Chloé

6 minutes de lecture

Chloé.

Un si doux prénom et pourtant.

Te souviens-tu de moi au moins ? Je n'en suis même pas certaine. Même après 14 ans de scolarité ensemble, je ne suis même pas convaincu que tu aurais la décence de me reconnaître si nous nous croisions dans la rue aujourd'hui.

Tout ce que je sais, c'est que je ne t'ai jamais comprise. Tu pouvais être si gentille, drôle et prévenante un jour et le lendemain la pire des peste. Une véritable sorcière que je ne reconnaissais plus du tout ! Une égoiste, ingrate, et répugnante personne avec qui, pour rien au monde, je n'aurais souhaité être amie et dont je n'aurais ne serais-ce que souhaité ne pas connaître le nom.

Et plus nous vieillissions, plus ton comportement devenait innacceptable.

On aurait dit que ton plus grand plaisir sur terre était de me malmener.

Mais que t'avais-je fait, moi, l'enfant qui ne demandait qu'à t'avoir pour amie et qui t'admirais.

Étais-je trop pauvre pour toi ? Pas assez "cool" ? Trop naïve ? Trop gentille ?

Pobablement un mélange de tout ça et plus encore. Mais était-ce une raison pour te comporter de la sorte ?

Te doutais-tu seulement que chez moi, la vie était encore plus dure que ce que tu aurais jamais pu me faire subir ? Que ton comportement à mon égars aurait pu avoir des conséquences désastreuses si je n'avais pas eu une certaine force de caractère qui me permettait de survivre à ma vie de tous les jours, et ce depuis ma plus tendre enfance ?

Heureusement, grâce à cela, rapidement j'ai pu me détacher de toi et de tes comportements toxiques. Car en fin de compte tu ne comptais pas et je voulais m'en convaincre.

Heureusement, les livres ont permis qu'à défaut d'amis réels, des amis fictifs me permettent que ta méchanceté ne soit pas le fléau de mes jeunes années, et que l'environnement dans lequel je vivais, ne m'avale pas toute cru.

Je me souviens de ton rire quand tu voyais les autres se moquer de moi. Pas une seule fois tu n'as pris ma défense. Au contraire tu participais et tu t'amusais de la situation. C'est à peine si tu ne les encourrageais pas.

Je me souviens que tu en étais même parfois (souvent) l'instigatrice.

Comme cette fois ou vous m'avez enfermé dans les vestiaires toi, Justine et Adèle. Où je suis restée jusqu'au commencement du cours de sport d'après, car personne n'était dans les parages, ce qui m'avait fait manquer mon propre cours et valu un avertissement en plus d'un 0/20, puisque nous avions un contrôle. Je me souviens de vos visages hilares lorsque vous m'aviez vu débarquer. Je tentais de vous ignorer et essayais de ne pas vous jeter ne serait-ce qu'un regard. Vous faisiez passer la situation pour une bonne partie de rigolade à laquelle j'étais censée participer. Vous minimisiez votre comportement et pensaient que le miens dépassait les bornes.

Tu ne te rends pas compte ce que c'est que d'être une victime dans sa vie de tous les jours. Qu'on soit chez soit ou en publique. Tu ne te rends pas compte de l'impact que cela peut avoir.

Je me souvien de cette autre fois, lorsqu'avec Justine toujours (j'aurais d'ailleurs pu lui écrire une lettre aussi, mais elle son harcelement n'a duré que quelques mois alors que toi.. ça a duré des années. Et surtout, nous étions censé être amie alors qu'elle non), vous vous êtes amusées à monter un groupe de garçon contre moi en leur répétant que je m'amusais à les insulter. En répartit ils étaient venus me coller violemment à un mur dans un couloir et m'avaient soulevé par le cou tout en m'insultant. Je suffoquais de leur étreinte, mais je suffoquais encore plus d'en connaître les raisons et qui en était responsable. Toi. Toi qui m'avait invité chez toi le week-end précédent et avec qui j'avais passé de super moment.

