Image de couverture de 4NG3L1N3

La sobriété de l’enseigne ne me préparait pas du tout à l’ambiance que j’allais trouver à l’intérieur. A vrai dire, je n’avais encore jamais mis les pieds dans un sex-shop. L’expérience était une grande première. Je me sentais gêné, presque même coupable de franchir ces portes, comme si cela en disait un peu trop sur ma personnalité aux yeux du monde. Mais la boutique était sur mon trajet entre mon domicile et mon lieu de travail. Je passais devant au moins deux fois par jour, et cela me tracassait chaque jour un peu plus, si bien que j’ai fini par céder à la curiosité, un vendredi après midi, début de week-end pour moi, point de départ de toutes les aventures et opportunités au moins jusqu’à lundi. Je voulais m’autoriser une petite folie, et c’est un peu embarrassé, mais aussi avec une pointe d’excitation que je poussais les portes du shop.

L’endroit baignait dans une atmosphère sombre et chaleureuse, accentuée par un éclairage tamisé provenant d’appliques murales en forme de poitrines très rondes. La boutique paraissait plus grande de l’extérieur : ses allées étaient presque aussi étroites que les fleshlights qu’elle proposait. La grande quantité d’articles disponibles donnait une impression de fouillis organisé. Les étagères étaient remplies de jouets, de tenues, de costumes, d’accessoires érotiques pour hommes, femmes, pour les couples ou pour les groupes. Une tête de gondole retenait mon attention : il y trônait une demi-douzaine de godemichés multicolores classés par taille croissante tels de somptueuses poupées russes prêtes à pomper. Des godes ceintures, des godes à ventouse, des double-godes, je me trouvais dans un véritable palais de la luxure.
J’avais franchi l’entrée de ce temple voué à l’érotisme sans trop savoir quoi chercher, avec aucune idée particulière en tête, mis à part celle d’assouvir une certaine soif de nouveauté stimulante. Je vivais seul depuis longtemps. On aurait même pu dire depuis trop longtemps, comme en témoignaient tous ces mouchoirs qui jonchaient le sol de ma chambre et qui contenaient chacun des millions d’enfants séchés avant d’avoir pu m’appeler papa. J’osais émettre l’espoir de trouver un petit quelque chose pouvant pimenter la vie d’un célibataire endurci. J’errais alors dans les rayons de cette jungle luxuriante constituée de lingerie fine, de fouets, de menottes, de combinaisons stratégiquement trouées et de masques de personnalités publiques diverses, quand je sentis la foudre s’abattre sur moi.
Elle était là. Prisonnière d’une cage en verre. Assise sur un fauteuil en velours, les jambes croisées pour qu’aucun regard indiscret ne puisse se glisser sous sa robe dentelée noire et rouge. Sa longue chevelure brune et lisse tombait en cascade sur ses épaules puis jusqu’à sa poitrine. Elle était plus vraie que nature.
Je ne pouvais la toucher derrière cette vitrine mais la simple vue de ses jambes laissait mon imagination deviner leur texture ultra réaliste contre ma peau. Son visage, bien que figé dans un rictus aguicheur, éveillait des sensations nouvelles en moi. Elle avait l’inaccessibilité de ces mannequins que l’on croise sur les plages de sable fin blanc en couverture des magazines de mode ou de ces actrices qui percent le grand écran et le transcendent. Elle avait la bouche accueillante de ces animatrices télé que l’on engage pour raviver l’audimat de ces émissions qui peinent à proposer du contenu. Elle avait l’air hautain et précieux de cette génération de fausses princesses Disney qui n’avaient de point commun avec Raiponce que le tirage de cheveux. Et voilà que mon afflux sanguin s’affolait. Mon imagination m’emportait à une telle vitesse que je peinais à entrevoir toutes les possibilités qui s’offraient à moi. Mon entrejambe trépignait d’impatience, comme un petit garçon capricieux qui ne voulait pas lâcher ce merveilleux jouet aperçu au magasin. Les indications de la vendeuse n’ont fait qu’attiser encore plus mon excitation.
Angéline - c’était son nom - était bien plus qu’une poupée. C’était un robot programmé pour le sexe à la technologie de pointe. Une véritable femme moulée en silicone, soigneusement maquillée, minutieusement manucurée, et dont les poils pubiens avaient été implantés uns à uns par des designers spécialisés. La technologie qu’elle intégrait la rendait capable de parole, de mouvement, et même de réaction appropriée selon l’intensité des rapports. Une banque de son reliée à des micro capteurs situés dans ses zones érogènes permettait de délivrer en temps réel près de cinq-cent cris et gémissements de plaisir différents. En plus, son vagin réaliste était fourni avec une poire à lavement afin de faciliter son entretien. Pour une hauteur de cent-soixante deux centimètres, un poids de quarante-sept kilos et un tour de poitrine mesuré à 95C, Angéline le sex-bot n’avait rien à envier aux vraies femmes, mis à part son prix : 900 euros.
J’ai réglé par chèque, sans hésiter. A partir du moment où mes yeux se sont posés sur elle, je ne m’imaginais plus rentrer tout seul chez moi. En me l’emballant délicatement dans un grand carton bourré de polystyrène, la vendeuse m’a renseigné sur son autonomie : six heures maximum. Largement suffisant pour l’usage personnel d’un seul homme, tout ceux qui diront le contraire sont des menteurs. Un petit compartiment invisible entre ses omoplates renfermait une prise au bout d’un câble de deux mètres afin de la brancher sur secteur et de la recharger après chaque utilisation. Je suis entré dans la boutique craintif, j’en suis ressorti impatient et émoustillé comme rarement auparavant. Sur le chemin du retour, au volant de ma voiture, je ne pouvais m’empêcher de tripoter la protubérance qui poussait si fort contre mon pantalon que ça en devenait douloureux.
J’arrivais à bout de souffle devant la porte d’entrée de mon appartement, au huitième étage sans ascenseur, et mon halètement devait être plus bruyant que ce que je pensais puisque madame Gilbert, ma voisine de pallier octogénaire complètement sénile, est apparue sur le seuil.

