L’ombre sur une vie (synopsis)

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Il aurait fallu un peu de temps à Jean pour se rendre compte que sa vie allait prendre une nouvelle tournure. Du haut de son appartement, il pouvait voir l’ensemble de la ville dans toute sa clarté. 

-Tiens ! s’exclama-t-il ! on peut même apercevoir la rue Marguerite Sayo ? celle qui d’habitude ne présente âme qui vive. 

C’était un soir de pleine lune. Alors il décida d’abord d’aller faire un tour pour se changer les idées, ensuite il se prépara pour le soir qui allait être pour lui un moment de peine et de regret. Il fit donc une brève toilette, et secoua doucement sa garde-robe pour y trouver un habit. Son choix s’arrêta sur un pantalon gris foncé, tacheté un peu du noir sur la ceinture et une chemise à carreaux bleu foncé avec des manches finissant en bouton manchette. Il secoua un peu la tête comme pour se réveiller et ferma à double tour la porte de sa maison. Le voilà donc dans la rue Mgr Shaumba où il faisait les cents pas. Il se demandait comment elle réagira sans doute au choc de ce soir, mais il préférait ne pas y penser. 

-Advienne que pourra ! se dit-il. Quoiqu’il en soit, tout se termine aujourd’hui.

Au coin de la rue habitait Mme Savannah qui avait repris le magasin de son mari, ce peu après sa mort. Elle vivait ainsi seul avec ses trois enfants aussi têtus qu’emmerdeurs. Alors, on ne s’étonnait pas d’entendre leur mère crier sur eux tout au long de la journée. Mme Savannah connaissait bien Jean et surtout ses parents car elle fut leur amie,  aussi n’eut elle pas beaucoup de mal à lire le chagrin et l’inquiétude qui se reflétaient sur le visage de celui-ci et ne tarda pas à lui demander :

-Est-tu malade mon garçon ?

-non madame répondit Jean intrigué.

-Alors pourquoi tu fais cette tête d’enterrement ?

-J’étais juste entrain de penser, rien de plus.

-ce à quoi tu pensais doit vraiment te déranger pour se refléter ainsi sur ton visage. Te souviens-tu de ce que disait ton père ?

-à propos de quoi ?

-voyons, à propos de cette tête bien sûr. Il te demandait de toujours garder le sourire, peu importe les obstacles que tu rencontres. Aujourd’hui je te le dis encore, non pas comme lui le faisait mais  comme une mère qui se soucie de son enfant. Ne baisse pas les bras et continue à avancer en redressant la tête et regardant bien droit devant toi. Garde le sourire mon garçon.

Ces mots eurent l'effet d'une berceuse à l’égard de Jean. Il s’était à présent souvenu de ce qui était le plus important. Des souvenirs l'envahirent, et quelques larmes coulèrent de ses yeux qu’il s’empressa d’essuyer pour garder sa dignité d’homme.

-merci ! répondit-il. Je ne sais pas comment le dire autrement mais grâce à vous je sais ce que je dois faire.

-de quoi tu parles ? s’exclamât-t-elle-elle. Tu ne manquerais pas un peu de sommeil ce temps ci mon garçon ?

-ne vous inquiétez pas, je garderai le sourire quoiqu’il arrive…



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