Joseph Haydn
Il fût le père de la symphonie
Et du quatuor à cordes .
Honnête homme, fidèle envers ses lords.
De sa jeunesse indigente, Il garde la parcimonie.
Rien ne cessa son diligent et habile art,
Hors la vieillesse.
Papa Haydn avec sa gentillesse,
Guida Beethoven et Mozart,
Mais devint incapable de rédiger ses partitions,
Le flot mélodieux abondait toujours,
Intacte était sa féconde imagination,
Las, Douleurs et vertiges accablaient ses vieux jours,
Ainsi s’enraya le clavecin humain.
L'humble farceur fût traité avec déférence,
Par les seigneurs et ses pairs musiciens,
Il ne partit point sans tirer sa révérence !
Alors que les troupes napoléoniennes,
Sans vergognes, bombardaient Vienne,
Quatre boulets secouèrent sa fenêtre et sa porte,
Il bondit pour rassurer ses valets,
et clama d’une voix forte :
« Mes enfants ne soyez pas affolés,
Là où Haydn est, Nul mal ne peut vous atteindre ! »
Mais son corps trembleur vint couper ces mots rageurs,
Il sentit sa dernière heure poindre
Et joua trois fois son hymne à l’empereur,
Avec un entrain et une envie anormale,
Tandis que les Français prenaient la capitale.
« Que Dieu garde François, notre empereur !
Que les fleurs du laurier fleurissent,
Formant sa couronne d’honneur.
Que prévale la Justice,
le Savoir, la Sagesse et la Sincérité,
Avec les lumières de sa Majesté,
Puisse Dieu lui offrir la prospérité,
Des ruses des bandits le délester !
Que la sainte loi soit sa volonté,
Que brillent les victoires escomptées !
Puisse chanter sur son tombeau l’infantile chœur,
Que Dieu garde François, notre empereur ! »
Après avoir chanté cette ultime berceuse,
Le génie s’effondra, saisi par la la Faucheuse.
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