Chapitre 15 : Ce n'est qu'un au revoir
Le jour tant redouté est arrivé. Aujourd'hui, j'enterre ma mère. L’enterrement est cette après-midi. Pour ce faire, j’ai eu le droit au congé exceptionnel de 3 jours.
Je me prépare à lui dire un dernier « au revoir », je m’habille en noir.
Je me dirige vers l’église de ma ville, dans le silence, plein de monde y est déjà. Je ne pensais pas qu’elle soit aussi connue, peut-être parce que c’est une petite ville aussi. Je m’approche du corbillard. Je vois le cercueil transportant ma mère s’avancer dans l’allée de l’église. Je le suis, la tête baissée et m’installe au premier rang. Je mets mes lunettes de soleil pour cacher ma tristesse.
La messe se déroule, très rapidement à mon goût. J'entends le curé lire les textes que j'ai dû choisir. Elle ne m'a pas dit ce qu'elle souhaitait lors de son départ. On n'en a jamais parlé. Les personnes présentes bénissent le cercueil de ma mère tour à tour. Puis viennent me présenter leurs condoléances. Il y a tellement de monde. Je ne reconnais pas la plupart.
Une dame se rapproche de moi. Je la regarde, je ne la connais pas. Elle bénit le cercueil et vient me souhaiter mes condoléances.
Vient le tour de personnes que je reconnais. Il y a Marina et son conjoint, ainsi que certains membres de mon travail, ils sont venus pour me soutenir. Je vois d’abord Elisabeth, je vois également quelques collègues. Et je le vois, lui, Monsieur Martin. Il est venu aujourd’hui à l’enterrement. Je n’en reviens pas. Sonia n'est pas avec lui.
L’église se termine, chacun sort et on me laisse du temps pour me recueillir sur son cercueil. Puis on emmène ma mère dans sa dernière demeure, le cimetière. Il est à quelques minutes de l’église alors on suit le corbillard à pied.
Arrivés au cimetière, on se dirige tous vers l’emplacement. Un prêtre parle et les pompes funèbres mettent la musique que j’ai dû choisir « ça fait mal » de Christophe Maé.
Il y a moins de monde au cimetière. En même temps, c’est surtout la famille qui reste.
Le cercueil s’enfonce tout doucement dans la tombe où elle repose. Une fois le cercueil déposé, chacun jette une rose dans la tombe. Et les pleurs ne s’arrêtent pas.
Il est l’heure qu’ils referment sa tombe. Ils nous font sortir et nous informent qu’on peut repasser dans 1h environ. Que tout sera installé.
J’ai réservé une salle pour accueillir ceux qui le souhaitent. J’ai préparé, avec l’aide de ma tante, les boissons chaudes pour chaque personne (café, thé…) afin de se recueillir une dernière fois ensemble.
Je vois la dame qui m'a souhaité ses condoléances à l'église, je me rapproche d'elle et lui demande qui elle était pour maman, vu que je ne connais pas la plupart du monde.
- Je suis l'infirmière qui s'occupait de ta maman, je l'aimais beaucoup. C'est elle qui m'a demandé de t'appeler en me faisant passer pour sa voisine. Elle m'avait dit que tu n'étais pas au courant de son état de santé, je suis désolée pour toi. Elle me prend dans ses bras. Je ne sais pas comment réagir avant de la prendre moi aussi dans mes bras. Apparamment elle est devenue amie avec maman.
Une heure après, on retourne tous au cimetière. Et là, je m’effondre une fois de plus. Une croix avec le nom de ma mère, son année de naissance et décès est installée en attendant de pouvoir déposer sa pierre tombale où sa photo y sera également.
Je sens quelqu’un me rattraper. Je pense à ce moment là qu’il s’agit de quelqu’un de ma famille qui est venu pour me soutenir.
Je sens un torse, légèrement musclé. Je ne reconnais personne. En effet dans ma famille, ils sont tous un peu corpulent. Je lève les yeux et croise le regard de Monsieur Martin. Il est toujours là.
Je le remercie et me retire de ses bras.
Je rentre chez moi, retire mon manteau et m’allonge sur mon canapé, une photo de ma mère dans mes bras en écoutant sa chanson. Celle mise à son enterrement.
Je vais me coucher et je ne dors pas très bien. Lorsque je ferme les yeux, je revois ma mère. J’ai même l’impression de la sentir. Comme si elle est toujours avec moi.
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