Celui qui pensait
Je pense beaucoup. Par beaucoup, je veut dire : trop. Enfait, mon cerveau est une machine a analyser. Le commun des mortels serai tenter de me rétorquer "et alors ?". Il ne savent pas.
M'enfin, qu'importe, j'ai rendez-vous avec Léon dans vingt minutes au café, il faut que je me dépèche. J'allais prendre ma veste de dotation lorsque je travaillais pour le ministère de l'interieur il y a 4 ans mais, tout compte fait, il fait plutôt beau. Cette veste, je devais leur remettre mais ils m'ont oubliés lorsque je devais la rendre. Je n'ai jamais osé les recontacter. Je suis un voleur enfait.
Mon alarme sonne. Merde, il est déjà moins 10. Je vais être à la bourre.
Je ne garde pas un mauvais souvenir de mon experience au ministère. Ils recrutaient des étudiants pour aider les gardien de la paix sur les grands evenements. J'avais envie de servir un peu mon pays et de me rendre fier alors j'avais accepté ce contrat de trois ans.
Ca caille enfait dehors, je vais mettre un gilet quand même. Je vais y aller en bus. Non à pied enfait. En bus, Mael m'aurait dit que j'étais un gros flemmard. C'est vrai, je peux me bouger. En même temps, le bus arrive quand j' y suis, c'est con de pas profiter de l'occasion. Il faut que je demande au monsieur un ticket. Ca me stresse. Je dis quoi ducoup. " Bonjour, un ticket s'il vous plait ?" Non, ça fait pas aimable."Bonjour Monsieur, je voudrais bien un ticket s'il vous plait". Non, non, je vais passer pour le petit enfant parfait là. J'opte finalement pour
- Bonjour Mr, je voudrais un ticket s'il vous plait.
- 1€10 s'il vous plait
- Oui ! Voilà. Merci !
Je poinsonna et m'installa sur un siege.
Ils sont marrant les gens. Tous sur leur telephone. Personne n'est aimable. On est dans une société hyper individualiste finalement. Une femme enceinte monte. Je devrait lui ceder ma place, j'ai honte de pas le faire mais j'ai peur, je n'ose pas lui proposer. "Madame, prenez ma place, je vous en prie". Non, non, j'oserai pas. Tant pis. Je vais me lever comme-ci de rien n'était et elle ira s'y installer. Je suis toujours un peu fier de moi dans ces situation. Je me dis " Tu es un bon gars". Alors que bon, cette histoire de ministère fait de moi une ordure.
Oui, parceque ce contrat de trois ans, tu pouvais le rompre quand tu désirai. C'était comme un CDD. Moi je l'ai rompu...Dès le début. Je stressais trop à l'idée de m'y rendre, alors je n'y allais pas. Ducoup ils m'ont demandé pourquoi, et je leur ai dit que je m'étais engagé trop vite. Mr Tranain m'avait dit " On veut juste que tu nous dise, ils commencent a geuler, on te vois jamais. Si t'es pas motivé, c'est pas grave mais dis-le et romps ton contrat" Ce que j'ai fait. Enfait, j'ai laché tout le monde. J'ai honte.
Je raconte souvent à Léon ces aventures avec des " Quand j'étais au ministère" alors que je n'y suis même pas rester. Je suis un escroc.
Et voilà, pendant que je me rappel de ça, je rate mon arrêt. Je vais definitivement être en retard. Pourquoi je pense à ça d'ailleur ? C'est une vielle histoire angoissante, aller, j'arrête d'y penser. C'est loin de toute façon.
Hop, je vais descendre là. En me depechant, je peux limiter la casse. Je vais l'appeler. Non, un texto sera mieux, j'ose pas trop l'appeler. Heureusement que je vois Léon ce WE parceque je n'ai rien fait d'autre. Enfin, si ce n'est tourner en rond dans ma chambre en me demandant si j'ai plus le profil d'un psychopathe ou d'un garçon hypersensible, ou encore juste un fou.
J'arrive au "Petit théatre". C'était le café ou Léon m'avait donné rendez-vous.
- Hello !!
