Océans d'horreurs
"Dans quels océans d'horreurs doit-on plonger pour récolter ce genre de perles -- il faut reconnaitre qu'elles en valent la peine."
J'avoue, je ne vois pas très bien de quels océans Virginia me parle, ni même quelles perles elle a récoltées cette année-là. Comme à chaque fois que l'on réceptionne une oeuvre, quelle qu'elle soit, on ne peut jamais que se fier à ce qu'elle évoque en nous, à ce moment précis.
Aujourd'hui, mes océans d'horreurs sont ceux qui ont tenu mon époux éloigné de moi pendant près de trois années -- les premières de notre fille aînée. La houle que j'ai affronté, et que j'affronterai encore, c'est l'isolement du quotidien et la solitude de la maman-solo. C'est d'avoir approché des abysses où mon corps et ma volonté se brisaient systématiquement, me laissant un pénible sentiment d'impuissance.
Alors, que vais-je récolter ?
Ce genre de passage à vide m'apparait comme une pause inéluctable. Un intermède dissonant par rapport à ma personnalité, mais qui devra bien se dissoudre et s'intégrer dans la symphonie de mon existence.
Quant aux perles, attendons de voir, et continuons d'écrire.
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