Je ramasse rapidement toutes mes affaires et sors discrètement de la chambre pour ne pas le réveiller, je dois vite trouver un taxi.

Je descends les marches deux à deux, mes escarpins rouges préférés à la main.

La rue de Beaugrenelle est calme à cette heure. La station de taxi se trouve à 50m de l’immeuble, J’espère qu’il y en a un stationné.

Merde personne, j'en vois qui passent, mais ils sont déjà en course.

Tant pis je vais à la borne, je vais devoir patienter mais c'est plus sûr :

- Taxi Paris Bonjour !

- Bonjour, j’ai besoin d’un taxi le plus rapidement possible pour Boulogne.

- Oui j’ai un chauffeur disponible, il sera là dans dix minutes.

- Merci.

Il fait vraiment trop froid, j’étais tellement mieux au chaud avec Isaac. Il est 5h. Nous nous sommes endormis. D’habitude il ne veut pas, c’est la première fois qu’on se l’autorise, ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus, les retrouvailles étaient intenses.

Isaac fait toujours monter la pression en m’invitant à diner en ville, on ne voit pas le temps passer, on discute, on rit, on boit… Nous sommes sur la même longueur d’ondes, nous parlons de musique, de cinéma, de sciences ; de notre vie sociale sans intérêt et de notre aversion pour l’espèce humaine…Son cynisme, son humour déplacé et sa fausse arrogance m’excitent, le vin blanc aussi. Lorsque nous quittons le restaurant et que nous marchons jusqu’à l’immeuble d’Isaac, je n’ai pas froid, nous nous regardons en coin, nous nous sourions, rions nerveusement, on ne se parle plus. La tension est à son comble, nos pas sont de plus en plus rapides.

Je ne pense qu’à nos bouches qui se rencontrent, ses bras qui me plaquent au sol, sa peau brûlante contre ma peau. Nos jambes enlacées frottant contre nos sexes. Ses fesses musclées et tendres à la fois, entre mes mains, sa bouche sur ma vulve qui n’attendait que lui.

Mes lèvres autour du sexe gonflé d’Isaac, son regard noir qui convulse de plaisir avant de me remonter sauvagement jusqu'à sa bouche pleine de désir.

Alors, il entre en moi délicatement puis ressort, son va-et-vient est de plus en plus intense, de plus en plus fort, à chaque fois qu’il revient, sa verge glisse sur mon clitoris me faisant gémir et me tendre.

Il est en moi, je me tourne, il s'introduit en moi, d'abord doucement puis de nouveau intensément. Ses mains sur mes hanches me serrent de plus en plus fort, je l’accompagne dans ses mouvements, nous ne faisons plus qu’un.

Je le serre de mes cuisses ruisselantes, le bascule et le chevauche ardemment. Je l'enfonce en moi de plus en plus loin le laissant pétrir et aspirer mes seins gonflés de plaisir. Je le sens se tendre à son tour, il lâche ma poitrine rassasiée. Il enfonce sa verge au plus profond de moi en pressant mon corps contre le sien.

Il gémit, moi aussi, nous jouissons ensemble. Puis nous nous affalons l’un sur l’autre, reprenant notre souffle, et restons là sans bouger, sans parler, fatigués mais comblés, oubliant tout le reste pour l’espace d’un instant.

Les autres fois, on reprenait nos discussions là où elles s’étaient arrêtées, il me montrait les livres dont il m’avait parlés ou me faisait écouter les chansons qu’il aimait le plus, puis nous faisions à nouveau l'amour avant que je prenne un taxi pour rentrer.

Mais ce jour là, nous avons juste savouré ce moment, abandonnés et sereins et nous nous sommes endormis… Fatigués et heureux.

Un coup de klaxon me tire de ma rêverie, mon taxi est arrivé, j’aurai juste le temps de me doucher pour arriver à l'heure au bureau.