Automne renouvelé
L'automne existe pour plonger nos regards dans les lacs moirés, au gré des promenades qu'on aimerait non solitaires, le coeur bordé des caresses d'hier quand les pieds nus sur le sable, nous tenions nos mains et savourions les embruns.
L'automne rappelle que le vif de l'air coiffe les ramures d'orangé et les feuillages dansants de pourpre. L'envie nous prend de doucement rentrer dans les chaumières accueillantes comme des utérus dorlotants, nous aimerions tant prolonger les étés des enfants. innocents et joueurs, ils croyaient à l'éternité des rires.
L'automne crisse sous nos pas qui foulent les tapis de feuilles craquantes tombées en virevolte des platanes citadins. Allant ainsi les mains saisies de froidure, dans les matins brumeux, nous songeons que l'hiver suivra. Encore un jour à boire l'élixir de vie, le café brûlant les lèvres et les champignons attendant nos cueillettes.
L'automne sonne, le bétail rentre, le cerf brame.
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Un thème, une semaine #9
lancé par AresphÓbos
Lundi — Poème de Kamal Zerdoumi, Arrière saison (voire commentaire).
Arrière-saison
La couleur verte
tremble
entre les mains
de l’automne
La mort maquille
les feuilles
pour leurs noces
avec le givre
Un silence très ancien
se loge
dans la lumière
qui se tait
et le Temps jette
les heures insouciantes
dans un feu sans mémoire
Kamal Zerdoumi
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