VIDE
Je veux mourir
Je veux simplement mourir.
Ce n’est pas un désir, ni une obsession. Ce n’est pas un fait, ce n’est pas une lubie, plus un rêve, plus une délivrance, n’a jamais été un vœu, un but ou un dernier recours. Ni même un premier.
C’est devenu une demande.
Je demande à toutes les forces physiques et abstraites qui règnent en ce plan dimensionnel d’entendre cette voix qui m’anime ou ne n’anime plus.
Je demande simplement de mourir.
Je ne veux pas de pitié, je ne veux pas de compréhension ou de soutien.
Je ne veux rien, je demande simplement.
Qu’on m’enlève ce mal de tête qui m’assaille à chaque seconde. J’ai mal en écrivant ces mots.
Qu’on m’empêche de relater mon existence en témoignage à d’autres comme preuve d’espoir.
Je m’en contrefiche.
Je ne veux même pas savoir s’il existe, je n’y ai jamais cru.
Que j’entende une autre personne que moi me dire qu’elle sait compatir. Je la déteste encore plus que ceux qui me détestent qu’ils m’aient connu ou non.
Je ne demande pas d’avoir pitié encore une fois, je ne veux pas qu’on me connaisse, qu’on me comprenne, qu’on m’excuse mon comportement, mes pensées, ma vision des choses, mon chemin.
Vous pensez peut-être que je n’en ai pas déjà trop à supporter de me violenter moi-même pour me récolter l’écho de ce que vous penseriez avoir fait, dit et crû agir en ma place.
Eh bien prenez la si vous la voulez ma vie. Je n’en veux pas.
Je me hais. Je hais tout ce qui me fait penser à moi.
Alors prenez tout et faites en sorte que je disparaisse à jamais. Je vous en prie.
Qui voudrait vivre en sachant tout ceci et en se le répétant continuellement.
Je veux juste partir. Je ne serai jamais heureuse, jamais triste, jamais satisfaite, jamais adaptable.
Je ne vois pas que le mauvais côté de la pièce, je ne vois même pas tout simplement.
Et tous ceux qui veulent faire croire que l’entente à l’appel à l’aide existe, je vous laisse vivre avec un de ceux qui comme moi sont chargés mentalement au point de passer à l’acte ou de se retrouver dans mon état, à s’en remettre à qui voudrait bien leur épargner du reste.
Parce qu’on a pas besoin de deux mots, ou d’une flopée de compassion, rien n’est jamais assez.
On veut juste mourir.
Je m’en fiche maintenant.
Je veux mourir.
C’est tout.
Vos discours gardez les. Vos reproches sont déjà les miens, le reste je m’en fiche.
J’ai mal, tellement mal à la tête.
Pitié.
Je veux pouvoir fermer les yeux un jour et ne plus les rouvrir. Je ne veux pas d’autre chance, d’autre monde, d’autre moi.
Je ne suis pas adaptée à la fonction pour laquelle j’ai été conçue.
Cassez-moi, brisez-moi, au diable la théorie de Lavoisier.
Je ne veux plus être, plus jamais.
Ca suffit
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