The last meeting of a sister and her little brother

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J'entends une voix calme m'appeler doucement :

- Éléonore. Éléonore. Réveille-toi, Éléonore.

Elle me semble si lointaine, mais elle est accompagnée par la sensation d'une main qui me secoue délicatement l'épaule. Je finis donc par émerger de mon sommeil et ouvre les yeux. Je vois un visage penché sur moi. Il est doté de deux grands yeux verts et encadré de cheveux bruns qui tombent sur les épaules de son propriétaire. Je reconnais aussitôt mon petit frère :

- Eren. . .

Je me redresse doucement et constate avec surprise et étonnement que nous nous trouvons sur mon lit, dans la chambre que je possédais dans notre ancienne maison de Shiganshina. J'observe ce décor familier avec des yeux bleus ronds de stupeur.

- Comment te sens-tu ? me demande mon cadet.

Je me tourne vers lui pour lui répondre :

- J'ai l'impression de sortir d'un long cauchemar, qui aurait duré éternellement ! C'est une sensation si étrange. . .

- C'est ce qu'on ressent lorsqu'on est sous forme de titan primaire. On a l'impression d'être prisonnier d'un cauchemar sans fin. C'est ce qu'Ymir a dit.

Je me souviens de ce qui s'est passé : la fumée qu'a dégagée le parasite nous a condamnés à nous transformer en titans primaires.

- Si je suis parvenue à sortir de cet état et à retrouver ma conscience, ça voudrait dire que je ne suis plus un titan primaire et que j'ai retrouvé forme humaine. Ne me dis pas que j'ai dévoré l'un de nos compagnons !

Le jeune homme secoue la tête et m'explique :

- En réalité, tu es toujours sous forme de titan primaire, mais j'ai réussi à entrer en contact avec toi et à t'amener dans le chemin, où nous nous trouvons actuellement.

Je regarde encore une fois autour de moi et conclus :

- Nous ne sommes donc pas réellement revenus dans notre ancienne maison de Shiganshina. C'est juste un décor que tu as réussi à reconstituer.

Il hoche la tête, puis se met debout et me propose :

- Allons faire un tour.

Je pose mes pieds sur le plancher en bois et le suis. Nous quittons la chambre, traversons le couloir, puis descendons les escaliers. En arrivant dans la salle principale, je constate avec tristesse qu'elle est vide. La table est pourtant dressée et dans les assiettes repose la soupe que nous avons mangée ce jour-là, au déjeuner, juste avant que tout ne bascule. C'est comme si le temps s'était figé sur l'instant précédant la catastrophe.

Eren ouvre la porte d'entrée en bois et nous descendons les marches en pierre du perron en silence, avant de nous engager dans les rues pavées. Là non plus, il n'y a pas âme qui vive. Pourtant, une brise traverse la ville, agitant mes longs cheveux châtain clair attachés en une queue de cheval, la chevelure brune de mon cadet et les pans de sa veste noire. Hormis le son du vent, nous n'entendons que les bruits que font nos chaussures à chaque fois qu'elles touchent le sol.

Nous atteignons bientôt les rives du fleuve qui traverse la cité et l'ensemble de l'île. Nous nous y arrêtons un instant et je remarque que mon frangin observe l'eau claire avec des yeux emplis de tristesse et de nostalgie. Je le comprends : nous avons passé tant de bons moments, ici, à observer les nuages, tresser des couronnes de fleurs ou bien lire et discuter avec Armin et Mikasa. C'est même ici que le petit blond nous a fait découvrir son ouvrage sur le monde extérieur. J'ai un petit pincement au coeur en repensant à tous ces beaux instants et en me disant que cette époque de bonheur simple et d'insouciance est révolue pour toujours.

Je reste immobile jusqu'à ce que le jeune brun reprenne sa marche. Je lui emboite le pas. Nous franchissons la porte interne, traversons un petit pont en bois et nous retrouvons face à une grande étendue d'herbe et de fleurs sauvages. J'aperçois d'ici la colline sur laquelle nous avions l'habitude de nous rendre et l'arbre sous lequel Eren aimait tant se reposer !

