Histoire
Chapitre 2
Dehors, c'était la même chose, le temps semblait s'être figé. Il faisait sombre, les lumières des réverbères clignotaient, d'épais nuages stagnaient au-dessus de la ville. Il faisait plus froid que ce matin. Tout comme au bureau, pour les chaises, les voitures étaient abandonnées, les portières ouvertes, certaines alarmes fonctionnantes.
En regardant autour d'elle, Faustine se sentait très seule. Elle se hâta de rentrer chez elle. Elle espérait que peut-être un flash info serait diffusé à la télévision. A peine arrivée, elle alluma la T.V, mais aucun son n'en sortait, ni aucune image. Comment cela aurait pu être autrement, tout le monde semblait avoir disparu, il ne pourrait y avoir de flash info.
La température était encore descendue et Faustine alluma ses radiateurs. Elle se demandait comment elle allait bien pouvoir vivre ? Qu'allait-elle devenir ?
Elle se dit que : << puisqu'elle n'avait pas disparu, il en était peut-être de même avec ses parents >>. Avec un petit espoir, très minime, elle composa le numéro, aucun son ne sortait de son portable, pas même un message de boîte vocale. Elle regarda l'objet d'un air déprimé, avant de la balancer dans le divan.
Faustine analysa la situation : plus de téléphone, plus de télévision, plus de personnes dans les rues et plus d'heures. Si le monde entier avait subi le même sort, elle était seule, plus seule que jamais.
Dans un dernier élan d'espoir, elle sortit et courut chez sa voisine. Là-bas aussi, tout semblait s'être volatilisé, la maison était vide. Elle regarda l'horloge, ici aussi, elle affichait 16h00. Assez lucide, Faustine pensait que c'était la fin du monde. Elle qui s'était tant imaginé le scénario, de plusieurs manières, mais jamais comme celle-ci.
D'un pas penaud, elle rentra chez elle, se laissa tomber dans le canapé. Les seules questions qui s'imposaient dans son esprit était : << et s’il ne restait plus qu'elle ? Pourquoi se sont-ils tous volatiliser mystérieusement et que leur est-il arrivé ? Et surtout, comment elle allait survivre ? >> Si pour autant, il ne lui arrive rien.
Elle ressorti de chez elle et essaya la première voiture qu'elle trouva dans la rue, rien ne se produisit, pareil pour toutes les autres qui se trouvait à proximité. Faustine comprit que c'était peine perdue. Comment faire si plus rien ne fonctionnait ?
Désespérée, elle rentra et se mit à pleurer, seule dans son divan, jusqu'au moment où ses pleurs se transformèrent en cris de détresse, et puis où son corps ne fut plus que secousse. Elle s'endormait quand une étrange sensation la saisit. Elle se dressa brusquement et frissonna. La température avait encore chuté. Elle se leva dans l'intention d'augmenter le radiateur, celui-ci était tout froid, elle eut beau augmenter au maximum la vanne thermostatique, rien ne chauffait. Elle regarda le thermomètre, elle vît qu'il n'affichait que quelques degrés. Le temps de faire le tour des pièces, où il se passa la même chose pour chacun, la température chuta encore. Debout devant la fenêtre, elle regardait le ciel s'éclaircir et faire place à une neige abondante. Très vite, la rue serait recouverte d'un épais manteau blanc. Faustine ne savait toujours pas ce qu'il allait lui arriver, mais était consciente que seule et avec toutes cette neige, elle ne tiendrait pas longtemps.
Un coup d'œil sur le thermomètre lui confirma que la température avait encore une fois chuté. Il faisait à présent moins cinq degrés. La neige laissa sa place au gel.
Elle s'emmitoufla dans des pulls et peignoirs avant de se recoucher sous sa couette, dans son fidèle divan, elle emporte avec elle le thermomètre et sa lampe de poche, seule source d'éclairage à présent.
Elle finit par trouver un léger sommeil peuplé de créatures imaginaires et de disparition mystérieuse.
Quand elle se réveilla quelques heures plus tard, elle chercha à tâtons sa lampe de poche et son thermomètre qui affichait maintenant moins 20 degrés ! Tout était gelé à l'extérieur, comme à l'intérieur, Faustine ne savait pas comment cela était possible. Elle ne pouvait plus bouger sous risque d'elle-même gelée.
Sur le peu de temps qu'elle avait dormi, ça avait encore diminué de 10 degrés. Pour Faustine c'était devenu une évidence, il ne lui restait plus longtemps à vivre. Le temps des glaces était apparu, c'était la fin du monde et le début d'une nouvelle ère. Une seule question lui trottait encore dans la tête, pourquoi n'avait-elle pas disparu comme les autres ?
Elle sentit son corps doucement lui picoter, malgré les épaisseurs. Elle pouvait deviner les rougeurs et gerçure se former, meurtri par le froid. Plus tôt que d'attendre péniblement la mort venir la chercher, elle préféra se découvrir, pour quitter cette vie plus rapidement. À peine, la couette bougée, qu'elle sentit son corps s'engourdir et s'endormir. Sa respiration ne fut plus qu'un souffle, elle ferma les yeux et pensa très fort qu'elle ne serait plus jamais seule.
Annotations
Versions