilles, c’est aussi le but de ton apprentissage et je ne doute pas que pour retrouver Florian ça ne te pose un problème.

Thomas va pour quitter le bureau quand il se retourne amusé de l’idée qui vient juste de lui traverser l’esprit.

- J’aurai le droit à un pourcentage sur mes nouveaux clients ?

Franck surpris reste un instant comme figé, son visage fini par retrouver une expression normale quand un sourire amusé le prend soudainement.

- Et bien dit donc !! Je vois que ça rentre plus vite que je ne le croyais, entendu !! Pour commencer nous allons y aller tranquille, disons un pour cent de la marge nette.

- Ok !! C’est cool !!

- Mais a une condition toutefois !! Il faudra me prouver que Florian n’aura pas joué un rôle dans la prise de marché, sinon ça ne comptera pas. Prends une carte gold de l’entreprise pour tes frais et surtout n’oublie pas les justificatifs, ils te seront demandés par le service financier à ton retour.

- J’ai vraiment carte blanche alors ?

- Bien sûr !! N’oublie pas que tu seras très bientôt le grand patron !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (103/134) (Kyoto) (Premier jour)

« Début d’après-midi, réunion informelle des chefs d’états avant le début des discutions prévu le lendemain matin »

Par petits groupes fortement disparates, les chefs d’états ou leurs représentants, tiennent des mini conférences afin d’essayer avant l’heure de connaitre les positions que prendront leurs alliés et ceci pour leur glisser en toute « innocence » ce qu’eux aimeraient faire voter ou non des prochaines propositions.

Beaucoup sont quand même surpris d’y voir autant de grands de ce monde s’étant déplacés en personne, alors que rien dans ce congrès plus qu’un autre, ne serait-ce le rapprochement certain d’avec le précédent Français, n’affiche quoi que ce soit d’exceptionnel qui répondrait à leurs curiosités.

Malgré tout, ils remarquent bien que ceux qui d’habitude se font représenter, se pressent étrangement autour de celui-ci et cherchent à engager amicalement la conversation avec lui.

C’est bientôt si évident que beaucoup commencent à se demander ce qu’ils peuvent bien manigancer dans leurs dos et c’est très vite un attroupement dans le coin du salon où se trouve les personnalités les plus importantes de la délégation Française, alors que le président américain justement sert la main à son homologue Français en engageant la conversation.

- Bon voyage dear friend ? (Bon voyage cher ami ?)

Le président avec une poignée de main amicale.

- Very good, Yes! And you my dear George? (Très bon, oui ! Et vous mon cher

George ?)

- It can go! But tell me? I learned your recent trouble with the FSB! (Ça peut aller ! Mais dites-moi ? J’ai appris vos récents démêlés avec le FSB !)

- I do not think that the place either indicate to talk about it, don't you think dear friend? (Je ne pense pas que l’endroit soit indiqué pour parler de ça, vous ne pensez pas cher ami ?)

Le président Bush observe autour de lui, semblant chercher quelqu’un de précis.

- But or so is this boy who stirs so much lust of our dear Vladimir? (Mais où est donc ce garçon qui attise autant la convoitise de notre cher Vladimir ?)

Jacques sourit en pensant très fort « Nous y voilà », il regarde également autour de lui en faisant l’étonné.

- It should be here yet! Oh no! Or do I head! It must certainly end done with his imperial Highness. (Il devrait être ici pourtant !! Ah non !! Où ai-je la tête !! Il doit certainement terminer de dîner avec son altesse impérial.)

- I hope that you will present me it dear friend, after all you owe me well it. (J’espère que vous me le présenterez cher ami, après tout vous me devez bien ça.)

- It's going to be ! (Ça va de soi !!)

***/***

« Pendant ce temps-là »

- Qu’est qu’on fait maintenant ?

- Je pense qu’on doit aller rejoindre les autres.

- Dans cette tenue ! Hi ! Hi !

Emile regarde Florian avec amusement, il doit néanmoins reconnaître qu’il en jette quand même dans ces nouveaux vêtements et certaines demoiselles de compagnie de la princesse ne s’y sont pas laissées tromper, déjà au moment du déshabillage quand son jeune ami s’est retrouvé quasiment nu devant elles.

Émile pourtant pas porter à regarder l’intimité des garçons, n’a pu manquer cette excroissance des plus révélatrices et aux petits ricanements féminins autour de lui, qu’elles aussi n’étaient pas dupe de l’entrejambe avantageux du jeune homme.

C’est à table quelques temps plus tôt que Florian pendant la conversation, avait laissé sous-entendre qu’il aimerait revêtir une de leurs tenues traditionnelles et que l’empereur en personne avait donné aussitôt les ordres pour qu’il lui en soit apporter une.

Le voilà donc en parfait « petit » samouraï avec le casque qui lui cache entièrement sa chevelure rousse et l’effet sur Florian est tout autre que celui auquel le député s’attendait, loin de ressembler à un clown ce à quoi il s’était préparé mais tout au contraire cette tenue le rend encore plus attirant, en faisant ressortir encore plus ses yeux verts sur son visage angélique.

- Elle te va très bien, tu devrais la garder pour te montrer en public.

- Bonne idée ça « Mimile » !! Comme ça je reste incognito ! Hi ! Hi !

- Hum !! Pas vraiment, non !! Tu n’as qu’à regarder autour de toi et tu verras que c’est plutôt le contraire.

Émile voit le jeune homme observer les gens autour de lui avec attention.

- J’ai encore l’air d’un clown, c’est ça ?

- Pas du tout je t’assure mon garçon, je dirais même que c’est le contraire.

- Pourquoi ils me zieutent comme ça alors ?

- Comme si tu ne le savais pas !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (104/134) (Kyoto) (Premier jour)

- Parce que je devrais ??

- Tu es un très beau garçon Florian, on a déjà dû te le dire et ces vêtements te rendent encore plus attirant, tu n’as qu’à voir toutes ces jeunes filles qui te regardent.

- Faudra que je me montre comme ça à mon « Thom-Thom » alors !!

Emile sourit, comprenant bien qu’il n’y a aucune place de libre dans le cœur de Florian et que toutes ses œillades féminines portées sur lui ne lui font ni chaud ni froid, ses pensées étant exclusivement portées vers ce fameux Thomas qu’il espère rencontrer un jour rien que pour voir à quoi il peut bien ressembler.

Ça lui rappelle Baptiste l’ami de son fils et Émile sourit encore plus, le jeune homme lui ayant fait une très forte impression et il ne doute pas un instant que ce fameux Thomas soit de la même trempe pour avoir réussi l’exploit de prendre Florian dans ses filets.

- Tu vas le faire pâlir de jalousie ! Hi ! Hi !

- Pourquoi veux-tu qu’il soit jaloux ? Il n’y a aucune raison tu sais.

- Un autre garçon pourrait faire comme ces demoiselles et s’intéresser à toi, qui sais ?

- Tu crois que c’est ça qui le rendrait jaloux ?

- Le mot jalousie vient de là Florian, il n’est pas toujours ressenti consciemment et même souvent, sans qu’il y est de réels raisons pour ça.

- En tous les cas entre Thomas et moi, ça ne risque pas d’arriver crois-moi !! Nous avons une entière confiance l’un envers l’autre et jamais rien ni personne ne viendra y changer quoi que ce soit. Bon !! Je vais faire comme tu dis et rester dans ses vêtements, allons plutôt voir ce que font les autres.

***/***

« Dans le salon de réception »

Vladimir depuis un long moment, discute avec son homologue chinois et il cherche à comprendre pourquoi il n’a pas pris son parti lors de son conflit avec le prince Hassan.

« Conversation traduites par leurs traducteurs respectifs, en Français pour une meilleure compréhension »

- Je ne m’attendais vraiment pas à un tel manque de soutien venant de ta part.

- Je ne pouvais pas agir autrement, tu as été beaucoup trop loin cette fois ci en supprimant cet ambassadeur et en faisant croire à cet enlèvement.

- Tu es sûr qu’il n’y avait pas d’autres raisons ?

- Comme quoi par exemple ?

- Le garçon auquel je m’intéressais par exemple ?

- J’ignorais qu’il existait !! Je ne l’ai appris que très récemment et c’est d’ailleurs en grande partie la raison de ma venue ici.

- Ah oui !! Et qu’as-tu appris sur lui ?

Xi Jinping plisse les yeux d’intérêts soudains.

- Certaines choses qui si elles sont avérées, devraient ouvrir de nouveaux horizons et je ne tiens pas à ce que mon pays passe à côté par manque d’intérêt alors que d’autres vont en saisir l’opportunité.

Vladimir est surpris d’un tel langage sortant de la bouche de cet homme qui tout comme lui mène son pays à bout de bras, sans fioritures et surtout avec un manque certain d’humanité.

- Nous pourrions une nouvelle fois collaborer comme par le passé ?

- Que proposes-tu ?

- De mettre nos renseignements en commun et ensuite de prendre la décision qu’il conviendra en connaissance de cause.

- Et se mettre à dos le reste du monde ?

- Ce sont de bien grands mots !! Qui a entendu parler de ce garçon jusqu’à présent, tu peux me le dire ?

- Ne serais ce déjà tout ceux qui n’ont pas pris ta défense contre l’émir Hassan, tu rajouteras encore ceux avec qui nos relations sont tendus et tu t’apercevras que ça commence à faire du monde.

- Ne mélangerais-tu pas tout par hasard ? Quel rapport entre mes relations d’avec l’émir et ce garçon ?

- Tout est lié, ne t’en rends tu pas compte ? Tes services d’espionnages n’ont plus l’air d’être ce qu’ils étaient !! Et d’ailleurs en parlant d’eux, j’ai entendu dire que tu avais subi de grosses pertes dernièrement.

- C’est juste un mauvais passage, le temps de faire la transition d’avec leur ancien patron qui n’était pas à la hauteur de mes espérances.

- Hum !! Pour revenir à notre présence ici tous les deux, qu’attends-tu toi de ce congrès ? Tu n’es pas venu toi non plus ici par hasard et comme je sais que tu n’en as rien à faire du réchauffement de la planète, permets-moi de te poser une nouvelle fois la question. Que viens-tu faire ici ?

Vladimir hésite à répondre ne sachant pas exactement jusqu’où vont les renseignements de Xi et ne voulant pas non plus lui avouer qu’il s’était peut-être laissé avoir dans une énorme tromperie dans laquelle il ne sortira pas indemne.

- Je viens chercher des réponses et ensuite je mènerai la politique qui me semblera la plus adapté.

- Au risque d’un conflit international ?

2eme année avant Pâques 3ème partie : (105/134) (Kyoto) (Premier jour)

Vladimir sarcastique.

- Depuis quand crains-tu ce genre de chose ? Venant de toi la question est des plus inattendue avoue le !! Nos deux pays sont trop puissants pour que quelqu’un ose même en pensée risquer de venir s’y frotter, tu connais aussi bien que moi ce qu’il en découlerait comme catastrophe et pas un pays n’osera faire le premier pas contre nous, tout au plus aurons-nous à subir quelques diatribes mais ce ne seront toujours que des paroles. L’économie actuelle ne peut se passer de faire du commerce avec nous sans qu’elle ne s’écroule comme un immense château de carte.

Xi Jinping soudainement amusé.

- C’est une conversation plutôt inattendue tu ne trouves pas, partie sur le simple fait de la curiosité envers un jeune homme et qui nous amène dans une perspective de guerre mondiale, c’est poussé un peu loin les choses mon ami.

- Que proposes-tu alors ?

- De faire tout simplement ce pourquoi nous sommes venus, vérifier de visu ce qu’est exactement ce gamin qui défraie actuellement tous nos rapports d’experts. J’attends pour ma part une synthèse de l’enquête que mes services effectuent en ce moment même en France avant de songer à toute action quelle qu’elle soit. En attendant, j’ai bien l’intention de me faire une idée par moi-même et je te conseille d’en faire autant de ton côté, tout en surveillant de près ceux qui comme nous s’intéressent à cette question.

Les deux hommes d’état restent un moment dans leurs pensées respectives, sachant bien qu’aucun d’eux n’a lâché une seule information sur ce qu’il connait ou croit connaitre.

La foule commence à se rendre vers la grande salle du congrès où chaque pays va y faire son discours d’intention dont les idées seront mises aux voies après de longues et âpres délibérations lors de la décision finale qui clôturera ce énième rassemblement.

Chaque délégation rejoint sa place attitrée et c’est en se retrouvant quasiment seuls dans le salon, que Vladimir et Xi Jinping décident à leurs tours d’aller prendre place.

Les longues présentations commencent alors, de longues heures interminables pendant lesquelles chacun se présente et amène sa pierre à l’édifice qu’ils veulent construire en sachant très bien qu’il sera encore une fois difficile, voire impossible de concilier les intérêts de chacun à la survie de tous.

Le président Français amène à son tour la position de son pays ainsi que les diverses propositions qu’il compte mettre aux voix, il présente ensuite ses collaborateurs comme l’ont fait tour à tour chacun des chefs d’états ou représentants passés avant lui.

Bizarrement depuis qu’il a pris la parole, l’assemblée semble beaucoup plus silencieuse et attentive, laissant à penser que beaucoup plus de nations qu’il n’aurait pu le croire connaissaient la particularité qui a fait se déplacer les grands de ce monde.

Les paroles du président Français revenu sur le podium après la présentation de son staff, comme pour celles qui ont précédé, sont reçues dans chaque oreillette dans la langue natale de la personne en recevant la traduction.

- Je tenais à vous présenter moi-même mesdames et messieurs, la dernière personne venue avec moi pour représenter la France et qui à ma demande a accepté de m’assister lors de ce congrès. Pourquoi allez-vous penser ? Tout simplement parce que cette personne n’est pas quelqu’un d’habitué à ce genre de réunion, son jeune âge risque d’en surprendre plus d’un d’entre vous et je tenais à vous en avertir, ne vous fiez surtout pas à sa jeunesse car ce garçon possède une maturité que son âge ne laisserait pas à penser. Président directeur général de la DBIFC que beaucoup d’entre vous connaissent ou en ont entendu parler, président directeur général d’un consortium pharmaceutique réputé internationalement, docteur en médecine pluridisciplinaire aux diplômes acquis tout dernièrement avec mentions et enfin chercheur en biologie appliquée et en génie militaire, venant de mettre au point une bithérapie sur la maladie d’Alzheimer qui sera commercialisé dans les prochaines semaines.

Une rumeur enfle dans la salle, les paroles qu’ils entendent étant tellement incroyables qu’elles font l’effet d’une bombe, certains mêmes rentrants directement en contact avec leurs traducteurs pour s’assurer qu’il n’y a pas d’erreurs.

Le président attend que le silence revienne pour poursuivre.

- Vous avez très bien entendu, il n’y a aucune erreur d’interprétation de mes paroles et je ne vous demande que de le laisser se présenter à vous, ensuite il répondra à toutes vos questions tant qu’elles resteront dans la perspective de ce congrès. Florian !! Viens mon garçon !!

Un silence plombe soudainement la salle, chacun attendant l’arrivée de cette personne annoncée avec autant de verve ; les têtes se tournent dans tous les sens pour chercher parmi eux, celui qui va se lever pour rejoindre le podium.

Jacques commence à s’agiter et réitère sa demande d’une voix forte.

- Florian De Bierne !!!

- ……………

Un rire énorme, gigantesque même, venant de toute l’assemblée éclate alors quand le président sursaute d’un coup en sentant une main lui taper sur l’épaule, qu’il se retourne surpris pour se retrouver devant un tout jeune garçon lui arrivant aux épaules, vêtu en costume de samouraï et qui lui sourit, les yeux flamboyants.

L’aspect qu’il dégage alors met à mal les paroles précédentes du représentant de l’état Français quant à son extrême maturité et encore pire après qu’il ait prononcé sa première phrase d’un ton rieur.

- Crie pas comme ça papy !! Tu vas nous faire un infarctus ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (106/134) (Kyoto) (Premier jour)

Victor et Joseph se regardent avec les yeux remplis de larmes, leurs rires les faisant pleurer en se pliant en deux des douleurs que leur remontent leurs abdominaux mis à rudes épreuves sur ce coup-là, ils ne s’attendaient vraiment pas de l'entrée sur scène de Florian de cette façon si peu protocolaire.

La salle explose littéralement de rires devant autant d’aplomb et de désinvolture, beaucoup même commencent à chercher du regard avec inquiétudes où peuvent bien se trouver les toilettes, étant donné leurs âges pour la plupart avancés et les problèmes de prostates qu’ils rencontrent.

Tous les médias présents dans la salle braquent vers lui qui son micro, qui sa caméra et s’essaient à leurs tours de garder suffisamment de sérieux pour enregistrer ce qui certainement fera un scoop dans les journaux télévisés du monde entier.

Loin de prévoir tout comme ceux qui assistent en live à la scène qui se passe sous leurs yeux et qui est très éloigné de ce à quoi ils pouvaient s’attendre d’une telle réunion.

Un premier homme se lève dans la salle et prend la parole, tentant de garder le contrôle d’une voix qui ne demande qu’à partir dans les aigues, encore prise dans un fou rire à peine contrôlé.

- Etes-vous vraiment celui dont monsieur le président Chirac vient de vanter tant de mérites ?

- Comment ça ?

- Il faut être d’une extrême intelligence pour obtenir autant de diplômes à votre âge !

Florian prend alors sa tête de gogol primaire en louchant outrageusement et d’une voix digne d’un trisomique atteint au dernier degré.

- Pourquoi ? Ça ne se voit pas !!

Un tsunami déferle alors dans la salle, les rires en font trembler les vitres et ce n’est plus pendant les longues minutes qui suivent que glapissements de personnes cherchant désespérément à respirer en se tenant à deux mains, qui le ventre, qui les côtes, sous les spasmes de contractions douloureuses envoyés par leurs muscles noués.

Les traducteurs ont tous le nez collé à la vitre des petites salles où ils sont censés être au calme pour exercer leur métier sans que rien ne viennent les perturber, eux aussi ont les visages marqués par ce à quoi ils assistent et qui est loin de ce à quoi ils avaient été préparés.

Tous ou presque ferment les yeux pour ne plus voir le jeune samouraï au visage et à l’allure tellement expressifs, un semblant de calme revient alors, aussitôt mis à profit par beaucoup pour se diriger rapidement vers les toilettes.

Le président resté près de Florian, lui glisse à l’oreille en tentant vaille que vaille de garder son sérieux.

- Et bien mon garçon !! Voilà une entrée qui n’a pas fini de faire couler de l’encre.

- C’était pour mettre l’ambiance ! Hi ! Hi ! C’est certain que maintenant ils seront plus disposés à écouter les choses sérieuses et qu’ils verront je l’espère d’un autre œil ce pourquoi ils sont venus.

- Dans ce cas je te laisse, j’ai comme qui dirait moi aussi une petite envie à soulager.

***/***

« Dans la salle »

Que ce soit côté américain, russe, chinois ou autres, les dirigeants de ses grandes nations dévorent des yeux celui pour qui ils ont fait le déplacement, du moins pour certains d’entre eux et ce n’est pas son entrée en scène qui va leur ôter l’énorme curiosité qu’il leur inspire.

Aucun d’eux ne s’attendait à découvrir un énergumène pareil et tous ne souhaitent plus qu’une chose, se retrouver en sa présence pour mieux comprendre ce qui fait de ce garçon qu’il soit aussi précieux pour son pays.

Ils commencent malgré tout à en percevoir certaines facettes dans sa façon d’être et le ressenti qu’ils en ont après cette apparition des plus inhabituelles qu’il soit, conscients de l’attirance qu’ils éprouvent déjà pour lui alors qu’ils n’en connaissent encore pour le moment pas grand-chose.

