L'action se passe entre 06h00 et 07h00 du matin et toujours à Paris.

Gréta fouille la morte aussi bien qu'un gardien à l'entrée d'une prison turque. Elle a vu Midnight Express et cherche un indice dans les endroits les plus reculés de l'anatomie de Sofia. Nous passerons les détails pour éviter de choquer certaines sensibilités. Elle finit par trouver, après avoir sondé la fille, un carnet de téléphone dans la poche de sa veste.

— Regarde ! me dit-elle avec un air de mentaliste et me tend le petit calepin en enlevant les gants mapa qui ont servi à la recherche.

— Bravo ma Gréta ! On ne contrarie pas une scientifique. 

Dans ses yeux de boule disco, je sens la fierté d'un mongol qui vient d'apprendre à monter à cheval.

Günther a récupéré son couteau et est en train d'emballer la morte façon égyptienne avec un reste de moquette. J'hallucine, on dirait un équarrisseur de Rungis qui emmène la barbaque au frigo. Un grand coffre servira de sarcophage.

—  Adrian ! Voilà le nom du gars que j'ai eu au téléphone ! dis-je en feuilletant le carnet. Gréta et Günther me regardent comme deux internes devant une fracture ouverte du tibia.

— Comment on va faire ? me dit Gréta.

— Comment tu vas faire ? me dit le momificateur.

— Gunther ! On est tous dans la même esquif, tu réveilles ta fiancé et on file d'ici. Je pense que Sofia a eu le temps de prévenir Adrian et qu'il va pas tarder à rappliquer n'ayant aucune nouvelle de sa complice.

— Il faut mettre en lieu sûr Youssef et le faire passer pour mort. Va chercher la mamie et les babouches, on va organiser une téléportation de Youssef.

— Tu veux que l'on maquille la mémé en Youssef ? me demande Günther.

— C'est la seule solution et après on fout le feu à l'appartement. 

— Tu penses aux gens de l'immeuble ? dit-il inquiet comme une moule devant une assiette de frites.

— T'es con ou quoi ? On s'en fout, c'est bidon tout ça ! Tu n'existes pas ! Gréta non plus ! Le Pape a toujours ses gardes suisses ! On est en pleine fiction, mon pote, réveille-toi !!

Le Pape se réveille et dit en bâillant :

— Je boirai bien un petit kawa.

Et s'enfile le dernier café sur le plateau.

A suivre