I

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 Il était assis sur son grand trône, imposant, un regard autoritaire sur son visage, éclairé par le sinistre alentour tandis qu’il se sentait, intérieurement, vide pour ce qu’il avait ordonné et ce qu’il savait être fait à cause de lui. Mais il devait rester avec ce regard : il était un Roi, après tout. Et même si ce qu’il avait ordonné était immoral et contre toute forme d’honneur, il devait le faire… Il devait le faire pour son peuple, pour son espèce. Il devait le faire pour terminer cette foutue guerre, les singes ont eut assez de morts et de victimes à cause de ces horribles dragons ! Combien d’enfants ont été fait orphelins, combien de pères ont perdu leur fils, combien de familles ont été brisées à cause d’eux ! Et un Dragon Violet aurait été leur fin…

 Ils ne savent pas ô combien ils ont été monstrueux pendant toutes ces années… Ils ne savent ô combien son espèce a souffert à cause d’eux… Ils ne savent rien ! Rien à part le sang des singes, rien à part cet irrésistible désir pour tuer et exterminer sa race !

 Et il les a vu… Oui ! Il les a vu agir dans une bataille ! Il a vu ô combien certains d’entre eux pouvaient être cruel ! Il caressa son œil de verre, se souvenant de tout, se souvent de comment il le perdit…

Il pouvait à peine voir ce qu’il se passait dans la bataille, ses deux épées dans ses mains, sa fourrure trempée de sueur. Il toussa en inhalant un peu de poussière et esquiva des griffes de dragon à la dernière seconde avant d’attaquer et tuer son ennemi. C’est alors qu’il vit son frère, proche de lui, son dos au sol, sous un dragon orange. Ce dernier mit haut dans le ciel l’une de ses pattes, prêt à frapper et tuer. Son frère tourna la tête et le vit. Il leva l’une de ses épées, prêt à toucher le dragon, refusant ce destin pour son frère !

 – Noon ! il cria.

Mais les griffes du dragon, qui l’avait vu, avaient déjà commencé le fluide mouvement, tranchant la vie de son frère ainsi que son œil.

 Il ferma son poing et frappa l’accoudoir de son trône, la rage brûlant en lui, n’ayant qu’un mot en tête : vengeance.

 Depuis ce jour, Gaul ne détesta jamais autant ce dragon dont le nom était, il l’apprit plus tard, Ignitus.

 Alors, entendant des pas venir proche dans son palais, il se souvint de ce qu’il avait fait et se haït pour l’attaque qu’il avait ordonné sur le Temple. Détruit tous les œufs, se souvint-il avoir dit à son général, mais souvient-toi d’en garder un. Nous devons libérer le Maître Noir. Pendant ce temps, je ferais la distraction de l’autre côté du Temple. Leurs forces seront divisées et ils seront donc plus faible. Rejoins-moi à ma salle du trône une fois ta mission terminée.

 Et, Malfor… Il croyait en lui. Oh oui il croyait tant en lui ! Il était le seul dragon qui méritait son respect. Après tout, il était le seul dragon à avoir protégé les singes, il y a des années de cela. Il était le seul qui leur enseigna les arts de la magie et des cristaux de même que certains points faibles dans un dragon, ce qui se retrouva véritablement utile dans les batailles d’après. Sans lui, son espèce serait éteinte depuis longtemps. C’est pourquoi il croyait en lui : il était un sauveur, un héros sans aucun défaut à part l’orgueil ; il était le dragon qui connaissait la véritable nature de ses semblables. Et c’est pourquoi il lui a juré allégeance.

 Alors, un singe apparu. Tout en lui était militaire. Il vint en face de Gaul et s’agenouille devant lui.

 – Ah ! Bon retour parmi nous, Atior, dit le Roi. Donc, je suppose que tu l’as fait.

 – Oui, Majesté, la mission fut un grand succès. Nous avons détruit tous les œufs.

 – Tous ?

 – Non. Nous en avons gardé un, comme vous l’avez demandé. Et je l’ai gardé loin des autres ainsi l’œuf est maintenant en sécurité et...

 Il frappa des mains deux fois et deux autres Singes vinrent, tenant un coussin avec, dessus, un œuf sombre. Un œuf de dragon.

 – … maintenant, il est vôtre.

 Gaul se leva de son trône et vint proche de l’œuf avant de, finalement, le prendre dans ses deux larges mains. Il l’examina tout entier, silencieusement. Il caressa tout, appréciant sa douceur. Il sourit, satisfait, et tourna la tête en direction d’Atior avant de dire :

 – Atior, tu as une promotion. Je suis fier de toi… et notre Maître, quand il sera de retour, le sera aussi.

 – Merci, Majesté.

 Il reposa l’œuf sur le coussin avant de demander qu’on le pose juste à côté de son trône pour qu’il puisse l’avoir sous son œil vigilant tout le temps. S’il voulait qu’il ne soit pas brisé pas les autres, il allait devoir être alerte : certains des singes avaient une haine si énorme envers les dragons que ce qu’il faisait était un sacrilège. Certains ne voulaient même pas le retour de Malefor. C’était simple : aucun dragon n’est un allié des singes, pour eux, même pas Malefor. Et, heureusement, il était là comme Roi pour calmer certaines de leurs destructives passions, pour calmer toute tentative de révolte. Il était le genre de Roi aimé parce qu’il avait toujours agit pour sa propre espèce et il avaient la confiance de la majorité de son peuple. Et c’était un avantage dans cette situation. Hé ! Peut-être que la créature aidera certains d’entre eux à être habitué au fait qu’un dragon ne signifie pas forcément une ennemi et qu’il peut aussi être un allié précieux !

 Il s’assit de nouveau sur son trône après cela, un sourire rempli d’espoir se dessinant sur son visage…

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