  • Bah alors mon petit, vous achetez des meubles à cette heure-ci ?

Je n’avais nullement l’intention de lui expliquer qu’à l’intérieur de ce carton se trouvait en réalité une poupée-robot déstinée à un usage sexuel.

  • Oui madame Gilbert. Ma table basse est foutue, il fallait absolument que…
  • Ohh, mais c’est magnifique ! Dites, vous n’auriez pas vu mon chat, Fifi ? J’ai peur que cette petite canaille se soit encore enfuie...

Fifi, son adorable siamois, était un habitué de l’immeuble, étant donné que madame Gilbert oubliait souvent de fermer ou de verrouiller ses portes. Il n’était pas rare de voir défiler les voisins lui ramenant son animal errant dans la cage d’escalier. Sauf que depuis un an, Fifi avait disparu. Il s’était aventuré hors de chez lui une fois de trop. Dieu seul sait ce qu’il était devenu.

  • Euh… non, désolé, mais je suis sûr que vous le reverrez bientôt !
  • Vous me préviendrez si vous le voyez ?
  • Promis madame.
  • Vous êtes un ange. Votre mère doit être si fière.

Ma mère aussi, était froide depuis longtemps. Mais sans jamais la contredire et me lancer dans des discussions interminables sans queue ni tête, je l’ai laissée rentrer chez elle, et en honnête voisin que je suis, je suis resté sur le pallier exprès pour m’assurer qu’elle avait bien fermé et verrouillé sa porte. De l’autre côté, j’entendais encore sa voix tremblante, triste : “Fifi ? Fifi ! Mais où est-ce que tu te caches encore ?”

