Après quoi, tout se précipita, même trop vite ! Je pris l’étrange cabine pour ce que Guillaume avait voulu que je la prenne : une attraction foraine …et lui demandai si des trucs allaient nous tomber dessus, genre de l’eau ou barbe à papa ? Pour me rassurer, il me répondit que je n’avais rien à craindre, et qu’il voulait me faire la surprise …. ça l’arrangeait bien de dire ça … Tu parles d’une surprise, avec une gueule effrayante qu’on s’est prise de plein fouet en pleine face …. Et moi j’ai marché comme un bleu …

Il me refila une espèce de casque de motard recouvert d’électrodes reliés au tableau de bord de son engin . Il alluma des boutons, et me dit que c’était une sorte de scanner . Je pensai qu’il répétait un rôle pour un sketch de présentation de sa soi-disant attraction de fête foraine, genre miroir déformant.

Un écran s’alluma avec une inscription : « Analyse en cours, recherche de données utilisables » pendant que montait petit à petit un pourcentage, du genre téléchargement sur les ordinateurs . Mais télécharger quoi ? Puis l’inscription changea : « Analyse achevée, veuillez valider ou ignorer la sélection » .

« Mais de quoi ça parle ? » demandai-je intrigué à Guillaume occupé à trafiquer des boutons et manettes .

« Surprise » ! Et après avoir arraché un ticket qui sortait du trou normalement attribué aux photos d’un photomaton normal, il rajouta : « Allez, soyons fous !!!! » et appuya sur un bouton ! La machine se mit en branle, la chatte se cacha sous la banquette, avec de gros yeux interrogateurs, je ne comprenais absolument rien à ce qui se passait …

"Pas d’affolement, c’est normal !" lança celui que je commençais à prendre pour un type louche, et qui s’assit à côté de moi en s’attachant une ceinture .

« C’est quoi ce ticket ? »

« Rien, une série de chiffres purement techniques … Gardez le casque encore un peu s’il vous plait, vous pourrez le retirer quand tout s'arrêtera .»

Et donc je restais là, sans voir quoi que ce soit de l’extérieur, vu que d’une part, un petit rideau était tiré sur le hublot de la porte, et deuxièmement, je devais rester assis, attaché moi aussi par une ceinture de sécurité, avec ce casque sur la gueule .

J’attendais que ce cirque se finisse, tout en fixant cet hurluberlu du regard pour le sonder et savoir s’il savait ce qu’il faisait .

La cabine s’arrêta enfin de remuer après 10 bonnes minutes qui me parurent une éternité . Plus de bruit, si ce n’est le « On doit être arrivés à destination ! Vous pouvez enlever le casque » de Guillaume .

Je l’enlevai donc enfin, allégeant ainsi ma tête d’un lourd fardeau qui l’avait un peu compressée . Je me relevai sans plus attendre pour tirer aussitôt le petit rideau ….. De l’autre côté, c’était tout noir, il faisait nuit ! Je me souviens encore de ma 1ere réaction face à cette aberration : « QUOI !????? Qui a éteint la lumière !!??? »