L’affection est le premier qualificatif qui leur vient pour la plupart à l’esprit et qu’ils éprouvent chacun à leur façon, suivant leur culture, leur sexe, leur âge et leur éducation, c’est cette affection que ce jeune homme leur inspire dès qu’ils posent un regard sur sa silhouette fine et ses grands yeux qui même du plus éloigné qu’ils se trouvent, les marquent comme un fer rouge.

De grands yeux éclatants qui lui dévorent le visage, cernés de taches de rousseur qui le rendent incroyablement attirant et d’une beauté gracile mais à la masculinité incontestable, les femmes en étant plus sensibles que beaucoup des hommes, ne peuvent d’ailleurs pas en détacher leur regard et ce sont ces sentiments pour certaines maternels et pour d’autres d’un ordre plus intime encore, qui les font frissonner et se frictionner inconsciemment les bras avec leurs mains pour tenter de sortir de cette torpeur émotionnelle qui les a pris soudainement.

Petit à petit le calme revient tout comme ceux qui avaient quitté la salle, Florian juge le moment opportun pour reprendre la parole et cette fois-ci avec le sérieux qui n’aurait jamais dû le quitter, mais qui lui a permis de prendre cet ascendant qu’il ressent maintenant sur toutes ses personnalités importantes.

- Bien !! A mon tour de vous exposez mon projet dans les grandes lignes, nous aurons tout le temps pendant ces prochains jours pour y revenir en détail et s’il y a des questions, je me ferais un plaisir d’y répondre.

Un homme dans la salle se lève en prenant le micro placé devant lui.

- Is it true that you speak several languages, young man? (Est-ce vrai que vous parlez plusieurs langues, jeune homme ?)

- Thats right Mr indeed! (C’est exact en effet monsieur !)

2eme année avant Pâques 3ème partie : (107/134) (Afrique) (Gauthier)

Le véhicule bringuebale dans tous les sens en suivant les ornières de la piste, André tient la main de son petit-fils Gauthier qui encore une fois s’est replongé dans son monde où il n’y a nulle place pour ceux qui le côtoient dans la vie réelle.

La décision a été vite prise de faire ce voyage et André a été beaucoup aidé pour qu’il puisse se faire le plus tôt possible, Florian lui ayant assuré qu’il permettrait à Gauthier de remettre une bonne fois pour toute, les pieds dans la réalité.

Une énorme croix rouge peinte sur le vieux bâtiment qui apparait au loin, le fait soupirer de contentement car les cinq cents kilomètres en voiture lui en ont paru le double et il ne sent plus ses reins, ses cinquante ans commençant à peser sur sa forme d’antan.

Plusieurs personnes sortent du bâtiment, un vieil homme au milieu de deux jeunes autochtones nus ou presque si ce n’est ces étranges bambous ceignant leurs reins et cachant la hampe de leur sexe.

Le père Antoine sourit en accueillant l’homme accompagné du jeune autiste.

- Vous avez fait bon voyage ?

- (André) ne serait-ce la traversée de cette brousse, tout a été parfait.

- Entrez dans la maison si vous le voulez bien, vous pourrez vous reposer dans de confortables fauteuils. Les garçons vont s’occuper de vos bagages.

Taha et Naomé ne se le font pas dire deux fois et emportent les valises de leurs visiteurs, non sans jeter un regard curieux sur le jeune blanc au regard absent qui dodeline de la tête depuis son arrivée.

Le père Antoine s’assoit en face de ses invités, lui aussi observe sans y paraitre le jeune Gauthier et ne serait-ce son expression ou plutôt son manque d’expression, il le trouverait plutôt beau garçon avec ses cheveux bouclés lui faisant comme un casque au-dessus de son visage rond fort agréable à regarder au demeurant.

Ses yeux se reportent sur l’homme, qui visiblement apprécie le confort du siège après son long périple sur la piste cabossée qui mène au dispensaire.

- Vous êtes médecin n’est-ce pas ?

- C’est exact, neurologue pour tout dire.

- Vous connaissez bien Florian il me semble ?

- Bien est un bien grand mot quand il s’agit de ce garçon, disons que nous avons souvent eu l’occasion de travailler ensemble et qu’une amitié très forte s’est mise en place petit à petit, saviez-vous que je lui dois beaucoup ?

Le père Antoine hoche la tête en signe d’acquiescement.

- J’ai entendu parler de votre maladie, je dois dire que le jour où je l’ai apprise mais surtout la façon dont « Flo » lui a trouvé un traitement m’a laissé dubitatif.

André sort de sa poche une petite pochette dans laquelle se trouvent de minuscules sachets, il les montre au père Antoine en souriant.

- Comme dirait Florian, c’est mon antivirus pour mon disque dur ! Hi ! Hi !

- Ce garçon a toujours une étrange façon d’appeler les choses j’en conviens, maintenant le but de votre voyage concerne essentiellement votre petit fils et d’après ce que j’en ai compris, faire revenir auprès des siens celui qui longtemps en a été éloigné.

- J’avoue mon père que je n’ai pas forcement tout saisi de toute cette histoire qui me parait pour le moins rocambolesque.

- D’étranges êtres se sont posés il y a de cela presque dix-huit ans dans cette clairière où tout a commencé, il y a fallu que leurs arrivées coïncident malencontreusement avec le passage de cet avion et que cet accident terrible ait lieu, ne laissant comme survivant qu’un bébé d’à peine quelques mois.

- Florian ?

- Exactement !! Il me fut apporté aussitôt dans un état de brûlure avancée, sauvé miraculeusement grâce à l’aide d’une panthère et d’un tout jeune guerrier Masaï, le père d’un des deux garçons de tout à l’heure. Il y a eu un long moment où je n’ai plus entendu parler de toute cette histoire, jusqu’à il y a un peu plus d’un an déjà et depuis les choses se sont accélérés, mettant mes croyances à rudes épreuves croyez le bien !!

Pendant toute cette conversation entre le prêtre et le chirurgien, Gauthier ne montre aucun signe qui pourrait démontrer qu’il est conscient de là où il se trouve et son esprit n’est connecté à la réalité qui l’entoure que par les automatismes qui lui permettent de survivre dans ce monde où son corps vit et respire mais qui n’est pas ou très rarement celui de ses pensées.

Une connexion se fait soudainement entre l’entité qui y a pris place et la clairière qu’il a quittée depuis qu’il s’est retrouvé bloqué dans un esprit humain après des millénaires passés dans l’espace

***/***

- Nous entends-tu frère ?

2eme année avant Pâques 3ème partie : (108/134) (Afrique) (Révélations)

- Oui ! Je serais bientôt près de vous !

- Nous sentons quelque chose d’étrange dans l’esprit où tu te trouves.

- Le jeune humain est différent ! C’est pour cette raison que j’ai pu quitter Florian.

- Nous avons perçu le changement dans son esprit !! Il connait la vérité sur lui ?

- Il l‘a toujours connu !! Tout du moins son inconscient la connaissait !!

- Comment est-ce possible !! Nous même n’étions pas certains de ce qu’il est en réalité.

- Moi je le savais !!

- Connaît-il les risques ?

- Il les connait, oui !! Je lui ai donné tout notre savoir, ne reste plus pour lui qu’à en tirer ce dont il aura besoin quand le moment sera venu.

- Est-il prêt ?

- Peut-on l’être vraiment ? Nous même le sommes-nous ? L’avons-nous jamais été ?

- Avec toi nous serons assez forts pour l’aider à revenir.

- C’est pour cette raison que je suis revenu.

- Certains de nos frères s’affaiblissent, nous avions besoin de notre catalyseur et te voilà de retour.

- Sont-ils tous là ?

- Tous ceux que nous avons pu retrouver, oui !! Mais il doit encore certainement en rester éparpillés sur cette planète, nous cherchons toujours.

- Avant le prochain couché de soleil je vous aurai rejoint et nous serons plus fort pour les retrouver.

- Que deviendra ce carboné étrange ?

- Florian l’a déjà décidé, il guérira, comment pourrait-il en être autrement ?

- Pourquoi l’appelles-tu comme ça ?

- Parce que c’est son nom !! Tout du moins celui qui a été donné par ses parents au nouveau-né humain dont il occupe le corps.

- Nous savions que ça pouvait se produire, pourtant les chances que tous les facteurs soient présents au même moment étaient plus qu’infimes et toi seul a vu cette possibilité.

- J’ai juste été là au bon moment et c’était la seule qu’il pouvait y avoir !!

- Tu n’as jamais partagé cette information, que ne nous as-tu pas dit pour être aussi affirmatif ?

- J’allais quitter l’enveloppe de cet enfant humain quand c’est arrivé.

- Mais tu ne l’as pas fait ?

- L’instant où j’allais le quitter, il était sans âme et l’instant d’après une autre avait pris sa place, plus forte.

- Rien n’a changé pourtant ?

- Au contraire !! Beaucoup de choses ne sont plus tout à fait ce qu’elles devraient être sur ce monde et c’est là toute sa force, il a réussi l’impossible comprenez-vous ?

- Le changement dans la continuité !!

- Je dirais plutôt se servir de ce qui était pour recommencer une autre existence comme il aurait voulu qu’elle soit.

- Pourra-t-il garder ce choix ?

- Si nous l’aidons le moment venu, oui.

- Pour réaliser cela il devra retourner de là où il vient, quand sera-t-il alors de tout ceci ?

- C’est là où nous devrons être fort, il nous faudra maintenir les choses comme elles sont jusqu’à ce qu’il soit enfin vraiment libre et ensuite mettre toute notre puissance en commun pour le guider lors de son retour.

- Beaucoup de nous y perdront leurs essences !! T’en rends-tu comptes ?

- C’est le prix à payer !!

- Pourquoi devrions-nous nous sacrifier ? Notre existence aussi a son importance !!

- Vous n’avez donc rien compris mes frères !! Serais-je le seul à voir clairement quel a toujours été notre rôle ?

- De quoi parles-tu donc mon frère ?

- De la raison qui nous a fait devenir ce que nous sommes et notre présence en ce lieu à ce moment précis !

- Ce que tu suggères est purement impossible !! Notre existence compte plusieurs centaines de millénaires !! Bien plus ancienne que la vie sur ce monde !!

- La pensée se joue du temps !!

- Nous serions nous aussi….

- Une création de son esprit ? C’est ce que je pense, oui !

***/***

La connexion cesse brusquement, Gauthier redresse la tête, visiblement surpris de se retrouver dans cet endroit pour lui inconnu et sa voix fait sursauter les deux adultes toujours en pleine conversation.

- La clairière m’appelle grand-père !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (109/134) (Paris) (L’erreur)

« Bureau du directeur de la DST, dix-sept heures »

Maurice pose le dossier qu’il étudie et se lève pour se dégourdir les jambes, les affaires en instance lui ont pris toute la journée et le fait que la surveillance de Florian c’est un peu relâché durant l’absence de celui-ci, lui permet de se mettre à jour sur les autres sujets relevant de sa fonction.

Après ce court moment de détente, Maurice va pour reprendre ses occupations quand l’idée lui vient de prendre connaissance des dernières nouvelles que Victor n’a pas dû manquer de lui envoyer du Japon.

Il repousse ses dossiers à l’autre bout de son bureau, en ayant la ferme intention d’en venir à bout avant de rentrer chez lui et allume son ordinateur pour vérifier son courrier dans l’espoir que le rapport journalier lui soit bien déjà parvenu.

Un sourire sur son visage prouve que c’est bien le cas, Maurice prend le fichier et le dépose dans le dossier spécial où un logiciel de sécurité le déchiffre en un temps record.

Il lit alors cette première journée au pays du soleil levant et au fur et à mesure de sa lecture, commence à pousser de petites exclamations, d’abord de surprises puis très vite d’amusement.

- Non !! Et bien il ne perd pas le temps !! Oh le con ! Hi ! Hi ! Fallait s’y attendre venant de lui ! Hi ! Hi !

Les frasques de Florian lui font un bien fou et c’est visiblement ragaillardi qu’il s’apprête à reprendre la routine beaucoup moins amusante de ses derniers jours, quand il aperçoit au coin de son écran le petit sigle lui indiquant que Victor est connecté.

Il clic sur la touche demandant la visioconférence avec lui, attends les quelques secondes nécessaires à la réponse et enfin le visage de Victor apparaît sur l’écran.

- Comment va au Japon ?

- Très bien patron !! Vous avez lu mon rapport ?

- Bien sûr !! Notre comique a déjà fait parler de lui en dirait ?

- Comme vous dites patron ! Hi ! Hi ! Rendez-vous compte qu’en à peine une journée, il est déjà intime avec l’empereur et sa famille, il a aussi fait pisser de rire plusieurs personnalités de hauts niveaux et leur a démontré ses qualités linguistiques.

- Rien que ça !!

- Non patron !! Mais le reste est plutôt intime ! Hi ! Hi !

- Ah oui ??

- Je ne sais pas si je dois patron !!

- Qu’a-t-il fait encore ? Un nouveau petit copain ?

- Non patron !! Je dirai plutôt un ancien et un gros en plus ! Hi ! Hi ! Le gars des services de sécurité nippon qui m’a fait passer le fichier en est encore tout retourné, je suis sûr qu’il aurait aimé être avec Florian à ce moment-là. C’est un jeunot et je crois bien qu’il en est lui aussi à voir la tête qu’il faisait ! Hi ! Hi !

- Tu as ce fameux fichier sur ton pc ?

- Bien sûr patron, je vous l’envoie !! Je vous préviens quand même que ce que vous allez voire est assez surprenant, enfin !! Il ne savait certainement pas qu’il y avait une caméra dans sa chambre et ma foi c’est encore de son âge !!

Maurice commence à comprendre, il télécharge le fichier tout en continuant à prendre des nouvelles plus terre à terre cette fois de cette première journée de congrès.

Un bip l’avertit que le fichier est prêt à être ouvert, un clic sur le lien amène presque immédiatement l’image et Maurice en a vite les yeux qui lui sortent de la tête d’étonnement quand il visualise la manipulation matinale de son petit protégé.

- Oh !!!

Victor qui a suivi les expressions de son patron éclate de rire quand il l’entend pousser son petit cri de surprise.

- Impressionnant pas vrai patron ?? Son copain doit bien s’amuser avec un engin pareil ! Hi ! Hi !

Maurice stoppe le film, n’ayant pas l’envie de jouer au voyeur, en se doutant bien de toute façon jusqu’où a pu mener cette manipulation frénétique.

- Rien ne l’arrête décidément !!

- Faut bien que jeunesse se fasse patron, j’ai l’habitude depuis quelques temps avec mes trois zigotos ! Hi ! Hi ! En plus ils se croient discrets alors imaginez un peu à quoi nous avons droit ma femme et moi quand ils s’y mettent, c'est un vrai stand de tir !!

- J’espère qu’il n’apprendra jamais qu’il a été pris en flag !!

- Justement si patron !! Il a tout raconté à son ami le député, il vous suffit de mettre l’avance rapide ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (110/134) (Paris) (L’erreur) (suite)

Ce que fait de bien entendu Maurice qui écoute scotché les révélations de Florian en prévenant Émile de la façon dont ils sont espionnés, amusé lui aussi de la tête que fait le député en écoutant ses confidences.

- C’est bien lui ça !!

- Comme vous dites patron !! Et sinon chez nous, quoi de neuf ?

- Pas grand-chose si ce n’est le train-train !! J’avoue que c’est reposant après tout ce que nous avons vécus !!

- Vous en avez arrêté d’autres ?

- Hum !! C’est calme aussi de ce côté-là !! Peut-être ont-ils compris ce qu’ils leur arrivaient et qu’ils vont nous laisser tranquille un moment après ça !!

- Et pour Sacha ?

- Pfffff !! Nous ne savons même pas s’il est déjà en France !!

- Depuis le temps ? Ce serait quand même étonnant qu’il n’y soit pas patron !

- Nous montrons les photos à Antoine de tous les nouveaux arrivants correspondant au signalement qu’il nous en a donné et jusque-là ça ne donne rien, il nous faut juste un peu de patience ou alors un faux pas de sa part.

- Tant que Florian est au Japon nous sommes tranquilles patron.

- Je préférerais qu’on le débusque avant qu’il revienne, d’après ce que j’en sais ce gars est encore pire que son prédécesseur, alors imagine un peu si nous n’arrivons pas à le trouver à temps.

- En deux semaines beaucoup de choses peuvent encore se produire patron, nos hommes connaissent leur métier et il va bien falloir qu’il montre le bout de son nez un jour ou l’autre.

- Oui bien sûr !! Mais en attendant il faut rester extrêmement prudent.

- Je dois vous laissez patron, il faut que je retrouve Joseph pour faire le point.

- Tiens oui au fait !! Comment trouves-tu cet homme ?

- C’est de toute évidence un vrai pro patron !!

- J’avais déjà eu l’occasion de le remarquer, mais à part ça !! Crois-tu vraiment qu’on puisse lui faire toute confiance ?

- C’est certain patron !! Il adore Florian et je suis sûr qu’il ne laisserait personne lui vouloir du mal.

- Donne-lui mes amitiés !!

- Je n’y manquerai pas patron, je vous recontacte demain sauf s’il y a du changement entre temps.

- Entendu, bonne journée.

Maurice éteint son pc qu’il repousse plus loin et reprend ses dossiers en cours, il travaille une petite heure de plus jusqu’au moment où une nouvelle affaire l’interpelle et sur le coup le fasse pester, ne comprenant pas ce que ce genre de rapport vient faire sur son bureau.

Il va pour appeler sa secrétaire quand il réfléchit et reprend le dossier en main, quelque chose qu’il ne saurait analyser lui donnant soudainement un certain intérêt.

Le signalement du problème vient d’une banque ayant une agence dans le troisième arrondissement et qui signale aux autorités qu’une grosse somme en francs vient d’y être échangée alors que le rush des transferts s’était fortement calmé depuis quelques temps, surtout en ce qui concerne l'argent liquide en grosses coupures.

Ce n’est pas tant le fait de l’échange qui a alerté Maurice car il sait très bien que ça arrivera encore et que certains bas de laine vont émerger suite à des découvertes tardives ou à des décès de personnes âgées ayant pris l’habitude d’économiser et de ne pas faire confiance au système bancaire.

Ce qui lui a refait prendre le dossier et la description de la personne venue faire cet échange et qui ressemble étrangement à celle qu’en a fait Antoine du fameux Sacha.

Par acquit de conscience, il appelle un de ses hommes et lui donne les instructions nécessaires pour qu’il se rende sur place et essaie d’en savoir plus et pourquoi pas réussir à en faire un portrait-robot si aucune caméra n’a filmé la transaction.

Ce n’est qu’une fois chose faite, qu’il range avec soin son bureau et prend le temps de passer à la déchiqueteuse les papiers qu’il a mis à la poubelle, comme il le fait à chaque fois par pur réflexe de sécurité.

Ce n’est qu’une fois chose faite qu’il retrouve le sourire en pensant à sa famille qui l’attend pour dîner, ainsi qu’à son invité qu’il apprend à apprécier de plus en plus et qu’il considère maintenant comme un membre à part entière de sa famille.

***/***

Sacha referme la trappe dans le plancher du salon après y avoir ranger l’importante somme d’argent qu’il a été cherché à la banque, il peste encore sur la découverte qu’il a fait une fois rentré de la consigne quand il s’est aperçu que les liasses de billets n’avaient plus cours mais qu’heureusement il pouvait encore aller librement les échanger à n’importe quel guichet.

Il lui a fallu traverser presque la ville pour trouver une succursale suffisamment petite pour que le risque soit minime que des caméras y soient installées et il a pris soin dès l’entrée de montrer le moins possible de son visage, seul la femme au guichet pourrait éventuellement le reconnaître.

