Partie 4 : Fin
Je tournai la clé dans la porte et rentrai le plus discrètement possible. J'allai dans ma chambre où ma robe de soirée m'attendait. C'était la même chaque année, elle prenait des centimètres au fur et à mesure que je grandissais. Elle était blanche comme la neige tachée de quelques gouttes de sang par-ci par-là. On aurait dit une guenille. La vie est dure parfois.
On toqua à ma porte.
- Oui ?
La personne qui entra fut Georges, mon petit Georges, ma lumière derrière ces ténèbres.
- Maman dit que c'est bientôt prêt, il remarqua ma robe, oh tu es à fond sur Halloween ! C'est ton anniversaire pense à autre chose !
Si seulement mon petit, si seulement.
- Bon j'y retourne !
- Oui vas-y.
Soudain j'eus une envie de pleurer et de le serrer dans mes bras. Je lui pris la main puis l'enlaçai avec plus de force que prévue mais ce n'était pas grave je pouvais un peu profiter de sa chaleur quand même ! Puis je le lâchai et nous nous observâmes un moment en silence, peut être essayait-il de me sonder. Il se retourna hésitant puis partit sans un mot. Je ne savais pas si nous avions un père différent tous ce que je savais c'était que ma mère était revenue à la maison et m'avait annoncé après avoir vomi qu'elle attendait un bébé, je n'ai jamais su de qui. On retoqua à ma porte, cette fois-ci c'était Jane, étrange non ?
- Lizzie il faut qu'on parle.
- Et que doit-on se dire ?
Oui j'étais froide, elle fermait les yeux sur tous depuis mon enfance !
- Ne fais pas ta gamine et écoute moi.
- Comme tu veux.
- Aujourd'hui tu as dix-huit ans...
- Non jure ?
- Je vais ignorer cette provocation gratuite.
- Gratuite ?! m'exclamai-je.
- S'il te plait, m'implora-t-elle ses yeux paraissait maintenant apeuré.
- Très bien je t'écoute.
Elle regarda en direction de la porte puis mon poignet, où aucun bracelet n'y était accroché.
- Je savais que tu étais maligne.
- Je te retourne le compliment, dis-je sur un ton assez sarcastique.
- Je n'ai pas beaucoup de temps, elle se rapprocha de moi de sorte que personne ne pouvait entendre notre discussion, ma Lizzie je suis désolée pour tous le mal que je t'ai fait, elle marqua une pause, qu'on t'a fait. Je sais que tu sais pour le bracelet et Salem et Abigaël.
Je déglutis avec difficulté tandis que mon cœur commençait à battre plus vite.
- Qui crois-tu qu'est Josiane Oraçi ? Ses initiales ne te rappelles pas quelque chose ?
Si ! J de Jane, O de son nom de jeune fille : Olanine, et Josiane était son deuxième nom maintenant que j'y pensais !
- Pour...pourquoi ? articulai-je tant bien que mal.
- Je suis derrière toi depuis le début. Tu ne te rappelles pas des histoires de sorcières et de notre histoire de famille que je ne cessais de te raconter ?
- Si.
- Et comment as-tu su pour la bêtise de ta mère ?
- Je ne sais plus, avouai-je.
Je me souvenais savoir ça mais d'où ? Pas la moindre idée.
- Je te le racontais tous les soirs depuis tes 12 ans dans ton sommeil, afin que ça rentre.
- Pourquoi avoir fait tous ça dans l'ombre ? Ne pas m'avoir aider ? Sais-tu au moins dans quelle détresse psychologique et sentimental je suis ?
- Je le sais ma fille... mais je reste humaine. Je ne veux pas mourir comme tous le monde ici. Saches que ta mère et moi sommes les seules à savoir. Je sais que tu vas réussir à briser la malédiction et quand tu l'auras fait, elle fouilla dans son sac de sport et en sortie un porte monnaie ainsi qu'une enveloppe qu'elle me tendis, tu devras t'aider de ça pour vivre avec ton frère et te découvrir. Je dois y aller maintenant, une larme s'échappa de son œil droit, as-tu une dernière question ? Réfléchis bien.
Mon cerveau fumait, j'en avais plein de questions mais une question en particulier me brulait les lèvres.
- Comment briser la malédiction ?
Elle me sourit, apparemment fière de moi ce qui me fit chaud au cœur.
- Tue la personne qui l'a provoquée.
- Et je pourrai te sauver ?
- J'ai dis une question mais oui tu me sauveras. Je suis désolée pour Rebecca mais...
- MAMANNNNNNNNNNN J'AI BESOIN D'AIDE AVEC LA VOITURE !