Nous la gravissons, puis mon benjamin s'assied sur l'herbe, à l'ombre des branches feuillues, et m'invite à m'installer à côté de lui d'un geste de la main. Je prends place à ses côtés. Nous observons l'horizon pendant quelques secondes, puis n'y tenant plus, je lui demande :

- Pourquoi m'avoir emmenée ici, Eren ? Je sais bien que tu n'es pas entré en contact avec moi juste pour me faire revoir ces endroits qui sont chers à mon coeur, surtout vu les circonstances actuelles et les derniers événements.

- Tu as raison. Si je t'ai emmenée ici, c'est pour avoir une dernière conversation avec toi, au calme, juste tous les deux.

Mes yeux bleus s'écarquillent et je rétorque aussitôt :

- Pourquoi est-ce que devrait être notre dernière conversation ? Tu es encore jeune. On pourrait vivre de nombreuses autres longues et merveilleuses années ensemble, si seulement tu acceptais de nous écouter ! Je sais que tu veux juste assurer notre avenir et celui de notre île, mais tu n'as pas à détruire le reste du monde pour le faire ! Je suis sûre que nous pouvons trouver une autre solution ensemble. Je t'en prie, Eren, reviens avec nous !

En disant ces mots, je prends ses mains et les serre dans les miennes. Je sens les larmes me monter aux yeux, mais je les refoule tant bien que mal : je ne dois surtout pas pleurer devant lui ! Je suis sa grande soeur, je dois être une figure forte et rassurante à ses yeux.

Ce dernier me fixe calmement de ses grands yeux verts, son visage ne laissant paraitre aucune émotion, puis il déclare :

- Hélas, je n'ai pas d'autre choix. Si je veux protéger l'île de Paradis et tous vous sauver, je dois mourir de vos mains.

Je laisse échapper un hoquet d'horreur à l'entente de cette phrase. Il avait pourtant déjà été décidé d'éliminer Eren pour sauver le reste du monde, mais au fond de moi, je ne pouvais m'y résoudre. J'espérais que nous puissions trouver un moyen d'arranger la situation sans le sacrifier.

Mes poings se serrent et ma gorge se noue, tandis que le jeune homme poursuit :

- J'espérais, tout comme vous, que nous puissions trouver un terrain d'entente avec Mahr et les autres pays, mais en allant à leur rencontre, j'ai réalisé qu'ils nous détestent tant qu'ils n'accepteraient jamais ne serait-ce que de nous écouter. Nous sommes tant méprisés là-bas que même les eldiens du continent nous haïssent et veulent nous voir morts. Il n'y a qu'un seul moyen pour vous de regagner leur estime et leur confiance et d'espérer établir une relation de paix avec eux : vous devez me tuer sous leurs yeux. S'ils témoignent que vous vous êtes battus et que vous avez tout risqué, jusqu'à vos propres vies, pour les sauver, ils ne pourront qu'admettre que vous n'êtes pas les monstres qu'ils croyaient. Votre avenir et celui de notre île sera alors assuré.

- Nous ne serons peut-être plus des monstres à leurs yeux, mais toi, tu le resteras pour toujours ! Je ne peux pas accepter l'idée que mon petit frère soit craint et haï injustement jusqu'à la fin des temps !

- Si ça permet de vous garantir une existence longue et heureuse, ce n'est pas cher payé. Et puis, de toute façon, nous ne pouvons plus faire autrement. J'ai déjà décimé 80% de la population mondiale. Quand bien même j'accepterais de m'arrêter maintenant, ça ne ferait qu'empirer la situation : la haine qu'on voue à notre égard s'accentuerait et nous serions définitivement condamnés. La seule option qui vous reste est de m'éliminer. D'ailleurs, au moment où je te parle, Mikasa s'apprête à me donner le coup de grâce.

