Chapitre 2 : Le Conseil
- Je te présente la grande ville de Coverra, Capitale de Lifallen. Notre pays.
Quand elle redressa la tête de la crinière du cheval où elle s'était rendormie, Alice -qui n'avait pas vu grand chose dans sa vie- était bouche bée. Ils surplombaient la ville. Elle était plus immense que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Elle notait qu'elle se composait en différentes parties concentriques séparées par des murailles : une ville basse, la partie la plus grande qui se repartait jusqu'à l'océan et qui n'était protégé par aucune muraille ; et trois enceintes de la ville toujours plus élevées. Dans celle la plus au centre, Alice pouvait distinguer un grand palais et la fameuse tour des mages, seulement...
- C'est bien la tour des mages là-haut ? Vous n'aviez pas dit qu'elle était blanche ?
- Elle l'était à l'époque, mais cela fait longtemps que personne n'a pris le temps de la rénover, je suppose qu'aujourd'hui l'on devrait plutôt parler de tour grise...
Quand ils entrèrent dans la ville, Alice put constater de la pauvreté de ceux qui habittait hors des murailles. Les maisons, presque uniquement en bois, étaient délabrées et les rues sales, comme si les pluies s'étaient refusées à balayer les déchets jetées par les fenêtres. Les mendiants étaient assis à chaque coin de rue et quand des enfants faisaient mine de jouer proche d'Arthure, celui-ci les éloigna de sa bourse. Parmi plusieurs mendiants, Alice croisa le regard d'un homme encapuchonné dans des draps sales et miteux recroquevillé sur lui-même, il semblait atteint d'un mal ; sa peau s'effritait et ses membres se terminaient comme ceux des statues en ruine : Brisés sans la moindre infection ni le moindre saignement comme tombés en morceaux.
- Je vais devoir te faire de nombreuses mise en garde avant de t'autoriser à te balader dans cette ville, dit Arthure la voyant dévisager les lépreux des sables, la basse ville n'est vraiment pas sur pour une enfant de ton age.
Ils arrivèrent à la porte de la première muraille.
- En traversant cette porte nous quittons la ville basse pour le bas quartier. C'est le quartier intérieur de la ville le plus pauvre et le plus dangereux. Les deux premières murailles sont fermées la nuit. En tant qu'apprenti de la tour, tu vas être libre de te ballader dans la ville à tes heures perdues. Mais tu es jeune et je ne veux pas que tu ailles dans la ville basse ou le bas quartier, c'est bien trop dangereux pour le moment.
Alice aquiéça timidement et ils entrairent dans la seconde partie de la ville, celle-ci avait des maisons en bois bien plus grandes, en meilleur état et aucuns lépreux des sables ne semblait trainer dans les rues, Alice en conclu sans mal qu'ils n'étaient pas accepté dans l'enceinte même de la ville. Ils traversèrent la seconde muraille pour entrer dans la troisième partie.
- Ce quartier s'appel la Cour'Moyem, il est bien plus sur que les deux premiers. C'est ici que tu résideras avec tous les apprentis choisis par des mages. C'est ce que nous avons trouvé de plus convivial. Notre but étant de favoriser le partage entre les apprentis...
Il marqua la pause et dit plus faiblement et un air ironique comme pour lui même :
- ...et de faire des économies de logement.
Les maisons, faites de pierres ou en colombage, étaient nombreuses et s'empilaient comme un énorme chateau de carte. Chaque étage des maisons empiètrant un peu plus sur la rue au point que soleil peinait à filtrer entre les toits quand les linges suspendus de part et autre de la rue ne cachaient pas les derniers rayons de lumières. Les maisons les plus richement bâtient étaient garnies de lières ou de glicines. Alice, qui sentait les pains cuire chez les boulangers et l'odeur des petits plats qui se préparaient pour le midi, ne pu s'empècher de penser que sa vie de voleuse ainsi que sa survie aurait été bien plus simple ici.
Ils arrivèrent proche de deux maisons de part en part de la route reliées par une courssive au premier étage. L'une était a flanc de falaise, l'autre avait un jardin. Celle qui reposait contre la falaise avait 4 étages, l'autre en avait 3 et elles étaient toutes deux flanquées de tourelles ; la tourelle du côté du jardin était suspendue au premier étage et surplombait le complex. Alice pu y voir un téléscope qui sortait de sa toiture. Arthur contempla le bâtiment comme happé par quelques souvenirs d'une autre époque. Il se tourna vers Alice, mit un genou au sol pour se mettre à son niveau et dit.
- Je suis attendu à la tour, J'aimerais que tu rentres dans ce bâtiment et que tu demandes Henry, c'est un vieux monsieur mal rasé toujours habillé dans de sombres et sales aillons. Tu ne peux pas le louper. Je veux que tu lui dises que c'est Maître Arthur Adynaton qui t'envoie et qu'il doit t'installer dans une chambre d'invité. Explique lui aussi que tu n'as jamais été dans une ville et que tu ne connais aucun de ses danger.