Maintenant il fait entièrement confiance dans la formation qu’il a eu et qui lui permet de passer assez facilement inaperçu en employant des expressions neutres qui n’arrêtent pas le regard, seul l’importance de la somme lui a fait faire la grimace mais il a préféré toutefois prendre ce risque plutôt que celui de revenir plusieurs fois à la charge, ce qui multiplierait pour lui le danger de se faire repérer.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (111/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

« Dix-huit heures »

La grande salle se vide petit à petit une fois les présentations faites et il se dégage déjà dès ce premier jour deux clans évidents, entre ceux peu nombreux qui veulent vraiment une politique de changement et ceux beaucoup plus nombreux qui préfèrent une fois encore se mettre des œillères afin de pouvoir continuer à polluer tout leur soûl sans restriction comme par les années passées.

Maintenant il est évident aussi que quelque chose a changé, encore trop diffus pour être identifiable à coup sûr mais cette atmosphère s’est créé directement après l’intervention de la délégation Française et surtout celle du jeune homme en ayant clôturé la prise de paroles.

Le fait qu’il ait répondu directement et pendant presque deux heures à toutes les questions dans la langue natale de ceux ou de celles qui les lui ont posés, ensuite certains éléments de réponse qu’il leur a faits prouvant combien il tient particulièrement bien son sujet, ont commencé à en faire réfléchir quelques-uns qui repartent avec beaucoup plus de questionnements en tête qu’ils auraient pu penser s’en poser un jour.

Émile reste collé à Florian comme on le lui a demandé et regarde chaque personne qui les serre de trop près comme un ennemi potentiel, au point que Joseph doit intervenir afin de le mettre en garde sur le fait que tout le monde commence à l’observer d’un drôle d’œil.

- Relaxe monsieur le député !! Vous prenez votre mission un peu trop à cœur.

- Je ne peux pas m’en empêcher, comment voulez-vous reconnaître un ami d’un ennemi dans toute cette foule hétéroclite ?

- Laissez jouer votre instinct !! Le danger se ressent toujours quelques secondes avant qu’il n’arrive, c’est là qu’il vous faudra être prudent.

Émile d’un ton se voulant sarcastique.

- Je n’ai pas eu votre formation !!

Joseph avec le sourire.

- Pour arriver à un poste tel que le vôtre, nul doute que vous connaissez suffisamment la nature humaine pour vous faire une opinion au moins aussi bonne que la mienne de toutes ces personnes que nous côtoyons ici.

- Comme celui qui approche de nous en ce moment en faisant croire qu’il n’en est rien ?

Joseph sans même se retourner pour voir de qui Émile fait allusion, lui répond d’une voix assurée.

- Celui-là ne devrait pas poser de problèmes vous verrez !!

***/***

Xi Jinping en effet s’approche lentement mais sûrement vers le jeune rouquin et son accompagnateur qu’il prend pour un garde du corps, au vu des façons très particulières qu’il a à dévisager chaque personne s’approchant de trop près du jeune garçon.

Sa curiosité depuis que le garçon a pris la parole est à son paroxysme et rien ne le ferait reculer de l’envie qu’il ait d’en savoir plus en allant lui parler en personne.

Ce n’est qu’une fois presque en contact, qu’il l’interpelle d’une voix amicale afin de ne prendre aucun risque avec l’homme visiblement nerveux qui l’accompagne.

- 弗洛里安 吗?我一个朋友的明祖 ! (Florian De Bierne ? Je suis un ami de Ming Tsu !)

Je me retourne et reconnait aussitôt mon interlocuteur comme étant celui qui gouverne à un quart de l’humanité, je me tourne vers lui en attendant qu’il s’approche suffisamment pour qu’il ne soit plus nécessaire de s’exprimer d’une voix forte pour être entendu.

- 它也是我的朋友 ! (C’est également mon ami !)

- 我知道你 强友好 关系,我 们可以面对面交谈吗? (Je suis au courant de vos forts liens

D’amitié, pourrions-nous avoir une conversation en tête à tête ?)

- 我受 宠若惊你,想要跟我一样的年轻人,你看到的荣誉 ! (Je suis flatté qu’un homme tel que vous veuille parler avec un jeune homme tel que moi et vous m’en voyez honorer !)

Xi Jinping reconnait dans ses paroles l’éducation de ce garçon qui en plus d’en parler sa langue sans aucun accent, en connait les formules de politesses.

- 如果您同意,荣幸地将我 ! (L’honneur sera pour moi si vous acceptez !)

Je m’incline poliment.

- 如果你想要跟着我,我知道一个房 间或我们会安静。你想让我们单独 去那里,或我的朋友可以它我 们伴随吗? (Si vous voulez bien me suivre, je connais une salle où nous serons tranquilles. Souhaitez-vous que nous y allions seuls ou mon ami peut-il nous accompagné ?)

- 你可以做你 认为是最好、 认识只是这次讨论将没有什么正式的年轻人和是因为强烈的好奇我的朋友

说到你的明字造成我。 (Faites comme vous pensez être le mieux, sachez juste jeune homme que cette discussion n’aura rien d’officiel et n’est due qu’à la forte curiosité que les paroles de mon ami Ming en me parlant de vous m’ont occasionnée.)

Xi Jinping croit bon de préciser en se tournant vers Émile.

- 我保 证您的安全,有没有需要保镖。 (Je vous garantis votre sécurité, nul n’est besoin d’un garde du corps.)

Émile qui bien sûr n’a absolument rien compris à la conversation, voit soudainement Florian se tourner vers lui avec un air visiblement amusé.

- Qui a-t-il de si drôle ?

- C’est Xi !! Il te prend pour James Bond ! Hi ! Hi !

2eme année avant Pâques 3ème partie : (112/134) (Afrique)

Okoumé vient d’arriver au dispensaire où il retrouve avec un plaisir évident les personnes qui y vivent, ses souvenirs d’enfance remontant alors comme à chaque fois dans sa mémoire et lui amenant un calme et une félicité loin des tracas de la tribu.

Le père Antoine l’attend devant la porte de son bureau et le prend dans ses bras comme s’il était encore l’enfant blessé de leur première rencontre il y a de ça bien longtemps, enfant terrifié alors d’être mis en présence d’hommes blancs.

- Tu as entendu mon appel Okoumé, mais n’est-il pas trop tard pour aujourd’hui d’aller jusqu’à la clairière ?

- Ça avait l’air urgent mon père !

- Entre que je te présente la personne qui doit si rendre sans tarder et surtout ne soit pas surpris quand tu seras face à lui, il n’est pas comme toi et moi.

- Qu’a-t-il de si différent mon père ?

- Physiquement rien ! Mais son esprit reste enfermer dans sa tête et ses yeux te sembleront vides de vie le plus souvent.

- Nous avons déjà eu de tels enfants mon père !! Nos dieux les rappellent très vite à eux.

- Dans notre culture ils vivent leurs vies en marge de la société, bien souvent dans des établissements spécialisés.

- Pourquoi alors est-il ici mon père ? Ne devrait-il pas plutôt être près des siens ?

- Il le devrait en effet, sauf qu’il a rencontré Florian et qu’un transfert inattendu s’est produit.

- Vos paroles manquent de clarté père Antoine !!

- Tu sais qu’une des entités de la clairière n’a pu jusque-là retrouver ses frères ?

- Celle qui partage l’esprit de cheveux de feu ?

- Partageait devrais tu plutôt dire car depuis quelques jours elle est dans la tête de ce jeune garçon et elle demande à retrouver les siens pour le libérer.

- (Okoumé) Le dieu est dans sa tête !!!

- On peut dire ça comme ça en effet et il semble important qu’il retrouve ses frères dans les plus brefs délais, apparemment les choses évoluent très vite depuis quelques temps et même si ma compréhension n’est pas totale sur les causes de tout ceci, je ressens l’urgence qu’il soit mené là-bas au plus vite.

- Je l’emmènerai donc sans perdre de temps mon père.

Les deux hommes entrent dans la pièce où André et Gauthier attendent tranquillement assis chacun sur un siège, André se lève vivement quand il aperçoit le chef Massaï et son cœur bat à tout rompre devant l’inquiétante apparence de cet homme quasiment nu, au corps couvert de peintures lui donnant un air des plus terrifiants pour quelqu’un comme lui qui n’est pas préparé à une telle rencontre.

Gauthier se lève à son tour et vient prendre la main d’Okoumé, son geste surprend autant son grand père que les deux hommes qui se regardent l’air étonné.

Gauthier parle d’une voix grave inhabituelle pour un garçon de son âge.

- Mes frères m’appellent ! Conduis-moi !!

Okoumé se sent entrainer en dehors de la pièce et sans plus une parole, prend la route d’un pas rapide suivit par ce jeune garçon étrange.

Gauthier suit sans effort la foulée du chasseur, les kilomètres les séparant de la clairière sont très vite parcourus et ce n’est qu’en vue des arbres torturés que leurs foulées ralentissent pour stopper net à l’entrée de la trouée d’arbres, le soleil commençant à disparaitre derrière la cime des plus hauts végétaux.

Gauthier se tourne vers Okoumé, son corps ne ressentant visiblement pas la fatigue de la course et c’est de la même voix étrange qu’il s’adresse à son guide comme s’il l’avait toujours connu.

- Tu dois rester ici à attendre que le jeune humain revienne, reconduis-le près des siens sans tarder ni t’étonner du changement qu’il y aura en lui. Sache qu’il sera guéri mais qu’il n’aura plus la même résistance à la fatigue, tu devras aller à son rythme pour le retour.

- Qu'en est-il de l’enfant que j’ai ramené au dispensaire il y a des lunes, maintenant que tu n’es plus en lui ?

- N’aie aucune inquiétude pour Florian, il a atteint sa plénitude mentale et n’a plus besoin de ma présence.

- Est-il un dieu lui aussi ?

- Si c’est ce que nous sommes pour toi, sache juste qu’il est beaucoup plus et que tu auras participé à ce qu’il est maintenant, il t’en sera éternellement reconnaissant ainsi qu’à ta tribu.

Okoumé fixe le jeune garçon avec dévotion, jamais un dieu ne lui avait parlé autant depuis bien longtemps et surtout ne lui avait fait comprendre que ses actions avaient été capitales pour eux, il se sent alors fier d’avoir vaincu ses peurs quand il a bravé jadis la panthère et emmené l’enfant loin de ce lieu ou sinon il aurait très certainement trouvé une mort certaine.

Le jeune homme habité par l’entité entre alors dans la clairière d’un pas rapide, laissant Okoumé seul avec ses pensées.

Une minute à peine plus tard, une lueur irréelle nimbe la nuit et fait s’agenouiller le brave chasseur qui prit alors de toute son âme jusqu’à ce que la lumière s’estompe et qu’un jeune garçon lui apparaisse les yeux brillants d’une joie immense, celle d’être enfin rattaché pour de bon à ce monde qu’il découvre avec un visible ébahissement.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (113/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

« Vingt heures »

Ma conversation avec Xi Jinping a été des plus agréables, voir même conviviale et c’est avec un réel plaisir commun que nous nous sommes quittés en nous promettant de nous revoir le lendemain pour reprendre là où nous nous sommes interrompus.

Le palais des congrès est quasiment vide quand je me retrouve à l’extérieur, toujours accompagné d’Émile qui avait tenu à rester avec nous même s’il n’a pas pu suivre les divers sujets abordés.

- Tu es un drôle de bonhomme quand même, le sais-tu ?

- Qu’est ce qui te fait dire ça ?

- Allons Florian !! Mets les pieds sur terre tu veux bien !! Quel garçon de ton âge a eu jamais l’occasion de faire ce que tu viens de faire en une seule journée ? Rends-toi compte un peu !! Tu as tenu en haleine pendant plus d’une heure tous les grands de ce monde, tu as aussi déjeuné avec une partie de la famille impériale et enfin tenu une discussion avec l’homme qui est sans doute un des plus puissants qui soit !

- Tu étais là aussi rappelle toi ?

- Heureusement, sinon j’aurais traité de menteur quelqu’un qui me l’aurait raconté !!

- Bah !! Il n’y a pas grandes différences entre eux et nous tu sais ? Encore moins aux toilettes ! Hi ! Hi !

Émile regarde son jeune ami en s’attendant au pire de sa part.

- Vas-y !! Balance ta connerie !!

- Je voulais juste dire qu’eux n’avaient pas comme nous à plisser les yeux pour pousser, ils le sont déjà au naturel ! Hi ! Hi !

Emile soupire en se retenant d’éclater de rire, ce qui serait reconnaitre une fois de plus combien son compagnon a le « don » pour ça.

- Ne va surtout pas leur dire un truc pareil !!

- Pourquoi donc ? Yuan trouve ça drôle lui ! Hi ! Hi !

- Je n’en doute pas un instant, qu’est-ce que tu pourrais lui dire qui ne l’amuse pas ? Je te demande un peu !! En parlant de ça, tes amis ne te manquent pas ?

- Bien sûr que si !! D’ailleurs je me demande même si j’arriverai à tenir dix jours sans en voir un seul !

- Bah !! Je te fais confiance pour t’en faire de nouveaux ici !!

- Il y a amis et amis tu sais ?

- Qui dit que tu ne t’en feras pas qui compteront beaucoup pour toi ?

- Pas sans Thomas !

- (Émile) Je ne vois pas trop bien ce qu’il vient faire dans cette histoire ton Thomas ?

- C’est parce que tu ne connais pas grand-chose sur nous et de la façon dont nous gérons ces choses-là ! Bon ! C’est que j’aurais faim moi, pas toi ?

- Avec ce que tu t’es enquillé ce midi ?

- C’était au déjeuner, j’ai eu le temps de tout digérer depuis.

- Comme j’aimerais être comme toi, tu es épais comme un coucou et tu avales comme un ogre, moi je n’ai qu’à faire comme toi et dans un mois il faut me rouler ! Hi ! Hi !

- Tu n’as qu’à faire un peu de sport !!

- Pourquoi ? Tu en fais, toi ?

- Je n’en ai pas besoin, je remue assez comme ça ! Alors !! Ça te dit un restau, ou pas ?

Émile soupire, sachant bien qu’il n’aura pas le dernier mot.

- Pourquoi pas !! Faudrait juste en connaitre un par ici.

- Alors suis-moi !! J’ai un peu étudié la ville sur internet avant de partir et il y a un restau Français pas loin, un bon steak-frite ça te dit ?

- (Émile sourit) Alors là oui !! Mais tu comptes y aller dans cette tenue ?

Je me rappelle soudainement que je suis toujours avec les vêtements qu’Akihito m’a offerts.

- Oups !! Bon !! On file vite fait à l’hôtel pour nous changer et on y go !!

- Comment ça, on ?

- Tu vas t’habiller plus relaxe quand même ? Regarde autour de toi, ce n’est pas vraiment la tenue pour ne pas se faire remarquer.

- Si tu le dis !!

***/***

« Une demi-heure plus tard, à la sortie de l’hôtel »

Un homme et un jeune garçon sortent de l’hôtel, le garçon en bermuda vert pomme et teeshirt Taz, les cheveux fous en harmonie avec le logo du vêtement, accompagné de l’homme en chemisette, pantalon, veste et chaussures de toiles blancs qui les métamorphosent complètement.

Ressemblant plus à des touristes un peu déjantés qu’à ce qu’ils sont réellement et qui a au moins le don d’amuser le plus âgé qui ne se prive pas d’en rire.

- On te donnerait presque quinze ans là-dedans ! Hi ! Hi !

Je souris à mon tour en le regardant lui aussi, j’évite de lui dire ce que je pense de sa tenue coloniale pour ne pas qu’il retourne se changer.

- Comme ça au moins on ne risque pas d’être reconnu ! Hi ! Hi !

Une voix moqueuse derrière nous.

- Ça, c’est ce que tu crois !!

Je me retourne ahuri en ayant entendu cette voix que je reconnaitrai entre des millions et je me jette à son cou en pleine rue, en poussant un cri de joie qui fait se retourner les passants autour de nous.

- Thomas !!!!!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (114/134) (Paris) (Antoine)

Antoine sort du mess où il a pris son repas et retourne dans la petite chambre où il tourne en rond, las de faire les cent pas, il finit par s’allonger sur son lit en fermant les yeux et ses pensées divaguent alors suivant son humeur, de tristes à joyeuses selon qui les occupent.

Maurice lui a promis de faire les démarches nécessaires pour faire venir rapidement ses parents, le général Mathéi l’a déjà prévenu qu’il était prêt à hospitaliser son père pour qu’il ait les soins que son état demande en attendant le retour de Florian.

Les choses avancent donc, pas suffisamment rapidement pour lui mais elles avancent quand même et c’est déjà mieux que ce à quoi il s’attendait avant toute cette histoire.

Il a eu dernièrement sa mère au téléphone et a pu lui expliquer qu’il avait retrouvé une branche paternelle de sa famille, celle-ci en a été de toute évidence surprise et il lui a fallu répéter plusieurs fois son histoire avant qu’enfin, elle ne finisse par y croire.

Il est resté prudent dans ses paroles quand il s’est agi de parler de la maladie de son père, Antoine s’est juste contenté de dire qu’il y avait une grosse probabilité d’avoir un donneur compatible et qu’ils seraient rapidement mis en contact avec l’ambassade Française pour les formalités de prises en charge.

Antoine essuie les quelques larmes sur ses joues dues à la pensée de son père malade, il pousse un soupir et tente de se raccrocher à des idées plus réjouissantes, bien entendu c’est son tout nouveau cousin qui arrive dans ses pensées et son humeur change alors du tout au tout en revoyant le petit rouquin si craquant, qui du coup lui fait mettre l’image d’un autre rouquin qui celui-là lui amène une bouffée de chaleur et lui fait se tendre son sexe qui déforme rapidement son pantalon.

Comme il aimerait pouvoir sortir et aller lui rendre visite pour lui parler, hélas il n’y est pas autorisé et Antoine n’est pas près de réitérer la façon dont il a fait le mur avec Florian, la dose qu’il a pris le lendemain lui a fait comprendre combien ils avaient été immatures et il a fallu que Florian aille jusqu’au général lui-même pour que le garde de la porte qui les a fait sortir ne soit pas mis aux arrêts comme il était prévu qu’il le soit.

***/***

« Chez les Novak »

- S’il te plait maman !!!

- Pourquoi ne peux-tu pas attendre demain pour aller voir ton nouvel ami enfin !! La nuit est presque tombée et tu sais bien que je n’aime pas vous savoir dehors à des heures pareilles ! Encore moins quand c’est un seul d’entre vous !

- Il n’est pas encore si tard que ça !

- Et pour le retour tu y as pensé ?

- Je pourrais rester coucher là-bas, je suis sûr qu’Antoine n’y verrait rien à redire au contraire !

Fabienne regarde attentivement son fils et y lit toute la détermination qu’il a à vouloir sortir rejoindre son nouveau copain, elle connait les sentiments que se sont découverts l’un pour l’autre les deux garçons et s’inquiète de la tournure trop rapide pour elle que toute cette histoire risque de prendre si elle n’y prend garde.

Savoir Jonas différent est une chose, le mettre dans le lit d’un autre garçon en est une autre et même si elle apprécie elle aussi le cousin de Florian, elle n’est pas prête à laisser les deux garçons convolés sans qu’ils se connaissent mieux que les quelques heures qu’ils ont passées ensemble depuis qu’ils se sont rencontrés.

- Si tu me disais plutôt tes intentions à vouloir passer la nuit avec ce garçon ?

Jonas rougit violemment en comprenant ce qui inquiète sa mère, il ne voulait que discuter et passer une soirée en tête à tête avec Antoine, alors qu’elle s’imagine déjà qu’ils ne vont coucher ensemble que pour s’adonner aux joies du sexe.

- Ce n’est pas pour ce que tu crois maman !! Je ne me sens pas encore prêt à avoir une relation avec Antoine ni avec n’importe qui d’autre.