- Mikasa ? ! Elle a accepté de. . .

- Oui. C'est elle qu'Ymir, la grande ancêtre, attend depuis tout ce temps. Tout ce que j'ai fait, je l'ai accompli pour la mener à cet instant, afin qu'elle puisse montrer à Ymir comment se libérer, en se délivrant elle-même de ses chaînes. Celles-là même qui ont contraint notre ancêtre à se soumettre au roi Fritz inlassablement, pendant deux-mille ans, malgré l'immense pouvoir qu'elle détient.

Je le fixe avec curiosité, tandis qu'il poursuit :

- J'ai eu du mal à le croire. Pourtant, je l'ai senti au moment même où je suis entré en contact avec elle, dit-il en fixant sa main d'un air songeur. La raison pour laquelle Ymir a continué à servir celui qui a brûlé son village, tué ses parents et arraché sa langue, ce qui l'a retenue pendant tout ce temps dans le chemin, son grand secret, c'est qu'elle l'aimait. . .

Je ne peux retenir un hoquet de surprise. En voilà, une chose surprenante. Les raisons de son amour pour un homme qui l'a tant fait souffrir nous resteront sans doute inconnues pour toujours, mais ça explique au moins ce dévouement sans faille. En fait, nous sommes bien plus semblables que je ne le pensais, toutes les deux, suite à réflexion. . . Ceci dit, une autre chose retient mon attention :

- Tu as dit qu'elle et Mikasa étaient prisonnières des mêmes chaînes. . . Cela veut dire. . . que tu sais, pour ses sentiments à ton égard. . .

Il baisse la tête, laissant un long silence s'installer entre nous, puis il souffle :

- Oui.

- Ce n'est pas réciproque, si l'on en croit la façon dont tu l'as toujours repoussée et les mots que tu lui as adressés lors de votre dernier face-à-face, lâché-je en reportant mon attention sur l'horizon. J'ignore ce que tu lui as dit, mais je n'ai pas eu besoin que les garçons me le précisent pour comprendre que tes paroles à son égard ont été vraiment blessantes. . .

Il serre les poings et j'entends les grincements de ses dents. Je me dépêche donc de poursuivre :

- Ceci dit, je sais que tu ne voulais que la protéger, comme nous tous. C'est la raison pour laquelle tu rejetais toujours sa volonté de te protéger. Tu voulais la tenir à l'écart du danger. Tu voulais être celui qui la protégerait. Ces paroles blessantes que tu as eues à son égard faisaient, tout comme les coups que tu as infligés à Armin, partie de ton plan pour nous sauver. Je me trompe ?

- Non. Tu n'as pas changé, me complimente-t-il avec un petit sourire, toujours aussi perspicace.

- Tu as raison. Je n'ai pas changé. Ma volonté est toujours la même : vous protéger. Voilà pourquoi je ne veux pas que tu te sacrifies, bien que j'ai compris que c'est nécessaire à notre survie et à l'avenir de notre peuple et de notre île. J'ai compris qu'il fallait que quelqu'un sacrifie tout pour notre cause, mais j'ai aussi réalisé que je n'étais pas la bonne personne pour ce rôle. . . dis-je en serrant les poings face à ma propre impuissance.

- Je ne suis pas non plus la personne qualifiée pour ce rôle, avoue-t-il d'une voix honteuse en baissant la tête. Je ne suis qu'un homme ordinaire, à qui un pouvoir démeusurément grand pour ses épaules a été confié, ce qui m'a conduit à commettre des erreurs irréparables. Je ne voulais pas sacrifier maman, mais le temps n'était pas encore venu pour Bertolt. . . Je ne voulais pas sacrifier Sasha, mais il fallait que je me rende à Revelio pour entrer en contact avec Sieg, récupérer le pouvoir du titan marteau d'armes et détruire le port de Mahr afin de retarder leur attaque sur l'île de Paradis. . . Je ne voulais pas sacrifier Hansi, mais il fallait que je déclenche le Grand Terrassement afin de massacrer 80% de la population mondiale. . . Je ne veux pas mourir ! hurle-t-il en relevant vers moi un visage baigné de larmes,m'arrachant aussitôt celles que je m'efforce de contenir depuis un moment, mais personne ne le veut et, pourtant, il faut bien que quelqu'un se dévoue. . . ! C'est ce qui est écrit. . . poursuit-il en posant une main sur sa tempe. Je ne fais que suivre que ce que j'ai vu en embrassant la main d'Historia, ce jour-là. . .