J’ai finalement pu rentrer chez moi, en poussant un long soupir de soulagement. Cette petite rencontre impromptue avait fait baisser la taille de la bosse qui déformait mon jeans. Madame Gilbert était tout sauf sexy. Sa beauté appartenait à un passé très lointain, et aujourd’hui, elle en incarnait l’extrême opposé, sort qui nous était presque tous réservé d’ailleurs.

Mon sens des priorités reprit le dessus. Je tenais absolument à voir de quoi était capable ma nouvelle acquisition. Sans plus attendre, je l’ai posée sur mon lit pour la sortir de son cercueil.

Sa splendeur me frappa une seconde fois, comme un train en pleine face, lancé à vive allure. Elle était physiquement tout ce dont je rêvais et que je n’ai jamais eu. Son bouton d’allumage, quasiment invisible, était habilement pensé sous la voûte plantaire de son pied droit, afin de limiter au maximum toute mise hors tension malencontreuse pendant son utilisation. Avec empressement, je lui ai ôté ses escarpins, puis j’ai pressé le bouton.

Elle a grésillé cinq secondes avant de se redresser. Elle s’est assise toute seule, sur mon lit, et je n’en croyais pas mes yeux. Les siens, d’un vert profond, semblaient aussi animés que ceux d’une personne bien vivante, et ses pupilles balayaient la pièce comme pour découvrir son environnement, avant que ceux-ci ne se posent sur moi.

  • Enchantée… je m’appelle… Angéline… Et toi… quel est ton… petit nom ?

Je fus surpris de constater que sa voix ressemblait à celle de la dame du téléphone, lorsqu’on appelle sa messagerie. “Vous avez… UN… Nouveau message. Nouveau message. Reçu hier… à … 21 heures… Cinquante-huit…”

Je lui réponds tout de même.

  • Pierre.
  • Ravi de… te rencontrer… Pierre. J’ai envie de… te sucer… la bite ?

Cela avait le mérite d’être direct. Je ne m’attendais pas vraiment à avoir une conversation sensée avec un robot après tout, mais un peu plus de finesse aurait largement été un atout. Quand même, je brûlais d’envie de passer à l’acte.

  • Si tu veux !

Elle s’est mise à sourire, et c’est à ce moment là qu’une partie de moi, d’abord infime puis envahissante, s’est mise à éprouver de la peur face à ce corps mort composé uniquement de silicone et d'électronique, donc chaque geste avait été pensé par je ne sais quel ingénieur pervers. Cet achat valait-il vraiment le coup, finalement ? Un seul moyen de le savoir.

Je déboutonnai mon pantalon et baissa mon caleçon jusqu’aux chevilles, laissant s’ériger un pénis à nouveau dur comme du marbre.

  • Approche… Me dit-elle. Mets-la moi… dans… la bouche.

J’avançais jusqu’à me tenir droit devant elle. J’espérais que ses dialogues pouvaient être réglés et sa voix changée, mais je n’avais pas l’intention de lire le manuel tout de suite. J’attrapai sa tête et entamait une lente progression dans sa bouche comme elle me l’avait proposé, jusqu’à ce que son nez se colle à mon pubis.
La sensation était étrange. C’était trop sec pour avoir une impression réaliste, mais je me doutais qu’aucune technologie ne pouvait encore secréter de la salive en permanence comme seul le corps humain pouvait le faire. J’avais l’impression de frotter mon extrémité entre deux éponges partiellement humides. Certaines surfaces étaient râpeuses, et franchement décourageantes. Ses sons pré-enregistrés n’étaient pas là pour m’aider. Il n’y avait aucune crédibilité dans ses bruits gutturaux qui tenaient plus d’un documentaire animalier que d’une felation. Au bout d’une minute à peine, je stoppais le calvaire.

  • Prends moi… par derrière… sur ton… ERREUR 812 : PRODUIT NON RENSEIGNÉ.