- J’avais cru comprendre d’après tes frères que c’était Florian qui te plaisait et même que tu en étais tombé amoureux !

- Justement !! Pourquoi voudrais-tu que j’aille dans les bras d’un autre garçon ? Je ne suis pas comme ça tu le sais bien.

- Hum !! C’est juste par amitié que tu veux aller voir Antoine alors ?

Jonas hésite à répondre, il ne veut surtout pas mentir à sa mère et connait très bien ses sentiments pour Antoine, sachant en plus que Florian a déjà Thomas, sans compter ses autres amis amants qui partagent déjà sa vie.

- Pour l’instant oui !!

Fabienne lève les yeux au plafond.

- Oh mon fils !! Comme j’apprécie ce pour l’instant !! Il n’a rien pour me rassurer.

- C’est tout ce que je peux te promettre maman, ce serait mentir de dire que je n’éprouve rien pour Antoine et tu sais aussi bien que moi que Florian n’est pas libre, alors tu vas devoir me croire et me faire confiance.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (115/134) (Paris) (Antoine) (suite)

Fabienne voit le trouble de son fils, ses yeux humides prêchent en sa faveur et elle le connait suffisamment pour savoir qu’il ne lui mentirait pas sur un sujet aussi délicat, aussi elle le prend dans ses bras et l’embrasse tendrement comme seule une mère sait le faire.

- Je vois bien que tu es troublé mon fils, je ne veux juste pas qu’un jour tu regrettes de t’être laissé aller à tes sentiments sans en connaitre la réciprocité, au risque de prendre une énorme claque et que tu t’imagines ensuite que la vie est toujours comme ça.

- Je comprends maman !

Jonas se détache doucement de ses bras, il lui fait un timide sourire empreint d’une immense tristesse et s’apprête à rejoindre ses frères dans leur chambre quand Fabienne le retient en soupirant, se sachant perdante d’avance quand elle le voit dans un tel état.

- Bon d’accord !! Tu peux aller le rejoindre ton Antoine !! Mais avant je préviens le patron de ton père pour savoir s’il l’autorise.

Jonas sent son cœur battre très fort et sourit à sa mère, sachant pertinemment qu’il n’y a aucune raison pour que Maurice y voie quelque chose à redire.

- D’accord et merci maman !

***/***

« Begin, chambre d’Antoine »

La douche qu’il vient de prendre lui a fait un grand bien, Antoine s’allonge sur son lit avec toujours cette érection qui ne veut pas le quitter et il va pour faire la seule chose qu’il lui reste à faire pour que ça passe quand trois coups résonnent à sa porte, il se redresse vivement en cherchant quelque chose à se mettre qui évitera une situation délicate à expliquer.

***/***

« Quelques minutes avant »

Jonas arrive devant le portail d’entrée de l’hôpital militaire encore ouvert à cette heure, l’homme qui l’accompagne travaille avec son père et Jonas le connait bien pour l’avoir souvent rencontré lors de dîners à la maison.

Maurice n’ayant donné que cette condition à son accord, qu’un homme à lui le conduise jusque-là bas et le dépose jusqu’à l’intérieur du centre, où il sera pris en charge et conduit près de son ami.

Le planton sourit en voyant ce grand jeune garçon aux cheveux roux lui faisant une crête sur le sommet du crâne et qui lui fait penser aussitôt ne serait-ce sa taille à un autre rouquin à la même coupe de cheveux pas vraiment des plus militaires.

Une fois l’homme de la DST reparti, il ne peut s’empêcher de lui poser la question qui lui brûle les lèvres.

- Tu connais Florian ?

- (Jonas) Oui pourquoi ?

- Pour rien, juste que je me posais la question !! Il n’est pas là cette semaine, j’espère que ce n’est pas lui que tu viens voir ?

- Je suis au courant, en fait je viens voir Antoine son cousin.

Le planton étonné.

- Son cousin !! Tu parles bien du même Antoine ?? L’amerloque ??

- Oui pourquoi ?

- Je ne savais pas que c’était le cousin de « Flo » !!

- Et bien si tu vois !! Je peux le trouver où ?

- « Titi » ne devrait plus tarder, je l’ai bipé quand je vous ai vu arriver !! C’est aussi un copain de « Flo » comme beaucoup ici tu me diras, il est chargé de la protection d’Antoine pour une raison que j’ignore. Il paraitrait qu’il serait là comme témoin à charge pour une histoire d’espionnage, mais peut être que tu en sais plus que moi ?

- Tu me l’apprends !! C’est juste un ami depuis que Florian nous l’a présenté et j’ignore tout de cette histoire, je croyais au contraire qu’il n’était là que dans le cadre d’un échange international pour apprendre nos méthodes de soins aux blessés lors de conflits sur le terrain.

- Pour ce que j’en sais, tu as sans doute raison !! Tiens !! Voilà « Titi » qui arrive !!

Jonas se retourne dans la direction indiquée, malgré la nuit qui est déjà bien présente, il ne peut pas ne pas remarquer l’armoire à glace impressionnante qui s’avance vers eux et qui lui semble bien plus grand que lui malgré le bon mètre quatre-vingt-deux qu'il mesure déjà.

C’est ensuite avec amusement qu’il se rappelle son surnom, il ne peut s’empêcher de montrer son étonnement à haute voix.

- « Titi » ???

2eme année avant Pâques 3ème partie : (116/134) (Paris) (Antoine) (suite)

Le planton rigole devant la bouille du grand rouquin.

- Ça surprend, pas vrai ! Hi ! Hi !

- Tu peux le dire, oui !! Wouah !! C’est une vraie montagne ce gars !!

Le planton n’a pas le temps de lui répondre que déjà le colosse est devant eux et qu’il se met au garde à vous.

- C’est le garçon qui vient voir Antoine mon capitaine !!

- Bien !! Repos soldat !!

Stephan observe un petit moment le jeune rouquin somme toute très sympathique à première vue qui le regarde avec effarement, il sourit en comprenant la raison, habitué qu’il est à ce genre de réaction à sa vue.

- Et toi mon garçon, suis-moi !!

***/***

« Retour au présent, dans la chambre d’Antoine »

Il ne trouve rien de mieux que son oreiller qu’il tient d’une main devant sa virilité envahissante, en entrouvrant la porte de sa chambre pour voir ce qu’on lui veut à une heure pareille.

Que ce soit précisément celui qui le met depuis un moment dans tous ses états qui se trouve de l’autre côté, amène à Antoine cet air étonné qui ne manque pas de faire comme à son habitude sourire d’amusement celui qui se trouve devant lui à ce moment-là.

- Coa ! Coa ! Hi ! Hi !

- « Jo » ???

- Oui mais lequel ?

- Le mien pardi !!

Jonas pousse doucement la porte pour entrer dans la chambre, la vue d’Antoine torse nu avec son oreiller lui cachant le bassin l’amuse beaucoup et il referme vite fait la porte derrière lui.

Une fois à l’intérieur de la chambre.

- Comment ça le tien ??

Antoine ne cache pas sa joie de le voir.

- Eh bien oui quoi !! Le mien ! Hi ! Hi ! Justement je pensais à toi !!

Jonas fait une moue malicieuse en prenant l’oreiller et en le séparant suffisamment du corps de son ami pour découvrir la raison de sa présence.

- Ah !! Je comprends mieux !! Et bien mon cochon !!

Antoine rougit immédiatement une fois découvert et fonce direct dans son lit se recouvrir de son drap pour ensuite reporter son regard sur son visiteur.

- Difficile maintenant de te faire croire que je ne te trouve pas à mon goût !!

- Difficile en effet !! Et moi qui venait juste pour discuter et te tenir compagnie, j’espère que tu sauras respecter ma virginité ! Hi ! Hi !

- Pourquoi ? Tu as peur de ne pas pouvoir résister à mon charme ?

- C’est que j’ai promis à ma mère tu comprends ?

- (Antoine) De quoi tu parles ?

- De nous deux bien sûr !! J’ai dû promettre à ma mère que je venais passer la nuit avec toi en toute amitié.

Antoine a le sexe qui fait un bond en entendant son ami lui dire qu’il va rester coucher là, le drap ne cache rien de ces soubresauts incontrôlables et Jonas ne peut que les remarquer, vu qu’il ne détache pas les yeux de cet endroit précis depuis qu’il est entré.

- Ça ne va pas être évident si j’en crois ce que je vois !

- Pas évident du tout même !! Vu que ça a l’air d’être pareil pour toi.

Jonas baisse les yeux vers sa braguette prête à craquer, il rougit à son tour violemment et fixe de nouveau dans les yeux son ami, chose à ne pas faire vu son attirance manifeste pour ce genre de regard d’un vert pénétrant.

- C’est clair !! Peut-être n’était-ce pas une bonne idée en fin de compte de venir te voir dans ta chambre à une heure pareille.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (117/134) (Paris) (Antoine) (fin)

- Tu ne vas pas repartir à cause de ça quand même ? J’ai des sentiments pour toi « Jo » et je suis certain que tu as les mêmes, alors il n’y a pas de quoi en faire un drame tu sais ? Si tu ne te sens pas prêt, nous nous contenterons de discuter et rien de plus.

- Ce n’est pas une histoire d’être prêt ou pas, j’ai presque dix-huit ans et je ne suis pas Gogols quand même !!

- C’est quoi le problème alors ?

- Il n’y a pas de problèmes !! Juste que je veux être sûr que ce que je ressens pour toi est bien réciproque et que ce n’est pas juste une attirance sexuelle tu comprends ? En plus c’est la première fois que j’éprouve ce genre de chose et ce qui me fait hésiter c’est que c’est envers deux garçons en même temps.

- Florian ?

- Oui !! Excuse-moi si je te fais de la peine mais je n’y peux rien, j’en suis le premier contrarié crois-moi !!

- Il a déjà quelqu’un tu sais ?

- Je connais Thomas et je sais aussi que je n’ai aucune chance contre lui.

- Mais avec lui, si !!

Jonas écoute effaré.

- De quoi ?

Antoine se serre d’un côté du lit et tapote de la main de l’autre côté, signifiant ainsi à son ami de venir le rejoindre.

Jonas hésite un bref instant, il comprend au regard franc d’Antoine qu’il n’y a aucune arrière-pensée dans son geste et il se déshabille rapidement pour le rejoindre en boxer dans le petit lit d’une personne, serrer contre celui qui tout comme Florian lui amène de fortes bouffées de chaleurs et encore plus comme en cet instant où leurs peaux sont en contact intime.

Antoine lui explique alors longuement les liens qui lient son cousin avec Thomas et ses autres amis, l’amour indéfectible et réciproque que Florian ressent envers ce magnifique garçon aux cheveux blonds, amour qu’il ne partage avec d’autres que quand ils sont ensemble.

Il lui explique aussi qui sont ses autres amis, leurs relations de couples et les forts sentiments qu’ils partagent lorsque les conditions qu’ils se sont donnés le permettent.

Jonas écoute bouche bée les explications que lui donnent Antoine, il comprend petit à petit cette étrange et peu orthodoxe situation, son visage s’illumine alors d’une joie qui va droit au cœur d’Antoine malgré qu’il n’en comprenne pas la raison, mais qui rend Jonas encore plus craquant qu’il ne le croyait possible.

- Tu comprends mieux maintenant qu’elle est la seule solution pour toi pour qu’avec Florian ça devienne possible ? Crois-moi c’est la seule parce qu’il ne fera jamais rien sans la présence de Thomas, ni sans que ce même Thomas n’en éprouve la même envie.

- Waouhhhhh !!! Je signe quand ils veulent moi ? Pas toi ?

- Tu oublies que Florian et moi sommes de la même famille ?

- (Jonas) Ça vous pose un problème ? Ce n’est pas comme si vous aviez été élevé ensemble !!

- Ça pourrait en effet mais ce n’est pas que pour cette raison que ça ne se fera jamais.

- Pourquoi alors ?

- Tout simplement parce que nous n’éprouvons pas ce genre de sentiments l’un pour l’autre, avec Thomas je ne dis pas mais avec « Flo » c’est tout simplement impossible comprends le, je l’aime déjà comme un frère mais ça n’ira pas au-delà.

Jonas d’abord contrarié, sourit et revient à l’attaque, visiblement désireux de ne pas avoir à faire ce choix cornélien entre les deux garçons qui l’attirent tout autant l’un que l’autre.

- Et bien pas de soucis, tu seras ma « Pat » et moi ton « Yu » ! Hi ! Hi !

- Tu vois ça à ta fenêtre toi !! Crois-tu que je laisserais celui que j’aime se partager avec mon cousin et ses amis ? Ou qui que ce soit d’autre d’ailleurs !!

Jonas troublé se colle encore plus contre le corps d’Antoine, sa main vient se poser sur sa poitrine dont il sent immédiatement le cœur s’accélérer et le jeune rouquin comprend toute la portée des paroles de son ami aux réactions qu’il a à son contact.

- C’est dommage alors ?

Antoine à la gorge qui se serre, libérant ses paroles d’une voix crispée et rocailleuse.

- Pour qui ?

Jonas se resserre encore plus comme si son corps ne faisait plus qu’un avec celui d’Antoine et sa main descend doucement de sa poitrine vers son abdomen durcit par la caresse lancinante que le contact de ses doigts lui procure, ils jouent un moment avec l’amorce des poils pubiens sans aller plus loin que la limite autorisée par l’élastique du boxer.

- Pour Florian et ses amis tiens donc !!! Qui croyais-tu d’autres !! Ils ne connaîtront jamais la chance que tu as d’avoir un si beau mec dans les bras.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (118/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

« Quelques heures en arrière, Thomas »

Le jet de la DBIFC s’est posé sur le tarmac du petit aéroport de Kyoto en fin d’après-midi, le personnel de vol a pour instruction d’attendre que le jeune passager qui n’est autre que leur futur patron leur donne le feu vert pour repartir vers Sydney.

Au contrôle aéroportuaire, Thomas n’en mène pas large dans ce pays où il n’a aucune idée ni des coutumes, ni de la langue et encore moins du lieu où il se trouve et de celui où il doit aller.

Maintenant il manie suffisamment bien l’Anglais pour se sortir d’affaire et c’est avec son plus beau sourire qu’il s’adresse à une hôtesse d’accueil qui ne demande qu’à renseigner un si beau garçon et en est même tellement intimidée d’être en sa présence qu’elle en bafouille, faisant sourire encore plus Thomas qui de se fait en rajoute au trouble de la jeune fille qui n’avait pas vraiment besoin de ça.

C’est une fois installé dans un taxi qu’il l’a quittée, en remarquant bien le regard de déception qu’elle lui jette quand il l’a remerciée de sa gentillesse envers lui et qu’il claque la portière n’ayant plus en tête qu’une seule idée, retrouver celui qui seul l’intéresse dans ce pays.

Le chauffeur du taxi ne peut détacher son regard du rétroviseur, obnubilé qu’il est par son jeune client qui s’est enfoncé au fond de la banquette, les yeux bleus magnifiques grands ouverts au-dessous de la frange de cheveux blonds bouclés à fixer le plafond d’un air rêveur et ce n’est qu’un violent coup de klaxon qui le rappelle à l’ordre sur sa conduite visiblement peu orthodoxe.

Thomas jette un bref coup d’œil sur la route suite au coup de volant qui remet le véhicule dans sa voie de circulation, il s’étonne de la conduite à gauche qui lui fait bizarre et repart en soupirant dans ses pensées où un jeune et mignon petit rouquin occupe toute la place, anticipant leurs retrouvailles à l’avance.

L’hôtel que lui a indiqué l’hôtesse après s’être renseigné comme étant celui où la délégation Française avait ses quartiers, apparaît enfin et le grand blond se réveille de sa rêverie quand il entend le clignotant et ressent la décélération du taxi qui s’engage vers le parking minute, situé directement devant le porche d’entrée du bâtiment immense qu’est l’hôtel.

Il paie la course avec la carte « premier » que lui a confié l’entreprise, laisse quelques Yens en pourboire de l’argent liquide retiré avant son départ d’Australie et reçoit en retour une courbette de reconnaissance qui surprend Thomas, n’étant pas au fait de ses formules de remerciements et de politesses.

Sac à dos en bandoulière, le voilà qui entre dans l’hôtel où bien sûr il ne passe pas inaperçu, faisant se retourner sur lui aussi bien les femmes que les hommes qui semblent subjugués par ce grand blond rayonnant d’une beauté hors du commun qui correspond certainement pour plus d’uns à leurs rêves, voir leurs fantasmes les plus fous.

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« Salle de surveillance mis à la disposition des services spéciaux Français »

- Bon dieu !!! Regardez-moi ce mec les gars !! C’est une vraie bombe je vous jure !! Les « Japs » sont tous scotchés à le dévorer des yeux !!

Victor s’approche le premier, autant par curiosité que pour se faire une idée de la dangerosité ou non de l’arrivant et comprend aussitôt les exclamations de son collègue.

- Pffttt !!! Y’a pas, c’est du lourd !! (Il sourit) Heureusement que mon « Jo » n’est pas là !! C’est marrant quand même, il ressemble quasi traits pour traits à la description que j’ai eue du petit copain de Florian ?

Joseph l’entend et s’approche à son tour de l’écran, montrant Thomas tout intimidé par les regards portés sur lui et n’osant pas s’avancer dans l’immense hall de l’hôtel.

- Thomas ??? Mais qu’est-ce qu’il fait ici ?? Je le croyais en voyage à l’étranger pour sa boite ?

- (Victor) Je comprends mieux et je présume que leur ami Yuan est le même ?

- (Joseph) En brun oui !! Mais je pensais que tu les connaissais ?

- J’ai juste eu une description par Maurice pour une farce qu’il voulait leur faire, mais entre ses paroles et la réalité !! C’est des coups à virer homo !!

- N’abuse pas quand même ! Hi ! Hi ! Comme dirait « Flo », c’est l’effet « kiss-kool » !! Préviens plutôt un de nos gars à l’entrée qu’il le prenne en charge, sinon il va finir par prendre racine devant la porte !!

***/***

L’homme écoute les instructions à son oreillette et sourit en se dirigeant vers le grand blond planté depuis plusieurs minutes en n’osant traverser l’immense hall.

- Thomas Louvain ?

Thomas sursaute, étonné que quelqu’un l’appelle par son nom.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (119/134) (Kyoto) (Premier jour) (suite)

- C’est bien moi oui !!

- Vous connaissez monsieur Joseph Diokouré, c’est lui qui m’envoie pour vous aider dans vos démarches.

Thomas soupire, visiblement reconnaissant envers cet homme de lui venir en aide.

- C’est sympa, merci beaucoup ! Peut-être savez-vous où je pourrai retrouver mon ami Florian ?

- Il vient juste de sortir avec le député Durieux, il me semble qu’ils se rendaient au restaurant.

L’homme n’a pas fini de montrer du doigt la direction prise par son ami que déjà Thomas fonce pour le retrouver, il le voit au milieu de la place discutant avec un homme d’âge mur vêtu tout en blanc comme les anciens colons d’Afrique et qui ne dépare pas de la tenue tout aussi inhabituelle en un tel lieu de son ami dont la chevelure flamboie à la lumière artificielle des lampadaires.

Il s’approche doucement pour faire la surprise à son chéri et entend les dernières phrases de leur discussion, c’est avec un immense sourire qu’il intervient en contredisant de ce fait les dernières paroles de son petit ami.

- Ça, c’est ce que tu crois !!

Il voit Florian se retourner ahuri en ayant visiblement reconnu sa voix et se jeter à son cou en poussant un cri de joie qui amène les regards surpris des passants curieux.

- Thomas !!!!!

