Bon, le dernier chapitre date de janvier et j’ai la flemme de reprendre là où qu’on s’était arrêté donc faisons ça vite : les GARC s’en sont tiré grâce au génie de José (qui ne brille que lors des ellipses). Pif paf boum, les rousses sont mortes c’est youpi. Les GARC ont fuit dans le Sahara. Allez savoir pourquoi Maurice a tenu à y aller, mais le fait est que le QG a pu être reconstruit et qu’il n’y a aucune trace de leurs poursuivantes... pour l’instant.

 Ce matin là, Georgette se réveilla avec la sensation de tomber dans le vide. Avant même d’ouvrir les yeux, elle su que quelque chose n’allait pas. Sa main saisit la poignée familière de Karim, son amour katana préféré. Elle ouvrit les yeux et sortit de son lit, prête à se battre, en grognant qu’elle détestait ça (sortir de son lit, pas se battre). Sa chambre était bordélique, comme après un cambriolage ou le passage d’un typhon. Rien d’anormal de ce côté là. Et pourtant… Elle ressentait une menace, sans rien voir qui puisse confirmer son pressentiment. Cela lui donnait la chair de poule. Dans le salon, Alba et Kaka criaient, sans doute après Maurice. La vie suivait son cours.

 Georgette se dirigea vers ses amies. Dans l’incertitude lancinante qui l’étouffait, seules demeuraient deux certitudes immuables : s’il y avait un danger, elle voulait pouvoir protéger ses amies ; et s’il y avait un danger, Maurice était forcément responsable. Le salon sentait la cannelle au point que cela devienne étouffant. Georges se sentit aussitôt revigorée, mais son inquiétude grandit encore. Qu’est-ce que ce bordel ?

 Maurice était affalé dans un fauteuil, l’air fiévreux et à moitié mort. Alba et Kaka avaient cessé de hurler et buvaient en attendant que ça passe. José attendait toujours la prochaine saison de l’Attaque des Titans.

 — Qu’est-ce qu’il a ce con ? demanda Georgette.

 — C’est l’agonie de l’Épice, marmonna le con en question.

 — Gné ? s’interrogea élégamment la rousse.

 — Il a bouffé toute ta cannelle, traduisit Kaka. Et maintenant il fait une réaction allergique.

 — IL A QUOI ??? Oh putain !

 — Georgette, ne fait pas… non… Et merde…

 Georgette fit, un coup de poing dans Maurice. Celui-ci resta inerte, mais ouvrit les yeux. Des yeux bleus sur fond bleu.

 — Kesseksa ?

 — Les yeux de l’Ibad, répondit-il, c’est normal t’inquiète.

 — Il est en train de mourir, traduisit Kaka avant de reprendre un shot.

 — Je vais y arriver, bredouilla-t-il, je serais une revende mère, tu verras !

 — Maurice, pour la trente-sixième fois on n’est pas dans Dune et tu n’es pas une Bene Gesserit !

 — Alors je serais le Kwisatz Haderach !

 — Son cerveau est en train de lâcher, diagnostiqua Alba.

 — Il souffre, compléta Kaka. Il souffre énormément.

 — Bah… bégaya Georgette. Pourtant c’est trop bon la cannelle.

 — Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l’esprit.

 — Et c’est repartit, souffla Kaka avant de boire un nouveau shot.

 — La peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale. J’affronterai ma peur, je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin, et là où elle sera passée il n’y aura plus rien. Rien que moi.

 Et Maurice tomba les pommes.

 À la cannelle, les pommes.

 Il se réveilla soudain et hurla : « je dois appeler Shai-Hulud ! ». Kaka reprit un shot.