La voix de Rebecca, bien qu'elle soit dans le garage résonna, puissante.
- Vas-y, dis-je.
- Je...je t'aime et tue la.
Elle embrassa mon front et me prit les mains cela paraissait à des adieux... Elle partit me laissant là bouleversée.
J'enfilai ma robe et descendis quelques minutes plus tard après avoir mis dans mon sac à dos le porte monnaie suivit du mien, un chargeur, mon téléphone, des vêtements et une paire de chaussure, des ciseaux, de la nourriture que j'avais caché pour l'occasion et l'enveloppe.
Jane enfin mamie n'était pas en bas, étrange... Je demandai à Georges puis à Rebecca mais ils étaient catégoriques : nada. Elle avait aidé Rebecca puis était apparemment partie en trombe d'après Rebecca. Georges ne l'avait vu que aider Rebecca. Je décidai donc d'utiliser le peu de temps qu'il me restait pour aller voir dans le garage.
Toujours rien.
La voiture était propre quel bon travail ! Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas était comme ça. Je fis le tour quand de la peinture attira mon attention, elle suivait un chemin jusqu'à la réserve du jardin que je décidai de suivre. On aurait dit que quelqu'un avait tenter d'effacer la peinture sans succès. J'ouvris la porte et c'est avec horreur que je découvris le corps sans vie de Jane !
Elle était dans une position horrible, ses bras étaient retourné dans le sens contraire aux articulations comme si elle avait chuté de haut, ses yeux ouverts étaient apeurés, du sang coulait le long de son cou et l'odeur poisseuse était omniprésente. Mon estomac se contracta et j'eus envie de vomir mes tripes mais j'eus le courage de prendre son pouls malheureusement il n'y avait aucune palpitation. Je sortis en courant affolée, évidemment je ne pouvais plus rien faire. Je fus prise d'un tournis mais une pensée parvint dans mon esprits : plus que deux personnes. Effectivement je devais tuer Rebecca et c'était fini et si je n'y arrivais pas, je n'avais qu'a survivre à deux personnes ! Une ambition féroce me traversa, je devais le faire, il ne restais que peu de temps. Je pris la direction de la cuisine en prenant la mine la plus détendu et en disant que je ne l'avais pas trouvé, j'appris par Georges que Rebecca était au toilette. La voix était donc libre. Je cherchais dans le tiroir à couverts le couteau à viande à tâtons. Il devait être dans le coin pour pas que Georges y touche. Ma main toucha enfin une chose dur, tranchante et froide. BINGO ! Je le sortis dans la plus grande des discrétions et en prenant bien soin de ne pas me blesser, il était énormes ! Je pris un autre couteau basique et aiguisai mon couteau à viande à l'aide de celui-ci. Je fis glisser mon doigt le long de la lame et un filet de sang coula tout doucement, c'était non-douloureux, bien que recevoir un poignard devait faire mal même très. Je collai le couteau la pointe vers le bas à ma hanche grâce à l'élastique de ma culotte. Je quittai la cuisine au moment où j'entendis la chasse se tirer. C'est à ce moment là que Rebecca cria de passer à table sans Jane, je me demandai encore quel accident avait pu causer une mort si horrible...
Nous passâmes donc à table, moi le couteau toujours collé à ma peau, Georges tout joyeux à côté de moi et notre génitrice en face. Georges comme d'habitude alimentait la discussion et Rebecca l'écoutait et répondait avec un sourire faux, moi je me dépêchai de manger pour vite passer à l'action. Je jetai un coup d'œil à l'horloge une fois le plat engloutis et vis qu'il ne restait que... dix minutes avant l'heure fatidique ! Rebecca débarrassa en entonnant cette chanson si bien connu...
Joyeux anniversaire...
Georges se leva pendant que le gâteau arrivait, ses yeux n'exprimant aucune émotion à présent.
Le gâteau tombe par terre...
Le chœur d'enfants commença à chanter.
Sur les pieds de ma grand-mère...
J'eus une pensée pour Jane et me levai à mon tour de ma chaise prête à courir le sac à dos que j'avais caché dans la main.
Rendez-vous au cimetière !