L’instant de forte émotion entre les deux garçons est palpable, Émile comprend alors tout de suite qui est ce magnifique spécimen dans les bras duquel Florian vient de se ruer avec une joie indicible, lui aussi reste un instant à admirer la plastique parfaite du jeune homme qui maintient par les fesses son copain enroulé contre lui et reçoit une quantité impressionnante de bisous qui le font rire aux éclats, le rendant encore plus troublant.

- (Émile) Et bien dis donc !! Ce n’est pas du chiqué, je présume ne pas me tromper en pensant que tu es le fameux Thomas dont Florian nous rabâche les oreilles ?

- C’est bien moi monsieur.

- Appelle moi Émile tu veux bien ? Et repose-moi donc l’animal que tu tiens dans tes bras, ça évitera de faire trop jaser autour de nous.

Thomas essaie en vain de dénouer les bras de Florian qui n’en a pas la moindre envie, ce n’est pas pour déplaire au grand blond qui doit se forcer pour le réprimander alors qu’il ne souhaiterait que de lui rendre ses baisers sans plus s’occuper du reste.

- Allons « Flo » !! Sois raisonnable, tout le monde nous regarde !!

- M’en fous !!!

Émile sourit en les voyant aussi attachés et attachant, il comprend que la sortie au restaurant est fortement mise à mal et qu’il va certainement lui falloir se rabattre vers le service de l’hôtel s’il veut manger un morceau et ne pas rentrer dans sa chambre l’estomac vide.

Thomas frémit sous les sensations qui l’assaillent, autant corporels, olfactives, que sentimentales et sa peau se granule de chair de poule en même temps qu’il sent ses poils se dresser, alors que son esprit résiste avec de plus en plus de difficultés à garder un minimum de contrôle sur ses pulsions qui voudraient profiter de suite de son ami et ce sans tenir compte de l’endroit où ils se trouvent.

Il sent également les ondes qui commencent à se dégager du corps de son petit rouquin, il en connait parfaitement le résultat autour d’eux s’il ne le fait pas rapidement cesser de les émettre.

Émile commence d’ailleurs à en ressentir les prémices, son pantalon blanc prenant une forme de plus en plus suggestive en ne comprenant absolument pas bien sûr ce qui lui arrive aussi soudainement.

Thomas subitement inquiet, remarque les changements autour de lui et c’est un début de panique qui l’aide certainement à ne pas se laisser aller comme son corps le lui demande déjà avec voracité.

- Reprends toi « Flo », ce n’est pas l’endroit !!

Son petit rouquin s’enroule encore plus autour de lui en ronronnant comme un jeune chat, ses yeux s’ouvrent subitement et deux fentes étroites captent ceux de Thomas qui est prêt à céder à l’appel d’un orgasme fulgurant, ne serait-ce les paroles d’ahurissement que pousse l’homme qui les accompagne.

- C’est quoi ce bordel enfin !! Qu’est-ce qu’il se passe ici à la fin !!

Thomas retrouve quelques secondes de lucidités, suffisante pour qu’il arrive à repousser suffisamment Florian pour que celui-ci rompe le contact qui les maintenait ensemble et revienne à la réalité en regardant autour de lui visiblement surpris de se trouver là, en plein milieu de la place avec autour de lui tout un tas de personnes aux visages ravagés par les sensations qu’ils viennent de ressentir sans comprendre ce qu’ils leur arrivent.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (120/134) (Kyoto) (Premier jour) (fin)

Thomas prend son chéri par la main et s’adresse à Émile d’une voix rauque, toujours marquée par l’envie qui lui noue les reins.

- Vous nous excuserez, mais je pense qu’il vaut mieux pour tout le monde que Florian et moi rentrions à l’hôtel, avant qu’il n’arrive des choses que nous ne pourrions pas contrôler.

- Qu’est ce qui est arrivé ? Un de vous deux pourrait m’expliquer ?

- (Thomas) C’est une des particularités de Florian qui ne vous a sans doute pas été rapporté et pour cause, il vous en dira plus demain s’il le souhaite.

Je regarde Émile avec amusement car le problème des vêtements qu’il porte et que rien ne peux échapper au regard, surtout pas la tâche humide au niveau de sa braguette.

- Dis « Mimile » ? Pour cette nuit tu as deux solutions, c’est ou tu te trouves une coquine, ou tu mets des bouchons d’oreilles ! Hi ! Hi ! Sinon peut être qu’un onguent contre les entorses fera l’affaire ! Hi ! Hi !

- Mais de quoi tu parles ?

- D’un excès d’extorsion d’aveu comme moi ce matin si tu te rappelles !

- Oh !!!

- Ne viens pas pleurer demain, tu es prévenu ! Hi ! Hi ! Allez, viens « Thom-Thom » !! Je vais te montrer mes estampes japonaises ! Hi ! Hi !

Émile n’en revient pas de ce qu’il vient de comprendre, il les regarde s’éloigner en se tenant par la taille comme n’importe quels amoureux du monde entier et il se rappelle soudain un détail qu’il juge bon de leur rappeler.

- Hé les garçons ?

Je me retourne en souriant.

- Oui quoi ?

Une de ses mains mouline devant son œil.

- Souriez-vous êtes filmés ! Hi ! Hi !

Je lui fais un gros clin d’œil.

- Pas de soucis, ça n’a jamais tué personne !!

- Vous n’allez quand même pas… !!!!

- Et pourquoi non ? Ce n’est pas comme si nous avions été mis au courant ! Hi ! Hi !

Je vois avec amusement les yeux ronds que nous fait Émile quand il comprend que je n’en ai rien à faire d’être observé, néanmoins je sais pertinemment que je ne passerais pas de mes paroles aux actes rien que parce que je connais l’extrême pudeur de Thomas quand il s’agit de ce genre de chose en dehors de notre petit cercle privilégié.

- (Thomas) Il voulait dire quoi ?

- Qu’il y a une caméra de surveillance dans ma chambre, ce matin je m’en suis aperçu un peu tard.

- Comment ça un peu tard ?

- Je pensais à toi tu comprends ?

- Et ???

En chantant à tue-tête une chanson des Charlots revisité pour l’occasion.

- Pougnette !! Pougnette !! Tu es la reine des pougnettes !! Mon sexe ne serait jamais devenu si gros !! Sans toi la reine des pougnettes !! Les pougnettes de « Flo » !!....

C’est mort de rires que nous entrons dans le hall d’accueil de l’hôtel et qu’un grand silence suit notre apparition, je n’en ai cure et toujours en tenant Thomas par la main, nous courons pour le traverser et montons quatre à quatre l’escalier, puis dévalons comme des fous le couloir menant jusqu’à la suite que nous occupons Émile et moi.

C’est fébrile que je sors de ma poche la carte à puce et que je l’insère dans la fente qui autorise aussitôt l’ouverture de la chambre, nous entrons toujours en riant et je prends soin de bien refermer derrière nous, je vais ensuite verrouiller la porte de séparation et sans qu’il s’y attende, je saute sur mon Thomas pour retrouver ma place de tout à l’heure et reprendre mon câlin où il l’avait stoppé, mais cette fois ci avec la ferme intention d’aller jusqu’au bout.

Thomas ne ressent plus le malaise qui l’avait pris sur la place et serre tendrement son chéri dans ses bras en cherchant ses lèvres avec une évidente avidité.

La légèreté de Florian lui amène un bref moment d’inquiétude, s’étant rendu compte depuis quelques temps qu’il lui semblait perdre du poids régulièrement sans pour autant changer physiquement et c’est cette dernière réflexion qui le rassure en se disant que c’est sans doute lui qui a pris du muscle, aussi c’est sans plus y penser qu’il l’emmène jusqu’au grand lit et s’allonge dessus avec son ami toujours enlacer contre lui comme un bébé koala contre sa mère.

C’est comme une décharge électrique quand ses lèvres entrent en contact une nouvelle fois avec celle du petit rouquin qui reprend aussitôt ses ronronnements de pur bonheur, faisant monter de plusieurs crans la libido exacerbée de Thomas qui du coup oublie complètement cette histoire de télésurveillance et commence à ôter les quelques vêtements que portent son ami, au grand dam des deux hommes placés devant l’écran et qui ont suivi leur arrivée en fanfare, les yeux ronds de stupeur.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (121/134) (Paris) (Begin) (Antoine & Jonas)

« Le lendemain matin tôt, dans la chambre d’Antoine »

C’est le souffle régulier d’une respiration dans le creux de son cou qui réveille Antoine, il lui faut un bref moment pour retrouver suffisamment ses esprits et se rappeler pourquoi il n’est pas seul dans son lit, un sourire épanoui lui illumine alors le visage quand le souvenir lui revient que c’est son Jonas qui est lové contre son corps.

La main chaude enserrant son ventre d’une façon possessive lui amène un bien-être qu’il ne croyait plus connaitre après la terrible désillusion de sa relation avec Sacha qui l’a laissé fortement marquer, prêt à croire que plus jamais il ne retomberait amoureux.

Heureusement ce n’est pas le cas et Antoine tout au long de la longue conversation qu’ils ont eu cette nuit lui et « Jo », a compris qu’une deuxième chance de connaitre le bonheur lui a été donné qu’il ne saurait cette fois laisser échapper.

C’est pour cette raison qu’il a tenu à respecter la parole qu’a donné Jonas à sa mère et que malgré qu’il ait bien senti son ami prêt à ne pas en tenir compte et assouvir son envie de connaitre l’amour ce soir-là dans ses bras, ils sont restés sage en ne se contentant que de quelques bisous et caresses donnés furtivement avec amusement.

Maintenant la raideur qu’il sent en ce moment contre ses fesses ne lui laisse aucun doute quant à ce qui en est l’auteur et Antoine ne peut s’empêcher d’onduler du fessier pour mieux en sentir la longueur et la forme plus que généreuse qui lui donne une assez bonne idée sur ce qui l’attend quand le moment sera venu pour eux d’aller plus loin dans leur relation.

Quelques larmes s’échappent involontairement des yeux d’Antoine, c’est très certainement le fait que Jonas ait été très clair quant à son choix et à sa décision de renoncer aussi vite à Florian sans ne plus jamais revenir dessus lors de leur pourtant très longue et passionnante discussion de la nuit, pourtant Antoine est certain que « Jo » tenait beaucoup à son cousin.

Pas autant qu’à lui apparemment, ou alors a-t-il compris que Florian lui serait toujours inaccessible et qu’il ne pourrait jamais être autre chose de plus pour lui que ses quelques amis avec qui il partage quelques moments intimes quand Thomas est avec lui et que les conditions s’y prêtent.

Cette pensée attriste Antoine, la question fera toujours partie de leur relation et lui amènera régulièrement un doute qui au fil du temps risque de mettre à mal leur futur couple, si futur il y a entre eux deux, ce qu’il souhaite de tout cœur en sachant très bien qu’il n’est pas le seul concerné dans cette décision.

Ses ondulations de bassin devenues presque irréfléchies, commencent à faire leurs petits effets sur le jeune rouquin endormi qui en subit les bienfaits et un merveilleux rêve érotique commence à lui titiller suffisamment le cerveau pour qu’il en prenne conscience et se réveille quelques secondes avant l’irréparable, la main de Jonas se crispe contre le ventre contracté de son ami qui cesse aussitôt tout mouvement, redevenant conscient de ce que son geste a de prématuré et qui risque de mettre à mal la confiance que « Jo » a mis en lui.

Antoine s’écarte du mieux que lui permet l’exigüité du lit d’une personne où ils se trouvent, c’est Jonas qui revient à l’attaque en se replaçant contre lui et en plaquant encore plus fermement son membre tendu contre ses fesses.

- J’ai promis de ne rien faire cette nuit et tu m’y as beaucoup aidé bien malgré moi, mais là on est le matin !

- Tu as envie ?

- Bien sûr qu’est-ce que tu crois ! Pas toi ?

Antoine se mord la lèvre inférieure, lui aussi meurt d’envie de le sentir en lui et lui faire l’amour, il se retient malgré tout pour deux raisons qu’il trouve majeur.

La première étant qu’ils ne sont pas dans un confort digne d’une première fois, car il sait que Jonas est toujours vierge et ne voudrait pas précipiter les choses pour que plus tard il se rappelle de cette première fois comme d’un acte vite fait et hâtif manquant de saveur.

La seconde et non la moindre étant que lui n’est plus puceau et qu’il a fait l’amour de nombreuses fois sans protection avec un garçon qu’il croyait de confiance et qui lui a prouvé de la plus vile des façons que ce n’était pas le cas.

Antoine se retourne pour faire face à Jonas qui fait une moue de déception, croyant bien pourtant que l’heure était venue pour lui de connaitre enfin les choses de l’amour qui depuis quelques années le perturbent au plus haut point.

- Ne fais pas cette tête « Jo » ! J’en ai autant envie que toi mais je trouve que ça va trop vite et que ni le moment ni le lieu n’est idéal pour ta première fois, je voudrais que tu t’en souviennes comme de la plus belle chose de ta vie tu comprends.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (122/134) (Paris) (Begin) (Antoine & Jonas) (suite)

- C’est déjà le plus beau jour de ma vie « Ant » !! Je suis sûr qu’il y a autre chose, parle !! Sois franc !! De quoi as-tu peur ?

- Florian !

Jonas sursaute.

- Quoi Florian ? Je t’ai dit que c’est toi que je veux, j’ai été assez clair je pense ! Quoi d’autre ?

- Mais rien enfin !!

- Quoi d’autre ? Tu me prends pour un niais parce que je suis puceau ? Si c’est des maladies que tu as peur, soit rassuré alors parce que tu es vraiment le premier en tout.

- Oui mais pas moi !!

Les yeux de Jonas s’exorbitent subitement d’horreur, puis très vite son expression change, remplacée par une extrême tristesse lui faisant jaillir les larmes qui s’écoulent lentement sur ses joues.

- Tu…. Tu es malade ?

Antoine lui passe un doigt sur le visage pour les récupérer et les porter à sa bouche avec un sourire rassurant, assurer maintenant des sentiments très forts que son ami éprouve pour lui.

- Non !! Ne va pas te faire un film non plus !! Juste que j’ai fait confiance à un mec une seule fois dans ma vie, j’étais comme toi alors et j’ai cru que c’était arrivé et que j’étais amoureux, je ne parle pas de la maladie.

- Et alors !!! Je suis au courant !!

- Il a voulu me tuer tu comprends !! Il m’a dit qu’il m’aimait et je l’ai cru, qui dit maintenant qu’il n’a pas raconté ça à d’autres ? Je ne veux pas prendre de risques et tant que je n’aurais pas fait un test, il ne se passera rien de risquer entre nous. Je t’aime Jonas !! Vraiment !! Je sais que c’est réciproque, alors ne crois-tu pas que nous pouvons encore attendre un peu ?

Le jeune rouquin sourit tendrement, il comprend les affres que se pose son ami sur celui qui l’a jeté comme un morceau de viande après que la date de péremption ait été dépassée.

- Fais-le vite alors, j’ai trop envie de toi.

- Moi aussi « Jo » !

Jonas repousse le drap et contemple le boxer tendu à outrance de son ami qui malgré cette conversation n’a pas perdu de sa superbe, tout comme lui d’ailleurs et c’est avec la fougue de la jeunesse qu’il se redresse et sans lui laisser le temps de protester, vient au-dessus d’Antoine en faisant voler d’une main leste son boxer vite suivi de celui de son ami à l’autre bout de la pièce.

Jonas vient ensuite s’allonger de tout son long sur le corps chaud d’Antoine, les deux virilités arrivent au contact l’une de l’autre et se frottent de façons lascives pendant que leurs lèvres se cherchent et que pour la première fois, elles restent soudées dans un baiser de feu qui leur amène au même moment un long frisson d’extase qui déclenche leurs jouissances.

Les deux hampes s’écrasent encore plus fort l’une contre l’autre et ils restent enlacés les corps vibrants au diapason d’une étreinte d’une rare intensité, leurs lèvres laissant maintenant place à leurs langues qui trouvent tout de suite la façon d’accentuer encore plus le plaisir qu’ils ont à ne faire plus qu’un.

Les lèvres se décollent enfin après un long moment et les yeux s’ouvrent pour fixer intensément ceux de l’être aimé, des yeux verts pour l’un et bleus pour l’autre, brillants de désirs, dans lesquels ils se laissent hypnotiser avec un sourire commun de contentement, celui de s’être enfin trouvés et qui démontrent mieux que des paroles que ce qu’ils éprouvent l’un pour l’autre n’est certainement pas dû qu’au simple plaisir des corps.

C’est Antoine qui le premier reprend la parole après ce long moment de contemplation.

- Comment vois-tu l’avenir avec moi « Jo » ?

2eme année avant Pâques 3ème partie : (123/134) (Paris) (Begin) (Antoine & Jonas) (fin)

- Comme n’importe quel couple je pense, et toi ?

- Nous devrons surmonter quelques obstacles avant d’être vraiment ensemble, tu en es bien conscient j’espère ?

- Je n’en vois que deux et ils ne sont pas insurmontables, chacun de nous devra faire une concession et je suis prêt pour les négociations ! Hi ! Hi !

- Tes frères ?

- Ton pays ?

- Pour moi c’est plus simple, j’ai la bi nationalité grâce à mes parents qui m’ont déclaré comme tel à ma naissance.

- Tu serais prêt à rester en France alors ?

- Maintenant que j’y ai retrouvé de la famille et que je t’ai toi, bien sûr !!

- Je ne pourrais pas m’éloigner loin de mes frères tu t’en doute bien ? Nous sommes trop fusionnels et je ne pourrais même pas m’imaginer séparé d’eux.

- Il le faudra bien un jour ou l’autre pourtant ? Chacun de vous devra faire sa vie et tu es seulement le premier de vous trois.

- Nous en avons déjà souvent parlé tu sais ?

- Et ça a donné quoi ?

- (Jonas) Que nous devrions aimer la même personne pour vivre ensemble.

- (Antoine) Tu déconnes !!!

- Je te jure que ça a été longtemps l’idée qui primait de nos discussions ! Hi ! Hi ! Mais c’était avant que je ne me découvre homo et je ne pense pas que mes frères suivent le même chemin, sinon l’idée en soi était plutôt bonne puisque notre chérie n’aurait vu aucune différence entre nous trois et aurait au contraire eu trois fois plus de plaisirs, que demander de plus pour une fille ?

Antoine sourit en se doutant bien que cette idée quand ils l’ont eue, n’était qu’un concept de gamins et qu’une fois ado ils ont bien dû se rendre compte qu’il n’était pas viable, même si l’idée en soi pouvait avoir son charme.

- Remarque ça aurait pu être cool !! Miam !! Trois beaux rouquins rien que pour moi.

Clin d’œil de Jonas.

- Je peux voir avec eux si c’est toujours faisable si tu veux ?

- N’essaye même pas !! C’est toi que je veux et certainement pas un de tes frères, j’ai bien une autre solution qui là où j’ai vécu jusque maintenant est très répandu.

Jonas se redresse soudainement passionné par la conversation, ses yeux brillent dans l’attente d’en savoir plus.

- Vas-y !! Développe, ça m’intéresse !!

- Les coûts d’achat d’appartements chez nous sont assez prohibitifs, surtout dans les grandes villes et beaucoup d’américains se mettent à plusieurs couples et vivent ensemble en partageant les frais, les enfants sont bien souvent gardés par une des femmes qui du coup reste au foyer pendant que les autres ont un travail et ne se posent plus la question pour leur garde. Pour le reste, c’est chacun chez soi et les parties communes sont traitées suivant chaque cas, certains partagent jusqu’aux repas alors que d’autres choisissent d’autres options.

- Waouh !! C’est cool !! Et ça marche vraiment ? Je veux dire qu’est-ce qu’il se passe quand un des couples ne s’entend plus avec les autres ?