- Coucou Léon, je suis milles fois désolé, je suis en retard, vraiment pardon
Tiens, il semble fatigué. Il m'en veut pour quelque chose ? Si ça se trouve il n'avait pas envie de me voir mais il s'était senti obligé.
- Pas de souci, on s'était dit vers 14h, tu te met tout le temps la pression toi.
En me disant ça, il me faisait repenser à cette histoire de service dans la police. Oh merde, j'y repense. Cette lacheté. J'ai l'impression d'avoir trahi mon pays. Mais qu'est-ce que je raconte ? C'est pas très grave ! Puis jusqu'a présent, ça n'a jamais été un souci.
- Tu en pense quoi ? me demanda Léon.
Merde, je n'écoutais pas dutout. Pourtant ça avais l'air interressant. Oh puis aller, je tente
- Je ne sais pas trop. Tu le sens comment toi ?
Quand je le vois lui, je ne suis pas pareil que quand je vois Mael. Mael, je serai arrivé en faisant des blagues et en faisant rire tout le monde. Je suis different en fonction des gens que je vois. Je suis un peu un escroc enfait. Merde, je n'ecoute de nouveau plus.
Mais enfait, si je suis different en fonction des gens que je vois, avec qui je suis le plus vrai. Peut-être qu'avec Léon, je suis faux ? Je fais peut-être semblant ? Mais non, je suis content de le voir. Bordel, si ça se trouve depuis le début je suis un hypocrite.
- Tu m'écoute ?
- Oui oui, mentais-je.
Le serveur arrive, je vais attendre que Léon commande, j'ai trop peur qu'il me juge sinon. Imagine il ne prend pas d'alcool alors que moi j'en prends.
- Une pinte de blonde s'il vous plait !
Le serveur se tourne vers moi
- Et pour monsieur ?
- Deux, s'il vous plait
Voilà, comme ça, simple, effic....Oh mais non, il doit se dire que je n'ai aucune personnalité. Je vais redescendre dans l'estime d'un de mes seul ami, c'est horrible. Mais pourquoi je pense à tout ça ? Je profite pas. Ils font comment les gens normaux ? Je comprend pas, je ne suis pas capable de profiter. Peut-être est-ce parceque je n'aime pas les verres en terraces mais je ne m'en rends pas compte. Enfait je suis un gros malade mental. C'est peut-être pour ça que cette histoire de police m'obssède. Et merde, j'y repense. Je le porte désormais comme un soldat porterai une desertion. Un grave cas de conscience. C'est absurde. Je vais lui en parler.
- Ta l'air préoccupé mec
- Oui, Léon, il faut que je te parle d'un truc
Et je lui expliquais.
- Mais tu as bien rompu un contrat ?
- Oui !
- Donc tu es dans les régles. Et c'était il y a 4 ans ?
- Un peu moins ouai.
- Pardon mec mais je ne vois pas ou est le problème.
Moi non plus, pensais-je. L'entendre faire preuve d'une négligence totale envers ce souci rendait la solution de celui-ci évidente : Il n'en était pas un. Pourtant il est là. Bordel mais je suis de nouveau plus concentré sur la conversation. Bon sang, j'ai envi de pleurer. J'ai l'impression d'être fou. Je suis vraiment un gros hypocrite, lâche et
- Ferme ta gueule !
- Pardon ? dis Léon
- Non pas toi, désolé !
- Tout va bien ?
- Elle ne se tait jamais répondis-je
- Qui ça ?
- Dans ma tête. La petite voix. Elle ne se tait pas. J'en peu plus.
Léon s'installa sur le siège qui nous séparait et, de sa voix la plus douce me parla.
- Tu sais que tu réfléchi trop ? Tu es un bon gars, pourquoi t'en doute ? Tu es comme tout le monde, tu as tes petites hontes, tes mauvais souvenirs mais ils ne peuvent pas t'empêcher de vivre. Et puis qu'importe, nous on t'aime comme ça.
Pendant qu'il me parlait, un miracle se produisit. La petite voix. Elle se taisait. Je vivais l'instant présent comme depuis des années il ne m'était pas donnée de vivre. Après tout, peut être que ces pensées avait t-elle juste besoin d'être remplacée par celle d'un ami.
- Hein ? Tu en pense quoi ?
- Merde, j'écoutais pas.
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