Et je renversai la table enfilai le sac puis fis demi-tour afin de partir vers le sous-sol tandis que derrière moi ma "famille" éclata de rire je jetai un coup d'œil dans la fenêtre et vis leur masque. Pendant que je passai devant les pièces je me remémorai les attributs de chacun :
- Georges : La vitesse
- Jane : La force
- Rebecca : La pensée
J'essayai donc de fermer mon esprit à ses paroles, pour moi le pire était Georges qui me rattrapait vite mais j'avais avec moi la ruse, j'entendis ses pas se rapprocher et sortis avec agilité mon couteau, je me retournai en ralentissant et me retrouvai face à face avec le corps de mon frère et cet affreux masque. Je pris une gorgée d'air et le tailla au genoux avant de reprendre ma course désespérée, derrière moi il poussa un cri inhumain... Désolé. Je descendis les escaliers et refermai la porte derrière moi à clé. Je respirai, essoufflée par tant d'effort et les mollets douloureux, j'avais couru plus vite que toutes les autres fois. J'entendis un grattement derrière la porte. CRIC CRIC. J'allumai la lumière et observai autour de moi, je devais barricadé. Je pris des cartons en oubliant de fermer mon esprit, Rebecca me parla donc. Tu ne resteras pas ici longtemps. Je poussai les vieux cartons contre la porte et entendis son rire. J'entendis ensuite le rire familier mais flippant de Georges, il allait bien. Une fois tous les cartons contre la porte le sous-sol me parut beaucoup moins sinistre que les autres fois. Où te caches-tu mon enfant ? Les chiens ne font pas des chats tu le sais alors soit sage et ouvre cette porte. Je m'assis par terre et observai l'entrée. TOC TOC. Tu ne nous échapperas pas. Laisse moi putain ! Je respirais mais je n'arrivai pas à bloquer ma pensée.
Je me mis à chantonner une de mes chansons préférées pour étouffer les paroles épuisantes de Rebecca.
Fous moi la paix, tu crois vraiment que je vais me laisser faire ? Tu te mets le doigt là où je pense.
Oui j'étais peut-être un peu vulgaire avec elle mais au point où j'en étais rien ne me paraissais plus approprié.
Le temps passait lentement et j'étais repliée sur moi-même à attendre que minuit sonne, de temps en temps je regardais la lame de mon couteau songeuse de ce que je pourrais bien lui faire, avais-je le courage de la tuer ? Mon frère allait bientôt enduré cette malédiction et je ne voulais en aucun cas que ça lui arrive. De temps en temps ils tentaient d'enfoncer la porte.
Il était à présent vingt-trois heures quinze, je devais tenir jusqu'à minuit. Je devais aussi tuer Rebecca, le diable incarné mais je devais d'abord écarté Georges, comment ? Mon cerveau fumait dans tous les sens, il cherchait un moyen de lui échapper.
Soudain j'eus l'idée la plus foireuse de ma vie, c'était quitte ou double.
- Georges ! Sais-tu que mamie est morte ?
S'il lui restait une onde d'humanité il allait réagir.
- Ce n'est pas vrai.
- Si je l'ai vu de mes propres yeux...
Rien que d'y penser la nausée m'envahis à nouveau.
- Elle est dans est dans la réserve si tu ne me crois pas vas-y.
- NE L'ÉCOUTE PAS ! ELLE TE MANIPULE, hurla Rebecca.
- Georges je sais que tu as toujours été fusionnel avec elle... Elle aimerait surment que tu lui dises au revoir...
Un nouveau sentiment se réveilla en moi, celui d'être passé à côté de quelque chose. Si j'avais été plus sympa avec elle peut-être ne serait - elle pas morte... Peut-être aurions-nous pu être comme Georges et elle. J'aurais pu l'aimer. Je le savais. Je me promis que si je m'en sortais de lui ramener des fleurs tous les ans. Je suis désolée, si j'avais été plus gentille, notre relation aurait pu changer...
- GEORGES !!!!
J'entends les bruits de pas rapide s'éloigner, c'était maintenant où jamais !
J'ouvris la porte et Rebecca entra telle une entité démoniaque, ses doigts se tordaient dans tous les sens, son dos était cabossé, les larmes noir coulaient le long de son masque.
Je refermai la porte à la voler et la verrouillai.
Nous voilà seules mon ange. Joyeux anniversaire.
- Arrête avec ça. Je suis là pour t'arrêter.
- Et comment vas-tu faire ?
- Tu verras bien.
Mon corps tremblait et était collé contre la porte.
Elle se jeta sur moi, j'eus le temps de m'écarter et elle se tapa contre la porte. Elle grimpa au plafond, on aurait dit un serpent, son cou se retournant à trois cent soixante degré.
Coucou mon ange tu ne n'échappera pas à ton destin.
Toi non plus.
Je levai ma tête ne mais ne la vis plus. Je courai vers les cartons quand elle s'abattit sur moi, mon souffle se coupa net. Mon menton tapa violemment le sol, je ne pus ressentir la douleur car Rebecca qui était assise à califourchon sur mon dos me tordit mon bras gauche. Une douleur aiguë me vrilla le bras.