- Eren. . . murmuré-je d'une voix tremblante en le serrant dans mes bras. Je suis désolée, tellement déssolée que tu ais enduré tout ça et que tu doives te sacrifier pour nous, en te faisant passer pour le méchant de l'histoire, en plus. . . Si je pouvais. . . Si je pouvais, je me sacrifierais à ta place sans hésiter, mais c'est toi qui m'a dit que je n'étais pas celle qui pourrait sauver notre peuple et nos amis, n'est-ce pas ?

- Alors, tu te souviens, dit-il d'une voix emplie de sanglots en me rendant mon étreinte.

- Oui, confirmé-je en pleurant.

- J'aimerais qu'elle aussi se souvienne de moi. Je sais que je lui ai demandé maintes fois de se débarrasser de cette écharpe et de m'oublier, parce que je veux qu'elle vive libre et heureuse, comme vous tous, mais au fond de moi, je souhaite qu'elle garde pour toujours ce cadeau que je lui fait, le soir de notre rencontre et qu'elle reste en deuil au moins pour la décennie suivant ma mort ! Je ne veux pas qu'elle soit avec quelqu'un d'autre que moi, Éléonore !

Il a l'apparence d'un adulte mature. Pourtant, à cet instant, j'ai l'impression de tenir l'enfant innocent qu'il était entre mes bras. Je l'ai toujours vu ainsi, en quelque sorte, malgré le passage des années, me dis-je avec un sourire nostalgique.

- Elle ne t'oubliera pas, Eren, lui assuré-je d'une voix réconfortante en caressant sa longue chevelure brune. Aucun de nous ne le fera, je te le promets. Tu resteras toujours dans nos coeurs.

- Comment peux-tu en être aussi sûre ? me demande-t-il en s'écartant un peu de moi pour plonger son regard vert empreint d'hésitation et de doutes dans le mien.

- Tout simplement parce que personne ne peut la comprendre mieux que moi, lui annoncé-je avec un grand sourire baigné de larmes.

La surprise écarquille ses yeux et arrondit sa bouche.

- Eh, oui, Eren. Je suis comme elles, lui expliqué-je en contemplant l'horizon. Voilà pourquoi je n'ai jamais pu lui en vouloir, ni quand il t'a latté la face, ni quand il a failli abanonné notre ami à la mort, quatre ans plus tôt, ni quand il a tué mon aîné sous mes yeux. . . Cependant, pour ma part, personne ne pourra jamais me libérer de l'amour qui m'enchaîne à lui, quoiqu'il fasse. . .

- Ce n'est pas une mauvaise chose, déclare-t-il en souriant, bien au contraire. Le caporal-chef Livaï est un homme formidable. C'est quelqu'un de bien, malgré ses défauts. Tu seras entre de bonnes mains avec lui. Je vous souhaite de mener une existence commune longue et heureuse.

La tendresse de son regard et la douceur de sa voix me touchent en plein coeur. Je sens de nouvelles larmes monter et couler le long de mes joues, tandis que mes joues s'empourprent. Je me jette dans ses bras en éclatant en sanglots et m'exclame :

- Merci, Eren ! Merci pour tout ! Tu as donné un nouveau sens à mon existence quand je ne savais plus à quoi me raccrocher, tu as toujours été là pour moi depuis et, aujourd'hui, tu te sacrifies pour assurer mon avenir et celui de tous les habitants de notre île ! Je ne sais comment te remercier ! Tu as tant fait pour moi et, de mon côté, je n'ai jamais su t'aider alors que c'est mon rôle premier en tant que grande soeur. Je suis tellement désolée de ne pas avoir été à la hauteur ! Pardonne-moi, je t'en prie !