Vraiment je ne comprenais pas. J'avais l'impression d'imaginer des choses. Peut-être en fin de compte le week-end précédent n'était qu'un rêve ? Pourtant non.. Je portais encore le bracelet que tu m'avais donné comme preuve irréfutable.

Et par dessus tout, je me souviens de la dernière fois où nous nous sommes vu.

C'était un 14 Juillet, et je me rendais avec une copine, à la fête prévu comme tous les ans, avant le feu d'artifice.

Je ne le savais pas encore lorsque j'ai accepté d'y aller que nous devions te retrouver. Je me doutais que nous te croiserions mais j'espérais sincèrement que non. J'ai été grandement déçu.

Je priais intérieurement pour que tout se passe bien. Ce n'était qu'une soirée après tout et cela faisait déjà un an et demi que nous ne nous étions pas vu. Qu'est-ce qui pourrait mal tourné.

Nous somme arrivés à ta hauteur.

Tu t'es retournée.

Tu m'as vu.

Et sortit de nul part, tu m'a collé une énorme gifle qui m'a quasiment faite tomber.

Puis tu as tourné les talons en emmenant avec toi, la personne avec qui j'étais arrivée, sautillant, toute joyeuse et complètement hilare de la situation.

Je suis restée interdite. La personne qui t'accompagnait et était restée en retrait, aussi. Mais elle s'est vite reprise, a souris en me disant bonjour de manière assez narquoise, et les a suivi sans demander son reste. Sans même demander si j'allais bien.

Je ne comptais évidemment pas rester là et continuer la soirée avec toi.

Je m'apprétais à tourner les talons et rentrer vite chez moi.

Mais la personne avec qui j'étais venu, s'étant libérée de ton étreinte et étant revenu à mes côtés, m'a convaincu de rester en me promettant que nous ne passerions pas trop de temps avec toi et ta bande de pote.

J'ai cédé étant trop gentille pour refuser et évidemment... Comme s'était à prevoir... Nous avons passé toute la soirée avec toi, étant résolu à t'accaparer mon amie qui n'avait pas la force de te repousser et à me laisser seule dans mon coin pendant que vous vous amusiez sous mes yeux.

Je n'ai même pas eu la force de te confronter, ni de réagir et je m'en veux un peu pour ça. Mais j'étais jeune et pour rien au monde je ne cherchais le conflit d'une manière générale. Je n'étais donc pas prête à commencer à ce moment là et surtout pas avec toi. J'ai seulemement subit la soirée et tenté de passer un bon moment en faisant en sorte de te faire voir que ton comportement ne m'atteignait pas.

J'aimerais seulement savoir pourquoi ? Pourquoi tant de bêtise de ta part. Je ne t'avais jamais rien fait. Rien que t'admirer. Petite je me pensais même amoureuse de toi. Tu as été la première fille qui m'a fait me poser des questions sur ma sexualité.

Je ne t'en veux même pas. Ton comportement avait une raison et tu devais ressentir un malêtre quelque part pour me traiter de la sorte. Peut-être une jalousie que je ne comprendrais jamais et que les filles ressentent parfois entre elles. Un désir d'être le centre de l'attention et de se sentir supérieur à quelqu'un. Toi même tu avais peut-être un manque quelque part. Je ne le saurais sans doute jamais.

J'espère que maintenant, adulte, tu es devenu une bonne personne.

Mais j'en doute.

Aujourd'hui je vais bien. Je suis une adulte qui a réussi à prendre sa vie en main en essayant d'éviter toutes les Chloé dans ton genre. Je réussi malgrè ton passage qui aurait pu la gâcher (et peut-être était-ce le but de ton comportement) et j'espère un jour te croiser pour te le montrer.

Je sors vainqueur de toutes ces années de négligences et je ne te dis pas merci de m'avoir obliger à me battre encore plus que je ne le faisais déjà avec ma vie à la maison.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Gycghi ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0