- Ce n’est pas pire qu’un divorce tu sais ? En tous les cas ce qui est sûr c’est qu’il y en a de plus en plus et tu verrais les baraques qu’ils se payent !!! C’est le grand luxe, normal vu le nombre de salaires qui rentrent !!

- Tu serais d’accord toi pour qu’on fasse ce genre d’arrangement avec mes frères ?

- Bien sûr !! C’est encore mieux quand c’est une fratrie, les liens sont à la base plus solide et en plus nous aurons des enfants à pouponner, des rouquemoutes avec un peu de chance ! Hi ! Hi ! Maintenant il faut aussi que leurs copines soient d’accord pour ça.

- Elles n’auront pas vraiment le choix si elles veulent vraiment mes frères, parce qu’ils sont dans le même esprit que moi niveau éventuelle séparation.

Antoine reste un moment songeur, il a déjà appris à apprécier fortement les trois « Jo », étant sensible à leur gentillesse et à l’attachement qu’ils éprouvent les uns pour les autres, l’idée donc fait son chemin petit à petit et il ne doute pas un instant que le moment venu, ils trouveront le moyen de rester proches et cette solution en vaut largement une autre.

Antoine en soulevant gentiment Jonas qui commence à peser.

- De toute façon ce n’est pas encore pour demain, il y a déjà les études à terminer et ensuite trouver un travail avant de penser à se mettre en ménage. D’ici là beaucoup de choses auront eu le temps d’évoluer, tu ne crois pas ?

- Bien sûr, oui ! Mais de savoir que tu pourrais envisager ça, me fait plaisir et je ne t’en aime que plus, tu travailles aujourd’hui ?

- Bien sûr pourquoi ?

- Ce soir je t’invite chez nous, j’en parle à mes parents et comme ça tu pourras parler de tout ça avec mes frangins, je suis certain que tu vas très vite les intéresser avec cette histoire et qu’ils vont eux aussi t’apprécier comme il se doit, malgré que je sois déjà certain qu’ils t’aiment beaucoup.

- Comment peux-tu savoir ça ? Ils t’en ont parlé ?

- Pas besoin !! N’oublie pas que nous sommes semblables et que ce que ressent l’un, les autres le ressentent aussi.

- (Antoine) Ils vont en vouloir à mon cul tu crois ?

- Pffttt !! T’es con quand tu t’y mets ! Hi ! Hi ! Je voudrais bien voir ça !! Je pense que tu m’as très bien compris en plus.

Clin d’œil d’Antoine qui se lève.

- Allons prendre une bonne douche !! Ça va bientôt être le lever des couleurs et je ne voudrais pas y arriver à la bourre surtout si je demande à terminer mes études ici comme j’en ai maintenant l’intention, tu penses juste à me dire si tes parents sont ok pour ce soir ?

- T’inquiète pas pour ça, c’est comme si c’était fait. Il faut juste que je vérifie à quelle heure je peux appeler mon père avec les fuseaux horaires, sinon je passerai un coup de fil à Maurice pour lui demander si ça ne le dérange pas. De toute façon c’est ce que fera mon père avant de me répondre, alors…

2eme année avant pâques 3ème partie : (124/134) (Kyoto) (deuxième jour)

« Matin tôt, chambre de Florian »

Deux garçons nus enlacés dorment à poings fermés, le plus petit dans les bras protecteurs du plus grand et leurs visages épanouis montrent à quel point ils sont heureux d’être ensemble pour partager ce moment de forte intimité.

Le visage angélique du petit rouquin ne dépare en rien de celui du grand blond ne serait-ce la coupe de cheveux qui mange le visage de l’un en lui couvrant partiellement les yeux d’une magnifique frange ondulée, alors que pour l’autre les épis indisciplinés se dressent en tous sens pour couvrir une partie de l’oreiller.

L’atmosphère paisible qui règne dans la chambre ne laisserait certainement pas à penser que la nuit n’a été que sexe et jouissances, issus de retrouvailles pour le moins ardentes, la sérénité apparente n’étant due qu’à un épuisement qui les a vaincus en fin de nuit alors qu’ils en étaient à leur énième câlin.

Le plus bizarre pour une personne arrivant dans l’hôtel à cette heure matinale, serait qu’il en va de même dans tout l’établissement alors qu’habituellement il grouille déjà d’activités diverses.

Alors que le soleil darde déjà ses premiers rayons, le calme ferait pourtant penser que c’est encore le milieu de la nuit tant le silence des lieux est profond.

***/***

« Salle de vidéo surveillance »

L’écran montre les deux garçons endormis, le corps nu et alangui dans une position d’un érotisme certain, seulement personne ne le regarde et pour cause puisque les deux hommes de faction dorment également, ne serait-ce la position et la tenue qui est la leur et qui pourrait prêter à polémique s’ils étaient découverts.

Tout a commencé pour eux comme pour presque tout le reste de l’hôtel, quand le grand blond a enlevé les effets du petit rouquin et que celui-ci s’est mis à ronronner d’une façon si sensuelle que ce fut le ramdam immédiat dans leur pantalon.

Un besoin incontrôlable de sexe dû à une forte montée de libido, les a dans un premier temps fait se regarder bizarrement jusqu’à ce que le plus jeune ne tienne plus et baisse son pantalon pour se masturber devant l’écran où les deux amants enlacés se donnent à fond à leurs besoins de caresses et d’amour.

L’homme plus âgé l’a d’abord regardé faire avec un étonnement non feint, jusqu’à ce que lui aussi soit pris dans le cercle de ses envies et qu’à son tour il sorte son sexe bandé déjà prêt à jouir.

C’en est suivi une nuit de débauche totale dans un déchaînement de stupre ou les deux hommes se sont donnés sans compter l’un à l’autre, leur amenant des moments de jouissances qu’ils n’avaient encore jamais atteint jusque-là.

L’ainé pourtant marié et père de plusieurs enfants honorant avec passion à maintes reprises le plus jeune, qui l’a reçu en poussant des cris aigus dus à un plaisir indicible de se sentir désirer avec une telle ardeur, étant dans sa nature jusqu’alors cachée d’aimer les hommes.

Chaque chambre a ressenti à sa façon, soit seul ou en couple, l’impérieux besoin de libérer la libido de son ou ses occupants et cela durant toute cette nuit qui fut l’unique témoin de toutes ces scènes de sexe débridées, d’où ce calme olympien de ce début de matinée dédié au sommeil réparateur après la débauche des sens.

***/***

Émile ouvre les yeux, parfaitement reposé et son premier geste est d’ôter ses bouchons d’oreilles, ayant suivi le conseil de Florian et étant sans doute un des rares à avoir dormi comme un loir pour se retrouver en pleine forme ce matin-là.

Le brave député s’étire en souriant et se lève dans la foulée, n’aimant pas particulièrement traîné au lit.

Il part faire ses ablutions du matin et entre dans la partie jour de la suite, étonné que le petit déjeuner n’y soit pas servi comme ce fut fait la veille.

Il tente vainement plusieurs appels au room service pour que quelqu’un le lui monte et décide de descendre en personne jusqu’à l’accueil pour protester d’un tel manque d’attentions.

Bien sûr il fait chou blanc car comme durant tout le trajet où il n’a croisé personne, celui-ci est vide de tout employé et c’est agacé qu’il se dirige vers l’office pour y réclamer son plateau repas.

Emile pousse les deux portes battantes pour entrer dans les cuisines de l’hôtel, il reste un long moment ahuri devant le spectacle qu’il a sous les yeux.

Une vingtaine voir plus du personnel des deux sexes de l’établissement sont affalés sur le sol, endormis nus et dans des positions ne laissant aucune équivoque quant aux activités auxquelles ils se sont adonnées une grande partie, pour ne pas dire toute la nuit au vu de l’état calamiteux et de l’odeur âcre baignant la pièce en lui faisant plissé les narines.

- Qu’est-ce que c’est que ce cirque !!!

Émile repense alors aux bouchons d’oreilles et à la raison qui lui a fait les mettre, son front se plisse alors d’un immense questionnement auquel il ne trouve pas grand-chose de concret à se raccrocher, ne serait-ce la brève mais combien troublante expérience vécue en début de soirée.

- Il va falloir qu’on cause tous les deux et que tu m’expliques à quoi rime cette pagaille !!

2eme année avant Pâques 3ème partie : (125/134) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)

- A qui parlez-vous donc monsieur Durieux ? Et où donc se trouve tout le personnel de l’hôtel ? Cette façon de recevoir les clients est inqualifiable et j’en informerai qui de droit !!!

Émile n’a pas le temps de comprendre qui lui parle, que déjà celui-ci enchaîne en découvrant le spectacle dans les cuisines de l’office.

- Que font tous ces gens nus étalés sur le sol ??

- (Émile) Je me posais justement la question monsieur le président ! La réponse me parait toutefois évidente.

- Et avec qui vouliez-vous donc causer ?

- Je crains que ce ne soit encore une des particularités de notre jeune ami monsieur.

- Comment ça !! Expliquez-vous je vous prie ?

- Je ne serai pas plus étonné que ça d’apprendre que quasiment tout l’hôtel est dans cet état et que beaucoup vont avoir un mal de chien à ouvrir les yeux ce matin.

- Que me dites-vous là !! Je me sens pour ma part en pleine forme et vous aussi il me semble ?

Émile sort ses bouchons d’oreilles de sa poche.

- Florian m’avait conseillé d’en mettre cette nuit et je comprends subitement mieux pourquoi, mais vous monsieur le président ? N’avez-vous rien ressenti de bizarre pendant la nuit ? Entendu quelque chose qui aurait pu vous troublé ?

Le président sourit.

- Absolument rien de tout cela !! C’est bien dommage n’est-ce pas ? Tous ses gens ont l’air de s’être bien amusé pourtant !

Émile se sent un peu gêné de la tournure que prend la conversation et préfère botter en touche en changeant de sujet pour revenir à des choses plus concrètes.

- La session commence dans à peine deux heures, ne croyez-vous pas qu’il serait bon de battre le rappel avant que nous nous fassions remarquer par notre absence ?

- Je pense même que ce serait des plus judicieux, je vais de se pas prévenir la direction de l’hôtel pour qu’elle prenne immédiatement les mesures qui s’imposent ! En attendant, essayez si vous le pouvez de nous faire du café en quantité suffisante pour remettre tout le monde en forme.

- Je vais voir ce que je peux faire monsieur.

- Ne perdons plus de temps alors !! Décidément il va falloir que je consulte un spécialiste ! Hi ! Hi !

Émile le regarde quitter la pièce non sans avoir jeter avec regret un dernier coup d’œil sur certaines demoiselles à la position des plus évocatrices.

Il sourit à son tour en prenant bonne note que derrière la fonction, l’homme reste avant tout un homme et c’est en couvrant au mieux le personnel endormi, qu’il se met à la recherche du nécessaire pour préparer la boisson demandée.

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« Une heure et demi plus tard dans la salle de repas »

L’étonnement peut se lire à livre ouvert dans les regards encore bouffis de fatigue des divers délégués de la commission, attablés seuls ou en groupes à boire avec avidité leurs boissons chaudes en espérant ainsi combattre le sommeil que leurs corps réclament à cor et à cri.

Les situations auxquelles ils se sont retrouvés quand des mains fermes ont tambourinés avec insistance à leurs portes, les ont tous laissés dans un état de questionnement dont aucun n’a la réponse et le souvenir de la nuit refaisant petit à petit surface dans leurs esprits toujours embrumés, les laissent dans une expectative des plus gênantes surtout pour ceux qui se sont retrouvés à plusieurs dans la même chambre.

Maintenant ils se rendent bien comptent qu’ils ne sont pas les seuls, ce qui augmente encore plus les questions qu’ils se posent sur ce qui a bien pu être l’élément déclencheur de cette nuit de luxure à laquelle ils se sont tous donnés avec un engouement dont ils n’étaient plus habitués depuis bien longtemps pour plus d’un d’entre eux.

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« Chambre de Florian et Thomas »

Toc ! Toc ! Toc !

Les deux garçons comme s’ils s’étaient concertés, mettent leur oreiller sur leur tête pour ne plus entendre ce son qui les perturbent alors qu’ils sont partis dans un rêve sensuel ou l’autre est comme de bien entendu l’acteur principal de toute cette félicité.

Toc ! Toc ! Toc !

- Il faut se lever monsieur !! Le président vous rappelle que la commission va bientôt débuter.

Lever !! Commission !! Débuter !!! Waouh !! Je m’assois d’un bond sur le matelas en cherchant ma montre du regard, l’heure qu’elle m’indique me fait sauter du lit et me précipiter dans la salle d’eau pour ouvrir la douche en grand et me placer dessous dès que celle-ci a atteint une température suffisante, l’envie de pisser me prend soudainement et c’est avec un extrême plaisir que je me soulage dans le bac à douche en pensant amusé qu’il ne manquerait plus que ça, qu’ici aussi il y ait une caméra de surveillance.

Une ombre vient s’interposer entre moi et la lampe, je me retourne et regarde mon « Thom-Thom » qui me fixe, visiblement amusé lui aussi alors qu’il se place au-dessus des toilettes pour soulager sa vessie.

- Depuis quand tu pisses sous la douche sale cochon ?

- Depuis toujours, pourquoi ?

2eme année avant pâques 3ème partie : (126/134) (Kyoto) (deuxième jour) (suite)

« Résidence provisoire du premier ministre Jun’ichirō à Kyoto »

La lecture des rapports de surveillance des différents hôtels où sont logés les diverses délégations, montrent que tout a été calme et qu’aucuns incidents notables n’ont marqué cette deuxième nuit.

Jun’ichirō cherche vainement celui qui l’intéresse le plus et s’enquière alors auprès de son secrétaire particulier de la raison pour laquelle il ne lui est pas encore parvenu.

L’homme se présente quelques minutes plus tard, l’air visiblement troublé par ce qu’il vient d’apprendre et ne semble pas savoir comment l’annoncer tellement la nouvelle lui semble hallucinante.

- (Jun’ichirō) Et bien !! Qui a-t-il ?

- Voici le rapport votre excellence !! Il semblerait que quelque chose d’incroyable s’est produit durant la nuit, je ne mets pas en doute les notes que je viens de vous apporter, quoique cela me paraisse difficile à croire.

Jun’ichirō congédie d’un geste son collaborateur tout en ouvrant le rapport de l’autre main, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre le trouble de son secrétaire et c’est d’une voix marquant l’étonnement qu’il le rappelle.

- Attendez !!

- Votre excellence ?

Le premier ministre lui fait signe de patienter pendant qu’il termine sa lecture et quand c’est enfin chose faite, il reporte son regard sur lui visiblement troublé à son tour.

- Et bien dites donc !! Ces Français méritent bien la réputation qu’ils ont de par le monde !! Que donnent les enregistrements ?

- Ils sont en cours d’analyse votre excellence !! Il semblerait que notre personnel ait lui aussi participé à toute cette histoire.

Le front de Jun’ichirō se plisse de réflexion intense, quelque chose ne lui semble pas naturel dans toute cette affaire et il donne les ordres qui lui semblent adaptés pour en connaitre toutes les ramifications.

- Faites analyser la nourriture et la boisson, quelqu’un aura peut-être mis quelque chose dedans qui les aura suffisamment inhibés pour que cela puisse se produire à une telle échelle. Je ne vois rien d’autre qui aurait pu déclencher un tel lupanar, trouvez-moi les coupables et faites-leur bien comprendre que je ne saurais tolérer de tels actes envers nos invités.

- Bien excellence !!

- Et pour le jeune Florian ? Je n’ai rien lu le concernant ?

- Nous n’en savons pour le moment pas plus votre excellence, juste qu’un ami l’a rejoint et partage sa chambre avec lui.

- Je veux savoir d’où il vient et qui il est !!

- Bien excellence.

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« Bureau de Vladimir, conversation avec son conseiller privé »

- Comment ça ils ont baisé toute la nuit ?? Qu’est-ce que c’est encore que ce bordel ?

- (L’homme) Je vous assure que c’est vrai monsieur !!

- Donnez-moi le rapport de nos hommes !!

- Il n’y en a pas monsieur !!

- Comment !! Ne serais-je entouré que d’incapables !! Ou étaient-ils ?

- Tout l’hôtel a été pris dans cette frénésie monsieur et nos hommes aussi.

- Dites-moi que c’est un canular !!

- Je vous assure que non monsieur, tout ce qu’ils se rappellent, c’est qu’ils ont capté un son étrange venant de la chambre du gamin qu’ils étaient chargés d’espionner et ensuite ils ne comprennent plus ce qui a bien pu leur arriver, juste qu’ils se sont retrouvés nus dans les bras l’un de l’autre au petit matin dans un état d’épuisement total.

- (Vladimir) Vous voulez dire qu’ils ont baisés toute la nuit eux aussi ? Entre homme qui plus est ?

- C’est ce que j’en ai retenu monsieur.

- Ont-ils toujours cet enregistrement ?

- Il semblerait que oui monsieur, l’appareil d’écoute est resté enclenché et j’attends justement qu’on nous apporte le fichier pour analyse.

- Prenez toutes les précautions que vous pourrez !!

- Que craignez-vous donc monsieur ?

- N’y a-t-il que moi qui réfléchis ici !!! Vous n’avez pas encore compris que c’est peut-être justement ce son qui a déclenché tout ce cirque ?

- Comment se pourrait-ce ?

- Qu’est-ce que j’en sais moi !! Peut-être qu’après tout j’avais raison sur ce gamin et qu’il est beaucoup plus qu’on voudrait me le faire croire, déjà avec ce à quoi j’ai assisté hier qui me laisse déjà suffisamment de quoi m’interroger à son sujet. D’ailleurs j’y pense, il serait bon de contacter nos agents dont vous avez reçu la liste avant notre départ. Il faudra peut-être agir très vite et autant qu’ils s’y soient préparés.

- A ce que j’ai cru comprendre, il est très surveillé monsieur ! Etes-vous sûr de ne pas vouloir prendre des risques trop importants ?

Vladimir regarde son homme de confiance avec un rictus de prédateur.

- Il ne m’échappera pas cette fois !! Nous attendrons simplement le bon moment quand plus personne ne s’attendra à ce qu’il lui arrive quoi que ce soit et que la surveillance envers lui se sera suffisamment relâché. Au fait j’y pense d’un coup !! Avec qui était-il cette nuit ? J’imagine qu’il devait bien y avoir quelqu’un avec lui pour déclencher tout ce foutoir !!

- Il semblerait qu’un ami à lui l’ait rejoint dans la soirée.

- Une amie tu veux dire ?

- Non monsieur, c’est bien d’un garçon qu’il s’agit et il semblerait que ce soit son petit copain.

- Nous connaissons donc maintenant son point faible ! Ah ! Ah ! Renseignez-vous sur ce garçon, peut-être nous sera-t-il utile pour arriver à nos fins !!

2eme année avant pâques 3ème partie : (127/134) (Paris) (La substitution)

« Paris gare du nord six heures vingt-neuf, arrivée en gare du train corail en provenance de Lille »

Maxence observe attentivement tous les hommes jeunes qui passent devant lui, il a bien mémorisé la photo du collègue devant se présenter au bureau du commissaire ce matin même et accompagné de Sacha, ils sont venus pour l’intercepter dès son arrivée à Paris.

Un jeune homme en uniforme apparaît alors en traînant derrière lui deux énormes valises à roulettes, il semble chercher à se repérer dans l’immense hall et une fois chose faite, repart d’un bon pas vers la sortie où de nombreux taxi attendent le client.

- (Maxence) Tiens !! Le voilà !!

Sacha regarde dans la direction qu’il lui indique et son visage s’éclaire d’un sourire de prédateur ayant aperçu sa proie.

- Bof !! Pas terrible !! Enfin, de toute façon je ne comptais pas me marier avec ! Hi ! Hi !