- Qu'est-ce que tu racontes, Éléonore ? rétorque-t-il en m'entourant de ses bras pour me rendre mon étreinte. Tu as toujours été à mes côtés, depuis ma naissance jusqu'à maintenant. Tu as abandonné ton rêve de devenir médecin juste pour me suivre dans l'armée. Je pouvais toujours compter sur tes conseils en cas de doute, sur ta voix douce, tes paroles réconfortantes et tes gestes tendres en cas de chagrin. Tu as partagé mes joies, comme mes peines et tu as enduré d'innombrables combats et souffrances juste pour pouvoir rester à mes côtés. Tu n'as jamais hésité une seule seconde pour voler à mon secours, quand bien même tu savais que ça pourrait te coûter la vie. Le simple fait de te voir et de te savoir à mes côtés me rassurait et me motivait. Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait sans toi, alors, merci pour tout, Éléonore ! Tu es vraiment la meilleure grande soeur du monde et je ne dis pas ça juste pour te faire plaisir : je le pense sincèrement, du fond du coeur. C'est à moi de m'excuser de t'avoir causé autant de soucis et de ne pas avoir été un petit frère exemplaire. Je suis désolé. Tu mérites vraiment mieux.

Je secoue la tête et essuie mes larmes du revers de ma manche, en m'écartant un peu du jeune brun pour le regarder droit dans les yeux :

- Ne dis pas ça, Eren ! C'est vrai que tu étais un enfant turbulent, impulsif et que tu as fait énormément de bêtises, mais tu t'es aussi montré doux, affectueux, attentionné et protecteur envers moi. Le simple fait de te voir sourire suffit à me rendre heureuse. Tu n'es ni pafait, ni exemplaire, mais je t'aime et je n'aurais jamais pu rêver meilleur petit frère que toi, déclaré-je en posant délicatement ma main sur sa joue chaude et humide de ses larmes.

Il appuie doucement sa main dessus, puis esquisse un sourire ému, en me demandant :

- Sans rancune ?

- Sans rancune, affirmé-je en souriant.

Nous nous serrons à nouveau dans les bras l'un de l'autre et je sens aussitôt quelque chose de chaud et d'humide traverser le tissu blanc de ma chemise. Je l'étreins encore plus passionnément, car je sais que c'est la dernière fois que j'en ai l'occasion et que je veux lui transmettre tout mon amour pour lui dans ce geste, même si j'ai conscience que rien au monde ne sera suffisant pour exprimer ce que je ressens à son égard.

Plusieurs longues secondes s'écoulent, avant que mon cadet ne me dise, sans me lâcher :

- Il est temps de nous quitter, à présent. Je suis heureux d'avoir pu te revoir et discuter avec toi une dernière fois. Encore désolé et merci pour tout, grande soeur. Vis libre et heureuse, c'est tout ce que je te souhaite, à toi, comme à tous les autres.

- Je suis heureuse qu'on ait pu se revoir et avoir cette ultime conversation, moi aussi. Ainsi, nous nous quitterons au moins sur une note positive. J'aurais voulu avoir cette même chance avec Sieg, avoué-je d'une voix emplie de regrets. Merci, Eren. Merci pour tout !

En disant ces mots, je m'écarte petit à petit de lui pour avoir l'occasion de voir son joli visage une dernière fois. Il me contemple avec des yeux apaisés et un chaleureux sourire, malgré les larmes humidifiant encore sa peau douce. Je le lui rends, souhaitant que la dernière image qu'il ait de sa grande soeur soit celle d'une jeune femme heureuse, aimante et sereine, tandis que mon coeur se brise à l'idée que je ne le reverrai plus jamais. . .

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