Il est l'Heure de Rentrer (5/5 ; 2024)

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 Maissenç, couvert d’un épais manteau simili-cuir, sirotait un whisky en scrutant l’extérieur depuis la fenêtre. À l’extérieur, une rue plongée dans la nuit, où résonnaient quelques aboiements épars. Almaric scruta la pièce autour de lui ; un comptoir, avec un régiment entier de bouteilles installé derrière, des tableaux d’art kitschy, l’armature d’une cabine de simu qu’on retrouve dans les salons de jeu. Silence complet, mis à part le ronronnement régulier d’un purificateur d’air.

“T’es enfin réveillé ?” fit Maissenç.

 Almaric palpa ses bras, nota la présence d’un tatouage représentant un requin stylisé sur le droit, ressentit d’un coup la fatigue accumulée par le pêcheur au cours de sa journée de travail, et déclara, d’une voix dont le son était loin d’être déplaisant :

“Faut croire.

  • Tu m’excuseras, je pensais pas que tu finirais ici”, grogna Maissenç.

 Il désigna le corps de Rodric, étalé sur le comptoir.“Tu l’as buté ? demanda Almaric, impassible.

  • Non, pas besoin. Le type se réveillera demain avec une gueule de bois.
  • Et celui-là, fit Almaric en tapotant sur sa nouvelle peau, c’est qui ?
  • Aucune idée. Comme je te l’ai dit, je pensais pas que tu finirais ici. Enfin, j’aurais dû m’en douter, l’incubateur à qui j’ai refilé ton esprit m’inspirait pas confiance. C’est Sanchez qui va me taper sur les doigts.
  • Donc si je comprends bien, t’as failli me faire crever pour de bon.
  • Ça n’est pas arrivé.
  • Ça aurait pu, tu le sais comme moi. Un désolé ne serait pas de trop.
  • Je te présente mes excuses, Almaric. Crois-moi, j’aurais pas fait le fier si t’avais fini à la décharge parce que l’incubation avait foiré et que t’avais juste fait déguerpir les clients du gars. Je suis content que tu soies de retour.
  • Combien de temps, depuis… ?
  • Quatre mois. Les salauds t’avaient bien amoché, on n’a pas pu extraire grand-chose de lisible, mais ça a marché. Tu veux un verre ? Après, on rentre à Bordeaux, le Duc veut te parler.
  • Hm… non, j’aimerais qu’on perde pas de temps, et puis, ce corps…
  • Je sais. Tu t’en contenteras pour l’instant, le Duc te fera améliorer tout ça. Et puis, moi, je trouve que t’as une bonne tête, comme ça !”

 Maissenç attrapa Almaric par la manchette, l’aida à prendre appui sur les jambes de Diego, et traversa le Salon de Jeu. Réveillé par le bruit de pas, l’un des joueurs de RPG sur table, étalé sur le plus petit des canapés du cube VR, observa les deux hommes disparaître dans la nuit où résonnait le chant des grillons, puis il retourna rêver à des aventures plus épiques les unes que les autres.

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