Chapitre 4 : Le rendez-vous

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Je me réveille vers 8h du matin, vérifie mon téléphone, comme tous les matins. J’ai vu que Marina m’a envoyé un message, « coucou, ça va ? Tu es toujours d’accord pour cette après-midi ? ». Je lui réponds que oui, que je suis contente de la revoir. Et je lui demande si elle a une idée de ce qu’on va faire. Elle me parle de boire un verre, afin de mieux se connaître. Et après elle ne sait pas vraiment, que l’on verrait bien ensemble.

L’après-midi, je pars à pied de chez moi, en effet, je n’habite qu’à 700 m du centre-ville. Et pour se garer, il faut faire plusieurs fois le tour du quartier car toutes les places sont prises. Un peu d’air frais, fait du bien.

Je la rejoins dans un magasin. Elle veut s’acheter quelques habits, et veut mon avis. Alors, elle essaye des affaires et je lui donne mon avis à chaque fois. Je lui dis également qu’elle peut peut-être prendre un ensemble qui peut plaire à son conjoint. Leur faire raviver la flamme.

Elle essaye une petite jupe, qui lui arrive un peu en dessous de ses fesses avec un haut assez décolleté. Elle ne veut pas me faire voir son ensemble. Je finis par ouvrir la cabine d’essayage, et lui avoue que l’ensemble lui va très bien. Que son conjoint allait être chanceux de la voir comme ceci.

En effet, elle m’a informée qu’elle n’est pas très féminine. Préférant s’habiller en pantalon et pull. Elle n’ose pas les robes et les jupes.

Pourtant, je ne comprends pas, vu son corps, elle peut tout se permettre. Elle est plutôt fine. Cheveux très longs, bouclés. Une poitrine assez généreuse. De quoi faire rêver la gente masculine. Mais elle n’a aucune confiance en elle.

En effet, j’ai appris, que plus jeune, elle avait quelques rondeurs. On se moquait beaucoup d’elle au collège ainsi qu’au lycée. Elle avait beaucoup travaillé pour avoir son corps. D’où son manque de confiance. Elle se voit toujours comme avant.

Après plusieurs magasins, elle s’est refait une garde-robe complète. Selon ce que je lui dis sur ce qu’elle essaye.

Nous nous asseyons finalement à une table dans un bar. Elle prit un thé, moi un café. Notre conversation continue:

- Je te parle beaucoup de moi depuis le début de l’après-midi, mais je ne connais presque rien de toi, raconte-moi tout, me demanda-t’elle.

- Je suis fille unique, je n’ai pas de très bon rapports avec mes parents, ma mère n’étant pas contente de mon choix de carrière, elle m’avait déjà tracé mon parcours, je devais suivre sa voie.

- A bon ? Mais elle fait quoi ?

- Elle est comédienne donc elle voulait que j’aille dans l’université ou elle a étudié, mais dès lors que je lui ai dit vouloir devenir avocate, elle n’a pas été très enthousiaste. Alors, je suis partie faire mes études, loin de chez elle. On ne se parle seulement de temps en temps. Je lui ai parlé du contrat, elle n’était pas très contente.

- Ah oui en effet, vous n’avez pas l’air d’avoir de bon rapport. En parlant de ça, tu as quelqu’un dans ta vie ? Me demanda t’elle sournoisement.

- Oui, un chat, lui répondis-je en rigolant.

- Je ne te parle pas d’animaux, mais d’un copain ?

Je baisse soudainement la tête, ma dernière histoire remonte à l’année dernière, un étudiant qui était avec moi. Notre histoire a durée plusieurs mois. Je m’étais énormément attaché à lui. Mais il m’a laissé tomber à la première occasion. Dès la première fille qui lui est tombé dans ses bras. J’ai eu le cœur brisé, et jusqu’à maintenant, personne n’est au courant de ma souffrance. J’essaye de me convaincre avoir oubliée cette histoire mais je ne fais que semblant. Car elle me peine encore.

Je lui réponds par un simple non. Elle aperçoit dans mon regard ma peine, alors elle en reste là.

Puis nous venons de discuter du poste, enfin du poste, pas vraiment. On a discuté de M. Martin. Elle me dit qu’elle le trouve plutôt charmant, qu’il lui fait penser à un de ses amis.

A l’évocation de son nom, je me mis immédiatement à rougir. Chose qu’elle perçoit car elle commence à me taquiner.

- Il ne te laisse pas indifférente à ce que je vois… sourit-elle.

- Quoi…. Euh non... N’importe quoi…. Bafouillais-je en rougissant de plus belle.

Elle continue de me regarder en rigolant :

- Tu crois je n’ai pas vu son regard lors des tests ?

- Quel regard ?

