Chapitre 9

4 minutes de lecture

Ecrit en écoutant notamment : Da Tweekaz – Because Of You [Hardstyle]

Exposé anglais : How to explain homosexuality with respect to genetics and Darwin’s theory of evolution ?

La malchance me poursuit, car en plus, je serai parmi les trois premiers de ma classe à passer…

À la sortie du cours, Lilian me demande ce que j’ai tiré comme sujet, après m’avoir indiqué qu’il travaillera lui sur les clubs historiques du championnat de foot anglais. Voulant lui réserver la surprise, je réponds d’un air mystérieux, avec un léger sourire en coin :


— Tu verras bien le jour où je le présenterai, ça ne va pas tarder d’ailleurs !


Ça sera d’ailleurs une bonne occasion de connaître un peu mieux son avis sur le sujet ! Le simple fait d’avoir rencontré Morgan me donne envie d’aborder le sujet, sans pour autant parler de moi.

Rentré chez moi, je profite de la bonne heure de battement avant de devoir se préparer pour l’entraînement de foot pour m’allonger dans mon lit quelques instants. Malheureusement, je ne parviens pas à vraiment m’assoupir : je suis beaucoup trop excité de revoir Morgan ce soir.

Il fait encore assez beau et clair pour qu’avec mon frère nous puissions aller à l’entraînement en vélo à travers les champs. D’ailleurs, je ne fais pas trop attention à lui, et en me retournant soudainement, je l’aperçois à plus de cent mètres derrière. Je l’attends jusqu’à ce qu’il me rejoigne, haletant :


— Mais qu’est-ce que t’as à pédaler comme une brute ? Je parie que c’est encore ton Morgan, t'as l'air pressé de le retrouver !


Comme je sens que je vais commencer à rougir si le silence se prolonge, je coupe court, et annonce en remettant un coup d’accélérateur :


— Mais non, qu’est-ce que tu insinues, c’est toi qui avances comme une grand-mère cacochyme aujourd’hui !


En réalité, je sais très bien qu’il a raison à 100%, mais la perspective de perdre une seule minute avec cette personne tellement charmante m’est tout simplement insupportable. Arrivés sur le parking du stade, il me dépasse en chuchotant :


— Tu sais, tu as aussi le droit d’avoir de bons amis, mais comme je sais que c'est moins dans tes habitudes, je te taquine.


Eh ben ! Au moins, mon frère n’est pas encore assez mentaliste pour deviner mes sentiments les plus profonds envers le jeune milieu de terrain. Je retrouve donc mon Morgan avec un plaisir inégalable, notre poignée de mains me procurant toujours ce frisson irrépressible; je me demande d'ailleurs si je le lui transmets par le contact charnel. Lui aussi paraît heureux de me voir, ce qui m’étonnera vraiment toujours. C’est un sentiment tellement agréable que de se sentir apprécié !

Évidemment, je cours à ses côtés pour admirer entre autres ses mollets athlétiques en action lors du footing d'échauffement, m’appliquant ensuite toujours autant à tenter de bloquer ses frappes lors des séances de tirs au but.

Une heure et demie plus tard, nous quittons la pelouse après que notre entraîneur nous a donné la date du premier match de championnat : ce sera le 17 septembre, donc samedi prochain. Cette année, il est très motivé, car persuadé que nous avons le potentiel de jouer la montée dans la division supérieure.

Les parents de Morgan n’ont pas l’air de vouloir usurper leur réputation, car ils ne sont à nouveau toujours pas arrivés, alors qu’il ne reste déjà plus que nous trois, avec mon frère. Morgan nous informe cependant qu’il va en profiter pour prendre sa douche directement au club-house.

J’enrage ! Si j’avais su, j’aurais aussi ramené mes affaires de douche ! Mais non, je préfère le confort de celle de la maison… Nous nous saluons donc, et il ne manque pas de rappeler notre rendez-vous de samedi, avant que je ne m’éloigne de lui à regret.


Je profite du chemin retour pour l’imaginer se déshabiller dans les vestiaires, découvrir son torse puissant, laisser apparaître ses abdos musclés, puis ses fesses bien fermes. Je le vois se savonner sensuellement, faisant glisser ses mains le long de son corps, du coin des pectoraux jusqu’à la hanche opposée, puis il descend plus bas,…, et soudain je perds le contrôle. Le temps de comprendre ce qu’il m’arrive, je suis à même le sol, mon vélo ayant atterri cinq mètres plus loin.


— Mais comment t’as fait pour ne pas voir cette ornière ? T’es vraiment bizarre depuis quelque jours !


— Non, ça peut arriver à tout le monde de prendre un trou, pas besoin de te rappeler ton vol plané qui a fini dans les orties et les clôtures électrifiées en vacances cet été, je suppose ?


Mon frère se tait, repensant peut-être à ce très désagréable moment, et nous arrivons quelques minutes plus tard à la maison. Dans les escaliers menant de la cave au rez-de-chaussée, il se retourne tout de même pour m'adresser un petit sourire amusé en secouant la tête de droite à gauche.

Merde, à ce rythme, je vais complètement me cramer en quelques jours ! J’espère juste qu’il n’a pas remarqué les regards énamourés que je ne peux plus me retenir de lancer en direction de Morgan. J’ai fait attention pour une fois !

Et puis finalement, je crois que je me fais un peu trop de films : il l’a dit lui-même, j’ai bien le droit d’avoir des amis, je ne vois pas pourquoi il découvrirait que je suis gay et que je suis attiré par Morgan. D’autant plus que je suis vraiment loin de ressembler au stéréotype gay : je joue au foot, j'adore le rock, et le shopping est loin d'être mon activité favorite !

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