A peine eu-t-elle fini d'acquiescer que le mage était déjà parti. Elle gravit les quatre marches qui menaient à ce qui lui semblait la porte principal. Elle était renforcé de métal et Alice n'en avait jamais vu d'aussi épaisse dans son village. Elle fit cogner le heurtoir de la porte trois fois et attendit. Après un moment un guichet situé en son centre s'ouvrit et un oeil jaunis fit son apparition.
- Qui est la ?
La voix était rigeuse et grâve, et Alice sentit, malgré la lourde porte qui les séparait, les vapeurs d'alcool qui émanait du gardien.
- Heu... je... C'est Maitre Arthure Adynaton qui m'envoie et...
Le gardien referma le guichet subitement et ouvrit la porte.
-Maitre Adynaton ? Comme c'est amusant. il n'a donc pas trouvé d'apprenti et a choisi une Assistante ? Il va se faire taper sur les doigts...
L'homme tourna les talons sans lui laisser le temps de s'expliquer. De tout façons, Alice était bien trop timide. Elle le suivit tant bien que mal, alors qu'il grimpait les marches quatre par quatre.
- Voyons... tu es une fille, et c'est un dortoir dans le quel les jeunôts vont découvrir leur puberté ... je suppose qu'Arthur t'a donné des directives te concernant, non ?
Alice bafouilla et l'homme la coupa.
-Bon. Pas de dortoir pour toi. Disons la chambre d'invité... celle qui n'a pas encore été prise à l'étage.
Ils passèrent la courssive pour se diriger vers la maison au jardin avant de monter jusqu'à ce qu'il ne reste au dessus d'eux que la charpente du toit. Les couloirs étaient sérés et à de nombreux endroit le sol craquait sous leurs pieds. Il n'y avait, dans ce petit couloir, que trois portes. Le vieil homme passa en face de celle de droite, Alice vit qu'elle était très grande et contenait des meubles somptueux, un lit en baladaquin ainsi que des tapisseries ornementées de blasons. Le gardien ouvrit la chambre de gauche dans un doux grincement.
La chambre ne faisait pas plus de cinq mètres carré et comprenait un lit, une armoire et une fenêtre qui donnait sur le jardin, Alice se dirigea vers le lit et hésita à tendre la mains vers sa surface moelleuse. Il avait l'air tellement doux. Elle regarda le viel homme et réussit enfin a trouver le courage de lui demander :
- Je vais rester dans cette chambre combien de temps ?
Le vieil homme se gratta un instant la barbe avant de répondre :
- Et bien si tu suis le même cursus que les apprentis magiciens... un petit paquet d'années. tu partierais un peu avant d'être une adulte... Bon, je te laisse vider -il constata l'absence de bagage de la fille- tes bagages et... heu, prendre possession de ta chambre. Le repas est à la salle à manger dans une heure...
La porte se referma derrière lui. Une larme coula sur la joue d'Alice qui se raprocha du lit, enfonça d'abord sa main dans les draps mouelleux puis s'yenfouit entièrement. Elle avait une chambre à elle avec un lit douillet et Alice n'en revenait pas. Les larmes coulaient à présent ; comme pour se vider de son passé de survivante. Elle avait connu la pauvreté et avait même vue la mort et maintenant tout ce triste sort était rompu. Elle étoufa un cri de joie et de rage dans son coussin ou elle lâcha toute la frustration accumulée ces dernière années. Alice ; Alice l'orpheline ; Alice la voleuse ; Alice l'enfant criminel allait devenir : Alice la magicienne !
*****
Arthur était en retard. Il ne prit pas le temps d'admirer le hall d'entrée de la tour une énième fois comme il avait pris l'habitude de la faire à chaque retour de ses longs voyages. Il se dirigea immédiatement vers le hall du conseil ou les maîtres se réunissaient tous les trois mois. Il se présenta à un secrétaire qui prennait en charge le planning et les sujets abordés. Comme il en était coutume, il venait pour annoncer son apprentie. Le secrétaire commença à écrire sur ses fiches et cassa la mine de son crayon quand Arthur annonça qu'il s'agissait d'une fille. Il le regarda blême et à la grande surprise d'Arthur,après confirmation, il fit sauter les sujets de l'ordre du jour pour le faire passer immédiatement ; l'annonce des apprentis se faisait toujours à la fin des réunions afin d'officialiser la chose. La nouvelle était incroyable, c'était certain, mais la réaction du secrétaire lui sembla exagérée. Cela ne lui disait rien qui vaille...
