Chapitre 14 - Idan
Pendant le trajet, Idan avait préféré rester derrière Aloïs, le laissant tranquille, comme souhaité. Il ne savait pas trop quoi faire, ne voulant pas brusquer le jeune brun ou le blesser émotionnellement. Des tas de questions lui traversaient l'esprit. Devait-il aborder directement le sujet de ses bleus camouflés ? Lui montrer d'abord son affection en lui disant qu'il est là pour lui ? Ou parler de ses propres expériences ?
À force de se poser autant de questions, ses jambes avaient suivi automatiquement Aloïs, qui marchait d'un pas rapide. Le temps lui avait échappé, et ce fut avec surprise qu'il réalisa qu'ils étaient déjà arrivés au parc, comme sorti soudainement d'une rêverie troublante.
Aloïs se tourna vers lui, son regard semblant dire qu'il attendait quelque chose. Ses yeux, d'un bleu éclatant, étaient devenus aussi clairs que le ciel ensoleillé, ce qu'Idan ne manqua pas de remarquer.
Le parc était relativement vide, à l'exception de quelques parents et enfants qui fréquentaient la zone de jeux, animée par leur présence. Le reste du parc était paisiblement calme. Quelques collégiens passaient, sortant également des cours, mais aucun lycéen ne semblait se donner la peine de faire un détour par cet endroit. Idan chercha des yeux un banc éloigné du chemin principal. Lorsqu'il en trouva un, il jeta un coup d'œil à Aloïs, qui le regardait toujours avec le même regard attristé.
Idan tenta un sourire chaleureux pour le rassurer. Mais Aloïs fut visiblement gêné, détachant son regard pour regarder le sol. Le grand brun pointa du doigt le banc à l'écart, les fleurs formant un cercle autour de celui-ci, donnant une atmosphère paisible et intime.
— Tu veux aller là-bas ? proposa Idan d'une voix douce.
Aloïs suivit des yeux l'endroit indiqué, ses sourcils se fronçant légèrement comme s'il pesait le pour et le contre. Un silence s'installa. Ce genre de silence qui ne dure pas longtemps mais qui semble étirer le temps, rendant chaque seconde plus lourde que la précédente. Idan se sentit soudain mal à l'aise, conscient de la tension palpable entre eux. Il voyait bien que le jeune garçon n'était pas à l'aise, ou peut-être pas prêt pour une conversation profonde. Alors qu'Idan allait ouvrir la bouche pour s'excuser de son idée, pensant qu'il avait peut-être précipité les choses, Aloïs murmura un oui à peine audible. Ce simple mot, presque perdu dans le murmure du vent, fit naître une lueur d'espoir dans les yeux d'Idan.
C'était un petit pas, mais un pas dans la bonne direction.
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