Chapitre 2
Ecrit en écoutant notamment : Noisecontrollers – Gimme Love [Hardstyle]
Unique réel point positif de cette rentrée, je vais retrouver plus régulièrement mon seul très bon ami, Lilian, qui est suisse d’origine. Possédant pour ma part quelques ascendances belges, les blagues douteuses sur nos pays respectifs ont certainement contribué à notre rapprochement.
Cela fait maintenant deux ans que nous nous connaissons : il est arrivé dans mon lycée en seconde, et même si nous n’avons presque plus aucun secret l’un pour l’autre, il en subsiste néanmoins un important quant à mon orientation sexuelle ; je suis bien évidemment passé maître dans l’art d’esquiver adroitement les questions ayant trait à ma vie affective.
Faisant tous les deux partie d’un groupe de quinze élèves qui vont préparer le bac allemand en même temps que le français, nous sommes assurés de nous retrouver dans la même classe, ce qui me rassure énormément. Inconvénient de cette filière : même si je commence à bien maîtriser l’allemand, les cours de littérature germanique sont parfois plutôt abstraits et obscurs, et aucune amélioration n'est à prévoir cette année.
C’est accompagné de ces pensées que je saute machinalement dans ma ligne de bus habituelle, direction Strasbourg. Je pousse un profond soupir en franchissant les grilles de mon lycée : 7ème et dernière année ici… La traditionnelle distribution des emplois du temps arrive, et je me renfrogne brutalement devant les plus de 40 heures de cours par semaine qui s’annoncent. Ils devraient nous payer nos heures supplémentaires, sérieusement... Lilian semble tout aussi désespéré que moi.
N’étant que quinze à suivre la section allemand, notre classe est complétée par une vingtaine d’autres élèves, et j’ai alors l’irritante surprise de constater que Victor et Alexandre en font partie. Eux, je les connais bien, ils prennent plaisir à jouer les durs, à la limite du machisme, et ils ne m’inspirent vraiment pas confiance…
À dix-sept heures, nous sommes enfin libérés de toute la torture administrative de la rentrée, ainsi que des discours pompeux des profs et du directeur, qui semblent trouver amusant de nous mettre la pression d'entrée. Heureusement que Lilian était à mes côtés pour que nous nous soutenions mutuellement ; c’est toujours plus agréable de râler à deux !
Comme d’habitude, après la fin des cours, nous marchons dix minutes ensemble, avant de nous séparer devant la gare centrale de Strasbourg, car lui prend le train régional pour rentrer un peu plus loin dans la campagne alsacienne.
J’arrive pour ma part trois quarts d’heure plus tard chez moi, alors que mon frère, Nathan, lui, a déjà pu rentrer une demi-heure plus tôt. Il est mon cadet d'un an seulement, et je m’entends très bien avec lui, ce qui ne signifie pas non plus pour autant qu'il sache que je suis gay. D’ailleurs, personne n’est au courant… à part les quelques crétins de mon ancienne équipe de foot, qui n’ont heureusement jamais colporté leur trouvaille trop loin.
Je me dépêche ensuite de me préparer pour mon entraînement de foot, et prends rapidement une petite collation avec mon frère. Celui-ci a profité de mon changement de club pour se mettre lui-même à ce sport dans le même club, et il a tout de suite montré de belles qualités de défenseur central, avec une excellente vision du jeu, ce qui lui a rapidement valu une place de titulaire.
Nous atteignons alors le stade après un bon quart d’heure de vélo en guise d’échauffement, et je m’empresse d’aller saluer quelques-uns de mes quelques coéquipiers déjà présents : Léo, notre défenseur latéral gauche colérique, Florian, ce beau gosse qui nous sert accessoirement de milieu récupérateur, et Lucas, notre attaquant de pointe à l’humour graveleux, mais qui reste néanmoins toujours de bonne compagnie.
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