Je suis tellement heureuse dans ma vie que je ne me rends même pas compte du changement de comportement d’Elisabeth. En effet, elle s’absente de plus en plus, me demandant de la remplacer.

Je suis contente d’être plus souvent au travail que je ne lui pose même pas la question de ce qu’il lui arrive. De toute façon, je ne dois peut-être pas être aussi curieuse. Ce n'est que ma collègue.

Mais, un matin, j’ai aperçu un courrier d’un hôpital a son nom sur le bureau. Elle l’a sûrement oublié. La curiosité me prend, et je le lis. Il s’agit de résultats d’examen. Je cherche sur internet, le nom indiqué de la clinique. Il s’agit d’un centre de cancérologie.

Alors comme cela, Elisabeth a un cancer ?

J’ai la chance d’avoir appris à lire une prise de sang grâce à ma tante qui est infirmière. En même temps, il n’y a rien de plus simple. Je vois que ses résultats ne sont vraiment pas bons. En effet, le taux de ses globules rouges est en-dessous de la normale. Je tente de me renseigner sur ses résultats. Il peut s’agir d’une leucémie. C’est peut-être pour cela qu’elle s’absente de plus en plus.

Je vais devoir garder ce secret pour moi, ne rien dire à personne sur son éventuelle maladie. Je n’étais pas au courant pour ma mère et l’ai toujours regretté, mais en le sachant pour Elisabeth, vais-je réussir à tenir ma langue. Est-ce que sa famille le sait ?

Je repose la lettre où je l’ai trouvée. Comme si je n'étais au courant de rien.

L’après-midi, Elisabeth se rend-compte de son oubli. Lorsqu’on se recroise, elle m’interroge du regard, je fais comme si je n’avais rien vu.

Dois-je en parler à quelqu’un. Il va être difficile pour moi de garder ce secret plus longtemps . Entre la maladie d’Elisabeth et ma relation avec Monsieur Martin. Rien ne va être simple.

Je finis par en parler avec Marina, elle peut me conseiller. Je lui dis avoir vu une lettre d’un hôpital au nom d’Elisabeth. Je lui avoue avoir caché à Elisabeth que je savais pour elle. Et je lui demande conseil, elle me dit d’en parler directement avec Elisabeth.

Lorsque je revois Elisabeth, j’hésite, très longuement, dois-je lui dire ce que je sais d’elle ?

J’ai le regret de ne pas avoir été présente pour la maladie de ma mère, je devrais lui dire ce que je sais, que je suis avec elle si besoin.

Il faut que je me lance. Allez Elisa, reprend toi, et avoue-lui. Tu dois le faire.

J’arrive malgré tout à tenir le secret, même si rien n’est simple. Elisabeth me regarde très souvent et devient plus distante avec moi. Est-ce que je dois lui révéler ce que je sais de sa maladie ? En lui avouant que je le sais, elle risque de très mal le prendre mais de ne rien lui dire, fait que je lui mens, ce n’est pas la meilleure des solutions. Je ne peux en parler à personne.

Je ne peux ni en parler à Alexandre, ni à Elisabeth elle-même. En effet, la situation ne regarde personne.

Finalement, je vais peut-être avouer à Elisabeth que je sais pour elle. Il suffit que j’aie mal lu les résultats de ses tests. Il ne faut pas que je me tracasse autant que cela.

Je vais vraiment y réfléchir de ce qui est le mieux à faire. En gardant pour moi, je risque de me tracasser pour Elisabeth mais si j’en parle, Elisabeth risque de très mal le prendre.

Je préfère bien réfléchir à ce qu’il y a de mieux à faire.

Je me rapproche de plus en plus d’Elisabeth, ayant peur de sa réaction face à mon aveu. Plus je me rapproche d’elle, plus je me mets à trembler, les mains moites.

Allez reprends toi Elisa, tu dois lui dire. J’essaye de m’auto persuade. Je souffle très fort d’un coup. Elisabeth m’entend, me regarde et me demande...