Le lièvre dans les cultures
Le groupe est derrière lui, tel un chien de chasse il est parti devant, courant, toujours, ayant pour seule consigne, qu’à chaque embranchement il les attende. Sinon très régulièrement. Autrement, il cavale. Devant, toujours devant. Il traverse la forêt en zigzaguant entre les troncs d’arbres, retenant ici une glissade, se baissant pour éviter une branche, sauter par-dessus un rocher et d’un coup, il débouche dans un champ. À sa gauche, du blé qui ploie sous les épis, jaune presque pâle. À sa droite, de l’herbe immensément verte encore mouillée de rosée. Derrière lui, la sombre forêt. Plus loin, deux lièvres. Rien à voir avec des lapins, plus ronds dans leur allure. Les pattes semblent démesurées en comparaison, les oreilles plus grandes et plus droites épient les alentours. Ils broutent. Tranquillement. Bizarrement, son arrivée de jeune chien fou ne les a pas inquiétés, eux pourtant si prompt à l’alarme. C’est le groupe, faisant la jonction, qui fera fuir dans un sifflement ces farouches et discrets animaux.
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