Le Grenier (16)
Je faillis m'étaler tellement je me précipitai au son de la voix effrayée d'Édelyne.
- Que se passe-t-il ?
- Re... Regardez !! En pointant le doigt vers la table. Ils se sont rassemblés quand vous avez fait bouger la table.
Les coffres étaient effectivement collés, soudés par un aimant invisible. Je m'approchai et essayai de les détacher, mais en vain ils étaient solidement liés.
Étrange, me dis-je.
- Quel est ce prodige ? demandai-je.
Je touchai les deux coffres qui semblaient n'en former qu'un seul. Je cherchai, malgré moi, un autre système secret d'ouverture en tâtonnant, mais le bois était lisse et sans encoche perceptible.
- Laissez-moi voir, me souffla Édelyne.
Sans attendre de réponse, elle vint se placer devant et ouvrit les deux couvercles. Elle inspecta minutieusement l'intérieur, d'abord avec les yeux, puis avec les doigts. En fermant les paupières, elle se concentra sur les veines du bois qu'elle suivait en esprit.
- Oh ! fit-elle.
- Qu'y a-t-il ? Vous avez trouvé quelque chose ?
- Je crois que j'ai senti une sorte de creux.
- Essayez d'appuyer votre doigt. S'il y a un mécanisme secret, il se mettra en route.
Elle enfonça le doigt mais aucun bruit ne vint. Déçue, elle retira sa main.
J'essayai à mon tour et sentis le renfoncement, j'appuyai, mais rien ne vint.
- Ah !! Il doit manquer quelque chose...
- Et s'il y avait le même creux de l'autre côté ? Peut-être faut-il appuyer en même temps ? L'association des deux comme vous le disiez !!
- Très bonne idée, retentons !
Chacun mit son doigt dans le renfoncement face à lui.
- Je compte : un... deux.. trois
À trois, nous appuyâmes en même temps et là nous perçûmes distinctement le déclic. Coeurs battant à tout rompre, nous guettions une ouverture. Jetant un oeil à l'intérieur, je ne vis aucune trappe.
Ce fut encore Édelyne qui attira mon attention.
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