Quand son tour vint, Arthur entra dans la salle. Comme à l'habitude, de nombreux débats avait lieu dans les tribunes qui entouraient l'éspace libre de la salle et le brouhaha régnait en maître. L'archimage Angus, le mage le plus puissant de ce pays et haut dirrigeant de la congrégation des mages de la tour était présent sur son siège discutant avec une ferveur et une ténacité que peu d'hommes pouvaient prétendre à son âge. Il foudroyait du regard l'un de ses compères qui osait à peine lui tenir tête et Arthur fut presque heureux de ne pas être a sa place. Lui,il était en bas, au centre de ses collègues. Debout à la droite de l'Archimage, un homme prétait une attention particulière à Arthur. Un homme qui avait comprit que quelque chose ne tournait pas rond dans la présence d'Arthur qui n'était pas au programe du jour. Il s'agissait de Maître Atéistos ; il avait le deuxième poste le plus important de la tour : Il était à la fois le second et prétendant du rôle d'Archimage, mais aussi "Gardien des lois et secrets" -Un poste dont Arthur n'avait jamais pu connaître la fonctions de toutes les nombreuses années qu'il avait pratiqué à la tour-.
Le secrétaire dépassa Arthur et fit son annonce d'une voix couvrant le brouhaha de la salle :
- Maître Arthure Adynaton, pour l'annonce de sa prise en charge d'apprentie...Une fille.
L'effet était immédiat, tous coupèrent court à leurs conversations et tournèrent leurs visages surpris en direction d'Arthur. Maitre Atéistos s'écria (peut-être un peu trop fort, peut-être un peut trop vite) que c'était impossible. Arthur tenta de leur raconter son périple à maintes reprises et fut couper de nombreuses fois. Les Grands maitre de la cours -les grades les plus élevé en dessous de ceux de l'archimage et de Maïtre Atéistos- semblaient persuadés que c'était impensable et avaient du mal à croire Arthur sur parole. Etait-ce là toute la confiance qu'ils lui portaient ? Il ne put s'empécher de penser que quelque chose dans leurs réactions si spontanées et négatives lui échapait. Il en fut persuadé quand, au beau millieu de cette mascarade, Ils interdirent la régnion à tous les mages en dessous de leur rang. Tous sortirent et Arthur se retrouva à attendre dans les couloirs. Mais que leurs arrivaient-ils ? Il fit les cent pas, conscient que, quoi qu'ils décideraient dans cette salle au sujet de son apprentie, il n'avait aucun pouvoir sur ce choix. Un homme aux cheuveux blonds et a l'apparat distigué en parfaite discordance avec les habits des mages,passa la porte du conseil pour les rejoindres dans le couloir et la referma prudement derrière lui. Il laissa passer par l'entrebaillement de celle-ci quelques protestations effrénées du Maitre Victor Atéistos criant presque à quel point l'existance d'Alice remettait tout en question. L'homme, qui n'était autre que le grand maître magicien Calvin Johnwood , le meilleur ami d'Arthur, se dirigea vers lui un cigare entre les dents. Il lui tendant les mains comme pour le prendre dans ses bras.
- Arthur ! s'écriat-il tout sourire, vieux frère ! Quand cesseras-tu de faire des retours fracassants ?
Ils partagèrent une poignée de main chaleureuse et Arthur l'interrogea du regard.
- Allons, allons, continua-t-il voyant ses interrogations, on dirait déjà une mère poule. C'est que tu en as mis une pagaille, je n'ai jamais vu Victor comme ça. Mais je ne les connais que trop bien pour ne pas deviner comment ça va finir. Comprends-les, tu as entièrement remit en question nos...
Il marqua une pause, comme si quelque chose avait faillit lui échapper. Arthur tiqua, ça ne lui ressemblait pas.
- ...Lois fondamentales de la magie. Tu sais ? Comme : "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" ou encore "Les femmes ne deviennent pas magiciennes". Mais, heureusement pour toi, ils ont à coeur le respect des lois mises en place dans cette tour et à partir du moment ou tu es rentré et a déclaré ton apprentie au conseil, tu es, selon nos lois, devenu son maitre et ils n'y dérogeront pas. Quant à l'Archimage Angus, le seul capable de t'en interdire la responsabilité, il a beau être le mage le plus sévère de cette tour, il est aussi très humain, et cette fille, bien qu'il s'agisse d'une bizareté, reste éligible au ranc d'apprentie magicienne.
Le regard intérogateur d'Arthur se fit plus lourd et se passait de toute phrase : "Viens-en au fait, s'il te plaît". Calvin comprit et résuma :
- Tu vas avoir sa responsabilité à condition que l'on puisse l'étudier tous les mois et que tu tiennes un journal sur elle pour les hauts maîtres.
Bien que encore inquiet, Arthur était à présent soulagé. Il craignait des choix bien pires que quelques rédactions et des études.
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