Au-delà du désert, loin des dernières ruines d’une époque passée, loin des histoires sordides de l’enfance, un autre monde se dévoile.

Il se dessine d’abord par des montagnes vertigineuses, à jamais accompagné par une lune si immense que mon regard se perd dans sa lumière sauvage. Des forêts luxuriantes : des troncs aussi noir que la haine, des feuilles si colorées que mon esprit d’artiste exige une peinture ou deux de ce paysage figé. Par-delà ces dernières, l’eau se révèle. Profonde et dangereuse, sublime et étincelante, une source de rêverie constante. Des villages se disséminent à travers ces tableaux chaleureux qui comblent mon âme. Ou plutôt des ruines où un lourd passé me saisit les épaules quand je m’y repose. De puissantes images qui parlent d’une époque destructrice.

À la vesprée venue, le grondement des monstres se fait entendre. Le ciel vire d’un violet si menaçant, couvert par des fissures d’un bleu vibrant ; un véritable contraste comparé à celui du jour. La lune, éternelle observatrice, émane un pouvoir si familier, une aura si particulière que danser avec la mort n’est que excitant pour moi.

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