Le Sale mot en "B"

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Je suis un patchwork mal-assemblé.

Hier, à quelque moment d'égarement,

Un homme courait à sa perte, sous la pluie peut-être, un bouquet de roses pour seule arme.

Hier, cet être au vague goût de Père, scellait ma destinée par son amour alcoolisé.

Aujourd'hui, je ne suis qu'une poussière parmi les étoiles.

Je ne suis plus que la cicatrice sur son visage, aussi balafré par les vieux monstres de son grenier.

Et nous, moi, et tous ceux issus de l'instant de plaisir où le corps n'obéit plus, où la raison se dérobe,

Aujourd'hui, nous sommes posés là, et oui, nous, je, prenons la poussière.

Je viens ? Je m’appelle ? Suis-je seulement… ?

Hier possède les réponses, Aujourd'hui, cet homme affreux, me tient par les épaules.

Ces danseuses angéliques composent un ballet autour de moi, sournoisement sortent une dague.

J'ai, comme le bétail à l'abattoir, quelque prémonition de la suite des évènements :

Mon passé, de pair avec mon présent, lacère mon futur.

Aujourd'hui, écorché, pris dans cette bataille entre hier et demain, je suis aux aguets.

Aujourd'hui, j'attends que demain dévoile enfin son véritable cœur, celui d'un homme épuisé.

Aujourd'hui, je te relâche, Ô Futur, j'attends que tu sonnes à la porte de chez moi.

Maintenant, par compassion, prend la forme d'une voiture percutant l'abomination que

Je suis devenu.

Un jour, spectre, carcasse, dernière relique d'une bataille oubliée,

J'aurais pour moi un crayon comme seule arme.

Arrivé à ces lignes, je… je… je…

Comment le conteur finit-il le récit de sa vie, sans qu'elle ne soit elle-même terminée ?

Je suis un enfant, un adulte parfois, d'autres, un papillon, un dauphin, un dragon.

Le Passé est mort de vieillesse.

Aujourd'hui, ne reste plus que le Futur.

Demain… Enfin je verrais des arrangements nouveaux à cette nuit là.

Je viens d'un Papa, d'une Maman, l'amour en moins.

Mais de l'Amour, j'en ai assez pour nous trois.

Demain, aujourd'hui, je ne serais plus un poids dans le bagage de son paternel.

Un jour, je serais un petit oiseau qui se brûlera les ailes.

J'ai pour moi ma naissance, que je n'ai point quémandé,

Et quelques fois, je pourrais concevoir que

Je suis tel les grands pas de l'Humanité sous le régime de l'Horreur, de la Guerre et du Sang :

L'unique bienfait de cette nuit d'hier, alcoolisée, animale, archaïque et majestueuse.

Je suis un adulte qui se veut enfant,

Je viens d'un Papa, d'une Maman,

Et demain, je finirais enfin mon épopée.

Je m'appelle Bâtard, quelle honte, me direz-vous…

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