- Restons discret tant que nous ne serons pas dans un endroit tranquille et arrête de faire cette tête-là, sinon il va se douter de quelque chose.

Sacha regarde son ami d’un drôle d’air, cherchant à comprendre ce qu’il se passe dans sa tête depuis qu’il l’a recontacté.

- Dépêchons-nous avant qu’il ne prenne un taxi !!

- Suis-moi !!

Les deux hommes ressortent rapidement et se positionnent devant le véhicule de police que Maxence a garé sur le trottoir gyrophares allumés.

Le jeune policier sort à son tour et se tourne vers eux étonné, dès qu’il entend une voix l’appeler par son nom, ne s’attendant certainement pas à avoir droit à un comité d’accueil pour son arrivée.

- Mickael Magnin ?

Mickael sourit aux deux policiers debout devant le véhicule de service et s’avance vers eux sans se douter le moins du monde qu’il signe ainsi son arrêt de mort.

- C’est bien moi en effet, c’est sympa d’être venu me chercher !!

- (Maxence) C’est tout à fait normal d’accueillir un nouveau collègue, tu as déjà trouvé un logement ? Si tu veux on peut t’y conduire pour que tu y déposes tes valises ?

- J’ai trouvé un appart hôtel en attendant mieux, c’est à Saint Mandé vous connaissez ?

Maxence avec un grand sourire.

- Je vois où il se trouve, c’est juste derrière l’étap-hôtel porte de Vincennes !

- (Mickael) Exact !! J’ai retenu l’appart pour un mois en attendant de trouver mieux.

Sacha lui prend ses valises des mains et les dépose dans le coffre, la tête du jeune homme ne lui revient pas vraiment alors que son corps tout en muscle par contre commence à lui faire de l’effet et il se dit que malgré tout, ils devraient prendre du bon temps avant de se débarrasser de lui.

- Allez !! Monte !! Nous ne devons pas traîner, le commissaire nous attend pour la prise de service !!

***/***

« Cinq minutes plus tard, sortie de Paris »

Mickael commence à apercevoir les premiers champs et se demande pourquoi ils sont sortis de la capitale alors que sur le plan il lui semblait bien que son lieu d’hébergement fût en limite du périphérique.

- Vous êtes sûr que c’est le bon chemin ?

Sacha ouvre la boite à gants et en sort une bombe anti agression, il se tourne ensuite vers le garçon assis à l’arrière et l’asperge copieusement pendant que Maxence ouvre en grand les vitres avant et que les deux hommes retiennent leur respiration.

Mickael prend le produit en pleine figure et hurle de douleur en plaquant ses deux mains sur son visage, tentant vainement de se protéger les yeux du gaz qui lui brûle les rétines.

Sacha a alors un rire sardonique.

- Ta gueule !!! On va jouer un peu tous les trois, tu as l’air d’avoir un bon cul et tu vas bien nous soulager les couilles avant qu’on te fasse la peau.

Il montre un hangar à foin à son ami.

- Arrête-toi là-bas « Max » !! Je pense que c’est l’endroit idéal pour ce que nous avons à faire !!

- Ok mais on fait fissa, faudrait pas qu’on se fasse repérer.

2eme année avant pâques 3ème partie : (128/134) (Paris) (La substitution) (fin)

Le véhicule de police ne met pas longtemps pour prendre le chemin de terre et se garer à l’intérieur du hangar à l’abri des regards, les deux hommes sortent aussitôt pour attraper le garçon suffoquant de douleur au point de ne plus avoir de voix.

Sacha lui prend son arme pendant que Maxence attrape un seau devant une mangeoire pleine d’eau de pluie, il le remplit et le jette au visage de Mickael pour le soulager quelque peu de l’effet du gaz.

Il ne faut pas longtemps pour qu’il se retrouve allonger nu sur une botte de foin, les deux complices admirent alors son corps sculpté par le sport qui est autrement plus attirant que son visage toujours couvert d’acné alors qu’il a dépassé la vingtaine.

Sacha lui menotte les mains derrière le dos puis s’assoit sur sa tête en lui attrapant les cuisses et en les ramenant brutalement vers lui.

- Passe le premier et soulage-toi bien ! Hi ! Hi ! Regarde-moi ce cul d’hétéro !! Je suis sûr qu’il ne s’est jamais rasé en plus !!

Maxence excité par la vue de ces fesses poilues d’où n’apparait qu'à peine le trou brun dans lequel il a bien l’intention de se donner du plaisir, il baisse son pantalon et son slip, la queue déjà raide d’envie de le posséder ensuite avec fougue jusqu’à la jouissance qui arrive très vite au vu de l’état d’excitation intense que ce viol lui amène.

Mickael sent la brûlure de la pénétration qui s’ajoute à celle de ses yeux en feu, il hurle sous la douleur et comprend qu’il est en train de vivre ses derniers instants, car il est impossible maintenant qu’ils le laissent sortir vivant après ce qu’ils sont en train de lui faire subir.

Maxence jouit dans un râle de délivrance et ressort presque aussitôt du fondement dans lequel il vient de se soulager, il prend la place de Sacha pour maintenir fortement les jambes écartées du gars afin que son ami en profite à son tour.

Le déclic métallique au moment de l’ouverture du couteau lui fait fermer les yeux, ne tenant pas à assister à la façon cruelle que Sacha a trouvée pour prendre son pied à son tour.

Les mouvements du corps du jeune policier l’avertissent néanmoins qu’il est déjà en pleine saillie, les cris que Mickael pousse soudainement le font frissonner et lui amène une sueur moite sur tout le corps, s’imaginant sans vouloir y assister de toute la cruauté et des sévices qu’il doit subir pendant que Sacha prend son plaisir dans son corps.

Un râle de Sacha immédiatement suivit d’un dernier sursaut d’agonie de sa victime lui prouve alors que c’est enfin terminé et quand Maxence ouvre enfin les yeux, ceux-ci cillent devant le spectacle qui s’offre à lui et démontrant une nouvelle fois combien est dérangé l’esprit de celui qu’il n’arrive plus à reconnaître comme un ami mais comme un fou duquel il va devoir se protéger, s’il ne veut pas à son tour sombrer dans sa folie meurtrière.

Les bottes de foin sont très vite empilées sur le corps sans vie de Mickael qui n’aura vu de Paris que cette route grise qui l’a amené vers la fin terrible qui l’attendait au bout.

Un bidon d’essence sorti du coffre arrose l’ensemble y compris les bagages qui ont rejoint le cadavre, Sacha profite que son ami fasse demi-tour pour allumer le bûcher et il claque la portière en la refermant derrière lui, le visage souriant visiblement satisfait d’avoir pu une fois encore assouvir son besoin de meurtre.

- Allez !! On file d’ici avant que la fumée et les flammes n’alertent quelqu’un !!

Maxence démarre en trombe sans répondre, encore choqué par la vision du corps mutilé de ce garçon qui n’a eu pour seul tort que celui de s’être mis sur leur chemin.

Les kilomètres défilent à toute allure, Maxence aperçoit au loin une fumée noire indiquant le lieu de leurs actes criminels.

- Tu as une nouvelle identité maintenant !

- Ouaih c’est cool !!

- Tu étais obligé de faire ça ?

- J’ai pris mon pied !! Tu ne peux pas savoir et ça deux fois dans la même journée. Décidément je sens que je vais me plaire ici !!

- (Maxence) Comment ça deux fois ?

- Tu te rappelles du gars que j’ai baisé et tabassé l’autre jour ?

- Le dealer ?

- Oui !! Je suis retombé dessus ce matin, il m’a reconnu et il voulait se tirer, alors je lui ai fait sa fête et comme ça je suis tranquille avec lui une bonne fois pour toute. Il aurait pu me créer des ennuis, aussi j’ai préféré prendre les devants.

- Qu’est-ce que tu as fait du corps ?

- Je l’ai planqué dans un coin tranquille, d’ailleurs il va falloir qu’on s’en occupe ce soir et qu’on le fasse disparaître, il n’en reste plus qu’un et je serais peinard, je préfère ma solution à la tienne car rien ne dit qu’ils ne porteront pas le pet un jour ou l’autre et tu sais que nous ne devons laisser aucune trace derrière nous dans ce métier.

Heureusement pour Maxence que Sacha regarde devant lui en lui faisant ses aveux, car sinon il aurait bien vu la blancheur cadavérique que vient de prendre le visage de celui qu’il considère toujours comme son ami et qui vient de comprendre qu’il devra trouver rapidement un moyen radical pour protéger définitivement celui qui a déjà pris une énorme importance dans sa vie.

2eme année avant pâques 3ème partie : (129/134) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)

« Chambre de Florian, après la douche »

- Tu vas faire quoi aujourd’hui ?

Thomas lui répond en enfilant ses chaussures.

- Je ne suis pas en vacances figure toi, je suis aussi venu ici pour trouver de nouveaux clients.

- Tu veux que je t’aide ?

- Surtout pas !! J’ai promis à Franck de me débrouiller tout seul, c’était la condition pour qu’il me laisse partir et te rejoindre par la même occasion.

Un grand sourire m’illumine le visage.

- Tu restes les dix jours alors ?

Thomas lui fait un gros clin d’œil.

- On dirait bien, oui !

Je lui saute au cou tellement je suis content.

- Rien que nous deux !!

- Pour changer un peu ! Hi ! Hi ! Allez, file sale engeance !! Tu vas encore te faire attendre !!

Je le libère et retombe au sol.

- A ce soir alors ?

- Si tu veux bien de moi !

- Je te voudrais toujours près de moi tu le sais bien, tu me manques déjà !!

- Pfft !!! N’importe quoi !!

Nous nous embrassons une dernière fois avant que je sorte de la chambre rejoindre le staff du président, c’est en entrant dans le grand hall que je les aperçois prêt à partir pour le palais des congrès et que je rejoins Émile qui me voit arriver vers lui en faisant une drôle de tête.

En fait ils font quasiment tous une drôle de tête et je me demande même s’ils n’ont pas fait la « chouia » toute la nuit pour en tenir une pareille.

- Qu’est-ce qu’ils ont tous ? Ne va pas me dire qu’ils ont fini la soirée en boite ?

- (Émile) Et toi tu l’as fini comment ?

- J’étais avec Thomas, alors tu penses bien que nous en avons profité pour faire de gros câlins.

- C’est ce qu’il semble en effet et tellement gros que tout l’hôtel en a profité et a voulu en faire autant !!

Je comprends où il veut en venir et je pique un fard maison, ayant complètement oublié ce que ma libido pouvait avoir de communicatif dans certains cas.

- Oups !! Et toi ça va ?

Émile sort les bouchons d’oreilles de sa poche un bref instant.

- Je ne sais pas pourquoi j’ai suivi tes conseils, en tous les cas ça m’a été utile pour passer une bonne nuit. Maintenant j’aimerais comprendre ce qui est arrivé aux autres, mon petit doigt me dit que tu dois y être pour beaucoup dans ce qu’il s’est passé ici cette nuit.

- J’ai comme qui dirait le plaisir communicatif, maintenant ce n’est pas de ma faute si les murs ne sont pas suffisamment insonorisés.

Émile soupire un grand coup, il comprend néanmoins que ce n’est ni l’heure ni l’endroit pour ce genre de conversation et se promet d’y revenir quand le temps s’y prêtera.

- Nous en reparlerons une autre fois, essaie quand même de mettre une sourdine pour le reste du séjour tu veux bien ?

J’essaie de me défendre.

- C’est Thomas aussi !! Il m’a pris de court en se jetant sur moi à m’arracher mes vêtements à peine passé le pas de la porte et je me suis enflammé sans pouvoir me contrôler.

- Ce n’est pas ce genre de détails qui m’intéressent, alors garde les pour toi tu veux bien ? Je me doute bien que vous n’avez pas compté les mouches cette nuit.

- On aurait eu du mal tu sais ?

- Pourquoi donc ?

- Parce qu’il n’y en avait pas pardi !!

Emile lève les yeux au plafond visiblement amusé, il préfère ne pas insister et attrape le bras de Florian pour prendre avec lui leurs places dans la délégation, qui part tranquillement à pied rejoindre la salle où les négociations vont enfin pouvoir débuter.

***/***

« Thomas »

Lui aussi sort de l’hôtel mais par une autre porte, beaucoup moins médiatisé que celle d’où il voit s’éloigner son copain.

Malgré tout, chance ou fait exprès, il tombe sur Joseph qui lui envoie un sourire amical où Thomas reconnait par habitude la petite lueur d’intérêt qu’il suscite toujours au premier abord.

- Bonjour Thomas, je ne te pose pas la question si tu as bien dormi ?

- Pas tellement en fait, pourquoi ?

2eme année avant pâques 3ème partie : (130/134) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)

- Tu ne t’en doutes pas un peu ? Tu n’as pas vu la trombine qu’ils tirent tous ce matin, comme s’ils avaient abusé de leurs corps toute la nuit ?

Un énorme bol orne aussitôt le visage du grand blond qui fait sourire Joseph.

- (Thomas) Oups !! Désolé !! Mais toi ça a l’air d’aller ?

- Parce que je n’étais pas là figure toi, j’ai passé une partie de la nuit avec les gens du « Naisho » et j’ai préféré vu l’heure tardive, dormir dans un hôtel tout près de leurs bureaux et bien m’en a pris apparemment !

- (Thomas) Si tu le dis ! Hi ! Hi ! Mais dis-moi ? Tu n’es pas là par hasard pas vrai ?

- Exact !! J’ai comme instruction de te garder sous ma surveillance depuis que nous avons appris ton arrivée.

- Et Florian ?

- Ne t’inquiète pas pour ça, il y a suffisamment de monde à s’occuper de lui et puis comme ça j’évite de me retrouver trop près de Vladimir.

- (Thomas) Il est là aussi celui-là ?

- T’inquiète !! C’était prévu !! Il est sous bonne garde, comme le sont quelques-uns de ces messieurs qui d’habitude évitent cette réunion.

- Non !! Tu crois qu’ils sont là pour Florian ?

- S’il y a une certitude, c’est bien celle-là crois-moi ! Maintenant nous ne connaissons pas leurs intentions et nous préférons rester prudents.

- Ce serait étonnant que Florian ne se montre pas sous son bon jour et il va très vite en être fini du secret que Maurice s’est toujours évertué à garder à son sujet.

- Si tu avais été là hier ou devant une télévision, tu te serais déjà vite rendu compte qu’on ne parle plus que de lui aux quatre coins du monde.

- Non !!

- (Joseph) Quand il s’y met, il n’y va pas dans la dentelle ton Florian tu sais ? Pour l’instant les gens ne retiennent que l’aspect comique du personnage mais ça ne va pas durer et la façon dont il a été présenté par votre président, ajouter à ce qu’il s’est déjà passé dans les coulisses et lors de la présentation où monsieur le rouquin répondait à qui l’interrogeait dans sa langue sans sembler chercher ses mots, il y a déjà de quoi se poser beaucoup de questions sur lui.

- J’en étais sûr qu’il ne fallait pas qu’il vienne ici !! Maintenant ils ne vont plus le lâcher c’est sûr !!

- Ce n’est peut-être pas plus mal en fin de compte, enfin !! Nous verrons bien ce que la suite de toute cette histoire va donner !! Mais toi ? Où vas-tu comme ça ? Je pensais que tu resterais à l’attendre dans votre suite !

- Et bien non comme tu peux le voir !! Je ne suis pas que la princesse blonde du prince charmant qui l’attend dans sa chambre ! Hi ! Hi ! Je suis aussi là pour travailler ne t’en déplaise et je suis mandaté par mon entreprise pour prospecter de nouveaux clients, maintenant puisque tu es là ! Autant que tu me donnes un coup de mains, si ça ne te dérange pas bien sûr ?

- Au contraire, ça me changera un peu de ce que je fais d’habitude ! On commence par quoi ?

- Par cibler les entreprises qui font le commerce du bois sous toutes ses formes, après ça nous ferons du porte à porte et je présenterai l’entreprise en offrant nos services.

- Ça ne va pas être de la tarte !! Nous ne parlons pas la langue locale et en plus sans rendez-vous je ne crois pas que nous serons reçus par les personnes qui ont le pouvoir de décisions, à cette échelle de valeur tout au moins.

- Tu as une autre idée ? Si c’est le cas, elle sera la bienvenue parce que moi je n’ai que celle-là !

Joseph reste pensif un moment, jusqu’à ce qu’un léger sourire qui interpelle Thomas n’apparaisse sur ses traits.

- Dis-moi à quoi tu penses ?

- J’ai peut-être une idée, suis-moi !!

L’homme et son compagnon prennent alors le bus, quelques minutes plus tard celui-ci s’arrête devant un bâtiment où deux hommes en costumes en gardent l’entrée.

L’un d’entre eux semble reconnaître Joseph et s’approche de lui en souriant, c’est en anglais qu’ils conversent un moment jusqu’à ce que l’homme les invite d’un geste à les suivre dans le bâtiment.

Thomas reste légèrement en retrait, il se doute bien que cet endroit ne peut être qu’un édifice officiel d’une quelconque instance gouvernementale et il en est conforté une fois à l’intérieur quand il aperçoit des hommes en chemises, baudriers à l’épaule avec l’arme de service bien en évidence.

- Ou sommes-nous ?

- Aux bureaux du « Naisho » !

- Hi ! Hi !

- (Joseph) Qu’est ce qui t’amuse autant ?

- Rien !! Juste que si « Flo » était là il les aurait déjà rebaptisés crois-moi !!

- (Joseph) Tiens donc !! Et comment aurait-il appelé cet endroit ?

- "La truffe fraiche" ! Hi ! Hi ! Sinon il aurait dit qu’ils sont malades et serait venu leur lécher le museau ! Hi ! Hi !

2eme année avant pâques 3ème partie : (131/134) (Paris) (Chez les Novak)

« Dans la cuisine »

Les triplés sont déjà à table à déjeuner quand Antoine arrive à son tour dans la cuisine après avoir pris sa douche, il reste un moment subjugué encore une fois par la ressemblance frappante de ses trois amis et serait bien incapable de donner un prénom à aucun d’eux quand ils sont comme à cet instant tous plongés dans leur bol de café fumant.

Ce n’est que quand ils s’aperçoivent de sa présence et qu’ils lui sourient que la différence se fait, du moins pour l’un d’entre eux et qu’il vient s’asseoir près de lui en lui caressant brièvement la cuisse.

- (Jonas) Hé !! Moi c’est Jordan !! Va plutôt ploter le bon ! Hi ! Hi !

- Dans tes rêves ma poule !!

Catherine se retourne de son fourneau où elle faisait cuire ses crêpes et sourit à leur invité.

- Comment fais-tu pour en être si sûr Antoine ?

- C’est simple madame, il suffit de regarder ses yeux !

- Ils ont les mêmes pourtant ?

- C’est que vous regardez mal alors !! « Jo » a des yeux de merlan frit dès qu’il me regarde ! Hi ! Hi !

Jordan et Johan amusés.

- Et nous ?

- Vous !! Ce serait plutôt des yeux de maquignons à me juger sur pied comme vous le faites ! Hi ! Hi ! J’espère que la bête est bonne pour la reproduction ?

Antoine se rend subitement compte qu’il vient de lâcher sa connerie devant la mère de ses amis et devient comme son cousin dans ses cas-là, d’un magnifique rouge coquelicot qui éclate de rires la fratrie.

Catherine s’en amuse et rentre dans le jeu, visiblement conquise depuis le début par ce garçon qui est apparu dans leur vie comme une bouffée d’air pur et qui commence doucement à transformer ses fils qu’elle regrettait de ne leur connaitre aucun ami et qui semblent petit à petit s’ouvrir au monde qui les entoure, depuis qu’Antoine avec son cousin et ses amis, sont apparus dans un quotidien qui jusque-là ne comprenait qu’eux trois et personne d’autre.