Sans doute voulait-elle parler de mon lit, mais avant même de pouvoir dire quoi que ce soit, elle enlevait ses vêtements (factices, car fermés sur les côtés par un simple scratch bruyant) et se positionnait dans la position adéquate, les fesses en l’air face à moi. Malgré tout, celles-ci semblaient si moelleuses et réalistes que je décidai de lui offrir une seconde chance et de réitérer l’expérience.

  • Humm… ton… ERREUR 812 : PRODUIT NON RENSEIGNÉ…. est vraiment confortable… Pierre.
  • LA FERME !

Je hurlais, car je n’en pouvais déjà plus de sa voix, ou plutôt aurait-je dû dire de sa banque son très loin d’être contractuelle.

  • Oui… j’adore recevoir… des ordres… ordres… ordres…
  • Chhht !

Je me dépêchais de me mettre à genou derrière elle afin d’expérimenter ses orifices, car je sentais déjà mon érection disparaître progressivement.
Son vagin en plastique était différent. Bien mieux déjà que sa bouche. Encore une fois sec, mais j’en endossais la responsabilité. La prochaine fois, pensais-je, je n’oublierais pas d’utiliser du lubrifiant, ce qui est logique lorsqu’on utilise un objet qui ne sécrète rien du tout. Cependant, alors que je me trouvais à l’intérieur d’elle, je pouvais sentir un courant chaud, comme un souffle, parcourir la longueur de ma verge. J’eus la mauvaise et terrifiante réflexion de me demander ce qui pouvait bien créer cette chaleur. Sans doute un ou plusieurs petits moteurs chauffants dissimulés quelque part derrière ses parois, et je n’étais que moyennement rassuré d’imaginer mon extrémité à quelques centimètres d’une brûlure au deuxième degré. Je m’efforçai de ne plus y penser, mais mon attention s’accrocha sur un autre petit défaut rédhibitoire.

  • Ahh… Ahh… Ahh… dit-elle trois fois exactement sur le même ton monotone.

J’avais de plus en plus bien l’impression de m’être fait plumer sur la diversité de sa banque son, et sur sa qualité générale. Je pensais à mes neuf-cent balles. Pas sûr qu’on pouvait me les rembourser, même en cas d’insatisfaction. Toute cette situation me paraissait soudainement grotesque et puérile. Je venais de claquer une bonne partie de mes économies, et pour quoi au final ? Me vider dans cet espèce d’automate de parc d’attraction nymphomane ?

Mon enthousiasme et mon moral furent décidément achevés lorsque, en parcourant la surface de son dos avec ma main à la recherche d’un peu de réalisme, j’ouvris par inadvertance le petit couvercle entre ses omoplates, laissant ainsi se dérouler deux mètres de câbles. Ç’en était trop. Je me rhabillais sur le champ, laissant Angéline exécuter son programme maladroit.

  • Pierre… faisons l’amour… prends moi sur… une table…
  • Non ! Ça suffit, c’est terminé. Tu dégages.

J’avais l’impression de rompre avec quelqu’un, ou de mettre un terme à un rendez-vous Tinder embarrassant. Le sexe pour le sexe, s’il n’y a rien derrière, ne rend pas heureux. N’importe quel dépressif peut trouver un parking ou un coin de forêt pour se faire une pute, et il n’en sortira pas plus heureux, juste plus pauvre. Ça ne comble aucun vide, au contraire. Plus l’oreiller voit défiler des conquêtes, plus il devient glacé. Alors si en plus les robots entraient dans l’équation… Qu’est ce que je croyais ? Que je pouvais la remplacer comme ça ? Je me berçais de conneries, rien d’autre.

  • Baise moi… Pierre… Prends...

Je venais de l’éteindre en plein milieu de sa phrase. Voilà finalement le seul et unique avantage d’Angéline sur les autres femmes. Un simple bouton “ON/OFF”.
J’ai remballé Angéline dans son carton, et j’ai immédiatement sauté sur mon téléphone pour appeler la boutique avant qu’elle ne ferme pour la journée.
J’ai reconnu la voix de la vendeuse, et après lui avoir exposé le problème, je lui demandai si un remboursement était envisageable.

