Racler au fond du cœur, ouïr grincer les dents

Forcir enfin le flot qui crisse en s'épandant

Poisseux et malhabile, à l'ondée écœurant

Quelques rimes acides à l'écho décevant

Cette sève pressée, forcée, loin du néant

Où elle reposait, lovée dans l'inconscient

Se glisse hors de la nuit de son pas titubant

Sans autres harmonies que ses propres courants

Arrachée de son lit, acculée par les vents

Trainant les pauvres cris de ses vers affolants

Elle transporte sans vie dans l'ombre et le tourment

La honteuse agonie du poète mourant