- Qu’est-ce que c’est que ces paroles devant des enfants mineurs !! Elle est belle la jeunesse américaine !!

Antoine ne sait plus où se mettre, sa tête plonge dans son bol et y reste un long moment comme bloquée jusqu’à ce que ses yeux qui regardent en coin, voient l’amusement des triplés qui de toute évidence ne se démontent pas des paroles de leur mère mais au contraire s’amusent comme des fous à voir sa tête.

Il prend alors sans s’en rendre compte la têtard attitude qui attise l’attirance naturelle que les gens éprouvent pour lui et le résultat en est un énorme éclat de rires auquel Catherine participe de bon cœur.

Jonas n’y tient plus, son bras encercle les hanches de son ami et son visage s’approche de sa joue encore enflammée pour lui déposer une bise d’une tendresse si évidente et si forte, qu’elle en émeut ses frères tout autant que sa mère.

- (Johan) Tu en as de la chance « Jo » d’avoir trouvé le bon du premier coup.

Jordan moqueur.

- Enfin presque du premier coup !! Mais tu as raison frérot, je pense comme toi que notre « Jo » aurait pu tomber plus mal.

Jonas d’une voix égale alors qu’il sait bien l’effet que vont faire ses prochaines paroles, seulement il ne peut s’en empêcher rien que pour venger son ami de l’avoir mis aussi mal à l’aise avec leurs moqueries.

- C’est cool alors !! Comme ça vous viendrez nous voir quand nous serons installés aux Etats Unis !!

Antoine sait bien pour en avoir récemment abordé le sujet que ce n’est qu’une simple plaisanterie, seulement il ne s’attendait certainement pas à voir le dégât émotionnel qu’elle est en train de faire sur le reste de la fratrie tout comme sur Catherine qui d’un coup sont devenus d’une blancheur cadavérique et se regardent avec des yeux exorbités d’horreur.

Il comprend mieux alors les paroles de Jonas quand il lui a dit qu’il lui serait impossible de vivre éloigné de ses frères et il se rend compte que cela vaut également pour ses parents qui sont aussi attachés à leurs enfants qu’eux le sont entre eux.

Johan est le premier à comprendre en regardant Antoine que la bombe que vient de lancer son frère n’est en fait qu’une plaisanterie au gout certes des plus douteux, mais une plaisanterie tout de même et qui lui permet de se remettre de cette annonce qui sans cela l’aurait certainement amené dans une terrible dépression.

Un coup de coude discret à Jordan qui le regarde surpris, un signe de tête vers Antoine pour qu’il comprenne à son tour qu’ils viennent de se faire avoir et sans aucune parole, d’un élan commun ils se ruent sur Jonas pour lui faire regretter ses paroles par ce qu’il abhorre le plus qu’on lui fasse et que ses frères vont se faire un malin plaisir à lui faire subir, rien que pour se venger de ce qu’il a osé leur dire.

Jonas se lève d’un bond et se recule en criant déjà d’appréhension.

- Non !! Pas ça les gars !! C’était pour rire !! Pitié, non !!

S’en suit alors une énorme partie de chatouilles où les glapissements de l’un sont couverts par les rires des deux autres, jusqu’à ce qu’Antoine voyant que son chéri a de plus en plus de mal à trouver sa respiration s’en mêle et qu’à son tour il se jette dans la bataille à la plus grande joie de Catherine qui les regarde faire avec une larme d’émotion, comprenant qu’à présent ce n’est plus trois mais quatre fils qu’ils ont son mari et elle à la maison.

2eme année avant pâques 3ème partie : (132/134) (Afrique) (Rapprochement)

« Milieu de matinée au dispensaire »

André regarde par la fenêtre le visage rayonnant de joie, il ne quitte pas des yeux son petit-fils qui depuis son retour de sa visite à la clairière n’est plus du tout le même garçon et les dix-sept années passées dans son monde d’enfant autiste semblent loin maintenant derrière lui, ce n’est pas André qui va s’en plaindre n’ayant plus maintenant qu’une hâte, celle de rentrer en France pour le ramener à ses parents qui ne connaissent encore pas la nouvelle.

Gauthier a tout de suite sympathisé avec le garçon de son âge qui vit au dispensaire, le jeune Masaï semblant lui aussi heureux de passer du temps avec lui et c’est d’ailleurs le cas en ce moment puisqu’ils sont ensemble, discutant comme des amis de longue date, assis sur le banc du petit potager que soignent les sœurs avec amour.

André remarque bien les gestes gracieux, voire précieux du jeune Naomé dont la féminité est à fleur de peau et dévoile sans qu’il n’y ait besoin d’aveu de sa part, que sa préférence va pour les personnes de son sexe.

- Le changement est spectaculaire n’est-ce pas ?

André surpris, se retourne vivement sur le père Antoine qui est arrivé derrière lui sans qu’il l’entende et regarde également les deux jeunes garçons qui conversent tranquillement dehors.

- Je n’aurais jamais cru qu’un tel miracle soit possible.

- Les voies du seigneur sont impénétrables mon fils !

- Je dirais plutôt que les « dons » de Florian sont multiples mon père, j’en ai un exemple flagrant une fois de plus devant les yeux.

- Et cela confirme mes paroles précédentes quand J’ai parlé avec Gauthier ce matin, votre petit-fils ne semble ressentir aucune séquelle de ses années où il vivait dans son monde. J’avoue en être troublé plus qu’il n’y parait, cela prouverait qu’il était resté malgré tout conscient tout ce temps de ce qui l’entourait et cette découverte devrait être révélée aux spécialistes de cette affliction, qui en tireront certainement d’autres voies de thérapies pour aider au mieux ceux qui n’auront pas la chance qu’a eue Gauthier.

Des éclats de rires arrivent jusqu’à eux et les font se retourner vers les garçons pour reprendre leur observation.

- (Le père Antoine) Il s’est déjà trouvé un ami.

- (André) Son premier copain, j’appréhende leur séparation quand nous repartirons.

Le père Antoine reporte son attention sur l’homme en face de lui, un sourire amical apparaît alors sur son visage ridé par les années car il a bien perçu l’énorme affection qu’à au fond du cœur ce grand-père pour son petit-fils, s’inquiétant déjà de le voir triste à cause de cette séparation.

- Saviez-vous que c’est ici que Florian va faire construire son centre de soins ?

- Je l’ai entendu dire en effet !

- Alors qui sait si ces deux garçons n’auront pas l’opportunité de rester amis, Gauthier a l’air de se plaire ici et je ne serais qu’à moitié étonné qu’il veuille lui aussi le suivre comme c’est l’intention de la plupart, pour ne pas dire de tous ceux pour qui notre jeune ami compte un tant soit peu.

- (André) Savez-vous mon père que cette pensée m’est déjà venue ? Je parle de moi pas de mon petit-fils !

- Vous nous seriez d’une grande utilité ici, le savez-vous ?

- J’en suis convaincu sachez-le, surtout que j’arrive à l’âge où le besoin de faire le point se fait sentir et encore plus depuis que j’ai failli ne plus pouvoir exercer à cause de la maladie dont je suis atteint, sans notre ami commun je ne sais pas ce que je serais devenu et si mon aide peut lui être utile, je serais bien ingrat de ne pas la lui apporter.

***/***

« A l’extérieur du dispensaire »

Naomé est troublé par ce jeune blanc à la chevelure épaisse presque blonde, naturellement bouclée et dont le volume double le haut de sa tête comme la crinière de certain lion arrivé à un âge avancé, donnant au jeune garçon une allure et une beauté à laquelle il ne peut rester indifférent.

Le visage rond au sourire enjôleur ainsi que le corps élancé de Gauthier, l’attirent au point que Naomé en perd le sommeil et qu’il comprend que ce qu’il ressent n’est pas loin des sentiments qu’il éprouve pour Taha.

Gauthier n’est pas en reste de questionnement lui non plus, sauf qu’il est loin de penser ce que signifie ce bien être qu’il perçoit quand comme c’est le cas actuellement, son ami Masaï est tout près de lui.

L’allégresse de son cœur, le plaisir de sa présence, de le voir et d’entendre sa voix bizarrement aiguë pour un garçon ainsi que le besoin impérieux de le rejoindre dès qu’il s’absente trop longtemps et pourtant un signe que n’importe quel garçon de son âge saurait analyser et reconnaître pour ce qu’il signifie, seulement Gauthier n’est pas ou du moins n’était pas jusqu’alors un jeune adolescent comme les autres et le ressenti qu’il éprouve déjà pour son ami ne trouve pas de nom dans son esprit encore vierge de ce genre de sentiment.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (133/134) (Afrique) (Rapprochement) (suite)

Taha les observe depuis un moment déjà, un sourire de soulagement orne son visage aux traits virils et malgré la petite pointe de regret qui le titille de temps à autres, il sait que c’était le mieux qu’il pouvait arriver à son ami et que leur relation n’aurait pu continuer dans l’état encore bien longtemps car s’il l’aime réellement, ce sont quand même les filles de la tribu qui l’attirent inexorablement vers leur hutte.

L’une d’entre elle plus particulièrement qui depuis quelques temps l’attire autrement plus fort que tous les brefs instants de plaisirs passés avec celles qui l’ont reçu dans leurs couches depuis son retour d’Europe.

Ses relations avec « Nao » n’étaient en fait, il s’en rend bien compte maintenant, qu’une continuité de ses expériences d’adolescent qu’il avait repris pour ne plus voir son ami au désespoir et verser ses larmes qu’il ne supportait pas de lui voir répandre sur son visage, ravager par la tristesse d’être abandonné par celui qu’il a toujours aimé.

Qu’il redevienne son meilleur ami et rien d’autre est ce que Taha souhaite maintenant le plus au monde, que cela vienne de Naomé est la meilleure chose qui pourrait arriver, aussi Taha n’en éprouve t'il aucune tristesse ni rancœur, bien au contraire car cela le libère d’un énorme poids et cela même si les instants intenses qu’il partage avec son ami lui plaisent aussi beaucoup, il doit bien le reconnaître.

Gauthier se lève et s’éloigne de Naomé, Taha en profite alors pour le rejoindre et le pousser dans ses retranchements pour savoir si oui ou non il a vu juste, craignant maintenant qu’il ne se soit induit en erreur et que ce soit lui qui se devra de faire comprendre à Naomé ses intentions de cesser le plus rapidement possible maintenant que sa décision est prise, les relations autres qu’amicales qu’ils ont ensemble.

Naomé regarde Gauthier s’éloigner et déjà il ressent le pincement au cœur de ne plus l’avoir près de lui, il est donc surpris quand Taha vient s’asseoir à ses côtés en le regardant d’une drôle de façon, semblant à la fois moqueur et ravi de le surprendre ainsi dans ses pensées les plus intimes.

- Et moi qui croyais que j’étais le seul qui comptait ! Hi ! Hi !

Naomé est gêné de s’être fait surprendre.

- Suis-je donc si transparent ?

- Tu es mon meilleur ami « Nao » et je connais tes expressions, je vois bien qu’il ne te laisse pas indifférent et j’en suis heureux pour toi.

- (Naomé) Tu n’es pas en colère contre moi ?

- Bien sûr que non !

- Tu ne m’aimes pas vraiment alors ?

- Ne redis jamais une chose pareille « Nao » !! Tu comptes plus que n’importe qui à part peut-être ma famille, tu es comme un frère pour moi et j’ai accepté d’être avec toi pour ne pas te voir malheureux.

- Tu n’avais pas l’air de te forcer pourtant ?

- Non bien sûr !! Mais ça ne pouvait pas être viable sur le long terme, je te l’ai assez souvent dit, je pense que j’aime les filles et plus le temps passe, plus je le ressens avec force.

- Tu ne veux plus de moi alors ?

- C’est à toi de décider si nous devons continuer ou pas, j’aime ce que nous faisons ensemble mais ce n’est pas pour moi une fin en soi et pour toi non plus d’ailleurs, puisque tu t’intéresses visiblement à ce jeune blanc.

Naomé dévisage son ami avec attention, il sait très bien que ses paroles sont sincères et que Taha ait également remarqué son attirance pour Gauthier, prouve encore une fois qu’il le connait mieux que n’importe qui d’autre, aussi c’est un grand sourire qui illumine son visage quand il étreint son ami avec une affection sincère.

- Tu crois qu’il pourrait avoir des sentiments pour moi ?

- Je vous ai bien regardé tout à l’heure et je ne pense pas faire d’erreur en te répondant que j’en suis sûr, d’ailleurs tu n’as qu’à le vérifier par toi-même.

Naomé suit le regard de Taha et aperçoit Gauthier le visage plaqué à une des fenêtres du salon, ses traits sont visiblement marqués par la déception, une certaine rage et la tristesse de le voir aussi proche de son ami, s’imaginant certainement et d’ailleurs avec raison, mais de ça il ne peut pas le savoir, qu’ils sont beaucoup plus que de simples copains.

Taha se lève.

- Je vais aller lui parler !! Je ne voudrais pas tout gâcher entre vous sur un simple malentendu.

Naomé paniqué.

- Qu’est-ce que tu vas lui dire ?

- Ne t’inquiète pas « Nao » !! Je trouverai bien les mots qu’il faut pour qu’il comprenne que je ne suis pas un danger pour lui, sans pour autant dévoilé tes sentiments. C’est tout nouveau pour vous deux et c’est à vous de vous trouver, pas à moi de faire l’entremetteur.

- J’ai peur Taha !! Vraiment tu sais !! Qu’arriverait-il si je me trompe complètement et qu’il n’éprouve rien d’autre pour moi qu’un début d’amitié ? En plus il devra bientôt repartir dans sa tribu et nous serons séparés !!

- Tu n’as rien à craindre, je serais toujours là moi !! Tu sais très bien que je ne t’abandonnerai jamais, nous oublierons cette conversation jusqu’au jour où quelqu’un viendra à nouveau t’amener le trouble dans ton cœur.

- Tu me le jures ?

- En ai-je vraiment besoin ? Tu me connais suffisamment pour savoir que je ne saurais te mentir.

Naomé troublé.

- Je… t’aime Taha !!

Le fils d’Okoumé sent son cœur se serrer, les paroles de son ami le bouleversent plus qu’il ne s’y attendait et c’est en lui passant doucement les doigts sur le visage qu’il lui répond d’une voix douce.

- Moi aussi « Nao », moi aussi !!! C’est d’ailleurs ça le problème, quand je suis près de toi je n’arrive pas à garder mes résolutions.

Taha s’éloigne alors en se dirigeant vers le dispensaire, sans laisser le temps à Naomé de répondre à sa dernière phrase.

Il préfère le laisser cogiter là-dessus et comprendre son désarroi de ne pas pouvoir lui apporter tout ce qu’il attend de lui, étant pris en étau entre son ami pour qui il a des sentiments très forts et sa véritable nature, n’ayant pas la volonté qu’il faudrait pour trancher une bonne fois pour toute en sachant bien qu’il n’en ressortirait certainement pas indemne quel que soit sa décision finale.

2eme année avant Pâques 3ème partie : (134/134) (Afrique) (Rapprochement) (suite)

Son entrée dans le grand salon fait se retourner sur lui les deux hommes qui continuaient leur conversation sans plus s’occuper des garçons, n’ayant d’ailleurs pas remarqué le changement d’expression de Gauthier depuis quelques minutes.

- (Le père Antoine) Tu veux nous parler mon enfant ?

- Non mon père !! Je viens juste chercher Gauthier pour discuter un peu avec lui, si vous le permettez ?

Taha n’attend aucune réponse, qu’il est déjà à attraper le jeune frisé par la manche de son tee-shirt pour le faire sortir de la pièce et l’emmener dans un endroit où ils seront seuls.

André et le père Antoine se regardent avec le visage marquant le même étonnement, les façons peu cavalières du jeune Masaï leur faisant comprendre qu’il y a anguille sous roche.

Surtout pour le père Antoine qui ne l’avait encore jamais vu être aussi autoritaire envers qui que ce soit.

- (André) Avez-vous une idée de ce qu’il se trame entre eux deux ? Votre jeune ami avait plutôt l’air sérieux et déterminé ne trouvez-vous pas ?

- Je n’en ai pas la moindre idée !! Sauf peut-être s’il s’agit de Naomé.

- Et bien !! Mon petit fils est entré dans la vie normale par la grande porte et doit déjà de toute évidence avoir quelques problèmes à résoudre, j’espère juste que ce n’est pas trop grave et qu’il saura les gérer comme il se doit !

- Si c’est pour la raison qui me vient à l’esprit, c’est certain qu’il va devoir très vite prendre de la maturité et de l’assurance, Taha ne lui fera aucun mal soyez en convaincu. Si ça avait été son intention, votre petit-fils aurait déjà subi sa colère.

- De quelle raison parlez-vous si ce n’est pas indiscret ?

- Avant de vous répondre, j’aimerais vous posez une question qui pourrait vous paraître déplacée.

- Nous sommes entre adultes et je ne pense pas que de telles paroles sortent de votre bouche mon père.

- Alors voilà !! J’aimerais connaitre votre ressenti sur les rapports entre personnes du même sexe ?

- (André) Vous voulez parler de l’homosexualité ?

- Ce sont là mes propos en effet !

- Et bien que répondre ? En fait je ne me suis jamais vraiment intéressé à ces choses-là, pas que j’y vois spécialement quelque chose à y redire !! Juste que je n’y ai jamais été confronté !! Enfin !! Pas jusqu’à très récemment, saviez-vous que Florian a un petit ami ? Enfin petit est un euphémisme quand on connait Thomas ! Hi ! Hi !

- Je suis au courant, oui !! Un très beau garçon et qui plus est d’une gentillesse et d’une intelligence hors du commun.

- Ils vont très bien ensemble je dois le reconnaître, si vous voyiez les regards que leurs passages déclenchent !!

- J’en suis conscient sachez-le, je prends donc vos paroles pour une acceptation de cet état de fait et que cela ne vous pose aucun problème d’en parler.

- C’est exact, quoique je ne voie pas où vous voulez en venir avec cette question mon père.

- Vous allez très vite comprendre, surtout quand je vous aurai appris que Naomé est ce genre de garçon.

André sourit en regardant le jeune homme toujours assis sur le banc.

- Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour s’en faire la remarque mon père, ses expressions et sa façon d’être sont à elles seules très parlantes, quoique je connaisse un garçon qui donne cette impression alors qu’il est père de famille et hétéro pur et dur.

- Ce qui n’est pas le cas de Naomé, ni celui de Gauthier !

- (André) De quoi !!! Gauthier n’est lui-même que depuis quelques jours et ne doit même pas savoir ce que « gay » ou homosexuel veut dire !!

- Allons mon ami !! Soyez réaliste !! Si votre petit-fils était tel que vous venez de le décrire, il ne connaîtrait rien de tout le reste et ce n’est visiblement pas le cas reconnaissez le !! Qu’il ne sache pas encore ce qui est en train de lui arriver, je veux bien le concevoir mais je suis certain qu’il connait aussi bien que vous la notion de ces deux mots.

André se renfonce dans son fauteuil.

- Qu’est-ce qui vous fait dire que mon petit-fils serait attiré par les garçons ? Le fait qu’il soit ami avec Naomé n’est pas une preuve en soi, sinon beaucoup d’entre nous le seraient également et moi le premier car j’ai quelques amis dans ce cas et je n’en ai jamais fait fi. D’ailleurs si vous vous rappelez de ma première réponse à votre question, je ne me suis jamais posé en juge sur ce sujet en laissant à chacun le droit au choix de sa vie sentimentale.

- Et bien nous suivront donc sereinement le rapprochement s’il a lieu de ces deux garçons, c’est tout ce que je voulais savoir et vous y avez parfaitement répondu.

Fin du livre 2 tome 4

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