- Il ne faisait que de te regarder, je pense que tu lui plais beaucoup.

- Non, il nous a toutes regardé.

- Crois-moi, j’ai vu son regard, il nous a toutes regardé, mais il a gardé ses yeux plus longtemps sur toi.

- Arrête, je ne te crois pas.

Puis elle se met à rire.

- Tu sais que tu rougis depuis le début qu’on en parle ?

- Mais non, j’ai seulement chaud.

- Pourtant il ne fait pas si chaud que cela, j’ai même remis ma veste.

En effet, je n’ai pas aperçu sa veste sur elle. Et c’est à ce même moment que je me mets à frissonner légèrement.

- Je croyais que tu avais chaud ? Me sourit-elle

Elle sait qu’elle avait juste, qu’il me plait. Mais il est marié, je ne peux pas me le permettre.

Puis on change de conversation. Notre après-midi se passe très rapidement. On ne voit pas les heures passées. On ne s’en rend compte seulement en entendant l’église sonner.

- Je n’ai pas vu l’heure passer, en tout cas j’ai passé une très bonne après-midi avec toi, mais il va falloir que je rentre, mon homme ne devrait pas tarder à rentrer. Il va falloir que je prépare le repas, me dit-elle

- Oui, il va falloir que je rentre moi aussi, moi c’est mon fauve qui va me réclamer à manger, dis-je en rigolant.

- J’espère qu’on pourra se refaire une journée comme aujourd’hui, je te laisse, je retourne chez moi. Bon retour.

- Oui, j’espère aussi, bon retour à toi aussi.

La journée est finie, il est temps de rentrer chez moi. Pour une fois, je ne suis pas resté chez moi, pour une fois je suis sortie. Même si cela m’a fait mal de me rappeler les souvenirs de Matt.

Il m’a fait tant de mal, je me souviens de notre histoire, comme si c’était hier. Pourtant, c’était il y a un an. On s’était rencontré en cours de droit, il se mettait juste à côté de moi. Mais je n’y prêtais pas attention. Il lui à fallut plusieurs mois, à essayer de me séduire quand il le pouvait pour réussir à m’avoir. Mais une fois que j’avais cédé, il avait fait le même numéro à d’autre fille. Je ne voulais pas y croire même si on m’apportait les preuves. Pour moi, ce n’était pas possible qu’il a joué avec moi, avec mes sentiments. Finalement, j’ai appris que je n’étais que l’enjeu d’un pari. En effet, celui qui arrivait à séduire la petite intellectuelle, gagnait de l’argent. Je n’ai pas su le montant exacte, mais dès lors que j’ai compris ce qu’on m’avait fait, je suis partie totalement en dépression. La seule chose que j’arrivais à faire, c’était étudier.

J’en souffre encore intérieurement, je n’arrive pas à l’oublier. Je ne veux faire aucune autre rencontre. Ce n’est pas faute d’avoir des hommes qui essayent de me draguer mais non, je ne veux pas souffrir de nouveau pour quelqu’un alors je me suis formé une carapace. Elle est impossible à casser. J’avance dans cette histoire à petit pas, j’essaye de l’oublier. Mais il a été mon premier amour, ma première peine de cœur.

Il m’a fallu plusieurs mois pour m’en remettre, et encore, rien que d’y repenser, me fait un trou dans le cœur. Alors je me suis promis de ne plus jamais tomber amoureuse de nouveau. Au moins, je ne souffrirais plus. Mon fauve m’apporte tout son amour. Même si ce n’est pas le même qu’un humain mais lui ne me brisera jamais le cœur.

Je rentre chez moi, emmitouflée dans ma couverture, et je me mets à pleurer. Tout ce temps ou je me suis interdis de pleurer pour lui, maintenant il le fallait.

J’ai reçu un nouveau message de Marina, « Merci pour cette journée, désolé de t’avoir fait revivre des souvenirs avec ton ex, j’espère que tu vas bien malgré tout, je sais que cela ne doit pas être facile de se souvenir des blessures du passé, si tu as besoin de moi, je serai là ».

Je souris à son message, en effet, me souvenir de lui, ne m’a pas fait du bien. J’avais gardé tant de chose en moi. Je fini par lui répondre « Merci à toi aussi, en effet, c’est difficile d’en parler, mais ne t’inquiète pas, je vais bien. J’ai trop gardé cette souffrance en moi. Je te raconterai cette histoire un jour, quand j’aurai la force de le faire »

Elle me répond qu’elle comprenait. Me souhaite une bonne nuit et qu’en cas de besoin, je pouvais lui parler.

Je finis par m’endormir, les larmes aux yeux. Je ne l’ai pas vraiment effacé de ma mémoire. J’ai passé une très mauvaise nuit.

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