11. Eté Indien
Au musée d’Orsay il y avait cette grande rétrospective Picasso. Période rose et bleue, avec une partie consacrée aux œuvres érotiques.
Nous nous sommes donnés rendez -vous sur l’esplanade devant le musée. Il faisait beau c’était l’été indien. Et les moralistes pouvaient toujours nous parler de la cigale qui avait dansé tout l’été, nous nous en foutions.
Il faisait beau, c’était l’été indien. Quelques petits nuages jouaient à cache-cache, mais les flots de la Seine miroitaient sous les rayons. Je récitais les seuls vers que je connaissais :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Je trouvais cela approprié car Apollinaire était contemporain de Picasso, à peu près. Et la seine qui coulait là… Mélina n’était pas d’accord :
- Je connais ce poète, mais pourquoi la joie vient toujours après la peine ? C’est pas plutôt le contraire ?
- Peut-être pas, après avoir souffert, tu découvres joie et amour ?
- Comme notre histoire tu veux dire ?
- Pourquoi pas ?
- Tu ne réponds jamais sincèrement… je veux te connaitre, tout savoir de toi. Tu as souffert pendant l’adolescence ?
- Allons au musée et je te raconterais cela après.
Visite du musée, période rose, période rose... En fait je ne suis pas fan de Picasso, lui dis-je à un moment.
- Tu trouves pas que j’ai grossi demanda Mel en me montrant son cul moulé dans un pantalon orange fluo. Tu m’as fait boire tout l’été, je me sens boudinée.
- Tu as un cul parfait, dis-je en lui donnant une grande claque dessus.
Le son résonna dans la pièce et tout le monde se retourna vers nous. Oups, J’avais oublié que nous étions dans un musée… Je fis mon plus beau sourire contrit et regardais en l’air.
En pouffant, Mel m’entraine dans un recoin derrière un couloir, je l’embrasse, et je sens Mel frissonner, nous nous chauffons encore, mais nous ne pouvons pas aller plus loin, pourtant je la sens s’abandonner dans mes bras, et soudain mordre mon oreille en retenant ses gémissements… "Oh F je dois aller aux toilettes ! retirer ma culotte et mes boules de Geisha…"
Elle les avait mises en venant pour faire travailler son périnée, et nos baisers passionnés avaient déclenché son orgasme…
Je rougissais mais elle avait les joues plus violemment rouges encore. Elle s’enfuit aux toilettes qui étaient juste derrière le coin où nous étions cachés. Je l’attendis un sourire rêveur sur le visage. Fixant un point dans la salle au loin… Incapable de rien voir des œuvres.
Nous n’avions pas tout vu, mais nous sommes sortis, nous avions besoin d’air. Main dans la main comme tous les amoureux nous marchions sur le quai bas le long de la seine et je déclamais :
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
- Arrête avec ça F ! Confie-moi plutôt la première fois que tu as eu des relations avec une femme.
- Pour cela, il faudrait que je commence par mon premier flirt avec Deborah
- Oui racontes moi qui était cette Déborah, j’aime déjà la détester
Je suis allé un jour au cinéma avec ma cousine, une copine à elle et un copain commun au cinéma, je devais avoir 15 ans, ou 16 je ne sais plus très bien.
J'étais assis à côté de l'amie de ma cousine, elle s'appelait Déborah et j'étais très amoureux d'elle mais je ne savais pas très bien comment la séduire, ni comment l'aborder, j’étais un peu nigaud à cet âge-là... Et elle sans doute ne savait pas que faire face à mes grands regards langoureux...
Toujours est-il qu'au cinéma, dans le noir, sa simple présence à côté m'affolait, je ressentais la chaleur de ses bras à quelques centimètres de moi, j'entendais sa respiration comme si elle haletait pour moi, je percevais plus que je ne le voyais sa poitrine qui montait et descendait au rythme de sa respiration, je pouvais sentir son odeur. C'était en été, elle avait un petit top moulant à bretelles et une jupe dévoilant ses cuisses lisses et mates. Je portais un short et un tee-shirt en V je m’en souviens encore très bien.
Je m'échauffais de plus en plus, et j'en étais mal à l'aise, je m'imaginais caresser ses jolies cuisses dorées, mais ne pouvais la toucher et mon sexe gonflé se sentait coincé à l'intérieur de mon caleçon... je glissais ma main sans bruit sous mon short et le libérer discrètement.
Surveillant que Déborah ne remarquait rien, je me caressais doucement le bout du gland.
Et c'est moi dont la respiration devenait de plus en plus haletante... J'étais au bord de la jouissance quand Deborah s'est soudain tournée vers moi. J'étais pétrifié!
Mais elle m'a fait un grand sourire complice et s’est retournée vers l’écran pour suivre le film. Je ne sais pas si elle avait remarqué mon manège ou pas…
Une part de moi désirait qu’elle s’aperçoive de mon désir et l’accompagne, j’aurai voulu que ce soit sa main qui remplace la mienne.
Mais une autre part de moi, était effrayé à l’idée qu’elle me découvre, et réagisse mal en criant, m’insultant et en me mettant la honte devant tout le monde…
Alors je suis resté discret et après un petit moment, j’ai repris tout doucement mes caresses du bout des doigts… Mon sexe tendu sous le caleçon était devenu tellement sensible, que je n’avais pas besoin de faire de grands mouvements.
J’ai senti une petite goutte perler et soudain, je n’avais même plus besoin de me toucher, je jouissais et emplissais le tissu de foutre, en tremblant légèrement…
Je n’osais plus regardais Deborah, mais j’étais aux anges. Je n’avais rien suivi du film, mais je n’avais encore eu d’expérience de ce genre, me caresser à côté d’une fille qui m’excitait tant, même si elle n’avait rien vu. J’imagine que l’étape suivante serait qu’elle participe à cette expérience, mais à ce moment, je ne connaissais que le plaisir solitaire et n’osais pas en demander plus aux filles…
Quand nous sommes sortis de la pénombre du cinéma, j’ai fait mine de rien, et elle aussi, ou alors elle n’avait vraiment rien vu, je ne sais pas, et nous nous sommes fait la bise pour nous dire au revoir…
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