5 | Astal
Le 12 janvier,
Elerinna,
Votre teint aduste est un puissant souvenir. Je me plais à vous dessiner ce soir estival, allongée sur cette longue chaise, à peine protégée par le soleil mourant. Votre rire s’oublie aisément mais votre visage très souriant brûle dans mon esprit, il me cause de la joie. Ce soir-là, nous dansions au milieu des arbres aphylles comme deux enfants qui se rencontrent en cachette.
Les papillons chantent ivres. Je ne peux pas m’empêcher à vous quand je me couche. Je songe à nos rencontres banales comme étranges au cours de l’année précédente.
Nous avions une fois quitté Estoilin pendant une journée entière. Cette fois-là, Père me cherchait tout comme mes adelphes pour me confier une tâche. Une corvée qu’il avait au final fait tout seul. Toutefois, le lendemain, il m’avait envoyé à l’avant-poste au nord pendant trois jours. Mes frères et sœurs, eux, ont essayé de me tirer les vers du nez, sans succès.
Te souviens-tu de la bestiasse ? Un homme chauve d’une odeur nauséabonde qui insultait quiconque passait près de lui. Il s’est jeté sur toi, il me semble, et je suis intervenu. Il s’avère que cet homme est persona non grata dans de nombreuses villes à travers le pays pour son terrible comportement et ses propos assez… Enfin, récemment, il a été arrêté après avoir agressé la jeune prêtresse du temple d’Aspoilin.
Il faut que je cesse de divaguer, dame Elerinna.
Aujourd’hui, je suis consciente que vous entrez dans vos 21 hivers. Je n’ai rien qui puisse honorer cet évènement, alors veuillez accepter un portrait que j’ai réalisé suite à ce sublime soir estival.
Mon amour pour vous est grandissant. M’aimez-vous autant ?
Que Màràslin embellisse vos rêves, ma chère Elerinna.
Votre aimée,
Astal
Guerrière du Premier Cercle
Clan Astarshk.
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