  • Seulement si la bande de garantie est toujours scellée !
  • Et… où est-ce qu’elle se trouve cette bande de garantie ?
  • Eh bien, dans chacun de ses orifices, il y a un petit cordon qui se rompt à la première utilisation… Comme un hymen, en fait. C’est la preuve que le produit a été utilisé, et donc qu’on ne peut ni le reprendre ni l’échanger.

J’ai vu presque un smic entier partir en cendres sous mes yeux, tout ça parce que je venais de dépuceler un robot. Vive le progrès. Si j’avais su, j’en serais resté à mes mouchoirs, bien moins onéreux.

J’ai mis fin à la conversation, après avoir insisté une ultime fois et reçu encore la même réponse. C’était trop tard pour moi. “Ça m’apprendra”, voilà ce que je devais en retenir.
Je sentais la rage m’envahir. Un de mes plus gros défauts. Ces accès de colère étaient sans doute la raison pour laquelle j’étais seul depuis aussi longtemps. Ils justifiaient à eux seuls l’utilisation du mot “endurci” derrière mon appellation de célibataire. J’avais envie de frapper la poupée, de lui tordre le cou et de la balancer par la fenêtre, comme je venais d’y jeter presque un mois de salaire. C’est pratiquement ce que j’ai fait, au final.

J’ai scellé Angéline dans sa prison de carton à nouveau, et j’ai redescendu les huit étages sans ascenseur de mon immeuble jusqu’au local à poubelle commun. J’ai balancé le grand carton blanc à l’intérieur d’une énorme benne verte, ce qui effraya quelques cafards qui allèrent se réfugier à l’intérieur d’un trou dans le mur.

Si Angéline était incapable de rentabiliser la somme que j’ai investie pour elle, alors sa place était à la poubelle. Je ne réfléchissais pas plus loin, c’était soit ça, soit je frappais les murs jusqu’à faire saigner les jointures de mes poings.

Alors que je faisais déjà demi-tour, déterminé à passer le reste de ma soirée, voire même de mon week-end désormais ruiné à maudire tout ce qui m’entourait, je fus stoppé net dans mon élan. La voix d’Angéline retentissait dans le local glauque comme celle d’un fantôme, incapable de trouver la paix.

  • Arrête. Reviens. Je peux changer, je te le promets.

J’ai senti des frissons gravir chaque parcelle de mon corps jusqu’à mon cerveau, proche du malaise. J’étais absolument certain de l’avoir éteinte correctement. Mais ce n’était pas le fait le plus étrange. Ce qui me glaçait le sang, c’était qu’elle s’exprimait à présent d’une voix très douce, sensuelle, sans aucune saccade, avec la fluidité dont seul un humain serait capable. Comme si cette chose essayait de m’amadouer. Derrière moi, le grand carton blanc d’où provenait le son demeurait immobile.

  • Je t’aime Pierre. Ne m’abandonne pas.

Je restai planté là, incapable de bouger, ni même de penser, complètement désemparé. La vraie raison pour laquelle j’étais tellement décontenancé me percuta si fort que j’en fus définitivement sonné.

  • S’il te plaît…

Cette voix, je la connaissais. Ce n’était pas celle du robot. C’était celle de mon ex, au grain près. Le timbre, l’intonation, la façon de prononcer les mots, tout était exactement pareil.

  • Je n’aurais jamais dû te quitter, je ne fais que le regretter depuis…

Soudain, je voyais flou, et je compris dans un sanglot que c’était à cause des larmes qui inondaient mes yeux. Je finis par craquer, et frappa le mur de brique de toutes mes forces dans un hurlement qui, à coup sûr, se répercuta jusqu’au dernier étage de la résidence.

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