Toi qui te sens traqué, tous tes sens en vigilance sonnent l'alerte dans ta tête.

Te voici à l'affût de la moindre prochaine parole, la nouvelle flèche décochée dans ton estime qui s'amenuise.

Le regard en face qui glace avec le sourire narquois.

Pire encore, les mots mielleux dont tu sens qu'ils sont faux et les yeux qui ne te regardent pas.

Te font douter de toi, de ta place, de ton nid, ta cabane, les tiens même, leur amour peut-être.

Alors, tu t'enfuis en suivant le cours d'eau de tes peurs qui gonfle et enfle de tous les scénarios catastrophes.

Le filet d'eau rassemble le torrent et devient cascade.

Te voici sous le rideau de la chute d'eau.

Presque à l'abri dans les anfractuosités de la roche, presque dans la grotte. Elle te livre asile.

Alors, tu te poses à même le sol et tu cesses la course folle.

Tes pensées s'absorbent dans la furie de l'eau, les éclaboussures, le ronflement de la cascade.

Tu sens l'odeur d'humus qui émane, la forêt n'est pas loin qui livre ses effluves.

La musique s'élève. Elle vient du plus loin que l'homme se rappelle. Le tambour résonne et renvoie l'écho d'un souffle profond.

Elle était là, la confiance en toi. Elle était là dans tes pas qui foulaient l'herbe verte, dans les souffles mouillés des vagues de l'océan, dans les mains de l'amour qui t'accompagnait dans la danse.

Ton regard s'échappe vers le ciel et tu aperçois le vol de l'aigle.

Il raconte la hauteur, l'ampleur. Tu le vois étendre ses ailes au vent portant. Il plane confiant au-dessus de la montagne.

A l'oiseau tu confies tes désarrois, être traqué jusqu'à devenir détraqué.

Dans le ballet du vol de l'aigle sur la musique de la vie, tu te relèves.

Et tu vas au vent nouveau prêt à retourner auprès des tiens avec l'amour que tu ressens pour eux.

Finie la traque.

En écoutant : https://youtu.be/cNgEDAKSKUs?feature=shared

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Réponse à "Un jour, un son #3"

Lancé par LauraAnco

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