A moins d'un miracle

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PDV (point de vue) Edouard

 Cela faisait un mois que nous étions partis. Un mois de douleur, tout aussi physique que morale. Elle était partie… J’avais trouvé une note, sur la petite commode de notre chambre, avec mon nom dessus. Elle disait :

« Chéri… Je n’en peux plus. Je ne supporte plus. C’est… c’est juste trop dur… Avant de… partir, j’ai voulu faire une bonne action, et je l’ai recherchée. Tu sais, celle dont il n’arrête pas de parler ? On m’avait dit qu’elle avait disparu, mais j’ai persisté et…. Je l’ai trouvée, chéri. J’ai une dernière demande, une seule et je sais que tu l’accompliras, malgré la douleur que je vais provoquer… D’abord, prend soin d’elle, de notre bout de chou… Puis, retrouve-la, elle qui lui manque tant. Je te mets l’adresse à la fin, oui, je sais, c’est loin. Mais j’ai confiance. Tu n’auras qu’à dire à notre fille que ça lui fera un petit voyage, elle l’a toujours voulu. Tu trouveras aussi des sous. S’il te plaît, trouve-la, et dis-lui. Dis-lui que … qu’il l’attend, toujours et depuis le début. Dis-lui sa vie, du moins ce que tu en sais. J’ai confiance en toi.

Je vais commettre un acte, qui va changer votre vie, à jamais. Je suis résolue, et je vais le faire. Je pars avec confiance en nous, en toi. Je suis vraiment désolée.

Chéri, je t’aime. Merci de m’avoir aimée… »

 A la lecture de la lettre, je n’avais pas compris. Je l’ai relue, relue toute la nuit. Puis j’ai trouvée l’adresse sous un pli, que j’ai regardée sur internet. … C’était loin.

 Elle l’aimait vraiment, son père. J’ai vu le nom de la femme, j’ai eu un hoquet de surprise. C’était… c’était bien elle, le prénom du moins. Etait-ce vraiment elle ?

 J’étais allé voir Edmond, le lendemain, pour lui annoncer… sa mort. Il avait eu une lueur de lucidité, pleurant sa fille. Je ne lui ai rien dis, pour elle. Celle qu’il voulait.

 Pourquoi donner un peut-être faux espoir à un vieil homme amnésique ?

 Il s’était alors relevé, clamant qu’il fallait continuer d’avancer et faire office du passé. Il m’avait étonné, ce jour-là. M'avait redonné de l'espoir et du courage.

 Quelques jours plus, je partais rejoindre l’adresse de la lettre, résolu, malgré ma tristesse, à réaliser le dernier voeu de ma tendre épouse.

 Perdu dans mes pensées, je remarquai à peine que nous étions arrivés. Ma fille dut me secouer et m’appeler pour me sortir de mes pensées. Du haut de ses huit ans, elle était très perspicace.

 Je passais au moins vingt minutes, à observer la maison. Elle était très cosy. Me décidant, je sortais de la voiture, ouvris la portière de ma fille, et nous nous dirigeâmes vers la maison.

 Arrivés devant la porte, elle me regarda, la tête penchée sur le côté, avant de demander :

« Papa, on est où ?

- Où on est ? Je te l’ai dis dans la voiture, ma chérie. On est… en train d’accomplir, la dernière… volonté de ta mère…

- … Maman ? … Elle me manque, tu sais ?

- Oui, moi aussi… On y va ?

- Je… Je peux sonner ?

- Oui, vas-y, ma petite Elise. »

 Elle sonna. Nous attendîmes, moi tordu par l’angoisse, ma fille curieuse, que la porte s’ouvre. Qu’allais-je lui dire ? Comment ?

 J’entendis un bruit de clé, et doucement, la porte s’est ouverte, nous dévoilant à celle que nous cherchions, depuis si longtemps…

« Bonjour, sommes-nous bien… chez Edith Galister ? »

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