Tu as raison tu sembles heureux
Vas donc marcher sur ce muret
Les faux bonds me rendent fiévreux
Prisonnier des lucidités
Mais tu es bon et tu joues bien
Tes illusions en garde fou
En frétillant garde canin
Pourtant tu ne cours pas beaucoup
Vas-y dis-moi cette jeunesse
Dont tu te veux le conquérant
Dis-moi tes rides d'allégresse
Tes tremblements qui font semblant
Tu manques à tout ce qui fut vrai
Tu ne crois pas te ressembler
Tu es pareil aux vieux d'antan
Un banni de l'île de Pan

Certains se donnent des enfants pour allonger les courants d'air
La vie n'atteint pas les trente ans Ah si j'avais un revolver
Les écorchés adulescents contemplent le tunnel ouvert
La vie n'atteint pas les trente ans Ah si j'avais un revolver

Tu sais bien sûr combien tu mens
Combien souffrir se fait taiseux
Quand se rappelle aux lieux causants
Ton double des matins précieux
Où les lits bleus sont retournés
Comme des ciels d'anges grandis
Le cœur n'a pas de panacée
Si rêver n'a plus de pays
On ne se voit que loin du port
Dans lequel travaillent les vides
Et l'on maudit de l'avant-mort
Les longs métiers et lents suicides
Parfois tu apprends de mes rires
Que tu voudrais vouloir mourir
Comme un pirate transparent
Sous les crocs du croco du temps

Certains se donnent des enfants pour allonger les courants d'air
La vie n'atteint pas les trente ans Ah si j'avais un revolver
Les écorchés adulescents contemplent le tunnel ouvert
La vie n'atteint pas les trente ans Ah si j'avais un revolver