Je poussai un cri de douleur, elle rigola, apparemment cela lui faisait plaisir. Le couteau était contre ma peau et ma main droite était sous mon ventre, je décidai malgré la douleur de prendre mon couteau. Je ne pus qu'à peine le toucher car elle me fit m'allonger sur sur le dos afin que nos regards se croisent.
- Alors ? On a mal ? ricana-t-elle
Je gémis de douleur, je sentais la chaleur du sang sur mon menton. Tant bien que mal dans un dernier effort je lui donnai un coup de tête dans le masque, elle s'effondra en arrière, surprise.
Ce fut mon tour d'être au dessus.
Je lui bloquai les bras sous mes jambes, j'avais fait du taekwondo (ceinture bleu) et de la boxe, histoire de me défendre, autant dire que mes jambes étaient plutôt musclées.
Elle continuait de ricaner.
- Tu vas me faire quoi ? Me gifler ?
Sans réponse je sortit le couteau de sous ma robe et son rire cessa d'un coup. De ma main droite je le soulevai et l'abattis dans l'intestin avec un bruit assez dégoûtant.
Un cru inhumain sortit de sa bouche. Et du vrai sang commença à couler de ses yeux et de sa bouche ainsi que l'a où le couteaux était profondément enfoncé.
Je fis mine de le retirer quand elle me supplia : PITIÉ NE L'ENLÈVE PAS JE VAIS TOUS TE DIRE.
- Tu n'as rien à me dire.
- Si si !
- Et bien j'attends. Qu'elles sont tes derniers mots ?
Étrangement je ne ressentais aucune émotions face à ses supplications.
- J'ai provoqué un esprit démoniaque...
- Je le sais déjà.
- J'étais jeune à l'époque et je voulais prouver à ton père que j'étais une rebelle, elle cracha du sang, j'ai cassé cette étrange poupée et j'ai senti comme une force rentré en moi. Je n'ai pas compris sur le coup mais je savais que j'avais fait une erreur. Ce soir là j'eus atrocement mal au ventre, j'étais enceinte de toi. Ton père et ta grand-mère m'ont emmené à la maternité, là ils nous ont accueilli chaleureusement et nous ont emmenés dans une chambre. Une des infirmières est venu et nous a dit que pour que je survive tu devais mourir, tu étais prématuré, c'était toi ou moi... Puis le soir ton père est venu me retrouver il m'a avoué avoir eu un rêve, une femme lui avait dit de se sacrifier afin de nous laisser la vie sauve.
Elle marqua une pose et respira faiblement.
- Il s'est jeté de la fenêtre devant moi...je...j'ai fait un rêve ensuite après avoir pleurer toutes les larmes de mon corps...une femme elle s'appelait Abigaël et disait qu'a chaque anniversaire à partir de tes douze ans, nous allions tenter de te tuer afin de venger la mort de mon mari. Pour l'avoir libéré elle me remerçia sans plus. J'étais sur ma faim...le pire c'était que je devais me souvenir de tous ce qui se passait chaque trente et un octobre...ta grand-mère aussi, elle a eu honte de moi et à partir de ce jour, après ta naissance nous n'avons plus eu de vrai relation...je t'en voulais pour tous...
J'éprouvai de la pitié, et si je parvenais à la sauver ? Non c'était trop tard ! Le couteau était trop profond ! Je pris peur et une boule se forma dans ma gorge.
- Je ne te demande qu'une chose, chuchotai-je, dis moi que tu m'aimes... Je t'aiderai à combattre la malédiction.
Cette femme, je ne l'avais jamais aimé certes mais je l'avais poignardé ! La réalité me frappa soudainement, j'avais commis un meurtre ! Un parricide !
- Pardon ?!
Elle me tira de mes pensées. Georges était revenu et criait qu'il allait venger la mort de Jane, sa voix me faisait peur. Il voulait lui aussi tuer Rebecca.
- Je t'en voulais et je t'en veux encore. Je ne t'ai jamais aimé...ni toi ni ton frère qui était une erreur...j'ai toujours voulu votre mort...pour mon...b...bien...
Et sa tête retomba en arrière, elle poussa un dernier soupir et mourut sous moi, en disant ces atrocités. J'enlevais le couteau et pris son pouls : plus rien... C'était fini. Pleins d'émotions se mélangeaient : le soulagement, la tristesse, la haine, et la peur.
Je me mis dans un coin de la pièce, là où l'odeur poisseux et métallique du sang ne m'atteignais pas et pleurait jusqu'à ce que je n'eus plus de larmes. Bien après je continuai de sangloter sans larmes en repassant tous les moments de ma vie un à un.
Je n'avais pas tuer ma mère, j'avais tuer un monstre.
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